Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Kairi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 23-01-03

Ultimo aggiornamento: 20-11-04

 

Commenti: 57 reviews

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Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Capitolo 15 :: Toi, moi... et les autres (1/2 )

Pubblicato: 03-06-04 - Ultimo aggiornamento: 03-06-04

Commenti: J'ai attendu longtemps pour faire une MAJ parce que l'inspiration m'avait soudainement quitté. J'avais l'impression d'avoir déjà tout dit dans les précédents chapitres et je crois sincèrement que j'avais peur de me répéter. J'ai donc préférer attendre que des idées viennent à nouveau remplir ma petite tête que de boucler cette histoire rapidement par une fin stupide et sans âme. Comme me l'a conseillé ma très chère Miko, j'ai scindé le chapitre final en deux. Je l'ai voulu léger et assez humouristique ( et là je me rends compte que l'humour c'est beaucoup plus difficile que la tragédie O__o) et bien sûr centré sur Ryo et Kaori. Je vous souhaite une bonne lecture et encore merci à tous celles et ceux qui me suivent toujours malgré ma lenteur d'écriture. Bisous tout le monde.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Immeuble de Ryô Saeba, quartier de Shinjuku,  

Mardi 3 juillet, 14h 31,  

 

Le retour s’était passé aussi bien qu’ils pouvaient l’espérer. Ils avaient peut-être mis une bonne heure pour regagner l’immeuble de Ryô mais la fine équipe était arrivée à destination sans aucun problème. Et au grand étonnement de tous, la camionnette pourrie de Mick avait tenu le choc des vingt kilomètres qui les séparaient du quartier de Shinjuku, attendant d’avoir atteint le garage pour rendre son dernier souffle.  

 

- Je t’dis qu’elle est foutue, Mick... Il ne faut pas avoir fait de longues études de mécanique pour comprendre que le moteur a littéralement explosé... Hé l’Américain, tu m’écoutes ?  

 

Adossé au mur, les mains croisées derrière la nuque, Ryô observait rapidement et d’un oeil plus qu’agacé son ancien partenaire ou pour être plus juste le postérieur de son ancien partenaire, le haut du corps de l’américain étant plongé dans le cœur de la fameuse carcasse ambulante.  

 

- Miiiiiiiick !!!  

 

N’obtenant qu’un vague bruit métallique pour seule et unique réponse à ses lamentations, Ryô souffla bruyamment, laissant son regard se balader ça et là mais sans jamais vraiment se poser. Une heure qu’il était là, à regarder mais sans réellement le voir, un Mick Angel trop occupé à farfouiller dans le moteur de ce fourgon pourri pour se rendre compte de l’ennui dans lequel il était plongé. Cinquante longues minutes à bailler et à penser à sa partenaire qui s’était rendue chez Kazue avec Miki et Falcon pour soigner sa cheville. Trente six milles secondes à fantasmer sur ce qu’il pourrait faire avec Kaori si cette imbécile au sourire niais n’était pas toujours dans ses pattes. Ahhh sa merveilleuse Kaori ! Sa douceur, sa fraîcheur, son charme... sa beauté, ses formes généreuses... Lentement mais sûrement, les pensées de Ryô prirent une tournure beaucoup plus charnelle que romantique, un sourire pervers se formant rapidement sur ses lèvres. Grisé par les idées libidineuses qui lui trottaient dans la tête, Ryô regarda sa montre et grimaça en voyant l’heure. Kaori allait bientôt revenir et Mick Angel était toujours là.  

 

- Bordel Mick, il est plus de 14h30... Tu comptes envahir mon garage avec cette poubelle encore combien de temps ?... J’ai la dalle figure-toi !!...  

 

Comme pour donner plus de poids à son affirmation, le ventre de Ryô se mit alors à grogner. Et tout en continuant à râler, il s’approcha de son ancien partenaire et, plus qu’irrité qu’autre chose, donna un coup de pied dans le pneu arrière droit de la camionnette qui s’affaissa poussivement et bruyamment sur sol, comme dans un dessin animé japonais. Sous le choc, Mick, qui avait encore le nez dans le moteur, reçut le capot sur la tête et se retrouva la tête la première dans le cambouis.  

 

- Oups désolé !... Mick ?... Mick ? Mick ?  

