Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Sayaka1537

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 11 capitoli

Pubblicato: 17-05-08

Ultimo aggiornamento: 03-10-11

 

Commenti: 32 reviews

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DrameAction

 

Riassunto: Une des versions que j'imagine de leur première rencontre, sachant que je n'ai pas encore lu la version originale : Comment Kaori recevrait-elle Ryô si elle n'avait pas eu l'occasion de voir l'homme derrière le nom et restait "encombrée" des préjugés des gens de la société "normale" ? Venu des difficultés d'une amie à comprendre la personnalité de Ryô Saeba, derrière l'image qu'il projette... ;) (Ex one-shot qui s'est allongé en plusieurs chapitres ^^)

 

Disclaimer: Les personnages de "Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Humpf... City Hunter... Ryô Saeba ?

 

Capitolo 1 :: Où le pot aux roses est découvert...

Pubblicato: 17-05-08 - Ultimo aggiornamento: 17-05-08

Commenti: Coucou tout le monde ! :-) Eh bien, j'ai fini par craquer... Je voulais finir "Un invité" d'abord mais ces deux derniers jours je voulais vraiment écrire sur ceci, alors... Ce premier chapitre est écrit depuis longtemps, mais je viens de m'y remettre et de boucler le chapitre 2 et quasiment le 3... Au début c'était un one-shot que j'ai entamé juste pour voir, je n'étais même pas sûre de réellement l'écrire en entier mais là je suis vraiment contente de l'air que ça commence à prendre... ^^ J'espère qu'une fois fini vous aurez aimé aussi... ;) Je tenais à dire que c'est un cadeau plus particulièrement pour Kaori4ever et ses deux semaines, en grande partie "responsables" de ce post... ;) Allez, bonne lecture à tous et j'espère sincèrement qu'il vous plaira ! :-) NB : Au cas où, j'ai un doute sur l'édition, nouvelle ou ancienne, peut-être ancienne je pense, mais le titre de la fic est la première phrase que dit Kaori à Ryô après avoir compris qui il est. Vu le sujet de la fic je trouvais approprié de l'utiliser... ^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11


 

« Tu es vraiment sûr de toi sur ce coup-là ? »  

« Mais oui, ne t’inquiète pas, tout ira bien ! »  

« Ecoute, ça pourrait vraiment très mal tourner tu sais, et je m’en voudrais d’être respon…  

« Tout ira bien, je te dis. Allez, ça va passer tout seul ! »  

« Mouais… Tu crois réellement que ça en vaut la peine ? Tous ces risques… »  

« Oui, je crois que ça en vaut la peine. » répondit l’homme d’une voix qui fit comprendre à son interlocuteur tout ce que représentait pour lui ce qu’ils complotaient. Ou plutôt, les conséquences de ce qu’ils complotaient…  

« Je crois que ça en vaut la peine car c’est le seul moyen qu’elle comprenne. » ajouta-t-il, songeur. Puis, revenant à son ami, il reprit en souriant :  

« Allons, laisse-moi donc m’occuper du reste, et toi pense seulement à jouer ta partie de manière suffisamment convaincante, ok ? »  

« Elle va avoir la peur de sa vie… »  

« C’est ce que je veux. L’impressionner. »  

« Mmm… T’y vas fort quand même… »  

« Je veux l’atteindre. » prononça-t-il d’un ton qui n’admettait pas de réplique, closant instantanément la conversation. L’autre homme soupira, puis hocha la tête, et tous deux continuèrent leur chemin sans un mot à travers le parc de Shinjuku, les mains dans les poches et faisant le dos rond devant l’orage qui tonnait, trempés par la pluie tombant à verse…  

 

* * * * *  

Le matin même…  

 

« Kaori, dépêche-toi, on va finir par être en retard !!! »  

« J’arrive, j’arrive ! » répondit une voix jeune et féminine. Sa propriétaire apparut un instant plus tard, bondissant dans l’escalier.  

