Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autori: cristinampm , A. Dust

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 1 capitolo

Pubblicato: 25-12-20

Ultimo aggiornamento: 25-12-20

 

Commenti: 5 reviews

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GeneralHumour

 

Riassunto: Une tempête, un chalet, un plan. Joyeux noel City Hunter!

 

Disclaimer: Les personnages de " Noël - 6 points - Gagné !" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Noël - 6 points - Gagné !

 

Capitolo 1 :: Chapitre 1

Pubblicato: 25-12-20 - Ultimo aggiornamento: 25-12-20

Commenti: Bonjour à toutes et tous. Angel : Voici une histoire toute simple, une histoire de NOël sans prétention qui est en réalité un travail à 4 mains. Cris a fait l'histoire, la trame, les situations, les images, les dialogues qui font paf, j'ai fait le tapotage. Cris : une histoire toute douce dont le but était surtout de nous faire rire et vous donner un peu chaud ;-) Cris + Angel : JOYEUX NOOOOEEEEL !!!!

 


Capitolo: 1


 

La Mini dérapa à nouveau sur la route couverte de neige tassée :  

- "Putain, fait chier !"  

 

Ryo redressa de justesse et remit la première pour continuer à monter la pente de cette route de col tout en faisant patiner les roues.  

- "Non mais quelle idée t'as encore eue , Kaori !"  

- "Quoi !?! Je pouvais pas prévoir cette météo pourrie non plus !"  

 

Il neigeait fort, il faisait très froid, le vent soufflait et on ne voyait pas à vingt mètres à cause du brouillard :  

- "Bah à 1,300 mètres d'altitude un 24 décembre, y'avait quand même des chances qu'il y ait de la neige !"  

- "C'était le but ! Un Noël sans neige, c'est trop triste !"  

- "Alors, tu veux nous tuer, c'est ça ? Tu es fatiguée de me taper dessus, et tu veux te débarrasser de moi définitivement ou quoi ?" Demanda Ryo, en passant rageusement la deuxième tout en serrant d'une main le volant de sa voiture.  

- "Et mourir avec toi ? Non merci ! Si j'avais voulu te tuer, tu serais tout seul et j'aurais pris ma voiture. D'ailleurs, je te parie que moi, je serais déjà arrivée au chalet !" Répliqua Kaori en croisant les bras sur poitrine.  

- "Tu veux conduire peut-être ?"  

- "Volontiers ! Je m'en sortirais mieux que toi !" lui hurla-t-elle dans les oreilles.  

- "N'importe quoi ! J'aimerais bien voir ça !"  

- "Regarde la route, espèce d'andouille !"  

 

Ryo reporta son regard droit devant lui et redressa de justesse. Après un dérapage plus ou moins contrôlé, il reprit son air fâché :  

- "Parce que tu arrives à faire ça ?"  

- "Bien sûr que oui ! Rappelle-toi, la dernière fois, j'ai plutôt assuré !"  

- "Assuré ! Tu appelles ça assurer ? Tu te fous de moi !" Ryo lâcha le volant pour énumérer sur ses doigts, furieux : "Pare-brise, transmission, pare-choc arrière, portière passager ... Tu appelles ça "avoir assuré" ? Sérieux ?"  

 

Kaori saisit le volant et dirigea la voiture pendant quelques instants :  

- "Mais tu es complètement taré ! Tiens le volant et regarde devant toi, imbécile, et peut-être que tu sauras conduire !!!"  

 

Ryo reposa les mains sur le volant, effleurant les doigts de Kaori au passage et quand il se tourna vers elle, leurs regards se croisèrent alors que leurs mains se touchaient toujours. Il se troubla pendant un quart de seconde et Kaori rougit violemment.  

- "Et merde !" S'écria Ryo en donnant un brusque coup de volant pour prendre le nouveau virage en épingle qui se profilait, ce qui propulsa Kaori contre son torse.  

 

Il effleura la cuisse de sa partenaire en repassant en première.  

- "Raaaaa ! Tu as vu ce que tu me fais faire ! Même en tenant juste le volant, tu provoques des catastrophes !"  

- "Hey ! J'ai rien fait !" S'exclama Kaori en reprenant sa place.  

- "Si, c'est de ta faute !"  

- "N'importe quoi ! Tu délires ! Je suis persuadée que je me débrouillerais mieux que toi !"  

 

Elle croisa les bras et regarda par la vitre de sa portière pendant que Ryo poursuivait, toujours en colère :  

- "Non, c'est non. Définitivement, non ! Kaori, je ne te laisserai plus jamais conduire ma bagnole. Plus jamais ... Ohhh, quand j'y repense ! Tu as de la chance que je t ..."  

 

Ryo suspendit ses mots et Kaori se figea :  

- "Que tu me quoi ?"  

- "Non rien. Laisse tomber."  

 

Ryo avait repris son expression impassible et concentrée. Kaori se tourna vers lui, les yeux plissés, cherchant à percer la carapace de son partenaire :  

- "Non, vas-y, dis-moi ? Heureusement que tu me quoi ?"  

- "Que je te tolère, voilà ! T'es contente ?"  

 

Kaori resta un moment pétrifiée puis se retourna à nouveau vers sa vitre et prononça, acerbe :  

- "Bah, c'est bien, tu l'as dit. Au moins tu as été franc pour une fois."  

 

Elle faillit ajouter quelque chose mais se retint et laissa à nouveau son regard glisser par la vitre de sa portière. Ryo la regarda, mélancolique, ne sachant quoi dire pour rattraper le coup cette fois. Comme à chaque fois ces derniers temps, car ça faisait un moment qu'il était impossible de discuter plus de deux minutes sans se prendre le bec.  

 

Ils s'étaient toujours taquinés, ils s'étaient toujours disputés pour des peccadilles, se traitant de tous les noms d'oiseaux mais, depuis un mois environs, les choses prenaient des proportions inégalées jusqu'à présent. Un désaccord mineur, un petit mot de travers, le moindre geste maladroit de sa part et, boum, elle explosait.  

 

Et que dire quand il se laissait aller à se retourner sur une jolie fille, lorgner ses jambes, ou tenter de draguer un peu ? Dans ces cas-là, deux possibilités : soit elle l'aplatissait, hurlant et fumant de rage, soit elle se murait dans un silence plus effrayant encore et tournait les talons pour aller s'isoler loin de lui.  

 

Ryo sentait bien que quelque chose n'allait pas, que quelque chose n'allait plus. Même dans leur partenariat, cette osmose si parfaite et si inexplicable commençait à s'étioler.  

 

Et il savait exactement pourquoi.  

 

C'était sa faute à lui. Il en était parfaitement conscient. Il avait laissé les choses stagner alors qu'il aurait dû avancer, et quand il avait essayé d'avancer, ça avait été pire encore. A chaque pas en avant, il avait eu l'impression de se prendre les pieds dans le tapis : il avait dit une imbécilité, fait un geste maladroit, quelqu'un les avait interrompus ou ce n'était ni le bon endroit, ni le bon moment, comme à cet instant, alors qu'il tentait de maintenir la Mini dans le droit chemin sur cette route sinueuse et verglacée en plein brouillard ... et pouf, elle avait mal interpréter ces paroles. Enfin, il avait dit de ces conneries aussi ...  

 

Alors, quand elle avait annoncé l'autre jour au Cat's, qu'elle avait envie de fêter Noël avec tous leurs amis, il n'avait rien dit. Enfin, si, il avait maugréé pour la forme mais elle l'avait tellement mal pris qu'il avait fini explosé contre le mur, les pieds en l'air et la tête en bas. Il s'était alors tu, essuyant en silence les reproches de Miki, sous le regard scrutateur de Mick qui n'en avait pas perdu une miette.  

