Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 48 capitoli

Pubblicato: 01-05-20

Ultimo aggiornamento: 17-06-20

 

Commenti: 35 reviews

» Scrivere una review

 

HumourRomance

 

Riassunto: La naissance et l'évolution d'une colocation un peu spéciale... (AU)

 

Disclaimer: Les personnages de "Friends Hunter" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I change the colour/format of my fanfiction?

 

Usually, all fanfictions are automatically formatted to a standard format, but if you need special colours or forms, you can use the following tags. - <b>Text in bold</b> - <i>Text in italic</i> -

<div align="center">Centered text</div>
- <font face="Courier New, Courier, mono">Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Friends Hunter

 

Capitolo 1 :: Chapitre 1

Pubblicato: 01-05-20 - Ultimo aggiornamento: 01-05-20

Commenti: Bonjour, voici le début d'une nouvelle histoire. Une fois n'est pas coutume, je me lance dans un univers alternatif pour tenter de vous offrir une fic humoristique. C'est une réponse à un défi lancé par Calamity sur le site qui collait bien avec un projet que j'avais mais avec le petit plus d'imposer un côté humoristique puisque basé sur le principe de la série Friends. Comme vous le savez, je suis plus à l'aise avec le dramatique que la comédie donc voilà petit challenge perso. Le (voire les) premier chapitre installent l'histoire. Les personnages vont entrer au fur et à mesure donc l'ambiance s'installera progressivement aussi. Perso, j'ai fait connaissance de Friends sur le tard. Il n'y avait pas pour moi que les scènes comiques. Il y a eu quelques moments un peu sombres également mais traités aussi légèrement que possible. J'essaierai de faire aussi bien. Je tiens également à préciser que ce n'est pas la retranscription de la série avec le manga. J'ai pris le parti d'essayer de recréer une ambiance. Donc vous ne retrouverez pas les personnages de Friends à travers les personnages de City Hunter et gardez en mémoire qu'il s'agit d'un écrit et non d'une production visuelle. Il y a forcément des choses plus faciles à faire à l'écrit qu'à l'écran et vice versa. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

Chapitre 1  

 

Battues par la neige et le vent en cette froide journée de janvier, les rues de Tokyo étaient presque désertes. Le quartier habituellement animé de Shinjuku ne voyait passer que les quelques courageux ou malchanceux qui devaient vraiment sortir ce jour-là. Ce fut donc par le plus grand des hasards que deux personnes se croisèrent ce jour-là au même endroit, au même instant, au moment où une attaque cardiaque frappa la plus âgée qui s’effondra dans l’amoncellement de neige sur le trottoir. N’écoutant que son courage, l’autre passant la tira jusqu’à un hall d’immeuble où elle l’allongea et commença un massage cardiaque en appelant à l’aide quand elle ne devait pas insuffler d’air.  

 

Quelques dix minutes plus tard, beaucoup plus qu’il n’en fallait en temps normal, trois hommes habillés en noir avec des vestes chaudes portant l’écusson des sapeurs-pompiers de Tokyo pénétrèrent dans le hall et entourèrent la scène, s’organisant avant de prendre la suite, ce qui fut très rapide.  

 

- On va prendre le relais. Finissez les insufflations et on y va., fit l’un d’eux, un homme relativement grand.  

 

La personne acheva sa tâche et s’écarta du champ opératoire, allant s’asseoir contre le mur pour reprendre son souffle après cet effort intense. Elle sentit alors l’adrénaline retomber et son cœur se mettre à battre à cent à l’heure, ses mains se mettant à trembler. Elle regarda les pompiers ouvrir la veste de l’homme inconscient et lui faire des électrochocs à trois reprises avant d’entendre le son de l’électrocardiogramme qui reprenait un rythme régulier. Puis rapidement un brancard fut amené et l’homme installé dessus.  

 

- Vous lui avez sauvé la vie., lui dit l’homme qui l’avait remplacé.  

- Je… J’ai fait ce que j’ai pu., répondit une voix mal assurée, légèrement éraillée.  

- Vous avez très bien fait. Par ce froid et à son âge, il n’aurait pas tenu jusqu’à notre arrivée et encore fallait-il que quelqu’un l’ait vu par ce temps. Vous lui avez sauvé la vie., lui affirma-t-il.  

