Chapter 1 :: Prologue : Apprendre le calme

Published: 13-12-05 - Last update: 13-12-05

Comments: Petite entrèe en matière pour le dernier volet de ma trilogie. Je voulais terminer "Mystère" avant de me lancer dans ce dernier opus mais, considérant que "Mystère" est loin d'êre fini, j'avais peur que le laps de temps entre le second et ce dernier volet ne soit trop long. Alors voilà ! Rassurez-vous, il n'y aura pas de fous dinguos cette fois ! lol Mais, vous me connaissez maintenant, il va tout de même se passer des choses... Kisses

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Ryô buvait tranquillement son café, assis dans le sofa. Il avait les yeux rivés sur les deux portraits, aujourd’hui encadrés et mis sous verre : c’est qu’il ne fallait pas les abîmer.  

Il se sentait en paix avec lui-même. Jamais il n’avait ressenti pareil sentiment. Il était vrai que sa vie avait beaucoup changé depuis qu’il connaissait Kaori et qu’elle lui avait apporté un apaisement qu’il n’aurait jamais imaginé éprouver : il avait toujours été persuadé que le bonheur n’était pas fait pour lui. Et elle lui avait prouvé le contraire.  

Mais aujourd’hui, c’était différent. Elle était parvenue à faire encore mieux. Et jamais, oh grand jamais, il n’avait imaginé qu’elle pouvait faire encore plus pour lui. Il s’était trompé. Cette femme avait vraiment de la ressource.  

Il ne saurait expliquer les sentiments qui lui avaient traversé le corps et le cœur lorsqu’elle lui avait expliqué ce qu’elle avait vu du crash de l’avion et qu’elle était désormais capable de lui dire à quoi ressemblaient ses parents et que ceux-ci l’avaient appelé « Ethaniel ». Ce qui le chagrinait, c’est que ce prénom n’évoquait rien pour lui. Il aurait bien aimé éprouver quelque chose, un léger souvenir, une émotion, une impression de déjà-vu. Mais il fallait croire qu’il avait été séparé trop jeune de ses parents pour se souvenir de quoi que se soit. Et puis aussi, sans doute, le choc de l’accident et tout le reste avaient-ils eu raison de ses maigres souvenirs.  

Mais aujourd’hui, il savait enfin à quoi ressemblaient ses parents. Il savait enfin qu’il n’était qu’à moitié japonais. Sa mère était japonaise et son père ?… Un occidental… Très certainement anglophone, un américain peut-être puisqu’ils lui avaient donné Ethaniel comme prénom…  

S’il se sentait si bien c’est parce qu’il connaissait à présent une partie de ses origines. Et puis, qui sait, peut-être qu’un jour Kaori verrait autre chose, qu’elle « entendrait » un nom de famille qui lui permettrait de remonter enfin jusqu’à sa famille. (NDA : nous sommes dans une fic alternative, je vous le rappelle : Ryô n’a rien contre l’idée de retrouver ses origines)  

Sa mère était vraiment une très jolie femme. Elle avait le visage doux, de longs cheveux épais mais raides. Ses yeux étaient sombres. D’ailleurs, il en avait hérité la couleur mais curieusement, la forme de ses yeux, il la devait à son père. Il devinait un regard pénétrant chez lui mais Kaori avait décrit ce dernier avec des yeux verts. Il sourit. L’un n’empêchait pas l’autre. En s’attardant sur le portrait de son père, il était assez évident que c’était un homme charismatique. Ryô comprenait d’où lui venait cette prestance naturelle qu’il avait. S’il était parfois si impressionant, ce n’était pas uniquement à cause de la vie qu’il avait eu mais aussi à cause de ses gènes. Son visage était plus proche de celui de son père que de sa mère. Il avait même ses cheveux rebelles mais il devait leur épaisseur, à en juger par les portraits, à sa mère. Il devait bien admettre qu’il ressemblait plus à son père qu’à sa mère…  

Il soupira et posa sa tasse sur la table basse. Oui, décidément aujourd’hui, plus que jamais dans ce qui avait été sa pauvre existence, il était heureux. Et il devait tout ce bonheur à sa femme. Il ne remercierait jamais assez le destin d’avoir mis les Makimura sur son chemin. Pour une fois, la vie se faisait pardonner de tous les malheurs qu’elle lui avait causés…  

