Capitolo 1 :: Au Colibri d'un soir !

Pubblicato: 22-05-07 - Ultimo aggiornamento: 22-05-07

Commenti: Bonjour tout le monde ! Voici ma dernière idée de tordue ^^ je reprend les mots de ma barge de co-auteur qui doit se dire à l’instant même que je suis une grande malade lol. Bon tout ceci pour en venir à cette one shot qui est en fait un cadeau pour My Melody qui fête aujourd’hui ses 20 printemps (c’est la que Melody doit surement être en train de sourire devant son écran). Alors voilà ce que un vrai mélange entre ouititi la barge et Fauve la grande malade reine des tordues (T_T michi Ouititi ^^) peu (re)donner (vu qu'elle avait déjà participer un chouillat dans A christmas carol). Merci à Koregane pour les corrections, à ma co-auteur et un méga big bisous à Melody, doublé d’un supra JOYEUX N’ANNIVERSAIRE rempli de tout pleins de croustillons et de Ryô (le tout sans rhubeuhh) !!!!!!!! Bonne lecture

Capitolo: 1

Comme chaque année, elle attendait cette soirée, elle la désirait plus que tout.  

Tel un enfant désespérant d’obtenir une glace, elle, elle désespérait de vivre cette soirée. Enfin vivre était un bien grand mot, mais elle se sentait privilégiée ce soir-là.  

Il faisait beau, le soleil rayonnait et le ciel était d‘un bleu parfait, c’était la journée idéale, une journée où elle serait la gardienne d’un des plus grands secrets de Shinjuku.  

Cette jeune femme avait environ la trentaine, un air un peu commun, mais pourtant un regard mutin la différenciait des autres, puis la sucette qu’elle avait en permanence au bout des lèvres devait aussi y être pour quelque chose.  

Elle marchait à travers les rues, se rendant à son travail, travail qu’un temps elle avait songé quitter, mais elle s’était vite ravisée. Son avis avait totalement été transformé il y a cinq ans lors de cette soirée bien particulière.  

Son esprit avait tant vagabondé qu’elle ne s’était même pas rendue compte qu’elle était déjà arrivée à son travail, ni même qu’elle se trouvait dans les vestiaires et qu’elle enfilait son uniforme.  

Melody, tel était son nom, finit d’ajuster son nœud papillon et partit derrière son comptoir en espérant que ce soir encore elle assisterait à ce ‘prélude’ enchanteur.  

Néanmoins, un doute la submergeait : et si ce soir rien ne se passait ?  

Elle s’occupa de ses commandes tout en gardant cette bribe d’espoir, ‘ils ne pouvaient pas ne pas venir !’  

Cette déesse des cocktails qui décidément ne quittait jamais ou presque ses sucettes, ce répétait sans cesse cette phrase.  

Lorsqu’il y a cinq ans elle avait commencé « Au colibri d’un soir » elle était serveuse, mais se faire pincer les fesses toute la soirée, même si c’était fait par de très beaux hommes, ne lui plaisait pas, surtout que bien souvent ils demandaient beaucoup plus au fur et à mesure de la soirée. Elle n’avait jamais prévu d’y rester mais quand il y a quelques années, elle avait assisté à cette scène, elle avait changé mille fois d’avis.  

Vivre même par procuration une nuit comme celle-là valait bien toute une année de souffrance, et puis en tant que barmaid le travail était mieux payé, moins stressant et derrière le comptoir plus de pince-fesses, juste quelques homme noyant en général leur chagrin dans l’alcool. Tout n’était pas non plus désagréable, les lieux par exemple étaient très beaux.  

Des draperies rouges ornées de dentelle, des tableaux surtout du genre impressionniste, et des bougies sur des tables, des fauteuils noirs mœlleux et confortables sans oublier une scène ou les plus grands standards de la musique étaient joués par un véritable groupe, voilà ce qu’était le bar ‘Au Colibri d’un soir’.  

Melody fut sortie de sa rêverie par son collègue.  

