Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Indiana

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 1 capitolo

Pubblicato: 06-10-08

Ultimo aggiornamento: 06-10-08

 

Commenti: 13 reviews

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GeneralSongfic

 

Riassunto: Elle a besoin d'un mari, ils ont besoin d'un père ...

 

Disclaimer: Les personnages de "Je serais là" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Je serais là

 

Capitolo 1 :: La famille s'agrandit

Pubblicato: 06-10-08 - Ultimo aggiornamento: 06-10-08

Commenti: Bonjour à tous ! J'imagine que la question que vous devez vous poser est : Pourquoi écrit-elle une nouvelle fic sans avoir fini les autres ?! Je vous rassure, cette fic sera une one shot et n'appelera pas (enfin pas pour l'instant) de suite. Mais voilà, je désirais vraiment l'écrire parce que d'abord la chanson m'a touché : je sais que c'est une chanson qui date mais je ne saurais dire pourquoi elle a attiré mon attention aujourd'hui. De plus, ce texte me semblait nécessaire dans le sens où il est la suite d'une autre de mes fics, je ne dis pas laquelle vous trouverez! Je voulais en écrire la suite (sur les conseils avisés de Paty) mais le temps me manquait cruellement et je ne voulais pas avoir une fic non finie, en plus. Alors j'ai tranché : je suivais mon idée mais en la raccourcissant (néanmoins ce texte est assez long vous êtes prévenus!) Voilà, j'espère que vous apprécierez : j'embrasse tout les lecteurs qui me soutiennent depuis le début, je fais un clin d'oeil aux lecteurs anonymes et vous souhaite une bonne lecture à tous ! A très vite pour la suite des autres fics (Promis, j'me motive!)

 


Capitolo: 1


 

Dans un appartement d'une grande ville, une jeune femme tentait d'avancer jusqu'à la fenêtre de son salon : son ventre déjà plus qu'arrondi, l'empêchait de se mouvoir à sa guise. Et pourtant elle n'aurait échangé sa place pour rien au monde car même si sa situation l'incommodait parfois, à ses yeux pouvoir offrir la vie à un petit être était certainement la plus belle des choses qui soit.  

Malgré elle, elle esquissa un doux sourire tout en portant une main à son ventre : oui, bientôt ce petit ange ferait partie de leur famille. La future maman s'avança encore difficilement et parvint enfin à la porte fenêtre, elle en ouvrit un pans et se glissa avec soulagement sur le balcon. Le vent orageux qui soufflait au dehors, vint lui frapper le visage, repoussant ses soyeuses boucles brunes vers l'arrière. Il faisait encore moite et cela malgré l'heure déjà avancée : les nuits d'été n'était pas de tout repos pour la jeune femme avec ces chaleurs à rallonge, il lui tardait que l'automne arrive pour qu'elle puisse passer le dernier mois de sa grossesse plus tranquillement.  

 

Elle s'assit tranquillement sur une des chaises de dehors et fit se perdre son regard sur les lumières artificielles de la cité. Toutes ces petites sources de couleurs qui semblaient représenter les personnes encore en éveil, celles qui vivaient quand d'autres allaient se coucher. La clameur des quartiers chauds lui parvenait avec distinction : elle entendait les entraîneuses appâter leurs clients à grands renforts de mots doux et de tenues affriolantes. C'était tout de même impressionnant la volonté qu'elle mettaient dans leur travail, qui n'était pas reconnu comme tel et pourtant qui permettait à tout un quartier de vivre. Soudain alors que le bruit devenait plus fort, un éclair zébra le ciel, faisant taire un instant la rue. Le temps que le bruit de l'impact se répercute dans l'immensité nuageuse et les conversations avaient déjà repris, sous le regard amusé de la jeune observatrice.  

 

Instinctivement, cette dernière resserra les pans de son châle autour d'elle comme pour se protégeait de ces orages dont elle avait horreur. En d'autres occasions, elle se réfugiait toujours entre les bras forts de son homme mais ce soir elle ignorait où il était. Peut-être en train de traîner dans les quartiers animés de la ville ou alors était-il perdu dans un coin reculé, en train d'être défié pour une nouvelle fois. La jeune femme ne savait pas ce qu'elle préférait : qu'il soit au milieu de plusieurs lapines ou face à quelqu'un qui en voulait à sa vie. Le reverrait-elle ce soir ?!  