 

Dans un silence impressionnant, Mick Angel, sortit, en s’aidant de ses bras, , sa boîte mécanique pour rejoindre le monde réel. Les yeux écarquillés d’étonnement et la bouche grande ouverte, il massa de sa main droite l’endroit exacte où le capot avait frappé son crâne visiblement perplexe. Son visage était devenu tout noir et quelques mèches brunes décoraient maintenant ses cheveux si blonds, seules ses dents parfaitement blanches continuant à étinceler de propreté. Face à cette image, Ryô fit d’abord une grimace étrange avant de partir dans un grand fou rire.  

 

- Désolé de rire Mick... mais tu verrais ta tête !!!  

 

Les yeux de l’américain enveloppèrent avec peine la pauvre camionnette qui gisait comme morte sur le sol avant de se poser avec colère sur l’étalon de Shinjuku. A l’expression de son acolyte, Ryô se douta que Mick commençait à comprendre qu’il était la cause de sa transformation soudaine en “ mécano crado ”. Un repli stratégique s’imposait.  

 

- Je... je ... je crois que je vais aller commander des pizzas...  

 

Un pas un arrière. Un second. Puis encore un mais tout ça dans la discrétion la plus totale. Tout en déblatérant, Ryô se rapprocha de la sortie, souriant et riant débilement. Mick fronçait étrangement ses sourcils.  

 

- Je... Je te laisse avec ta chère camionnette Mick... Je suis sûre que tu parviendras à  

la sauver... Courage mon frère !!  

 

Le poings droit brandi dans les airs, Ryô arrêta net son cinéma lorsqu’il vit les yeux de Mick se posaient sur les roues du défunt véhicule puis venir lentement observer ses chaussures. Par pur réflexe, il se mit à faire des petits pas de danse comme pour soustraire ses pieds à la vue d’Angel et espérer sauver sa tête. Mais les poings rageusement serrer de son ex-partenaire et ce silence déroutant ne lui disant rien qui vaille, il choisit la solution du lâche, préférant s’enfuir et laisser Mick piquer sa crise dans son coin. Ce qui ne tarda pas vraiment.  

 

- RYOOOOOOOOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!!  

 

Immeuble de Ryô Saeba, quartier de Shinjuku,  

Mardi 3 juillet, 14h 51,  

 

Quatre à quatre, Ryô grimpa les escaliers, la voix criarde de Mick s’affaiblissant à ces oreilles à chaque étage qu’il dépassait. Arrivé à destination, il se précipita dans l’appartement, ferma rapidement la porte derrière lui, s’y adossant quelques instants pour reprendre son souffle et réprimer le fou rire qui lui chatouillait la gorge.  

 

- Pfffff... faut que je me calme, moi!!!... ( grognement d’estomac )... Bon sang, j’ai la dalle... Le temps que Kaori revienne, je vais commander une ou deux pizzas !!  

 

A cette pensée, le sourire de Ryô se transforma instantanément en un rictus pervers. Se frottant frénétiquement les mains l’une contre l’autre, il se dirigea à grandes enjambées vers le téléphone, avec un enthousiasme plus que surprenant pour un type qui doit simplement commander des pizzas. Il composa alors rapidement le numéro de la pizzeria, numéro qu’il connaissait par cœur soit dit en passant, son sourire se muant en une grimace de plus en plus lubrique.  

 

- Playboy pizza, Olga à votre service ! Commandez et vous serez exaucez !  

( Ryô bava littéralement en entendant le voix suave et outrageusement sexy de la jeune femme. A son accent, elle devait être étrangère, fait qui accentua l’excitation de notre étalon. Complètement sous le charme, il mit l’interphone pour mieux l’entendre et apprécier cette voix cristalline .)  

- Olgaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Ma chérieeeeeeeeeeeeeeeee !!!!  

( Trop absorbé par sa conversation, Ryô n’entendit pas la porte de l’appartement s’ouvrir )  

- C’est bien vous, Monsieur Saeba ? Je suis ravie de vous entendre !!!  

( Plus la jeune fille parlait, plus sa voix se faisait sexy et mielleuse)  

- Mais tout le bonheur est pour moi, Olga ! N‘oublie pas que je suis ton Ryô d‘amour !!  

( Ryô donnait l‘impression d‘être un gamin de dix ans qui parlerait au Père-Noel)  

- Vous avez fait votre choix, mon petit Ryô d’amour ?  

(La femme avait prononcé le prénom de Ryô avec une sensualité tellement aberrante que ce dernier émit un petit ricanement de ravissement )  

- Ouioui... Ce sera une ardente, une désirée et deux sulfureuses.  

( Ryô entendit la jeune femme griffonnait sur un bout de papier)  

- Vous savez que pour l’achat de deux pizzas ardentes, vous avez le droit à deux cocktails passionnata gratuits ?... Je peux vous les apporter moi-même Ryô... Je finis dans une demi-heure...  

