Capitolo 1 :: One Shot

Pubblicato: 23-07-09 - Ultimo aggiornamento: 23-07-09

Capitolo: 1

Il se faisait tard et le patron du Blue Lagon s’apprêtait à fermer son établissement. La soirée avait été plutôt bonne et il se félicitait encore d’avoir engagé ce groupe de jazz très en vogue actuellement dans le milieu de la nuit tokyoïte. Grâce à eux ce soir, il avait encore fait salle comble. Alors que les musiciens et la chanteuse étaient encore sur scène entrain de ranger le matériel et que les quelques serveurs encore présents mettaient de l’ordre dans la salle, la clochette de la porte tinta, indiquant qu’un client venait d’entrer :  

- Désolé, on all…, fit le patron en se tournant vers la nouvelle arrivante.  

Mais il ne termina pas sa phrase, trop charmé par la vision qui se tenait devant lui. Une splendide créature dont la silhouette parfaite était moulée dans une robe de soie noire le regardait de ses grands yeux noisette :  

- Vous êtes fermés ? demanda-t-elle, d’une voix timide.  

Le gérant fut tenté de lui répondre que oui mais il s’abstint. Il venait en effet de remarquer les yeux rougis de la jeune femme, signe qu’elle avait versé plus d’une larme. Elle était sûrement entrée ici dans le but de trouver un endroit où se réfugier et trouver un peu de réconfort. Alors il lui fit un signe de la tête, lui indiquant ainsi que non il n’était pas fermé. Il l’invita même à s’asseoir :  

- Un remontant, mademoiselle ? demanda-t-il tout admirant les longues jambes que sa cliente croisait sous la table alors qu’elle prenait place.  

- Ce que vous avez de plus fort, répondit-elle avec un triste sourire aux lèvres.  

L’homme s’exécuta aussitôt et lui servit un whisky bien serré. Sa jeune cliente but son breuvage d’une traite. L’alcool la réchauffa un peu. Elle était partie du restaurant si vite qu’elle n’avait même pas pris le temps de prendre son manteau qui était resté au vestiaire. Mais boire n’effaça pas pour autant ses idées noires. Scrutant la nouvelle arrivante avec attention, la chanteuse n’eut aucun mal à deviner quel mal rongeait cette belle inconnue : une peine de cœur…  

- Les gars…Je crois qu’on va s’en faire une petite dernière, dit-elle à l’attention de ses musiciens. Je crois que la jolie demoiselle a besoin qu’on lui remette un peu de baume au cœur…  

Le pianiste se mit alors à jouer et la chanteuse entonna es premières notes :  

Texte en italique  

Une larme coula le long de la joue de la jeune femme. Kaori l’essuya avec rage et se jura que c’était bien la dernière qu’elle versait à cause de Ryo Saeba. Mais étrangement, elle n’en avait pas envie…Oui aussi curieux que cela puisse paraître, elle n’était pas en colère, même si elle aurait dû après ce qui c’était passé ce soir…  

Tu peux m'implorer  

Chaque jour à genoux  

Faire le passionné  

Jouer l'amoureux fou  

Tu peux tout jurer, tout faire pour me noyer  

Dans tes yeux profonds c'est décidé  

Je te dis non, avec plaisir  

Moi j'ai laissé tomber mes frayeurs  

C'est sans façon, c'est cent fois pire  

De simuler notre bonheur  

Je te ferme ma porte et mon cœur  

Sans concession je te dis non  

« Oui, Ryo cette fois c’est terminé…Tu ne m’auras pas par tes belles promesses. Tu auras beau me supplier, jamais je ne reviendrais…Jamais…Cela ne sert plus rien de jouer cette mauvaise comédie. Maintenant, je le sais : avec toi, je n’ai jamais été heureuse… »  

Oh, ...  

Tu peux m'expliquer  

Toutes ces filles faciles  

Tu m'as torturée  

Pour d'éphémères idylles  

Même si par faiblesse longtemps j'ai dit pardon  

A tes grandes promesses je réponds non  

« J’y ai tellement cru Ryo, si tu savais…J’ai réellement pensé que tu avais changé. J’ai pensé que maintenant que l’on été en couple, je serai l’unique. Mais l’étalon de Shinjuku n’est pas l’homme d’une seule femme n’est ce pas. ? »  

Pensive, la jeune femme s’amusa à faire tourner la bague qui ornait son annulaire. Sous les lumières du bar, le solitaire brillait de mille feux, mais ce bijou qui devait symboliser un amour éternel ne faisait que lui rappeler ces illusions perdues.  

