Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 26 chapters

Published: 01-05-19

Last update: 26-05-19

 

Comments: 38 reviews

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DrameRomance

 

Summary: NC-17 AU : Kaori et Ryo se rencontrent en pleine guerrilla. Quel sera leur avenir?

 

Disclaimer: Les personnages de "Lutter pour vivre, vivre pour lutter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Lutter pour vivre, vivre pour lutter

 

Chapter 19 :: chapitre 19

Published: 19-05-19 - Last update: 19-05-19

Comments: Bonjour, un nouveau chapitre. Ne me tuez pas s'il vous plaît, pitié, je vous implore. Laissez-moi une chance de me rattraper. Euh non je ne vais pas faire de Shin un bisounours non plus ni transformer la guerre en bataille de bombes à eau mais vous verrez ;) Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 19  

 

Un hurlement déchirant réveilla le camp en sursaut. Le soleil n’était pas encore levé et la forêt était encore silencieuse. Kaori ouvrit les yeux, paniquée, et se leva d’un bond, prête à courir vers l’origine du cri quand une main la stoppa. Elle se débattit pour sortir de cette prise avant de se tourner vers la personne, les yeux lançant des éclairs.  

 

- Lâche-moi, Jack !, dit-elle d’une voix dure.  

- Non. Tu as entendu le Professeur hier. Tu ne dois pas approcher pour ta sécurité., répondit-il d’une voix posée.  

- Ma sécurité ? Je m’en contrefiche. L’homme que j’aime souffre et a besoin de moi.  

 

Un deuxième hurlement retentit et le coeur de la jeune femme se serra. Il y avait tellement de douleur que ça lui arracha quelques larmes. Le bébé se mit à pleurer, surpris dans son sommeil. Jack se mit à ses côtés.  

 

- Je sais que tu l’aimes et que tu veux être avec lui et lui aussi le sait. Mais aujourd’hui tu as plus important à faire.  

- Kei…, murmura-t-elle, en le prenant dans ses bras.  

- Oui, tu dois soigner et protéger ton fils, votre fils., continua-t-il en caressant la tête du bébé.  

- Je te promets que tu pourras le voir dès qu’il sera plus à même de se contrôler. Pour le moment, il faudra patienter.  

- C’est tellement dur. J’ai si peur de le perdre.  

- Il est fort. Il est revenu pour vous. Il s’en sortira pour vous aussi. Vous irez au Japon ensemble, tu verras., tenta-t-il de la rassurer.  

 

Elle l’observa un moment dubitative puis se rassit et nourrit son enfant qui avait commencé à mordiller le tissu de sa chemise. Elle tenta d’occulter les cris qui lui parvinrent encore, ne pouvant empêcher les larmes de couler sur ses joues. Si seulement elle pouvait ne serait-ce que le voir… Mais Jack les avait emmenés un peu à l’écart pour les épargner un maximum.  

 

Près du feu, le Professeur et Pia se tenaient aux côtés de Ryo, entourés de soldats qui avaient décidé de faire barrage contre une nouvelle intervention de Kaïbara. La plupart avait été choquée par les révélations de la veille. Ils ne se seraient pas attendus à une telle attitude de la part de leur chef et apprendre qu’il avait drogué Ryo avec du PCP avait brisé leur confiance. A quoi d’autres devaient-ils s’attendre ?  

 

Les deux civils prenaient soin du jeune homme allongé qui se tordait dans tous les sens. Pia passait régulièrement un linge humide sur son visage baigné de sueur et lui parlait, tentant de faire ce que Kaori ne pouvait faire pour le moment : le garder près d’eux, garder un lien entre la réalité et lui. Elle lui parlait de Kei, de sa journée de la veille, du bel enfant que c’était, si adorable, si paisible. Elle lui disait qu’il lui ressemblait, que ses yeux avaient la même couleur que les siens, qu’il ferait certainement autant de ravages que son père. Elle l’encourageait à s’accrocher pour le voir grandir et devenir un homme exceptionnel comme son père. Elle le taquinait, même s’il ne lui répondait pas, qu’il serait dommage qu’après avoir fait un si beau bébé, il ne s’arrêta en chemin, que Kaori et lui méritaient d’avoir une vie heureuse, loin de là, avec de nombreux enfants les entourant. Elle lui ordonna de tenir le coup pour ne pas laisser sa femme seule et désespérée, qu’elle s’était battue pour lui, qu’elle avait vécu l’enfer pour lui, qu’il fallait qu’il se battit donc pour elle et ressortit de cet enfer pour elle. Bref elle ne lui accorda pas le droit d’abandonner et laisser son amie seule avec leur enfant.  