« Melody réveille- toi voyons ! Tu n’as pas entendu les commandes d’Océane ! Il faut table 8 : trois Bella Luna ! Table 5 : un Planteur Antillais et trois Danseuse Divine ! Puis table 20 : il me faut un Blowjob et un Fleur d’amour ! »  

A peine eut-il finit de déclamer les commandes, qu’elle mettait le tout sur les divers plateaux concernés.  

C’était une perle pour ce bar, l’un des rares où les truands ne passaient jamais réclamer de commission ou encore faire leur cirque. Elle était la seule à savoir pourquoi d’ailleurs.  

Il est vrai que l’on est parfois tant habitué à voir certaines personnes que pour nous elles font partie du décor, et c’était le cas de Melody, mais cela l’arrangeait bien surtout pour les voir…  

Elle avait le nez au dessus de l’évier et essuyait des verres quand elle entendit une jeune femme au comptoir lui commander « Un Cendrillon ».  

Elle sut alors qu’elle était là, que lui arriverait dans une demi-heure et qu’alors il commanderait un ‘Amour’ et que débuterait leur fameux prélude.  

Elle ne l’avait même pas entendue arriver ni s’asseoir…  

Melody prépara le Cendrillon et attrapa un dessous de verre, une serviette puis le cocktail et déposa le tout devant cette jeune femme.  

Cette année encore elle avait changé… cependant elle restait totalement reconnaissable pour elle.  

Des yeux abordant à présent une couleur bleu clair, et une courte perruque brune avec une coupe dernier cri, sans oublier un petit grain de beauté qui venait de trouver sa place juste sous l’œil gauche de cette Cendrillon.  

Cette jeune brunette attirait tous les regards sur elle, sa nature simple et surtout sa grâce mêlée à sa classe naturelle, forcément tous les mâles de la salle bavaient devant elle.  

Chaque année c’était le même cirque : une dizaine d’abrutis la regardait comme on regarde une friandise qu’on désire ardemment et tous la voulait ou plutôt la désirait.  

Et voilà que le premier abruti se lançait à l’attaque pour séduire cette Cendrillon.  

Melody pouffa de rire ; il avait beau avoir une certaine allure et un certain charisme, celui-là comme tous les autres échouerait.  

Cendrillon le sentit venir, néanmoins elle garda son self contrôle et profita que le groupe qui jouait une douce musique fasse une pause pour se lever et se diriger vers un vieux juke-box.  

Oui un juke-box ! Celui-ci ce trouvait à la droite de Kaori et il semblait être plus ancien que le bâtiment lui-même pour ne pas dire qu’il semblait avoir vécu mille vies.  

D’un pas de velours, elle s’en approcha, faisant au passage se décrocher quelques mâchoires.  

Melody dont la curiosité était attisée la détailla. Encore cette année elle portait une création made in Eriko Kitahara, ça elle n’en doutait pas vu qu’elle passait chaque soir en se rendant à son travail devant l’une des boutiques de la styliste.  

Pour une fois elle portait une robe longue d’un noir légèrement bleuté qui la moulait avantageusement, dévoilant par ailleurs un décolleté à damner un saint et une échancrure plutôt bien marquée jusqu’en haut de la cuisse…  

Elle se trouva bien vite devant l’appareil, elle tendit la main et fit frémir ses doigts sur les touches proposant divers titres. Très vite elle trouva la chanson qui lui tiendrait compagnie en attendant son ‘Prince’ il s’agissait de Romance in the Dark un vieux titre de Lady Day.  

Néanmoins une difficulté apparut aux yeux de ‘Cendrillon’ elle avait beau fouiller dans tout les recoins de sa pochette, impossible de trouver une pièce pour le juke-box Puis vint le second problème : le pot de colle, voyant cela, se dit qu’il avait là un bon moyen de l’approcher, ce qu’il commença à faire.  

Kaori, cette Cendrillon d’un soir, commençait à trouver ce type bien agaçant, elle sentait sur lui son regard de mâle en rut et cela lui déplaisait fortement. Déjà elle pensait à laquelle de ses massues irait lui dire bonjour lorsque fort heureusement pour elle, Melody intervint.  

« Mademoiselle ! Il ne fonctionne qu’avec des jetons bien spéciaux, tenez en voici déjà un ! »  

Notre barmaid fit glisser le dit jeton sur le comptoir et l’envoya dans la direction de Kaori.  

