Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Kairi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 23-01-03

Ultimo aggiornamento: 20-11-04

 

Commenti: 57 reviews

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Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Capitolo 9 :: Seuls contre tous

Pubblicato: 04-06-03 - Ultimo aggiornamento: 06-06-03

Commenti: Petit cocktail d'humour, d'action et de romance pour ce chapitre 9. Bonne lecture !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 9 : Seuls contre tous  

 

Toit de “ Micromaniac Corporation”, Quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 juillet, 17h07,  

 

Dissimulé sur le toit du bâtiment faisant face à “Informatique Performance”, Tatsuya laissa échapper une exclamation étouffée lorsqu’il aperçut, à travers sa paire de jumelles, Ryô Saeba dans les locaux de l’entreprise. Bon sang, mais que faisait-il là ? Comment avait-il réussi à s’introduire dans le bâtiment sans être vu ? Tatsuya rechigna. La présence de Ryô Saeba allait tout changer. Zoom avant. Lemon, Saeba et la jeune femme étaient en pleine conversation et, au vu du visage fermé de City Hunter et les gestes agités de Jack, les révélations allaient bon train. Là, il n’avait plus le choix. Il devait réagir. A n’en pas douter, Lemon était en train de tout dévoiler et bientôt Saeba connaîtrait le rôle des Kaidi dans toute cette histoire. Tout ceci ne sentait pas bon. Mais pas bon du tout ! Se demandant quelle serait la meilleure marche à adopter, l‘homme tâta sa veste de sa main droite à la recherche de son portable. Le mobile collé à l’oreille, il attendit avec nervosité que son interlocuteur prenne la communication.  

 

- Kuto Kaidi, j’écoute.  

( La voix ferme mais fatiguée trahissait l’âge du vieil homme )  

- Ici Tatsuya... Vous aviez raison, Monsieur Kaidi... Lemon semble être passé du côté de l’ennemi. Il est en grande conversation avec Kaori Makimura et Ryô Saeba.  

( Comme s’il pouvait être entendu, Tatsuya avait baissé la voix. )  

- Saeba est là ?  

( Tatsuya zooma sur Ryô et recula instinctivement lorsque son regard crut rencontrer le sien. Il se traita immédiatement d’imbécile. Comme si Saeba pouvait le voir de là où il était ! )  

- Ouais... Il vient juste d’arriver. Et d’après la scène qui se joue sous mes yeux, Lemon se fait une joie de tout lui expliquer... Je suppose qu’on annule l’opération ?  

( Silence de quelques secondes )  

- Non... Vous deviez supprimer cette fille et Lemon si jamais ce dernier nous avait trahi alors faites-le.  

( Surpris par cette réponse, Tatsuya mit quelques secondes avant de répondre )  

- Vous... vous êtes sûr ? ... Vous savez que Mamzelle Kira ne sera pas contente s’il arrive quelque chose à City Hunter ?  

( Se rendant compte qu’il venait de faire un gaffe, Tatsuya serra les dents .)  

- Je ne vous paye pas pour que vous vous préoccupiez des états d’âmes de ma fille !... Alors faites ce que je vous dit et venez me voir dès que tout sera fini. Compris ?  

( Tatsuya hocha machinalement de la tête. )  

- Bien, Monsieur Kaidi... Je m’en occupe !  

 

Tatsuya zooma une nouvelle fois sur le petit groupe et resta un peu plus longtemps sur la jeune femme. Tout en ramassant les jumelles dans son étui, il se dit qu’il était vraiment dommage de devoir sacrifier une jeune femme aussi belle. Il aurait bien aimé lui tenir compagnie - son célibat commençait à lui peser un peu - mais il savait très bien qu’il n’était pas là pour écouter ses sentiments. Pff... Quand même, c’était dommage de devoir supprimer une fille comme ça ! Mais bon, c’était son job et il devait exécuter les ordres. Alors le regard froid et inexpressif, Tatsuya jeta un dernier coup d’œil sur sa montre - elle indiquait 17h07 - et d’un geste assuré, sortit une télécommande composée de plusieurs boutons sur lesquels il était prêt à appuyer.  

 

“Informatique Performance”, quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 Juillet, 17h10,  

 

Au grand désespoir de Kaori, Ryô esquissa encore un de ses sourires débiles et facétieux dont il avait le secret. Avec l’aisance d’un sans gêne, il s’installa confortablement dans le canapé en cuir noir et se mit à émettre des gloussements lubriques.  