( Ryô saisit tout de suite le sous-entendu mais miraculeusement ne sauta aucunement sur l’occasion )  

- Peut-être pour une prochaine fois, Olga.  

( La serveuse soupira et prit une voix toute douce.)  

- Comme vous voudrez Ryô. Il vous manque encore 20 points et vous pourrez vous abonner à Play-Boy Magazine gratuitement et pendant un an... Vos pizzas seront livrées dans une demi-heure. Je vous souhaite une excellente dégustation.  

- Merci Olga.  

 

Satisfait de son self-contrôle face à l’occasion qui venait de s’offrir à lui, Ryô raccrocha le combiné mais déchanta rapidement lorsqu‘il sentit une source de chaleur se déployait de plus en plus ardemment derrière lui. Tout en se retournant, il rentra la tête dans les épaules et se mit à agiter les mains devant lui, dans un ultime geste de protection.  

 

- Kaori !... Non !... C’est pas ce que tu crois !!! Laisse-moi t’expliquer !!!  

 

Les yeux reflétant une colère sans égale, Kaori se tenait face à Ryô, une énorme massue à la main. Elle portait toujours sa tenue de dératiseur et sa cheville semblait beaucoup plus solide.  

 

- Tu vas m’expliquer quoi mon RYO D’AMOUR ? ( L’aura colérique de Kaori grandissait à vue d’œil, atteignant une taille très impressionnante ) ... Va te faire voir avec tes Ryô d’amour, espèce de larve lubrique !!!!  

 

La massue prête à frapper, Ryô tenta le tout pour le tout et, plantant son regard ténébreux dans celui de sa partenaire, lâcha d‘une voix délibérément chaude et sensuelle:  

 

- Kaori ma douce, si tu as tout entendu, tu devrais savoir que j’ai refusé de sortir avec cette fille... Je ne vois pas pourquoi tu serais en colère. Il n’y a que toi qui compte !  

 

La massue tomba lourdement sur le sol. Émue par cette aveu, Kaori baissa les yeux et posa ses mains sur ses joues rougies, incapable d’articuler un mot. Ryô, attendri par tant de candeur, fit pourtant un bond de dix mètres lorsqu’il aperçut, caché derrière sa partenaire, Miki, Kazue, Falcon et Mick en plein débat sur ses dernières paroles.  

 

- Quoi ????... Kaori dis-moi tout de suite ce qu’ils font encore chez nous !!!... Mais vous êtes pires que des para... !!!  

 

Bang !! Ryô n’eut pas le temps d’achever sa phrase qu’une énorme massue vint le clouer au mur, cherchant au passage Mick qui observait avec une attention un peu trop poussée les fesses de Kaori. ( C’est qu’elle vise bien notre très chère Kaori ! ). Ce dernier, la tête à l’envers, tourna la tête vers son vieux partenaire .  

 

- Play Boy Pizza ?  

 

Toujours imbriqué dans le mur, Mick avait prononcé ses mots avec tout le sérieux du monde.  

 

- Bon sang Ryô !!! Pourquoi m’avoir caché que le paradis des pizzas existait !!! - l’américain sauta sur Ryô et le secoua violemment pas les épaules devant une Kaori et une Kazue mortes de honte - On est comme des frères, non ?... hum j’aime les pizzas et surtout les pizzas girls... tout ce que ...  

 

Bang ! Mick n’eut même pas le temps de finir sa phrase qu’une massue écrasa ses dents. Entre sa peau et ses cheveux noircis de cambouis et ses dents écaillés, le sex-appeal de Mick Angel venait de prendre un sacré coup. Au point de faire grimacer Kazue. deuxième lancé de massues.  

 

- Bon maintenant, ça suffit... - la voix de Saeko résonna aussi durement que ses talons sur le parquet - On a perdu assez de temps comme ça. Akané ne va tarder à vous trouver.  

 

L’inspectrice, le visage fermé, s’agenouilla face à Ryô et déclara d’un ton plus que sérieux.  

 

- Il faut que vous quittiez la ville pour quelques temps, Ryô. Et très vite.  

 

Résidence de Ryôga et Akari Hibiki,  

1er jour de vacances, Hawaï,  

Jeudi 5 Juillet, 10h31,  

 

Les rayons du soleil entraient avec une discrétion naturelle dans cette chambre lumineuse comme s’ils craignaient de déranger le sommeil bienfaiteur de ses occupants. Les longs rideaux transparents, qui habillaient élégamment la porte-fenêtre légèrement entrouverte, se soulevaient au rythme régulier d’une brise subtile et exquise. Le ronronnement du ventilateur résonnait tout doucement, rendant l’air ambiant rafraîchissant et revigorant.  

