Chapter 11 :: Mauvaise nouvelle

Published: 20-06-06 - Last update: 14-11-07

Comments: Me revoilà ! Avec le début de l’intrigue… J’aurai voulu poster plus tôt mais avec la légendaire organisation de ma fac, on s’est retrouvés à enchaîner les exams à 200 à l'heure (…) Enfin bon, donc pour répondre à Mica (:D) voui ! Les anges et les démons restent comme ils sont, ils ne vieillissent pas (Cela dit, un Ryô en vieux décrépi qui continue à courir les jupons à 189 ans ça peut être drôle ! Lol.. LÀ on pourra plaindre les femmes !! l’horreur^^) Par contre, ils ont quand même gardé quelques une des faiblesses humaines (mais je n'en dis pas plus). Et quant à Kazue (autre review dans laquelle on me demandait dans quelle catgorie elle se trouvait), et bien comme je ne la déteste pas assez pour faire d'elle un démon (après tout, au bout de 5 ans elle a bien fini par comprendre et lâcher Ryô, hein), j'ai opté pour la 3è solution (ben oué j'allais quand même pas en faire un ange, même la bonté a ses limites!) ...à vous de la découvrir !^^ Sur ce, j'y vais – Pour ce qui est de la suite, je m'y attèlerai dès mon retour de camping je ne sais quand ......-__- ça va être un désastre, y survivre serait déjà un exploit……

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La journée suivante s’écoula très vite. Kazue et Mick étaient invités pour le dîner, Kaori passa donc une partie de l’après-midi à faire le ménage et les courses pendant que Ryô, avachi sur le canapé, feuilletait ses éternelles revues d’adultes. Lorsque ce fut le moment de préparer le dîner, l’homo très erectus bavait devant la plantureuse présentatrice de la météo. Il daigna tout de même se bouger pour répondre au téléphone. Billy mettait déjà la table dans le salon. Si la voix de Ryô ne reflétait au début que son manque d’enthousiasme, elle devint bientôt plus vive, piquant ainsi la curiosité de l’adolescent qui tendit l’oreille :  

- Saeba…  

…  

- C’est toi Mick ! Qu’est-ce que tu veux encore ?…  

…  

- Ça va hein, arrête de pleurnicher, je suis pas d’humeur ! Et t’es pas beaucoup plus poli, je te signale !  

…  

- Ça ne va pas de dire des choses pareilles ?! Je suis rien du tout !! Et elle est pas belle d’abord ; achète-toi des lunettes, à la fin !!  

…  

- Pfff… Oué oué, elle est dans la cuisine…  

…  

- Prends ton temps surtout ! Mais n’hésite pas à envoyer ma douce Kazue, elle, elle est chaleureusement invitée, je m’occuperai très bien d’elle…  

…  

- Arrête de toujours mêler ce garçon manqué à tout, tu vas finir par me couper l’appétit !  

…  

- Très drôle… Par contre, en ce qui concerne Kazue…  

…  

- Allo ? Allo ??…  

Ryô haussa les épaules et raccrocha, insouciant. Il passa devant Billy sans lui prêter attention et s’affala de nouveau sur le fauteuil. Il se contenta de lancer un nonchalant « Mick a appelé, ils arrivent dans une heure ! » à Kaori, avant de reprendre sa lecture là où il l’avait laissée. La présentation de la météo était terminée…  

Dans la cuisine, Kaori examina sa montre. La cuisine était pratiquement finie, elle avait donc 45 minutes pour se préparer.  

« C’est largement suffisant ! »  

Elle sortit enfin et, adressant un gentil merci à Billy, se dirigea vers son partenaire, se plantant devant lui :  

- Dis donc, tu ne veux pas poser ton magasine deux minutes, aujourd'hui ??  

- Pas envie…  

Sa grattant le ventre, il leva enfin ses yeux vers sa partenaire :  

- J’ai faim, Kaoriiiii !… Combien de temps faut attendre, encore ??  

- C’est bientôt prêt. Sois gentil, éteins le feu dans dix minutes, je vais monter prendre une douche.  

