Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prose

 

Author: Lifetree

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 1 chapter

Published: 31-07-05

Last update: 31-07-05

 

Comments: 8 reviews

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General

 

Summary: Un des pires cauchemar de Ryo s'est réalisé...

 

Disclaimer: Les personnages de "Shadow" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Shadow (L'Ombre)

 

Chapter 1 :: 1

Published: 31-07-05 - Last update: 31-07-05

Comments: Voici une idée que j'ai compressée en un one-shot. Il se peut qu'un jour j'écrive une histoire complète autour de cette histoire. Mais en tout cas c'est un projet en attente vu qu'il me reste encore tant de chose à écrire. Bonne lecture à toutes et tous ! Kiss, Life

 


Chapter: 1


 

Kaori raccrocha lentement le téléphone. Elle était blême. En déposant le cornet, sa main tremblait légèrement et elle eut du mal à viser juste. Immobile, elle garda sa main sur le téléphone.  

 

« Comment ont-ils su ? Comment ? J’avais pris toutes mes précautions… »  

 

Au plus elle y pensait, au plus elle tremblait, au plus son estomac se nouait de peur et d’angoisse.  

 

« - Qui c’était ? » demanda Ryo en sortant de la cuisine et en se jetant nonchalamment dans le canapé.  

 

A cette question Kaori rentra la tête dans ses épaules, de gêne, de honte, de remords. Que devait-elle lui répondre ? Si elle ne le lui disait pas, il découvrirait la vérité. Elle le connaissait trop bien. Elle savait qu’il n’était pas facilement dupe et sentirait qu’elle lui cachait quelque chose. Mais avait-elle le choix ? Si elle ne disait rien… Si elle ne disait rien, elle était morte. Prenant une respiration pour se donner du courage elle releva la tête et répondit aussi naturellement que possible à sa question.  

 

« - Des tueurs. »  

 

« - C’est tout ? Et qu’est-ce qu’ils voulaient ? Encore des inconscients qui veulent me défier ? » répondit Ryo en plongeant son attention dans un de ses magasines sans se préoccuper de la réponse.  

 

« - Oui et non » hésita Kaori en croisant ses bras sur sa poitrine pour se réconforter.  

 

« - Comment ça ? » marmonna son partenaire d’un air absent.  

 

« - Ce n’est pas toi qu’ils veulent défier, c’est moi… » murmura Kaori doucement en détournant son regard et en se postant devant la fenêtre pour éviter le regard de Ryo qui chercherait immanquablement le sien.  

 

Et effectivement, elle sentit son attention quitter le magasine qu’il tenait en main. Une démangeaison la tortura entre ses omoplates, annonçant que son regard s’était tourné vers elle et qu’il l’observait sérieusement.  

 

« - Tu peux répéter ? Je crois avoir mal entendu. »  

 

« - Tu as bien entendu » confirma Kaori en rentrant à nouveau la tête dans ses épaules.  

 

« - Et pourquoi est-ce qu’ils s’en prendraient à toi ? En te défiant je veux dire. Ce n’est pas dans leurs habitudes » remarqua Ryo. « Ce n’est pas comme si tu avais une place qu’ils peuvent te prendre, tu ne fais pas partie du milieu. Et de là à te défier pour m’atteindre, je ne le crois vraiment pas. Ou alors ce sont les mafieux les plus inconscients qui soient. »  

 

Quand il émit son opinion sur le fait qu’elle n’avait pas de place à se faire prendre dans le milieu, elle flancha malgré ses efforts de rester naturelle et stoïque. Malheureusement pour elle, Ryo le remarqua et voulut en connaître la raison.  

 

« - Qu’est-ce qui te prend ? Ca ne va pas ? »  

 

« - Si, si » répondit-elle en priant le ciel qu’il ne continue pas ses questions.  

 

« - Pourquoi t’as flanchée alors ? C’est à cause de ce que j’ai dit ? » continua t-il.  

 

« - N… non, non » mentit-elle, très mal à l’aise.  

 

Mais Ryo entendit son hésitation et se leva. Il s’approcha et se plaça derrière elle, mettant la jeune femme encore plus mal à l’aise.  

 

« - Qu’est-ce qui ne va pas Kaori ? Ce n’est pas dans tes habitudes de fuir une question en mentant. Ou même d’éviter de regarder une personne pendant une conversation. Qu’est-ce qui te tracasse ? C’est parce qu’on t’a défiée ? Oublie ça. C’est probablement une erreur. »  

 

Et il se retourna pour reprendre sa ‘lecture’ dans le canapé. Kaori savait que si elle voulait tout lui dire et avoir son aide, c’était maintenant ou jamais. Elle respira un bon coup.  