 

Reviendrait-il durant la nuit se glisser à ses côtés ?! Elle n'en savait rien et c'était cette ignorance qui la rongeait : elle ne pouvait le nier, elle avait peur. Bien entendu, ce n'était pas d'aujourd'hui qu'elle vivait avec un nettoyeur, pas d'aujourd'hui qu'elle avait fait face à la mort mais maintenant tout prenait une dimension si différente. Elle était en couple avec ce nettoyeur, elle attendait un enfant de lui et en avait un autre qui dormait au premier... Le moindre petit défi pouvait alors avoir des répercussions sur par moins de quatre vies. Elle savait qu'il était le meilleur mais elle n'avait jamais vraiment réussi à s'habituer à ses absences et d'ailleurs elle ne pensait pouvoir jamais s'y habituer. Un nouvel éclair transperça le ciel, et fut accompagné du grondement le plus sourd de la soirée : tonnerre qui ne tarda à pas avoir une réponse, puisque des petits pas se firent entendre dans l'escalier grinçant.  

 

Une tête hirsute passa par la porte-fenêtre entrouverte et s'assurant que sa mère y était, entra à son tour sur le balcon. Ce petit garçon d'à peine six ans, regardait avec des yeux émerveillés le spectacle que lui offrait la Nature. Il craignait les orages, tout comme sa mère, mais en même temps ne pouvait s'empêcher de les admirer. De plus, il se rappelait que son père lui avait dit que celui qui parvient à fixer l'orage sans crainte, peut affronter n'importe quel danger... Alors il ferait comme son père lui avait dit, il regarderait l'éclair de face et verrait si sa détermination pouvait battre sa peur. Il s'approcha doucement de sa mère et se glissa sur le siège à ses côtés : la jeune femme le rapprocha d'elle, et fit glisser un bout de sa couverture sur le petit corps recroquevillé à ses côtés.  

 

- Daisuke, mon chéri, je peux savoir ce que tu fais encore debout à une heure pareille ?!  

- Je n'arrive pas à dormir, Maman. Il y a de l'orage et en plus Papa n'est pas là...  

 

Ces quelques mots sans importance apparente remuèrent la jeune femme jusqu'au plus profond de son être : " Papa n'est pas là" ... alors que ce petit bout de chou, haut comme trois pommes, ressentait lui aussi l'absence douloureuse de l'homme de la maison. Ils étaient deux à souffrir de cette absence récurrente et bientôt serait trois... Le regard de la future maman se fit plus dur : elle comprenait parfaitement le fait qu'il veuille continuer son métier car c'était ce qu'il était , il était nettoyeur et ne pouvait pas vivre sans cette considération. Comme elle comprenait qu'il la fasse souffrir sans le vouloir, elle commençait à s'habituer à cette tristesse quotidienne qui semblait être la sienne. Elle savait que fonder un foyer avec un homme qui n'avait jamais eu de repère affectif dans sa vie, était une folie et pourtant elle avait voulu y croire, croire en ce rêve impossible. Elle y croyait toujours mais avait remarqué que depuis peu son espoir s'amenuisait pour laisser place à une triste amertume... Qu'elle souffre, elle l'avait accepté mais que son fils souffre, ça elle ne l'accepterait jamais. Il était trop jeune pour ressentir cette douleur, trop innocent pour être mis face à la dureté de cette vie. La jeune femme était perdue dans ces mornes pensées quand la petite voix flutée de son fils l'en tira :  

 

- Maman ? J'aurais une question à te poser...  

- Vas-y mon grand...  

- Est-ce que c'est de ma faute si Papa il n'est jamais à la maison ?  

- Bien sûr que non! s'exclama sa mère. Qu'est ce qui te fait penser cela ?  