 

Le Professeur observa et écouta. Il examinait régulièrement Ryo, craignant une défaillance cardiaque. La fièvre qui habitait son corps était sous contrôle grâce aux soins de Pia. Il ressentait la douleur de son protégé au travers de ses gestes et attitudes, voyant son corps se tendre et se recroqueviller en réaction, son visage se tordre dans un rictus, entendant sa respiration saccadée, ses gémissements plaintifs, ses cris pour la plupart refoulés.  

 

Ryo se tordait de douleur. Il tentait de maîtriser son corps mais ne pouvait empêcher certains hurlements de sortir. Il avait l’impression que tout son corps se disloquait, brûlait de l’intérieur, que ses muscles se déchiraient, ses articulations étaient arrachées. Même respirer lui provoquait une douleur intense et il avait un mal de crâne phénoménal. C’était pire que tout ce qu’il avait connu et la seule chose qu’il arrivait à penser était ne pas crier, ne pas lui faire peur.  

 

Il entendait une voix en fond lui parler de Kei et de Kaori, de s’accrocher et d’une belle vie qu’il pouvait avoir. Les images du massacre qu’il avait commis lui revinrent en mémoire ainsi que les sensations abjectes qu’il avait eues : ce sentiment de toute puissance, de droit de vie ou de mort… Il avait sauvagement tué vingt neuf hommes et grièvement blessé le trentième. Ces images lui faisaient horreur : il s’en voulait horriblement de ce qu’il avait fait. Il ne comprenait pas pourquoi il était toujours là. Il était persuadé que ce Falcon aurait pu le tuer mais il l’avait laissé partir pour protéger les siens et surtout empêcher Kaïbara de nuire à nouveau.  

 

Kaïbara les avait tous trompés mais cela, les autres ne le savaient pas encore et il devait les avertir. Il ne cherchait plus à sortir de la guerre, il voulait en profiter pour mettre en place une organisation pour son seul profit et nul doute que ce n’était pas une organisation bienfaitrice s’il avait besoin de machines de guerre comme il avait voulu le faire avec lui. Cette douleur insupportable, il ne pouvait laisser Shin faire vivre cela à d’autres… Qu’avait-il mis dans sa version du PCP pour la rendre aussi agressive ? Il était au supplice.  

 

Soudain, il vit apparaître des images de Kaori devant ses yeux. Elle lui souriait et caressait sa joue. Il sentit une douce chaleur l’envahir, l’apaisement le gagner. Elle lui disait des mots doux que son cerveau refusait de comprendre mais assimilait. Il avait l’impression de sentir son corps pressé contre le sien, ses bras passés autour de lui en une étreinte tendre et aimante. Son amour pour lui était fort et pur, elle le lui avait montré à maintes reprises. Elle avait déplacé des montagnes pour lui, c’était à son tour. Il sortirait de cet enfer. Il empêcherait Kaïbara de les attaquer et il les ramènerait au Japon. Plus rien ne le retenait ici ou presque. Il devait finir sa tâche, permettre à ceux qui le désiraient de rentrer chez eux en toute sécurité, et après ils s’en iraient.  

 

Le Professeur vit Ryo s’apaiser au bout de quelques heures puis s’endormir profondément. Compréhensif, il alla chercher Kaori et lui permit de rester quelques minutes avec lui. Lorsqu’elle le vit, elle eut un choc. Il avait les traits tirés, les cheveux collés à son front à cause de la sueur. Ses joues étaient creusées et son teint grisâtre. D’une main encourageante, le Professeur l’invita à avancer.  