 

Le pompier regarda ce jeune engoncé dans sa veste d’hiver, une casquette vissée sur la tête d’où débordaient à peine quelques mèches rousses. Il était grand et fin et fuyait son regard comme la peste, se sentant certainement intimidé comme ça arrivait souvent quand il était en uniforme. Pourtant ils devaient avoir cinq ans d’écart au maximum…  

 

- Ryo Saeba., se présenta le pompier, tendant la main.  

- Vous êtes ?, demanda-t-il, tentant de mettre à l’aise ce jeune qui venait d’accomplir un acte héroïque.  

- En retard… Je suis en retard., répondit-il avant de le contourner et de s’enfuir en courant.  

 

Ryo fut assez surpris et regarda la veste vert olive portant l’impression du Mont Fuji sur son dos s’éloigner.  

 

- Qu’est-ce qui s’est passé, Ryo ? Tu as voulu lui filer ton numéro de téléphone et elle a filé ?, plaisanta l’un de ses collègues.  

- Je ne donne pas mon numéro de téléphone aux mecs, Kenji. Tu le sais pourtant. Je ne courtise que ces dames.  

- Ah ? J’aurais juré que c’était une fille. Un peu efféminé le gamin.  

- Mais avec une sacrée force dans les bras pour avoir réussi à tenir plus de dix minutes au massage cardiaque., fit remarquer Ryo.  

- En effet. On est prêts à partir pour l’hôpital., l’informa Kenji.  

 

Ils quittèrent alors rapidement le hall de l’immeuble pour amener le blessé à l’hôpital.  

 

Après avoir couru pendant plus de cinq minutes malgré les bourrasques de vent et de neige mêlées et la fatigue du massage, le jeune s’arrêta à l’abri d’une ruelle et retira sa casquette, s’épongeant le front. Sentant ses cheveux collés par la sueur, il secoua la tête et révéla une crinière de feu indomptable dans lesquels il passa les doigts nerveusement. Il… enfin elle reprit son souffle et le petit mordillement nerveux de la lèvre inférieure ne fit qu’accentuer la féminité de ce beau visage dont les traits fins et sensuels avaient été masqués par la casquette.  

 

Kaori s’adossa quelques minutes au mur, réfléchissant à ce qu’elle pourrait faire maintenant. L’université était fermée à cause de la tempête et elle n’avait nulle part où aller. Tout s’était compliqué si soudainement qu’elle n’avait pas eu le temps de se retourner. Elle devait absolument trouver un endroit où loger pour la nuit et ses très maigres économies l’empêchaient de prendre une chambre d’hôtel. Elle devait aussi se trouver un travail pour subvenir à ses besoins. Pour ses études, elle verrait plus tard…  

 

Sentant le froid l’envelopper progressivement, elle remit la casquette sur sa tête et reprit la route vers le centre commercial. Peut-être aurait-elle une chance et trouverait-elle un emploi… A défaut, il lui resterait le Kabuki Cho et ses cabarets à bunnies. Elle en frissonna d’horreur. Elle préférait encore trimer en étant peu payée que de devoir supporter le regard et surtout les mains d’hommes libidineux.  

 

Lorsqu’ils ressortirent de l’hôpital, Ryo et ses collègues reprirent la route de la caserne mais furent rapidement appelés pour une nouvelle intervention. Ils grognèrent en entendant son emplacement et les raisons.  

 

- Pourquoi les gens s’entêtent-ils à prendre leur voiture dans des conditions pareilles ?, s’énerva-t-il.  

- Quand je pense qu’on était à une heure d’avoir fini et qu’on aurait pu rentrer pour se réchauffer chez nous., grogna Kenji.  

- Ta femme a fini sa garde ?, fit le jeune homme.  

- Oui., répondit son ami avec un regard qui ne laissait pas de place au doute quant à ses intentions…  

- Quand te choisis-tu une seule et unique femme pour combler tes jours et tes nuits, Ryo ?  

- Pourquoi irais-je m’embêter avec une femme ? Là, j’ai tous les avantages sans les inconvénients. Elle vient, on se donne du plaisir et elle se tire. Pas de crise, pas de demande particulière, pas d’attente… Ca me va très bien ainsi., rétorqua-t-il.  

- Tu ne vois que le sexe, mais avec les sentiments, c’est tellement mieux et puis ne plus être seul et pouvoir partager des choses, c’est sympa aussi. Tu devrais apprendre à t’ouvrir, Saeba., lui conseilla Kenji.  