Elle avait réagi au quart de tour en voyant le bonhomme s’approcher de sa cliente.  

Il n’y avait pas moyen que cet abruti vienne interrompre ce qui était sensé se passer ce soir.  

Malheureusement ce n’est pas ce qui sauva Kaori, qui remercia d’un regard chaleureux Melody.  

A peine avait-elle introduit le jeton dans la fente et sélectionné le titre que le pot de colle s’approcha d’elle, bien décidé à la séduire.  

Il profita de ce que la musique résonne pour se coller à elle et lui glisser au creux de l’oreille tout en agitant ses mains délicatement vers les hanches de la jeune femme « Une romance dans l’obscurité… C’est effectivement bien tentant je trouve ?! Pas vous ?! »  

« Non. » Dit-elle tout simplement.  

« Pourtant vous avez mit ce titre, très évocateur… » S’exclama-t-il, fier d’avoir trouvé une parade.  

« Il ne l’est pas je trouve, par contre vos mains sur mes hanches là c’est un signe on ne peut plus évocateur de votre grossièreté ! »  

L’homme voyait rouge et déjà ses mains se promenaient sur les bras d’une Kaori plutôt agacée.  

« Non, je suis pas d’accord, vous êtes faite pour être touchée et caressée. » Lui dit-il la voix remplie d’un désir primal.  

« Sûrement pas par vous ! » Déclara-t-elle en lui donnant un coup de coude dans le ventre pour mieux se dégager.  

Elle lui tourna le dos et tentait de retourner à sa place lorsqu’elle sentit que quelqu’un la tenait, elle se retourna et vit encore le pot de colle qui semblait cette fois-ci passablement agacé ce qui la fit légèrement paniquer, cet homme faisait quand même deux fois son poids…  

Alors que Melody s’apprêtait à intervenir, elle vit ‘l’Amour’ de ‘Cendrillon’ pénétrer au sein du bar.  

Comme chaque année il était habillé de façon très élégante, un costume blanc made in Eriko Kitahara à n’en pas douter, malgré tout on voyait qu’il n’était pas à l’aise dans ce genre de vêtements.  

Il ne pouvait pas pour l’instant encore voir ce qui se tramait, mais en s’approchant près du comptoir il vit et entendit sa douce maugréer contre un idiot fini, ce qui le fit tout d’abord rire.  

‘Ce type ne sait pas ce qu’il l’attend’ Pensa-t-il.  

Puis il remarqua que ce rat posait ses mains sur Kaori et là son regard se fit sombre, il sentit monter en lui une colère qui se décuplait, et ni une ni deux il se dirigea vers eux pour intervenir.  

- Il me semble que cette jeune femme vient de vous dire qu'elle n'était pas intéressée ! Dit-il en abattant sa main sur l'épaule de ce sale type. Je la comprends d'ailleurs !...  

- Toi le bellâtre on t'as pas sonné ! Répondit l'autre durement. Et d'abord, qui tu es pour oser poser ta sale patte sur moi ?  

- Mon nom n'a pas d'importance ! Assura Ryô qui commençait à sentir une envie de meurtre couler dans ses veines.  

- Ouais, t'as raison t'es insignifiant et je me fous que tu t'appelles "Tartempion ou Guignol" ! reprit l'homme. Mais toi, tu devrais te méfier... tu ne sais pas à qui tu as affaire ! Tous ceux qui ont eu l'audace de me toucher n'ont jamais eu l'occasion de s'en vanter ! S’enorgueillit-il en bombant le torse.  

- Écoute, tu as l'air de crever d'envie de te présenter, alors tu attends quoi ?! Ryô s'efforça de garder son calme, il n'était pas venu ici pour se battre... Fais-le qu'on en finisse et que je puisse inviter cette charmante demoiselle à danser.  

Il se retourna en direction de sa tendre partenaire totalement transformée par les bons soins d'Eriko et lui sourit.  

Elle était si belle ! Il aimait ce moment rien qu'à eux. Tous les ans, il sentait son cœur exploser au fond de sa poitrine lorsqu'il découvrait son nouveau déguisement. A chaque fois elle était encore plus belle que la fois précédente.  

