Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 1 capitolo

Pubblicato: 25-12-07

Ultimo aggiornamento: 25-12-07

 

Commenti: 9 reviews

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SongficRomance

 

Riassunto: Une petite song-fic majoritairement écrite un soir où je me suis effondrée et où je me suis raccrochée à l'écriture pour ne pas craquer sous la pression, donc je vous préviens c'est pas guilleret tout plein...

 

Disclaimer: Les personnages de "Ordinary" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Ordinary

 

Capitolo 1 :: Décidément ce toit... ^^

Pubblicato: 25-12-07 - Ultimo aggiornamento: 25-12-07

Commenti: Coucou tout le monde !!! :-) :-) :-) Ah, ce que ça fait plaisir de vous retrouver !!! :-) Je sais que j’ai un peu disparue de la circulation, même pour les reviews, mais mon concours est dans un peu plus de deux semaines alors… Je commence vraiment à paniquer là, moi !!! :-/ (Noël pr moi c’est plutôt râpé… ^^) J’ai fini ceci petit à petit et terminé il doit y avoir une semaine à tout casser, alors je me suis dit que même si cela n’avait aucun rapport (je l’avais pas prévu pour cette date-là, initialement ^^) j’allais vous le poster pour Noël. Dur de résister, toute seule à bosser dans mon coin !!! ^^ ;) Alors song-fic (Encore ^^ Sorry mais en découvrant les premières lignes je suis tombée en arrêt et me suis retrouvée à un endroit bien particulier pour CH… Vous allez vite comprendre…) assez longue (selon Word ^^) et sans doute plus dure que d’habitude. Je dis ça parce que je me suis rendue compte en la relisant deux trois jours plus tard qu’elle était quand même particulièrement triste et surtout amère. Pleine de « ras-le-bol » en fait… Mais bon, la première moitié a été faite en deux ou trois fois et la deuxième un jour où j’étais vraiment mal, mais à tout lâcher, et que j’avais donc besoin impérativement d’écrire. Cela a donné un effet de style totalement involontaire, avec un passage au « je » dont je ne me suis pas aperçue, pas tout de suite. Mais finalement ça passait très bien, il fallait juste faire une transition. Et à la fin par contre c’est l’inverse mais là ça passe tout seul. Donc effet invoulu au départ, j’espère qu’il vous plaira malgré tout, personnellement je trouve que ça fait bien quand même comme ça… (smyley rougissant ^^) Pour terminer, j’avais pensé profiter de ce com pour saluer qq personnes auxquelles je n’ai pu laisser de reviews, mais j’ai eu peur d’oublier qqn ou de faire trop long, ce que je fais déjà d’ailleurs… ^^ Donc finalement j’y ai renoncé et je vous dis juste merci pour ces instants lorsque l’on a le plaisir de vous lire ! ;) J’en profite aussi pour remercier tous ceux qui ont répondu à mon mail au passage pour la Grèce, c’était vraiment très très très sympa et ça m’a beaucoup touchée !!! :-) Bon allez, je m’arrête, et je vous dis juste que ceci est donc un p’tit cadeau de Noël, MON p’tit cadeau, et même si ce n’est pas beaucoup j’espère sincèrement que c’en sera vraiment un… ^^ Aussi et tout simplement : UN TRES JOYEUX NOËL A TOUS !!! Joyeux anniversaire également (désolée, c’est en retard, je sais…) à Chibi, Cristina, Nestor, Cat, Shamane et Ouititi !  Je suis désolée de les avoir manqués ! (ça fait bcp de désolée, non ? ^^) Je suis sincèrement navrée, mais je ne peux vraiment pas prendre le temps d’envoyer un mail à tous ceux que je voudrais pour Noël, donc déjà merci ici à ceux qui m’en ont envoyé un, vous ne pouvez pas savoir comme ça m’a fait plaisir !!! ^^ ;) J’ai une semaine de libre après mon concours soit à partir du 8 au soir, je me rattraperai là en vous souhaitant une excellente année 2008, avec tous mes vœux !!! :-)

 


Capitolo: 1


 

La porte du toit s’ouvrit dans un grincement, tandis que la légère brise qui soufflait ébouriffait d’une brusque bourrasque les cheveux courts. Repoussant d’un coup sec la porte du pied derrière elle, la jeune femme s’avança jusqu’à la rambarde où elle vint s’appuyer, contemplant la ville à ses pieds…  

