Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Sand

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 06-09-07

Ultimo aggiornamento: 30-01-08

 

Commenti: 133 reviews

» Scrivere una review

 

ActionDrame

 

Riassunto: Un psychopathe rode dans la ville, une première victime est à déplorer… Combien de meurtres va-t-il commettre avant d’être arrêté. City Hunter va mener l’enquête mais une affaire personnelle va s’y entrecroiser.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un jour, tu m'appartiendras" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Can I have my fanfiction proof-read?

 

Yes. You just have to choose one of the beta readers of HFC and contact that person by email. Don't forget to indicate the name of your beta reader when posting your story on HFC. Thanks.

 

 

   Fanfiction :: Un jour, tu m'appartiendras

 

Capitolo 1 :: Première victime

Pubblicato: 06-09-07 - Ultimo aggiornamento: 06-09-07

Commenti: Salut tout le monde ! Me voici de retour de vacances avec ma nouvelle histoire. Un peu de repos et voilà qu'un psychopathe fait son entrée. Je ne dois pas être bien dans ma caboche parfois, lol. En tout cas, j'espère que cette mise en bouche vous plaira et que cela vous incitera à continuer cette aventure avec moi. Attention aux âmes sensibles !!! Sur ce, je vous remercie d'avance pour vos reviews qui m'ont souvent soutenues au cours de mes péripéties. Gros bisous et bonne lecture. A très bientôt.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

Alors que la nuit prenait le pas sur le soleil chaleureux et éblouissant de cette journée d’automne ; curieusement l’atmosphère se rafraîchit à mesure que la nuit avalait chaque parcelle bleutée du ciel. La clarté rassurante semblait s’atténuer pour la froideur d’une sombre nuit. Les rares passants remontaient le col de leur veste, tout en se tassant davantage, pour ne pas laisser le loisir à cette fraîcheur, de s’engouffrer dans la moindre petite ouverture.  

Dans un frêle bruissement, une légère brise fit virevolter les feuilles mortes reposant sur le sol, pour les éparpiller ensuite violement, de-ci de-là, dans une valse étourdissante.  

 

Une démarche feutrée écrasa, sans ménagement, les cadavres des végétaux pour se dissimuler dans le coin sombre d’une rue dont l’animation s’éveillait à la lueur des pâles étoiles.  

Camouflé par l’imposante bâtisse, ses doigts se crispèrent nerveusement sur la brique alors que son attention aiguisée s’attardait sur une silhouette féminine, peu farouche, accostant la gente masculine par des mots enjôleurs ou attitudes aguichantes.  

 

Tandis que les lampadaires et autres luminaires nocturnes clignotaient pour diffuser un scintillement diffus ; sur les trottoirs, fleurissaient les filles de joie, formes féminines jaillissant de la pénombre, transpirantes de luxure. La basse température ne semblait atteindre ces êtres séducteurs dont le sang chaud comblait la légèreté de leurs tenues. Ces femmes outrageusement vêtues attendaient patiemment les prémices du déclin journalier, pour apparaître comme le vampire s’extirpant de sa tanière et dépouiller leurs victimes en mal d’amour.  

 

Rebroussant chemin, « l’espion » regagna précipitamment son véhicule ; le chasseur devait vite agir car sa proie ne devait lui être enlevée.  

D’une allure modérée, sa luxueuse voiture frôlait maintenant le trottoir pour stopper sa progression à hauteur de la pulpeuse blonde qui ne tarda pas à le repérer.  

D’une démarche chaloupée, tout en passant une main dans sa longue chevelure claire, le sourire étirant ses lèvres maquillées d’un rouge flamboyant, cette dernière s’accouda à la portière.  

 

- Qu’est-ce que ce sera pour toi, mon mignon ? Demanda-t-elle d’une voix suave.  

 

- Monte derrière ! Se contenta-t-il de dire sèchement, tout en pianotant de ses doigts gantés, son impatience sur le volant.  

 

Tout en haussant les épaules et réajustant son décolleté, la jeune femme s’exécuta puis confortablement assise sur la banquette arrière, d’un geste lent et caressant, elle fit remonter sciemment sa coutre jupe pour dévoiler davantage le galbe de ses jambes à son futur client.  

