Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 1 capitolo

Pubblicato: 22-10-21

Ultimo aggiornamento: 22-10-21

 

Commenti: 2 reviews

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HumourSongfic

 

Riassunto: Un défi, une course à la poursuite de souvenirs, une amitié pour vivre à toute allure ...

 

Disclaimer: Les personnages de "Tonnerre et Foudre" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hôjô.

 

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   Fanfiction :: Tonnerre et Foudre

 

Capitolo 1 :: Tonnerre et Foudre

Pubblicato: 22-10-21 - Ultimo aggiornamento: 22-10-21

Commenti: Bonjour à toutes et tous !

Cette song-fic a été inspirée par la chanson du moment de mon fiston : Thunderstruck d'ACDC. Au bout de 4 écoutes par jour (trajets pour l'école), des images ont commencé à germer dans mon esprit ... et quand mon esprit divague, il se pose souvent sur CH ! Et voilà le résultat !
Ce qui m'a inspirée, ce n'est pas tant les paroles (que j'ai quand même tenté de respecter) mais surtout le rythme. Bon, vous me direz, ACDC est pas vraiment connu pour avoir écrit des chansons à forte portée philosophique ! Exact mais alors, la musique ... surtout leurs intros ... Raaaa, j'adooore !

Vous l'aurez compris, il est temps de vous installer confortablement et de mettre le volume à fond : https://www.youtube.com/watch?v=v2AC41dglnM

Enjoy and ... have fuuuuun !!!!

Et Merci à Cristina qui a une fois de plus joué le rôle de bêta et qui m'a suivie dans ce petit délire !

 


Capitolo: 1


 

Tonnerre et foudre  

 

Ce matin-là, les habitants du quartier de Shinjuku assistèrent à un drôle de spectacle entre les deux énergumènes des bâtiments 763 et 735 du district 21 du quartier de Shinjuku.  

 

Le premier, le Japonais, dragueur invétéré aux amitiés peu recommandables qui se faisait régulièrement aplatir par sa compagne -ou sa colocataire, aucun voisin n'était d'accord sur la nature exacte de leur relation- le Japonais, donc, avait sorti sa moto du garage, la faisant vrombrir avec délectation, pour aller se stationner juste devant l'entrée de l'autre, l'Américain, aux amitiés tout aussi peu recommandables et qui se faisait aplatir également de temps à autres par sa femme -pour lui, on était un peu plus sûr-...  

 

Et depuis que le moteur de la moto avait été coupé d'un geste contrarié par le Blondinet et que la moto rutilante reposait sur sa béquille, les deux hommes se livraient à une discussion qui paraissait sans fin :  

- "Allez, Mec, c'est le meilleur moyen de récupérer ce Trésor fabuleux."  

- "Trésor ?" demanda Mick en souriant, moqueur. "Tu lui as donné un surnom ? Comme c'est mignon."  

- "Oh, ça va, toi !" Répliqua vivement Ryo en levant les yeux au ciel. "Comme si t'avais jamais fait ce genre de choses !"  

 

Mick rit ouvertement :  

- "M'enfin, c'est pas un peu exagéré tout ça ?"  

 

Ryo le dévisagea, sans comprendre :  

- "Non. C'est pas exagéré ! Allez, s'il-te-plait, Bro' ! Je suis sûr que ça te plaira de reprendre un peu du service !"  

 

Mick pinça les lèvres et dévisagea son ami, d'un air plus que dubitatif :  

- "Puisque je te dis que c'est le meilleur moyen !" Insista Ryo pour la trentième fois au moins.  

- "Puisque je te dis que c'est no way !"  

- "Mais c'est une affaire de vie ou de mort !"  

- "N'importe quoi ! Stop kidding me ! T'as pas besoin de moi d'habitude pour ce genre de choses !"  

- "Allez !!!! Dis oui !"  

- "Il faut que je te le dise dans quelle langue pour que tu imprimes ?"  

- "Il faut que tu me dises oui, c'est la seule langue que je comprenne." Répondit fermement Ryo.  

 

Mick Angel secoua de nouveau énergiquement la tête, croisant les bras sur sa poitrine :  

- "No, niet, nicht, no, NOOOOON !!!!"  

- "Mais siiii, c'est le meilleur moyen, Mec. On se la joue façon-San Angelo ..."  

 

Mick se tourna vers son ami et le dévisagea, interloqué :  

- "San Angelo ? Saint Ange, j'adore le nom mais je vois pas du tout de quoi tu parles ..."  

 

Ryo fut pris d'un doute :  

- "Attends, c'était pas à San Angelo ?"  

- "Quoi donc ?"  

- "Alors c'était à Waco ?"  

- "Mais enfin, de quoi tu parles ?  

- "Le truc là ... qu'on a fait avec ta moto !"  

- "On a fait beaucoup de choses avec ma moto."  

 

Mick ne put s'empêcher de sourire à l'évocation de leur passé américain, ce que Ryo remarqua avec certaine satisfaction :  

- "Ahhh, tu vois ! T'en crèves d'envie mais t'oses pas, c'est tout ! Alleeeez ! Ca te fera du bien, tu verras !"  