 

Étendu sur le grand lit blanc qui trônait fièrement au milieu de la pièce, Ryô Saeba bougea légèrement la tête dans un petit grognement énervé et tenta d’ouvrir les yeux. Mais les paupières lourdes et l’esprit un peu cotonneux, il renonça vite à cet effort physique, un peu trop matinal à son goût, et préféra se laisser bercer par le bruit des vagues qui s’échouaient tendrement sur la plage. Cette musique enchanteresse lui amena un étrange sourire sur les lèvres mais fut quelque peu faussée par le grondement de son estomac qui le rappela brutalement à la réalité.  

 

- hum... non... encore quelques minutes...  

 

Dans un geste agacé, Ryô cacha de ses mains ses yeux toujours fermés. Un deuxième gargouillement résonna alors encore plus fort et plus longtemps, le sortant petit à petit de sa léthargie.  

 

- non... Kaori... laisse moi encore cinq petites minutes ... je veux encore dormir...  

 

Comme à son habitude, Ryô émergea du monde des songes en râlant tout haut, les mots envahissant la pièce avec cette éternelle sensation de déjà vu. Grommelant dans sa barbe naissante, l’homme posa sa main quelques instants sur ce ventre qui lui semblait tout à coup démesurément vide, espérant calmer l’appétit dérangeant de sa panse. Mais un nouveau gargouillis retentit de plus belle lui faisant comprendre que seul un énorme petit déjeuner réussirait à apaiser son corps affamé.  

 

- ...  

 

Les lèvres grimaçantes, il bougonna plus pour la forme que par véritable nécessité, baillant aussi élégamment qu‘un homme des cavernes. Puis retrouvant l’agilité d’un chat, il s’étira énergiquement, étendant ses bras vigoureux sur tout la largeur du lit pour se figer tout aussitôt lorsque sa main rencontra la douceur et la chaleur d’une peau délicieusement nue. Brutalement sorti de sa rêverie, Ryô ouvrit les yeux, clignant plusieurs fois des paupières sous l’agressivité de la lumière avant de s’étonner, de ses grands yeux ronds, de la blancheur un peu trop parfaite du plafond. Sa main tâtant une nouvelle fois la texture savoureuse d’une peau humaine, Ryô délaissa quelque peu l’aspect décoratif de la pièce pour se pencher sur sa découverte tactile. Il se redressa alors rapidement sur son séant et, les yeux agrandis par la surprise, se figea d’admiration devant la vision qui s’offrait à lui.  

 

- Kao...  

 

Estomaquée de trouver sa partenaire dans le même lit que lui, Ryô en avait presque perdu sa voix. Comme dans un de ses plus beaux rêves, la jeune femme était à quelques centimètres de lui, si proche qu’il lui suffisait simplement de tendre la main pour effleurer cette femme adorablement tentante. Vêtue d’un caraco en soie blanche et du pantacourt assorti, elle somnolait délicieusement, un magnifique sourire aux lèvres. Parée de la sorte, elle ressemblait à un ange. Un magnifique ange tombé des cieux.  

 

- Kaori ?  

 

Troublé par cette vision divine, Ryô s’agenouilla près d’elle, déglutissant péniblement. Son regard, aussi perçant que celui d’un lynx, glissa longuement sur ce superbe corps qui, sculpté par de longues heures d’aérobic et de coups de massue donnés à tout-va, n’avait rien à envier aux plus belles mannequins du monde. Le cœur battant et la tête à l’envers, il remarqua une nouvelle fois la petite chaîne dorée qui ornait sa cheville droite et qui lui donnait cette petite touche sexy qui le mettait dans tous ces états. Spontanément, il tendit la main pour toucher l’objet avant de se raviser aussi vite, sachant pertinemment que s’il commençait à goûter à la douceur de cette peau, il ne pourrait plus s’empêcher de l’explorer plus en caresses et en baisers.  

 

Maintenant complètement réveillé par ses intentions libertines, Ryô batailla dur pour ne pas se laisser aller à ses idées charnelles et pour garder son sang franc légendaire. Bien que l’envie lui démangeait cruellement le corps et l’esprit, il savait qu’il ne pouvait pas décemment sauter sur Kaori comme ça. Quoique ? Quel homme normalement constitué pourrait résister à une telle tentation ? Quel homme pourrait résister au charme innocent cette femme ? Éberlué par la tournure indécentes que prenaient ses pensées, Ryô souffla lentement, inspira en rythme, éloignant, dans un dernier sursaut de raison, son propre corps de la superbe créature qui partageait sa couche .  