« Kaori, attention enfin, un jour tu vas finir par te faire mal… »  

« Flippe donc pas comme ça, frérot ! » lui lança amusée la jeune fille qui ne devait pas avoir plus de dix-sept ans en passant devant lui…  

 

Hideyuki soupira, mais sans pouvoir retenir un sourire malgré tout. Préférant ne pas faire de commentaires, il se hâta de rejoindre sa sœur à la voiture. Comme tous les matins, il s’apprêtait à la déposer au Lycée sur le chemin du commissariat…  

 

Enfin, ça c’est ce qu’il lui faisait croire. Car en réalité Hideyuki n’allait pas au commissariat, ou plus. Depuis cette sombre affaire où l’une de ses collègues avait perdu la vie, il avait été amené à démissionner. Saeko savait que Kaori n’était pas au courant et elle avait mis son partenaire en garde contre les dangers d’une telle politique, mais comment Hide aurait-il pu lui dire la vérité ? D’abord il ne tenait pas vraiment à raconter ce qui s’était passé, c’était encore bien trop douloureux. Ensuite, il était sûr par avance de la manière dont Kaori prendrait la vérité au sujet de son « nouveau » métier…  

 

Alors il lui avait caché, sachant que ce mensonge confortable pourrait bien s’éterniser, et c’est ce qu’il avait fait d’ailleurs. Cela allait bientôt faire deux ans que Hide avait démissionné, mais Saeko et Kaori ne s’étant jamais rencontrées le pot aux roses n’avait pas encore été découvert…  

 

Hideyuki avait voulu tenir Kaori le plus à l’écart possible de son métier, ne lui en parlant jamais, craignant par dessus tout qu’elle se sente attirée par son monde. C’était son monde à lui, et il le connaissait suffisamment bien pour ne pas vouloir qu’elle y rentre.  

 

Quant à Saeko, sa règle d’or était de ne jamais s’impliquer avec ses collègues, pour quelque raison que ce soit, et même de ne pas s’impliquer tout court, pensait parfois Hide. Elle avait fait un principe de ne pas rencontrer sa sœur… C’aurait été trop intime.  

 

Mais ce qu’aucun des deux n’avait perçu, c’est que Kaori détestait cette mise à l’écart. Elle s’en rendait parfaitement compte, et cet interdit tacite ne faisait qu’attirer son regard vers cet autre monde dont on lui fermait la porte. Elle ne supportait plus d’être couvée… Un de ces jours, elle s’était juré d’aller au commissariat, voir son frère par surprise, juste pour faire irruption dans un univers que l’on prétendait l’empêcher de découvrir…  

 

Aussi, l’occasion se présentant à elle l’après-midi, elle ne laissa pas passer sa chance. Un cours double annulé, sortie trois heures plus tôt…avant son frère, qui passait la prendre chaque soir. Elle hésita une demi-seconde, sur le parvis de son établissement, avant de s’engager résolument dans la direction du commissariat.  

 

* * * * *  

 

« Que tous les hommes disponibles me rejoignent dans l’entrée dans cinq minutes !!! » cria une femme dans un des couloirs du commissariat de Tôkyô, avant de disparaître derrière la porte sur sa gauche.  

« Tu seras dans les temps ? »  

« On devrait y arriver. L’info est arrivée tard mais si on se dépêche on pourra les coincer en plein chargement ! »  

« Où ça ? »  

« Sur le port, le bateau arrivé hier. »  

« Ok, alors vas-y, fonce je te donne carte blanche pour les prendre en flag. »  

« Merci papounet chéri ! » fit la jeune femme en riant, tournoyant sur elle-même pour quitter la pièce en courant rejoindre ses hommes qui l’attendaient en bas.  

« SAEKO !!! »  

 

…  

 

« Tout le monde est prêt ? Bon, on y va ! »  

Mais alors que Saeko s’apprêtait à sortir du bâtiment, la silhouette d’une adolescente se profila à l’entrée. Et sans bien savoir pourquoi, Saeko sentit que, quels qu’ils soient, elle n’allait pas aimer les événements qu’elle apportait avec elle…  

« Allez-y je vous rejoins… » murmura-t-elle.  

« Hein ? Mais, Lieutenant…  

« Allez-y, j’ai dit !!! »  

Personne n’osa protester et tous la dépassèrent sans un mot de plus, même si on lisait l’étonnement et quelque peu des susceptibilités vexées chez ces hommes…  

 

Sans s’en émouvoir outre mesure, Saeko s’avança vers la nouvelle arrivante, notant la lueur d’admiration mêlée d’appréhension prudente dans son regard.  

« Melle ? Vous cherchez quelque chose ? »  

« Plus quelqu'un à vrai dire. »  

 

Kaori détaillait cette femme, la trouvant vraiment très belle. Mais son regard était si… Pas dur, mais… Elle se dit que cette femme-là devait suivre son chemin, droit devant, sans se soucier des problèmes qui pourraient lui arriver. Ses yeux parlaient d’une telle force de caractère ! Kaori eut presque envie de baisser les siens, mais quelque chose la retint : Elle lui trouvait bien trop d’assurance. Rien que sa manière de s’habiller ! C’était une beauté fatale, mais aux yeux de Kaori elle le savait un peu trop… Alors elle allait lui tenir tête !!!  