 

Mick éluda cette dernière remarque, ce qui confirma à Ryo qu'il avait plutôt tapé juste :  

- "Je vois toujours pas de quoi tu parles, là, avec ton San Angelo ..."  

- "C'est là-bas qu'où on a poursuivi la Jeep blindée sur cette route du Texas ... tu sais, cette longue ligne droite en plein cagnard ..."  

- "Ah ça ! C'était en allant à Austin !" Corrigea Mick d'un ton assuré.  

- "Non, San Angelo ! Je suis persuadé que c'était San Angelo."  

- "Austin. Je te dis que c'était Austin." Insista Mick, de plus en plus renfrogné, les bras toujours fermement croisés.  

- "Pfff ... J'm'en rappellerais si ce patelin s'appelait comme ma bagnole, non ?"  

 

Mick éclata de rire :  

- "Franchement, Ryo, si on avait été à San Angelo, tu crois pas que je m'en rappellerais aussi !"  

- "Attends, on parle bien de la même chose ?"  

- "Tu parles de la fois où j'ai rattrapé ce type qui m'en voulais pour je ne sais plus trop quelle raison et que tu étais derrière moi, que tu t'es retourné et que tu as tiré dans ses roues ?"  

- "C'est ça, ouais." répondit Ryo fièrement. "Et j'ai même réussi à garder mon équilibre comme un pro alors que tu fonçais à plus de 280 km/h."  

 

Mick le regarda en souriant et répondit, faussement modeste :  

- "Non, t'exagères, je suis jamais allé aussi vite ..."  

 

Ryo manqua s'étrangler :  

- "Heuuu, si, si, mon vieux."  

- "Écoute, sur circuit, on tourne aux alentours des 300, je serais un as si j'allais au-delà de 280 ..."  

- "Je suis sûr et certain d'avoir vu l'aiguille aller au-dessus de 280 ..."  

- "Tu rêves !"  

 

Ryo pesta, vindicatif :  

- "Hé l'Amerloque ! Ce n'est pas la première fois que tu sous-entends que j'ai des problèmes de mémoire. Dis que je deviens vieux pendant que tu y es !"  

- "Non, pas du tout." Répondit Mick, effaré devant la colère injustifiée de son acolyte.  

- "Si, c'est ce que tu veux dire ..."  

- "Non."  

- "Si." Répéta Ryo, soudain menaçant.  

- "Oh écoute, arrête, tu veux. Va pas te vexer pour ça ..." Souffla Mick en tournant les talons, persuadé que la discussion était enfin close mais c'était sans compter sur l'amour propre bafoué de l'Étalon de Shinjuku :  

- "Je te rappelle que j'ai toujours vingt ans moi, je n'ai pas pris une ride et mon corps est ..."  

- "C'est pas ce que j'ai dit." Lança Mick par-dessus son épaule.  

- "Si."  

- "Non." Mick était presque arrivé à la porte d'entrée de son immeuble quand Ryo ajouta un dernier :  

- "Si."  

 

Ce qui mit le feu aux poudres. Mick se retourna brusquement et explosa :  

- "Oh et merde ! Oui, tu as raison ! Oui, c'est ce que je pense ! Oui, tu es trop vieux pour ce genre de conneries ! Je suis trop vieux pour ce genre de conneries ! On est trop vieux pour ce genre de conneries !"  

 

Ryo le regarda et répondit calmement, presque touché par ce que venait de dire son ami :  

- "Mais non, Mec, l'âge, c'est dans la tête ..." Il ajouta avec un sourire qui en disait long : "Et dans autre chose, mais t'en n'as pas besoin pour piloter, c'est certain ..."  

- "Mais puisque je te dis que mes mains sont foutues !"  

 

Ryo répliqua vigoureusement :  

- "C'est pas vrai !"  

- "Si !"  

- "Non ! Je suis sûr que non !"  

- "Si."  

 

Ryo croisa les bras et regarda son ami, d'un air ouvertement et exagérément dédaigneux :  

- "Pfff ... Tu te ramollis."  

 

Vexé, Mick répliqua sèchement :  

- "Non. C'est pas la question."  

- "Si ... T'es devenu plan-plan."  

- "C'est pas vrai."  

- "Si, tu te la joues sécur-sécur là, comme si t'allais nous envoyer dans le décor."  

- "Ecoute ..."  

 

Ryo continua à argumenter :  

- "Ca t'es jamais arrivé. Tu pilotes mieux que tu tires, voilà, c'est ça que tu voulais entendre ?"  

- "Quoi ?" Demanda Mick, ne sachant pas trop s'il devait se sentir flatté ou humilié de ce que venait de révéler Ryo de façon très sérieuse.  

- "Oui. Moi je suis meilleur que toi au tir, toi, tu es meilleur que moi quand tu drive ce genre de bolide. Alors c'est logique comme tactique. Et pragmatique. C'est pas toi qui dis tout le temps qu'il faut rester pragmatique dans notre métier ?"  

- "Tu te fous de moi ?"  