 

Et puis, il avait entendu Kaori dire :  

- "Noël, c'est une fête qu'on passe avec les gens qu'on aime !"  

 

Il n'avait plus écouté la suite, ou alors, seulement d'une oreille, juste assez pour comprendre que Saeko pouvait disposer du chalet familial, chalet qui se situait à la montagne, ce qui signifiait passer Noël sous la neige. Cette idée avait tellement plu à Kaori qu'elle en avait battu des mains, les yeux brillants de joie.  

 

Et en même pas deux minutes, tout fut organisé sans qu'il ait pu dire quoique ce soit. Ce fut en se décollant discrètement du mur qu'il avait eu une idée. Une idée formidable. Enfin presque. Puisque là, pour le moment, il n'y avait vraiment pas de quoi faire le fier.  

 

Il se tourna vers elle :  

- "Oh, c'est bon, arrête de bouder comme ça. J'aime pas Noël, j'aime pas la neige, ça me stresse de conduire quand il y a du verglas et ..."  

- "Pourquoi t'es venu ?" lui demanda-t-elle sèchement sans même le regarder.  

- "Comment ?"  

 

Elle se tourna vers lui et répéta :  

- "Pourquoi t'es venu ? Non, mais c'est vrai ! Je me demande ... si t'aimes pas Noël, si t'aimes pas la neige et que tu ne fais que me tolérer, pourquoi t'es là ?"  

- "Moi aussi, je me pose la question finalement ..." grommela-t-il.  

 

Elle explosa, le foudroyant du regard :  

- "Quoi ? Tu crois que je ne t'ai pas entendu ? Je sais bien que tu serais beaucoup plus heureux avec tes bunnies chéries à picoler et ..."  

 

Ryo donna un coup de frein qui fit déraper un peu la voiture mais elle finit par s'arrêter en plein milieu de la route. Il se tourna vers elle et dit d'un ton sec :  

- "Stop, Kaori. Je sais qu'on a eu une fin d'année un peu stressante mais ça suffit. Ces derniers temps, je ne peux rien dire sans que tu t'énerves et là, maintenant, ça suffit. Tu entends ? Ca suffit !"  

 

Elle détourna les yeux et il reprit d'un voix nettement adoucie :  

- "Je te présente mes excuses, j'ai parlé sans réfléchir quand j'ai dit que je me demandais ce que je fichais ici. C'est faux. Je sais exactement pourquoi je suis là."  

 

Il regarda à nouveau devant lui, soudain redevenu très calme, passa la première et redémarra. Kaori soupira et demanda :  

- "Et pourquoi tu es là ? Sans indiscrétion ? Et ne me sors pas que c'est pour bouffer correctement, parce que c'est moi qui ai fait le dessert et tu as mes pâtisseries en horreur ..."  

- "Pffff ... ça fait bientôt sept ans que je les supporte tes gâteaux, je ne suis plus à un jour près ..."  

- "Ryyyyooooo ! Espèce de ... " S'écria Kaori, à nouveau fâchée.  

- "C'est bon, c'est bon ... J'arrête de te taquiner mais toi, arrête aussi de tout prendre mal. Tu es en train de te transformer en mégère à me râler tout le temps dessus, je ne te reconnais plus. Alors, stop. Je te propose une trêve. Une sorte de trêve de Noël, histoire de passer un bon réveillon ... C'est pour ça qu'on est là, non ?"  

 

Elle resta muette et il répéta :  

- "C'est pour ça qu'on est là, non ? Pour fêter Noël ?"  

- "Oui ..." murmura-t-elle dans un souffle.  

- "Bien ..."  

 

Ils roulèrent encore un peu en silence puis Kaori demanda d'une petite voix :  

- "Ryo ?"  

- "Hummm..."  

- "Pardon pour ta voiture, c'est vrai que j'aurais pu faire un peu plus attention. Mais tu étais en train de tirer sur ceux qui nous poursuivaient et ..."  

- "Pas grave." L'interrompit-il en souriant. "T'avais pas vraiment le choix. Et je vais te dire ... Je préfère que ce soit la voiture plutôt que nous !"  

- "Ryo ?"  

- "Hummm"  

- "Tu as de la chance que c'est la trêve de Noël, parce que la prochaine fois tu dis que je suis une mégère, je t'écrabouille ..."  

 

Il éclata de rire :  

- "Et bah, heureusement que c'est le cessez-le-feu ... Punaise ! Mais il est où ce chalet à la noix ! J'en ai marre de cette route de col qui n'en finit pas ! Si ça continue, je vais devoir mettre les chaines et je n'aime pas entraver les jolies petites roues de ma ..."  

- "Là, regarde !" S'exclama-t-elle. "Une intersection à droite ! Ca doit être là !"  

 

Quelques minutes plus tard, ils déchargeaient la Mini et commençaient à mettre de l'ordre. Il y avait beaucoup à faire : allumer le frigidaire et les radiateurs, retirer les draps qui recouvraient les meubles, faire les lits, dresser la table, sans oublier de monter au grenier pour chercher le sapin artificiel des Nogami car Kaori avait été intransigeante : pas de Noël sans sapin. Sauf que, quand Ryo ouvrit la trappe pour déplier le petit escalier qui menait sous le toit, Kaori murmura, les yeux pleins d'angoisse :  

- "Je ne monte pas là-haut !"  

- "Oh, c'est bon, arrête ! Y'a pas de fantôme ici, allez viens avec moi !"  

- "Non, c'est pas les fantômes, c'est les araignées ..." répondit-elle d'une petite voix faible.  

 

Ryo éclata de rire :  

- "Pffff, N'importe quoi ! Y'a pas d'araignées, il fait trop froid pour qu'il y ait des araignées."  

 

Et il poussa Kaori devant lui la forçant à escalader l'échelle, sans bien sûr manquer d'en profiter pour lorgner de très près la partie la plus charnue et la plus appétissante de son anatomie : ses fesses.  

- "A moins que ce soit sa poitrine ? Bonne question, tiens ... Faudrait que je pense à aller vérifier ..." Songea-t-il. "Pfffff, c'est pas avec cet horrible pull de noël que je vais pouvoir mesurer quoique ce soit ..."  

 

Quand Ryo arriva en haut, il sortit sa lampe torche et balaya la pièce pendant que Kaori se réfugiait derrière lui, posant les mains spontanément contre son dos. Il fit quelques pas et elle le suivit, toujours collée contre lui, les mains agrippées au tissu de sa veste élimée.  

 

Il avisa plusieurs cartons estampillés "Noël" :  

- "Bingo, j'ai trouvé, regarde !"  

- "Ah ? Ah oui ..."  

 

Ryo fit semblant de sursauter :  

- "Ahhhhh !!!"  

 

Kaori hurla de terreur et vint se recroqueviller contre lui, contre son torse cette fois, serrant les pans de sa veste, son visage posé contre son cœur battant. Ryo sourit malicieusement dans le noir :  

- "Mais non, c'est une toute petite de rien du tout ..." Murmura-t-il en suivant une araignée avec sa lampe torche d'une main, passant l'autre autour des épaules de Kaori. "Comment est-ce qu'une femme qui manie la massue comme toi, qui fait fuir de trouille des yakusas entraînés, qui sait utiliser des explosifs et un bazooka peut avoir peur d'une si petite chose ?"  

 

Il sentit avec délice qu'elle se serrait un peu plus contre lui :  

- "Elle est oùùùùùù ?"  