La fixant ardemment par le biais de son rétroviseur, un mystérieux sourire illuminait le visage du conducteur ; cet air enthousiaste ne lui ayant pas échappée, l’aguicheuse se laissa glisser légèrement sur la banquette pour s’accouder sur les appuis-tête des sièges avant du véhicule.  

 

- Qu’est-ce que tu me réserves ? A voir ton sourire, je sens que je fais passer une soirée mémorable.  

 

- Je ne te le fais pas dire. Se contenta d’ajouter le conducteur en verrouillant les portières.  

 

- Mais qu’est-ce que tu fais ! S’inquiéta soudainement la jeune femme, en insistant sur la poignée de la portière qui refusait de s’actionner.  

 

- Maintenant, on va s’amuser ! Ajouta-t-il d’une voix sans la moindre once de chaleur alors qu’une vitre de séparation se hissait entre l’avant et l’arrière du véhicule.  

 

D’un geste désespéré, la jeune femme tenta de stopper la fermeture de la séparation en y glissant ses doigts et avec force, dans le sens contraire, de la maintenir ouverte mais en vain. S’acharnant à nouveau sur la poignée de la portière, un frisson parcourut son échine tandis qu’un vent de panique s’insinuait dans ses veines pour faire disparaître totalement son assurance envoûtante.  

 

- Rien ne sert de résister ! Tu es à moi maintenant ! Ricana-t-il en remettant le contact.  

 

Au timbre de cette voix trop douce pour être rassurante, des larmes ruisselaient maintenant sur les joues de la jeune femme dont le mascara laissait un sillon noirâtre sur ses pommettes. Martelant rageusement la vitre de ses poings, ses hurlements feutrés par le revêtement de la carlingue et sa terreur grandissante déformaient son beau visage.  

La vie semblait poursuivre son cours, omettant totalement le désarroi de la jeune femme alors que pour elle, l’avenir semblait tout tracé.  

 

D’une allure plus régulière, la voiture s’engagea, peu à peu, dans la circulation ; la silhouette féminine se découpait au travers du pare-brise alors que ses poings meurtris martelaient avec acharnement la vitre arrière.  

Dans ses sanglots désespérés, elle tenta d’attirer l’attention des noctambules mais rien n’y fit. Ils étaient bien trop absorbés par le spectacle alléchant des prostituées qui étalaient leurs charmes pour appâter le client. Cette vision lui donna soudainement un haut le cœur mais dans une ultime supplication, elle hurla.  

 

- Aidez moi !!!... Je vous en supplie. Implora-t-elle, en s’effondrant sur la banquette, submergée par les pleurs.  

 

La voiture engagée maintenant dans le flux des voitures, elle dût se rendre à l’évidence que plus aucune fuite ne serait possible.  

C’est avec dégoût et mépris de soi, qu’elle se rendit compte, que sa dernière vision serait un trottoir bondé de prostituées hélant les « vicieux ». Sa disparition ne laisserait qu’un champ d’action plus important à ses rivales, aucune personne ne viendrait pleurer sa perte.  

Et d’ailleurs, s’en apercevraient-ils ? Quel pathétisme.  

 

- Serre toi un verre ! Ordonna-t-il à nouveau.  

 

Mécaniquement, elle s’exécuta et prit une coupe d’un geste délicat puis laissa le liquide rosé valser dans le verre. Fixant l’alcool une dernière fois et d’un geste hâtif, elle avala la liqueur qui laissa une traînée enflammée à son passage.  

 

- Peut-être qu’en me saoulant, je souffrirais moins. Pensa-t-elle ironiquement.  

 

Comme résignée à son triste sort, elle reprit sa place initiale et dignement, elle se redressa alors que les larmes perlaient de plus belle sur ses joues. Resserrant ses jambes, réajustant ses vêtements, les mains sur les genoux, elle fixa droit devant elle ; une seule trajectoire apparaissait… sa mort prochaine.  

 

Fermant les yeux, comme si cela allait la protéger cette réalité, ses lèvres remuèrent maintenant en des mots inaudibles certainement une prière ; une larme solitaire se fraya un chemin entre ses longs cils pour mourir sur la paume de sa main crispant le tissu de sa courte jupe.  