 

 

 

City lights shine down upon the place that I call home  

Les lumières de la ville brillent sur l’endroit que j’appelle maison  

 

Comme tous les soirs à Shinjuku, le quartier était inondé de lumière. Enseignes, spots, affiches, écrans géants, casinos…  

 

Au loin on pouvait percevoir les musiques mélangées des discothèques, des chansons à boire gueulées à tue-tête par un ou deux alcooliques bourrés et celle des sirènes de police, jamais bien loin…  

 

Cet arc-en-ciel faisait briller les joues de Kaori, l’alternance de toutes ces couleurs clignotantes ne laissant aucun doute sur ces perles réfléchissantes sur son visage… Elle pleurait calmement, presque comme si elle ne s’en rendait pas compte. Comme avec facilité…  

 

Son regard dérivait de droite à gauche sur ce quartier qu’elle avait appris à aimer, qu’elle considérait désormais comme le sien. Shinjuku…  

Shinjuku et ses lumières, si tentatrices et si trompeuses…  

Shinjuku et son côté sombre, dans lequel ils vivaient au jour le jour…  

Shinjuku et la justice, grâce à un certain nettoyeur…  

Shinjuku et la tombe de son frère…  

 

Shinjuku… Son quartier… Tout simplement sa maison.  

 

 

 

Surrounded by a million but I feel like I'm alone  

Des millions de gens m’entourent mais je me sens comme seule  

 

D’un geste rageur, Kaori essuya ses joues, soupirant d’exaspération. Reportant son regard sur la vie grouillante à ses pieds, elle eut un sourire triste en pensant à tous ces gens qui vivaient là, sous ses yeux, en ce moment même… Tôkyô était probablement l’un des endroits au monde où il était le plus difficile de se sentir seul, c’était après tout l’une des premières mégalopoles mondiales.  

 

Et pourtant ce soir Kaori se sentait terriblement seule… Isolée en fait… Elle avait l’impression de vivre dans son monde, et que personne ne la comprenait vraiment.  

 

Oh bien sûr, tout le monde se sentait triste pour elle, tous la soutenaient et blâmait Ryô. Mais en réalité, elle ne cherchait pas à ce que l’on blâme Ryô. Pas vraiment. Aimer ou non une personne ne se commande pas, elle le savait mieux que quiconque…  

 

Tentant de se secouer, elle se remémora que dans cette ville il y a avait selon les statistiques les plus sérieuses qui soient un problème à la minute, alors sur ce plan-là au-moins elle ne serait jamais seule. Certes elle avait des problèmes, mais et après ? Elle était très loin d’être seule dans ce cas. Et puis, mieux valait sa vie que d’être torturée, violée ou tuée, ce qui était d’une relative monnaie courante à Shinjuku…  

 

 

 

And I might be a nobody to you  

Et je pourrais n’être personne pour toi  

 

Une inconnue… Oui, elle était telle une inconnue pour l’homme dont elle partageait la vie depuis de longues années... Paradoxal ? Pas tant que cela.  

 

Il ne la « voyait » pas réellement. Il ne connaissait pas la véritable femme qu’elle était. Cette femme-là se tenait cachée. Par peur de ses moqueries, par peur de se brûler au monde extérieur, par peur de soi-même aussi…  

 

Comment oserait-elle jamais se montrer féminine lorsque Ryô l’avait convaincue qu’elle n’était qu’un garçon manqué ? Si elle n’étendait pas ses ailes c’était peut-être tout simplement qu’il les lui avait coupées avant même qu’elle puisse les ouvrir…  

 

Mais si encore tout cela avait été pour la garder rien que pour lui, si tout cela n’avait été que jalousie incontrôlable ! Oh, elle aurait tout donné pour que ce soit cela, car en cette possessivité maladive c’est l’amour qui se dissimule… Mais ce n’était même pas cela.  

 

Elle était la sœur d’Hide, la partenaire plus ou moins imposée par le cours des choses, la ménagère… Rien d’autre. Il ne savait rien de ses peines, de ses espoirs et de ses souffrances, rien de ses aspirations. Il ne la connaissait pas plus qu’il ne connaissait le premier quidam venu dans la rue.  