- "Non, pas du tout. Si c'était moi qui conduisais, là, on aurait un risque de se planter parce que, même si c'est ma moto, toi, tu as plus de ... de technique ou de ... de je-sais-pas-quoi qui fait que tu es bien meilleur que moi avec ce genre d'engin ..."  

 

Mick regarda son ami, intrigué, puis demanda, dubitatif :  

- "Tu te la joues psychologie positive, genre en me flattant, ça va me faire changer d'avis et me redonner confiance ?"  

 

La bouche de Ryo se fendit d'un sourire en biais :  

- "Pourquoi ? Tu as perdu confiance en toi ?"  

- "En moi ? Non. Bien sûr que non."  

- "Bah alors ..." Conclut Ryo en lui tendant une nouvelle fois la clé de contact de sa nouvelle Kawasaki 650 vert pomme, flambant neuve, définitivement empruntée à un jeune héritier d'Obayun trop turbulent au goût de son papa adoré.  

 

Mick décroisa ses bras et retira lentement ses gants pour placer ses mains couvertes de cicatrices écarlates et blanches juste devant le nez de Ryo :  

- "C'est en elles que je n'ai plus confiance."  

 

Ryo fit un pas vers lui :  

- "Bah faut pas. J'ai toujours dit qu'elles étaient les seules capables de me tuer ..."  

 

Mick sursauta et renfila immédiatement ses gants :  

- "Bah tu vois, c'est exactement ce que je dis ... je vais nous tuer."  

 

Ryo se ratatina :  

- "Oui ... Non ... Attends, ce n'est pas ce que je voulais dire ... J'ai toujours su qu'il n'y avait que de ta main que je pourrais mourir, c'est dans le sens que tu es le seul à être assez fort pour me mettre en danger."  

- "Tu vois ?" Mick fit volte face mais Ryo l'attrapa par le bras :  

- "Ma vie entre tes mains sans aucune hésitation."  

 

Sans se retourner, Mick murmura :  

- "Plus aujourd'hui."  

 

Ryo resserra un peu sa prise autour du bras de Mick. Même si ce dernier avait perdu de la masse musculaire depuis son accident sur le bâteau de Kaïbara, il avait travaillé dur lors de ses séances de rééducation et Ryo avait toujours eu confiance en lui.  

 

Il insista :  

- "Ma vie entre tes mains, abîmées ou pas. Et ça ne date pas d'hier, tu le sais. Et ce qui valait hier, vaut encore pour aujourd'hui."  

- "Ryo ..."  

- "C'est ma meilleure option." Ryo pointa son doigt sur la poitrine de Mick en le regardant dans les yeux. "Tu es ma meilleure option. Je veux ramener mon Trésor à la maison le plus vite possible."  

 

Mick sourit, un peu condescendant :  

- "Je suis sûr que tu peux attendre encore un peu."  

- "Non. Ca fait trop longtemps que j'attends, j'en peux plus d'attendre !"  

 

Mick éclata de rire :  

- "Faut savoir gérer son impatience, Mec. On dirait un gosse capricieux, là."  

 

Ryo fit les gros yeux :  

- "Et tu imagines ce qu'il peut se passer si quelqu'un d'autre met la main dessus avant moi ?"  

- "Moui, effectivement ... Mais si tu le gardes pour toi tout seul, quel intérêt pour moi ?" Demanda Mick en croisant les bras. "Si j'accepte, j'y gagne quoi, moi, dans l'histoire ?"  

 

Oh Oh Oh, Thunder !  

Tonnerre.  

 

Ryo resta pantois quelques secondes avant d'écarquiller les yeux en s'exclamant :  

- "Haaaaan ! J'y crois pas !"  

- "A quoi ?" Demanda Mick, perplexe.  

- "Tu oses ?"  

- "Quoi donc ?"  

- "Tu oses faire du chantage ?"  

- "Qu'est-ce que tu vas chercher ?" Répliqua Mick d'un ton faussement surpris.  

- "Tu le veux pour toi aussi, avoue ? Tu n'as pas renoncé finalement ? Toi aussi, tu le veux, mon Trésor, c'est ça ? Sache que je serais prêt à me battre pour ça et que ..."  

 

Mick l'interrompit, suppliant :  

- "Juste un après-midi ... Quand Kazue sera au boulot ..."  

- "Même pas en rêve !"  

- "Allez ... C'est trois fois rien, un petit après-midi ! Toi, tu l'auras pour toi tout seul jusqu'à la fin de ta vie ! Tu peux bien en laisser aux amis !"  

- "Non. Mais ça va pas la tête ? D'où t'as vu qu'on partageait ce genre de truc ?"  

- "Bah, tout travail mérite salaire, il me semble. Tu veux un pilote ? Et bah moi, je veux mon après-midi tranquille avec le Trésor en question."  

- "Non. Mon Trésor est à moi et à moi tout seul."  

- "Alors, je m'en vais." Conclut Mick en tournant les talons.  

 

Ryo sursauta et l'attrapa à nouveau par le bras :  

- "OK, OK, je suis OK. Je te laisserai tout un après-midi si tu veux."  

- "Really ?" Demanda Mick, surpris que son ami change aussi facilement d'avis.  

 

Ryo tendit la main droite en signe d'accord, de l'autre, il brandit la clé de la moto, soutenant le regard interrogatif de son ami.  