 

Peu à peu, ses membres s’engourdirent et une intense fatigue la gagna ; s’adossant lourdement à la banquette, sa joue se colla à la fraîcheur du cuir et c’est le regard vide d’expression qu’elle laissa ses yeux clairs se fermer lentement pour certainement ne jamais se rouvrir.  

Ses doigts libérèrent ainsi la coupe de champagne qui finit sa course à ses pieds, se berçant sur la moquette foncé, au rythme imposé de la vitesse de la voiture.  

 

***  

 

Resserrant hâtivement son châle sur ses épaules, Kaori, chargée d’un sac poubelle, arpentait les quelques mètres qui la séparaient du conteneur à ordure.  

 

- Quel sale temps ! Soupira-t-elle.  

 

D’un pas peu assuré, elle traversa la cour dépourvue de lumière due à l’éclairage trop vétuste qui avait claqué dans la semaine.  

 

- A quoi cela sert-il d’avoir un syndicat de propriété ! Ronchonna-t-elle entre ses dents, tout en scrutant chaque recoin sombre.  

 

Arrivée enfin à destination, elle soupira de soulagement et tandis que dans un grincement sinistre le couvercle se soulevait, un chat errant mécontentant d’avoir été dérangé durant son festin, sortit en miaulant. Dans un petit cri aigu, elle relâcha le rabat et dans un boucan de tous les diables, sursauta pour poser ensuite la main sur le cœur.  

 

- Saleté de chat, tu auras ma peau un jour. Maugréa-t-elle en passant ses doigts tremblotants sur son front.  

 

Grimaçant son effort, elle lâcha enfin son fardeau dans le conteneur nauséabond et rebroussa chemin. La bise s’éleva de nouveau en entraînant dans son sillage les feuilles d’un journal abandonné ; rabattant les pans de sa petite laine, elle se courba pour poursuivre son chemin mais un étrange frisson la tétanisa sur place.  

Le vrombissement du moteur d’une imposante voiture se faisait entendre dans le lointain pour se faire plus audible de secondes en secondes.  

Avec difficulté, Kaori arriva tout de même à se retourner vers la rue et ne vit que le véhicule gris métallisé défiler sous ses yeux, sans interrompre sa vive course…  

 

***  

 

Spectateur silencieux à la fenêtre de leur appartement, Ryo couvait du regard la « courageuse » qui s’était bornée à vouloir sortir les poubelles alors qu’il lui avait tout simplement dit,  

 

- Cela peut attendre demain matin.  

 

A ce moment-là, elle s’était lancée dans un monologue rébarbatif sur les micro-organismes qui proliféraient hâtivement dans les déchets, mettant ainsi leur santé en péril.  

Ecoutant à proprement dit, ce qu’elle disait, il s’assit lourdement sur le canapé en soupirant, pour répondre au tac au tac.  

 

- Si c’est une question de vie ou de mort, tu n’as qu’à y aller toute seule. City Hunter est un duo, non ? Clama-t-il d’un sourire taquin.  

 

Connaissant pertinemment sa frousse du noir, le Nettoyeur aurait pensé la dissuader tout simplement car il se souvenait encore de sa main crispée dans la sienne, alors qu’ils traversaient la cour pour rentrer chez eux après une invitation au Cat’s eyes.  

 

Ce soir, il voulait tout simplement passer une agréable soirée, dans les bras l’un de l’autre, devant un film quelconque qui aurait fini par la faire pleurer et dont il se serait fait un plaisir de consoler.  

Mais au lieu de cela, tous ces plans étaient tombés à l’eau par de simples mots.  

 

- Je vais y aller alors. Ronfla-t-elle mécontente.  

 

Kaori avait tout bonnement pris cela comme un défi ; comment n’avait-il pas pu voir ce scénario se profiler à l’horizon ? Peut-être par habitude de la taquiner sans réfléchir mais pourtant, il connaissait son tempérament.  

D’un geste énergique, la jeune femme s’était emparée du sac plastique et d’une démarche saccadée, empreinte de mécontentement, elle était sortie en bougonnant « qu’elle n’était pas femme à se laisser impressionner ».  