 

- Il se bat, Kaori. Le combat est intense et il va y laisser des plumes. Il va certainement perdre beaucoup de forces et aura besoin d’une longue période de convalescence après cela.  

- D’accord. Vous pensez qu’il va s’en sortir alors ?, demanda-t-elle, de l’espoir dans la voix.  

- Il a de bonnes chances. Les premières heures sont les plus critiques. Je te donne quelques minutes. Il vient juste de s’endormir, vous ne risquez rien, je pense.  

 

Il s’éloigna de quelques pas. La jeune femme regarda son compagnon émue et hésitante quelques secondes puis posa Kei endormi sur son père, le tenant en place. Les larmes aux yeux, elle regarda les deux hommes de sa vie et nota leurs similitudes. Elle voulait leur permettre de se connaître un peu même si ça ne passait que par cette proximité. Elle se disait qu’ainsi le bébé connaîtrait l’odeur de son père et espérait que Ryo ressentirait la présence de son enfant, s’en inspirant pour garder le courage et leur revenir. De son autre main, elle caressait ses cheveux et son visage, se retenant toujours de pleurer.  

 

- Je t’en prie, accroche-toi. Je sais que tu as fait quelque chose de grave mais tu n’étais pas toi. Je sais qui tu es, Ryo. Alors reviens sans honte, reviens nous aimer. Je ne peux pas vivre sans toi., lui murmura-t-elle, penchée sur son oreille.  

 

Au bout de quelques minutes, le Professeur lui demanda de le laisser. Kaori se leva de mauvaise grâce et se retira après avoir jeté un dernier coup d’oeil vers l’homme qu’elle aimait. Elle retrouva Jack qui, voyant sa peine, l’attira dans ses bras, prêtant attention au bébé.  

 

- Dès qu’il en sera capable, on s’en ira tous. Tu m’entends ? Tu vas bientôt rentrer chez toi, Kaori, je te le promets., lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Elle acquiesça et pleura dans ses bras.  

 

- Tu es épuisée, Kaori. Donne-moi le bébé et essaie de dormir un peu., lui conseilla-t-il d’un ton très paternel.  

- Ca va aller., hoqueta-t-elle.  

- Non. Tu as accouché hier, tu allaites ton enfant et tu dois supporter cette épreuve en plus. C’est beaucoup pour une seule personne. Alors donne-moi Kei et dors. Je te promets de ne pas l’allaiter si c’est ce qui te fait peur…, plaisanta-t-il, en lui décochant un clin d’oeil.  

 

Elle laisse échapper un petit rire et lui tendit le bébé. Il le prit avec beaucoup de précaution et la regarda s’allonger à ses côtés. Il n’aurait jamais cru avoir l’occasion de tenir un bébé dans ses bras en pleine jungle. Mais tenir cette petite vie lui rappelait sa fille et tous les bons moments qu’ils avaient eus ensemble. Il savait maintenant qu’il allait bientôt la retrouver et espérait qu’elle l’accueillerait à bras ouverts. Ca faisait plus de deux ans maintenant qu’il ne l’avait pas vue. Elle lui manquait énormément. Il sentit Kei bouger et le regarda. Il gigotait dans son sommeil. Il le berça un moment et le bébé s’apaisa. Qui sait ? Il pouvait rentrer et apprendre qu’il était grand-père… Bizarrement, l’idée ne lui déplut pas. Avoir vu Kaori s’épanouir en tant que femme, même en pleine guerre, l’avait aidé à évoluer et imaginer sa fille devenir une femme qui tomberait amoureuse et fonderait une famille, lui qui aurait volontiers tué le premier garçon qui aurait osé l’approcher auparavant.  