- Et bien car je ne le vois jamais : quand je pars à l'école le matin, il dort encore et quand j'en rentre le soir, il est sorti et ne rentrera que dans la nuit. Je ne le vois jamais même pas les weekend-end... Avant vous étiez amoureux mais depuis que je suis né, vous n'arrêtez pas de vous disputer...alors je pense que ce qui arrive est de ma faute.... renifla le petit garçon  

 

Des larmes apparurent dans les yeux clairs de Daisuke : le bleu de ses pupilles se voila rapidement sous une énorme masse d'eau salée. Sa lèvre inférieure se mit à trembler tandis qu'il serrait les poings pour se retenir de pleurer. Mais finalement, sa tristesse pris le pas sur sa volonté et il fondit en larmes, alors que le ciel se déchirait de nouveau. Sa mère le serra contre son corps, le berçant doucement pour faire cesser ce chagrin. Elle sentait les soubresauts de ce petit corps se répercuter sur le sien : elle sentit la douleur de son fils s'infiltrer en elle. Elle resserra ses bras autour de lui pour lui montrer qu'elle était avec lui, qu'elle partageait sa peine et la comprenait. Progressivement, Daisuke parvint à calmer ses larmes, laissant la chaleur du corps de sa mère lui réchauffait le cœur. Ses sanglots s'espacèrent pour disparaître et laisser place à un silence pesant : la jeune femme continuait de bercer son enfant mais ne lui parlait pas. Elle ne savait pas comment lui démontrer que malgré tout ce qui se passait en ce moment, il était pour son père et elle, la plus belle des choses qu'il pouvait arriver sur cette planète. Tendrement, elle repoussa son fils, juste assez pour pouvoir capter son regard, et d'une voix presque murmurante, elle lui dit :  

 

- Mon chéri, te rappelles-tu de la chanson que je te chantais le soir avant de t'endormir...  

 

Le garçonnet secoua la tête de gauche à droite pour marquer son oubli : sa mère lui sourit et reprit :  

 

- Alors écoute la bien ...  

 

Oublies tes erreurs et tes peurs  

Je les efface  

A chaque faux pas que tu feras  

Je tomberai à ta place  

Mon seul plaisir sera de t'offrir une vie idéale  

Sans peine et sans mal  

 

J'ai découvert qui je suis  

Tout a changé le jour où je t'ai donné la vie  

Et si jamais le monde t'es trop cruel  

Je serais là toujours pour toi  

 

Que tes amours soient sûrs  

Tes amis sincères  

Pour toi un domaine  

Où la haine est la seule étrangère  

 

Je ferais un monde où tout ira bien  

Tu ne seras jamais seul  

Tu ne manqueras de rien  

 

J'ai découvert qui je suis  

Tout a changé le jour où je t'ai donné la vie  

Et si jamais le monde t'es trop cruel  

Je serais là toujours pour toi  

 

Je voudrais pouvoir tout savoir  

Pour te donner une vision plus claire  

De ce mystère que l'on appelle la vie  

 

Mon seul désir sera de t'offrir une vie idéale  

Sans peine et sans mal  

 

J'ai découvert qui je suis  

Tout a changé le jour où je t'ai donné la vie  

Et si jamais le monde t'es trop cruel  

Je serais là toujours pour toi X2  

 

Je serais là - Teri Moise  

 

La voix de la jeune femme s'éteignit doucement tandis que son regard accrochait celui de son fils : il la regardait avec cette lueur naïve qui faisait la fraîcheur des enfants, avec cette petite flamme d'innocence qui semblait si fragile. Opérant un demi-tour difficile sur son coté, elle prit Daisuke par les épaules et lui chuchota :  

 

- Tu as compris mon chéri ? Ne crois pas que tu sois ce qui fait s'éloigner ton père de nous : tu es la plus belle choses qui pouvait nous arriver. Ta naissance m'a permis de savoir qu'elle était ma place dans cette vie, j'ai su qui je devais être quand je t'ai tenu entre mes bras alors je refuse que tu penses que nos problèmes découlent de toi. C'est faux, archi faux ! Je veux aussi que tu saches que ton père t'aime plus que sa propre vie mais il ne sait pas comment te le montrer... Il n'est pas très doué pour apprivoiser ses sentiments : il a tellement peur de te décevoir qu'il préfère ne pas te montrer qui il est mais ne t'inquiètes pas, ça lui passera!  