 

Et ce fut à cet instant que Ryo vit le regard bleu azur de son alter ego changer.  

 

Enfin. Il retrouvait cet éclat qui avait disparu depuis ce jour maudit où ils s'étaient retrouvés en pleine mer.  

 

Ça y est. Oubliée la mésaventure du bateau de Kaïbara, même si Ryo gardait gravé dans sa mémoire ce moment effroyable, où il avait assisté, impuissant, au sacrifice de son ami. Car il s'agissait d'un sacrifice, Ryo en était persuadé. Il l'avait vu changé quand Kaori s'était suspendue dans ses bras, quand elle lui avait murmuré quelque chose à l'oreille. Il l'avait vu. Mick était conscient quand il s'était élancé pour se faire électrocuter en plongeant les mains directement dans le tableau de commande.  

 

I was caught in the middle of a railroad track  

Je me suis fait repéré au milieu de la voie ferrée  

I looked round and I knew there was no turning back  

J'ai regardé autour de moi et je me suis rendu compte que je ne pouvais pas faire demi-tour  

My mind raced, and I thought what could I do  

Mon esprit s'est emballé, j'ai pensé : qu'est-ce que je pourrais faire ?  

And I knew there was no help, no help from you  

Et je savais que je ne pouvais m'attendre à aucune aide, aucune aide de ta part  

Sound of the drums, beating in my heart  

Son des tambours, battant dans mon cœur  

The thunder of guns, tore me apart  

Le tonnerre des fusils, m'anéantit  

 

Malgré toutes ses dénégations, Ryo savait bien que Mick se rappelait de cet acte de folie pure. Ryo savait qu'à cet instant, l'Angel-Dust n'avait pas le pouvoir sur lui. Ryo savait bien que Mick n'avait plus été une marionnette.  

 

Ryo avait déjà presque accepté son propre destin à ce moment-là, et il s'apprêtait à accueillir la mort qui se dressait devant lui sous les traits de son père de cœur. Oui, ce jour-là, sur ce bateau de l'Enfer, le destin semblait tout tracé, inéluctable et sans issue. Et pourtant ... Pourtant il avait été détourné de ses rails par un homme prêt à se faire littéralement brûler pour lui sauver la vie, à lui, à Miki, à Umibozu et surtout à Elle, Kaori, leur Ange Gardien, la Force qui les guidait tous les deux à ce moment-là. Et ça ... ça Ryo n'était pas prêt de l'oublier.  

 

You've been thunderstruck !  

T'as été foudroyé !  

 

Depuis, les choses avaient un peu changé pour Mick. Pas forcément pour le pire, ce qui avait estompé un peu le sentiment de culpabilité de Ryo. Estompé seulement, pas gommé tout à fait.  

 

C'est pour ça qu'il était temps pour Mick de tourner la page, Ryo le savait, ils en avaient besoin tous les deux. C'était ce qu'il lui fallait. Et cette mission était l'occasion parfaite de revivre ce qui faisait les avait construits : le danger, l'action, l'adrénaline, la poursuite, la chasse, la compétition ...  

 

Et là, alors que Ryo et Mick se dévisageaient, le visage aussi impassible l'un que l'autre mais les yeux rivés dans le regard en face, là, Ryo retrouvait son ami d'antan : le Pro, le Fonceur, le Pragmatique qui calculait les risques et échaffaudait les plans les plus précis et les plus efficaces. Ryo avait beaucoup appris à ses côtés, mais ça, même sur son lit de mort, le Numéro Un du Japon ne l'avouera jamais ... Fallait pas pousser non plus ...  

 

Leur échange de regard dura encore quelques secondes puis Mick saisit la main tendue de Ryo et la serra, tout en se saisissant des clefs de contact :  

- "Tu as gagné."  

- "Yeeees !!! Enfiiiin !!! Il était temps !" S'exclama Ryo en se dirigeant vers la moto pour s'y installer.  

- "Stop !" L'interpella Mick.  

 

Les épaules de Ryo se voûtèrent :  

- "Quoi encore ?"  

- "Casque obligatoire."  

- "Tu te fous de moi ?"  

- "Pas du tout. Et je veux un cuir." répondit Mick en croisant à nouveau les bras.  

- "Écoute, on n'a pas le temps, là ... Faut vraiment qu'on se bouge parce que ..."  

 

Mick fit une nouvelle fois volte-face pour se diriger vers la porte d'entrée de son immeuble. Il lança par dessus son épaule :  

- "Alors, je viens pas."  

- "Mais ..." Tenta Ryo.  

 

Mick sortit sa clé et se retourna juste avant de la glisser dans la serrure :  

- "Non, non, c'est non négociable, Ryo. Si on y laisse notre peau, qu'au moins Kazue et Kaori ne pensent pas que c'était de l'inconscience."  

 

Devant son regard inflexible, Ryo comprit qu'il n'avait pas le choix. Il soupira et fila chercher deux casques dans le garage, le sien et celui de Kaori et son vieux blouson qui prenait la poussière. Arrivé à sa hauteur, il observa Mick qui inspectait le bolide sous toutes les coutures pour finir accroupi devant le moteur, visiblement satisfait. Ryo sourit : son ami avait toujours eu un petit faible pour les grosses cylindrées japonaises.  

