Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Sugar

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 15 capitoli

Pubblicato: 10-12-18

Ultimo aggiornamento: 07-03-23

 

Commenti: 22 reviews

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ActionGeneral

 

Riassunto: Un étrange Yakuza apparait dans la vie des City Hunter alors que le Japon subit d'importants changements juridiques .Ce monde de trafiquants est traqué par le gouvernement. Troublant, ce Yakuza va venir bousculer le monde des nettoyeurs .

 

Disclaimer: Les personnages de "Yakuza ( ヤクザ/やくざ)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Sauf Eiji Ijichi , Yoshinori Watanabe

 

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   Fanfiction :: Yakuza (やくざ)

 

Capitolo 2 :: Sakazuki

Pubblicato: 26-12-18 - Ultimo aggiornamento: 26-12-18

Commenti: Bonjour Voici le chapitre deux de l’histoire de Yakuza. J’espère qu’il vous fera rentrer en douceur dans leur monde. J’essaie d’intégrer des notions culturelles mais d’une manière fluide. J’apprécie beaucoup City Hunter car au-delà de l’histoire originale de ce manga, il permet de véritablement imbriquer des sujets réels de notre société. Je trouve cela palpitant et très intéressant en soi. (Ha la connaissance ^^) J’espère à travers cette histoire gratter un peu l’image de ces hommes de l’ombre mais présents dans le monde entier. Il ne s’agit pas de les glorifier ou de les dénigrer, juste expliquer, comprendre leur mentalité. La frontière entre le bien et le mal peut être aussi fine qu’un Kanzashi Précision ; je parle de la ville de Kobe que j’orthographie « kobe » et non « kobé » car je suis la méthode Hepburn (retranscription phonétique de la langue japonaise) Ensuite, le « e » en langue japonaise n’est jamais muet. En français oui on est friand avec les accents. Bref il s’agit là d’un petit détail, de la taille d’un grain blanc dans un bol de riz. J’en conviens. C’est pour éviter « the » remarque Bonne lecture. ps1 : je sais Cadeau de noël arrivé le 26 pourtant le cœur y était nom de nom ! sorry sorry sorry ! ps2 J’en profite pour souhaiter de très bonnes fêtes de fin d’année. Santé. Amour. Et tout ce que souhaite votre petit cœur. Big Boussas les gens !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15


 

Eiji remit correctement sa veste noire. Son regard roula discrètement à droite, puis à gauche. Ils étaient là. Les Yakuzas. Il en avait déjà croisés deux sur la grande avenue. Marchant d’un pas assuré, il chantonna son air préféré. La vie à Tokyo était différente que celle de Kobe. Néanmoins, les codes étaient non différenciés. Ici, il semblait plus léger. Logique, il était natif de cette contrée.  

 

Après avoir parcouru quelques rues, il reconnut une connaissance coréenne qui s’était implantée depuis peu, dans la capitale. Levant la main pour le saluer, ce dernier y répondit en hélant de venir le rejoindre. Secouant négativement de la tête Eiji montra du doigt, sa montre. Le yakuza ne devait pas tarder. Il continua sa route. Le japonais devait rester prudent car il n’était pas en territoire ami. Néanmoins, il s’était bien réintégré, dans la masse tokyoïte. Des souvenirs, des sensations s’étaient réveillés. Jusqu’à ce matin, son existence était ignorée. Mais, il l’avait sauvé.  

 

Il parvint au quartier par excellence des Yakuzas de Tokyo : Kabukichô  

 

On le suivait. La diversion était l’une des activités les plus excitantes de ses fonctions. Il avait l’impression d’être devenu un véritable Shinobi des temps modernes. Adrénaline, plaisir de duper, s’effacer à travers le décor japonais. Il était doué. Eiji insista à bien marquer sa présence à travers les rues dédiées au plaisir. Il fit en sorte de marcher lentement en considérant chaque love hôtel avec attention. Leurs pancartes étaient colorées et très aguichantes. Elles ne le laissaient d’ailleurs pas indifférent. Mais, son attention se porta sur un bar à la devanture, peu rassurante. Rien qu’en l’observant, cette enseigne était imbibée de poudre blanche. Il le sentait. Il avait le nez. Le jeu y est-il également proposé ? Sa curiosité avait été réveillée. Il s’agissait d’un monde nocturne qu’il adorait particulièrement. Ce n’était pas le moment ! Il se reprit et continua sa promenade orchestrée.  