 

- Alors c’était bien vrai ?... Il existe, vraiment sur cette terre, une jeune femme prête à tout pour assouvir mes moindres phantasmes et mes moindres désirs ? Une jeune femme qui se damnerait pour moi ?... Mais c’est génial ça !  

 

Morte de honte face à l’attitude si juvénile de son partenaire, Kaori se cacha le visage dans ses mains et prit de grandes bouffées d’air pour tenter de calmer la colère qui menacer de l’envahir dans les secondes à venir. Elle avait beau avoir vécu plus de huit ans à ses côtés, elle n’arrivait toujours pas à comprendre ce besoin, devenu systématique par la force des choses, de tourner tout à la dérision et à la rigolade. Elle pria pour qu’il reprenne son sérieux mais, au lieu de ça, il enfonça fortement le clou.  

 

- Vous n’auriez pas une photo de Kira pour que je vois de quoi elle a l’air ?... Vous comprenez, Lemon, il faut que je sache si elle peut faire l’affaire avant de lui offrir mon corps et mon âme!  

 

Kaori glissa ses mains dans ses cheveux et se mit à respirer de plus en plus fort. Elle n’avait aucune envie de s’énerver et de donner une bonne leçon à Ryô mais... là il dépassait les bornes. Elle tenta une dernière fois de se raisonner. “ Respire, Kaori... Respire... Imagine le bruit de la mer... Les oiseaux qui chantent et les enfants qui jouent sur le sable... AHHHHHHHH... N’imagine surtout pas Ryô en train de courir après toutes ces jolies filles !... Non... Calme-toi et arrête d’imaginer ça !... Bon trop tard... Il l’aura cherché cet imbécile !”  

 

Après quatre semaines d’abstinence, Kaori retrouva sans aucun problème le maniement de la massue et se fit un plaisir d’aplatir Ryô pour qu’il fasse complètement corps avec le divan qu’il avait l’air de trouver à son goût.  

 

- OUAHH !!! ... Non Kaori !! Pas la massue !!!  

 

Un sourire malsain déformant ses lèvres, Kaori se planta devant lui et lui susurra à l’oreille :  

 

- La prochaine fois que tu oses baver avec autant de servitude pour une femme qui essaye par tous les moyens de me tuer, je te jure que ce n’est pas seulement ta tête que j’écraserai avec plaisir ! ... J’espère que c’est assez clair ?  

 

Ryô, qui avait l’air d’un petit garçon pris en faute, approuva d’un signe de tête et se réinstalla discrètement sur le canapé. Fatiguée par cette effort dont elle se serait bien passé, la jeune femme souffla bruyamment mais se raidit instantanément lorsqu’elle croisa le regard inquiet de Jack.  

 

- Bon sang Saeba, vous croyez que c‘est le moment de faire vous pitreries !... Vous ne semblez pas saisir la gravité de la situation... Kira m’a donné 2 jours pour me débarrasser de Kaori et je vous signale que le compte à rebours est largement entamé !  

 

Kaori n’avait jamais vu Jack aussi nerveux. Il semblait prêt à exploser. La jeune femme se laissa tomber mollement sur le divan et chercha à comprendre. Elle savait que Kira voulait la supprimer mais elle ne pensait pas que ce serait si tôt. Il fallait faire vite. Lemon parut comprendre les préoccupations de la jeune femme et lui prit la main pour la rassurer, ce qui, soit dit en passant, énerva Ryô qui sentit un certain sentiment de jalousie refaire son apparition.  

 

- Si je ne vous ai rien dit Kaori, c’était pour ne pas vous effrayer d‘avantage... Mais la vérité, c’est qu’il nous reste moins de 48 heures maintenant pour régler cette histoire.  

 

Agacé par le ton paternaliste et un peu trop familier de l’homme, Ryô claqua la langue et croisa nonchalamment ses bras derrière sa tête.  

 

- Tsss tsss... Ne vous inquiétez pas Lemon... Kaori et moi avons vécu des situations bien plus dramatiques et bien plus dangereuses que ça pour nous laisser intimider par une fan un peu trop encombrante !... Faites-moi confiance, Lemon !... Kaori restera en vie et votre secret sera bien gardé, foi de City Hunter !  