- "Question de motorisation", disait-il quand, d'aventure, il parlait deux roues avec un autre passionné. "Un truc que les Américaines n'ont pas."  

 

Ryo l'interpella et Mick se redressa :  

- "Hey, Mec, faut qu'on active le mouvement, là ! Le camion doit être parti de leur QG depuis presque douze minutes maintenant."  

- "Douze minutes ?"  

- "Yep, mec. Si t'avais pas mis tant de temps à papoter aussi."  

- "Depuis douze minutes ? Donc il est déjà sur la numéro quatre de Shinjuku ... Il ne lui reste pas plus de sept ou huit minutes en fonction du trafic, pour arriver à destination." Calcula rapidement Mick.  

- "Grosso modo, oui, ça doit faire ça." Acquiesça Ryo.  

 

Mick secoua négativement la tête en rendant la clef à Ryo :  

- "Alors, c'est impossible."  

- "A non, va falloir ... y'a pas le choix." Trancha Ryo en glissant la clé au creux de sa main gantée puis la referma dessus de manière autoritaire.  

 

Mick avait à nouveau secoué négativement la tête en redonnant la clé à son propriétaire.  

- "M'enfin tu rends compte ? Pour la rattraper, il faudrait faire une moyenne de 170 km/h ! En pleine ville ! T'imagine si on se fait choper ?"  

- "T'es sûr ? 170 de moyenne ?" Demanda Ryo, plus pour la forme qu'autre chose car il savait pertinemment que son acolyte avait parfaitement bien calculé.  

 

Mick confirma :  

- "Yep, Man ... Et c'est une moyenne. Je pense qu'il faudra compter des pointes à 190 voire plus en fonction du trafic et des différents embranchements. On passe par certains virages assez serrés où le 150 serait beaucoup plus adapté. Surtout avec toi à l'arrière ... "  

- "Ah quand même ..." Souffla Ryo.  

- "Et oui ..."  

- "Bon, bah, le casque, c'est pas une si mauvaise idée, finalement." conclut Ryo en enfilant le sien avant de tendre la clé devant le nez de Mick. "Mais, 190, moi ça me tente ! Ne me dis pas que tu te dégonfles !"  

 

Mick resta silencieux, observant la clé comme si Ryo était en train de l'hypnotiser.  

- "Allez, Bro, me laisse pas tomber. On se la joue San Angelo ou Austin, comme tu veux, à la Texane, à la Californienne, peu importe. À la façon Mick Angel - Ryo Saeba et on ramène le trésor à la maison, OK ?"  

 

Pour toute réponse, Mick arracha la clé des mains de Ryo et lui fit signe de s'installer à l'arrière de la moto, ce qu'il fit promptement.  

 

Tout en enfilant le cuir un peu trop grand pour lui, Mick marmonna d'un ton enjoué :  

- "Et moi, je me réserve un après-midi parfait ..."  

 

Ryo ronchonna mais son ami l'ignora ouvertement, passant le casque que son ami lui avait attribué et ajusta ses gants en lançant :  

- "Ohhh, merci de m'avoir donné son casque. Je préfère son parfum au tien, c'est indéniable ..."  

 

Mick alluma le moteur, donna des gazs deux ou trois fois, mesurant ainsi les capacités de la machine avec une délectation non dissimulée.  

- "Joliiiii ..."  

- "Allez, on n'a pas toute la journée."  

 

Mick et Ryo abattirent leurs visières avec une synchronisation parfaite et quelques instants plus tard, une moto vert pomme flambant neuve s'élançait sur l'autoroute, dépassant la limite de vitesse autorisée de plus de 80 km/h.  

 

Assis derrière Mick, Ryo se sentait pleinement satisfait et ne pouvait se retenir de sourire. La vitesse avait toujours eu cet effet là sur lui. C'était grisant, la route, le moteur, le paysage, tout prenait une autre dimension. Il se sentait à la fois plus libre, plus vivant.  

 

En plus, il avait réussi à faire remonter Mick sur une moto et ça, c'était une belle victoire. Et, cerise sur la gâteau, il allait bientôt tenir son précieux trésor entre ses mains. Il en frémissait d'impatience. Que demander de plus ?  

 

Rien ...  

 

C'était un vrai plaisir de rouler avec l'Amerloque. Piloter une moto nécessitait de la technique, de la force, ce que Ryo parvenait à faire sans problème. Par contre, à une telle vitesse, conduire ne relevait plus simplement de la technique ou de la force, c'était aussi un art et cet art, Mick Angel le maîtrisait à la perfection, louvoyant souplement entre les véhicules, trouvant les trajectoires les plus efficaces, compensant les angles à la perfection dans les virages les plus serrés. Ryo lui, n'avait plus qu'à suivre ses mouvements, l'accompagnant, accroché dans son dos.  