 

Le missionnaire regarda sa montre. Il était encore trop tôt pour aller le rejoindre. Il devait encore jouer un peu. Il fallait brouiller les pistes pour l’arrivée de son Oyabun. Son père, celui pour qui il donnerait sa vie. Ce grand Oyabun l’avait recueilli. D’après ses dires, il avait tout de suite détecté ses prédisposions. voilà pourquoi il l’avait emmené avec lui, à Kobe 神戸市. Ce père de substitution lui avait tout donné.  

 

Eiji accéléra son pas malgré tout. Les suiveurs devenaient nombreux. Il n’oubliait pas qu’il avait deux dangers potentiels à prendre en considération. La grande famille des Yakuzas de Tokyo et les espions de Ryo. D’ailleurs, certains Yakuzas étaient également des indics de cette figure emblématique de Shinjuku. De ce fait, il avait du se montrer prudent quant à ses fréquentations. Sans compter que les trafiquants d’ici n’hésiteraient pas à le dénoncer à la police. Certains en étaient proches.  

 

La promenade missionnaire dura encore une demi-heure. La nuit tombait. Il était temps de s’effacer. Il avait surexcité les différents gangs par sa simple présence. Shinjuku serait en alerte pour la nuit. Ils seraient tranquilles pour la soirée. Du moins, il l’espérait. Il ne savait pas exactement ce que le chef préparait.  

 

 

Eiji fit diversion avec talent. Il avait bien imprégné son esprit de la cartographie du quartier. Les ruelles désertes, les raccourcis. Cette mémorisation lui avait toujours été utile pour réagir en cas de danger. Il savait efficacement prendre la fuite.  

 

Courant à perdre haleine, il voulait mettre une distance suffisante pour être en sécurité. Après avoir eu la certitude de les avoir semés, il partit dans des toilettes publiques. Il les avait repérés depuis longtemps. L’affluence y était peu fréquente. Il les avait choisis sans hésiter. Une fois à l’intérieur, il se mit à souffler de soulagement. D’un coup de pied, il frappa une plaque d’acier en dessous du robinet automatisé. Elle ne voulait pas céder. Il l’avait bien fermé. Elle résista malgré le coup. Il perdait patience Il mit plus de force dans la troisième attaques. L’heure tournait.  

 

_ « Haï はい! » affirma-t-il avec joie en la voyant capituler  

 

Sans tarder, il prit la housse qu’il avait soigneusement emballée et cachée dans les entrailles de la plomberie. Elle ne devait pas sentir l’humidité. Il fut rassuré en dépliant son ensemble. Il n’était pas chiffonné. Le japonais se changea prestement. Il avait revêtu des vêtements moins codés. On reconnaissait rapidement les Yakuza au pays du soleil levant. Un coup d’œil était suffisant. Ils avaient un style particulier. Tout était crypté dans leur attitude. Il se regarda dans le miroir avec satisfaction. Son ensemble était de très bonne qualité. Bien coupé, il devait être présentable pour l’honorer. Il brossa ses cheveux afin de bien les plaquer comme un japonais rangé.  

 

Riant comme un enfant, on pouvait le prendre pour un jeune chef d’entreprise. Il prit un air sérieux en se tenant droit devant la glace. Sa démarche était également à revoir. Il devait se fondre dans la masse. Le ténébreux devait être un simple citoyen japonais rentrant chez lui, après une journée harassante de travail. Ravi de sa transformation, il s’enfonça dans la pénombre de la nuit. En marchant parmi les anonymes, il avait cette étrange sensation de liberté, la légèreté d’être ordinaire. A cette constatation, Eiji ralentit le pas. Que lui arrivait-il ? Quelle pensée absurde ! Il était très heureux et fier d’être un Yakuza ! Le sourire reprit possession de son fin visage.  

 

Il dévala avec motivation les escalators, pour prendre le métro. Cet endroit était une véritable fourmilière où il fallait se montrer très attentif. Malgré son changement d’apparence le Yakuza ne devait pas être repéré. Il marcha avec élégance. La démarche des Yakuzas était tellement reconnaissable. Il l’avait apprise comme une danse.  

 

Comme un japonais ordinaire, il s’arrêta à un arrêt en particulier, pour faire des emplettes. Eiji acheta des pinceaux, de l’encre et du papier de bonne qualité. Tout ceci était pour son ami. Il était très investi. C’était un grand honneur pour lui d’assurer cette cérémonie.  