- C'est la crise de la quarantaine ?  

- Oui c'est ça! rit sa mère. C'est la crise de la quarantaine! Allez maintenant va te recoucher, il est tard et je pense que demain tu as école.  

- Mais Maman... tenta Daisuke  

- Pas de mais, jeune homme! Filez avant que je n'abatte mon courroux sur vous!  

 

Le petite garçon s'enfuit en courant tandis que sa mère tentait tant bien que mal de se relever pour s'élancer à sa poursuite mais alors qu'elle était quasiment parvenue à se rétablir, elle fut prise d'un vertige. La tête lui tourna un court instant, qui fut assez long pour qu'elle en perde l'équilibre : elle s'apprêtait à toucher le sol quand deux bras forts virent la saisir doucement par la taille. Elle fut remise sur pied contre un large torse suant : elle sentit les bras de son sauveur venir s'installer sur son ventre rebondi, le caressant tendrement tandis qu'une bouche avide venait déposer un léger baiser à la base de son cou. La jeune retint un frisson de satisfaction mais elle se dégagea prestement des bras de son homme. Hébété, le nouvel arrivant la regarda faire sans un mot : il ne savais pas pourquoi elle se conduisait de la sorte avec lui ? Depuis quelques semaines déjà il avait senti que leur relation prenant un tournant qui n'augurait rien de bon et pourtant elle était encore devant lui. Mais pourquoi avait-elle ce regard si dur envers lui ?  

 

- Je suis rentré... se risqua t-il de dire  

- Je le vois bien, je ne suis pas aveugle tout de même!  

- Quel accueil! Dis-moi c'est les hormones qui te mettent les nerfs en pelote ?! Je sais que les femmes enceintes ont des ...  

- Non tu ne sais rien! le coupa furieusement sa compagne. Tu ne peux pas savoir ce que j'ai ressenti en attendant Daisuke pour la simple et bonne raison que tu n'étais pas présent. Aujourd'hui encore, tu n'es jamais là pour moi...  

- Mais je...  

- Mais tu quoi ?! Tu vas me sortir une de tes rengaines sur tes obligations pour ton boulot ?! Et celles que tu as envers ton fils et envers moi, tu y penses ?!  

- Bien sûr, fit l'homme en élevant la voix. Pour qui crois-tu que je fasse tout cela ?!  

- Attends t'es en train de me dire que tu risques ta vie, chaque jour que Dieu fait, pour nous ?! Tu crois sérieusement que je vais croire ce bobard ?!  

- C'est pourtant la vérité! s'exclama le nettoyeur en se rapprochant de sa femme. Je fais tout cela pour que toi et Daisuke ne soyez pas en danger, pour que vous ne soyez pas menacés par le Milieu...  

- Quel but louable tu sers! railla la jeune femme en se détournant vers l'intérieur.  

 

Excédé par ce qu'elle venait d'entendre, la future maman préféra se retirer avant de s'énerver encore plus. Le médecin lui avait dit : sa grossesse dépendait étroitement de son état psychique et comme elle était sujette à de violentes colères, il lui fallait se ménager au possible. Son compagnon la regarda se diriger vers l'intérieur en silence : il savait où elle venait en venir. Elle avait du comprendre les sous-entendus de ces défis mais elle ne semblait pas comprendre l'importance que tout cela avait pour lui. Il devait prouver à tous qu'il était le meilleur, qu'il était celui qu'il fallait craindre...  

Soupirant furieusement, il s'élança à la suite de sa femme et la retint par le poignet :  

 

- Attends...  

- Lâches-moi! cracha aigrement le jeune femme  

- Écoutes, il faut que nous parlions... ça ne peut plus continuer ainsi...  

- Et la faute à qui d'après toi ? A celle qui depuis six ans attend patiemment que tu veuilles prendre part à sa vie ? Ou a celui qui s'amuse à défier la mort dans le simple but d'atteindre un stupide objectif ?!  