 

« - Je ne peux pas ignorer ce défi Ryo. »  

 

Le nettoyeur s’arrêta net. Lentement il regarda par dessus son épaule et rencontra le regard sérieux de Kaori qui s’était retournée.  

 

« - Tu plaisantes ? »  

 

« - Non, je ne plaisante pas et je ne peux pas refuser le défi qui m’a été lancée. »  

 

« - Et pourquoi donc ? »  

 

La voix de Ryo était devenue glaciale et dure. Il voyait que sa partenaire était sérieuse et déterminée. Et ça l’effrayait. Il ne comprenait pas pourquoi elle s’entêtait à vouloir se battre contre un pro sorti de nulle part. Elle savait à peine manier une arme de petit calibre ! Elle ne ferait pas long feu contre lui !  

 

« - Serais-tu devenue inconsciente ? » continua t-il.  

 

« - Non. Et je ne peux pas refuser pour une bonne raison. Il y a quelque chose que je dois t’avouer Ryo. »  

 

« - Et quoi donc ? » grogna t-il entre ses dents pour ne pas lui crier dessus.  

 

« - As-tu entendu parlé d’un nouveau arrivé dans le milieu surnommé ‘Shadow’ ? Que sais-tu de lui ? »  

 

« - Oui j’en ai entendu parlé, mais qu’est ce que… » tenta le nettoyeur.  

 

« - Réponds à ma question s’il te plait » interrompit Kaori.  

 

« - On ne sait pas grand chose de lui. Il a fait parlé de lui la première fois il y a un peu moins de six mois en abattant un tueur à gage bien connu dans le milieu. Depuis il s’est fait une sacrée réputation et il est craint par presque tout le monde. On ne connaît pas son nom ni son visage, c’est un vrai mystère ce type. Aussi comme il préfère l’ombre à la gloire, on l’a surnommé Shadow » récita Ryo.  

 

« - Et toi ? As-tu une idée de son identité ? »  

 

« - Aucune. Je ne l’ai jamais rencontré, je n’entends que les histoires et les rumeurs qu’on raconte sur lui. »  

 

« - Et si je te disais que tu connais bien cette personne ? » murmura Kaori.  

 

« - Qu’est-ce que tu racontes ?!? » demanda Ryo perplexe.  

 

« - Shadow se trouve devant toi Ryo… » annonça t-elle aussi calmement que possible.  

 

Elle avait peur de la réaction de Ryo. Elle ne savait absolument pas comment il allait réagir ni ce qu’il allait faire. Elle qui avait passé dix ans de sa vie avec cette homme, dix ans à apprendre à le connaître, à l’aimer, à l’accepter, ignorait complètement comment il allait prendre cette nouvelle. Mal, de ça elle en était sûre mais encore ? Pendant ces dix années il avait fait son possible pour la soustraire à son monde et lui donner autant que possible une vie normale que toutes les jeunes filles méritent. Elle avait refusé catégoriquement de le quitter et, malgré toutes ses tentatives, Ryo n’avait pas su la faire changer d’avis. Il avait fini par accepter sa présence mais elle savait très bien que c’était uniquement parce qu’elle se tenait au bord du milieu, en faisant partie mais sans s’y être enfoncée. Et voilà qu’aujourd’hui elle lui annoncait que non seulement elle en faisait partie, mais qu’elle s’était faite une sacrée réputation, donc qu’elle s’était salie les mains qu’il avait tenté de garder innocentes, mais que par-dessus le marché, quelqu’un venait de la défier ouvertement.  

 

Le regard de Ryo la pénétra jusqu’au plus profond de son âme. Elle sentit tout son corps et toute son âme brûler sur son passage, la lacérant de douleur. Elle connaissait ce regard bien qu’il ne lui avait jamais été destiné. Jusqu’à aujourd’hui seul les criminels de la pire espèce avaient eu droit au regard glacial et impitoyable de City Hunter, ce regard qui vous glace le sang, vous paralyse sur place et vous condamne sans appel à une mort immédiate et douloureuse.  