Bon, ce n’était pas tout ça, mais à présent, il fallait trouver de quoi s’occuper pour les prochains jours. Ils en avaient enfin terminé avec leur psychopathe meurtrier ce qui signifiait qu’ils étaient tous au chômage technique ! Sauf Kaori bien sûr qui poursuivait calmement ses études. Pas qu’il souhaitait retrouver du travail dans l’immédiat : ils méritaient tous un peu de repos après cette lutte acharnée. Mais, il n’était jamais resté sans rien faire. Le calme, il ne savait pas vraiment ce que c’était. Avant Kaori, il passait son temps dans les cabarets à faire la fête, il n’avait jamais un moment de répit. Et si ce n’était pas cela qui l’occupait, il devait faire face à ses vieux démons qui venaient le hanter. Mais aujourd’hui, il n’avait plus de vieux démons à combattre. Il avait compris qu’il fallait oublier et pardonner, aussi bien à tous ceux qui l’avait fait souffrir, mais également se pardonner à lui-même. Alors il était là, au milieu de son salon, à se demander ce qu’il allait bien pouvoir faire de ses journées. Maintenant qu’il avait une vie, comment dire, presque « normale », il fallait qu’il apprenne à faire avec ! (ndb : envois le faire des courses au supermarché ! et le ménage, il y a pensé au ménage ? et un succulent repas pour sa dulcinée ? pff pas imaginatif le ryo lol )  

Même s’il restait encore une petite chose à régler : ils n’avaient pas encore revu le préfet de police. Ils avaient épinglé le malade mental, mais leur sort n’était toujours pas décidé. Ryô savait qu’il ne fallait pas trop traîner pour mettre cette histoire à plat une bonne fois pour toute. Et il espérait vraiment que les choses s’arrangent définitivement pour Hideyuki et surtout pour Saeko. Ils allaient fonder une famille, le bébé serait là dans, quoi ? Cinq mois. Alors il fallait régler le problème au plus vite.  

Il s’apprêtait à se lever lorsqu’il entendit la clé tourner dans la serrure. Il leva un sourcil interrogateur en se tournant vers l’horloge : il était 9h12. Kaori était sensée être en cours. Mais il la vit apparaître.  

« _Bonjour Chéri. Tu vas bien ?  

_Oui, mais que fais-tu là ? Tu ne devrais pas être en cours ?  

_Les cours ont été annulés. Nous avons appris qu’un maître de conférence allait venir pour nous faire toute une semaine de séminaires sur la criminologie américaine ! L’université met tout en place pour son séjour. Il devrait être là demain et les séminaires commenceront après-demain. J’ai hâte d’y être ! Les Etats-Unis sont les plus avancés en matière de criminologie ! Ca va être super intéressant ! Du fait, nous sommes libres pour les deux prochains jours.  

_Voilà une bonne nouvelle ! Je me demandais justement ce que j’allais bien pouvoir faire de ma journée ! Maintenant je sais, fit-il en s’approchant de Kaori avec sa face lubrique et baveuse. »  

Kaori resta sous le choc de la soudaine transformation faciale de notre étalon et une demi-douzaine de libellules firent un ballet au milieu de la pièce. Elle le voyait s’avancer dangereusement vers elle. Ah non alors ! Lorsqu’il faisait cette tête, elle n’avait vraiment pas envie de faire des galipettes ! Et puis, ce matin, elle n’était pas d’humeur ! Enfin, peut-être qu’elle aurait dit « oui » s’il s’y était pris autrement…  

Elle réagit alors au quart de tour. Elle sortit miraculeusement une massue ce qui freina immédiatement la progression de Ryô dont la face prit soudainement un masque d’effroi. Il n’eut pas le temps de réagir (NDA : enfin, disons plutôt qu’avec elle il ne prend pas le temps de réagir ! Tout le monde sait que, s’il le voulait vraiment, il éviterait tous les coups de massue et autre marteau et autre marron !! LOL) qu’un marteau de 100t « Bonjour le romantisme ! » s’abattit sur son pauvre crâne ! (NDA : il a tout de même la tête dure ! LOL) Il se retrouva à manger le plancher.  