- Ce n'est pas ce que tu crois ...  

- Oh si, c'est ce que je crois! Tu penses que je n'ai pas compris pourquoi tu faisais tout ça ?! Que je n'ai pas compris que tu tentais de démontrer au monde entier que tu valais mieux que lui ?!  

- Arrêtes.  

- Non, je n'arrêterais pas! J'en ai assez de passer en second à tes yeux ... qu'est ce qu'il t'a fait pour que tu veuilles tant le surpasser ?!  

- Il a juste réussi là où j'ai échoué, souffla piteusement le nettoyeur. Il a réussi à ravir ton cœur...  

 

La jeune femme marqua un temps d'arrêt : c'était pour cette vieille histoire que l'homme qu'elle aimait se donner tant de mal ? Le fond était flatteur mais la forme était trop dangereuse : aucune femme ne veut voir son amour défier la mort dans le simple but de lui faire oublier un fantôme. Certes ce fantôme hantait encore intensément son esprit et son cœur mais de là à concurrencer l'amour qu'elle éprouvait pour le père de ses enfants ... Non, certainement pas. Enfin, c'était ce qu'elle croyait mais elle ne pouvait nier que depuis quelques temps déjà, elle se surprenait à regretter la présence de cet homme. Son regard se voila progressivement, une fin manteau de tristesse s'installant sur ses prunelles brunes. Cet accès de mélancolie n'échappa à son interlocuteur qui voyant son aimée partir dans un sentiment de regret, ne put s'empêcher de lâcher durement :  

 

- Qu'est ce que je disais ...  

- Quoi ?! fit la jeune femme en fixant de nouveau son amant. De quoi parles-tu ?!  

- Je te parle du fait qu'il suffit que je cite son nom pour que tu partes dans tes pensées... Arrêtes de me mentir et de te mentir, tu n'as de cesse de penser à lui ...  

- Et j'y penserais quand ?! le coupa sa compagne. Certainement pas pendant la journée, tu comprendras qu'entre ton fils et les diverses tâches ménagères, je n'ai pas trop le temps! Peut-être pendant la nuit ? Faudrait-il encore que je puisse dormir mais je suis alors bien trop préoccupée par ce qui pourrait t'arriver pour pour y parvenir! Ah oui , il y a aussi quand je vais vomir à cause des nausées ou quand je prise de vertiges mais là encore j'ai du mal à penser à quelque chose!  

- Tu dis ça mais reconnais que tu l'aimes encore ! s'emporta l'homme. J'ai toujours su que je ne faisais pas le poids face à lui et pourtant j'ai voulu y croire. Croire que je parviendrais à me faire aimer de toi mais je reconnais mon erreur... Tu sais quoi il vaut peut-être mieux que nous arrêtions tout ici...  

- Tu veux qu'on se sépare ?!  

- C'est peut-être mieux ainsi ... Va rejoindre ton héros...  

 

Le nettoyeur se dirigea vers la porte d'entrée : cette conversation venait de lui demander un effort considérable. Dire à celle que l'on aime plus que sa propre vie que l'on ne veut plus d'elle est la chose la plus dure qu'il ait eu à faire durant toute son existence. Il n'avait jamais su aimer, il en était conscient mais dès que cette femme était entrée dans sa vie, il avait eu l'impression qu'il serait capable de lui vouer un amour sans faille. Mais voilà, une perle aussi pure que ce petit bout de femme était un objet convoité : ils étaient deux à en avoir voulu les faveurs et l'un avait mieux réussi que l'autre. L'homme cacha un sursaut de tristesse : il allait passer une nouvelle fois cette porte, il irait certainement se noyer dans un délire alcoolisé pour oublier que sa compagne serait certainement en train de faire ses valises et de quitter leur domicile. Il l'aimait, il aimait son fils et il aimait celui qui grandissait en elle et pourtant il ne pouvait plus tenir la cadence... Il rendait les armes et regrettait de lui avoir fait perdre tant d'années ...  