 

Elle attendait le verdict et la sentence. Elle attendait la gifle monumentale qui viendrait incontestablement.. Elle attendait le hurlement de colère qui ferait tomber le plâtre des murs et qui lui crèverait les tympans. Mais rien de tout cela n’arriva. Il n’y avait que le silence qui régnait dans la pièce. Même pas le bruit des oiseaux dans les arbres ou des voitures dans la rue n’arrivait à pénétrer la lourde atmosphère qui s’était installée entre eux. Au plus le silence s’éternisait, au plus Kaori voulait disparaître dans les entrailles de la terre afin d’échapper au regard de Ryo. Elle ne pouvait pas supporter ce regard et n’avait aucunement voulu le croiser. Elle fixait le plancher comme un enfant pris en flagrant délit, ce qu’elle était d’ailleurs. Et que Ryo n’exprimait pas la colère qu’elle pouvait sentir gronder en lui, était un très mauvais signe. Soudain elle se demanda s'il lui pardonnerait un coup pareil. S’il accepterait de l’aider. S’il se souciait encore d’elle. S’il l’aimait encore…  

 

Elle eut sa réponse quand il se retourna et reprit sa place dans le sofa sans dire un mot ou faire quoique se soit. Pas un mot de reproche, pas de cris de colère, pas de discours sur son inconscience. Rien. Juste un silence qui faisait beaucoup plus mal que tout ce qu’il aurait pu dire ou faire. Un silence glacial presque spatial.  

 

« - Ryo ? » trouva t-elle le courage de souffler.  

 

Mais il ne réagit pas et ne montra nullement l’indication qu’il avait même entendu.  

 

« - Dis quelque chose Ryo. Je t’en prie… » implora t-elle.  

 

« - Que veux-tu que je te dise » répliqua t-il d’une voix qui aurait congelée n’importe quoi par simple contact. « Tu as fais ton choix. Sans me consulter ou me mettre au courant. »  

 

« - C’est vrai, je l’avoue » répondit-elle d’une toute petite voix. « Mais les règles du milieu stipulent aussi qu’il n’y a que les plus faibles qui peuvent défier les plus forts et non le contraire. Hors c’est ce qui vient de se passer » se défendit-elle. « Je ne suis pas capable de me mesurer à lui et de m’en sortir vivante. »  

 

« - En es-tu si sûre ? » demanda Ryo en la fusillant du regard.  

 

« - Qu’est-ce que tu veux dire ? » répliqua t-elle interloquée.  

 

« - Personne n’enfreint les lois du milieu. Donc si on t’a défiée, c’est que tu es plus forte que lui. Ou qu’il le croit. Les réputations ne sont pas toujours basées sur la vérité et quand on défit quelqu’un on prend le risque de s’être trompé. Tu as voulu entrée dans mon monde et t’y faire une place tout en sachant où tu mettais les pieds. Tu as fais un choix. Assumes-le. Je ne peux plus rien faire pour toi. »  

 

Le verdict venait de tomber. Et tandis que Ryo se replongeait dans son magazine, Kaori sentit son monde s’écrouler autour d’elle. Les larmes menaçaient de couler mais elle refusa de montrer une telle faiblesse devant son partenaire. Elle avait voulu lui prouver une fois pour toute qu’elle n’était pas une bonne à rien et qu’elle pouvait se débrouiller seule, qu’elle était une professionnelle à part entière et la digne coéquipière de Ryo Saeba, le grand City Hunter, le nettoyeur le plus craint de tout le Japon et une bonne partie du globe terrestre. Mais nulle part dans ses plans avait-elle calculé la possibilité qu’il l’abandonne à son sort, qu’il la laisse se débrouiller et se démerder seule. Elle s’était toujours dit que le jour où elle aurait un problème il serait là pour l’aider, voire la secourir. Mais ce n’était que maintenant qu’elle se rendait compte à quel point elle avait été naïve et sotte de penser ça. Elle était l’enfant qui voulait être traitée comme un adulte mais sans avoir à endosser les responsabilités qui vont avec. Sans avoir à faire face aux conséquences que son caprice venait de déclencher. Elle se sentait toute petite et avait envie de courir se réfugier dans les bras de quelqu’un. Mais la seule personne chez qui elle aurait pu faire ça venait de lui en refuser l’accès.  

 

Une larme échappa à son contrôle et s’écrasa sur le parquet. Elle se reprit en main avant qu’une seconde n’aille la rejoindre. Elle respira et expira plusieurs fois pour se calmer et remettre de l’ordre dans son esprit. elle ne devait pas paniquer, ça n’avantageait que son adversaire tout en lui faisant du mal. Elle ne savait pas si elle était réellement plus forte que son adversaire, mais s’il le pensait, ça lui donnerait déjà un avantage mental. Et comme venait de le dire Ryo, les réputations étaient parfois exagérées. Donc s’il la défiait, ne se pourrait-il pas qu’elle soit effectivement plus forte que lui ? Ou du moins qu’ils soient de force égale ? Et qu’il l’ait défié parce qu’il avait peur qu’elle ne lui prenne sa place et le dépasse ?  