- Quoi ? Ça fait une heure que t’es dans la cuisine et ça cuit encore ! Tu nous fais quoi ce soir, du poisson au carbone ??  

Kaori dut se forcer pour ne pas frapper l’individu. Ignorant la remarque, elle ne put cependant empêcher son ton de monter d’un cran :  

- Je te signale que si tu n’es pas content, tu peux aussi bien t’abstenir de sauter sur les plats comme un affamé, pour changer ! Sur ce, je vais monter me préparer, et gare à toi si tu laisses tout brûler !  

Elle avait atteint le seuil de la porte lorsqu’elle entendit Ryô grommeler dans sa barbe :  

- Comme si ça changerait quelque chose, qu’elle se prépare… Pfff, c’est pas ça qui arrangera la chose…  

Cette fois, il fut pris de plein fouet par la massue de Kaori…  

La jeune femme apparut une petite demi-heure plus tard. Ryô, qui ne s'était pas pris la peine de se changer, était toujours dans le salon. Complètement absorbé par ses portraits artistiques, il ne prêta attention à Kaori que lorsqu’elle ressortit de la cuisine, un radieux sourire aux lèvres :  

- Tout est prêt ! Et je dois dire que la recette de Miki semble avoir bien marché, c’est une réussite !  

- Tu rigoles !  

Prêt à lancer une répartie bien piquante, Ryô se détacha de son traité sur l’anatomie féminine et leva les yeux vers Kaori. Mais, lorsqu’il la vit, les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle était très belle dans cette jolie robe qu’il ne lui connaissait pas. D’un pâle violet, elle était si vaporeuse que le fin tissu, qui lui retombait jusqu’aux genoux semblait flotter autour d’elle à chaque mouvement, se plissant, s’enroulant autour de ses jambes graciles. Kaori était vraiment mignonne avec ces petites bretelles qui se croisaient dans le dos… Notant cependant l’œil épieur de Billy derrière lui, Ryô se fit force et, se traitant intérieurement de nul, tâcha de finir son stupide discours :  

- Tu ne saurais préparer du poisson si le capitaine Igloo en personne te surveillait !  

A l’entente de cette énième remarque, Kaori se retourna vivement, prête à brûler vif de son regard ce déchet de l’humanité. Elle croisa à la place les yeux pétillants et admiratifs de Ryô et un sourire qui la fit fondre instantanément. Légèrement rosissante face à ce compliment secret, elle ne parvint qu’à souffler son semblant de réponse, tandis que le sourire se glissait à présent sur ses lèvres, malicieux.  

- Toi alors ! Dépense plutôt ton énergie à ranger toutes ces revues au lieu de dire des bêtises !  

Ryô sourit à pleines dents. Il avait envie de faire une trêve mais ce fut, comme toujours, plus fort que lui :  

- Oui, M’sieur !  

Pouf ! Il se prit un coussin dans la figure… Voyant la tête d’hébété qu’il afficha, Kaori pouffa de rire et se consacra joyeusement aux dernières petites tâches.  

Enfin, la sonnette retentit. Les invités étaient arrivés et, tandis que Ryô sortait les verres, Kaori alla ouvrir à leurs amis.  

- Bonsoir Kazue !  

- Salut Kaori ! Notre timing est bon ?  

- Parfait ! Alors, comment ça va, depuis le temps ?  

La jeune femme n’eut pas le temps de répondre, l’énergumène qui lui servait de petit ami s’était déjà élancé dans les airs :  

- Kaoriiiiiiiiii ! Mon amour, tu m’as manquéééééééé !  

Bim, bam ! Le blondinet se prit une massue d’un côté, un sac à main de l’autre.  

- Espèce de mufle ! Donne-lui au moins le temps de te laisser entrer ! lui lança une Kazue qui, bien qu’elle s’y attendît parfaitement, partait décidément toujours au quart de tour.  

L’enjambant avec indifférence, elle pénétra dans l’appartement sans un regard pour lui et, de nouveau souriante, prit les mains de Kaori dans les siennes :  

- Alors, raconte-moi, vous avez un nouvel apprenti, à ce qu’il paraît ? Ça se passe bien ?  