 

Alors qu'il avait posé la main sur la poignée de la porte, la voix éteinte de sa femme lui parvint comme un murmure :  

 

- Je n'ai pas besoin de héros... Ce qu'il me faut c'est un mari et un père pour mes enfants... Tu as raison quand tu dis qu'il m'arrive de penser à lui, tout simplement parce que malgré tout ce qui s'est passé entre nous, je ne peux me résoudre à oublier mes années à ses côtés. Il représentait tant pour moi, je l'adulais et l'aimais d'un amour aveuglant ... Pourtant, tous ses sentiments se sont envolés quand , il y a un peu plus de six ans, un autre homme m'a ouvert son cœur... Il disait m'aimer et parce qu'il m'aimait, il préférait partir loin de moi pour ne pas me faire souffrir ... Avant de me quitter, il m'a donné un unique baiser ... un chaste baiser, comme celui qu'aurait échangé deux enfants puis il a disparut ...  

 

- Et ? s'enquit faiblement le nettoyeur en resserrant sa prise sur la poignée  

 

- J'ai décidé de le suivre car ce baiser m'avait touché au plus profond de mon âme ... je ne savais où nous allions, je ne savais pas ce que nous ferions de nos vies mais je voulais croire en ce rêve fou, en cette promesse qu'il m'avait faîte. Je vais être franche, je n'ai pas été déçue : les premiers mois en sa compagnie ont été d'une intensité et d'une passion inégalable. Finalement, il était même parvenu à me faire oublier mon amour de jeunesse... Et puis, j'ai appris que j'attendais le fruit de notre amour... je pensais qu'il serait heureux mais j'ai plutôt eu l'impression que ce bébé nous éloignait. Il est devenu distant pour en finir absent ... il n'a pas assisté à mon accouchement, ne pas assisté avec notre enfant ... Je savais que le fait d'être père l'effrayait mais lui ne comprenait pas que j'avais aussi peur que lui, j'aurais aimé que nous traversions cette épreuve ensemble, que notre fils ait son père et sa mère à ses côtés ... Même si je lui en voulais de m'avoir laissé, je m'abandonnais encore entre ses bras et quelques temps après j'ai appris que j'étais de nouveau enceinte ... Pourtant, je ne veux plus entendre ce que mon fils m'a dit ce soir ... je ne veux plus que cet enfant croit que ce qui arrive est de sa faute, je veux qu'il ait désormais tout l'amour possible autour de lui ... je veux que son futur frère soit choyé et qu'ensemble ils grandissent, entre deux parents présents et aimants ...  

 

En parlant, la jeune femme s'était considérablement rapprochée de son compagnon : elle le sentait au plus profond de son être, si elle désirait le ramener à elle, c'était maintenant qu'elle devait le faire. Elle posa sa main sur une des épaules du nettoyeur et d'une légère pression, le fit se retourner vers elle. Son regard rencontra celui si mystérieux de l'amour de sa vie tandis que sa seconde main venait de déposer sur la joue rugueuse de l'homme :  

 

- Écoutes-moi, fit elle, je ne veux plus que tu passes cette porte si c'est pour aller répondre à un stupide duel! Tu n'as pas besoin de me prouver que tu es le meilleur car dans mon cœur, tu l'es depuis longtemps. Je n'ai jamais pensé que tu valais moins que lui : tu t'es mis cette idée en tête mais je te rappelles que se sont tes enfants que j'ai voulu et non les siens, que c'est ton visage que je regarde et non le sien, que se sont tes lèvres que j'embrasse et non les siennes, que c'est ton corps que je désire et non le sien ... Je t'en prie, j'ai besoin de l'homme que j'aime à mes côtés... Ton fils a besoin de toi et bientôt un autre aura lui aussi besoin de toi ... Ne renonces pas à ce que tu es mais évolues pour devenir encore meilleur ... S'il te plaît ...  

