Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 21 chapters

Published: 18-08-19

Last update: 07-09-19

 

Comments: 36 reviews

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RomanceDrame

 

Summary: Une décision de Sayuri a des conséquences inattendues pour les City Hunter.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un couple à part" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un couple à part

 

Chapter 5 :: chapitre 5

Published: 22-08-19 - Last update: 22-08-19

Comments: Bonjour, nouveau chapitre en ligne. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 5  

 

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, Kaori croisa le regard noisette amusé de sa sœur. Elle fronça les sourcils, se demandant ce qui pouvait bien susciter une telle réaction chez son aînée.  

 

- Tu parles en dormant., sembla lui répondre Sayuri, malicieuse, comme si elle avait lu dans ses pensées.  

 

Kaori ne put s’empêcher de rougir. Elle ne se souvenait pas de ses rêves de cette nuit mais, au souvenir de la conversation de la veille, elle espérait ne pas avoir eu des réactions disons inconséquentes…  

 

- Qu’est-ce que j’ai dit ?, demanda la nettoyeuse, anxieuse.  

- Je n’ai rien compris sauf que ça concernait, Ryo. Mais à en croire l’expression de ton visage, ce n’était pas forcément déplaisant…, laissa-t-elle échapper, riant du fard que piqua sa sœur.  

 

Pour échapper à la gêne, Kaori se leva et fila à la salle de bains sans demander son reste. Elle ne put s’empêcher de penser que la nuit qui suivrait, ce ne serait pas ses mains qui parcourraient son corps mais celles de Ryo et un frisson d’impatience la prit. Elle se dépêcha d’en finir puis de s’habiller et partit préparer le petit-déjeuner.  

 

En même temps qu’elle cuisinait, son esprit vagabondait revenant sans cesse à la conversation qu’elle avait eue avec Ryo. Il voulait lui faire un enfant, un enfant dont il ne revendiquerait pas la paternité, mais il voulait lui faire ce cadeau. Avoir un enfant de lui, c’était un rêve encore plus fou que celui d’être aimée en retour. Elle posa son couteau se rendant soudain compte qu’hier soir il lui avait aussi dit qu’il l’aimait et que, quelque part, et elle s’en voulut, elle n’avait même pas relevé. Il l’aimait, ils allaient passer plusieurs jours voire semaines à faire l’amour pour créer cette petite vie et après retourner à leur vie normale. Elle sentit ses mains trembler et reprit le couteau, coupant brusquement les légumes devant elle.  

 

Qui essayaient-ils de leurrer ? Comment pourraient-ils revenir à la normale après ça ? Comment réussiraient-ils à remettre en cage des sentiments aussi puissants après les avoir laissé s’exprimer de la manière la plus forte, la plus absolue qui fut, en donnant la vie ? C’était illusoire. Ils couraient au devant des problèmes, vers un éclatement de ce statu quo qu’ils maintenaient depuis si longtemps, pour se diriger vers quoi : la rupture ou la révélation ? Elle mit les légumes dans le bouillon en soupirant. Elle n’avait aucune idée de ce qui résulterait de tout cela.  

 

Elle pensa malgré elle qu’un mois auparavant, elle aurait tout fait pour préserver le statu quo au détriment de ce dont elle avait envie mais, aujourd’hui, ce n’était plus le cas. Ce n’était pas un acte égoïste pour elle. Elle voulait ce petit coup de pouce du destin pour eux deux en priant pour que le bon l’emporta, pour que, malgré ses peurs et ses résistances, Ryo comprit qu’ils pouvaient être quelque chose de beau et fort à deux. Alors, contre toute logique, ou en toute logique, se dit-elle en souriant, elle sentit que sa décision, qu’elle sentait encore tangente ce matin en se réveillant, était maintenant ferme et définitive. Restait à s’assurer que l’autre partie était toujours d’accord.  