- Oui, très bien ! Viens que je te le présente !  

Billy n’eut cependant le temps de prononcer un mot que Ryô s’élança à son tour vers sa beauté :  

- Kazue, ma chériiiiiiiiie ! Viens dans mes braaaaas !  

- C’est pas vrai ! Quand c’est pas l’un, c’est l’autre…  

Le brun connut le même sort que le blond et, pendant qu’il tentait de s’extirper de son trou mural, Kaori fit les présentations :  

- Maintenant qu’on est tranquilles, Billy, je te présente Kazue. Elle travaille à l’administration, c’est la petite amie de l’autre excité !  

Lançant un regard bougon à Mick qui souriait de toutes ses dents cassées, Kaori refocalisa son attention sur Kazue :  

- Et voici le p’tit apprenti, Billy, fit-elle en adressant un sourire à son jeune ami. Il est chez nous depuis un peu plus de deux semaines. Je suis sûre que vous vous entendrez bien !  

Ils s’installèrent dans le salon et parlèrent des petites banalités qui s’étaient passées les derniers jours jusqu’à ce que les deux démons, calmés pour quelques minutes, se décident à les rejoindre sagement. Grignotant des chips et des amuse-gueules, les cinq amis discutèrent dans une ambiance légère avant de passer à table. Contrairement à ce qu’il affirmait, Ryô se jeta comme à son habitude sur les plats, accompagné d’un Mick aussi goinfre que lui.  

Ils se prirent quelques coups de fourchettes et d’autres armes de fortune pour tentative de palpation de cuisses sous la table avant que Mick ne propose à Ryô de monter fumer une cigarette.  

- Je te suis !  

Et les compagnons disparurent dans le couloir, laissant les deux femmes et le garçon siroter tranquillement leur thé.  

Accoudés à la balustrade, sur le toit, Ryô et Mick contemplaient les lumières de la ville. Il faisait déjà nuit noire et, si dans certains appartements il était l’heure de tout éteindre, pour d’autres la soirée ne faisait que commencer. Enseignes en tout genre, panneaux lumineux, les couleurs modernes renaissaient petit à petit ; les occupations du quotidien laissaient leur place aux distractions nocturnes qui, même dans cette ville calme, trouvaient toujours leur place dans la vie de certains de ses habitants. Le spectacle était magique, et les regards des deux hommes ne tardèrent pas à se perdre dans ce paysage aussi ordinaire que captivant. Pourtant, leurs pensées étaient à mille lieues de ce monde. Ce fut l’Américain qui en sortit le premier :  

- Tu as entendu la nouvelle ?  

Tournant la tête, il fixa Ryô de ses yeux graves. Mick faisait peut-être souvent l’idiot, enchaînant dragues loupées sur plaisanteries douteuses, mais ses yeux d’un bleu pourtant pâle n’avaient rien perdu de l’éclat sombre qu’ils savaient prendre lorsque les choses devenaient plus sérieuses. Le brun ne répondit ni ne détacha ses yeux du vague qui semblait le passionner.  

- Je te parle de Cailla.  

Ryô soupira. Alors c'était vrai.  

- J’ai entendu la rumeur, en effet. Mais je n’ai rien trouvé qui puisse le confirmer.  

- Et bien, moi je te le confirme.  

Mick retourna à la contemplation du paysage nocturne :  

- Apparemment, il est arrivé la semaine dernière. Je ne connais pas tous les détails de l’histoire, mais il a réussi à s’échapper de la surveillance de ses tuteurs, en enfer. Bref, il a appris ton existence ici et, bien sûr, il veut ta peau. Il en a pas marre, on dirait ; ton copain semble beaucoup apprécier ta compagnie, conclut-il avec un sourire railleur.  

Ce n’était pourtant pas le moment de plaisanter, ils le savaient tous les deux. Ryô continuait de fixer l’horizon. Ce qu’il redoutait le plus était en train de se produire. Son passé resurgissait, les mâchoires grandes ouvertes, prêt à mordre.  