- "Partie se planquer ... Elle a eu peur quand j'ai parlé de bazooka .... Attention ! Bouge pas !"  

 

Elle se pétrifia, toujours pelotonnée contre Ryo qui, souriant toujours dans le noir, fit courir ses doigts libres sur la nuque dénudée de Kaori. Elle se mit à trembler et elle murmura d'une petite voix faible :  

- "Nooooooon ! Elle est … Brrrrr ? Enlève-la ..."  

 

Ryo passa ses doigts dans les petites mèches auburn :  

- "Moi, je la trouve très bien là où elle est ..."  

- "Maiiiiiiis !" Kaori tapa des pieds et puis soudain, passa nerveusement ses mains dans ses cheveux pour se débarrasser de l'importune araignée.  

 

Elle rencontra alors les doigts de Ryo et s'interrompit brusquement, le dévisageant, les yeux écarquillés. La lumière de la lampe torche suffit à Ryo pour voir son regard noir alors qu'elle prononçait d'une voix sourde :  

- "Ohhh, c'est moche, ce que tu viens de faire ! C'est très très moche de se moquer de la peur des autres !"  

 

Elle dégaina une massue énorme et Ryo leva les bras en s'écriant :  

- "Trêve de Noël ! T'as promis !"  

 

Elle stoppa son geste mais ses yeux lui lançaient des éclairs. Ryo poursuivit, amusé :  

- "En plus, va pas tout casser, on n'est pas chez nous, tout de même ..."  

 

Elle baissa son arme en ajoutant, acerbe :  

- "N'empêche que c'est moche !"  

- "Oh ... allez, c'était pour rire !"  

- "Ouais, bah, ça n'a fait rire que toi !"  

- "Tu aurais dû te voir, héhéhéhéhé !"  

- "Bah, la prochaine fois qu'on devra aller quelque part, je t'obligerai à prendre l'avion, tiens !!"  

 

Ryo se sentit devenir blême :  

- "T'oserais pas ?"  

- "Vais m'gêner !"  

- "Pas grave, je trouverai un moyen de faire autrement ..." Dit-il en croisant les bras.  

 

Et, quand Ryo fit ce geste boudeur, le faisceau de la lampe se posa sur une araignée énorme. Il en eut des frissons en découvrant les pattes recroquevillées et poilues et il se déplaça lentement, la lumière toujours rivée sur l'affreuse bête, et se cacha derrière Kaori qui était déjà remise de ses émotions, impatiente d'aller découvrir le contenu des cartons. Elle le regarda de la tête aux pieds :  

- "C'est bon, Ryo, les blagues les plus courtes sont les meilleures ..."  

- "Ta ta ta ta ta ta ta ...."  

- "Oui, oui, c'est ça ... Oh regarde ! Il y a même des guirlandes lumineuses !"  

- "Ta ta ta ta ta ... t'as pas vu ..."  

- "Oh là là ! Comment un homme comme toi qui manie si bien les armes à feu, qui met au tapis des dizaines de yakusas entraînés rien qu'avec ses poings peut avoir peur d'une si petite chose ?"  

- "Regardeuuuuuu !!!!" S'écria-t-il en pointant le monstre du doigt.  

 

Kaori se retourna, avisa l'araignée, dévisagea Ryo, un brin méprisante :  

- "Pffffff .... Non, mais, la honte ! Numéro un du Japon, j'vous jure !"  

 

Elle retira prestement sa chaussure et alla aplatir l'aranéide d'un geste rapide et sûr :  

- "Allez, hop, bouge tes fesses et viens m'aider à tout descendre. C'est bien mignon de jouer à se faire peur mais on a du boulot !"  

 

Ryo resta un moment pétrifié. Seuls ses yeux bougeaient encore et passaient du cadavre aplati de la pauvre bête à Kaori qui avait, comme par enchantement, vaincu sa phobie des araignées.  

- "Qu'est ce que t'as à me regarder comme ça ?" Demanda-t-elle en passant devant lui, portant un carton vers la trappe ouverte.  

- "Comment t'as fait ? T'as plus peur ?"  

 

Elle éclata de rire :  

- "Miracle de Noël ..."  

 

Comme il ne bougeait toujours pas, elle se planta devant lui :  

- "Non mais tu as raison pour une fois. C'est ridicule. Les araignées ne peuvent rien nous faire. Alors que les fantômes, c'est une autre histoire ..."  

 

Il la regarda :  

- "Et c'est pour ça que tu as les mains qui tremblent ?"  

 

Elle serra les poings et lui rendit son regard :  

- "Bah, il faut que je sois à la hauteur de ma réputation. Et si toi, tu flippes, il faut bien qu'un de nous deux assure, non ?"  

- "J'ai pas flippé ..."  

- "Si t'as flippé !" répéta-t-elle en riant.  

 

Il marmonna en lui emboîtant le pas :  

- "Bah, t'as pas été dans la jungle ! Là, tu changerais d'avis sur les araignées ... Et tu ne dirais plus qu'elles ne peuvent rien nous faire ..."  

 

Il descendit le premier et Kaori lui passa les quatre cartons depuis la trappe ouverte. Elle prit le dernier dans ses bras et entama sa descente, tournant le dos à un Ryo hypnotisé par la vue imprenable sur son jean. Et soudain ... le pied de Kaori manqua un barreau de l'échelle et elle ne put se retenir puisqu'elle serrait le carton entre ses mains comme si ce dernier allait pouvoir la retenir dans sa chute.  

 

Ryo leva ses bras devant lui et tenta de la rattraper comme il le put mais se retrouva inexorablement poussé en arrière. Ses fesses rencontrèrent violement le parquet et il laissa échapper un cri de surprise et de douleur. Kaori vint s'écraser sur lui, le carton s'ouvrit et son contenu se répandit sur eux pendant qu'ils roulaient ensemble sur le sol, entraînés par leur chute jusqu'à ce que le mur du couloir les arrête brutalement, Kaori couchée sur le dos et Ryo allongé de tout son long sur elle, immobile.  

- "Ryo ? Ca va ?" Demanda-t-elle, inquiète.  

- "Hummmm ..." répondit-il d'une voix assourdie alors que son visage se retrouvait entre les seins de Kaori. "Finalement, je dois avouer que ça amortit plutôt bien ..."  

 

Kaori devint rouge de gêne et de colère mais ne parvint pas à se dégager : les guirlandes s'étaient enroulées autour d'eux et ils se retrouvaient entourés de paillettes et de fils doré.  

- "Ryo, relève toi !"  

- "Pourquoi ? Je suis bien, là, moi !"  

 

Kaori lui tira les cheveux pour lui faire relever la tête et leurs regards se croisèrent. Elle devint encore plus rouge quand il lui demanda :  

- "Et toi ? Pas de bobo ?"  

- "Ca va. A part que tu es en train de m'écraser ..."  

- "T'écraser ... Tout de suite ! Dis que je suis lourd tant que tu y es !"  

- "Bah ... Quand même ..." Dit-elle en se tortillant pour tenter de se dégager.  

 

Il poursuivit d'une voix douce :  

- "C'est les habits ça, si on était nus, tu ne me ..."  

- "Quoi ?"  

 

Comme par magie, Kaori se détacha de Ryo et se retrouva avec une massue dans les mains et il recula, glissant au sol, implorant la pitié de sa partenaire :  

- "Stop, stop, stop, stop ! Trêve de Noël, trêve de Noël !"  