 

Kaori tourna le tête vers son partenaire qui lui fit un clin d‘oeil rempli de complicité en retour. Instantanément, un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle se sentait en sécurité maintenant. Sereine. Apaisée. Ryô avait raison. Ils s’en sortiraient. Comme toujours. Et avec un peu de chance, ils sortiraient de cette affaire plus proches et plus forts que jamais. Il fallait juste que Lemon leur fasse confiance et tout irait bien.  

 

- Vous savez Jack, nous...  

 

Jack leur jeta un regard presque glacial. Il ne partageait pas l’assurance de Ryô. Loin de là. Il semblait toujours aussi énervé et prêt à hausser le ton.  

 

- Vous êtes beaucoup trop confiant Saeba... Et j’ai bien peur que cet excès de confiance nous amène droit dans le mur.... Dois-je vous rappeler à quel point Kira est rusée ?... Bien plus maligne que votre commandant Kreuz, votre Kaibara ou encore tous ces petits dealers ou trafiquants que vous avez eu sur votre route... N’oubliez surtout pas qu’elle a réussi à vous éloigner de votre partenaire sans la moindre difficulté et, que si je n’avais pas été là, Kaori ne serait plus de ce monde aujourd’hui...  

 

Ryô tiqua. Lemon n’avait pas complètement tord. Depuis le début de cette affaire, il avait commis plusieurs fautes impardonnables de la part d’un tueur professionnel et il avait bien failli payé le prix fort pour ses regrettables méprises. Kaori vit la mâchoire de son partenaire se contracter et ses poings se serrer violemment. Ryô savait qu’il n’y avait pas d’autre alternative. Même si remettre la vie de sa partenaire dans les mains d’un parfait étranger, ancien nettoyeur de surcroît, lui coûtait beaucoup, Ryô se rendait bien compte qu’il n’avait pas le choix.  

 

- OK, Lemon... Je vous écoute...  

 

Lemon se passa une main nerveuse dans les cheveux avant de commencer :  

 

- Je ne vais pas vous apprendre que la meilleure façon de neutraliser un adversaire, c’est de toucher son point faible. Or Kira a un seul et unique point faible : son père. A part vous bien sûr, c’est le seul être qu’elle admire et qu’elle aime...  

 

Ryô écoutait avec une vive attention.  

 

- Que voulez-vous dire, Lemon? ... Qu’en se débarrassant du père, on se débarrassera de la fille ?  

 

Kaori regarda tout à tour les deux hommes et prit part à la conversation.  

 

- Non... non... Je ne crois pas que c’est ce que Jack voulait dire... Si tu tues son père, il y a de forte chance pour que Kira veuille se venger et on se retrouva au même point... Non, je crois qu’il faut être plus malin que le singe...  

 

Ryô reconnut tout de suite la petite lueur qui étincelait dans les yeux de sa partenaire. Elle avait une idée derrière la tête. Une excellente idée à n’en pas douter. Kaori s’assit au bord du canapé pour se rapprocher des deux hommes et s’expliqua en faisant de grands gestes des mains :  

 

- Si je me souviens bien ce que vous m’avez dit Jack, Kuto Kaidi aurait quelques liens, que nous qualifierons d’amicaux, avec la pègre de Tôkyô... Ce qui, soit dit en passant, expliquerait assez logiquement son influence sur la politique de la ville et son monopole dans le domaine des exportations de meubles asiatiques... Alors, voilà... Si nous réunissions le maximum de documents prouvant le lien de Kuto Kaidi avec la pègre, nous aurions un excellent moyen de pression sur Kira et nous pourrions obtenir d’elle qu’elle nous laisse tranquille... voire qu’elle quitte le Japon et aille s’extrader ailleurs !  

 

Jack approuva d’un signe de tête. L’idée était bonne et demandait à être creusée. Ryô lui écoutait attentivement.  

 

- Votre idée me plaît, Kaori... Il est pratiquement certain que Kira lâchera prise si on s’en prend à son père... Mais comment obtenir ses documents en moins de 24 heures ?  

 

A cette question un franc sourire illumina le visage de Kaori qui désigna Ryô de la main.  

 

- C’est simple... Ryô s’en chargera... N’oubliez pas que c’est le meilleur professionnel du Japon !  