 

- Dis donc, tu as une faim de loup ou tu avais beaucoup de choses à cogiter., s’amusa Sayuri en entrant dans la pièce.  

 

Kaori regarda tout ce qu’elle avait préparé et se mit à rire. Elle n’y avait effectivement pas été de main morte…  

 

- Je n’ai pas très faim en fait mais ne t’inquiète pas : je sais qui réveiller pour s’occuper de tout cela., répondit-elle, malicieuse.  

 

Elle monta réveiller Ryo. Pénétrant dans sa chambre, elle entrouvrit les stores et une fenêtre, laissant entrer l’air doux du matin et se tourna pour admirer celui qui faisait battre son coeur. Elle était anxieuse, anxieuse de savoir si ce matin, après une nuit de réflexion, il n’allait pas battre en retraite. Elle n’aurait pas été étonnée, déçue mais vraiment pas étonnée. Elle s’approcha et s’assit sur le lit. Ses yeux errèrent sur sa chambre qui deviendrait la sienne le temps de quelques semaines. Elle s’aperçut stupéfaite qu’il avait retiré le poster dans le coin et, curieuse, jeta un œil sous le lit : il n’y avait aucune revue érotique.  

 

- Je passe l’inspection ?, entendit-elle juste derrière elle.  

 

Elle se retourna surprise et fut happée par deux bras qui l’enlacèrent avant de la coucher sur le lit. Elle se retrouva clouée sous quatre vingt dix kilos de muscles, un regard gris sombre plongé dans le sien. Son estomac se noua nerveusement. Elle s’humecta les lèvres, sèches, et fut bientôt aidée par un long et langoureux baiser.  

 

- Un avant-goût de ce soir, si jamais tu doutais…, lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Il ne se lasserait jamais du goût de ses lèvres, des sensations qu’elles provoquaient en lui. Il aurait un peu de temps pour s’en abreuver, s’en rassasier si c’était possible puis tout cela serait fini. Il avait pas mal cogité la nuit dernière, se disant qu’il avait fait une connerie monumentale en lui proposant tout cela mais, pour rien au monde, il n’aurait fait marche arrière maintenant. Il avait déjà suffisamment réduit la voilure entre ce qu’il avait voulu lui dire initialement et ce qu’il avait fini par lui donner. La seule personne qui pouvait désormais mettre fin à tout cela, c’était elle. Il croisa les doigts en espérant qu’elle ne ferait pas marche arrière. S’il n’avait pas été si inquiet, il aurait certainement ri de cette inversion des rôles.  

 

- A moins que tu aies changé d’avis ?, lui demanda-t-il, sondant son regard.  

- Non., souffla-t-elle, des papillons volant dans son ventre, affolés.  

- Je ne t’en voudrais pas si c’est le cas., la rassura-t-il.  

- Je n’ai pas changé d’avis, Ryo. Toi non plus ?, l’interrogea-t-elle.  

- Non.  

 

Il se pencha de nouveau sur elle et l’embrassa. Se laissant aller à la volupté du moment, elle passa les bras autour de son cou et répondit à son baiser avec passion.  

 

- Kaori, tout va bien ?, appela Sayuri d’en bas, les ramenant à la réalité.  

- Ou… Oui… J’a… J’arrive., répondit-elle, ayant du mal à recouvrer ses esprits.  

- Si mes baisers te font cet effet-là, je n’ose imaginer l’effet qu’aura mon mokkori…, la taquina-t-il, la faisant rougir.  

 

Elle le repoussa, gênée, et se leva rapidement.  

 

- Je… euh… Le petit-déjeuner est prêt., bafouilla-t-elle précipitamment avant de s’enfuir.  

 

Elle l’entendit rire du couloir et prit un instant pour se recomposer une attitude posée et détendue. Cela dura un peu plus longtemps que prévu…  

 

- Tu ne peux déjà plus te passer de moi ?, s’amusa-t-il en la trouvant adossée au mur du couloir, le regard perdu dans le vague.  