 

Plus elle y pensait, plus elle sentit son courage et sa détermination reprendre le dessus. Sa peur et ses hésitations fondaient lentement comme neige au soleil. Elle prit une dernière respiration et releva la tête, déterminée, et prête à faire face. Elle devait se préparer et vérifier son équipement avant de partir au rendez-vous. Mentalement elle commença à faire la liste de tout ce dont elle allait avoir besoin tout en se dirigeant vers sa chambre. Mais quand elle passa devant le canapé elle sentit les yeux de Ryo à nouveau sur elle. Elle s’arrêta et croisa son regard.  

 

Elle vit tout de suite que quelque chose avait changé chez son partenaire. Il y avait toujours de la froideur chez lui, ça oui, mais ce n’était plus aussi glacial que quelques minutes auparavant. Et bien que son recul et son détachement l’aient blessée, la lueur de fierté qu’elle vit apparaître et disparaître dans ses prunelles lui remonta un peu le moral. Car Ryo était effectivement fière d’elle. Non pas du fait qu’elle l’ait suivie dans son monde, mais de la manière par laquelle elle venait de lui prouver qu’elle avait du courage. Il y a dix minutes elle était là, tremblante, prête à s’écrouler et à pleurer parce que le sort ne lui avait pas été favorable et mettait une épreuve plus forte qu’elle sur sa route. Mais elle s’était reprise. Elle avait retrouvé la détermination qui l’avait poussée à faire le pas qui la rendit nettoyeuse professionnelle et elle allait faire face. Malgré toute sa colère contre elle, la douleur, le désarroi et le désespoir qu’il ressentait, Ryo admirait sa partenaire. Il ne savait pas s’il lui pardonnerait un jour d’avoir pris cette décision mais il savait aussi que plus rien ne pouvait changer cette même décision. Ce qui était fait, était fait. Et il allait devoir apprendre à vivre avec. Mais ce qui lui pesait le plus sur le cœur, c’était qu’à présent il ne pourrait plus jamais l’aider.  

 

Quand elle lui avait annoncée qu’on l’avait défiée, il s’était dit que ce n’était pas un problème. Si ce n’était effectivement pas une erreur, il aurait pu prendre sa place. Vu qu’elle n’était pas une vrai professionnelle, les règles du milieu le permettrait. Mais quand elle lui avait déclaré qu’elle n’était en réalité personne d’autre que ‘Shadow’, le nouveau arrivé le plus craint par tous les tueurs établis, il avait vu son monde s’écrouler autour de lui. En une seconde elle avait brisé tous ses espoirs de faire d’elle une femme normale, mais elle lui annonçait également, involontairement certes, qu’elle n’avait plus besoin de lui comme protecteur. Car il avait bien sentit que si elle lui avait révélé son secret c’était parce qu’elle avait un problème plus gros qu’elle ne pouvait gérer seule et qu’elle espérait qu’il l’aiderait. Mais il n’en avait plus le droit. Pas quand un pro défit un autre. Et elle était bel et bien une pro. Et après sa colère noire, il prit peur pour elle, comme à chaque fois qu’elle était en danger. Mais cette fois-ci il lui était impossible de voler à secours. Il allait devoir la laisser se débrouiller seule, tout en sachant que les chances de la revoir étaient quasi inexistantes . Mais il s’était repris et avait arrêté son train de pensées. Il lui était interdit d’aider sa partenaire, oui, mais uniquement physiquement. Rien ne stipulait qu’il ne pouvait pas l’aider moralement et mentalement. Malheureusement sa fierté, son orgueil, sa confiance en elle, tout ça en avait pris un coup et il était déchiré entre l’envie de l’aider et l’envie de la laisser se débrouiller comme punition pour ce qu’elle avait fait. Finalement il opta de faire les deux en même temps en refusant de l’aider et de la réconforter, mais tout en lui indiquant qu’il avait confiance en ses capacités.  