 

Il fallait admettre que lui, Ryo Saeba avait bien des talents, mais pas celui-là. Lui, il était et resterait un enfant de la jungle et de la guérilla. Il avait beau fuire les arbres, la nature et le grand air comme la peste, préférant les lumières des néons, le béton et l'air climatisé, il n'en restait pas moins ce qu'il était.  

 

Un homme des bois.  

 

Son instinct était celui d'un chasseur des taillis, un traqueur des broussailles, spécialiste du camouflage et de la maraude. Il savait s'orienter dans les forêts les plus denses, celles qui laissaient à peine filtrer les rayons du soleil. Il savait se concentrer pour ne pas sentir les piqûres des moustiques insatiables et autres bestioles aux piqûres insupportables. Il savait retenir son souffle et se rendre invisible pour guetter sa proie. Il savait chasser les serpents et reconnaître les araignées venimeuses, les grenouilles mortelles, allumer un feu avec un morceau de bois et une simple corde, même dans les zones les plus humides de la planète.  

 

Il avait acquis toutes ses techniques nécessaires à la survie dans une zone aussi dangereuse, inhospitalière et hostile que la jungle équatoriale d'Amérique du Sud. Oui, il savait faire tout ça. Oui, il était fait de ce bois là. Voilà qui était Ryo Saeba.  

 

Et même si, des années plus tard, il s'était parfaitement adapté à son nouvel environnement, même s'il était profondément attaché à cette vie urbaine, que sa ville resterait sa ville, qu'il connaissait son quartier dans les moindres fissures de béton, qu'il affectionnait les endroits bruyants et pleins de vie, il restait et resterait un enfant de la jungle.  

 

Certaines choses n'étaient pas instinctives. Conduire une moto en faisait partie. Il n'était pas nul, loin de là, il était même bon conducteur, il avait appris au fil du temps mais il lui manquait un truc, une sorte d'instinct, de feeling indéfinissable que Mick Angel lui, avait, et c'était indéniable. Ce qui faisait que rouler à moto en sa compagnie avait toujours été un plaisir, mais ça aussi, le Numéro Un du Japon refusera de l'admettre même sur son lit de mort.  

 

La seule chose qu'il regrettait était que Mick ait exigé qu'ils portent tous les deux des casques. Il aurait bien aimé sentir la force du vent dans ses cheveux et le froid mordre ses joues, la puissance de la vitesse contre sa peau, comme au bon vieux temps. Mais Mick avait été intraitable, c'était sa seule condition pour qu'il accepte de prendre les commandes de ce superbe bolide.  

 

Et aujourd'hui, ils reformaient cette équipe qui les avait construits l'un comme l'autre en tant qu'hommes, Ryo cherchant à s'émanciper de sa haine contre son père, Mick se forgeant une réputation de professionnel implacable. Agrippé à l'arrière de la Kawasaki vert pomme, une main autour de la taille de Mick et une autre à la poignée dans son dos, Ryo se laissa aller à des souvenirs pas si désagréables au final ...  

 

Rode down the highway, broke the limit, we hit the town  

On a dévalé l'autoroute, fait des excès, jusqu'à la ville  

Went through to Texas, yeah Texas, and we had some fun  

On a traversé le Texas, ouais, le Texas, et on s'est bien marré  

 

Il s'étaient bien amusés lors de cette course poursuite et de toute cette affaire à San-Angelo ou Austin ou n'importe où au Texas d'ailleurs. C'était la première fois qu'ils mettaient les pieds dans cet État et ça resterait très certainement la dernière, ça valait mieux.  

 

Ils avaient brûlé la chandelle par les deux bouts, passant d'un casino à un bar, d'un bar à une boîte de nuit et d'une boîte de nuit à une table de poker, dépensant immédiatement ce qu'ils avaient gagné en repas gargantuesques, en fêtes délirantes, s'offrant des bouteilles d'alcool à des prix exorbitants pour les boire au goulot et pour finir la plupart du temps les poches vides à négocier avec les patrons des restos et des hôtels pour régler leurs ardoises ... Ça avait duré quelques semaines, quelques semaines de débauche éphémère et de plaisirs futiles, jusqu'à ce que Mick détrousse au poker un drôle de type.  

 

We met some girls, Some dancers who gave a good time  

On a rencontré des filles, des danseuses qui nous ont donné du bon temps  

 

Pour se venger, le mauvais perdant, grand patron d'un cartel de la drogue du coin, avait eu la brillante idée de prendre en otage la dernière conquête en date de l'Américain, une strip-teaseuse volcanique et incendiaire, un peu paumée, pas très futée mais serviable, gentille et le coeur sur la main. Il n'en avait pas fallu plus pour qu'une véritable guerre éclate entre le gang et le duo City Hunter de l'époque... Et cette guerre s'était soldée par une course poursuite sur une route sans fin, sous le soleil accablant du désert, dans le vent et le sable ...  

 

Broke all the rules, played all the fools  

On a violé les lois,on s'est joué des idiotes  

Yeah, yeah, they, they, they blew our minds  

Ouais, ouais, elles nous ont fait perdre la tête  

 

Sur le coup, Ryo ne s'en était pas rendu compte. Il n'avait pas apprécié ce moment à sa juste valeur ... Ca avait été grisant et il se dit qu'ils auraient du refaire plus souvent ce genre de folle équipée.  