 

Elle baissa son marteau, contrainte et forcée par sa précédente promesse tout en maugréant :  

- "D'accord. Mais n'en profite pas trop, espèce de dégénéré ! Parce qu'elle a bon dos, la trêve de Noël, hein !"  

 

Quelques dizaines de minutes plus tard, le nettoyeur numéro un du Japon s'était retrouvé à suspendre des boules et des guirlandes à un sapin en plastique tout en maugréant, s'emmêlant dans les fils et les cheveux d'ange dorés :  

- "Non mais quand je dis que j'aime pas Noël, je sais pourquoi j'aime pas Noël ..."  

 

Il entendit éclater de rire derrière lui :  

- "Tu devrais te voir !"  

- "Aide-moi au lieu de te moquer !" S'écria Ryo, empêtré dans une guirlande lumineuse aux ampoules multicolores.  

 

Et puis Kaori se saisit des décorations restantes et, en un tour de main, elle les disposa savamment sur le sapin.  

- "Il ne reste plus que l'étoile ..." Dit-elle, grimpant sur la première chaise qu'elle attrapa.  

 

Après avoir délicatement déposé l'étoile dorée au sommet du sapin, elle mit ses mains sur les hanches et demanda :  

- "Qu'est-ce que tu en penses ?"  

- "Magnifique ..." Répondit Ryo, les yeux rivés sur les fesses de Kaori qui se retrouvaient juste sous son nez.  

- "Attends, ça penche un peu ..."  

- "Non, je trouve pas ..."  

 

Kaori se mit sur la pointe des pieds pour ajuster l'étoile et la chaise bascula. Ryo eut juste le temps d'attraper la jeune femme dans ses bras. Elle se tourna vers lui, surprise de ne pas être tombée, les joues rosies d'émotion. Il réalisa qu'elle était là, tout contre lui, les yeux accrochés aux siens, leurs visages si proches qu'il pouvait sentir son souffle contre sa joue.  

 

Était-ce une impression ou ils étaient en train de se rapprocher imperceptiblement ? Soudain, il ne vit plus que sa bouche, ses lèvres brillantes et qui semblaient si délicates et si douces ... Il se sentit happé, hypnotisé. Peut-être que c'était enfin le moment parfait ? Il retint son souffle, la serrant encore un peu plus contre lui.  

 

Ils sursautèrent tous les deux quand la sonnerie du téléphone retentit. Kaori s'échappa rapidement pour aller décrocher.  

- "Allô ?"  

- "Ahhhh ! Kaoriiiiiii ! Comme je suis content d'entendre ta voix !"  

- "Mick ? Qu'est-ce qu'il se passe ?" Elle regarda sa montre, il était dix-sept heures passées. Vous n'êtes pas encore en route ?"  

 

Ryo s'approcha et appuya sur un bouton :  

- "T'es sur haut-parleur, mec. Fais attention à ce que tu dis ..."  

 

Kaori lui lança un regard en biais :  

- "Pffff, mais que veux tu qu'il dise de travers ?"  

- "Ca tombe bien vous aussi, vous êtes sur haut-parleur !" Entendirent-ils.  

- "Miki ? Alors toi aussi tu es encore au travail ?" Demanda Kaori.  

- "En fait, on a un petit problème ..."  

- "Oh nooooon ..." souffla Kaori.  

- "C'est pas grand chose, ma belle." Reprit Mick. "C'est juste que la météo annonce une violente tempête de neige avec verglas et tout le tintouin pour la soirée. Ils parlent même de tempête du siècle, tu imagines ? Du coup, en prévention, les autoroutes sont fermées. Les infos tournent en boucle là-dessus. Il neige ici et y'a déjà des embouteillages et ... Aïe !"  

- "Oui, enfin bref, pas la peine d'en faire des caisses, non plus !" Le coupa brusquement Miki. "Toujours est-il qu'on ne pourra pas venir ce soir. Désolée."  

- "Oui, je comprends." Murmura Kaori la tête basse.  

- "Sois pas déçue, Kaori, on pourra peut-être monter demain midi."  

- "Mais, tu sais, un mot de ta part et je vole jusqu'à toiiiiiii !!!!" s'écria la voix de Mick. "Je comprends que tu n'aies pas envie de rester seule avec un sale type comme Ryo, surtout en ce jour de No ... Aïeuuuuu ! Miki, arrête de me taper dessus !"  

 

Kaori rit ouvertement :  

- "Ne t'inquiète pas, Mick. Je vis avec lui depuis des années maintenant. Un jour de plus, un jour de moins ..."  

- "Yep. N'empêche, au cas oùùùùù ...."  

- "Et ! Et moi ? On me plaint pas, moi ?" S'écria Ryo. "Parce que moi aussi, je me retrouve coincé avec ELLE !"  

 

La colère de Kaori fit trembler l'air autour d'elle et elle se tourna vers lui :  

- "Encore une remarque de ce genre et je romps le cessez-le-feu, je te préviens !"  

- "Un cessez-le-feu ?" demanda Miki.  

- "Oui." Glissa Ryo. "Le trêve de Noël, quoi ..."  

- "La trêve de Noël ..." Souffla Miki en riant. "Tu m'en diras tant ... Au fait Kaori, Saeko m'a dit de te dire de vous servir dans le garde-manger si besoin. Y'a pas des merveilles mais bon, comme tu as juste le dessert, ça sera peut-être pas suffisant. On ne sait pas ... quand ils vont ... ouvrir les routes ..."  

 

Ils entendirent des chuchotement embarrassés entre Miki et Mick puis Ryo s'exclama en saisissant le combiné et en désenclenchant le haut-parleur :  

- "Bon, c'est pas tout ça, les gars, mais y'a encore des trucs à faire !Allez, Joyeeeeeux Nooooooëëël !!!"  

 

Et il raccrocha.  

 

Kaori se tourna vers lui, éberluée :  

- "M'enfin ... Ryo ? Pourquoi t'as raccroché ? Pourquoi t'as dit qu'on avait encore des choses à faire ? Y'a plus rien à faire puisqu'ils viennent pas !"  

- "C'est queeeeee ... Bah si, il faut bien s'occuper du repas !"  

 

Kaori le regarda, fâchée :  

- "Et ça t'est pas venu à l'idée que j'avais peut-être envie de parler encore un peu avec mes amis ! C'est Noël ! Et normalement, on passe Noël avec les gens qu'on aime et ..."  

 

Elle serra les poings et prit une grande inspiration pour se calmer. Ryo fit un pas vers elle et posa une main maladroite sur son épaule :  

- "Ecoute, de toutes façons, on est coincés ici puisque les routes sont fermées. Donc ... Si déjà on s'est enquiquinés à monter jusqu'ici sur cette route de tarés, qu'on s'est cassé la figure pour chercher ce maudit sapin, que tu as fait le dessert, on va quand même fêter Noël. Que les autres soient là ou pas. On est venus ici pour ça, non ?"  

 

La jeune femme resta muette et Ryo poursuivit :  

- "Je sais que tu es déçue de passer cette fête juste avec moi, mais, voilà ... on peut peut-être ..."  

 

Kaori le regarda, éberluée. Ryo poursuivit mais retira sa main de son épaule et désigna la porte de la cave :  

- "Tu sais quoi ? Tout à l'heure, j'ai repéré quelques bouteilles de champagne dans la réserve de Monsieur le Préfet. Je pense qu'il ne remarquera pas s'il lui en manque une ou deux. Et, avec quelques bûches, on peut faire un feu dans la cheminée ... Ca fera un peu plus Noël, comme ça." Il rit. "On peut même accrocher nos chaussettes à la cheminée si tu veux !"  