 

Il se demanda ce qu’il ferait à son retour. Repartirait-il au combat ou prendrait-il une retraite bien méritée ? Là aussi, les choses avaient changé. Il effleurait l’idée de se ranger, de sortir de cette violence. Il allait rentrer aux Etats-Unis et reprendre une vie normale comme Kaori le ferait avec Ryo au Japon. Soudain, il réalisa que Ryo n’avait jamais connu une vie qu’ils appelaient normale et tout ce que ça engendrerait pour lui. Il ne connaissait que la guerre, la jungle. Comment s’adapterait-il dans une ville ? Il ne connaissait pas Tokyo mais se disait que ça ne devait pas être si différent des grandes villes américaines. Il venait d’apprendre à lire, à écrire mais ne savait pas conduire, ni les codes d’une société civilisée. Il n’avait jamais étudié et n’avait pas d’existence. Comment ferait-il pour travailler et gagner sa vie ?  

 

Rentrer au Japon ne serait qu’une partie du combat pour Ryo, il lui faudrait tout apprendre pour y vivre. Sans y être préparé, il ne s’adapterait pas et cela pourrait très bien les briser. Ils avaient assez souffert pour qu’il ne laissa pas cela arriver. Il faudrait en discuter avec eux et peut-être aussi le Professeur qui pourrait les aider également.  

 

Les heures défilèrent et la nuit arriva. Ryo alternait entre périodes de sommeil et périodes éveillées. Ces dernières étaient très pénibles pour lui. La fatigue le gagnait, le désespoir également. Il avait de plus en plus de mal à supporter la douleur. Il essayait tant bien que mal de s’évader dans une bulle de douceur en pensant à Kaori et Kei mais c’était difficile. Pour la première fois de sa vie, il pleura de douleur, reconnaissant que Kaori ne fut pas près de lui pour le voir car elle en aurait souffert à coup sûr. Sa présence lui manquait mais un autre comptait sur elle encore plus et il était prioritaire. De plus, il craignait que l’effet de la drogue ne se fut pas encore totalement dissipé et qu’il ne s’en prit à elle, à eux, suivant les ordres de Kaïbara. Il ne se le pardonnerait jamais s’il venait à leur faire du mal.  

 

Le lendemain matin, il se réveilla épuisé. Il tenta de se lever mais ses jambes ne le maintinrent pas et il s’effondra lourdement sur le sol, réveillant le Professeur.  

 

- Ryo ? Ryo, ça va ?, lui demanda-t-il en se précipitant vers lui.  

- Je n’arrive pas à rester debout., murmura-t-il, le visage défait.  

- Ne t’inquiète pas. Je vais t’examiner. Dis-moi d’abord : comment est la douleur ?  

- Beaucoup moins forte qu’hier. Doc, je vais rester handicapé ?  

- Une chose à la fois Babyface. Tu es en phase de sevrage. Il faut attendre la fin avant de faire un premier état des lieux. Tu n’as pas mangé depuis deux jours. Tu as usé beaucoup d’énergie à lutter. Tu risques d’être faible un certain temps. Donc ne panique pas.  

- D’accord. Je peux voir Kaori et Kei ? Comment vont-ils ?, demanda Ryo, inquiet.  

- Ils vont bien. Ryo, je préférerai être sûr que tu en sois sorti avant de te permettre de les voir. Si tu refaisais une crise et que tu les blessais, ça pourrait être très grave.  

 

Le jeune homme baissa les yeux et serra les poings. Il comprenait son point de vue mais c’était dur à entendre, dur de devoir rester loin d’eux.  

 

- Combien de temps ?, demanda-t-il la mâchoire crispée.  

- Laisse passer cette journée. Ryo, je sais que c’est dur mais je le fais pour vous trois., soupira le vieil homme.  

- Je sais. Je ne t’en veux pas.  

 

La journée passa trop lentement à ses yeux. Il se demandait où ils étaient car il ne les voyait nul part. Il était inquiet pour eux, ne serait rassuré totalement qu’en étant auprès d’eux. Sa seule assurance était d’avoir un visu sur la position de Kaïbara et des quelques hommes qui restaient à ses côtés.  

 

La douleur s’estompant, il pouvait enfin se reposer un peu. Avec un peu de persuasion, le médecin réussit à le faire manger un peu. Il lui fit également faire des mouvements pour tester ses articulations et sa motricité. La drogue avait eu un effet secondaire imprévisible, certainement dû à l’additif : il avait perdu énormément de masse musculaire et donc de force. Il lui faudrait du temps pour recouvrer ses capacités normales.  