 

Ryo afficha un sourire amusé sur ses lèvres.  

 

- Moi, je préfère ouvrir : les soutiens-gorges, les robes, les cuisses de ces demoiselles., plaisanta-t-il.  

- Ca, c’est bien dit mon pote., fit le troisième pompier du même âge que lui, Tomo.  

- Vous êtes jeunes. Vous comprendrez un jour., murmura Kenji.  

- Oh mais tu n’es pas vieux, Kenjichou. Tu n’as que trente ans. Tu as encore un peu de temps avant de penser à tes obsèques…, le taquina Ryo.  

- Ouais en attendant, préparez-vous, on est arrivés., leur indiqua-t-il, pointant la scène face à eux.  

 

Ils ne restèrent qu’un quart de seconde à contempler la vision de ces dizaines de camions de pompiers et d’ambulances garées devant eux, des volutes de fumée qui se matérialisaient dans le ciel percées par les gyrophares des secours et par endroits, des voitures encastrées les unes dans ou sur les autres…  

 

- Bon sang, on n’est pas prêts de rentrer., lâcha Kenji.  

 

Un policier vint toquer à leur fenêtre et leur fit signe de le suivre. Ils se pressèrent et rejoignirent bientôt le théâtre des opérations.  

 

Ressortant du centre commercial, Kaori poussa un long soupir. Elle avait fait chou blanc. Il n’y avait pas un emploi à pourvoir et elle ne put que continuer sa route, se dirigeant à contre-coeur vers le Kabuki. Le cœur lourd, elle pénétra dans la rue et passa sous l’arche marquant l’entrée du quartier des plaisirs. Serrant les bras autour d’elle comme pour se protéger, elle déambula jusqu’à la première enseigne qui affichait rechercher de nouvelles recrues. Quand elle vit le type de poste recherché, elle fit deux pas en arrière et passa son chemin rapidement. Elle avait quand même ses limites et devenir danseuse nue était franchement au-delà de ce qu’elle pouvait accepter. Sentant le feu sur ses joues se calmer, elle s’arrêta à la pancarte suivante et entra dans la cabaret.  

 

- Qu’est-ce que tu veux, gamin ?, aboya le vigile à l’entrée.  

 

Kaori retira sa casquette et leva son regard noisette vers l’homme.  

 

- Je viens pour le boulot., balbutia-t-elle.  

- C’est par là. Va voir le barman., lui dit-il, lui indiquant la salle principale.  

 

La jeune femme pénétra dans ce lieu où tout respirait l’érotisme et la luxure et se dirigea vers le comptoir. Approchant, elle défit la fermeture de sa parka, ayant beaucoup trop chaud à cause du contraste de température. Elle sentit le regard du barman se poser sur elle et se mit à rougir.  

 

- C’est pourquoi ?, lui demanda-t-il d’une voix suave.  

- Pour le job., répondit-elle.  

- Tu as quel âge ?  

- Vingt ans, Monsieur., répondit-elle, mentant sur sa majorité qu’elle n’aurait qu’un peu plus de deux mois plus tard.  

- Attends là. Je préviens le patron., lui dit-il.  

 

Elle attendit patiemment et, lorsqu’un groupe de bunnies entra dans la salle, portant leurs tenues de travail, Kaori déglutit péniblement. Pourquoi tous ces vêtements étaient-ils si minuscules ? Elle se regarda de la tête aux pieds, s’imagina vêtue uniquement de ce très mini-short et de cette brassière qui semblait ne cacher que l’essentiel et se sentit blêmir.  

 

- Le patron t’attend là-haut., l’informa le barman.  

 

Elle se retourna vers lui, de grands yeux effarouchés posés sur lui, et recula.  

 

- Je suis désolée pour le dérangement. Je… je ne pourrais jamais…, bredouilla-t-elle avant de s’enfuir.  