- Je suis Ryô Saeba, le Nettoyeur numéro un du Japon !  

Ryô reporta brusquement son attention sur ce rigolo, il avait dû mal comprendre ! Il le fixa sans dire un mot durant quelques secondes.  

L'autre jubilait croyant que sa supercherie avait fait son effet. Voilà quelques temps maintenant, qu'il prenait l'identité de ce nettoyeur qu'il n'avait jamais eu l'occasion de voir. Mais à chaque fois qu'il avait usé de cette sournoiserie, son vis-à-vis virait au "blanc macchabée", ce qui l'arrangeait fortement pour se débarrasser des inopportuns comme ce gars qui osait se mêler de ses affaires.  

- Donc si je comprends bien, d'après ce que tu dis, tu serais "LE" City Hunter !  

- Ouais mec, tu saisis vite ! Je suis ce City Hunter, le seul et l'unique ! Reprit-il, un sourire mauvais aux lèvres.  

Melody ne perdait pas une miette de cet échange. Prête à faire intervenir la sécurité pour sauver cet individu imbu de lui-même. Sa bonté la perdrait un jour ! Se dit-elle en riant sous cape. Décidément elle ne regrettait vraiment pas d'avoir fait le choix de rester. Depuis cinq ans elle en avait vu, mais là c'était l'apothéose. La jeune femme essuya discrètement une larme.  

Kaori quant à elle n'avait pas bougé, elle se mordait la langue pour ne pas éclater de rire. Cette andouille s'était fourrée dans un sacré "merdier"... Elle regarda son partenaire, celui-ci était d'un calme olympien malgré cet affront, ce qui ne la rassura aucunement !  

- Le calme avant la tempête ! Murmura-t-elle entre ses lèvres, de sorte que seule Melody entendit.  

- Alors tu fais moins le malin "Guignol" ! Ricana l'homme en se redressant le plus possible pour essayer de rivaliser avec son adversaire.  

Ryô ne disait toujours rien, puis il se retourna lentement en direction des deux femmes qui le fixaient dans l'attente d'une réaction ...  

- Dites-moi Melody... Demanda calmement Ryô.  

- Oui Monsieur ? Répondit-elle surprise qu'il s'adresse à elle.  

- C'est soirée "Caméra cachée" cette année ?  

Un bataillon de corbeaux s'abattit sur les personnes présentes.  

- Non Monsieur ! Pouffa la barmaid en raccrochant son nœud papillon qui s'était décroché de surprise.  

L'usurpateur, lui, se releva de sa chute en riant jaune. Pourquoi ce type n'avait-il pas peur de lui ? Il aurait dû partir en courant, au lieu de ça il se tenait les côtes en riant comme un fou tout en le pointant du doigt. Il était tout simplement en train de se foutre ouvertement de sa gueule !  

- Toi City Hunter ?!... C'est ça oui, et moi je suis le Père Noël en mission Top Secrète pour le compte du lapin de Pâques !  

- STOP ! Hurla le "pauvre" gars qui était à présent la risée de tous les curieux du bar. Je t'interdis de te foutre de moi comme tu le fais ! Moi, Ryô Saeba, je vais te faire regretter tes paroles, fais ta prière ! Ordonna-t-il en sortant son arme.  

- Arf! C'est dingue comme j'ai peur là ! Continua Ryô qui à présent pleurait de rire. C'est quoi cette pétoire ? Tu l'as trouvé dans un magasin de jouets ?  

- Non, ça c'est le flingue qui va te trouer la peau ! Assura l'autre.  

Reprenant subitement son sérieux, l'oeil noir, Ryô avança vers le blanc-bec d'un air menaçant. Cette fois-ci la plaisanterie était terminée ! Il s'était bien amusé mais maintenant il commençait réellement à en avoir marre et puis c'était leur soirée annuelle...  

Il allait apprendre à ce minable qui était VRAIMENT City Hunter ! Sortant son fidèle compagnon de son holster il le colla sous le nez de l'imposteur.  

- Écoute-moi bien abruti, la prochaine fois que tu oses prononcer mon nom sans ma permission je te transforme en passoire ! Est-ce que c'est bien rentré dans ton crâne de piaffe ? Souffla dangereusement le Nettoyeur entre ses dents.  