 

« Quelqu'un ? » continuait Saeko, réalisant que cette fille venait de l’étudier des pieds à la tête et que le résultat de cet étude ne semblait pas lui être très favorable, au vu de son expression…  

« Oui, mais je ne sais pas si…  

« Je connais quasiment tout le monde ici, » la coupa Saeko « si non tout le monde. Qui cherchez-vous ? »  

 

Elle se demanda vaguement pourquoi elle restait là, à insister auprès de cette gamine, alors qu’elle était censée être en route pour une de leurs plus belles prises de drogue depuis longtemps… Pourtant, le regard de cet enfant l’attirait inconsciemment, il y avait quelque chose en elle qui…  

 

« Je cherche mon frère. »  

 

A ces mots, un mauvais pressentiment s’empara de Saeko, et la voix soudain hésitante elle murmura :  

« Votre…frère ? »  

« Oui, il est policier, il travaille ici. Il s’appelle Hideyuki Makimura, et si je me rappelle bien du nom qu’il m’a donné il bosse en tandem avec une femme, une certaine Saeko Nogami je crois. Vous les connaissez ? S’il-vous plaît, j’aimerais beaucoup les voir… »  

 

* * * * *  

 

« Alors, Maki ? »  

« Toujours rien… Vide… Rah, c’est déprimant… »  

« Bah, ne t’inquiète donc pas comme ça, de toute façon dans cette ville il y a toujours des problèmes quelque part… »  

 

L’homme que venait de rejoindre le frère de Kaori au parc de Shinjuku, leur lieu de rendez-vous habituel, du moins pour le boulot (^^), n’avait très certainement pas même fini de parler que le portable d’Hideyuki sonna.  

Jetant un rapide coup d’œil pour voir qui l’appelait, il eut un choc en découvrant que c’était Saeko. A cette heure-ci elle aurait du travailler, et si on découvrait qu’ils avaient toujours des relations… Pourquoi l’appelait-elle à cette heure ?!  

 

« Eh bien, vas-y, décroche… »  

Makimura hocha la tête et décrocha son téléphone d’un coup sec…  

 

« Makimura à l’appareil. »  

« XYZ. »  

« Pa… Pardon ?! »  

« Je parle de ce qu’il n’a pas. XYZ. » répéta comme avec précipitation la voix de Saeko, avant de raccrocher aussitôt.  

« Que se passe-t-il ? » demanda son vis-à-vis, inquiet de voir le visage de son ami.  

« Kaori. » s’entendit-il seulement répondre avant qu’Hide ne parte en courant…  

 

* * * * *  

 

Saeko eut l’impression que le sol s’ouvrait sous ses pieds au nom de Makimura… Cette fille était… Cette fille était… SA SŒUR !!! Et m…. !!! Comment allait-elle se tirer de ce guêpier ?! Que lui dire ? Bon dieu, que pouvait-elle lui dire ?  

 

« Euh… Je… C’est à dire… »  

 

Saeko n’arrivait pas à croire qu’elle était en train de bafouiller. C’était impossible que la grande Saeko Nogami perde ses moyens devant une adolescente ! Et pourtant, ce regard si vif et si naïf à la fois… Inspirant un grand coup, elle se lança :  

« Oui, je connais votre frère. Mais il n’est pas là en ce moment. » Tentative de diversion…  

« Ah bon ? » fit Kaori, l’air profondément déçu.  

« Oui, il est sur une affaire et il est déjà en route. Je suis désolée. »  

 

L’histoire aurait très bien s’arrêter là, si à cet instant maudit un policier n’avait passé Saeko en sens inverse, lui lançant au passage : « Eh Lieutenant, vous ne devriez pas être au port ? Une prise pareille, ça m’étonne de vous que vous ne vouliez pas tout diriger ! »  

« Akito ! »  

« Bien, bien, mon cher Lieutenant Nogami ! Je m’en vais ! »  

 

Akito avait le béguin pour Saeko, tout le commissariat le savait. Il n’avait voulu que plaisanter, comme il le faisait toujours avec notre inspectrice de charme, mais il avait aussi appris à Kaori qui elle avait en face d’elle…  

 

« Lieu… Lieutenant Nogami ? » chuchota-elle étonnée. Saeko hésita, mais elle dut bien finir par acquiescer à contrecœur.  