- Je… euh… Non ! Ne prends pas tes désirs pour des réalités. Je… Je voulais savoir si tu étais toujours d’accord pour qu’on parle de… notre projet à Sayuri., se justifia-t-elle, vexée d’avoir été prise en flagrant délit de rêverie.  

- Oh ça ? Oui bien sûr. Surtout qu’on risque d’attirer son attention durant l’exécution de… notre projet., lui répondit-il.  

 

Elle baissa les yeux, rêvant uniquement de sentir à nouveau ses lèvres sur les siennes. Elle allait sacrément devoir se reprendre si leur relation devait passer inaperçue auprès de leurs amis. Elle devait respecter leur accord. Ryo ne poussa pas plus la taquinerie en s’apercevant de sa gêne. Il la laissa et gagna la salle de bains.  

 

Kaori redescendit quelques minutes après et, oubliant le petit-déjeuner et sa sœur qui attendaient, téléphona au cabinet pour annuler son rendez-vous du lendemain devenu inutile. Quand elle se retourna, Sayuri était au seuil de la porte, les larmes aux yeux.  

 

- Tu as changé d’avis ? Tu ne veux plus d’enfant ?, lui demanda-t-elle, la tristesse perçant dans sa voix.  

- Sayuri, non…  

- Remarque, c’est ta vie et je n’ai pas le droit de te juger mais ça fait mal de se dire que tout s’arrêtera après nous., acheva-t-elle en repartant en cuisine.  

 

Sentant un regard posé sur elle, la nettoyeuse tourna la tête et aperçut Ryo arrêté en plein milieu de l’escalier, l’air très sérieux. Il reprit son chemin et, d’un signe de tête, lui enjoignit de le suivre en cuisine.  

 

- Dis-lui, Kaori., l’invita-t-il simplement.  

 

Il estimait que l’information serait mieux acceptée venant de sa sœur que de lui. Elle acquiesça et s’installa en face de son aînée, légèrement nerveuse. Ryo s’installa derrière elle, appuyé au plan de travail. Sa présence non loin l’apaisa.  

 

- Sayuri, je n’ai pas changé d’avis. Seulement je n’aurai pas recours à la technique médicale., lui apprit Kaori.  

 

La journaliste jeta un regard curieux sur sa sœur puis ses yeux s’agrandirent de stupeur.  

 

- Tu as rencontré quelqu’un ?, lui demanda-t-elle, observant la réaction de Ryo impassible.  

- Non. Ecoute, on ne va pas tourner autour du pot. Je vais te demander de m’écouter jusqu’au bout sans me couper, tu veux bien ?  

 

Sayuri fit signe de fermer une fermeture éclair sur sa bouche et de jeter la clef en souriant.  

 

- Tu vas être la seule au courant et il faudra que tu n’en parles à personne. On est d’accord ?  

 

Elle acquiesça, impatiente. Non seulement sa sœur avait des choses à lui dire et elle en faisait un secret. Son instinct de journaliste était piqué.  

 

- Je ne vais plus avoir recours à une insémination mais faire ce bébé naturellement. Avant que tu ne me demandes qui sera le géniteur, ce sera Ryo…  

- C’est pas vrai ! Vous vous êtes décidés à vous mettre ensemble !, s’écria-t-elle, extatique.  

 

Surprise, elle vit les deux adultes détourner le regard, gênés.  

 

- C’est génial ! Non seulement tu vas avoir un bébé mais il aura un père. Vous n’imaginez pas la…  

- Stop, Sayuri ! Ryo en sera le géniteur et non le père. Ca sera mon enfant., intervint Kaori.  

- Nous ne sommes pas en couple. C’est une autre forme de partenariat entre nous., expliqua-t-elle.  

- Personne ne doit savoir que cet enfant est de moi, Sayuri. Je ne peux pas être son père., ajouta Ryo, le regard sombre.  