La voix suave de la chanteuse continuait à s’égrener au fil de la mélodie, décrivant si bien la peine qui emprisonnait le cœur de Kaori  

Tu peux m'inventer  

Les mots les plus subtils  

Pour m'apprivoiser  

Te rendre irrésistible  

Face à tes avances je resterai sans voix  

« Si souvent, tu as su te jouer de moi, être si charmeur que lorsque tu me disais que j’étais la seule importante à tes yeux je te croyais…Mais j’étais aveugle…Depuis ces deux années où nous étions enfin un couple, tu n’as jamais cessé de papillonner, innocemment ou non avec d’autres femmes…Est-ce que tu crois que je ne sentais pas leurs parfums quand tu rentrais tard le soir ou que je ne voyais pas les traces de rouge à lèvres que laissaient tes si jolies lapines sur tes chemises ? Mais maintenant, ce petit jeu est terminé…Je ne veux plus vivre ainsi… »  

Elle savait que Ryo l’aimait mais qu’il ne changerait jamais…L’alcool, les femmes, la fête…Cela faisait partie de sa vie…Elle avait cru qu’elle pourrait le changer, qu’il deviendrait un homme comme les autres…Mais Ryo Saeba n’était pas un homme ordinaire. Il ne voulait pas d’une vie de famille comme Kaori le rêvait, elle venait enfin de le comprendre…Mais Dieu que le réveil avait été douloureux…  

Mon indifférence te répondra  

Non pour de bon  

« Oui maintenant, il n’y a plus de retour en arrière possible…Désormais, c’est non…Et pour de bon… »  

Kaori retira délicatement la bague de son doigt et la posa sur la table. Puis, elle se leva et quitta le bar en adressant un dernier sourire au patron. Celui-ci s’avança vers la table et découvrit le bijou :  

« Et bien celui qui l’a laissé partir est un parfait imbécile ! » pensa-t-il.  

Il prit la bague puis retourna derrière le bar et repris ses activités après avoir mis le précieux bijou à l’abri. Peut être que sa belle inconnue reviendrait le chercher…  

Dans la nuit froide de la capitale nippone, une jeune femme marchait droit devant elle, un doux sourire aux lèvres. Ce soir, elle venait de perdre son premier amour mais elle savait qu’une autre vie l’attendait sans Ryo. Cette nouvelle existence la terrifiait un peu mais tout valait mieux que de rester ici et de souffrir du comportement de Ryo. Il ne serait jamais l’homme dont elle rêvait…  

Au même moment, un célèbre nettoyeur pénétra à son tour au Blue Moon. Son regard d’aigle balaya la salle vide :  

- Est-ce qu’une jeune femme est venue ici ? demanda-t-il  

- Une jeune femme rousse ?  

- Oui, c’est ma femme…Où est-elle ?  

- Elle vient de partir …Elle…Elle a laissé ça…  

Le gérant tendit à l’homme le bijou oublié. En découvrant, la bague le cœur de Ryo se serra. Il sortit d’un pas lourd. Il l’avait perdu, cette fois il en été sure…Mais pourquoi…Pourquoi diable, il avait qu’il embrasse cette fille, surtout le soir de la Saint Valentin…  

« Encore une fois, je t’ai déçue mon Sugar…Mais, je n’y peux rien…Je ne peux pas te donner ce que tu attends de moi…Tu avais cru que tu m’avais changé…moi aussi…mais je me suis leurré…J’ai joué un rôle pour te plaire, te faire plaisir…Mais je ne peux pas être un homme que je ne suis pas… »  

Serrant la bague dans sa main, il fut un instant tenté de partir à la recherche de sa belle…Mais il ne le fit pas…A quoi bon ? Il n’était pas l’homme qu’il fallait à Kaori….Il était donc temps de la laisser partir...C’est sur cette pensée que Ryo décida de regagner son appartement…L’histoire de City Hunter venait de s’achevait ce soir. Le mot fin était désormais écrit…  

« Je te dis non » - Elodie Frég  

Capitolo: 1