 

 

 

But if I'm playing, would you listen?  

Mais si je joue, m’écouteras-tu ?  

 

Se laisserait-il prendre au piège ? Si elle décidait de jouer au chat et à la souris avec lui, décrétant sur un coup de tête qu’après tout elle n’avait rien à perdre alors autant jouer au poker, que ferait-il ?  

 

La repousserait-il, comme toujours ? La blesserait-il d’une énième parole acerbe ? Pensant qu’elle resterait quand même ou au contraire cherchant à ce qu’elle parte ?  

 

Ou bien cèderait-il pour un soir ? Une nuit pour coucher, un matin pour tout oublier… Lui donner ce qu’il savait pertinemment bien et depuis longtemps qu’elle désirait…sans vraiment lui donner.  

 

Le sexe sans l’amour. Un contrat à durée déterminée au lieu d’indéterminée. La nuit sans le jour. Un cadeau empoisonné…  

 

Un goût âcre se répandit dans la bouche de Kaori à l’idée que Ryô puisse ne vouloir ou pouvoir lui offrir qu’une seule nuit en sa compagnie. Elle ne vaudrait alors pas plus que ces filles avec qui il passait si souvent ses nuits…  

 

 

 

If you would get to know me  

Maybe you would love me  

Si tu apprenais à me connaître  

Peut-être que tu m’aimerais  

 

Lui laisserait-il jamais la moindre chance d’entrer dans son univers, à lui ? Il ne lui avait jamais réellement parlé de lui-même de son passé, avec elle il n’était que dragueur impénitent, la contraignant à rester constamment la partenaire jalouse, adepte des massues…  

 

C’était comme un jeu de scène, où chacun ne voyait de l’autre que le masque qu’il portait. Les sentiments que l’ont veut bien laisser paraître, ou que l’on simule. Elle n’était pas vraiment la femme qu’elle donnait à voir à Ryô, mais après tout c’était lui qui l’obligeait indirectement à jouer ce rôle, avec son comportement !!!  

 

Si seulement un jour il voulait bien se calmer une seconde, qu’elle puisse lui montrer qu’elle n’était pas que jalouse et violente, qu’elle savait aussi se montrer aimante et tendre, douce et attentionnée, calme et compréhensive … Si seulement il la laissait lui montrer la vraie Kaori…  

 

S’il lui demandait une fois, rien qu’une fois, ce qu’elle désirait, ce qu’elle voulait vraiment…  

Si seulement rien qu’une fois il prenait la peine d’essayer de la comprendre, si seulement il lui prenait brusquement l’envie de la connaître…  

 

Peut-être qu’alors la femme qu’il découvrirait lui plairait ?  

Peut-être qu’il verrait enfin que l’herbe n’est pas toujours plus verte chez le voisin que chez nous ?  

 

Peut-être qu’enfin…il l’aimerait ?  

 

 

 

I'm so ordinary  

Je suis si ordinaire  

 

Si ordinaire… Elle ferait bien plutôt mieux de cesser de rêvasser, elle ne parviendrait jamais qu’à se faire souffrir encore d’avantage. Elle n’était pas assez bien pour Ryô, jamais elle n’attirerait son regard.  

 

Physiquement ?  

Il ne la voyait que comme un garçon manqué.  

 

Professionnellement ?  

Lorsqu’il était sincère, il la disait incapable, indigne d’être la partenaire de City Hunter.  

 

Socialement ?  

Elle était la sœur de son meilleur ami mort. Intouchable.  

 

 

 

Dragging 'round an old guitar that I can't even play  

I fade into your background like a piece of yesterday  

Traînant avec moi une vieille guitare dont je ne sais même pas jouer  

Je m’efface en arrière-plan comme un morceau déjà d’hier  

 

Qui croyait-elle berner, après tout, en se disant la partenaire de Ryô ? Sans doute elle-même plus que les autres, mais si elle était lucide elle devait reconnaître l’évidence :  

Elle n’était pas sa partenaire. Elle était une femme amoureuse qui s’accrochait désespérément à lui.  

 

Elle effleura inconsciemment l’endroit sur sa taille où elle mettait son arme quand elle partait avec Ryô en mission. Quelle ineptie… Elle ne savait même pas s’en servir correctement ! C’est elle qui risquait de tuer leurs clientes, oui !  