 

Heureux que son père vienne jusque ici, il n’avait jamais été aussi fier de percevoir la confiance dans ses yeux de maître. Mais il savait pertinemment que sa venue n’était pas dépourvue d’intérêts stratégiques.  

 

Faire une incursion à Tokyo ! Il jubilait rien que d’y penser. Il était persuadé qu’il allait réveiller cette léthargie mortifère du pays.  

 

Toute la mafia était à cran depuis la promulgation des lois. Chaque famille s’organisait pour faire face aux changements juridiques. Chacun retenait sa respiration. L’air était saturé de contrariétés. De sources sûres, il avait su que l’attitude des policiers commençait un peu à se modifier. Mais cela était encore des touches timides. Ils avaient encore un peu de temps devant eux. Les officiers du pays n’étaient pas à leur aise ave les nouvelles règles établies. La pression de l’occident avait été énorme pour les faire plier le système du pays du soleil levant.  

 

Depuis toujours, il existait des pactes tacites entre eux et la justice. Ils possédaient une très grande liberté au sein du pays. Pour le regard extérieur, cela était appelé la corruption, mais pour eux, il s’agissait de la coopération. Deux conceptions  

 

Après vingt minutes de trajet, il arriva enfin à destination. Par précaution, il fit un grand détour, pour être convaincu de ne pas avoir été suivi. Une fois parvenu devant l’immeuble, il se dépêcha d’y pénétrer. Il inspecta les couloirs du hall d’entrée. Une habitante attendait l’ascenseur. Il préféra patienter afin de le prendre seul. Toujours. L’ascenseur l’oppressait. Ravi d’être arrivé à l’étage, il vérifia une nouvelle fois les corridors. Le japonais toqua légèrement à la porte. Elle s’ouvrit rapidement. L’homme s’engouffra à l’intérieur. La porte se refermât aussitôt  

 

_ «ossu おっす Sandayu » lança- t-il avec gaieté  

 

_ « ossu おっす Eiji » lui répondit le Kobun  

 

Une fois les salutations amicales faites, Eiji mit sur la table ses achats et regarda son ami. L’apprenti « le Kobun » qui allait dans quelques heures changer de statut.  

 

_ « Es-tu prêt ? » Interrogea le yakuza  

 

_ « Oui » répondit Sandayu  

 

Satisfait de sa réponse, Eiji il le regarda avec joie. Sandayu était mis à l’épreuve depuis six mois. Six mois d’apprentissage et d’observation. Son ami avait réussi. Il avait été accepté par le chef.  

 

_ « Nous y sommes ! » s’exclama le Yakuza  

 

_ « Oui ! Je suis un peu nerveux » avoua le Kobun.  

 

_ « Tout ira bien ! C’est moi qui devrais être stressé, j’officie. Toi tu suis. » tempéra Eiji  

 

Hochant positivement de la tête, Sandayu lui faisait entièrement confiance.  

 

« La confiance », il s’agissait bien là l’un des termes les plus importants dans le monde des yakuzas.  

 

Sandayu était ravi que ce soit Eiji, qui guide la cérémonie d’intronisation. Cela lui semblait naturel. Il l’avait progressivement initié dans le milieu lors de ses nombreuses venues sur Kobe. Ils se connaissaient depuis l’enfance. Ils habitaient à Arakawa (荒川区) le quartier pauvre de Tokyo. Il ne s’agissait pas d’un quartier malfamé. Loin de là. Mais son ami rentra dans le milieu très rapidement. Il ne fut pas surpris qu’un grand Oyabun le prenne sous son aile. Quelque part, il le méritait. Il n’était plus seul. Le voir revenir sur la capitale, en compagnie du maître, afin de l’accueillir dans leur grande famille de Yakusas était un grand honneur.  

 

 

Pour patienter, ils jouèrent aux cartes jusqu’à l’heure du départ. Eiji devait encore apporter quelques préparatifs. Vers les coups de vingt heures ils partirent au lieu-dit. Ils se montrèrent peu bavards durant le trajet. Stressé d’être suivis, peur pour le père, Eiji avait mille questions en tête. Mais il se détendit lorsqu’ils arrivèrent dans la salle de cérémonie. Il ne s’agissait pas d’une salle de fête à proprement dite. Juste un appartement, prêté par un membre de la famille, pour l’occasion. Les yakuzas étaient de brillants hommes d’affaires dans l’immobilier. Il y songeait. Il devait avoir un réel métier.  