 

Elle se retrouva dehors en un rien de temps et se prit une bourrasque de plein fouet, sa veste toujours ouverte. Elle se dépêcha de la refermer et enfonça les mains au fond de ses poches. Pourquoi n’avait-elle pas pensé à prendre ses gants et son bonnet ? Elle avait vraiment été inconsciente sur ce coup-là… Se faisant bousculer par un passant dans le brouillard que les tourbillons de neige créaient, elle se remit en route, avançant péniblement. Elle marcha pendant ce qui lui sembla un long moment, ne sachant pas vraiment où elle se rendait, et, alors que la nuit était tombée depuis quelques heures, finit par s’arrêter dans une ruelle, se protégeant derrière une poubelle. Les jambes ramenées contre elle, elle posa la tête sur ses genoux, tentant de conserver un maximum de chaleur.  

 

Ereintés après cette après-midi de folie passée à secourir des usagers de la route, découper des voitures, faire des allers-retours vers les différents hôpitaux de la ville, puis nettoyer les voies de l’autoroute de tout débris dangereux, Ryo et ses deux compères déposèrent un collègue pompier qui s’était blessé aux urgences avant de rentrer à la caserne.  

 

- Au fait, notre crise cardiaque de ce matin, ça a donné quoi ?, demanda Ryo à l’infirmière de garde, lui adressant un regard de braise.  

 

Cette dernière rougit et se précipita sur son ordinateur, tapotant furieusement, avant de revenir vers lui.  

 

- Il est sauvé. Il a eu droit à un pontage mais ses jours ne sont plus en danger., l’informa-t-elle.  

- Dis Ryo, si tu es libre ce soir…, commença-t-elle.  

- Ah je suis désolé, Mitsuko. Je suis encore de garde ce soir, changement de dernière minute., l’informa-t-il, prenant un air contrit.  

- Dommage, une autre fois peut-être., minauda-t-elle.  

 

Il lui fit un clin d’oeil et s’en alla. Tomo, son collègue du même âge, lui fila un coup de coude.  

 

- Une fille t’invite à sortir et toi, tu refuses ? C’est quoi ton problème ?, se moqua-t-il.  

- Je ne couche jamais deux fois avec une fille. En plus, elle n’avait rien de mémorable., biaisa-t-il pour qu’il lui foute la paix.  

- Pourquoi elle ne su…, commença l’autre.  

 

Ryo l’attrapa par le col et le plaqua contre le camion, le regard noir.  

 

- Je ne couche peut-être qu’une fois mais j’ai du respect pour elles. Alors dans le genre question à la con, tu évites celle-là., le tança-t-il sévèrement.  

- Te fâche pas mec. T’es vraiment bizarre., lâcha Tomo.  

- Comment tu peux dire que tu les respectes alors que tu les traites comme des kleenex ?, ajouta-t-il.  

- Parce que, si tu sais combien de filles j’ai eues dans mon lit, je ne te parle jamais de ce qu’elles ont fait, de comment elles se sont comportées ? M’as-tu entendu une seule fois te dire combien de fois je les avais baisées dans telle ou telle position, de la cochonne ou salope qui m’avait sucé jusqu’à plus soif ?, lui lança Ryo d’un ton sévère.  

- Non, jamais, c’est vrai., admit son collègue.  

- Oui, je suis un coureur de jupons et je m’en vante mais mes conquêtes d’un soir, je ne les traite pas comme des traînées., affirma-t-il.  

 

Il lâcha Tomo et remonta dans le camion, s’installant au volant. Kenji, qui préférait ne pas intervenir dans la conversation, et Tomo montèrent à leur tour et Ryo démarra.  

 

- Alors pourquoi tu dis que Mitsuko n’a rien de mémorable ?, finit par demander Tomo, au bout de quelques minutes.  

- Elle est comme toutes les autres…, lâcha Ryo sombrement.  

 

Kenji fit signe à Tomo de lâcher l’affaire et ils finirent la route en silence. Arrivés à la caserne, les trois hommes rangèrent le matériel, inspectèrent le camion et le préparèrent pour le groupe suivant avant de se diriger vers les douches. Ryo n’attendit pas ses collègues et s’en alla, lançant un au revoir à la cantonade. Quand il vit les bourrasques de vent et de neige, il remonta son col et décida de rentrer chez lui directement sans passer par la case Kabuki Cho. La journée avait été suffisamment éreintante. Il n’avait pas besoin de défouloir supplémentaire. Il emprunta les ruelles sombres qui le feraient rentrer beaucoup plus vite chez lui tout en étant un peu mieux abrité. Le regard plissé et glissant de droite à gauche à l’affût du moindre danger, il avançait dans les allées sombres. Il ne craignait pas d’être attaqué par un malfrat mais plutôt les dangers qui se cachaient sous la neige : débris, bouteilles voire même un corps de sans abri comme ils en avaient déjà découvert deux jours auparavant.  