 

Elle se demanda soudain si elle aimait sentir sa présence... D’un côté, elle lui rappelait la mort qui n’attendait qu’un faux pas de leur part, de l’autre elle lui disait aussi qu’elle était nettoyeuse, aux côtés de Ryô…  

Elle ne s’était jamais laissée grisée par un quelconque sentiment de puissance, plus de sécurité, même si elle n’en était pas au point de devoir la prendre à chaque fois qu’elle sortait pour se sentir bien…  

 

De toute façon, ce n’était qu’un jouet. Qu’un accessoire de cette pièce d’une tragédie burlesque qu’ils continuaient à jouer. Un hologramme pour maintenir l’illusion. Elle était incapable de se défendre, elle le savait bien. Il fallait toujours que Ryô vienne à son secours.  

 

Un Ryô qui se détournait d’elle à l’instant même où elle était sauvée. Et à cette seconde là, il l’avait déjà oubliée, aussitôt virtuellement dans les bras d’une autre fille de joie sans doute…  

Elle ne faisait partie de sa vie qu’en arrière-plan. Jamais elle ne connaîtrait le devant de la scène et le feu des projecteurs…  

 

Si elle partait, Ryô se souviendrait-il même qu’elle avait un jour passé dans son appartement ? Son souvenir serait probablement vitre relégué dans la catégorie « hier », c’est-à-dire pour Ryô : « Terminé, donc plus d’intérêt. »…  

 

 

 

I might be a nobody to you  

But somewhere they're gonna listen  

Je pourrais n’être personne pour toi  

Mais quelque part, ils écouteront.  

 

L’énervement monta alors progressivement en Kaori, pourtant si calme en temps « vraiment » normal : Elle n’était pas un objet dont l’on dispose à souhait…  

 

La rage de la révolte, sentiment bien connu de ceux qui on été trop longtemps humiliés, commençait à se répandre dans ses veines, réchauffant une vieille colère…et les mots qui vinrent alors à l’esprit de la jeune femme étaient peu amènes pour son partenaire…  

 

 

 

Fais attention, Ryô. Je suis tenace et je t’aime, mais je reste humaine. Je ne tiendrai pas indéfiniment. Je ne resterai pas indéfiniment. Un jour viendra où tu te réveilleras pour découvrir que je ne suis plus là, si tu t’en rends compte c’est-à-dire.  

 

Parce que si toi tu ne me regardes pas, d’autres le feront. Il n’est pas de bout de bois qui ne trouve son fagot, dit-on. Je ne suis peut-être pas une de ces très belles femmes, mais j’ai la personnalité de mon côté, cela au-moins je le sais. Si je ne puis séduire par l’extérieur je séduirai par l’intérieur, sans doute au prix de revoir mes exigences à la baisse pour trouver celui qui voudra bien de moi. Mais cet homme-là existera, Ryô.  

 

Je suis sûre qu’il existera parce que Mick me l’a déjà prouvé. Je sais, c’est un pervers, lui aussi. Mais justement, s’il m’a regardée, c’est que je ne suis pas si totalement à jeter que tu veux bien le dire…  

 

Alors Mick a Kazue dans sa vie désormais et de toute façon si je dois partir je couperai toute attache, mais fais bien attention, Ryô. Fais bien attention parce que je suis fatiguée, si fatiguée que je pourrais bien baisser les bras et renoncer, et je n’ai pas peur d’être seule lorsque ce jour arrivera.  

 

 

 

And if you would let me know you  

Maybe I would show you  

Wouldn't we be something?  

Et si tu me laissais te connaître  

Peut-être que je te montrerais  

Ne serions-nous pas…quelque chose ?  

 

Te connaître ? C’est un rêve, une illusion, que j’ai abandonnée il y a longtemps.  

 

Tu ne laisses entrer personne dans ton jardin secret, et moi encore moins que les autres… D’autres que toi m’ont conté les rares bribes de ton passé que je connais, me laissant la charge de compléter le puzzle.  

 

Toi, tu ne m’as jamais aidée à trouver les pièces manquantes. Toi, tu n’as jamais rien raconté de plus que ce que l’on m’avait déjà appris. Toi, tu ne m’as jamais rien dit, tout simplement.  