 

Pour se détendre, le jeune Yakuza prit les pinceaux. Il ouvrit la petite bouteille d’encre. Mettant bien le papier à plat, il commença son travail. Il l’avait découvert grâce à Oyabun. La calligraphie japonaise était une activité magnifique. Elle reposait les sens. Il aimait. D’ailleurs, il semblait avoir des prédispositions pour cet art. Appliqué, il écrivait avec lenteur chaque Kenji. Une fois ses calligraphies finies, il patienta que l’encre sèche pour les accrocher sur les murs. Il avait préféré attendre d’être ici pour les créer. Cela était de meilleurs augures. Les bonnes ondes étaient répandues.  

Eiji n’avait pas fini. Il devait encore faire du pliage de papier. Exercice également enseigné par son père. Cet enseignement était tout aussi délicat, mais il y arriva. Une fois le travail accompli, le yakuza se releva et se positionna prés de la fenêtre.  

 

 

_ « Quand va-t-il arriver ? » Demanda Sandayu percevant le stress apparaître  

 

_ « Il ne devrait pas tarder ». répondit le Yakuza en jetant discrètement un coup d’œil par la fenêtre  

 

_ « c’est fort quand même de faire cela ici sur Tokyo ! » s’exclama l’apprenti avec nervosité  

 

_ « C’est fait exprès. » lança le yakuza  

 

_ « Je sais. » ajouta Sandayu  

 

Hochant de la tête, il avait compris  

 

Le futur Yakuza était angoissé. Il partit s’assoir tout en ne sachant pas quoi faire pour s’occuper. Mais un fait lui revint en tête.  

 

_ « Au fait, la partenaire de Saeba a été sauvée par un yakuza. Tout le milieu cherche à savoir son identité. Je me demande qui cela peut bien être ? » Interrogea Sandayu  

 

Eiji ne put s’empêcher de glousser.  

 

_ « C’es toi hein ? » demanda son ami en affichant un sourire convaincu  

 

_ « Oui » répondit le ténébreux en lui lançant un regard amusé.  

 

_ « Toi, un jour il te manquera une phalange à jouer ainsi » déclara l’apprenti avec inquiétude  

 

_ « Je ne joue pas » affirma Eiji avec fermeté  

 

_ « Elle te plait » ? Renchérit Sandayu  

 

_ « Peut-être » répondit le yakuza en adressant un sourire énigmatique à son ami de toujours  

 

La porte s’ouvrit, le premier lieutenant du clan, appelé wakagashira les salua de la tête.  

 

_ « Il arrive ! » décréta-t-il  

 

La mine détendue d’Eiji s’effaça pour laisser apparaitre un visage tendu.  

 

_ « Et Saeba ? » Demanda le yakuza  

 

_ « C’est bon ! » Répondit le wakagashira  

 

_ « Faut faire gaffe avec ce type là ! Il peut te tomber dessus sans que tu le voies arriver ! » insista Eiji  

 

_ « Oh du calme tout est ok Eiji ! Il est en train de tout retourner Kabukichô ! » assura le premier lieutenant du clan  

 

Rassuré, le futur meneur de cérémonie, s’approcha de Sandayu. Dans un geste fraternel, il mit ses mains sur les épaules de son ami. Ils allaient devenir des frères. Pour toujours. Fier de ce grand jour, ils se mirent à sourire.  

 

Le père de cette grande famille arriva. Contrairement à ses habitudes, son arrivée se fit discrète. En temps normal, le oyabun aimait montrer sa puissance et sa richesse. Mais pas ici, il était en terrain ennemi. Lorsqu’il pénétra dans l’enceinte, l’atmosphère changea. Le silence était de rigueur pour accueillir le maître. Yoshinori Watanabe. Il était le père de la plus grande famille de Yakuzas du Japon. Regroupant, en cette année 1 993, plus de vingt-huit mille membres, il était l’une des plus grandes organisations du monde. Le respect contesté s’imposait.  

 

Eiji eut une pensée pour le plus grand nettoyeur du Japon. Etait-il prêt à ce qui se tramer ? Il reporta son attention vers Yoshinori.  

 

Le chef avait revêtu son kimono noir de cérémonie, comme le veut la tradition des anciens guerriers japonais. Le mon, l’emblème de leur famille était brodé sur le dos de son habit traditionnel. Il était arrivé à l’heure. Toujours. Comme un véritable samouraï, dont il estimait en être le véritable héritier, le Oyabun se présenta face à ses disciples. Le respect, les salutations, Leur vie était codifiée. Le ténébreux était fier d’être parmi eux. Ils réanimaient le passé japonais.  