 

Quand ses yeux se posèrent sur une masse sombre portant une casquette et une parka affichant le mont Fuji, il ne réalisa pas tout de suite et fit quelques mètres avant de s’arrêter et de rebrousser chemin. Il approcha et fit face à la masse.  

 

- Eh petit !, l’appela-t-il.  

 

Kaori entendit une voix au loin la tirer de son sommeil. Elle avait froid et n’avait pas envie de sortir de son rêve chaleureux, de ces limbes doucereuses qui l’enveloppaient.  

 

- Allez, gamin ! Réveille-toi, tu ne peux pas t’endormir par ce froid., l’interpela-t-il de nouveau, s’accroupissant pour se mettre à son niveau et le secouant par l’épaule.  

 

Elle leva enfin la tête vers lui et Ryo fut satisfait de le voir encore en vie malgré ses fines lèvres bleuies par le froid.  

 

- Tu ne dois pas rester là. Tu vas geler. Viens avec moi. Tu va dormir chez moi cette nuit et on te trouvera un autre hébergement pour les nuits suivantes., lui proposa-t-il.  

 

Kaori se réveilla tout à fait. Un homme qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam lui proposait de l’héberger. Elle était peut-être désespérée mais pas folle non plus.  

 

- Je… Non… Je ne peux pas., bafouilla-t-elle.  

- Tu ne peux pas rester ici, gamin. Tu vas mourir de froid., objecta Ryo.  

 

Il se sentait redevable envers ce gosse qui avait sauvé la vie d’un autre homme, redevable ou peut-être solidaire, il ne savait pas. Il ne pouvait admettre un refus.  

 

- Tu refuses parce que tu ne me connais pas, c’est cela ?  

 

Kaori acquiesça, la casquette et l’ombre de la rue empêchant Ryo de bien voir ses traits.  

 

- Ecoute, j’ai un immeuble avec plusieurs étages vides. J’habite au cinquième. Si tu veux, tu prends l’appartement du quatrième. Il n’y aura pas de chauffage parce que ça n’a pas été entretenu mais tu seras au moins à l’abri et, demain matin, tu auras de l’eau chaude pour te laver. Qu’en dis-tu ? J’ai même encore la clef de l’appartement. Tu pourras t’enfermer dedans et, en laissant la clef dans la serrure, tu n’auras pas à t’inquiéter., tenta-t-il de convaincre son interlocuteur.  

 

Elle l’observa et sombra dans son regard sincère.  

 

- D’accord, merci., dit-elle, dans la doublure de sa veste.  

- Allez viens, on gèle ici., l’invita-t-il.  

 

Kaori se releva péniblement, les membres froids et ankylosés, et le suivit. Moins de dix minutes plus tard, ils étaient à l’abri dans le hall d’entrée.  

 

- L’ascenseur est en rade. J’ai racheté le bâtiment une bouchée de pain mais il y a beaucoup de travaux à faire., lui expliqua-t-il.  

 

Elle acquiesça et le suivit.  

 

- Tu seras là., lui indiqua-t-il.  

- Si tu veux bien me suivre, je vais te donner des couvertures et la clef. Allez viens gamin. Je ne vais pas te manger. J’aime les femmes, les belles demoiselles aux courbes voluptueuses. Les gamins efflanqués dans ton genre, ça ne m’intéresse pas., plaisanta-t-il pour le rassurer.  

 

Kaori faillit se fâcher et lui dire ses quatre vérités avant de réfléchir et de se dire que ce n’était pas plus mal qu’il pense qu’elle était un garçon. Ca la sécurisait. Il ne chercherait pas à la draguer et la mettre dans son lit. Il lui donna donc trois couvertures et une serviette, la clef de l’appartement et un paquet de biscuits et une bouteille d’eau.  

 

- Ce n’est pas nécessaire., balbutia-t-elle, la voix enrouée.  

- Parce que tu as mangé ? J’entends ton ventre gronder d’ici., se moqua-t-il gentiment.  

 

Comme pour confirmer ses dires, un gargouillis monstrueux se fit entendre qui la fit rougir.  