 

Attentionné et protecteur avant tout, Ryo s’était dirigé vers la fenêtre et l’observait derrière l’épais rideau qui décorait la fenêtre du salon.  

Un sourire en coin apparut sur ses lèvres lorsqu’il vit la silhouette féminine avancer à pas hésitants et détaillant l’obscurité.  

Alors qu’il se délectait de cet amusant spectacle, son sourire s’effaça peu à peu pour laisser apparaître, une mine dure intensifiant son regard noir.  

Précipitamment, il se rua dans les escaliers pour rejoindre sa belle alors que le danger se profilait non loin de là.  

 

***  

 

Ne pouvant détacher son regard de cette attraction mouvante, Kaori esquissa quelques pas en direction de la voie de circulation mais une main robuste la rattrapa par le poignet.  

 

- Mais qu’est-ce que tu fais ? La questionna-t-il durement.  

 

Ayant senti le trouble s’emparant de sa compagne alors qu’elle le fixait de ses grands yeux écarquillés, il s’avança vers elle puis dans un effleurement, il réajusta l’étoffe laineuse.  

 

- Ne prends jamais de risques inconsidérés à l’avenir. Demanda-t-il d’une voix plus posée.  

 

- Qu’est-ce que ce s’était ? Interrogea la jeune femme.  

 

- Je ne sais pas mais ce dont je suis sûr, c’est qu’il n’aurait pas été bon de croiser le chemin de cette personne.  

 

Après un bref silence, Kaori le sonda du regard.  

 

- Mais qu’est-ce que tu fais là, au fait ? Questionna la jeune femme en fronçant les sourcils, tout en croisant les bras sur la poitrine.  

 

- Hé bien… C'est-à-dire que… Je te voyais batailler avec la poubelle alors je suis venu te donner un coup de main. Tenta-t-il de se justifier en se grattant la tête, tout en riant bêtement.  

 

- Non, non, non. Ca ne marche plus tes vieux tours, Saeba. Dit-elle en remuant son index en signe de négation. Tu te faisais du souci pour moi. Conclut-elle, en souriant.  

 

- Et alors, c’est un mal. Ronchonna-t-il, en se détourant d’elle, tout en affichant une mine boudeuse.  

 

- Non… Mais tu es trop mignon ! Se contenta-t-elle de dire en l’embrassant sur la joue, tout en riant joyeusement.  

 

D’un geste délicat, il effleura l’empreinte de ses lèvres sur sa joue alors qu’elle regagnait l’immeuble de briques rouges puis lui emboîta le pas, en piétinant derrière elle.  

 

- C’est tout ce que tu trouves à dire… que je suis mignon ?!  

 

Sans même répondre, elle lui offrit un de ses plus radieux sourires et poursuivit son chemin.  

 

- Tu vas voir si je suis mignon ! Sourit-il malicieusement.  

 

Alors que la porte du hall d’entrée se fermait derrière eux, des cris taquins retentirent dans le couloir pour ensuite entendre des pas précipités martelés les marches et achever cet intermède coquin par le claquement de porte d’un appartement.  

 

***  

 

Quelques minutes plus tard, le véhicule s’engageait sur un chemin privé gravillonné ; les petites pierres grinçaient sous les pneus qui roulaient maintenant avec lenteur.  

Coupant le contact, le pas plus précipité du chauffeur écrasait à son tour le revêtement accidenté et d’un geste hâtif, il ouvrit la portière arrière. A nouveau, un large sourire se dessina sur ses lèvres alors que du bout des doigts, il effleura la joue de « l’endormie » pour repositionner une mèche claire derrière son oreille.  

 

Se dirigeant hâtivement vers le hangar, non loin de là, il réapparut avec un fauteuil roulant qui sillonna, sous son enthousiasme démesuré, les quelques mètres le séparant du véhicule. Calant le fauteuil contre l’habitacle et saisissant sous les bras, le corps appesanti, il traîna dans son sillage la jeune femme inconsciente qu’il déposa brutalement dans la « charrette ».  