- "Tu ferais ça ?" Demanda Kaori d'une petite voix émue.  

- "Pourquoi pas ? Vu qu'on déjà là ..." Répliqua Ryo en relevant le col de sa veste, laissant Kaori, interdite et pétrifiée, en plein milieu du salon : "Bon, j'ai besoin d'en griller une, moi. J'en profiterai pour ramener du bois."  

 

Il revint dans le chalet, trois cigarettes fumées d'affilées et quelque dizaines de minutes plus tard. Curieusement, il se sentait à la fois impatient et nerveux de passer cette soirée de fête en tête à tête. Pourtant, ce n'était pas le premier Noël qu'ils passaient ensemble ...  

 

Mais peut-être parce que cette fois-ci, ils étaient coupés du monde extérieur. Pour une fois, ils étaient totalement libres. Libres et inaccessibles. Libres et invisibles. Libres et protégés par cette tempête de neige. Un petit miracle de Noël ... Enfin, un miracle ... Une fois il avait entendu Le Professeur sortir un proverbe qu'il avait trouvé idiot à l'époque, un truc du genre :  

- "Aide-toi et le ciel t'aidera ... Finalement, il avait peut-être raison, le Vieux ..."  

 

Ryo leva le visage vers le ciel et vit les étoiles qui scintillaient, bien plus fort, bien plus brillantes et bien plus belles que depuis le toit de leur immeuble :  

- "Tempête du siècle, tempête du siècle ... Qu'est-ce qu'il peut raconter comme conneries l'Américain."  

 

En entrant dans la pièce, les bras chargés de bois, il la trouva en train de fouiller dans les placards :  

- "Alors, qu'est ce que tu as déniché ?"  

- "Pfffff, soupe miso déshydratée, nouilles de riz, ramens lyophilisés, cœurs de bambous en conserve et cinq pots de yumyum ... Ah ... Et encore de la soupe lyophilisée ..."  

- "Ouais, bah, laisse tomber ! Tu sais quoi ? On va se gaver de dessert et de champagne."  

 

Il alluma un feu pendant que Kaori ramenait quatre bouteilles de la cave :  

- "J'y suis allée puisque tu flippes devant les petites bêtes poilues ..."  

- "Je flippe pas, je te dis ! C'est les grosses bêtes poilues que j'aime pas ..."  

 

Ils avaient entamé la première bouteille de Champagne confortablement installés sur le canapé, devant la cheminée puis Ryo avait cherché la bûche au praliné, vanille et meringue et en avait goinfré au moins cinq parts sous le regard amusé de Kaori. Et puis, il laissèrent le silence s'installer entre eux, sirotant tranquillement leur verre de vin, jusqu'à ce que Ryo se lève en s'étirant :  

- "Pfffff ... N'empêche, pas de télé, c'est quand même nul !"  

- "Ca évite de s'abrutir devant des idioties. Je suppose que c'est pour favoriser le temps passé en famille."  

- "Ouais, peut-être. Mais ... Je m'ennuiiiiie !" Ronchonna-t-il en inspectant les étagères de la bibliothèque : "Pis alors que des romans d'intellos, "La philosophie des samouraïs", "Le temps des mythes fondateurs" ..."  

- "Tu t'attendais à quoi, Ryo ?" souffla Kaori en terminant son verre. "On est chez Monsieur le Préfet Nogami, quand même ! Y'a pas de Play Boy coincés dans les ..."  

- "Et ... mais, siiii ! Y'a un truc planqué là-derrière ..." S'exclama Ryo, plein d'espoir pour se déconfire presque aussitôt : "Petit Manuel de Psychologie Inversée ou l'art de convaincre en douceur." Ohhhh mais ... Tu crois que ... Oh la vilaine Saeko ! Tu crois que c'est ça qu'elle utilise ?"  

- "C'est maintenant que tu t'en rends compte ..." Répliqua Kaori en remplissant à nouveau sa coupe. "Pis, elle l'a certainement prêté à Reïka et à Yuka et à ... "  

- "Oh, non ... et aux deux jumelles qui suivent ... Je suis mort. Je sens que je vais bosser gratos jusqu'à la fin de ma vie !"  

 

Sa partenaire éclata de rire et lui tira la langue :  

- "Mais non, idiot, ça c'est parce que tu utilises ton mokkori pour réfléchir. Pas besoin de lire un bouquin pour te faire faire n'importe quoi ..."  

 

Kaori soupira, se leva et inspecta la bibliothèque à son tour :  

- "Y'a un scrabble, ça te dit ?"  

- "Pfffff, de nouveau un jeu de ... Oh ! Attend ! J'ai une idée pour rendre le truc un peu plus intéressant !"  

- "Qu'est-ce que tu as encore trouvé comme truc tordu ?" maugréa Kaori en s'asseyant en tailleur devant la cheminée pour sortir le plateau de jeu.  

 

Ryo prit un air très sérieux :  

- "On se fait un strip-scrabble ... Non, non, non, attends ! Reste assise ! Celui qui perd la manche, retire un vêtement. Et celui qui perd la partie reçoit un gage !"  

- "Non mais ça va pas la tête ! Je joue pas à ton strip-machin, là ..."  

- "Tu te défiles, Mademoiselle Makimura ? Miss City Hunter ne relève pas le défi ?" Il se pencha vers elle, le regard pétillant: "Tu as peur de perdre face à moi et mon grand vocabulaire ?"  

- "Pffff ! Laisse-moi rigoler ! Je suis sûre que c'est toi qui vas te retrouver à poil avant moi ! Je suis forte à ce jeu, je vais te dégommer !"  

 

Ryo éclata de rire en s'asseyant en face d'elle :  

- "Je préfère ça ! Alors, on va corser encore un peu le tout, si tu veux bien. Ou alors, t'es pas cap' ?"  

- "Cap' de quoi ?" Répliqua Kaori en terminant son verre de vin.  

- "On va ajouter une difficulté, puisque tu es si sûre de toi ..."  

- "Vas-y, je vais t'aplatir quand même." Dit-elle en remplissant leurs verres.  

 

Ryo tendit sa main, attendant que sa partenaire scelle leur accord en disant :  

- "Que des mots en rapport avec l'amour, le sexe ou le mokkori."  

 

Elle ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Ryo poursuivit :  

- "Alors, Miss-La-Gagne, tu te dégonfles ?"  

 

Elle se regarda encore quelques secondes la main tendue de son partenaire, qu'elle finit par serrer après avoir vider son vin d'une traite.  

 

Quelques verres plus tard, Ryo entendit avec jubilation Kaori s'écrier :  

- "Franchement ! Ryo ! Tu n'aurais pas pu commencer autrement ?"  

- "Mais quoi !!! Ca ne fait que huit points, je te l'accorde, mais c'est joli : "Jouir", tu ne trouves pas? Plus sympa qu'"Acagner". Ca veut dire quoi d'ailleurs ?"  

- "Se blottir contre ... C'est pas du sexe, c'est de l'amour, tu peux pas connaître !" Dit-elle en terminant son verre.  

- "Pfff ... encore un truc de gonzesse !"  

- "Oui, certes... mais moi, j'ai vingt-trois points ! T-shirt, Ryo !"  

 

Ryo s'exécuta et, torse nu, il continua ses taquineries, alors que Kaori glissait un regard en biais vers son partenaire :  

- "Dis donc, mademoiselle Makimura, on n'essaierait pas de jouer aux voyeuses ?"  

 

Gênée, elle rouspéta et se leva :  

- "Arrête de dire des bêtises ! Joue ! Moi, je vais chercher une autre bouteille."  