 

 

Regardant avec tendresse le Yakuza qu’il considérait comme son véritable fils, Yoshinori, lui dit :  

 

_ « Tu as fait un bon travail Eiji. Un excellent travail ! »  

 

_ « Arigato » Répondit le yakuza, en inclinant la tête avec respect.  

 

Le patriarche se retourna vers sa nouvelle recrue. Bien entendu, il l’avait testé avant de l’accepter. Mais, il avait constaté ses excellentes aptitudes. Il n’était pas aussi doué que son ami, mais il méritait de faire parti de leur famille. Sandayu lui avait montré sa loyauté. Il était sûr qu’il n’allait pas le regretter. Le patriarche prit le temps de fumer une dernière cigarette. Une fois terminée, il était fin prêt. La cérémonie pouvait commencer. Ils se dirigèrent vers la salle de procession  

 

Un tatami avait été installé pour l’occasion. Des coussins étaient disposés de part et d’autre sur le sol. Les pliages de papier confectionné par Eiji étaient prêts.  

A la vue des deux papillons de papier mis dans l’embouchure des deux jarres blanches, Yoshinori Watanabe se retourna vers Eiji :  

 

_ « Tu maîtrises bien le pliage maintenant ! »  

 

_ « Oui grâce à vous ! » Répondit le fils en apprentissage  

 

Le ténébreux était fier. En pliant les feuilles de papier, il s’était appliqué.  

 

La signification des papillons de papier était très importante. Elle représentait l’union intime entre deux personnes pour l’éternité. Ce lien indestructible allait unir le Oyabun et le Yakuza Sandayu. Ce rituel était un véritable symbole shinto tombé en désuétude pour la plupart des gens, sauf dans le monde des Yakusas.  

 

Sans véritablement le montrer, Eiji était inquiet. Chaque moment de la cérémonie était rythmé par des gestes qui devaient être accomplis dans la plus grande précision. Ils revêtaient une signification. Il devait les reproduire avec exactitude, sous le regard expérimenté de son chef. Il devait réussir.  

 

Les invités s’assirent en tailleur, dans le silence, de chaque coté du tatami. Eiji était à l’extrémité. Son Oyabun était à sa droite, tandis que Sandayu était à sa gauche. Les témoins étaient de chaque côté des deux invités d’honneur de cette cérémonie. Le yakuza regarda son père. Un hochement de tête. Ils pouvaient débuter cette cérémonie.  

 

Eiji fit le ojigi de salutation. Durant son inclinaison, il déclara d’une voix solennelle :  

 

_ « Je vais diriger cette cérémonie de fraternisation »  

Je me présente, Eiji Ijichi votre humble serviteur  

Permettez-moi de diriger cette cérémonie à ma façon »  

 

Il releva la tête. Dans une attitude digne, il prit avec délicatesse le Sakazuki 盃. Il leva la coupelle blanche en porcelaine à la hauteur de son front. Puis, il la dirigea vers son père, Il effectua une bénédiction en sa direction. Puis il l’orienta à sa gauche à l’attention de Sandayu. Il renouvela le geste. Puis, Eiji redéposa la coupelle, pour prendre une baguette afin de continuer les codes ancestraux.  

 

Sandayu regardait avec attention chacun de ses gestes délicats. Il lança un coup d’œil en direction de la table invisible qu’il avait face à lui. Il y demeurait des petits monticules de sel compact. Le sel symbolisait l’eau dans sa forme la plus pure. Il avait pour fonction de purifier la pièce. Eiji le lui avait expliqué.  

 

En centre de la table était déposé un poisson. Un autre avait été dépiécé pour en extraire les arrêtes. Ces dernières avaient été mises à macérer dans le saké. La boisson divine par excellence, allait leur servir d’offrande. Dans cette cérémonie le saké était différent. Il allait symboliser leur sang.  

 

Eiji prit la carafe de porcelaine et remplit les Sakazuki 盃de saké très odorant. Limite écœurant. L’odeur de poisson était très présente. Mais, le futur Yakusa était prêt à accepter cet étrange mélange. Le ténébreux s’inclina une nouvelle fois en leur annonçant :  

 

_ « Si vous êtes prêts, buvez votre sakazuki en trois fois et demi et gardez-le contre vous»  

 

_ « je vous en prie » Ajouta-t-il donnant ainsi le signal de départ pour cette alliance sacrée.  