- Vous ...vous êtes le ...?! Bégaya-t-il en s'urinant dessus.  

Un léger hochement de tête lui confirma sa pire crainte, il venait de faire connaissance avec celui qui avait droit de vie ou de mort sur tous les malfrats de la ville. S'il s'en sortait vivant, il se jura de rentrer dans le droit chemin.  

- Maintenant tu vas t'excuser auprès de ces charmantes dames et ensuite je te donne dix secondes pour foutre le camp d'ici ! Si jamais je venais à apprendre que tu as remis un pied dans ce bar, je te traquerais jusqu'en enfer si il le faut ! Compris ?!  

- Oui Monsieur ! Répéta-t-il plusieurs fois en se prosternant aux pieds de son juge. Il leva les yeux vers les deux jeunes femmes qui le regardaient avec pitié. Veuillez me pardonner Mesdames, je ne recommencerai plus, je vous le promets ! Puis lentement il sortit à reculons. Il ne voulait pas tourner le dos à ce fou qui le fixait de ses prunelles acérées. Une fois passée la porte il détala ventre à terre et disparut dans la nuit.  

Ryô reporta son attention sur la délicate jeune femme accoudée au comptoir. D'un pas félin il s'approcha et prit place sur le tabouret voisin.  

- "Un Amour" barmaid, s'il vous plaît ! Commanda-t-il tranquillement.  

Melody s'empressa de préparer le cocktail demandé et le fit glisser devant le client en prenant soin d'y ajouter un parapluie en papier.  

- Passez une bonne soirée Monsieur ! Ajouta-t-elle dans un sourire de connivence avant de se souvenir d'une commande "urgente".  

La jeune employée fit demi-tour heureuse de pouvoir - cette année encore - admirer ce superbe couple. Elle vaqua à ses occupations tout en gardant un œil sur eux. Elle les enviait !  

Ryô avala son verre à petites gorgées en ne lâchant pas du regard la magnifique jeune femme qui lui lançait des oeillades incendiaires. Une fois son cocktail terminé, toujours sans prononcer une seule parole, il se leva et s'approcha d'elle.  

- Charmante Cendrillon, m'accorderiez vous cette danse ? S’enquit-il, charmeur, en lui présentant son bras.  

Kaori y déposa délicatement sa main. De l'autre elle souleva légèrement un pan de sa robe pour lui permettre de se déplacer sans l'abîmer, puis elle plongea ses yeux bleu clair pour l'occasion au fond des siens et sourit pour toute réponse. Cela faisait un an qu'elle attendait ce moment et elle le savourait entièrement.  

Tendrement Ryô passa un bras sur sa taille fine et ils se mirent à évoluer au son de douce musique. Ils étaient seuls au monde, le regard accroché l'un à l'autre, ils dérivaient sur un océan d'amour.  

- Tu es resplendissante dans cette robe ! Murmura-t-il tout contre son oreille.  

Kaori frissonna sous la caresse du souffle. Dieu comme elle l'aimait !  

Ryô affirma un peu plus son étreinte. La sentir collée à lui ainsi le rendait fou de bonheur.  

Ce couple si parfaitement accordé, dégageait tellement d'amour que petit à petit les autres danseurs s'arrêtèrent et firent un cercle autour d'eux. Kaori et Ryô, tout à leur échange muet ne s'en rendirent pas compte. La voix de la chanteuse continuait de s'élever dans le bar devenu silencieux. Personne n'osait respirer de peur de briser la magie de l'instant.  

Melody accoudée au bar, se laissait bercer par leurs mouvements. Que ne donnerai-t-elle pas pour connaître un amour si pur, si parfait ! Mais malgré le fait d'être encore célibataire à trente ans - aujourd'hui - elle se sentait privilégiée parce qu'elle avait la joie de partager un peu de cet enchantement qu'ils dégageaient.  

Sur les dernières notes, la musique cessa enfin et tous se retrouvèrent penauds. Le silence n'était en rien pesant mais c'est ce qui fit redescendre sur terre les deux amoureux.  