 

Il se crispa soudain sur la selle arrière car Mick avait mis un nouveau coup d'accélérateur, pour profiter d'un tronçon plus ou moins dégagé de l'autoroute, se penchant encore plus en avant, stabilisant la machine par son poids. Ryo se pencha aussi, comprenant la manœuvre. Il risqua un œil au cadran et faillit crier à son acolyte qu'il avait bien raison mais s'abstint : ils venaient de franchir la barre des 220 km/h.  

 

A cette vitesse, pas de blague ...  

 

Et soudain, leur objectif fut en vue : un camion rouge éclatant de la poste. Mick roula jusqu'à sa hauteur, ralentit, freinant à fond pour positionner à gauche de la porte arrière, veillant à maintenir la même vitesse que le camion, soit une centaine de k/m, pas beaucoup plus.  

 

Ryo dégaina et tira sur le verrou qui sauta immédiatement. La porte s'ouvrit sous l'effet de la vitesse, sous les yeux éberlués des conducteurs des autres véhicules autour d'eux. Ils avaient intérêt à faire vite avant que l'un d'entre eux ne les signalent à la Police ... Déjà que leur pointe de vitesse avait certainement déjà été enregistrée, il n'y avait pas une seconde à perdre. L'enjeu était trop grand pour avoir droit à l'erreur.  

 

Sans échanger le moindre mot ni le moindre signe, les deux motards agirent avec une synchronisation parfaite. Ryo se mit debout sur la selle arrière pendant que Mick stabilisait l'équilibre de la machine. Puis, Mick freina brusquement, faisant faire un tête à queue à la moto, se mettant ainsi parallèle à l'arrière du camion et Ryo n'eut qu'à sauter à l'arrière. Il se réceptionna souplement et n'eut même pas besoin d'amortir sa chute dans les sacs de courriers qu'il entreprit de fouiller immédiatement. Pendant ce temps, Mick restait positionné juste derrière le camion aux portes grandes ouvertes.  

 

Soudain, il jubila : il venait de trouver ce qu'il cherchait ! Il brandit triomphalement les centaines de pages en papier glacé emballées dans un plastique souple sur lequel était imprimé son nom et son adresse.  

 

En face, sur la moto, Mick releva sa visière et lui lança :  

- "Grouille ! Y'a la cavalerie qui rapplique !"  

 

En regardant au loin, Ryo aperçut effectivement des gyrophares. Il s'approcha de l'ouverture, Mick freina à nouveau brusquement pour faire un tête à queue, Ryo prit son élan, sauta et soudain, il se retrouva dans le noir complet.  

 

 

****  

La voix du journaliste en provenance du poste de télévision résonnait dans le bureau du docteur Kazue Natori :  

 

"Les deux forcenés qui ont poursuivi le camion de la poste ce matin sur la Shinjuku Highway numéro 4 ont réussi à s'évader avant leur arrivée à l'Hôpital Central, malgré une surveillance constante. Par ailleurs, les enquêteurs ne comprennent toujours pas les raisons de cette attaque puisque ce camion de tri ne contenait aucun colis de valeur. Une enquête a été officiellement ouverte. Lors de sa conférence de presse, le Préfet de Police Nogami a annoncé des sanctions exemplaires pour les responsables de leur évasion mais il a également précisé que cette affaire ne fera pas partie des priorités de la Police, car, je cite : "Nous avons des affaires bien plus graves à traiter et de vrais hors-la-loi à poursuivre."  

 

Se pourrait-il donc que ses deux hommes restent impunis. Rappelons tout de même que les motards restent des délinquants de la route. Nous vous tiendrons informés dans un prochain bulletin de l'enquête d'une de nos reporters de terrain, Reiko Yûki, qui a retrouvé des témoins de la scène."  

 

La télévision s'éteignit soudain et Kaori s'exclama en reposant violemment la télécommande sur la table basse :  

- "Punaise, mais quels crétins finis, ces deux-là !"  

- "Kaori ..." Tenta d'intervenir Kazue mais c'était peine perdue :  

- "Tout ça pour quoi ? Pour revivre des vieux souvenirs américains ?"  

- "C'est ce que Mick m'a dit avant que je l'endorme, oui."  

- "Nan, mais j't'en foutrais !"  

- "Dis-toi que ça aurait pu être pire !"  

- "Pire ? Ah bah franchement, je vois pas comment ça aurait pu être pire !"  

- "Ils auraient pu se tuer ... Rouler aussi vite ! Mon Dieu, heureusement qu'ils avaient tous les deux des casques ..."  

 

Kaori se calma immédiatement et baissa la tête. Kazue reprit d'une voix douce tout en préparant deux tasses de café :  

- "Et en dehors de ça, ils auraient pu être arrêtés, mis derrière les barreaux, une enquête aurait pu être menée sur eux ... Imagine si la Police avait découvert leurs véritables identités ! Il faudra qu'on appelle Saeko pour la remercier. C'est formidable, ce qu'elle a fait pour nous."  