 

Aussi quand il la vit reprendre confiance en elle, quand elle releva la tête avec détermination, quand il la sentit réagir mentalement et analyser la situation, il fut fier d’elle. Là elle réagissait comme une pro et non plus comme l’enfant gâtée qu’elle pensait être. Il l’avait formée et lui avait enseignée les bases, et il était heureux de voir qu’elle ne les avait pas oubliées, qu’elle ne s’était pas lancée dans l’aventure tête baissée et sans avoir réfléchie à ses capacités comme beaucoup de petits voyous qui veulent débuter. Et s’il était honnête avec lui même, il devait admettre qu’avant qu’elle ne lui annonce qui était Shadow, il avait eut de l’admiration pour ce ‘gamin’. Il avait su apprécier la discrétion dont il avait fait preuve en n’ébruitant pas ses succès comme tous les autres tueurs, en restant dans l’ombre et en laissant les autres parler pour lui. Et le fait qu’il ne s’attaquait qu’aux criminels lui avait valu également de bons points chez Ryo. Mais en fin de compte que Ryo l’apprécie était bien normal vu que Shadow n’était autre que Kaori qui suivait la même philosophie que City Hunter, donc fatalement ils étaient compatibles.  

 

A présent elle était devant lui et le regardait droit dans les yeux, le défiant presque. Il s’était entêté à ne rien lui dire, mais il voulait qu’elle sache ce qu’il pensait d’elle. A quel point il était fier de sa réaction face à la situation, même s’il aurait préféré qu’elle n’en arrive jamais là. A quel point il désirait l’aider, mais ne pouvait pas. A quel point il avait peur pour elle, peur de ne jamais la revoir, peur de la perdre par son manque de réaction et sa colère.  

 

Soudain Kaori brisa le contact visuel et se planta devant Ryo dont le magazine était retombé sur ses genoux. Elle le regarda un instant avant de se pencher en avant et de l’embrasser sur la joue.  

 

« - Merci pour tout Ryo » lui murmura t-elle à l’oreille. « Je ne voulais pas te décevoir, ni te mettre en colère contre moi. Mais il y a un moment dans la vie où il faut savoir quitter le nid. J’aurais dû le faire à la mort de mon frère, mais avec toi à mes côtés pour me protéger il était trop confortable et je ne l’ai pas fait. Et plus le temps passait, plus il devenait confortable. Mais avec le temps je suis également devenue un fardeau qui te pèse de plus en plus, et ça m’affligeait de te voir voler à mon secours à chaque fois que quelque chose allait mal. Chaque année les tentatives d’enlèvement à mon égard, les menaces et autres n’ont fait qu’augmenter au point où j’en reçois une chaque semaine. Je ne voulais plus vivre comme ça Ryo. Les seules possibilités qui s’ouvraient à moi étaient soit te quitter, ce qui m’est impensable, soit me faire respecter du milieu d’une façon qui ferait réfléchir deux fois les truands qui veulent s’en prendre à la partenaire de City Hunter. Et c’est ce que j’ai fait. Je me suis faite une réputation en tant que Shadow et je suis devenue une des dix tueurs et tueuses les plus renommés du Japon. J’étais prête à en rester là, ça me suffisait comme place. Mais apparemment tout le monde n' est pas du même avis. »  

 

« - Et tu pensais pouvoir la garder sans avoir à te battre ? » demanda Ryo tout aussi doucement.  

 

« - Je ne le voyais pas comme ça. J’avais l’intention de dévoiler l’identité du Shadow, de faire savoir au milieu de la pègre que j’étais Kaori Makimura, la partenaire de City Hunter, et que j’en avais marre d’être prise pour cible. Je voulais leur faire comprendre qu’ils courraient autant de risque à s’en prendre à moi qu’à toi. Après cette déclaration je me serais retirée du milieu et j’aurais laissé ma place au suivant. Ni toi ni moi ne voulons que je fasse partie du milieu, mais quand le milieu pense le contraire et qu’il pense que je suis ton point faible, il me semble juste de lui rappeler que je ne le suis pas. Je te prie de croire que je n’ai jamais eu l’intention de rester une nettoyeuse après avoir fait reconnaître mes capacités. »  

 

Elle se releva un peu et le regarda dans les yeux. Elle voulait qu’il voit que ce qu’elle disait était la vérité. Qu’elle avait vraiment eu cette intention. Quand Ryo croisa son regard, il fut consterné par ce qu’il y vit. Ses yeux. Malgré tout ce qu’elle avait fait, tout ce qu’elle était devenue, ses yeux n’avaient pas changés. Ils étaient toujours aussi purs, aussi innocents et aussi doux qu’au premier jour où leurs regards s’étaient croisés.  