 

- File avant que je ne te propose de partager mon repas et que tu ne penses à nouveau que j’en veux à ta dignité., lâcha Ryo, ironique.  

 

Kaori saliva à l’idée d’un repas chaud mais cela aurait impliqué qu’elle enlève sa casquette et sa parka. Il se serait alors aperçu qu’elle était une fille et non un garçon et les choses seraient certainement un peu plus compliquées… Elle fit donc demi-tour et se dirigea vers la porte.  

 

- Au fait, je ne sais toujours pas comment tu t’appelles, gamin. On va être voisins cette nuit, alors…, l’encouragea le pompier.  

 

Elle déglutit, n’ayant pas pensé à cela avant.  

 

- Je m’appelle Kao… ru. Kaoru, Monsieur., lâcha-t-elle en grimaçant.  

- Ah oui, quand même… Tes parents ne t’ont pas gâté…, plaisanta-t-il.  

 

Kaori acquiesça timidement et fit un pas en arrière pour sortir.  

 

- Kaoru, fais-moi plaisir. Appelle-moi Ryo. Monsieur, ça me fait vieillir., lui expliqua-t-il.  

- Bien Mon… Ryo., bredouilla-t-elle.  

 

Sentant un rougissement monter parce qu’elle n’était pas habituée à appeler de jeunes hommes séduisants par leur prénom, elle s’éclipsa rapidement et dévala presque les escaliers jusqu’à l’étage inférieur. Quand elle entra dans l’appartement, elle posa tout ce qu’elle tenait par terre et ferma la porte avant de tourner la clef, la laissant en biais dans la serrure comme on lui avait appris. Après avoir fait cela, elle s’appuya quelques instants au panneau de bois, observant les lieux. Ce n’était pas confortable car non chauffé et non meublé mais c’était plus spacieux et sécurisé qu’un refuge pour sans abri et moins cher qu’un hôtel. En fait, c’était très bien pour y passer la nuit et, attrapant le paquet de biscuits, elle fit le tour du propriétaire en grignotant.  

 

Les lieux étaient sales et poussiéreux mais le tout semblait en assez bon état. Les fenêtres auraient besoin d’un coup de peinture voire de mastic, les murs d’être retapissés, les chauffages d’être purgés mais il n’y avait pas de grosses dépenses à faire pour la structure. C’était certainement plus par désintérêt ou manque de temps que ça n’avait pas encore été fait. En y repensant, l’appartement de Ryo était entretenu mais sans plus. Il sentait le tabac froid, les étagères étaient poussiéreuses… Il faisait le strict minimum sans trop se casser la tête. C’était déjà bien que le sol ne soit pas jonché de détritus. Il ne faudrait pas grand-chose pour en faire un endroit confortable et chaleureux.  

 

Epuisée, Kaori étala une couverture à terre et posa les deux autres au-dessus, se glissant en dessous. Elle sombra rapidement dans un sommeil sans rêves et fut réveillée au petit matin par un coup à la porte.  

 

- Kaoru, je t’ai mis un thermos de café devant la porte.  

- Merci, Ryo., répondit-elle, tentant de rendre sa voix un peu plus grave.  

- Je suis de garde ce matin. Ecoute, si… si tu veux, tu peux rester le temps qu’il faut. Je ne suis pas beaucoup là en général donc… Enfin, fais comme tu veux., dit-il.  

 

Abasourdie, Kaori ne sut quoi répondre et s’en voulut quand elle l’entendit descendre et s’en aller. Elle ouvrit la porte et attrapa le thermos. Le café la réchauffa et lui fit du bien. La tasse dans les mains, elle regarda par la fenêtre et vit que le temps s’était calmé. Elle devait trouver un travail, ne pas s’imposer trop longtemps chez Ryo. C’était déjà une aubaine d’avoir trouvé ce pied-à-terre. Elle n’abuserait pas.  

 

Elle se dépêcha donc de se glisser sous la douche, la trouvant chaude comme promis. Après s’être habillée, elle lava le thermos et le remonta, le laissant devant la porte avant de partir. Ryo le trouva le soir et déplia le mot accroché dessus. « J’accepte. Merci de ton aide. K. » lut-il avec plaisir. Finalement, il n’y avait pas que le sexe qui procurait du plaisir dans la vie. Venir en aide à autrui aussi mais cela il le tut à sa compagne nocturne. 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de