 

- pffffffff !!!  

 

Le parquet en bois se mit à craquer doucement sous les pieds nus de Ryô. Affublé de son sempiternel pantalon noir et son éternel tee-shit rouge, il se posta devant la grande fenêtre, son regard se perdant, sans vraiment le vouloir dans la profondeur de l’océan. Une main glissant dans ses cheveux noirs, il soupira. Il se rappelait leur départ précipité pour cet endroit merveilleux et surtout sa colère quand il avait appris que Mick, Kazue Falcon et Miki les accompagnaient sur cette île merveilleuse. Il se souvenait aussi d’avoir ingurgiter une bonne dose de somnifère pour supporter ce long voyage en avion et ne pas avoir à subir les pitreries de Mick Angel. En fait, il se rappelait de beaucoup de choses mais la manière dont il était arrivé dans ce lit en compagnie de Kaori, lui était totalement étrangère. Et, bien que cette situation ne soit pas désagréable en soi, il était vraiment curieux de connaître le pourquoi du comment.  

 

Un vague sourire chatouillant ses lèvres, Ryô délaissa alors l’infini du lagon bleu pour revenir doucement auprès de la clef du mystère. Les yeux brillants de tendresse, Ryô caressa doucement la joue de la jeune femme et, se penchant lentement vers elle, lui chuchota tendrement à l‘oreille.  

 

- Debout Mademoiselle Makimura... il est temps de se réveiller...  

 

Dans un grommellement sourd, Kaori remua très lentement, ses jambes froissant le drap blanc tandis que ses lèvres s’entrouvrirent doucement dans un marmonnement incompréhensible. Visiblement plongée dans ses rêves, elle tapa du poing dans l’oreiller avant d’y enfouir sa tête dans un vif mouvement de contestation. Ce geste fit sourire Ryô qui réalisa soudainement qu’elle devait sûrement rêver de lui et que même en plein songe, il réussissait aussi à l’agacer. Attendri par sa belle au bois dormant préférée, il avança alors timidement la main pour glisser derrière l’oreille la petite mèche rebelle qui lui barrait le front. La jeune femme se réveilla tout aussitôt dans un profond soupir, accrochant tout de suite le regard moqueur et tendre de son partenaire.  

 

- hum... Bonjour Ryô...  

 

Devant un Ryô tout sourire, Kaori roula sur le dos, s’étirant lascivement dans un soupir d’aise qui faisait délicieusement penser au ronronnement d’un chat. Puis, les bras tendus au dessus de sa tête et les yeux écarquillés par la surprise, elle arrêta net son geste, se rendant compte que quelque chose clochait dans ce tableau matinal.  

 

- Quoiiiiii ?!!! Ryô ?  

 

Dans un sursaut de panique mêlé d’embarras, Kaori s’assit précipitamment sur le lit face à un Ryô essayant de refouler son hilarité. Consciente de son allure un peu débrayée, elle se passa maladroitement les mains dans ses cheveux ébouriffés et lissa grossièrement sa tenue de nuit.  

 

- Ryôooo ?!!!... Arrête un peu de rire !!! Ryôoooooo !!!!... Mais enfin... que fais-tu dans ma chambre ?  

 

La question était empreinte d’une telle naïveté que Ryô retrouva son calme, un sourire effleurant ses lèvres. D’humeur badine, l’homme haussa négligemment les épaules et profita de l’étonnement de sa partenaire pour la rejoindre sur le lit. Abasourdie par cette attitude plus qu’inattendue, les joues de la jeune femme prirent une teinte encore plus soutenue, la plongeant dans l’incompréhension la plus totale. Kaori réprima même un cri lorsque le matelas, qui s’affaissa sous le poids de l’homme, la fit glisser dangereusement vers lui.  

 

- Toi que fais-tu dans ma chambre ?  

 

Tout en prononçant ces paroles, Ryô tapa légèrement de son index le front de sa partenaire, une lueur malicieuse illuminant ses yeux d’habitude si sombres. Prise au dépourvue, Kaori piqua un fard, les mots s’étranglant dans sa gorge devenue étrangement sèche.  

 

- Quoi ?... Comment ça TA chambre ?  