 

Les larmes roulaient désormais sur le gracieux visage de la jeune femme traçant des sillons sur ses joues et rendant ses yeux plus ternes. Cette image et cette déclaration arrachèrent un sourire à son compagnon. Ce dernier combla rapidement leur écart de taille et vint déposer tendrement ses lèvres sur celles de la jeune femme. Leur premier véritable baiser depuis des mois, un baiser sucré et salé. Une véritable contradiction qui s'affirma quand la partie féminine se détendit sous la caresse et l'initiative de la partie masculine. Il la pressa contre lui, tout en veillant à ne pas trop la malmené et quand il eut été à peu près rassasier, il consentit à lui laisser reprendre son souffle. Elle haletait comme un petit chien, ce qui le fit sourire et c'est dans ce même sourire qui lui chuchota :  

 

- Jamais plus je ne te laisserais, ni toi, ni Daisuke, ni son futur petit-frère . Tu as raison je me suis mis une idée en tête, une idée stupide mais qui me permettait de me raccrocher à quelque chose. Le fait de me dire que je devais le surpasser, m'empêchait de penser aux faux pas que je pourrais faire avec Daisuke ... Je voulais tant qu'il soit fier de moi, de mes exploits que j'en ai oublié qu'avant cela, je devais apprendre à le connaître ... Je suis tellement désolé d'avoir raté ça, ma chérie, mais je te promets que je vais me rattraper ... Je vais te montrer quel père et quel mari formidable je peux être ! Heu ... Ma chérie ?!  

 

Le nettoyeur marqua une pause : sa femme était toujours en train d'haleter en se tenant le ventre.  

 

- T'es sûre que tout va bien ?! lui demanda t-il. Je sais que ça faisais un moment que nous ne nous étions pas embrassé mais de là à n'en n'avoir toujours pas repris ton souffle ... mais attends c'est quoi ça ?!  

 

Le regard de l'homme venait de s'arrêter sur une flaque qui bizarrement venait de faire son apparition au pied de sa femme. Il fit passer son regard de l'épanchement à sa femme, de sa femme à ce ventre qu'elle tenait si fermement et soudainement la raison s'imposa à son esprit.  

 

- Non ?! Tu vas pas me faire le coup d'accoucher maintenant ...  

- Si.  

- Non.  

- Si.  

- Non !  

- Écoutes moi, tu dis encore une fois "Non" et je te tue de mes mains! Je viens de perdre les eaux, je sens les contractions alors va falloir assurer, mon grand!  

- Mais qu'est ce que je dois faire ?! commença à paniquer le nettoyeur  

- Chéri, j'ai besoin de toi là ...  

- Et moi j'ai besoin de whisky mais j'en fais pas une maladie!  

- Soyons clairs : si je suis dans cette position c'est de ta faute, à toi et à ta libido démesurée! Alors tu vas prendre tes responsabilités ou je te fais bouffer une massue comme tu t'en n'aies jamais prise ...  

- Comme si t'étais en état dans soulever une ... mais attends qu'est ce que tu fais ?! Kaori, reposes cette massue et parlons-en calmement ...  

 

Finalement quelques heures plus tard, Kaori se trouvait alitée dans une chambre d'hôpital, surveillant du coin de l'œil la petite chose endormie à ses côtés : elle venait de mettre au monde un charmant petit garçon qui malgré son mois d'avance pesait ses trois kilos cinq et faisait cinquante centimètres. Il avait une petite touffe de cheveux bruns sur la tête et arborait un sublime pyjama bleu canard, cadeau de sa tante Eriko. Son accouchement avait pris du temps car le bébé s'était mal présenté et puis finalement à force d'efforts et de coups donnés à son homme, elle était parvenu à enfanter. Elle masqua un sourire épanoui : elle était vraiment une femme accomplie. Elle avait deux enfants et un homme qui l'aimait mais surtout qui semblait désormais prêt à assumer son rôle de père. D'ailleurs, elle n'avait aucune idée d'où pouvait se trouver son compagnon et leur fils : ils avaient disparu voilà deux heures, soit-disant pour faire une course et n'étaient toujours par revenus. Non pas qu'un peu de calme lui déplaise, elle en avait bien besoin , mais elle aurait tout de même aimé savoir où diable ils étaient partis traîner. Elle n'eut cependant pas à s'inquiéter plus car la porte de sa chambre venait de se réouvrir sur son mari et sur leur fils qui tenait une énorme peluche dans ses bras :  

 

- Regardes Maman, c'est pour le bébé! s'exclama le petit  

- Chut, lui répondit sa mère en mettant un doigt devant ses lèvres, ton petit-frère à besoin de repos...  