Depuis que je te connais, tu ne m’as jamais rien dit. Pas au sens profond du terme. Rien sur toi, rien de ta vie, rien de ce que tu pouvais bien ressentir derrière cette carapace que tu contrôles si parfaitement…  

 

Par moments il me semble que je ne te connais même pas. Que sais-je de toi, après tout ?  

Ton nom ? La moitié n’est pas vraiment toi. Ton côté dragueur ? Il n’est pas pour moi, uniquement pour d’autres femmes plus intéressantes que la pauvre Kaori. Le nettoyeur ? Je fais moins réellement partie de ton monde que les malfrats que tu pourchasses. Et quant aux sentiments de l’homme, je ne suis même pas sûre que qui que ce soit les connaisse vraiment…  

 

Je fantasme parfois que tu me laisses te montrer le reste. Tout ce que tu ne connais pas et que je pourrais t’apprendre. Je ne parle pas des armes il serait comique de suggérer que je puisse t’apporter quelque chose sur ce plan, je parle au contraire justement de t’éloigner un peu de ces armes.  

 

Tu ne fais que baigner dans ce monde-là Ryô, et je voudrais tant que tu puisses en découvrir un autre ! J’aimerais être celle qui te prend la main pour te guider vers ce nouvel horizon que tu ignores encore, vers mon horizon.  

 

J’ai fait une partie du chemin jusqu’à toi, je me suis frottée tout à la fois aux épines de cette rose et au velouté de ses pétales, j’ai connu le doux et l’amer de ta vie. Ne veux-tu pas en faire de même pour moi ? Notre relation a-t-elle donc si peu d’importance à tes yeux ?  

 

Ryô, est-ce que pour toi… Nous ne serions et ne sommes vraiment rien, rien du tout ?  

 

 

 

Sad the way we always seem to pass by one another  

Tristement nous semblons toujours nous croiser l’un l’autre  

 

Il suffit que je tente un timide pas en avant pour que tu en fasses précipitamment quatre en arrière…Et quant aux rares fois où j’ai la folle impression que c’est toi qui fait un pas vers moi…  

 

Soit c’est moi qui n’ose pas te répondre, que je n’ai pas le temps de revenir de ma surprise ou que je n’en ai pas l’audace. Peu importe après tout, d’ailleurs. Soit c’est toi qui repart aussitôt en marche arrière, et pour revenir plus loin encore que ton point de départ…  

 

C’est un bien étrange ballet que nous dansons au fil des jours, inventant des figures assez peu académiques. Il nous arrive de trébucher, mais jusqu’ici ni toi ni moi n’avons réellement quitté la scène, et je fais des vœux pour cela dure encore très longtemps, bien plus même qu’après la fin de cette danse stupide… Si elle s’arrête un jour.  

 

Que cela dure assez longtemps en tout cas pour nous permettre de nous fatiguer de danser sur ce rythme endiablé, qu’il nous prenne l’envie de nous arrêter, et qu’alors on se regarde enfin, découvrant étonnés la présence de l’autre à nos côtés. Que cela dure assez longtemps pour qu’à cet instant, peut-être, tu me tendes la main avec un sourire...  

 

Parfois pourtant il me semble que tu me frôles, mais tu ne t’approches jamais assez près, je n’arrive pas à te toucher. Je ne peux pas t’atteindre. Alors on continue le spectacle, avec ou sans spectateurs. Et nous passons notre temps à nous croiser, virevoltant l’un autour de l’autre, nous cherchant mutuellement dans l’ombre sans jamais vraiment se rencontrer.  

 

Enfin, moi je te cherche. Toi, ça reste à démontrer…  

 

 

 

Hiding, so afraid of the things we might discover  

Nous cachant, si effrayés de ce que l’on pourrait découvrir  

 

Tu sais Ryô, je ne comprends pas très bien. Je ne vois pas de quoi tu as si peur. Pourquoi paniques-tu tant ? On ne changera guère la donne, la carte « Kaori » est déjà depuis bien longtemps utilisée par tes adversaires pour rafler la mise « City Hunter »…  

 

Alors qu’as-tu peur de découvrir, que crains-tu de ressentir, dis-moi ? Voyons, quel danger pourrais-je t’apporter pour t’effrayer ainsi ?  