 

L’esprit toujours quelque peu ensommeillé, Kaori observa rapidement la grande pièce, se raidissant instantanément lorsqu’elle remarqua les valises de Ryô, entassées les unes sur les autres près de la porte. Incapable de prononcer un seul mot, Kaori se liquéfia sur place lorsque la réalité de la situation lui revint tout à coup en mémoire. Alors passant de la pâleur d‘un fantôme à la rougeur d‘une écrevisse, elle n’eut d’autre choix que de subir ses remarques déplacées.  

 

- Je te signale, ma chère Kaori que lorsqu’on rend une visite nocturne à quelqu’un, il est déconseillé de s’endormir avant d’avoir passer à l’attaque... tsss... amateur...  

 

Aussi rouge et embarrassée qu’un Falcon face à une Miki un peu trop câline, Kaori baissa la tête, tripotant avec frénésie le drap blanc qui recouvrait le lit comme si sa survie en dépendait. Comment allait-elle lui expliquer ?  

 

- Moi ? Te rendre une visite nocturne ? Mais enfin... non, Ryô !!! Je...  

 

La voix était faible et saccadée. Morte de honte, la jeune femme observa du coin de l’œil son partenaire, sa gêne se muant en colère au fur et à mesure qu’elle détaillait l’expression facétieuse et perverse qu’il affichait. Ce crétin se moquait d’elle et, elle, elle courait aussi vite qu’un cheval !  

 

- Je ne te savais pas aussi impatiente de connaître les faveurs de l’étalon de Shinjuku, partenaire !!!...Mais c’est où tu veux et quand tu veux !!!  

 

Pour donner plus de poids à ces paroles, Ryô lui fit un clin d’œil provoquant et ouvrit grands ses bras, plongeant la jeune femme dans l’exaspération la plus totale. Ses joues virant au rouge magenta, sa bouche s’ouvrit mais aucun son ne sortit. En proie à une colère noire, elle serra simplement les poings, ses yeux se fermant brutalement comme pour apaiser l’ébullition de son esprit et de son corps. Elle ressemblait à une sorcière en pleine incantation.  

 

- Ryôooo Saebaaaaa !!!!... Comment oses-tu, même pendant la plus infime des secondes, me comparer à un obsédé lubrique de ton espèce ? ... Je ne pense pas à ma libido à longueur de minute, moi, alors cesse un peu de prendre tes rêves pour la réalité !!!  

 

Pour une fois, Kaori n’utilisa pas de massue. Elle balança le premier objet qui lui tomba sous la main, en l’occurrence une énorme lampe de chevet, qui atterrit avec violence sur le visage déformé de Ryô, l’empêchant de répliquer le moindre petit mot. De toute manière, pour sa propre survie, il était plus raisonnable d’arrêter de la taquiner.  

 

- Ma parole, mais t’es aussi douce au réveil qu’en plein milieu de l’après midi !!!  

 

Pétrifié par la colère de Kaori, Ryô stoppa net ses remarques absurdes et entreprit de masser son nez endolori. En fait même s’il paraissait parfaitement zen, Ryô se sentait aussi gêné que sa partenaire. Si, par le passé, ils avaient partagé le même lit, c’était pour des raisons purement professionnel. Mal à l’aise, il se rappela le premier soir où Kaori avait emménagé chez lui ou encore la fois où un petit cesna s’était crashé dans leur appartement. Oui. Le peu de fois où ils avaient partagés le même lit, c’était en tout bien tout honneur. Mais maintenant les règles du jeu avaient changé. Il n’y avait pas de cliente. Et encore moins d‘avion tombé du ciel. Non. Il y avait simplement Ryô et Kaori. Kaori et Ryô. Une homme et un femme amoureux.  

 

- Dis-moi Kaori, comment on a atterri dans ce lit ? ... - se rendant compte de ce qu’il venait de dire, Ryô fit de grand geste de la main -... non... attends.. je veux dire... je me rappelle avoir pris le taxi pour l’aéroport mais après c’est le trou noir...  

 

L’expression de Kaori passa du mécontentement à la confusion la plus totale. Complètement réveillée par cette question, elle en oublia presque sa mauvaise humeur et s’adossa contre le montant du lit. Ryô s’étonna. Elle semblait perdue dans ses réflexions. La jeune femme sentit ses joues brûler une nouvelle fois. Elle était vraiment dans une situation embarrassante. Il n’y avait rien de choquant dans ce qu’elle avait fait pourtant.  

 

Arrivée à Hawaï, Kaori avait décidé de veiller quelques heures Ryô parce qu’elle trouvait inquiétant qu’il ne se soit toujours pas réveillé. Kazue avait donné la dose nécessaire à le tenir endormi pendant le trajet en avion. Ni plus, ni moins. Mais Ryô dormait toujours et, malgré les paroles rassurantes de Kazue, Kaori ne pouvait s‘empêcher de s‘inquiéter.  