 

Cette fois encore, la mine réjouie, tout en sifflotant, il fit demi-tour pour s’engager sur un chemin pavé de pierres grises chinées. La « petite voiture » cahotant joyeusement, subissait l’acharnement de son « chauffeur » alors que ce dernier s’engouffrait sur une étroite voie moins accueillante où le décor se faisait bien moins chaleureux.  

Au bout de quelques instants, il stoppa sa progression aux confins d’un long dédalle de parois rocheuses. D’un geste lent presque cérémonieux, il ouvrit une porte soigneusement dissimulée dans la roche qui heurta comme au ralenti le mur jouxtant ; son regard ainsi que son faciès reflétèrent son admiration ou son excitation malsaine devant l’étrange décor qui s’étalait devant eux. Cette troublante expression donnerait le comparatif avec Ali Baba face aux merveilles trésorières contenues dans la caverne des quarante voleurs, pourtant cet endroit lui était familier mais il redécouvrait avec une joie non dissimulée ce lieu qu’il avait mis tant de soin à confectionner.  

Immobilisant hâtivement le fauteuil roulant dans cette pièce d’un blanc immaculé, il souleva non sans mal le corps appesanti de sa future victime.  

 

Sous le coup de sa tête heurtant sans ménagement la surface molletonnée du brancard, la jeune femme ouvrit lentement les yeux dont la prunelle claire fut violement agresser la l’éblouissant éclairage. Les paupières papillonnantes s’acclimatèrent à la clarté mais bien vite, elle s’aperçut avec frayeur que seuls, ses yeux semblaient pouvoir se mouvoir.  

Ses pupilles parcourant à la hâte ce mystérieux décor, semblaient être l’unique moyen pour elle de tenter de « communiquer » avec son kidnappeur.  

Etant de dos, elle ne pouvait voir son visage mais sa respiration haletante et ses petits rires séniles qui s’échappaient de sa gorge, ne la rassurèrent point. Un frisson parcourant tout son corps, fit hérisser chaque pore de sa peau comme une vague déferlante s’écrasant sur les rochers.  

 

D’un mouvement soudain, qui l’aurait certainement faite sursauter, son agresseur lui fit volte face ; son être comme possédé par une force démoniaque déformait ses traits pourtant angéliques au prima bord.  

Les pupilles de la jeune femme se dilatant instantanément, reflétaient maintenant sa peur panique de la circonstance ; son regard croisa la longue lame affûtée du couteau de boucher qu’il tenait fermement dans sa paume. D’un mouvement du poignet, il fit réfléchir le halo blanchâtre sur la lame parfaitement aiguisée qui caressa méticuleusement chaque parcelle du corps de sa « soumise ». Se tenant maintenant au dessus d’elle, les mains jointes sur le manche de l’arme blanche et ce même sourire de satisfaction sur les lèvres, il abattit le couteau qui trouva son fourreau en plein cœur de sa victime.  

Un souffle d’effarement s’échappa des lèvres rougeoyantes de la prostituée tandis qu’un liseré sanguinolent apparaissait à la commissure de sa bouche…  

 

***  

 

Sursautant dans son lit, Kaori se redressa en hurlant d’effroi ; le lit complètement sans dessus dessous témoignait de l’agitation de l’endormie. Alerté par les cris de sa compagne, Ryo sortit en trombe de la salle de bain et surgit dans leur chambre pour se hâter auprès d’elle.  

 

- Kaori ! Que se passe-t-il ? Questionna-t-il en caressant le visage de la jeune femme où perlaient des gouttes de sueur.  

 

- Je ne sais pas ! Cette silhouette… Bredouilla-t-elle avec difficulté, alors que ces pupilles dilatées et de violents soubresauts révélaient sa terreur nocturne.  

 

Tout en la prenant délicatement dans ses bras, pour la bercer tendrement contre lui, il tenta de rassurer la jeune femme frissonnante. Toujours plongée dans cette angoisse, Kaori se débattit légèrement pour se laisser aller dans cet asile de sûreté, reconnaissant enfin la chaleur de son amant.  

De ses gestes délicats, Ryo voulait la tranquilliser de son mieux ; baisant sa tempe et caressant lentement son dos, sa respiration devint plus calme pour laisser ensuite place à un rythme apaisant et régulier. Le sommeil l’avait de nouveau emporté.  