 

Un sourire de satisfaction sur ses lèvres, Ryô restait toujours silencieux. Jack n’arrivait pas à discerner si Ryô était fier de sa partenaire ou bien s’il était tout simplement fier de lui-même. Les professionnels sont plus ou moins narcissiques, c’était bien connu. Kaori, elle, prenait un plaisir évident à dévoiler son plan :  

 

- Si Ryô fait en sorte de “ rencontrer ” Kira Kaidi et qu’il essaie de la séduire, ne croyez-vous pas qu’il y ait des chances pour qu’elle l’invite chez elle ou devrais-je dire chez son père ?... Elle est follement amoureuse de Ryô, non ?  

 

Jack n’eut pas le temps de faire de remarque que des bruits de pas provenant du couloir attira son attention. A cet instant, la porte s’ouvrit bruyamment laissant place à un petit garçon brun, haut comme trois pommes, visiblement essoufflé d’avoir monté les escaliers. Le petit bout s’arrêta net, posa un regard à la fois surpris et malicieux sur Ryô et Kaori avant de s’élancer en criant le plus fort possible vers Lemon :  

 

- Papaaaaaaaa !... Papaaaaaaaa!... J’ai envie d’un bisou !  

 

Un immense sourire aux lèvres, Jack enlaça son petit garçon, lui fit un baiser sur la joue et le reposa gentiment par terre. La porte du bureau ouverte, une belle jeune femme brune aux cheveux longs fit son apparition et adressa un magnifique sourire à son mari :  

 

- Je suis désolée de te déranger mon chéri mais Rei voulait absolument te faire un bisou avant de partir chez maman... Je crois qu’il est un peu déçu que tu ne nous accompagnes pas à la gare...  

 

Jack se gratta l’arrière de la tête, l’air visiblement ennuyé.  

 

- Je sais bien, Asumi... Mais comme tu peux le voir, je suis rendez-vous et je ne peux décemment pas laisser mes invités..  

 

Asumi se rapprocha de son mari et s’aperçut à cet instant de la présence de Ryô et Kaori. Elle leur adressa un sourire chaleureux et murmura doucement à son mari :  

 

- Tu es sûre que tu ne peux pas t’absenter quelques instants ?... S’il te plaît ?... Pense un peu à Rei... C’est la première fois qu’il passera ses vacances sans toi...  

 

A son nom, Rei trépigna des pieds et tendit ses petits bras vers son père. Lemon posa des yeux d’une telle douceur sur son petit garçon que Kaori se sentit coupable d’être la raison qui le sépare de son fils. Si Kira ne l’avait pas prise comme bouc émissaire, Jack serait parti tranquillement en vacances avec sa petite famille. Elle se sentit fautive. Rei bavardait maintenant avec son papa avec toute l’innocence que lui procurait son jeune âge. La jeune femme ressentit une bouffée de tendresse l‘envahir toute entière. S’il était inimaginable ou même impensable pour certains individus qu’un tueur professionnel puisse finalement changer de vie et retrouver un semblant d‘humanité, Kaori, elle, venait d’avoir une fois de plus la preuve sous les yeux. Elle glissa rapidement un oeil sur son partenaire et leva les yeux au ciel au vu de son air hagard et lubrique. Visiblement, il trouvait “encore” cette jeune femme à son goût mais Kaori prit un malin plaisir à lui murmurer à l’oreille:  

 

- C’est Asumi, la femme de Jack... Et ce petit bout’chou, c’est Rei... Leur fils de quatre ans.  

 

Pendant que Ryô essayait de cacher sa déception de savoir cette belle jeune femme mariée, Kaori éleva la voix assez fort pour que Lemon puisse l’entendre.  

 

- Ne vous inquiétez pas pour nous Jack et faites-moi plaisir... Accompagnez votre femme et votre fils... Et prenez votre temps, on ne bougera pas de là. Promis.  

 

Jack posa un regard à la fois intrigué et reconnaissant sur la jeune femme ce qui, bien entendu, la fit rougir. Il la remercia d‘un chaleureux sourire. La main dans celle de son gamin, il s’apprêtait à sortir du bureau en compagnie de sa femme lorsqu’il se retourna une dernière fois et lança d’un oeil malicieux :  

 

- Kaori... Je n’ai pas eu le temps de montrer le site à Saeba... Je compte sur vous pour le faire... je ne serez pas long... Encore merci.  