 

Si tu me parles de réactions, je vais rire. Oui, sans doute réagirais-tu moins bien. Mais loin de toi, je serais tout autant en danger, et moi je ne réagirais pas du tout.  

 

Tes ennemis ne vont pas m’oublier du jour au lendemain parce tu en as décidé ainsi, mon cher ! Pour eux, je fais partie de ton cercle, il va bien falloir que tu le reconnaisses, même si dans les faits ce n’est pas la réalité.  

 

Alors ? Que tu ne sais pas aimer ? Si c’est celle-là ta réponse, laisse-moi te dire que tu le fais déjà. Aimer n’est pas nécessairement aimer une femme et il y a bien des formes d’amour. Tes relations avec tout notre groupe sont une preuve éclatante de tout ce que tu refoules au fond de toi !  

 

Pas la peine donc de te demander comment on fait pour aimer, parce que de toute façon personne ne le sait. On se rend brusquement compte qu’on est tombé amoureux alors qu’on ne l’avait pas vu venir, c’est tout.  

 

Mon niveau de nettoyeuse, peut-être ? Certes, le danger augmenterait peut-être légèrement pour moi. Alors prends tes responsabilités : Entraîne-moi.  

 

Tu as peur que je me brûle les ailes ? Fais-moi donc un peu plus confiance, et laisse-moi les ouvrir à l’abri de ta haute stature, qui est toujours là pour me protéger…  

 

 

 

Caught up in a moment that only you can live in  

Figés dans un moment où tu peux seul vivre  

 

Je ne sais pas si tu te rends bien compte à quel point cette situation m’est intolérable, Ryô. C’est toi qui es à la barre, l’état de fait m’impose de te suivre et de calquer mon attitude sur la tienne, mais je ne la supporte pas. Je ne la supporte plus.  

 

Le meilleur moment dans l’amour, c’est quand on monte l’escalier, hein ? On pourrait presque dire que nous sommes bloqués à ce stade. Immobilisés dans ce jeu de séduction où deux amoureux se cherchent et se titillent.  

 

Mais huit ans, c’est un peu long pour cette phase-là, Ryô…  

 

Tu es peut-être parfaitement heureux comme ça, mais moi je ne tiens plus. Cette indécision me pèse beaucoup trop, j’ai besoin de savoir, et ce même si je suis persuadée que la réponse ne sera pas celle que je désire.  

 

J’ai brûlé parmi mes plus belles années pour toi. Je suis resté à tes côtés malgré tout ce que nous avons pu traverser, malgré ce que tu m’as toi-même fait endurer par-dessus tout le reste. L’unique chose qui m’enflamme, c’est l’idée qu’un jour mes sentiments puissent être payés de retour, mais en attendant mes jours passent justement, le temps s’écoule et personne ne le rattrapera jamais.  

 

Si notre relation est figée, la vie autour de nous ne l’est pas, et il faudra bien un jour où l’autre que l’on accepte que le bouton « pause » ne peut pas rester éternellement enclenché, et encore moins lorsque chaque instant pourrait bien être notre dernier…  

 

 

 

You never know who's giving the air that you might breathe in  

Tu ne sais jamais qui te donne l’air que tu pourrais respirer  

 

Je peux te poser une question sérieuse, Ryô ? J’aimerais que tu répondes franchement, pour une fois. J’aimerais que tu réfléchisses à la portée de mes mots, et j’aimerais que tu me dises pour quoi ou pour qui tu vis. Pour quoi ou pour qui tu te bats chaque jour.  

 

Tes clientes ? Donc la Justice ? Comment dès lors pourrais-tu être foncièrement mauvais ?! C’est pourtant ce que tu prétends, n’est-ce pas, l’excuse que tu ressors immanquablement, fragile paravent entre toi et les autres ?  

 

Autre réponse possible, par pur instinct de survie ? Si c’était le cas tu prendrais n’importe quel contrat du moment qu’il paye bien, et sans te poser de questions. Tu n’es pas nettoyeur pour l’argent, et j’en sais quelque chose, moi qui dois négocier encore et encore avec notre banque !  