 

Elle passa de l’un à l’autre et prit la mesure de la situation. Elle était heureuse de connaître les origines de son neveu ou de sa nièce mais, en même temps, elle était triste pour Kaori qui allait connaître puis devoir abandonner les joies de l’amour, pour Ryo aussi dans une moindre mesure. Elle lui en voulait de ne pas avoir su affronter ses sentiments et ses doutes pour vivre leur histoire malgré les dangers. Elle voulait voir sa petite sœur heureuse, savoir qu’elle le serait même quand elle ne serait plus là.  

 

- Sayuri, nous n’allons même pas informer nos plus proches amis pour éviter tout danger. Tu es vraiment la seule au courant.  

- C’est une sacrée marque de confiance et un lourd fardeau à porter mais je vous suis. Je t’ai dit que je serai là pour toi autant que possible et ce sera le cas.  

- Merci, Sayuri., répondit Kaori, soulagée.  

- Bon, si on mangeait maintenant., s’exclama Ryo.  

 

Ils petit-déjeunèrent dans une sérénité relative puis Kaori partit pour la gare voir s’ils avaient des messages. Sayuri attendit cinq minutes avant de trouver Ryo pour avoir une explication.  

 

- A quoi tu joues avec ma sœur ?, lui demanda-t-elle assez sèchement en s’accoudant à ses côtés au garde-corps sur le toit.  

- Explique-toi.  

- Ce partenariat où tu lui fais l’amour pour lui faire un bébé. C’est quoi cette comédie ? C’est ta manière à toi de te vacciner d’elle, de profiter d’elle, de pouvoir tirer un coup à volonté avec une jeune femme innocente ? C’est ta manière de la remercier de ces années perdues à t’aimer et t’attendre ? Dis-moi, Ryo : tu es juste un salaud d’obsédé sexuel sans foi ni loi ou un crétin enamouré incapable de s’impliquer dans une relation sentimentale ?, s’exaspéra-t-elle.  

 

Il observa un moment l’horizon, réfléchissant à sa réponse. Il poussa un long soupir et passa nerveusement une main dans ses cheveux.  

 

- Tu me croiras si je te dis que je voulais m’engager avec elle mais que je n’en ai pas eu le courage, que j’ai flanché au dernier moment, butant sur les mots comme le crétin que je suis., lui demanda-t-il sombrement.  

- Tu es loin d’être un crétin. Tu es l’un des hommes les plus intelligents qu’il m’ait été donné de connaître. Tu as une logique et un pragmatisme à toute épreuve, un sang-froid que beaucoup rêverait d’avoir. Non, tu as beaucoup de qualités, Ryo. Mais dès qu’il s’agit de Kaori, tu n’es plus pareil.  

- Elle est la seule femme que j’ai réellement aimée. La seule capable de m’atteindre d’un regard ou d’un mot. Elle est la seule dont j’ai peur et pour qui j’ai peur parce qu’elle est la seule dont la présence m’est indispensable pour vivre et rester l’homme que je suis.  

- Tu penses sérieusement que dire que cet enfant n’est pas le tien suffira à les protéger ? J’en doute fortement. Je pense que le milieu considérera que c’est le tien tout comme il considère que Kaori est ta femme.  

- C’était ce que je pensais aussi hier soir avant de lui parler et, dès que j’ai posé les yeux sur elle, j’ai perdu mes moyens. Risible non pour l’homme que tout le monde craint ?  

- Ca pourrait si tu étais un robot mais tu n’es qu’un homme. Peut-être que tu trouveras la force d’ici peu de lui offrir plus et de t’offrir le bonheur d’une vie à deux voire à trois. N’attends pas trop longtemps, Ryo. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve., lui conseilla Sayuri tristement.  

- Je sais. La vie est injuste., soupira Ryo, passant un bras autour de ses épaules pour la réconforter.  