- Ta mère a raison, Daisuke. D'ailleurs elle-aussi a besoin de repos, nous n'allons pas pouvoir rester longtemps car si mes souvenirs sont bons tu as des devoirs à faire.  

- Ouais p'pa... souffla le jeune garçon. Mais tu m'avais promis qu'on irait regarder les jolies filles dans la rue ...  

- Quoi ?! Mais pas du tout! le coupa son père en battant des mains dans le vide. Voyons, je ne t'ai jamais dit ça... ne crois pas ce qu'il dit chérie, tu sais les gosses ...  

- Justement on dit que la vérité sort de la bouche des enfants ?! railla sa compagne. Daisuke, tu veux bien allais voir si tata Sayuri est arrivée ?  

- Okay M'man! fit le petite garçon avant de s'éclipser par la porte  

- J'ai compris ce que tu voulais petite coquine, susurra alors le nettoyeur, tu voulais qu'on soit seuls, hein ?!  

 

Il évita alors de justesse une massue qui vint s'écraser dans le mur à côté de la porte.  

 

- Non mais t'es folle ?! T'as failli m'encastrer ?!  

- C'était pourtant ce que je voulais! Espèce de pervers! Comment peux-tu emmener notre fils mater les filles ?! Tu n'as pas honte!  

 

L'homme s'apprêtait à répondre à sa femme quand trois coups discrets furent portés à la porte de la chambre. Une infirmière avenante entra et demanda à Kaori comment elle allait , elle lui donna quelques soins et s'assura que la santé de le jeune maman ainsi que celle de son enfant étaient parfaites . Voyant que tout allait pour le mieux, elle sortit une feuille de renseignements et avec un grand sourire elle demanda aux jeunes parents :  

 

- Je vais m'occuper de l'état civil de votre enfant. Avez-vous décidé du prénom de ce petit trésor ?  

- Eh bien, commença Kaori, j'ai choisi le prénom pour notre premier fils alors je vais laisser le choix à mon compagnon. Chéri, vas-y.  

- Je ne sais pas si je suis très qualifié...  

- Allons monsieur, le coupa gentiment l'infirmière, n'ayez pas peur! Proposez, si votre choix est vraiment navrant, je vous le dirais...  

- Très bien... alors, je crois que nous devrions l'appeler ... Ryô ...  

- Ryô ?! s'exclama l'infirmière. C'est un joli prénom! Madame vous êtes d'accord ?!  

- Euh ... oui, oui...  

- Parfait, allons-y donc pour Ryô!  

 

Une fois tous les renseignement pris, l'infirmière s'éclipsa par la porte avec un sourire attendri et tandis que le silence revenait dans la chambre, le nettoyeur se pencha vers Kaori en déposant ses lèvres celles de la jeune femme :  

 

- Merci pour ce merveilleux cadeau, bel ange ...  

- Pourquoi ?! lui demanda la jeune femme en le repoussant. Pourquoi ce prénom ?!  

- Tout simplement parce que je n'ai plus à me battre contre lui ... il n'est plus mon ennemi ...  

 

En disant cela, l'homme se retourna et prenant son fils dans les bras, l'amena à sa mère. Il couvait du regard ce petit bout de chou, qui semblait si fragile : il se fit la promesse de tout faire pour préserver la vie de ses enfants. Oui, ce ne serait pas tout les jours facile mais il ferait avec, il avait une femme qui l'aimait et deux enfants qui ne demandaient qu'à le connaître. La vie s'ouvrait devant lui ... Justement son fils se mit à bouger entre ses bras, il ouvrit péniblement ses petits yeux et les referma tout aussi rapidement . Le nettoyeur le serra un peu plus contre lui et dit doucement :  

 

- Bienvenue parmi nous ... Ryô Angel... 

 


Capitolo: 1


 

 

 

 

 

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