« Oui, c’est bien moi. »  

« Mais alors, pourquoi ne m’avez-vous pas dit…  

« Parce que je suis très pressé. Hideyuki est en effet sur une affaire et je dois aller le…  

« Ne vous moquez pas de moi ! »  

 

Saeko fut surprise du ton employé : Froid et dur. Une violence que l’on n’aurait pas cru trouver chez elle. Sans répondre, elle arqua simplement un sourcil en signe d’interrogation.  

« Cet homme… Akito ?... N’a pas parlé de mon frère…Seulement de vous ! Et à l’entendre vous êtes seule sur cette affaire ! »  

« Ecoutez, Kaori, je vous assure que…  

« Très bien ! » l’interrompit la jeune fille. « Très bien ! Dans ce cas, je vais au port voir par moi-même ! »  

Et elle sortit en trombe du commissariat avant même que Saeko, sous le choc, n’ait le temps de réagir…  

 

...  

 

Qu’avait-elle fait, bon sang ? Elle se maudissait alors qu’elle rattrapait en voiture l’adolescente. Bon sang, c’était vraiment le pire moment pour la scène de famille ! Ses hommes l’attendaient, ils avaient ordre de ne pas bouger sans son ordre, et si jamais ils loupaient cette prise à cause de son absence, comment pourrait-elle se justifier, hein ?! Jurant entre ses dents, elle rejoignit enfin Kaori qui courait dans les rues sans se retourner. Montant sur le trottoir, elle lui barra le passage et fut sortie de la voiture, plantée devant elle, avant qu’elle ne réalise ce qui s’était passé…  

 

« Je ne peux pas te laisser y aller, Kaori. C’est beaucoup trop dangereux. Il se passe en ce moment-même une grosse opération pour coincer des trafiquants de drogue, tu ne peux pas débouler en plein milieu comme ça ! »  

« Alors je veux la vérité. »  

 

Saeko fut surprise de son calme, bien qu’il ne paraisse que de façade… La situation était pire que tout ce qu’elle aurait pu prédire à Maki : C’est elle qui allait se retrouver acculée à tout expliquer à sa sœur. Peut-être que c’était mieux après tout, en y réfléchissant…  

Pauvre Maki ! S’il s’était douté de ce qui l’attendrait en rentrant le soir ! Elle devrait peut-être trouver un moyen de le prévenir… L’appeler ? Mais elle ne serait plus seule pendant un moment maintenant, et pendant le trajet Kaori serait avec elle… Comment lui dire ? Bah, elle trouverait bien un moyen de lui faire comprendre… Elle avait déjà sa petite idée, elle n’aurait qu’à dire à Kaori que c’était un message codé pour les flics du port…  

 

« Très bien. Monte, je t’expliquerai en chemin. Mais lorsque je te dis de descendre et de rentrer, tu m’obéis, est-ce que c’est clair ? »  

« Oui. »  

« Bon ok, allez monte on va finir par les manquer à force de traîner !!! »  

 

* * * * *  

 

Un instant interloqué, l’autre homme le suivit.  

« Quoi ?! Kaori ? LA Kaori, ta sœur ? Que se passe-t-il ? »  

« Elle a tout découvert. »  

« Hein ? Mais comment tu le sais ? »  

« Saeko m’a dit : « Je parle de ce qu’il n’a pas. ». Ce « il », c’est toi. » répondit Maki, faisant s’assombrir le regard de son compagnon courant sans effort à ses côtés.  

« Je vois… Elle voulait que tu penses à la famille… »  

« J’en suis persuadé, oui. Ce qui ne laisse comme choix que Kaori. »  

« Mais pourquoi saurait-elle pour nous ? »  

« Un XYZ de Saeko à cet heure-ci concernant Kaori ? ça peut être quoi d’autre, selon toi ? »  

« Vu comme ça… Et tu vas où comme un dératé, là ? »  

« Chez moi. Et si elle n’y est pas, j’écumerai la ville mais je la retrouverai ! »  

« On se calme, le chevalier sans peur et sans reproche… Va donc chez toi, moi je vais alerter nos indics au cas-où elle n’y serait pas, qu’ils nous préviennent s’ils la voient, ça te va ? »  

« Ok ! »  

 

Aussi, arrivés à un croisement, les deux hommes partirent-ils chacun dans une direction différente, toujours sans ralentir le pas…  

 

* * * * *  

 