 

- Alors Kaori, tu m’expliques ?  

 

Persuadée que Ryô allait se moquer d’elle et de son anxiété déplacée, Kaori hésita à répondre. Pourtant, s’éclaircissant légèrement la voix, Kaori tenta de s’expliquer :  

 

- En fait Ryô...  

 

La jeune femme s’arrêta au milieu de sa phrase, ses sourcils se fronçant légèrement. Il lui semblait avoir entendu comme un sifflement. Alors instinctivement, elle tourna sa tête vers la porte de la chambre, s’agenouillant sur le lit face à Ryô.  

 

- Ryô ?... Tu n’as rien remarqué ?  

 

Trop occupé à admirer le superbe décolleté de sa partenaire et à réfréner ses ardeurs, Ryô balbutia quelques mots en guise de réponse. Ses doigts s’agitaient frénétiquement, de plus en plus attirés par ce corps presque indécent de perfection, tandis que son cerveau lui intimait rapidement de se calmer et d’effacer les pensées coquines qui lui foudroyaient une nouvelle fois l‘esprit.  

 

- hum... .  

 

N’y tentant plus, les doigts de Ryô parcoururent le quelques centimètres qui les séparaient de cette peau si tentante. Le visage déformé par la perversité, il fit glisser son index le long du bras nu de sa compagne, la faisant doucement frémir d’émotions.  

 

- Ryô ? Mais enfin... qu’est-ce que tu fais ?  

 

Un sourire avide sur les lèvres, Ryô posa ses mains sur les épaules de la jeune femme, l’attirant encore plus près. Surprise par ce geste, la jeune femme ouvrit de grands yeux et les écarquilla encore plus lorsqu’il lui tendit ses lèvres dans un baiser sonore, limite baveux, qui n’aurait pas même pas tenté la pire des obsédées. Le sifflement retentit une nouvelle fois. La bouche de Ryô se rapprochait dangereusement et Kaori ne savait plus où donnait de la tête.  

 

- Ryôoo !!!! Non !!! Pas maintenanttttt !!  

 

Perdu dans sa propre fougue, Ryô ne remarqua pas tout de suite que ses bras enveloppaient un énorme coussin et que sa bouche s’écrasait sur une taie d’oreiller dégageant un parfum agréablement florale. En fait, il n’eut pas le temps de comprendre qu’il étreignait un bout de chiffon qu’il se sentit partir vers l’arrière, poussé par une grande force. Alors dans un petit cri de stupéfaction, il dégringola bruyamment du lit, sa tête tapant durement contre le plancher, au moment même où la porte de la chambre s’ouvrit sur un Mick Angel tout sourire.  

 

- Héééé Ryôoooo !! Lève..... Qu’est ce... Kaori ???  

 

Affublé d’une chemise hawaïenne, d’un bermuda aux couleurs criardes et d’une paire de sandales achetée à la boutique du coin, Mick avait tout l’air d’un surfeur stéréotypé made in América. Et avec ses cheveux blonds tirés en arrière par sa paire de lunettes de soleil posée sur sa tête, Kaori avait la désagréable impression d’avoir en face d’elle un sauveteur des mers tout droit sorti de Baywatch qu’un ex-tueur professionnel.  

 

- Mick !?? On ne t’a jamais appris à frapper avant d’entrer ?  

 

Trop heureux de sa trouvaille, l’Américain ne répondit pas, détaillant avidement la jolie jeune femme qui était assise sur le lit.  

 

- Rooo... quel délicieux tableau...  

 

Énervée par le sourire débile qu’il affichait, Kaori descendit du lit, jetant un rapide coup d’œil de l’autre côté pour vérifier que Ryô était bel et bien invisible aux yeux de Mick. En trente secondes, elle se trouva face au beau blond, lui empoignant le bras avec fougue pour le pousser sans ménagement dehors.  

 

- Sors d’ici Mick ! ... Je te signale que la chambre de Ryô est à côté alors va-t-en !!  

 

Sans attendre la réaction de Mick, Kaori le poussa dehors, lui fermant violemment la porte au nez, soulagée qu’il n’est pas découvert la présence de Ryô dans la chambre. Se tenant le front dans un geste d’agacé, elle ne ressentit aucun remord en entendant les pleurs du nouveau sosie des sauveteurs en mer.  