- "Kaori, tu devrais y aller doucement, c'est la troisième quand même ..."  

 

Elle se retourna pour lui tirer la langue. Dix minutes plus tard, Kaori avait été délestée de son pull et de son jean. Les chaussettes avaient été accrochées à la cheminée comme Ryo l'avait suggéré, ce qui avait réduit le champ de manœuvre.  

 

Leurs verres étaient à nouveau pleins, une douce chaleur les enveloppait et Ryo profitait de la jolie vue sur les jambes de Kaori du coin de l'œil. La lumière dansante des flammes leur donnaient une couleur et une texture hypnotisante. Il sursauta quand elle prononça :  

- "Bon, tu vas le pondre ton truc ?"  

 

Il perçut un nouveau soupir quand il posa ses lettres ::  

- "Enfin ! T'as pas autre chose qu'"Orgasme"?  

- "Pourquoi ? C'est dans le dico ! T'aimes pas ? Tu veux la définition ? Ou tu préfères que je te montre peut être ?" Comptant les points, il rajouta: "Gagné ! Alors ... ça sera le débardeur pour toi."  

 

Le regardant droit dans les yeux, elle prit son temps pour enlever le bout de tissu et lui le balança au visage :  

- "Content ??"  

- "Assez oui !!"  

 

Continuant sans se soucier de sa tenue légère, elle plaça ses lettres, consciente qu'il la taquinerait. Il manqua de s'étrangler en lisant le mot.  

- "Hummm ... "Jaculatoire" ? Sérieux ?" Il éclata de rire. "On se lâche enfin mademoiselle Makimura !"  

- "N'importe quoi ! Ca se dit aussi d'un jaillissement d'eau, Monsieur Saeba, pas que d'un ... enfin bref, quoi ! Mais, ça m'étonne pas que tu ne saches pas, avec ton esprit mal tourné ..."  

- "Tout aussi mal tourné que le tien. Sans ça, ton jaillissement d'eau serait hors jeu, petite maligne dévergondée ! Que des mots en rapport avec le sexe, l'amour et le mokkori... Donc ... j'ai raison, tu te lâches !" Ajouta-t-il en riant.  

- "Ohhhh, allez, joue, gros malin dépravé !"  

 

Posant un simple E devant ce mot, il la regarda, triomphant:  

- "Encore gagné !! Alors ... voyons voir ? Que te reste-t-il ? Soutien-gorge !"  

 

Atterrée, elle le regarda jubiler :  

- Héhéhéhé ! Tu te dégonfles ?"  

- "C'est bon ... Je vais le faire ! Mais ferme les yeux s'il-te-plait !"  

 

Il obtempéra et tendit ses doigts devant lui :  

- "Donne-moi ma récompense ...Ohhhh, il sera encore tout chaud ! Ca, c'est vraiment Noël !"  

 

Prenant sur elle, elle plaça ses mains dans son dos, dégrafa le bout de tissu qu'elle lui jeta dans les mains. Ryo rouvrit les yeux et s'écria :  

- "Heyyyyyyy tricheuse ! Ca compte pas la bretelle !!!!  

- "Si ! Ca compte ! Pis de toutes façons, on n'a pas encore fini ... il reste un tour. C'est toi qui auras le gage."  

 

Il jubila encore plus quand il posa ces trois dernières lettres : avec le E de ACAGNER, il forma le mot NOEL. Kaori le regarda, avala encore une gorgée de vin, triomphante :  

- "On a dit en rapport avec le sexe, le mokkori et l'amour, Ryo, t'as perdu !"  

- "Pas du tout ! Définition de Noël selon Mademoiselle Makimura : une fête qu'on passe avec les gens qu'on aime" ... Donc ... J'ai gagné !" Il fit rapidement les calculs : "Et JE gagne la partie ! Le gage est pour toi !"  

- "Pfffff ..." Soupira Kaori. "C'est quoi ? Corvée de ménage ? Je dois démonter le sapin toute seule et le ranger au grenier ? Chercher le bois ?"  

- "Je veux un baiser." Répliqua Ryo très sérieusement.  

- "Quoi !"  

- "Un baiser. Tu sais ce que c'est quand même ?"  

- "Ah ah ah ah, très drôle ! Non, allez, sérieusement, c'est quoi ton gage ? Plus de massue pendant une semaine ?" Répliqua-t-elle en prenant un grosse bouchée de bûche, plus pour se donner une contenance que par véritable envie.  

- "Ah ! Ca serait une bonne idée mais, non. Je veux un baiser. Un vrai." Dit-il en tapotant son index sur sa bouche. "Et pas un bisou de fillette sur la joue comme si j'étais ton frère ou ton colloc sympa ou un collègue de travail gentil. Un vrai baiser."  

- "Arrête Ryo, c'est pas drôle." coupa-t-elle sèchement.  

- "Mais ce n'est pas une blague. Je ne t'ai jamais rien demandé pour Noël, ni pour mon anniversaire. Alors, j'ai bien droit à un baiser."  

 

Elle le dévisageait, effarée, sondant ses yeux à la recherche d'une lueur de moquerie mais elle n'en trouva pas. Il était sérieux. Elle déglutit, ne sachant trop quoi faire.  

- "Ryo ... Je ..."  

- "Embrasse-moi."  

 

Elle se sentit rougir, les joues tellement chaudes que le feu dans la cheminée lui parut presque frais :  

- "Ryo ... je ne suis pas une de tes bunnies qui donne des baisers à tous les types qui viennent picoler."  

- "Je sais. Embrasse-moi."  

- "Je ne suis pas une cliente qui va tourner les talons et s'en aller juste après pour reprendre le cours de sa vie."  

- "Je sais. Embrasse-moi."  

- "Je ne suis pas Seako qui te renvoie au petit matin et qui arrive à faire comme si de rien n'était."  

 

Ryo tiqua sur cette dernière phrase mais répéta à nouveau :  

- "Je sais. Embrasse-moi."  

 

Elle restait pétrifiée et Ryo soupira :  

- "Je sais tout ça. Je sais qui tu es et qui nous sommes. Embrasse-moi."  

 

Elle déglutit, tendit la main vers la bouteille de champagne et but directement à la bouteille. Ryo était tellement abasourdi qu'il ne fit rien pour l'arrêter avant que la bouteille ne soit vide. Elle s'essuya la bouche dans sa main, eut un petit hoquet et le regarda dans les yeux alors qu'il murmurait, un peu amusé par sa réaction :  

- "Je suis si repoussant que ça pour toi ?"  

- "Mais non, qu'est-ce que ..." Elle baissa le nez, les joues de plus en plus rouges.  

- "Bon, j'attends." Dit-il en fermant les yeux.  

 

Assis en tailleur sur la couverture devant la cheminée, il croisa les bras sur son torse nu et resta immobile, espérant sa récompense. Kaori soupira, hésita, s'avança à quatre pattes, hésita à nouveau, puis soupira encore.  

- "Allez, un peu de courage, dégonflée !" murmura Ryo, les yeux toujours fermés.  

- "Oh, ça va, j'arrive ! Monsieur le pressé ..."  

- "Allez ... hop, on se motive !"  

- "Ca va, ça va, tu peux bien attendre un peu, non ?"  

- "Un peu oui. Mais pas plus."  

 

Elle s'avança encore et se mit lentement à genoux devant lui. Elle tendit la main pour effleurer sa joue et les quelques mèches de cheveux qui lui tombaient sur le front. Elle caressa le bord de sa mâchoire, juste en dessous de son oreille pour en suivre la ligne jusqu'à son menton.  