 

« Mon Ange… »  

 

Ryo réalisa à ce moment là que Kaori n’avait vraiment pas changé. Malgré le sang qu’elle avait versé et la douleur qu’elle ressentait à cause de ça, elle était restée la même. Elle ne s’était pas laissée atteindre par ce plaisir morbide qu’ont certaines personnes quand elles tuent pour la première fois, quand elles versent du sang pour la première fois. Elle ne s’était pas laissée gagner par le sentiment de puissance et de domination que le fait d’avoir le droit de vie et de mort sur les gens amène avec soi. Non. Comme elle le lui avait dit, elle l’avait fait parce qu’elle n’avait pas le choix, gardant ainsi son âme aussi pure qu’auparavant quand elle tirait pour se défendre.  

 

Ryo sentit un poids se lever de son cœur et de son âme. Son pire cauchemar s’était réalisé mais les conséquences n’étaient pas aussi affligeantes qu’il l’avait imaginé. Kaori ne serait plus aussi innocente qu’avant, mais elle ne serait pas non plus l’ange qu’il craignait entraîner à sa perte. Elle avait pris son envol et apprenait à juger la distance qui la séparait du Soleil qui lui brûlerait ses ailes, et malgré ses peurs et ses craintes qu’elle ne s’écrase au sol, il devait admettre qu’elle se débrouillait bien et savait évaluer les risques.  

 

« - Sois prudente… » murmura t-il sans s’en rendre compte.  

 

Pour toute réponse Kaori se pencha lentement en avant et frôla ses lèvres des siennes.  

 

« - Tant que tu es en vie, je reviendrais toujours » souffla t-elle avant d’à nouveau lui frôler les lèvres.  

 

Elle n’osait pas aller plus loin, n’osait pas approfondir son baiser, mais Ryo en décida autrement. Attrapant ses joues entre ses deux mains, il s’empara des lèvres de Kaori et l’embrassa profondément, cette dernière ne protesta pas cette intrusion. Au contraire, elle prit appui avec un genou sur le canapé et se colla contre Ryo, glissant ses mains derrière son cou, tandis que son partenaire la soutenait par la taille.  

 

Pendant combien de temps ils s’explorèrent l’un l’autre, ils n’étaient pas sûr. Mais à un moment où ils se dégagèrent quelque peu pour prendre de l’air, Kaori remarqua le soleil qui se couchait et à contrecoeur elle relâcha Ryo.  

 

« - Le soleil se couche. Je dois y aller » dit-elle simplement, une larme coulant le long de sa joue.  

 

Ryo arrêta cette larme du doigt qu’il fit ensuite glisser le long de la joue tel une caresse. Il lui vola un baiser et la relâcha aussi. Kaori se dégagea de sa position qui tenait sur les cuisses de son partenaire et se mit debout. Ne supportant pas cette séparation, elle monta l’escalier en courant, refusant de regarder derrière elle. Dans sa chambre elle se changea dans sa tenue de combat et sortit de leur cachette les armes qu’elle utilisait en tant de Shadow. Une fois tout en place elle attrapa un bandeau que Miki lui avait une fois donné et l’attacha de façon à garder ses cheveux hors de ses yeux. Avant de quitter sa chambre elle jeta un dernier coup d’œil à la photo de son frère et referma la porte. Quand elle arriva dans le salon elle ne vit pas Ryo. Cette absence la soulageait et la chagrinait en même temps. Elle aurait voulu lui dire au revoir, peut-être adieu, mais d’un autre côté elle ne le voulait pas car ça aurait été un signe qu’elle-même ne pensait pas revenir. Et elle était déterminée de revenir. Surtout après ce qui venait de se passer entre elle et Ryo.  

 

Sortant de l’appartement, elle alla prendre sa voiture au garage, mais en y arrivant elle vit la mini de Ryo qui l’attendait devant la porte, son partenaire au volant. Elle en resta scotchée. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il l’accompagne quand il lui avait fait comprendre qu’elle devait se débrouiller seule. Elle ouvrit la portière et prit place.  

 

« - Je ne pensais pas que tu m’accompagnerais »  

 

« - Je n’ai pas le droit de t’aider à présent, c’est vrai » répondit Ryo en quittant le garage et en s’engageant sur la route « mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas assister en tant qu’arbitre ou second à ce combat. D’ailleurs j’ai envie de voir sa tête quand il se rendra compte qui tu es vraiment » ajouta t-il, le sourire amusé aux lèvres. « D’ailleurs mon instinct me dit qu’il ne sera pas seul, qu’il aura invité des gens à venir assister à ta descente aux Enfers. Ceux qui défient par peur sont généralement comme ça. »  

 

« - On verra bien » conclue Kaori en sortant son arme et en la vérifiant une dernière fois minutieusement sous l’œil approbateur de Ryo.  