Kaori, voyant tous ces regards posés sur eux, se mit à rougir sous les applaudissements. Ryô, lui, se sentant mal à l'aise d'être le point de mire de cet attroupement, se mit à plaisanter en se grattant la nuque.  

- Nous ne signons pas d'autographe ! Lança-t-il à la cantonade avant de guider sa partenaire vers le bar.  

Il jouait ce soir plus que jamais les princes charmants pour elle, il avait envie plus que tout ce soir de lui montrer à quel point elle était importante pour lui.  

Sans elle jamais il n’aurait changé de vie, de mentalité, sans elle il serait mort peu après son ami Hideyuki.  

Elle lui avait donné une raison de lutter, de croire et d’espérer alors que pourtant il la savait intérieurement d’une grande fragilité.  

Il l’avait vu cinq ans plus tôt, ce fameux soir où elle avait dû pour arrêter un violeur sévissant dans ce bar se déguiser de nouveau en Cendrillon, elle avait mis les mêmes vêtements, la même perruque...  

En fait, le violeur avait un profil assez évident, Il s'agissait d'un homme aimant les jeunes femmes élégantes, rousses aux cheveux longs avec un visage d’ange.  

Elle avait été gênée, pas de doute Ryô allait la reconnaître, mais il ne dit rien, seul dans ses yeux une lueur montrait qu’il savait, qu'il se rappelait cette fameuse soirée.  

Il avait juste déposé sur son front un baiser et lui dit " Partenaire tout ira bien ".  

Ce soir-là il avait risqué de la perdre, personne n’avait compris que le criminel n’agissait pas seul, il avait un complice qui aimait torturer les victimes.  

Ryô n’était intervenu qu’au dernier moment, il fallait une preuve flagrante, demande expresse de Saeko pour le mettre en prison.  

Elle avait donc été droguée avec un léger sédatif que le criminel avait pu verser dans son verre à un moment bien précis que Ryô et sa partenaire avaient réussi à planifier.  

Sa partenaire devait laisser son verre à portée de main du coupable, ce qu’elle fit en acceptant de danser avec Ryô au moment où celui-ci lui demanderait.  

Ils n’eurent pas longtemps à attendre le criminel, et bien vite Kaori fut droguée et se mit à tituber. Puis se faisant passer pour un médecin, un homme s’était proposé de l’emmener à l’hôpital ou il travaillait afin qu’elle soit examinée.  

Ryô avait tout prévu et un émetteur lui avait permis de venir la sauver, néanmoins le complice avait eu le temps de marquer sa peau au couteau.  

Une légère cicatrice d’à peine 1 cm depuis ce jour trônait sur son épaule droite.  

Celui-ci n’eut jamais l’occasion de voir une prison de près, quant à son complice le violeur, lui atterrit en prison grâce à Kaori puis fut tué par des hommes de main d’un ‘notable’ de la ville, ‘ami’ de Kaori, celle-ci lui ayant autrefois permis de retrouver sa fille.  

Même aujourd’hui elle ne savait pas ce que son ‘ami’ avait fait pour elle.  

Elle savait juste que cette mission lui avait permis d’avoir l’homme de sa vie auprès d’elle.  

« Monsieur ??? Monsieur ??? » Répétait Melody sans cesse.  

Ryô sortit de ses songes, pendant une seconde il avait revécu tout ça et se rendit enfin compte que malgré tout ce temps, il ne lui avait jamais dit…  

« Euh oui, Melody, désolé, cette charmante Cendrillon me trouble outre mesure ! » Dit-il en envoyant un clin d’œil complice à Kaori.  

« Ce n’est rien. » Dit-elle souriante, comment lui en vouloir d’aimer sa femme ? « Souhaitez-vous un autre ‘Amour’ Monsieur ? »  

Il réfléchit quelques secondes, son regard se planta sur sa douce, enfin sur l’épaule de sa douce, sur cette maudite cicatrice qu’il aurait aimé lui éviter puis il prit enfin conscience d’une chose : elle méritait mieux.  