 

Elle avait l'impression que son cœur allait exploser, que son corps s'était liquéfié. Ses doigts tremblants étaient soudain devenus froids sur le coup de l'émotion et elle avait du mal à respirer normalement. Combien de fois avait-elle rêvé cet instant ?  

 

Ryo tressaillit légèrement quand il sentit enfin ses lèvres toucher les siennes. Un premier contact léger, chaud et doux qui provoqua des frissons dans tout son corps. Il sentit avec un plaisir immense la bouche de Kaori venir s'appuyer un peu plus contre la sienne, embrassant d'abord sa lèvre supérieure puis sa lèvre inférieure. Le temps avait suspendu son vol et Ryo n'entendait plus que les battement de son propre cœur dans ses oreilles, tellement puissant qu'il en était presque assourdissant.  

 

Il lui rendit son baiser, cherchant encore plus le contact avec ses lèvres si douces. Il faillit sursauter quand il sentit la langue de Kaori chercher à franchir la barrière de ses lèvres et il céda immédiatement, se délectant de ce contact si intime, si doux. Frais, léger et évanescent comme le champagne qu'elle venait de boire.  

 

Il inclina légèrement la tête pour la laisser continuer à jouer à l'intérieur de sa bouche. Il sentit le souffle de Kaori glisser le long de sa joue, un souffle qui sentait les noisettes, la vanille et les amandes, un souffle sucré qui attisa sa gourmandise. Il ne put résister à lui mordiller doucement les lèvres et elle s'écarta de lui, surprise, les yeux brillants, les joues roses et la bouche humide.  

 

Il se pencha alors vers elle, passa les deux mains de part et d'autre de son visage, sentant la chaleur de ses joues et l'embrassa à son tour. De manière de plus en plus appuyée, jouant avec ses lèvres, sa langue. Il s'écarta à nouveau d'elle pour la regarder dans les yeux et replongea vers son visage pour plaquer ses lèvres sur les siennes, l'embrassant de plus en plus fort, de plus en plus passionnément, de plus en plus avidement, le souffle court.  

 

Il n'arriva plus à retenir ses mains et il caressa délicatement son dos, remontant depuis le bas de sa cambrure, jusqu'à sa nuque en suivant sa colonne vertébrale. L'agrafe du soutien-gorge sauta rapidement, libérant ainsi le passage à ses doigts impatients, enfiévrés et nerveux.  

 

Puis, il s'écarta à nouveau d'elle et, gardant les yeux rivés aux siens, il fit glisser délicatement la bretelle restante. Le sous-vêtement tomba doucement sur ses genoux, révélant ses trésors. Elle rougit de plus belle mais continua à soutenir son regard, cherchant, il le savait pertinemment, à décrypter ses émotions, attendant une remarque acerbe ou une réaction négative.  

 

Il tendit lentement sa main vers ses seins maintes fois convoités, en dessina légèrement les contours, découvrant la douceur de cette peau nacrée préservée si secrètement derrière les dentelles et les cotons de ses sous-vêtements qu'il connaissait par cœur. Elle retint son souffle et ferma les yeux, se délectant de cette caresse, savourant les frissons délicats qui naissaient sous les doigts de Ryo pour aller mourir dans le creux de son dos.  

 

Puis, soudain, elle passa les bras autour de son cou, se positionna à califourchon sur les jambes de Ryo et l'embrassa de nouveau fiévreusement, collant sa poitrine contre son torse. Il sentit la chaleur de sa peau contre lui, son cœur battant contre le sien, puis les doigts graciles et légers de Kaori qui venaient se perdre dans ses cheveux. Il caressa encore son dos et descendit lentement vers ses fesses, simplement couverte d'une culotte en coton, blanche, sage avec son petit nœud rose sur le devant.  

 

Il sourit quand il entendit une protestation faussement outrée de la jeune femme alors qu'elle sursautait à ce contact. Il la serra encore plus contre lui, la main empaumant une de ses fesses, l'autre passée autour de son dos, l'embrassant encore et encore. Quand il relâcha un peu son étreinte, ce fut pour aller déguster la texture de son cou, la faisant discrètement soupirer de plaisir. Encouragé par cette mélodie de doux gémissements, il entreprit de caresser à nouveau sa poitrine, jouant avec la pointe d'un de ses seins, souriant à chaque nouveau soupir de Kaori alors qu'il continuait d'embrasser et de mordiller délicatement son cou.  

 

Et puis soudain, elle eut un hoquet qui la fit violemment sursauter. Il rit mais continua, refusant de se laisser distraire par une malheureuse quantité d'air expulsée par son diaphragme rebelle.  

- "Hip !"  

 

Cette fois, Ryo s'éloigna d'elle et la regarda attentivement.  

- "Hip !"  

 

Les joues rouges, les yeux vitreux, les bras ballants ...  

- "Et merde !" souffla-t-il.  

- "Quoi ? Hip ! Y'a un truc qui ... Hip ... un truc qui va pas ?"  

- "T'es bourrée."  

- "Meuuu naaaaan ! Hip ! Suis pas ivre ! Suis heureuse !" Dit-elle en passant à nouveau ses bras autour du cou de Ryo et s'avançant, la bouche en cœur pour l'embrasser.  

 

Il se défit de ses bras :  

- "T'es bourrée, Kaori. Je t'avais dit d'y aller doucement et toi, tu te termines une bouteille cul-sec ..."  

- "Ahhh, ça ? Ca, ... Hip ! Ca, c'était pour avoir le courage de t'embrasser... mais je regrette pas ... Hip ! Ah, ça non !" Ajouta-t-elle très sérieusement.  

- "Kaori ..." Murmura Ryo, soudain inquiet de la tournure qu'avaient pris les événements.  

 

Elle revint à la charge, passant une main sous son oreille :  

- "C'est trop bien, le truc que tu fais là ... Hip ! Là, dans le cou ... tu veux pas continuer ?" Elle rit, s'accrochant à nouveau à Ryo. "Oh ... j'ai hâte que tu fasses pareil par là ..."  

- "Stop, stop, stop, stop !!!!" S'écria Ryo en se défaisant des bras de la jeune femme. "T'es bourrée, Kaori et je continuerai rien du tout !"  

 

Il la souleva dans ses bras comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume et elle éclata à nouveau de rire :  

- "Houhouuuuuu ! Décollaaaaage ! Hip ! Tu m'envoies au septième ciel ?"  

 

Il la déposa sur le canapé :  

- "Dans les bras de morphée, oui ! Allez, repos !"  

 

Elle se tourna vers lui et, très fière, elle désigna l'entre-jambe de Ryo :  

- "Mens pas, t'en as ... Hip ... T'en as envie autant que moi."  

- "Bien sûr que j'en ai envie ! Mais je ne veux pas que tu aies oublié demain au réveil."  

 

Elle le regarda, soudain redevenue calme et posée.  

- "Qu .. Quoi ? Hip ... Comment ça ?"  

- "Je veux que tu t'en souviennes demain. Ce qui n'arrivera pas puisque tu es bourrée. Donc, dodo."  

 

Il la força à s'allonger et elle bailla immédiatement. Il attrapa la couverture et la posa sur ses épaules.  

- "OK ... Hip ... je veux bien dormir mais je veux pas rester toute seule. Tu viens aussi. Hip ... Et non, non, non, remets pas ton t-shirt ... Hip ... Juste comme ça ..." Ajouta-t-elle d'une petite voix fatiguée.  