 

La jeune femme se leva brutalement pour protester.  

 

- Quoi ????????  

 

Trop tard. Lemon avait claqué la porte. Il ne restait plus qu’elle, Ryô et ces fameuses photos... Kaori pesta tout haut. Il n’était pas question que Ryô voit ce site. Il ne fallait pas qu’il voit ces photos. Enfin pas dans ces circonstances dramatiques. Pas comme ça. Et ce, même si elle mourrait d’envie de le mettre au pieds du mur et de comprendre ce qu’il lui était réellement passé par la tête lors de cette fameuse soirée. Le cœur de Kaori se mit à battre plus fort. Elle ne se sentait pas bien tout à coup. Elle ne se sentait pas la force de subir les explications vaseuses et tortueuses de son partenaire. Sans s’en rendre compte, Kaori lança un regard affolé vers son partenaire puis vers l’ordinateur. Ce qui n’échappa pas à Ryô.  

 

- Ne te mets pas dans un état pareil, Kaori... Le site... Je l’ai déjà vu... C’est la raison pour laquelle Yuka m’a appelé ce matin.  

 

Kaori comprit tout de suite ce que cela signifiait. Elle savait qu’il savait et lui savait qu’elle savait. Que tout cela était compliqué ! Le mal de tête de le jeune femme reprit de plus belle. A moins que ce soit le sang qui lui battait aux tempes.  

 

- Aaaaahh... Donc tu sais que je sais.  

 

Ryô leva des yeux visiblement amusés sur sa partenaire.  

 

- Oui... je sais que tu sais... Et d’ailleurs je pense demander à Lemon de retirer certaines photos de ce site...  

 

Kaori tenta de prendre un air détaché et haussa négligemment des épaules.  

 

- Ahhhh.... pourquoi ?  

 

Ryô se passa les mains dans les cheveux. Il arborait une expression mi-figue mi-raisin.  

 

- Mais enfin Kaori... à la vue de certains clichés, certaines femmes vont penser que je passe ma vie à regarder des revues pornographiques et à baver sur de superbes jeunes filles... Il faut que je préserve ma réputation... Et tu devrais en faire autant, ma chère... Te voir me donner des coups de massue à tout bout de champ n’a rien d’élégant ni de gracieux, crois-moi...  

 

Kaori faillit tomber à la renverse devant les absurdités que venait de lui débiter Ryô. S’ils continuaient ce dialogue de sourd, ils n’arriveraient à rien. Mais cette fois-ci ce n’était pas elle qui ferait le premier pas ! Non, elle ne tomberait pas si bas. Après tout, c’état lui qui avait menti et qui avait maquillé la vérité à son avantage. Elle, elle n’était que la victime ! Bon, une victime consentante peut-être mais une victime quand même. C’était une question de principe. S’il avait son orgueil, elle aussi avait sa fierté ! Llasse de devoir toujours tout lui demander, le jeune femme lui jeta un regard plein d’amertume et lâcha d’une voix triste :  

 

- Oh et puis tu m’énerves !... Fais ce que tu veux !  

 

Toit de “ Micromaniac Corporation”, Quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 Juillet, 17h27,  

 

Tatsuya jura. Lemon parti, il devrait patiemment attendre son retour pour mettre à exécution son plan. Décidément, c’était vraiment pas sa journée aujourd’hui ! Il aurait du rester au lit, comme son horoscope le lui avait si sagement conseillé. Irrité de devoir rester percher sur ce maudit toit et sous cette chaleur accablante, Tatsuya se promit de changer de métier et d’en trouver un autre mieux payé et moins dangereux.  

