Capitolo 1 :: Chapitre 1

Pubblicato: 25-01-19 - Ultimo aggiornamento: 20-02-19

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7

De l'Amour à la Haine  

Chapitre 1  

Eriko regardait avec une certaine inquiétude son amie.  

Kaori était assise dans le canapé, une tasse de thé à la main. Eriko, elle, était dans le fauteuil d'en face. Elle n'avait posé aucune question à Kaori quand cette dernière avait sonné à sa porte vers 10 heures du matin. Quand Eriko avait vu l'expression que portait son amie, elle se doutât que quelque chose de grave s'était produit. Malheureusement, elle ne s'était pas trompée.  

Au bout de plusieurs minutes après son arrivée, Kaori avait tout expliqué à Eriko. Eriko avait gardé le silence, laissant son amie à son récit. Si Ryô s'était trouvé devant elle, Eriko lui aurait dit sa façon de penser et surtout aurait tout fait pour ne pas l'étrangler. Cependant, en regardant Kaori maintenant, seule son inquiétude pour son amie dominait.  

Pas une larme. Pas un cri.  

Kaori lui avait tout raconté dans un calme qui faisait peur. La voyant ainsi, Eriko ne put que ressentir une certaine pitié pour Ryô. En effet, il ignorait ce qu'il avait fait et ne se doutait pas qu'il allait probablement en payer le prix fort ; la styliste en était persuadée en voyant le regard de haine que portait son amie.  

Kaori avait le regard perdu dans sa tasse. Elle la serrait à la limite de la rupture. La jeune femme n'avait jamais ressenti une telle colère. Tout l'amour qu'elle avait pu lui porter s'était transformé en une haine féroce. Elle ignorait encore comment, mais elle allait lui faire regretter. D'une façon ou d'une autre, Ryô Saeba allait regretter chaque seconde de cette matinée.  

*Pas une véritable femme !* Elle se remémora ses paroles, ses paroles qui avaient transpercé son cœur telle une lame acérée. *J'espère que tu as apprécié, car c'est la seule nuit que tu auras.* Lui avait-il craché au visage. *Il faut que je prenne une douche et ensuite que j'aille voir une véritable femme !* Furent les derniers mots qu'il lui avait lancés.  

Kaori n'avait pas bougé, tenant fermement le drap devant son corps... nu. Étrangement, sa respiration était calme. Ses yeux étaient à peine humidifiés, pas une larme n'arrivait à couler. Seul un léger plissement de ses yeux pouvait être perceptible. Ses lèvres fermement serrées.  

Quand elle avait entendu la porte de la salle de bains se fermer, tout doucement elle avait gagné sa chambre. Elle s'appuya contre la porte quand elle avait fermé celle-ci. La tête légèrement inclinée vers l'arrière.  

Pas une larme n'arrivait à couler de ses yeux si peu humides.  

De toute façon, elle s'y serait refusée. Non, elle ne lui ferait pas ce plaisir.  

Quand elle l'avait entendu sortir de l'appartement, elle avait elle aussi pris une douche rapide puis s'était rendue chez son amie Eriko. Elle savait qu'Eriko ne la presserait pas en explications mais aussi qu'elle n'essayerait pas d'envenimer les choses. Qu'elle laisserait Kaori gérer cette situation comme elle l'entendait. Qu'elle lui donnerait son avis seulement si elle le lui demandait.  

- Kaori, la voix d'Eriko brisa le lourd silence, tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites.  

Cela attira l'attention de Kaori qui hocha de la tête et sourit faiblement à son amie.  

- Je te remercie, il est vrai que j'aimerais rester ici cette nuit.  

********************  

Quand Ryô ouvrit la porte de son appartement en fin de journée, il ne fut pas surpris par l'absence de sa partenaire. Au contraire.  

Il espérait qu'elle se trouvait en lieu sûr. La connaissant, elle s'était probablement rendue chez l'un de leurs amis. Du moins, il voulait s'en persuader.  

Quand il s'était réveillé ce matin, après avoir bu plus que de raison à la soirée d'hier ; il ne pensait pas trouver sa partenaire, nue, à ses côtés.  

Bonjour, mon amour, avaient été ses premiers mots dans un large sourire, les yeux brillants de bonheur.  

Lui était resté silencieux, se demandant s'il s'agissait d'un rêve ou bien de la réalité. Au bout de quelques secondes, il dut se rendre à l'évidence, il s'agissait bel et bien de la réalité.  

Dans une colère noire il se leva, repoussant violemment Kaori sur le côté, loin de lui. Elle avait probablement dû penser qu'elle éveillait en lui du dégoût. Là, il n'était pas arrivé à s'empêcher de lui hurler dessus. De lui dire des choses horribles.  