 

Il sourit doucement et vint s'allonger dans son dos, passant une main sous sa nuque et l'autre sur le ventre de la jeune femme et sentant avec délice la chaleur douce de sa peau contre son torse. Il plongea son nez à la base de la nuque de Kaori, laissant ses cheveux courts lui chatouiller un peu le nez, respirant son odeur de pain chaud et d’herbe coupée, à peine couverte par celle de son shampoing.  

- "Pfffff ... Pourquoi il a fallut que tu picoles comme ça, hein ?"  

- "Hummm ... J'avais la trouille. J'ai encore la trouille d'ailleurs ..." Murmura-t-elle en faisant de gros efforts pour articuler correctement, les yeux déjà fermés.  

- "De quoi t'as peur ? A part des fantômes et des araignées ?"  

- "De m'être brûlée les ailes ..."  

 

Il resta un moment silencieux.  

- "Mais non. Qu'est-ce que tu vas chercher ? J'ai pas fait tout ça pour rien. Allez. Dors, Sugar Boy !" Dit-il en l'embrassant tendrement sur l'épaule avant d'ajuster la couverture sur eux deux.  

- "Ryo ?" Demanda-t-elle d'une petite voix endormie.  

- "Oui."  

- "Joyeux Noël au fait."  

- "Joyeux Noël."  

 

Il se réveilla quelques heures plus tard avec des sensations contradictoires.  

 

D'un côté il se sentait bien. Léger, reposé et serein. Il avait bien dormi. Cette nuit, pas un cauchemar, pas un rêve, pas un bruit n'était venu le tirer de son sommeil. Pas une seule fois, il n’avait sursauté ni cherché son arme sous son oreiller, guettant le moindre frôlement suspect, les sens en alerte. Non, pas une seule fois.  

 

Mais d'un autre côté, non seulement la lumière qui filtrait par les rideaux lui faisait un peu mal à la tête, mais aussi il sentait un grand vide. Un froid entre ses bras alors qu'il avait eu tellement chaud, qu'il s'était senti tellement bien. Une absence.  

- "Et merde." Songea-t-il à moitié endormi. "Elle est restée à peine quelques heures et, quand elle part, elle me manque déjà. Je suis dans la merde."  

 

Il se redressa, se frottant l'arrière du crâne et la chercha des yeux. Elle était debout devant la fenêtre et regardait dehors, une tasse de café fumant à la main. A la grande déception de Ryo, elle avait remis son jean et son pull atroce, vert, rouge et or avec un renne à l'air débile et des cadeaux à rubans dans le dos.  

 

Il se leva et se dirigea vers elle, pensant qu'elle allait réagir mais elle restait toujours parfaitement immobile, les yeux perdus dans le vague, sa tasse toujours à la main. Il remarqua qu'elle avait pris une douche, ses cheveux étaient encore humides et l'odeur de son shampoing avait couvert celle de sa peau.  

 

Il se positionna dans son dos, espérant la faire sursauter mais elle ne bougea toujours pas un cil. Il porta son regard par la fenêtre, tentant de déterminer ce qui pouvait tellement attirer son attention mais à part la neige et le ciel bleu, il ne vit rien de particulier. Il la regarda à nouveau, interloqué.  

 

Puis il sourit et reprit son petit manège : il regarda ostensiblement dehors puis à nouveau Kaori, puis dehors, puis elle, puis dehors, puis elle ...  

- "Oh, ça va, t'as pas bientôt fini !" Ronchonna-t-elle.  

- "Oups ... Mademoiselle est de mauvais poil parce qu'elle a mal au cheveux ?"  

 

Kaori ne se troubla pas et demanda, les yeux toujours accrochés sur quelque chose au loin :  

- "Non, je me demande où est passée leur fameuse tempête du siècle, là ... Franchement. C'est quand on est montés que c'était le pire. Du coup, je me demande quand les autres viendront."  

- "Ah .. Heu ... Oui. C'est une bonne question. En fait ... Je sais pas pourquoi il a sorti cette histoire de tempête, l'Américain."  

- " Parce que c'était aux infos. C'est ce qu'il a dit, en tous cas."  

- "Bah, normalement, il était sensé dire que Kazue avait beaucoup de travail et que le café de Miki était plein à craquer, ça aurait été plus vraisemblable mais faut toujours qu'il n'en fasse qu'à sa ..."  

 

Elle se tourna brusquement vers lui cette fois et le regarda droit dans les yeux :  

- "Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu ... Tu as exprès gâché notre réveillon ?"  

- "Gâché, gâché, moi je le trouve pas raté du tout, ce réveillon de Noël ... Je dirais même que c'était le meilleur que j'ai passé depuis bien longtemps !"  

- "Mais ..."  

 

Il l'interrompit, serrant un bras autour de sa taille et se plaquant dans son dos, la tournant à nouveau vers la fenêtre ensoleillée. Il prit la tasse des mains de Kaori et la posa précautionneusement sur le rebord de la fenêtre :  

- "Ah oui, alors, pour le repas, c'est vrai que j'ai un peu merdé mais tu m'aurais atomisé si j'avais pris quelque chose. Tu aurais encore mal compris et cru que je ne voulais pas manger ta cuisine ou je ne sais pas quoi."  

- "Mais ..."  

- "Et oui, je t'ai prise au mot quand tu as dit que Noel se fêtait avec les gens qu'on aime."  

- "Mais ... ça veut dire que tu n'aimes pas tes amis ?"  

- "Si. Mais pas pareil."  

 

Elle resta silencieuse un instant et murmura :  

- "Alors tu n'as pas oublié ?"  

- "Notre petite partie de scrabble ?" répondit Ryo en souriant.  

- "Oui ..." murmura-t-elle en rougissant.  

- "Oh que non ! Et toi ?"  

 

Elle toussa pour s'éclaircir la gorge :  

- "Non plus."  

- "Tu te rappelles de tout ?"  

- "Je crois ..."  

- "Le gage aussi ?"  

 

Elle baissa la tête et Ryo sentit presque de nouveau la chaleur de ses joues.  

- "Oui. D'ailleurs, je suis désolée ..."  

- "Ah non, non ... Tu n'as pas à être désolée. Pas pour ça, en tous cas, Kaori Makimura ..." Répliqua-t-il, légèrement moqueur.  

 

Elle sursauta et répliqua, piquée au vif :  

- "Ah ... et à cause de quoi, je devrais être désolée, Ryo Saeba ?"  

- "Parce que tu as emballé mon cadeau." Répliqua-t-il d'un ton boudeur.  

- "Quoi ? Quel cadeau ?"  

- "Mon cadeau de Noël ... tu as remis l'emballage autour. Et j'aime pas du-tout-du-tout le papier cadeau."  

 

Il passa alors délicatement les mains sous le pull de Kaori, cherchant sous le débardeur, le velouté de son ventre. Il embrassa délicatement son cou en murmurant :  

- "Parait que tu aimes quand je fais ça."  

- "Je ..."  

- "Tais-toi ... Laisse moi déballer mon cadeau."  

 

D'un geste rapide et précis, il défit l'attache du soutien gorge tout en mordillant Kaori sous son oreille. Il glissa une main sur son sein tout en la plaquant encore plus fort contre lui. Il sourit de satisfaction quand elle rejeta sa tête en arrière, la laissant reposer contre son épaule, ses mains en appui contre ses cuisses à lui, dégageant ainsi son cou en soupirant de plaisir. Il profita un instant du spectacle puis la retourna doucement en la tenant par les épaules pour la prendre dans ses bras. Il la regarda dans les yeux, posa son front contre le sien et dit simplement :  

- "Embrasse-moi."  

 

Fin 

 


Capitolo: 1


 

 

 

 

 

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