 

Alors pourquoi es-tu encore en vie, Ryô ? Où trouves-tu l’air que tu respires, car tu es quelqu'un de trop bien pour te satisfaire de l’atmosphère viciée des bas-fonds que tu fréquentes quotidiennement. Donne-moi ta raison de vivre, et alors on pourra peut-être commencer à se parler normalement, car j’espère que là enfin j’arriverai à comprendre toutes tes contradictions…  

 

Mais peut-être ne sais-tu pas toi-même pour qui tu respires…  

 

 

 

City lights shine down upon the place that I call home  

Surrounded by a million but I feel like I'm alone  

Les lumières de la ville brillent sur l’endroit que j’appelle maison  

Des millions de gens m’entourent mais je me sens comme seule  

 

Kaori soupira de nouveau, posant un instant son menton sur ses mains croisées sur la rambarde, les yeux dans le vague. Ça ne servait à rien de se torturer ainsi l’esprit, elle tournait en rond. Elle en revenait toujours au même point, ressassant toujours les mêmes pensées et arrivant toujours aux mêmes conclusions. Et elle savait bien comment tout cela allait se finir.  

 

Elle allait redescendre de ce toit, pousser un cri d’effroi devant la tête qu’elle devait avoir après avoir pleuré en se voyant dans la glace de la salle de bains, tâcher de s’arranger un peu pour que Ryô ne remarque rien, ce qu’il ne faisait jamais de toute façon, et puis aller lui préparer quelque chose pour quand il rentrerait cette nuit d’une de ces foutues missions made in Saeko… Comme d’habitude.  

 

L’amertume commençait à se glisser dans ces trois mots, car comme d’habitude c’était elle qui se mettait dans tout ses états parce qu’il risquait pour la énième fois de ne pas revenir, c’était elle qui s’en voudrait sa vie entière si les dernières paroles échangées entre eux ne devaient être que celles de cette dispute idiote, c’était elle qui allait l’attendre toute la nuit, allongée dans le noir et guettant avec angoisse le moindre bruit de craquement dans l’escalier…  

 

Comme d’habitude.  

 

 

 

And I might be a nobody to you  

But somewhere, they're gonna listen  

Et je pourrais n’être personne pour toi  

Mais quelque part, ils écouteront  

 

Brusquement, la jeune femme se redressa de toute sa hauteur, semblant dominer la ville à ses pieds. Et puis soudain elle criait dans la légère brise qui soufflait toujours, projetant des mots dans l’espace, des mots destinés à une seule personne mais qu’au final personne n’entendait, car ils se perdaient bien avant dans la cacophonie de sons qui régnait…  

 

« J’en ai marre Ryô, tu m’entends ? J’en ai assez cette fois ! Assez d’être la seule à souffrir ici ! Cette nuit, je dors ! Et tu n’auras qu’à te prendre quelque chose dans le frigo quand tu rentreras, si tu rentres !!! »  

 

Les deux poings serrés autour de la rambarde, tout son corps penché en avant par-dessus la balustrade, elle semblait hors-d’elle. Néanmoins, son cri l’avait un peu apaisée, et c’est plus calme qu’elle se retourna vers la porte du toit. Marchant jusqu’à elle sans se retourner, raide et apparemment déterminée, elle l’ouvrit d’un mouvement saccadé et fit un pas pour rentrer dans l’immeuble, mais s’immobilisa avant d’avoir passé complètement la porte.  

 

Elle resta ainsi deux ou trois secondes, à moitié rentrée à moitié dehors, avant de regarder de nouveau vers les lucioles hypnotisantes de sa ville et de murmurer quelques mots qu’une brusque bourrasque de vent vint cueillir directement sur ses lèvres, les emportant aussitôt.  

 

Mais Kaori était déjà rentrée dans l’immeuble, définitivement cette fois, refermant plus doucement que prévu la porte derrière elle au final…  

 

 

 

Et les quelques mots volés par la brise ? Ce « Ryô… Tu es le pire homme qui puisse exister pour moi, mais quoi je dise… Reviens-moi vite. » fut portée par une brise finalement pas si mesquine que ça, car il sembla qu’il parvenait à atteindre son destinataire et que c’est pour cette raison qu’il en réchappa de nouveau cette nuit-là, parce qu’il avait senti que quoi qui ait été dit, son ange l’attendait malgré tout. Que sa raison de revenir était toujours là, chez eux.  

 

Que sa raison de vivre existait toujours, même si l’intéressée ne savait pas elle-même qu’elle l’était… 

 


Capitolo: 1


 

 

 

 

 

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