En fait, ni Ryô ni Maki n’avaient totalement raison. Ils ne possédaient chacun qu’une partie de la vérité. Vrai, Kaori n’était pas chez eux, mais elle n’allait pas tarder à y rentrer… Elle avait même très envie d’y rentrer, pour engueuler son imbécile de frère. Mais pour le moment, elle avait encore un peu de mal à encaisser la nouvelle…  

 

Saeko avait du couvrir deux ans. Deux années… C’est long, deux ans. Et Kaori se sentait trahie. Deux ans. Deux ans qu’il lui mentait. Deux ans qu’il l’accompagnait tous les matins et venait la chercher tous les soirs à son Lycée, tout ça pour couvrir la vérité… Deux ans depuis cette terrible histoire, dont elle n’avait jamais rien su…  

 

Connaissait-elle donc si peu son propre frère pour n’avoir même pas vu qu’il allait si mal ?  

Il avait quitté la police et s’était associé à un tueur, et elle n’avait même pas remarqué un quelconque changement !!! Avait-elle été trop tournée vers sa propre petite vie, avec ses études et ses amis ? Etait-elle passée à côté de la personnalité de son frère à ce point ?  

 

Un tueur… Saeko pouvait bien dire ce qu’elle voulait, parler de « nettoyeur » et de « justice », ou même d’ « équilibre », un tueur reste un tueur. Un tueur à gages en plus !!! Le tableau… Le tableau de la gare de Shinjuku… Elle était passée devant tellement de fois, sans jamais se douter…  

 

Cette pensée amena un frisson couler le long de son dos. L’avait-elle déjà croisé sans le savoir ? Pouvait-on croiser un tel homme sans s’apercevoir de quoi que ce soit ? Cela semblait tellement impossible, il n’était pas, il ne pouvait pas être « normal »…  

Mais après tout, son propre frère s’était bien associé avec lui, et elle n’avait rien senti…  

 

‘Oh, Hideyuki… Quelle folie as-tu faite là…’  

 

Kaori était déchirée, car penser au partenaire de son frère la révulsait et la remplissait de dégoût pour le métier qui était le sien, mais en même temps son frère « travaillait » avec lui, et Saeko avait été jusqu’à dire qu’ils étaient tous amis. Amis… Amis avec un assassin ? Un homme comme Maki ami avec lui ? Une femme flic telle que Saeko amie avec lui ? Comment une telle chose était-elle possible ?  

 

Pour Kaori, Ryô Saeba ne se concevait que comme un maniaque de la gâchette, as des armes à feu peut-être si l’on en croyait Saeko, mais n’en étant que bien plus dangereux. Qu’est-ce que son frère était allé faire avec lui ? Qu’y trouvait-il ? Ce n’était pas de la justice. C’était distribuer froidement la mort, sûrement sans raisons valables. Et même si, personne n’a le droit de décider qui doit vivre ou mourir. Qui donc était cet homme, ce nettoyeur si fort, pour se le permettre ?!  

 

« Ton frère et Ryô s’occupent de faire régner l’ordre dans la ville, là où moi je ne peux intervenir. Ou même ils créent l’occasion pour que je puisse intervenir… »  

 

‘Faire régner l’ordre’… Ces mots voulaient sans doute dire à coups de revolver. On faisait disparaître le problème, tellement plus simple qu’un procès et toute la machinerie judiciaire. Si rapide. Sauf qu’aucun être humain n’avait ce droit.  

 

« Il s’y croit sans aucun doute beaucoup, mais au final qu’est-il de plus que ceux qu’ils traquent ? Un meurtrier, comme eux, exactement comme eux ! Il n’est rien qu’un tueur ! Survivre en tuant des gens, fussent-ils des salopards… Il n’est rien d’autre qu’un tueur… »  

 

Kaori ne pouvait pas ne pas penser ces mots, mais en même temps les penser lui faisait mal, parce qu’il était illogique même si terriblement humain de ne pas y associer son frère, vu qu’il était le « partenaire » de Ryô.  

Ce point avait suffisamment étonné Kaori : Partenaire d’un nettoyeur…  

Depuis quand les tueurs à gages avaient des partenaires ? Elle avait toujours cru qu’ils bossaient en solo. Mais après tout, elle n’y connaissait rien. C’était un monde si éloigné du sien… Enfin, qu’elle croyait si éloigné du sien, pensa-t-elle en serrant les dents de rage.  