 

Une heure plus tard, alors que la nuit tombait, ils arrivèrent dans un terrain en construction le long de la mer. Comme l’avait prédit Ryo, ils remarquèrent immédiatement qu’il y avait beaucoup de monde qui attendait l’arrivée de ‘Shadow’. Ryo arrêta la voiture sur le chemin, un peu avant qu’ils ne soient visibles du groupe et éteignit ses phares.  

 

« - Tu es prête ? » demanda t-il en s’adressant à sa partenaire.  

 

« - Oui » répondit celle-ci en sortant de la voiture. « Tu m’accompagnes ou on fait notre entrée séparément ? »  

 

« - Séparément. Je veux être dans la foule pour avoir les réactions, et voir les éventuels dangers. J’aime pas trop le fait qu’il ait ameuté autant de monde ton adversaire. C’est louche et c’est une bonne occasion de dissimuler des petits copains au cas où ça irait mal pour lui. »  

 

Kaori hocha de la tête et referma la portière. Ryo redémarra et alla se garer sur le chantier. Son arrivée attira l’attention de la foule, mais il était trop connu pour qu’on le prenne pour Shadow. Ryo s’avança, regardant à gauche et à droite, identifiant les différents membres de la pègre et d’autres tueurs qui le saluèrent avec respect. Du coin de l’œil il vit soudain un homme s’approcher de lui et son instinct lui souffla qu’il s’agissait de l’adversaire de Kaori.  

 

« - City Hunter ! Quel plaisir pour moi de vous accueillir ici ! Vous me faites trop d'honneur » salua l’homme en faisant une courbette et en lui adressant un sourire faux.  

 

Ryo sentit ses poils se hérisser d’antipathie pour cet homme. Il venait à peine de le rencontrer qu’il le détestait déjà. Aussi ne se gêna t-il pas de le faire savoir.  

 

« - Et vous-êtes qui vous ? Vous ne pouvez pas être Shadow. C’est lui que je viens voir. Où est-il ? » demanda Ryo en ignorant l’homme et en faisant mine de chercher Kaori du regard.  

 

« - Lui ! » s’écria l’homme triomphant « Il n’osera pas montrer le bout du nez ! Et il a raison d’avoir peur ! Je n’en ferais qu’une bouchée ! » continua t-il en riant aux éclats.  

 

« - J’espère que vous savez bien mâcher car je crois qu’il vous attend » observa Ryo qui venait d’apercevoir Kaori qui s’était assise nonchalamment sur un engin de construction.  

 

« - Où est-il ! Qu’on en finisse avec cette mauviette ! »  

 

« - Mais je suis ici » répondit Kaori en lui faisant un signe de la main pour attirer son attention. « Je me présente » continua t-elle en élevant la voix pour que toute l’assemblée entende « Je suis Kaori Makimura, je suis la partenaire de City Hunter, mais il semblerait que vous me connaissez sous le nom de Shadow. »  

 

Des cris d’étonnement et de consternation retentir de partout. Il était clair que ni son nom, ni celui de son partenaire ne leur avait échappé. Ryo remarqua de suite que beaucoup de boss étaient devenus blêmes et même que certains faisaient de leur mieux pour disparaître dans la foule. Il nota les noms et reporta son attention sur Kaori et son adversaire.  

 

« - Tu… tu es la partenaire de… Ryo Saeba ? » bégaya l’homme qui ne s’attendait pas à entendre ça.  

 

« - Je le suis. J’ai voulu me faire une renommée dans le milieu pour qu’on sache que je ne suis pas le talon d’Achille de mon partenaire et qu’une fois que vous autres, cancers de la société le sauraient, je me serais retirée tranquillement pour reprendre ma place dans le duo City Hunter. Je ne cherche pas la gloire comme toi. »  

 

« - Donc tu me laisses la victoire ! » ricana l’homme sûr de lui.  

 

« - Aurais-tu oublié que tu m’as défiée ? Alors que je n’ai pas encore pris ma ‘retraite’ ? » interrompit Kaori. « A moins bien sûr que tu ne te désistes et me laisses la victoire ? Sachant bien entendu que ce qui s’est passé ce soir te colleras à la peau pour le reste de ta vie, mais au moins tu auras une vie. »  

 

« - Tu insinues que je ne suis pas capable de te battre ! » s’énerva l’homme qui avait visiblement l’honneur sensible.  

 

« - J’insinues rien du tout, seul un combat peu nous éclairer la dessus. Mais ce dont je sois sûre, c’est que s’il m’arrive quelque chose, je ne voudrais pas être à ta place. »  

 

A cette remarque, les yeux de l’homme se tournèrent vers Ryo qui le fusilla du regard tout en lui lançant un sourire qui disait qu’il se ferait un plaisir de lui faire la peau. L’homme devint blême et eut du mal à déglutir. Il se sentait comme une souris prise au piège entre le chat et le piège à souris.  