 

Soudain, Kaori se redressa et répliqua, le feu aux joues :  

- "Bah, franchement, je me demande si elle aurait pas mieux fait de les laisser moisir dans une cellule. Ca leur aurait fait les pieds ..."  

- "Kaori ..." lança Kazue avec un ton de reproche cette fois. "Allons, allons, tu ne penses pas ce que tu dis ..."  

- "Franchement, je doute que Saeko se contente d'un simple merci ou d'un resto. Je sens que Ryo va avoir une sacrée dette à rembourser. Je sens qu'on va devoir bosser gratos pendant des siècles ... et ça, je déteste ça !"  

 

Kazue sourit :  

- "Ahhh, je comprends mieux ... As-tu déjà pensé à en parler ouvertement avec Saeko. Je suis certaine que vous pourriez trouver un arrangement, toutes les deux."  

 

Kaori baissa la tête sur sa tasse de café, coupant ainsi court à la discussion.  

- "Et si tu lui disais tout simplement que Ryo et toi ..."  

 

Kaori toussa bruyamment pour interrompre son amie, dissimuler son malaise et ses joues écarlates :  

- "Je ... Je vais rentrer, j'ai encore des choses à faire et je crois que j'ai attrapé un vilain virus. Tu m'appelles si tu as du nouveau ?"  

- "Bien sûr." Répondit Kazue en l'accompagnant vers la sortie, un sourire moqueur aux lèvres.  

 

Quand les deux amies furent dans le couloir, Kazue entrouvrit la porte de la Chambre numéro Deux :  

- "Tout va bien ?" Demanda Kaori, profondément inquiète malgré sa colère et son stress.  

- "Oui. "Souffla Kazue en refermant la porte. "C'est étrange. Ils devraient être réveillés à l'heure qu'il est. J'ai pourtant bien dosé les sédatifs, c'est bizarre ... Ça doit être le choc et le contre-coup de la montée d'adrénaline."  

- "Ouais, ça doit être ça ..."  

 

And I was shaking at the knees  

Et mes genoux s'entrechoquaient  

Could I come again please  

Pourrais-je revenir s'il vous plaît ?  

Yeah the ladies were too kind  

Ouais, ces demoiselles étaient bien trop gentilles  

 

De l'autre côté de la porte, quand les pas des deux jeunes femmes se furent éloignés dans le couloir de la Clinique, la voix de Mick rompit le silence :  

- "Tu l'as encore ?"  

- "Putain, non ... c'est le Doc qui l'a pris ..."  

- "Fucking Shit ... il ne voudra jamais nous le rendre."  

- "C'est foutu ..."  

- "Si on lui demande gentiment ?"  

- "C'est le numéro spécial collector Miss Univers. Genre le Play Boy que tout le monde veut avoir, tu crois qu'il va nous le rendre comme ça, juste parce qu'on lui demande ?"  

- "Mouais ... Pas faux ..."  

 

Un silence s'installa entre eux puis Mick le rompit à nouveau :  

- "Mais, dis-moi ... tu pouvais pas tout simplement attendre que le facteur te le dépose dans la boîte aux lettres ?"  

- "Pour que Kaori tombe dessus et réalise que j'ai pas suivi l'exemple de Mick Angel et que je n'ai pas suspendu mon abonnement ?" Ryo rit doucement. "Non, merci, je préfère encore rester ici pendant trois semaines."  

- "Mouais ... pas faux, non plus ..."  

 

Les deux hommes restèrent silencieux puis Ryo murmura :  

- "Fait chiiiiier quand même ... Tout ça pour se retrouver ici ..."  

- "Y'a peut-être une solution, tu sais ?"  

- "Quelle solution ? Foutu, c'est foutu, je te dis ! Quel type digne de ce nom restituerait le Play Boy Collector Miss Univers ? Tu le ferais toi ?"  

- "Moi, non. C'est vrai. Mais c'est pas toi qui disais que tant qu'on est pas mort, on n'est pas foutus ?"  

- "C'est foutu, j'te dis... Comment veux- tu que je fasse avec ma gambette dans le plâtre, hein ?"  

 

Mick se redressa, ce qui lui arracha une grimace de douleur :  

- "C'est jamais foutu. On se la joue façon Dallas ?"  

- "Dallas ? C'était pas plutôt Houston ?"  

- "Non Dallas, je suis sûr que c'était Dallas ..."  

- "Houston." Insista Ryo. "A Dallas, c'était le coup du ..."  

- "Raaaa, recommence pas, tu veux !"  

- "Pfff, je fais ce que je veux !"  

- "Non !"  

- "Si !"  

- "Non."  

- "Ohhh ! La ferme, Angel !"  

- "Non, toi, la ferme !"  

- "Hey, je te permets pas, hein ! C'est de ta faute, tout ça !"  

- "Whaaaaat ? Tu te fous de moi ? De ma faute ? Je t'ai rien demandé, moi !"  

- "Peut-être ! Mais c'est toi qui ..."  

- "No, no, no, no ..."  

- "Yes, yes, yes ..."  

 

 

You've been, thunderstruck  

T'as été foudroyé !  

Thunderstruck !  

Foudroyé !  

 

 

 


Capitolo: 1


 

 

 

 

 

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