 

De son côté, Jack avait babysitté toute la journée. Après avoir été rassurée sur l’état de Ryo, Kaori avait eu le contre coup de tous les efforts subis ces derniers jours et avait passé la journée à dormir, Jack la réveillant uniquement pour allaiter le bébé. Même à ces moments-là, il la surveillait car elle s’endormait sans prévenir. Ce fut ainsi que le Professeur le trouva tenant la jeune femme presque endormie, le buste dénudé, le bébé tétant goulûment. Jack était rouge de gêne, attendant patiemment que Kei eut fini de se nourrir pour la rhabiller, évitant de poser trop souvent les yeux sur cette partie de son anatomie qui, bien qu’elle fut son amie, ne le laissait pas de marbre.  

 

- Ne dis pas un mot, vieux schnock, et ne te rince pas l’oeil !, le prévint-il furieux face au regard narquois du Professeur.  

- Je me demande si je ne vais pas échanger de place…, laissa traîner le médecin, le regard concupiscent.  

- Pas touche à la petite !, le menaça Jack.  

 

Bien évidemment, la menace aurait eu plus de poids avec une arme chargée qu’un bébé dans les bras mais Jack lui lança un tel regard que le Professeur ne préféra pas insister.  

 

- Comment ça se passe avec Ryo ?  

- Je pense que demain matin, ça ira et qu’ils pourront se voir. Ca leur fera du bien à tous les deux. Et ici, comment ça va ?  

- Elle est épuisée.  

 

Le médecin s’approcha de Kaori et l’examina, soucieux.  

 

- Elle aurait certainement besoin d’une complémentation en fer mais je ne peux rien faire. Veille à ce qu’elle s’hydrate et mange suffisamment. Et ce petit bonhomme ?, dit-il en prenant Kei et l’auscultant à son tour.  

 

Kei, perturbé dans son sommeil, se mit à pleurer et à gigoter dans tous les sens. Le médecin, loin d’être impressionné, sourit et le rendit à Jack.  

 

- En pleine forme. On a de la chance pour le moment d’être épargnés par les pluies. J’espère que ça va durer encore quelques jours.  

- Oui. Il va nous falloir trouver un abri un peu plus permanent même si je ne compte plus faire long feu ici., lui dit Jack, le regard dur.  

- Tu vas rentrer aux Etats-Unis ?  

- Oui. Le groupe n’a plus de raison d’être si on ne se bat pas pour la bonne cause. Dès que Ryo sera remis, je lui proposerai de venir avec moi avant qu’ils ne partent tous les trois au Japon.  

- Tu crois qu’elle acceptera ?, demanda la Professeur en désignant Kaori.  

- Je pense. On ne peut pas lâcher Ryo en ville sans un minimum de préparation. Il est débrouillard mais n’est plus seul. Elle lui a fait accomplir un grand chemin mais je pense devoir l’aider pour la suite. C’est ce que j’aurais dû faire depuis le départ : emmener Ryo avec moi et l’adopter.  

- On ne pouvait pas prévoir ce qui allait se passer, Jack.  

 

Les deux hommes restèrent quelques minutes en silence, réfléchissant chacun de leur côté. Puis le Professeur se releva et observa la femme, l’enfant et son ami.  

 

- Si tu acceptes un vieillard comme moi, je voudrais t’aider avec Babyface. Je pense repartir moi-même au Japon par la suite pour y finir mes vieux jours. On sera à deux pour eux : ce ne sera pas du luxe, je pense.  

- Avec plaisir, Professeur., répondit Jack, chaleureusement.  