 

En même temps, Yoshinori le oyabun et Sandayu prirent leurs coupelles respectives. Ils allaient enfin s’unir devant les dieux. Sans attendre, ils déposèrent leurs lèvres sur la porcelaine et burent le vin macéré de l’offrande. Une fois fini, l’atmosphère se détendit. Ils étaient sereins. Les deux hommes prirent, une fine feuille de papier dans laquelle, ils emballèrent leur Sakzuki. Ils les échangèrent et les rangèrent soigneusement. Elles étaient devenues sacrées à leurs yeux. Sandayu, le nouveau Yakuza espérait avec sincérité à ne jamais devoir accomplir l’acte ultime : la casser. Cela signifierait que leur union était brisée  

 

Eiji refit une nouvelle fois le ojigi et leur adressa :  

 

_ «Félicitations »  

 

Un silence religieux s’empara de la pièce permettant à chacun de prendre conscience de ce qui venait d’être accompli. Yoshinori semblait satisfait du protocole effectué. Le fils avait fait en sorte d’être le plus minutieux possible dans ses gestes. Prenant à son tour la parole, l’Oyabun fit un discours rappelant les principes des yakuzas. Il insista fortement sur la fidélité et l'obéissance aveugle qui lui était dues. Le rituel se clôtura par la rupture totale du silence religieux. Tous les participants s’exclamèrent en cœur des félicitations à l’unisson :  

 

_ « Omedetō gozaimasu おめでとうございます! »  

 

 

Alors qu’Eiji avait terminé la cérémonie, le nettoyeur recherchait après lui. Ryo avait pris cet homme en grippe. Le yakuza l’obsédait au détriment des hommes de la voiture. Il ne fallait pourtant pas les oublier non plus. Ils voulaient de toute évidence tuer Kaori. Les yeux noirs du nettoyeur sondèrent le gérant du bar miteux. La lumière était tamisée. L’atmosphère était suffocante en raison des fumées échappées des cigarettes apparentes. Les serveuses chinoises étaient des figurantes qui lui servaient concrètement de butins. Ryo commençait à s’impatienter.  

 

_ « Un mot de ma part et ton bordel déguisé ferme ! » menaça froidement Saeba  

 

_ « Hé Saeba calme toi ! Je te dis que je ne connais pas ce type » S’écria le coréen étonné de sa menace aussi frontale.  

 

_ « pareil pour les types dans la bagnole ! Tes gars n’ont qu’à faire leur boulot pour la retrouver ! » Rajouta-t-il avec colère le gérant malmené.  

 

Agacé, le nettoyeur se leva et mit les mains dans les poches. Le coréen avait raison. Quelque chose n’allait pas  

 

_ « D’après tout ce que je sais, ce n’est pas un Yakuza de la famille des Inagawa-kaï  

(稲川会) » affirma le tenancier.  

 

Ryo avait espéré justement que cet homme provienne de cette famille. Implantée dans la région de Tokyo Yokohama, il s’agissait d’un clan très répandu dans les rues de son territoire. Cela aurait été plus facile…Trop facile.  

 

_ « Et la famille des Tōa Yuai Jigyō Kummiai ? » demanda Ryo  

 

_ « C’est un coréen ton type ? » Enchaîna le gérant suspicieux.  

 

_ « Non...Du moins je pense » répondit le nettoyeur japonais, en repensant au portrait robot dressé par sa partenaire. De toute évidence, elle l’aurait mentionné.  

 

_ « Hum peu probable Saeba, dans cette famille là, la grande majorité des yakuzas sont des coréens. »  

 

_ « La grande majorité ne veut pas dire la totalité ils ne recrutent pas en fonction des nationalités ! » Trancha le nettoyeur japonais en lui lançant un regard ombrageux  

 

_ « Je le saurai ! il ne vient pas de la famille Tōa Yuai Jigyō Kummiai ce gars là » se défendit le coréen.  

 

_ « Ce n’est pas bon signe » ajouta le nettoyeur d’une manière pensive en observant les clients anonymes.  

 

_ « Non…Quoique il a sauvé ta coéquipière le Yakuza ! Faudrait le remercier plutôt que de le buter Saeba » ajouta le gérant avec un sourire narquois  

 

_ « Ferme là ! » tonna le nettoyeur en le toisant sévèrement du regard  

 

Le tenancier se ravisa. Il tenait à ses affaires.  