 

Ils restèrent encore un peu sur le toit puis redescendirent, s’apprêtant à partir pour rejoindre Kaori au Cat’s.  

 

- Dis-moi, vous avez déjà… ?, l’interrogea Sayuri mal à l’aise.  

 

Ryo la regarda un instant sans comprendre puis, à la vue des joues légèrement teintées de la jeune femme, comprit.  

 

- Non. Ce soir normalement.  

- Ca ne me regarde pas mais tu peux en faire quelque chose de magique pour elle. Depuis quelques jours, elle a l’air de voir ça comme une corvée à accomplir mais c’est un évènement unique dans la vie d’une femme… Je voudrai qu’elle en garde un bon souvenir.  

- J’y comptais bien. Je suis peut-être un coureur mais c’est de Kaori dont on parle, pas de n’importe quelle autre. Je ne comptais pas lui sauter dessus comme un vulgaire morceau de viande si ça peut te rassurer., répondit-il sans méchanceté.  

- Je… Merci Ryo., murmura-t-elle.  

 

Ils prirent la mini et arrivèrent au Cat’s rapidement. Kaori était déjà arrivée et discutait avec Miki.  

 

- Ma Miki chérie ! Viens dans mes bras serrer ton Ryo chou !, s’écria-t-il en s’élançant dans les airs en caleçon à coeurs rouges.  

 

Ryo aperçut le bazooka d’Umi, le plateau prêt à l’attaque de Miki, un de ses nouveaux plateaux renforcés en plus, mais ce fut la massue mille tonnes de Kaori qui l’emporta, le plaquant contre le sol avec violence.  

 

- C’est pas juste ! Je suis un incompris !, chouina Ryo dépité.  

- Tu devras trouver autre chose d’ici quelques semaines. Tu vas être privée de massue pendant neuf mois…, murmura-t-il à l’oreille de Kaori discrètement après s’être relevé.  

 

Elle baissa les yeux, tentant de calmer les battements de son coeur provoqués par son souffle sur sa nuque.  

 

- Miki, Umi, je vous présente Sayuri, ma sœur., fit Kaori, se tournant vers cette dernière.  

 

Sayuri observait d’un œil inquiet le géant derrière le bar qui n’avait pas l’air commode puis, subitement, se détendit et sourit. Il se dégageait une certaine force de cet homme et elle n’avait nul doute sur le fait qu’il pouvait se montrer violent mais, en même temps, elle se sentait en sécurité en sa présence comme avec Ryo quand il ne faisait pas le pervers.  

 

- Sayuri, je te présente, Miki, ma meilleure amie, et son mari, Umibozu.  

- Tu ne m’avais pas dit que ta sœur devait revenir., s’étonna Miki.  

- C’est une longue histoire, Miki. Je t’expliquerai tout une autre fois si tu veux bien., lui apprit Kaori.  

 

L’ex-mercenaire acquiesça, pas vraiment satisfaite, mais elle s’en contenterait. La clochette tinta et une fusée blonde s’élança dans le bar, interceptée par une nouvelle massue de Kaori. Quand Mick se releva la vue encore un peu trouble, il s’approcha de Sayuri, charmeur.  

 

- Alors ma Kaori chérie, je t’ai manqué ?  

- Moi non mais ma massue oui., répondit-elle, derrière lui en lui assénant un coup de maillet.  

- Tu lâches ma sœur, Mick.  

- Tu as une sœur, ma douce Kaori ?, s’étonna l’américain.  

- Oui.  

- Deux fois plus de plaisir pour moi. Vous êtes aussi charmante que Kaori, Mademoiselle. Puis-je vous inviter à boire un café ?  

- Voilà, un bon début., rétorqua Sayuri en lui envoyant le plateau renforcé de Miki dans les dents.  

- Frappé par l’amour une deuxième fois., murmura rêveur Mick.  

- Que diriez-vous de vivre une longue vie d’amour et de mokkori à trois, mesdemoiselles ?, leur proposa-t-il, séducteur.  