 

Le médecin repartit vers le camp surveiller son patient qui ne dormait qu’à moitié. Ryo vit revenir son ami et sut où était sa famille. Elle n’était pas loin et ça le rassura. Il referma les yeux et se rendormit. Au milieu de la nuit, il se réveilla brusquement. Il se leva avec difficulté et avança du mieux qu’il put. Ramassant un couteau au passage, il se dirigea vers le lieu où ils étaient, les yeux perçant la nuit. Il s’arrêta devant eux trois. Kaori dormait à poings fermés, allongée sur le côté, une main sur le ventre de Kei qui reposait dans un panier, ses deux petits poings serrés de chaque côté de sa tête. Sa bouche faisait des petits mouvements de succion. Jack était assis contre un arbre et ronflait par moments. Ryo resserra sa prise sur le couteau et s’approcha du couffin du bébé. D’un mouvement preste, il lança le couteau qui atterrit sur sa cible, projetant des éclaboussures de sang. Jack se réveilla en sursaut. Il tressaillit en voyant le regard dur de son ami et, saisi d’effroi, suivit son regard vers le bébé. Il n’avait quand même pas…  

 

Il relâcha sa respiration lorsqu’il vit le serpent harponné au sol, le couteau planté à la base de sa tête. Sans plus un mot, Ryo contourna Kaori et s’allongea derrière elle, l’enlaçant. Il croisa le regard rassuré de son ami et lui fit un léger mouvement de tête, un léger sourire aux lèvres. Instinctivement, la jeune femme se cala contre lui dans son étreinte avec un léger soupir de contentement. Ils s’endormirent ainsi paisiblement.  

 

Le lendemain matin, le Professeur arriva affolé et les réveilla. Il soupira de soulagement en voyant Ryo allongé avec Kaori dans ses bras. Jack, réveillé depuis un moment, avait débarrassé le cadavre du serpent pour qu’elle ne se rendit pas compte du danger qu’avait encouru son enfant. Il y avait suffisamment de stress comme cela… Les deux jeunes gens se réveillèrent, légèrement confus après le sommeil lourd de la nuit. Kaori sentit un bras passé autour de sa taille et pourtant Jack était devant elle, la regardant avec un grand sourire. Le brouillard se levant, elle se retourna, n’osant espérer, et croisa le regard sombre de son homme. Elle laissa échapper quelques larmes de bonheur et l’embrassa avec passion, oublieuse de l’assistance. Son compagnon répondit à son baiser avec fièvre mais se restreignit, se souvenant qu’elle avait accouché trois jours auparavant et qu’ils ne pourraient donc rien faire. Le Professeur et Jack, Kei dans les bras, les laissèrent sans un bruit.  

 

Ils se séparèrent haletants et s’observèrent un long moment, silencieux, heureux de se retrouver. Kaori porta la main à sa joue tendrement et la caressa du pouce.  

 

- J’ai eu si peur de te perdre., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Je suis là. Je ne vous quitte plus.  

- Comment tu te sens ?  

- Pas au mieux de ma forme, mais beaucoup mieux quand même. On va partir d’ici, Kaori. Ca va prendre un peu de temps pour que j’en ai la force, mais on va partir.  

- La guerre, Ryo ?, s’enquit-elle, soucieuse.  

- Ca fait longtemps qu’on ne se bat plus pour la liberté. D’autres ont commencé à se rassembler pour négocier. Kaïbara nous utilisait pour un autre dessein. On va faire en sorte que ceux qui le souhaitent puissent rentrer chez eux. Puis nous nous en irons. Tu vas rentrer chez toi, mon ange.  

 

Elle le serra dans ses bras, soulagée. Il la plaqua contre lui, apaisé. La route serait peut-être encore longue, il l’espérait sans danger, mais ils étaient sur le chemin de leur nouvelle vie. Soudain les pleurs de Kei se firent entendre suivis d’un grognement d’estomac venant de Ryo.  

 

- C’est bien le fils de son père., plaisanta Kaori alors que Jack lui ramenait le bébé.  

 

Elle le positionna et il se mit à téter bruyamment.  

 

- Je confirme. Il y a tous deux des choses que l’on apprécie énormément., murmura Ryo, le regardant légèrement jaloux.  

 

Elle croisa son regard empli de désir et rougit. Il lui vola un baiser langoureux avant de reporter les yeux sur son fils. Ils étaient tous les deux sa vie. Les choses ne seraient peut-être pas simples mais ils allaient sortir de ce monde de violence... 

 


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