 

_ « Si j’ai du neuf, je te préviens » se contenta de lui lancer le gérant pour clôturer cette houleuse discussion  

_ « J’y compte bien ! » répliqua le japonais, lui montrant du regard les hôtesses chinoises  

 

 

Ryo sortit du bar bredouille. Il s’agaçait. Le pire, on se moquait de lui ; Sur les quatre familles de Yakuza régissant le pays, deux avaient plus ou moins été écarté. Mais cela restait quand même à confirmer. Il devait inspecter la famille Yamaguchi-gumi et la famille Sumiyoshi-rengō.  

 

Le nettoyeur se sentait oppressé. Il avait un étrange poids sur la poitrine. Il n y avait pas encore vingt quatre heure écoulé depuis l’attaque. Il était encore dans les temps. Ryo espérait vite en finir. Mais il avait un pressentiment…Ce pressentiment caractéristique qui ne lâchait pas ses sens et sa conscience. Cette petite voix lui chuchotait depuis ce matin des paroles silencieuses. Cela en était oppressant. Il se sentait troublé. Mais il devait vite réagir. Quelque chose se tramait.  

 

_ « Alors ? » demanda Mick qui avait préféré attendre dehors  

 

Les nettoyeurs américains n’étaient pas très bien vus ici.  

 

_ « Rien on fait fausse route. » Lança le japonais d’une manière neutre  

 

_ « Tu crois ? » demanda Angel  

 

_ « Oui…il joue » affirma Saeba  

 

_ « Jouer ? » reprit le nettoyeur américain  

 

_ « Il se montre…Pour je ne sais pour quelle raison » expliqua le nettoyeur japonais  

 

_ « Mais pourquoi ? » rajouta Mick voulant comprendre le raisonnement de Saeba  

 

_ « Je ne sais pas encore. » dit-il en scrutant autour de lui  

 

_ « et les types de la voiture noire ? » Rajouta le blond  

 

_ « On a encore rien trouvé. La voiture est introuvable. Kaori ne les a pas vus. De toute façon les fenêtres étaient teintées. » expliqua Ryo  

 

_ « C’est calme ce soir » décréta l’américain en observant à son tour les ruelles. Les yeux invisibles étaient braqués sur eux  

 

_ « Trop… »Ajouta le japonais en le fixant soudainement du regard  

 

_ « Allez ! Je te paye un verre ! s’exclama Mick pour détendre l’atmosphère  

 

Se souvenant de l’idée de Kaori, Ryo décida d’aller du côté du bar surnommé kabuki (歌舞伎) en raison des racines historiques du Kabukichô. Par la même occasion, il pourrait revoir Okumi. Il méritait bien cela après des heures d’interrogation et de marche ; Il avait soif… Bien entendu il balaya du revers de la main le regard triste de Kaori. Il ne s’autorisait pas y penser. Ils devaient continuer à vivre ainsi. Le nettoyeur ne devait pas se laisser attendrir. Si elle comprenait au moins qu’il faisait tout cela pour elle. Pour sa sécurité.  

 

 

Lorsqu’ils arrivèrent à son établissement attitré, son instinct primaire reprit possession de son être. Surtout en apercevant Okumi. La voir se déhancher devant lui, était tout bonnement appétissant. Boire en la touchant des yeux, il aimerait bien y goûter aussi. Mais ce soir, il était accompagné. Angel devenait trop sérieux à son goût. Certes, Mick était pris. Pas lui. Ryo avait parfois cette fâcheuse impression d’être accompagné d’un chaperon de Kaori. Il le surveillait. Il ne put s’empêcher de sourire Mais en prenant du recul, cette histoire de yakuza lui gâchait un peu son envie de chaire. Se renfrognant dans le fauteuil de velours rouge, le japonais était soucieux.  

 

_ « On va bien finir par les trouver ! » assura l’américain en buvant son verre de scotch  

 

_ « Oui » Répondit le nettoyeur captivé par les voluptueux mouvements de hanches de sa danseuse préférée.  

 

_ « Et Kaori ? » demanda Mick  

 

Le nettoyeur soupira. Le prénom Kaori lui avait cassé son plaisir. D’une manière frénétique, Ryo regarda à droite puis à gauche  

 

_ « elle n’est pas là ! » répondit Saeba  

 

_ « imbécile ! » décréta Angel amusé  

 

_ « Un peu choquée mais elle se porte bien » rassura le nettoyeur japonais  

 

_ « C’est l’essentiel » assura le nettoyeur américain en le fixant de ses yeux bleus  

 

_ « il attendait dans le café. Il est sorti au même moment qu’elle ! Il savait ce qu’il allait arriver. J’en suis persuadé. » expliqua le japonais en remuant le liquide ambré qui ne demandait qu’à être dégusté.  