Voyant que son acolyte gardait toujours le silence, Mick se mit en devoir d’exprimer ses craintes à sa place. Il savait très bien ce qui le travaillait. Loin de redouter son ennemi, c'était pour une toute autre personne que son ami avait peur…  

- C’est pour Kaori que je m’inquiète. Il ne faut pas le prendre avec légèreté.  

Ryô ne répondait toujours pas, Mick joua alors la carte de l’impatience :  

- Bon sang, Ryô ! C’est le type qui t’a envoyé ici, réagis ! C’est pas un autre raté ! Cette fois, ton adversaire te connaît très bien – vous avez bossé ensemble, bon Diable (^^) ! Il y a trop d’enjeux sur ce coup, je ne t’apprends rien. Il ne va pas tarder à découvrir, pour Kaori (si ce n’est déjà fait !). Tu crois qu’il va faire quoi, quand il va voir que son pire ennemi a une femme dans sa vie ?  

Les paroles eurent l’effet escompté, Ryô se décida enfin à sortir de son mutisme :  

- Kaori n’est pas ma femme, Mick, tu le sais très bien.  

- A d’autres, Ryô ! Et de toute façon, à qui la faute ?  

- Arrête avec ça, souffla-t-il, agacé.  

Il en avait assez de toutes ces remontrances ! Pourquoi le monde entier s’évertuait-il à se mêler de ce qui ne le regardait pas ? Mais l’Américain ne se démonta pas et son ton se fit encore plus accusateur :  

- Il va s’en prendre à elle !  

- Tu crois que je ne le sais pas ?!  

Ryô avait haussé le ton, fixant Mick dans les yeux pour la première depuis qu’ils avaient commencé à parler.  

- L’heure de la vérité a sonné, Ryô. Je pense qu’il est grand temps qu’elle apprenne les détails.  

Mais celui-ci ne voulait pas. C'était peut-être ce qu’il y avait de plus judicieux à faire, mais il ne pouvait s’y résoudre. Malgré tout ce qu’il pouvait raconter, il ne voulait pas la perdre. D’ailleurs, tout le monde le savait. Il n’y avait que Kaori pour en douter, allez savoir comment c'était encore possible ! Comme le brun s’enfonçait de nouveau dans ses méditations, Mick envoya le mégot au loin et se retourna contre le muret, s’appuyant sur ses coudes. Il pouvait bien accorder quelques minutes à Ryô, il était important qu’il assimile enfin ce que tous ses amis ne cessaient de lui répéter. Détachant ses yeux des étoiles, sa voix se fit plus douce lorsqu’il reprit :  

- Vois les choses en face, Ryô, ça ne pouvait pas continuer comme ça éternellement ! Il fallait bien que ce jour arrive !  

- …  

- Aie confiance en elle. En vous…  

Il soupira face à l’expression toujours aussi impassible de Ryô. Mais il connaissait bien le phénomène pour savoir que ses paroles l’avaient ébranlé. Il espérait juste qu’elles l’aient fait assez pour qu’il les écoute enfin. Cela le désolait de voir ses deux meilleurs amis passer à côté de tant de belles choses. Pourtant si proches dans leur quotidien, ils n’osaient faire un geste ou un pas pour concrétiser un rêve qu’ils partageaient tous les deux. C'était un tel gâchis ! Leurs sentiments étaient tellement évidents, pourquoi ne les exprimaient-ils pas ?…  

Les deux acolytes restèrent encore quelques minutes sur le toit, à ressasser les mêmes pensées que toujours. Mick dit à son ami qu’il espérait qu’il ferait le bon choix, avant de se diriger vers l’intérieur, bientôt suivi d’un Ryô plus tourmenté qu’il ne le montrait.  

Le reste de la soirée se passa dans la même bonne ambiance, les deux démons reprenant leurs habitudes d’obsédés, les femmes exécutant leurs menaces, et Billy les regardant faire, amusé.  

Et, même si Kaori jeta un ou deux coups d’œil bizarres à Ryô, elle ne fit aucun commentaire et garda son sourire. 

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