 

Il les sentit se tendre toutes les deux et les regarda tour à tour. Umibozu cessa d’essuyer son assiette et la reposa délicatement sous le regard incrédule de Miki.  

 

- La ferme, Mick !, gronda Ryo.  

- Je… Je dois aller faire des courses., bafouilla Kaori, livide.  

 

Elle se dégagea du bras de son ami et sortit précipitamment. Ryo se leva jetant un regard vers Kaori puis vers Sayuri.  

 

- Ne la laisse pas seule. Je vous attends ici., l’incita-t-elle.  

 

Il acquiesça et sortit à la suite de sa partenaire. Sayuri le regarda partir puis se tourna vers les trois amis sidérés.  

 

- Qu’est-ce que j’ai dit ?, se demanda Mick, n’y comprenant plus rien.  

- Rien de particulier si ce n’est que ma longue vie d’amour et de mokkori s’achèvera normalement dans trois mois., répondit la journaliste, d’une voix légèrement troublée.  

- Je suis atteinte d’une tumeur maligne et c’est le temps qu’il me reste pour profiter de ma petite sœur.  

- Ce qui explique qu’elle ne soit passée qu’en coup de vent dernièrement., murmura Miki, attristée.  

- Certainement. Je ne vous connais qu’au travers des lettres et conversations que j’ai avec elle mais je sens beaucoup de respect voire d’amour entre vous tous.  

- C’est le cas. Nous sommes comme une grande famille., répondit Mick en prenant place sur le tabouret de Kaori.  

- Prenez soin d’elle quand je ne serai plus. Je partirai plus tranquille si je sais qu’elle ne sera pas seule.  

- Nous prendrons soin d’elle et de vous aussi. Si vous avez besoin de nous, nous serons là aussi., lui assura Miki.  

- Merci.  

 

Sayuri essuya une larme qui coulait de ses yeux puis se retourna, attendant anxieusement le retour du couple. Une main se posa sur son épaule, rassurante.  

 

- Il la retrouvera. Il le fait toujours., lui assura Mick.  

- Je sais.  

 

En effet, quelques ruelles plus loin, à l’abri des regards indiscrets, Ryo serrait Kaori contre lui. Il l’avait retrouvée suffocant sous le chagrin au détour de la rue et l’avait entraînée à l’abri pour lui laisser le temps de reprendre le dessus sur ses émotions. Ils n’avaient pas échangé un mot. Ils s’étaient regardés, les yeux dans les yeux quelques secondes, et il l’avait attirée dans ses bras pour lui procurer la force et l’apaisement dont elle avait besoin. Au bout de dix minutes, elle se calma et ils repartirent toujours en silence vers le café, Ryo tenant Kaori par l’épaule jusqu’à la sortie de la ruelle où il la lâcha.  

 

- Je leur ai dit pour ma maladie., les informa Sayuri quand ils rentrèrent.  

 

Kaori s’approcha de sa sœur et l’enlaça comme pour s’excuser d’avoir été faible.  

 

- Tout va bien se passer, Kaori. Tu verras., la rassura-t-elle.  

 

La nettoyeuse acquiesça et une ombre les engloba.  

 

- On va rentrer, les filles., leur proposa Ryo.  

 

Elles le précédèrent. Mick intercepta son ami.  

 

- Ca va aller ?, lui demanda-t-il, concerné.  

- Ce n’est pas moi qui vais perdre ma sœur. Mais c’est sûr que ça bouscule pas mal de choses., répondit le japonais.  

 

Il ne se retourna pas mais sentit le regard d’Umibozu posé sur lui, sérieux et attentif. Il réprima un petit sourire : la cécité avait en quelque sorte éveillé les autres sens de son ami. Même sans un mot, le géant était capable de sentir les choses. Ce serait certainement lui le plus difficile à tromper dans leur histoire. 

 


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