 

_ « Il l’a sauvée Ryo. C’est peut-être un allié ? » Osa dire l’américain  

 

_ « Un allié ? Tu te fous de moi Angel ? » s’écria Ryo agacé  

 

_ « Non pourquoi aurait-il fait cela ? Apparemment l’attaque était violente, il aurait pu y laisser sa peau » expliqua Mick  

 

_ « Un stratagème…Une diversion… » rétorqua Ryo  

 

_ « Nous le saurons bien assez tôt » ajouta Mick en finissant son verre  

 

_ « Pas trop tard j’espère » rajouta le japonais  

 

 

_ « Tu es tracassé ? » demanda Mick en accordant un sourire charmeur à la barmaid venue pour lui remplir de nouveau son verre.  

 

_ « Oui tu as bien pu voir que la donne change dans le pays ces derniers temps… » répondit Ryo après le départ de la serveuse.  

 

_ « Oui c’est palpable » confirma l’américain  

 

_ « Saeko m’a dit qu’ils commençaient la restructuration. Les yakusas sont à cran » informa le nettoyeur japonais  

 

_ « Le calme avant la tempête.. » murmura l’américain connaissant bien cette ambiance inquiétante.  

 

_ « Oui » confirma Ryo  

 

Ils étaient à un tournant au pays du soleil levant. La pègre japonaise allait devoir changer. Le nettoyeur était au milieu de ce sombre monde en mutation. Les conditions de travail des yakuzas allaient devenir difficiles. Des tensions allaient être exacerbées. Il ne s’inquiétait pas pour lui, mais pour Kaori. Lui-même allait devoir s’adapter aux nouvelles règles du jeu du pays. La protéger allait être encore plus difficile. Ce matin, elle était à deux doigts de mourir. Un frisson. Une humiliation.  

 

Ce soir là, il la dévora seulement des yeux. Le japonais n’était pas à son aise. Il avait cette détestable sensation de ne pas être sûr de lui. Pourtant ce n’était certainement pas le moment d’être hésitant vues les circonstances. L’ambiance des bas fonds de Tokyo l’inquiétait. Saluant Angel, il décida de faire un dernier tour dans les rues de Shinjuku. En fait, il souhaitait être seul. Il prit son temps et déambula à travers son territoire.  

 

Au volant de sa mini, il réfléchissait. Ses gestes étaient mécaniques. Sensation étrange. Peut-être était-il simplement choqué lui aussi d’avoir été à deux doigts de la perdre. Cela ne devait pas arriver. Il les retrouverait. Il se l’était juré, pour eux, pour lui, Hide.  

 

Que ferait-il ? Hideyuki était très fin dans les analyses des comportements des yakuzas. Il lui trouvait parfois même un léger attendrissement pour certains. Sourcillant à ce souvenir soudain, il se sentit fatigué. Il décida de rentrer. Alors que Ryo réintégrait son domicile, Eiji réfléchissait malgré l’heure tardive. La journée avait été chargée. Mais il était heureux d’avoir réussi sa cérémonie. Il était ravi que son ami soit devenu un yakuza.  

 

D’une main habile, il prit son jeu préféré. Il sortit les cartes et les firent danser sous ses mains. Le claquement caractéristique de ces dernières le faisait vibrer. Il les adorait. Les tordant, les enchevêtrer entre elles pour les ressortir et les remettre dans un ordre établi, demandaient de la jolie souplesse. Il était vraiment habile de ses mains. Il recommença les gestes. Son sourire disparut après quelques minutes de jeu. Cela ne l’amusait plus.  

 

Il repensa soudainement à elle. Ses yeux perdus l’avaient ému. Il avait bien fait d’y aller. Elle aurait été abattue. Sourcillant à cette réflexion, il allait devoir très certainement s’expliquer auprès de son Oyabun. Sa justification était déjà trouvée. Cela ne gênait en rien les actions de son maître. Bien au contraire, cela avait permis de mettre davantage de confusion sur Shinjuku. Pour le moment.  

Il était soucieux quant à l’avenir. Le yakuza ne savait pas exactement quelles étaient les actions de Yoshinori envers le nettoyeur japonais. Il y aurait inévitablement des conséquences sur sa partenaire. Peut-être était-il déjà en œuvre ? Allait-il mener une action frontale contre la famille des yakuzas ? Et Saeba ? Il allait le savoir bien assez tôt. Il faisait parti du cercle proche de son Oyabun.  

 

 

 

 


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