« Melody pour moi ce sera un Angel’s Kiss ! » Dit-il tout en cherchant à calquer son regard dans celui de la Cendrillon « Et pour Cendrillon et bien se sera un ‘Marry me’ ! »  

Il appuya légèrement sur le nom du cocktail et elle comprit alors ce qu’il lui proposait, l’épouser, il lui faisait part de son amour inconditionnel pour elle via un cocktail.  

Ça pouvait paraître bien bête, mais elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’elle n’obtiendrait peut être pas meilleure déclaration et surtout qu’il pensait ce qu’il venait de dire.  

Délicatement il fit passer ses doigts sur son épaule sur cette cicatrice et lui proposa de nouveau « Un ‘Marry me’ Cendrillon… »  

Déjà ses yeux s’humidifiaient, elle n’osait parler, elle voulait juste sauter dans ses bras mais elle savait que ce n’était pas la chose à faire ici, dans un lieu public.  

Alors Ryô comprenant son désir lui donna une alternative.  

« Et bien Melody ce sera un ‘Angel’s Kiss' et un 'Marry Me', mais d’abord… »  

Il tendit sa main à Kaori qui la prit et ils allèrent de nouveau virevolter sur la piste de danse le temps que son ange se reprenne.  

Le destin cette fois-ci aida le nettoyeur et même le conforta dans sa décision.  

Une chanson qui allait certainement devenir la leur démarra.  

‘The nearness of you’ De Norah Jones.  

(écrit par Hoagy Carmichael/Ned Washington)  

It's not the pale moon that excites me / Ce n'est pas la lune pale qui m'excites  

That thrills and delights me, oh no / Qui me fait frémir et m'enchante, oh non  

Its' just the nearness of you / C'est juste le fait d'être près de toi  

It isn't your sweet conversation / Ce n'est pas ta douce conversation  

That brings this sensation, oh no / Qui me donne cette sensation, oh non  

It's just the nearness of you / C'est juste le fait d'être près de toi  

When you're in my arms and I feel you so close to me / Quand tu es dans mes bras et que je te sens si près de moi  

All my wildest dreams come true / Tous mes rêves les plus sauvages deviennent réel  

I need no soft lights to enchant me / Je n'ai pas besoin de lumières tamisées pour m'enchanter  

If you'll only grant me the right / Si tu m'accordais seulement le droit  

To hold you ever so tight / De te tenir toujours si serré  

And to feel in the night the nearness of you / Et sentir dans la nuit ta proximité  

Ils dansaient langoureusement, amoureusement, c’était un vrai régal de voir deux âmes qui s’étaient trouvées.  

D’ailleurs Melody lâcha une larme de joie lorsqu’elle vit Ryô se pencher et murmurer à Kaori une toute petite phrase très certainement un ‘Je t’aime’.  

A ce moment-là Kaori fondit sur les lèvres de Ryô, elle avait tant attendu qu’il prononce ces mots, elle se fichait maintenant de se faire remarquer.  

Une fois la danse finie et leurs lèvres séparées, ils retournèrent au bar, leurs cocktails les attendaient.  

Ryô trempa juste le doigt dans son cocktail à la couleur bien étrange.  

« Sans vous offensez Melody, j’ai déjà goûté le ‘Baiser d’un Ange’ et cette boisson en comparaison n’est rien. »  

L’allusion la fit sourire et elle ne prit pas mal son commentaire qu’il destinait à sa bien-aimée dont une légère teinte rouge pointa le bout de son nez sur ses joues.  

Elle trempa alors ses lèvres dans son cocktail puis tendit le verre à Ryô.  

« Mon ‘Marry Me’ est lui excellent. »  

Il en but lui aussi une gorgée comprenant l’allusion sous-jacente de Kaori.  

Elle venait innocemment de lui dire 'oui je veux être ta femme.'  

La joie se lisait dans leurs yeux tout comme dans ceux de Melody qui avait saisi toute l’importance de cet échange.  

Finalement dix minutes plus tard, ils se dirigèrent vers les vestiaires pour récupérer leurs manteaux.  

« Au plaisir de vous revoir ! » Leur dit Melody juste avant qu’ils ne partent de l’établissement.  

La nuit était magnifique ce soir. La lune pleine posait ses délicats rayons sur eux, comme pour leur montrer le chemin vers leur avenir à deux.  

Capitolo: 1