 

- Je ne laisserai jamais personne te faire de mal ! Murmura-t-il en embrassant sa courte chevelure.  

 

Se calant davantage contre sa fiancée, le Nettoyeur fut emmené, à son tour, aux pays des songes, tout en cramponnant amoureusement la jeune femme contre lui…  

 

***  

 

Maintenant que la vie semblait s’être échappée du corps féminin par cette plaie béante et sanguinolente ; l’inconnu se pencha au dessus de sa victime pour murmurer à son oreille.  

 

- Un jour, tu m’appartiendras… Avoua-t-il ironiquement.  

 

Ôtant la lame rougeoyante de la poitrine meurtrie, il se mit à couper soigneusement chaque mèche blonde pour leur donner une texture plus sauvageonne et rebelle. Non moins satisfait de son « œuvre », son visage s’illumina.  

 

- Tu lui ressembles davantage maintenant. Avoua-t-il en effleurant du bout de ses doigts gantés, le visage de « l’endormie ».  

 

Rabattant soigneusement les pans d’un sac mortuaire sur la silhouette inanimée, il fit ensuite rouler le brancard jusqu’à l’autre extrémité de la salle. D’un geste brusque, comme une personne jetant ses ordures ménagères, il fit basculer son contenu par une trappe débouchant sur la falaise en contrebas.  

Frappant ses mains l’une contre l’autre, comme s’il était fier de s’être débarrassée de sa besogne, il arpenta de nouveau la pièce pour en éteindre les lumières.  

Se figeant sur le seuil de la porte, son regard se perdit dans la pénombre.  

 

- Tout ceci est pour toi. Conclut-il en visualisant le visage de sa victime convoitée.  

 

***  

 

Le timide soleil automnal se faufilait aux travers des stores et le joyeux pépiement des oiseaux tira Kaori de son sommeil. Soupirant son aisance, elle se rendit immédiatement compte de sa captivité dans les bras du ténébreux Nettoyeur qui affichait, à ce moment-là, ses rares instants de quiétude.  

La mine réjouie, elle fit face à l’endormi et d’un délicat baiser sur les lèvres, elle dit.  

 

- Merci d’être toujours là à mes côtés. Murmura-t-elle.  

 

Le sourire en coin, le bien heureux resta malgré tout, plongé dans les méandres d’un profond sommeil.  

S’échappant précautionneusement de « sa prison douillette », elle se dirigea à pas de loup vers la salle de bain où une douche revigorante l’attendait.  

Sous le flot relaxant, elle revit partiellement les images de son cauchemar et tout en secouant la tête, elle tenta d’en effacer les brides de ce morbide souvenir.  

 

- Arrête de penser à ça, ma vieille ! Se rabroua-t-elle en se séchant vigoureusement.  

 

Enfilant maintenant une tenue confortable préparée la veille, un simple jean bleu et un petit pull blanc, elle descendit à la cuisine pour préparer un copieux petit déjeuner qui attendrait patiemment son ogre.  

Buvant une tasse de thé vert et grignotant une tartine de pain beurré, Kaori finit par se résoudre à aller à la gare en espérant trouver la requête d’un potentiel client.  

Passant au bas de l’escalier, elle jeta un dernier coup d’œil à l’étage supérieur.  

 

- Je te laisse dormir à ta guise ce matin, mon cher mais il ne faudrait pas que tu en prennes l’habitude non plus. Sourit-elle malicieusement.  

 

Happant son sac à main et le posant sur son épaule, elle quitta l’appartement ; d’un pas sautillant, elle dévala les divers paliers et se retrouva sur le seuil de l’immeuble. Se protégeant du soleil resplendissant qui pointait son nez malgré les quelques nuages grisâtres, la journée s’annonçait meilleure que la veille.  

D’une allure plus rythmée, elle s’engagea enfin dans la rue où les rares passants semblaient tout aussi ravis qu’elle, du changement de temps.  