 

« - Ce n’est pas du jeu ! » protesta t-il. « Tu n’as pas le droit de te faire aider ! »  

 

« - Je ne me fais pas aider, de quelque manière que se soit. Si on combat je le ferais seule, comme le veut la règle. Ce qui se passe après… Ca c’est aux risques et périls des participants. Tu as, par l’un ou l’autre miracle, trouvé mon numéro de téléphone et tu m’as personnellement défiée. Si tu n’as pas eu la brillante idée de te renseigner sur la personne à qui appartenait ce numéro en réalité, tu es plus idiot que je ne le pensais. D’ailleurs je me demande si la personne qui te l’a donné ne voulait pas se débarrasser de toi. Tu ne trouves pas étrange qu’elle te donne le numéro de City Hunter, mais ‘oublie’ de te dire que c’est sa partenaire que tu vas défier ? Etrange non ? »  

 

L’homme fit volte face et chercha quelqu’un du regard. Il regarda à gauche, puis à droite et finalement hurla qu’on lui amène un certain Roko. La foule s’écarta, montrant un homme dans la vingtaine qui essayait de se frayer un passage pour s’échapper. Quand l’adversaire de Kaori vit cette fuite et l’expression coupable sur le visage de son sous-fifre, il dégaina et l’abattit sans autre forme de procès. Il rangea ensuite son arme et se retourna vers Kaori qui n’avait pas bougé d’un cil, même pas devant la mort brutal du jeune homme.  

 

« - Je retire mon défi, Mlle Makimura ou devrais-je dire ‘Shadow’ ? Je me suis effectivement comporté comme un idiot en ne m’étant pas renseigné à votre sujet. Une faute pareille ne se pardonne pas dans le milieu d’habitude, mais vous avez la bonté d’âme de me laisser ma chance, et je ne refuserais pas une offre pareille. J’attendrais d’avoir votre esprit d’analyse d’une situation avant de vouloir me proclamer le meilleur. »  

 

Son discours fini, l’homme fit une révérence et s’en alla. Ryo rejoignit sa partenaire et lui demanda s’ils partaient, mais Kaori l’interrompit d’une main et se tourna vers le public.  

 

« - Ce que j’ai dis là tout à l’heure était vrai. Je n’ai nullement l'intention de rester dans le milieu ni même de défendre ma place. Je voulais simplement vous prouver que s’en prendre à moi peut être aussi dangereux que s’en prendre à Ryo Saeba. Nombreux sont vos collègues qui auront servi à vous prouver ça. Vous n’en faites pas partie. Ne m’obligez pas à vous le montrer et fichez moi la paix une bonne fois pour toute ! Qu’on se le dise. Le prochain petit malin qui me cherche me trouvera mais lui on le trouvera en bouillie dans vos assiettes ! Est-ce que j’ai été claire ! »  

 

Un « oui mademoiselle » général retentit dans le chantier à la grande satisfaction de Kaori.  

 

« - Dans ce cas je pense que Shadow peut prendre sa retraite anticipée. Mais n’oubliez pas qu’il peut revenir à tout moment. »  

 

Et sur ce, elle tourna les talons et s’en alla, accompagnée de Ryo. Ils montèrent en voiture et rentrèrent chez eux, en silence, non pas lourd et gênant, mais un silence confortable qu’aucun des deux ne ressentait le besoin de briser. Une fois dans l’appartement, Kaori se débarrassa de ses armes et les rangea soigneusement dans un tiroir de sa garde-robe. Elle venait de refermer le tiroir quand elle sentit la présence de Ryo derrière elle. Surprise qu’il s’aventure dans sa chambre sans en demander la permission, elle se retourna et se trouva nez à nez avec lui. Avant qu’elle ne puisse lui demander quoique se soit, il l’avait plaqué contre l’armoire et l’embrassait passionnément. Surprise et étonnée pendant une seconde, elle ne laissa néanmoins pas la situation lui échapper et glissa ses mains autour ducou de Ryo et l’attira encore plus à elle. Quand les mains de Ryo se mirent à explorer son corps, elle ne pu retenir ses gémissements de plaisir et encouragea davantage son amant avec ses propres mains. Ryo souleva Kaori et la déposa sur son lit avant de l’y rejoindre…  

 

 

 


Chapter: 1


 

 

 

 

 

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