Il n'avait pas su comment réagir face à cette situation, il était si en colère. Il n'avait eu qu'une envie c'était de quitter cet appartement, il avait besoin d'air, d'espace pour réfléchir.  

Il savait qu'il avait été horrible envers elle, sur le moment il n'avait pas pu s'en empêcher.  

Maintenant, à la lueur de la lune seul dans son appartement, il se haït d'avoir fait cela à son ange.  

Toute la journée, il avait tenté de se souvenir et, il y était parvenu en quelque sorte. Des bribes, des sensations lui étaient revenues en mémoire.  

Sensations amplifiées quand il franchit le seuil de son appartement et leva les yeux en direction de sa chambre. Il monta les escaliers tel un automate, à chacun de ses pas l'emmenant vers cette chambre, les souvenirs rejaillirent clairement. Il se souvenait de pratiquement tout.  

Il ouvrit la porte de sa chambre, ses souvenirs aussi clairs que l'aube, un espoir infime en lui jaillit, espérant la trouver sur le lit comme il l'avait quittée ce matin.  

Malheureusement, elle ne s'y trouvait pas. Bien sûr !  

Il savait qu'elle avait dû avoir mal mais avec patience, il arriverait à se faire pardonner, la connaissant, il n'avait aucun doute. Son ange était un ange de bonté et de pardon. Elle comprendrait. Il en était certain.  

Il s'assit sur ce lit et se mit à caresser la place qu'avait tenu son ange, quelques heures plus tôt.  

Que ne donnerait-il pas pour la revoir là, assise et pour seul vêtement le drap.  

Il soupira de dépit.  

Puis avec tristesse, il se coucha. Tant bien que mal il trouva le sommeil qui ne fut en aucun cas un répit pour lui puisqu'il revit, seconde après seconde, la nuit enchanteresse qu'il avait passé avec son ange.  

Il se réveilla assez tôt, plus fatigué que la veille. La nuit n'avait pas été son alliée, bien au contraire. Il se leva, et se rendit dans le salon. Il était assis et perdu dans ses pensées quand il fut surpris et heureux d'entendre la porte d'entrée s'ouvrir et de voir apparaître, telle une vision, son ange entrer dans leur appartement.  

- Kaori, il se leva immédiatement. Il allait se diriger vers elle mais se ravisa. L'aura qu'elle dégageait n'était en rien amicale. Ce qui n'était pas étonnant, loin de là.  

A l'évocation de son prénom, Kaori regarda interrogative Ryô et hocha faiblement la tête. Elle attendit.  

Ryô ne put empêcher un soupir de soulagement,  

- J'aurais cru que tu…  

Kaori ne décrocha pas un mot. Elle se trouvait toujours trop près de la porte au goût de Ryô.  

- Que quoi ? Finit-elle par prendre la parole.  

- Que tu rentrerais plus tard.  

- Pourquoi ?  

Ryô écarquilla les yeux,  

- A cause de… ce qui s'est passé. D'ailleurs, il faut qu'on parle, Kaori. Je… Je suis désolé. Je me souviens de tout, tu sais. Cette nuit que nous avons passé ensemble-  

Il fut interrompu par Kaori, dans une voix grave elle lui expliqua,  

- Je t'arrête tout de suite, elle n'a jamais existé. Contrairement à toi, si je dois me souvenir de quelque chose cela n'est en aucun cas de la nuit, mais du réveil.  

Ryô regardait sa partenaire,  

- Je comprends Kaori mais-  

- Pas de mais ! Pour moi cette nuit n'a jamais eu lieu. Je ne veux plus en parler. Jamais ! A partir de maintenant, tu vis ta vie et moi la mienne, je continuerai de m'occuper de l'appartement tant que j'y vivrai. Nous n'avons que notre travail en commun. Et rien que cela.  

Ryô n'ajouta rien. Kaori était en colère, elle avait mal. Il devait lui laisser du temps pour guérir. Il serait patient. Il n'avait pas le choix et surtout il le lui devait bien.  

Pourtant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une frayeur de la voir quitter sa vie pour toujours, surtout quand elle avait dit qu'elle s'occuperait de leur appartement tant qu'elle y vivrait. Avait-elle l'intention de déménager ? De le quitter ? Pourtant, elle avait parlé de leur travail en commun. Il se raccrocha à cet espoir. Au moins, leur travail serait leur lien. D'une certaine façon, il trouva cela assez ironique que ce soit le travail qu'il faisait qui pouvait sauver sa relation avec sa partenaire.  

Ryô espérait de tout son cœur que son ange trouverait la force de lui pardonner et de voir un futur pour tous les deux. Il ne pouvait croire que l'amour qu'elle lui avait toujours porté avait pu disparaître d'un coup.  

A suivre…  

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7