« _Mais fenfin, ve foulais vuste un cafin… Tu ef durfe afef moif…(Traduction : si, si, c’est nécessaire : mais enfin, je voulais juste un câlin… Tu es dure avec moi…)  

_Je ne suis pas une machine sexuelle ! J’ai d’autres besoins dans la vie ! Et puis, il faudrait peut-être revoir ta méthode ! Tu sais bien que le Ryô pervers ne m’attire pas du tout ! »  

Ce dernier se redressa et remit ses vertèbres en place.  

« _Je te signale que nous n’avons plus fait de câlins depuis 5 jours ! J’ai des besoins moi aussi ! L’étalon que je suis à une réputation à maintenir, hurla t-il le poing en l’air et le drapeau japonais déroulé derrière lui ! »  

Kaori en tomba à la renverse.  

« _Toi alors ! Tout le monde se fiche de ta « réputation » ! Elle est foutue depuis que tu es avec moi de toute façon ! Le bruit court que tu t’es fait avoir par une « brunette » !  

_COMMENT ? Mais qui a pu me faire une chose pareille ? Qui a osé détruire ma réputation, pleura t-il à chaudes larmes.  

_Euh, et bien, je dois bien admettre que…  

_Que quoi, renifla t-il.  

_Ce sont en partie mes amis ! Etant donné que nous sommes sortis plusieurs fois tous ensemble en pub karaoké, le bruit a vite fait le tour ! Et puis, les indics y sont aussi pour quelque chose d’après ce que m’a dit Falcon ! Il le sait parce que l’un d’eux s’est moqué de lui : un géant chauve comme Falcon en boîte karaoké, tu sais, ça ne passe pas inaperçu ! » (ndb : MDR !! Bien vu ça ! )  

Il redevint aussitôt sérieux.  

« _Et ça ne me plait guère. Je sais que tu m’as piégé Kaori.  

_Qu’est-ce que tu me racontes ? Je ne comprends pas ! »  

Mais elle savait parfaitement de quoi il parlait.  

« _Ne joues pas aux innocentes avec moi. Tu savais que je ne voulais pas me mêler à ton monde mais tu as fait en sorte que je ne puisse pas faire autrement en incluant Miki, Falcon, Mick et Kazue dans nos sorties. Sans oublier ton frère et Saeko. Tu as saisi l’opportunité lorsque nous avons rencontré par hasard tes amis. Aujourd’hui le milieu sait que je ne suis plus seul.  

_Ryô, fais-moi un peu confiance. Je sais que tout ce que tu veux c’est me protéger. Mais tout ce que tu es en train de faire, c’est nous enfermer dans une vie qui finira par nous étouffer. Nous ne pouvons pas vivre en autarcie (NDA : tiens, c’était pas le sujet d’un de ses cours de psycho dans l’antre ?… (ndb : si ! et tu devrais le savoir ! c’est toi l’auteur lol nda : je voulais juste voir si vous suiviez bien lol). Nous avons besoin de vivre, de sortir, de voir des gens. Bref, d’avoir une vie normale. Je sais que tu n’aspires qu’à cela au fond de toi. Et je sais que notre vie ne sera jamais tout à fait classique mais nous avons besoin de nous aménager des plages dignes du commun des mortels ! »  

Il soupira.  

« _Je sais que tu as raison. Vivre comme tout le monde… Je découvre enfin ce que c’est. Et c’est grâce à toi. Je ne te remercierais jamais assez de tout ce que tu as fait pour moi. Lorsque je regarde ces deux portraits, je me dis qu’il n’y a aucune femme sur terre à part toi qui était capable de faire une chose pareille. Personne n’a jamais pris la peine d’essayer de me comprendre et de m’apporter ce qui m’avait tant manqué jusqu’alors. Hideyuki a bien sûr fait un grand pas dans ce sens mais toi, tu es allée plus loin. »  

Il fut près d’elle en deux enjambées et prit son visage en coupe.  

« _Je t’aime tellement Mon Amour, tellement, proclama t-il en plongeant ses yeux sombres dans ceux de la jeune femme. »  

Les yeux de Kaori s’embuèrent de larmes. Il posa ses lèvres sur les siennes. Leur baiser s’approfondit alors et la jeune femme l’entraîna sur le canapé.  

Finalement, elle décida de lui accorder son câlin. Il fallait bien admettre qu’il s’était bien rattrapé côté romantisme…  

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