 

Jetant un œil de droite et de gauche, elle traversa ensuite l’avenue pour arpenter à sa guise le trottoir des alléchantes boutiques ; à cet instant même, une grosse voiture s’insinua dans la faible circulation matinale. Roulant à allure modérée, le véhicule semblait scruter les passants mais maintenant elle s’attarda sur la progression alerte de la promeneuse…  

 

***  

 

Pendant ce temps, dans l’appartement, la sonnerie stridente du téléphone retentit ; grognant son mécontentement et rabattant un coussin sur sa tête, Ryo tenta, tant bien que mal, d’étouffer cette agression matinale.  

 

- Kaori, réponds s’il te plait. Bougonna-t-il. Kaori !!!!  

 

N’obtenant aucune réponse et sondant attentivement les alentours, il dût se rendre à l’évidence que la jeune femme avait déserté les lieux.  

D’un geste lent, il décrocha le combiné.  

 

- Saeba !  

 

- Hé bien, j’ai bien cru que t’étais absent ! Souffla l’inspectrice.  

 

- Moi aussi, je suis content de t’entendre. Clama-t-il d’un ton moqueur, en s’asseyant au bord du lit.  

 

- Excuse moi mais ce matin, je commence déjà avec une affaire corsée. Dans le canal, un pécheur a fait une drôle de trouvaille… Nous avons repêché le corps d’une jeune femme… Et mes supérieurs veulent à tout prix que je m’occupe de cette affaire, comme si je n’avais que ça à faire !!! Ragea-t-elle.  

 

- Mais n’es-tu pas la grande Saeko Nogami ? La taquina-t-il, en se curant les oreilles.  

 

- Arrête tes plaisanteries douteuses ! Il s’agit tout de même d’un meurtre ! D’après les premières constatations et surtout vu son accoutrement, il s’agirait d’une jeune femme d’une trentaine d’années… certainement une prostituée. Alors comme tu connais bien le secteur et surtout que tu passeras plus inaperçu qu’un agent de police, il faudrait que tu te renseignes pour moi.  

 

- Et qu’est-ce que j’y gagne moi dans tout ça ? Soupira-t-il.  

 

- Un rendez-vous !  

 

- J’en serais flatté mais désolé ! Tu sais bien que je suis un homme casé maintenant. Clama-t-il le plus sérieusement du monde.  

 

- Ma gratitude infinie ?  

 

- On va dire un service au cas échéant.  

 

- D’accord ! Soupira-t-elle. Alors je te rejoins dans deux heures au Cat’s eyes.  

 

- Ok !  

 

Raccrochant le téléphone, Ryo se leva lascivement de son lit pour enfiler son coutumier pantalon sombre et instinctivement, l’estomac dans les talons, il descendit dans la cuisine où le parfum enivrant d’un pantagruélique petit déjeuner l’appelait. Saisissant un mug de café et un toast grossièrement badigeonné de confiture entre les dents, il se dirigea vers la fenêtre grande ouverte.  

 

Sa prunelle sombre ne mit qu’une fraction de seconde pour repérer la silhouette féminine familière. Elle semblait en pleine admiration devant une vitrine… de lingeries peut-être.  

Il sentait déjà les prémices d’une folle passion charnelle pour la nuit prochaine ce qui lui décocha un rictus engageant et un rire de gorge.  

Mais bien vite, ses sourcils se froncèrent et tel l’aigle sondant sa proie, il ne tarda pas à repérer le véhicule suspect en approche de la jeune femme.  

 

- Kaori n’approcha pas ! Hurla-t-il malgré lui par la fenêtre.  

 

Echappant la tasse qui déversa son liquide brun et fumant sur la moquette soigneusement entretenue, il prit sa veste au vol et dévala les escaliers.  

 

***  

 

Entendant l’appel provenant de la luxueuse voiture, Kaori s’approcha de l’habitacle mais bien vite, le passager arrière la saisit par le poignet et l’attira de force dans le véhicule.  

 

- Mais qu’est-ce que vous faites ? Lâchez moi ! Grogna-t-elle, tout en se débattant.  

 

Ryo, arrivant au pas de charge, ne pouvait s’empêcher d’hurler rageusement le prénom de sa petite amie mais la jeune femme n’arrivant à avoir le dessus sur son opposant, lui lança un regard désemparé et bien vite, elle fut happée à l’intérieur du véhicule… 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de