 

Adossée au panneau de bois, elle se demanda une nouvelle fois comment elle allait faire pour supporter ces vacances à plusieurs. Elle qui avait déjà du mal à gérer sa relation avec Ryô, elle se voyait mal annoncer la vérité aux autres. Rien que d’imaginer les indiscrétions de Mick, les questions de Miki et les sourires en coin de Kazue l’épuisait psychologiquement et physiquement.  

 

- Arggg...  

 

Sortie de ses pensées par un grognement ryonesque, Kaori s’élança vers le lit et le traversa à quatre pattes, se penchant prudemment de l’autre côté pour voir dans quel état se trouvait son partenaire. Un sourire contrit sur les lèvres, elle récupéra le coussin qui recouvrait le haut de son corps et ravala le rire qui lui chatouillait la gorge à la vue de son expression affligée.  

 

- hum... Ryô ?... Rien de cassé, j’espère ?  

 

Les yeux rieurs, Kaori pencha la tête dans un sourire enchanteur, plongeant par la même Ryô dans un abîme de douceur et de tendresse. Mais tourmenté par le pouvoir que cette femme pouvait avoir sur lui, il se rembrunit presque aussitôt, tournant la tête sur le côté. Geste qui n’échappa pas à Kaori.  

 

- Bon très bien... si tu veux faire la tête...  

 

Déçue par l’attitude de l’homme, Kaori se redressa lentement, prenant conscience que Ryô était un homme bien difficile à cerner et qu‘il lui restait encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’arriver à l’entente parfaite entre eux. Perdue dans ses réflexions, elle ne sentit pas tout de suite la main qui lui agrippa le poignet pour l’attirer lentement dans le vide.  

 

- Hééééé ...  

 

En deux temps trois mouvements, la jeune femme se retrouva à califourchon sur l’homme, ses mains tremblantes posé sur sa poitrine. Lentement, elle scruta ce visage qu’elle aimait tant, bouleversée par ce qu’elle pouvait lire dans ce regard. Les yeux de Ryô brillaient d’une flamme ardente. D’une lueur passionnée et passionnante. Hypnotisée par cette lumière pleine de promesse, Kaori avait l’impression de se perdre pieds et manqua un battement de cœur lorsque Ryô commença à caresser délicatement son bras, l’attirant inexorablement vers lui pour capturer ses lèvres en un baiser plein de passion et d’amour.  

 

TOC TOC TOC  

 

- Kaori, c’est Miki... Mick m’a dit que tu étais réveillée... Je peux entrer ?  

 

La tête nichée dans le cou de sa partenaire et ses mains posées au ceux de ses reins, Ryô se demanda ce qu’il avait fait au bon dieu pour mériter ça. Pourquoi les dérangeait-on à chaque fois que les choses devenaient plus concrètes entre eux ?  

 

- Je m’habille Miki et je te retrouve en bas...  

 

La voix de Kaori résonna dans le silence de la chambre. Frustrée, la jeune femme se détacha lentement du corps de Ryô, essayant de retrouver son calme et sa lucidité. Mais le corps grisé d‘un désir encore inassouvi, c’est une main tremblante qu’elle lui tendit pour l’aider à se relever.  

 

- Ryô, je...  

 

Tout aussi frustré mais néanmoins ravi de lire la même déception dans le regard de sa partenaire, Ryô posa son index sur ses lèvres et lui caressa tendrement la joue. Ce n’était pas encore le bon moment. Ils se devaient d’être plus patients, c’est tout.  

 

- Si on allait grignoter quelque chose ? Je crois que je vais mourir de faim si je reste ici ...  

 

Et comme pour donner un peu plus de poids à sa requête, le ventre de Ryô émit un nouveau grognement. Loin d’en être offusquée, Kaori se mit à rire et rejoignit la porte non sans avoir déposé un léger baiser sur les lèvres de son partenaire.  

 

- ok... une dernière chose Ryô... fais attention en sortant... autrement Mick pourrait croire que tu m’as rendue une visite nocturne !!  

 

Kaori ponctua sa remarque d’un clin d’œil malicieux. Ryô attendit que la jeune femme disparaisse de sa vue pour se laisser tomber sur le lit. Il souffla. Bon dieu comment faisait-elle pour le mettre dans un tel état ? Il ne pourra jamais résister. Elle était si... désirable. Si belle. Si généreuse. D’un pas traînant, Ryô traversa sa chambre et se dirigea vers la salle de bain. Une longue douche glacée lui ferait le plus grand bien. Et il avait la nette impression que ce serait la première d’une longue série !  

 

A suivre...  

 

 


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