En réalité, elle avait un contact direct avec ce monde et elle ne le savait même pas ! Elle réalisa alors brusquement qu’elle avait sans doute été en danger durant ces deux dernières années, idée qu'elle n'avait pas réellement enregistrée lorsqu'elle Saeko la lui avait expliquée. Et si Saeba était aussi craint dans le quartier que ce que Saeko disait, alors…  

 

Cette révélation ne fit qu’accentuer sa rage et son sentiment d’avoir été trahie à tous les niveaux. D’abord, son frère traversait une très mauvaise passe et ne lui en parlait même pas. Ensuite, il prenait une décision aussi importante que de démissionner de la police sans même la consulter. Sans même lui dire. Tout ça pour aller s’acquoquiner avec un homme comme ce Saeba...  

 

Jusqu’à quel point avait-il sombré dans cette horreur ?  

 

Car malgré tout ce que Saeko avait pu dire pour atténuer le choc de toutes ces nouvelles, Kaori ne pouvait penser à ce parcours que comme une descente aux enfers pour son frère.  

Dont elle ne s’était pas rendue compte, ce qui, les minutes passant écornant un peu sa rage, la faisait se sentir horriblement coupable : Elle aurait du enrayer cette descente. Elle aurait du le voir, elle aurait du le retenir…  

Mais aurait-elle pu le retenir ? Que pesait-elle face à cette colère qui avait du l’habiter deux ans auparavant ? Face à cette volonté d’agir ? Face à ce désir de faire quelque chose ?!  

 

Kaori soupira. Son frère avait pris une si mauvaise direction qu’elle aurait probablement énormément de mal à l’accepter, si elle y arrivait un jour, mais au-moins ses raisons initiales étaient bonnes. Enfin, c’est ce qu’elle voulait croire en tout cas. Avait-il beaucoup changé depuis ce temps-là ? Deux ans… Etait-il devenu comme lui ? Un tueur sans âme ?  

 

Le regard de Kaori se durcit à cet instant, alors qu’elle se disait qu’elle ne pouvait pas rester comme ça. Déambuler dans les rues comme une âme en peine ne l’avancerait à rien. Il lui fallait rentrer et confronter son frère à tout ce qu’elle venait d’apprendre. Et elle avait intérêt à se calmer pendant le trajet de retour, parce que sinon ça allait très mal se passer…  

 

* * * * *  

 

« Kaori !!! Kaori !!! KAORI !!! »  

 

Hideyuki hurlait dans l’escalier, montant les marches quatre à quatre. Déboulant dans l’appartement, il ne s’immobilisa qu’un instant, le temps de crier encore un « Kaori ! » avant de, n’obtenant pas de réponse, se mettre à courir en tous sens dans l’appartement…  

 

Quelques minutes plus tard, il se retrouva de nouveau au même endroit, légèrement essoufflé par toute cette débauche d’énergie. Désorienté, il se demandait quoi faire à présent. Vaguement, il crut se rappeler entendre Ryô lui dire qu’il partait voir leurs indics. Il appellerait donc ici s’il avait des nouvelles, il lui fallait rester là.  

 

Hideyuki serra les poings, tentant de réfréner l’envie irrésistible qui le prenait de courir dehors parcourir la ville à sa recherche. Il ne devait pas bouger pourtant. Au prix d’un immense effort, il alla s’asseoir ; mais bientôt, totalement incapable de supporter cette inaction, il se releva pour aller à la fenêtre, avant d’aller à la cuisine se servir un verre d’eau, pour revenir au téléphone vérifier qu’il n’aurait pas manqué un message, et ainsi de suite… Un lion en cage…  

 

Mais alors que, debout devant la fenêtre une énième fois, il contemplait la rue à ses pieds, guettant sa silhouette, il crut sentir une présence monter l’escalier. La tension de cette personne était perceptible, ce qui rendait facile pour Hideyuki de percevoir sa présence, malgré tous les efforts qu’elle semblait faire pour la dissimuler…  

 

Il n’osa se retourner, de peur de se tromper, de peur que ce ne soit pas Kaori… Mais cette sensation de présence s’arrêta à sa porte, qu’il avait laissé ouverte. Il se raidit, pétrifié, mais retrouva brusquement l’usage de ses membres lorsqu’il entendit sa sœur dire d’une voix neutre : « Hideyuki ? »  

 

Seulement alors il se précipita sur elle, sans un mot, et la serra dans ses bras comme s’il n’allait plus jamais la lâcher, comme s’il cherchait à la retenir là, en sécurité, jusqu’à la fin de ses jours... 

 


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