 

“Informatique Performance”, quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 Juillet, 17h33  

 

Kaori et Ryô étaient assis l’un à côté de l’autre comme deux imbéciles. Le regard étrangement obnubilé par ses sandales blanches, Kaori tritura pour la centième fois de la journée ses doigts et se mit en devoir de respirer le plus calmement possible. Il fallait qu’elle gère son stress et sa colère. Le silence, qui s’était installé entre eux, était devenu pesant. Oppressant. Il était rempli de sous-entendus. Chacun savait pertinemment de quoi l’autre voulait parler mais aucun des deux n’étaient décidés à faire le premier pas. Kaori avait simplement peur d’être une nouvelle fois rejetée. Elle savait que dans l’état actuel des choses, elle ne le supporterait pas. Ryô, lui, se sentait incapable de parler de ces choses-là. Toutes les bonnes résolutions qu’il avait prises ce matin même s’étaient envolées en fumée. Il n’arrivait pas à s’exprimer. C’était dramatiquement ridicule ! Il lui suffirait de lui dire 3 petits mots et il ferait d’elle la femme la plus heureuse du monde. Mais les mots restaient bloqués dans sa gorge. Douloureusement. Alors le silence persista encore quelques minutes. Toujours aussi épuisant psychologiquement.  

 

Silencieusement, Ryô admira une fois encore la beauté parfaite de la jeune femme. De ses jolies pieds à ses yeux brillants, l’homme ne put que constater la perfection de son corps et de ses traits. Étrangement, son regard se posa une nouvelle fois sur le poignet toujours un peu rougi de Kaori. Ryô maugréa contre lui-même. Il lui avait fait mal. Il n’aimait pas ça. Alors, d’un geste tendre, il lui reprit la main et recommença à la masser doucement. Surprise, le jeune femme tressaillit.  

 

- Je ne me rends pas toujours compte du mal que je fais, Kaori...  

 

Kaori se mit à rougir violemment sous ce regard insistant. Son cœur battait frénétiquement. Mais pas pour la même raison que tout à l’heure. Il y avait quelque chose dans la voix de Ryô qui la touchait profondément. Elle n’osait pas le regarder en face. Mais il était maintenant tellement proche d’elle qu’elle pouvait sentir l’odeur de son after-shave. ( Ndlr : je crois que je tombe dans le style Harlequin là... mais bon c’est la scène qui veut ça !!! ). Hypnotisée par ses mains si robustes et si viriles, elle s’entendit dire :  

 

- Tu ne m’as jamais fait de mal, Ryô... Au contraire, tu as toujours été là pour m’aider et me protéger...  

 

Les yeux de Ryô étaient remplis de questions. Avec sensualité, il caressa légèrement le bras nu de la jeune femme qui frissonna sous le geste. Sa voix rauque et masculine résonna dans le silence du bureau.  

 

- Je ne te parlais pas des douleurs physiques, Kaori...  

 

Kaori le regarda drôlement. L’atmosphère était devenue électrique. Les yeux de son partenaire brillaient d’une étrange lueur. Il y avait une petite flamme au fond de ses yeux. Cette même petite flamme qu’elle avait aperçut le soir où il avait failli l’embrasser. Un espoir fou lui étreignit le cœur. Peut-être que si elle osait ?  

 

- Ryô... je...  

 

Mais les mots ne sortaient pas. S’il existait le prix des plus gros empotés de la planète, nul doute qu’ils gagneraient le premier prix. ! Pfff... que c’était dur !! Et Ryô qui ne l’aidait pas. Au contraire. Elle pouvait sentir son regard glisser sur son corps et venir se poser encore et toujours sur ses lèvres. Elle était au bord de la crise de nerf. Elle avait l’impression que son cœur allait exploser. A quoi pouvait-il bien penser ?  

 

- Ryô... je...  

 

Ryô fixa intensément la visage rougi et les yeux éclatants de la jeune femme. Il ressentait le besoin irrépressible de l’embrasser. Il n’avait jamais ressenti un sentiment aussi fort de toute sa vie. Un désir tellement violent qu’il avait l’impression qu’il allait mourir s’il ne le satisfaisait pas. Il n’arrivait pas à lui dire tout ce qu’elle représentait pour lui. Soit. Il lui montrerait. Avec toute la passion et l’amour qu’elle lui inspirait. Instinctivement, Ryô attrapa l’autre main de Kaori et la porta à ses lèvres. Il déposa un léger baiser sur la paume et la serra contre son cœur. Ryô profita de la confusion de la jeune femme pour la serrer dans ses bras. Frémissante, elle sentit alors le souffle chaud de Ryô dans son cou et ferma les yeux pour savourer cet instant magique.  

 

- As-tu remarqué à quel point nous sommes photogéniques, toi et moi ?... C’est Mick qui va être jaloux quand il va voir ces photos !  

 

Kaori se mit à rire doucement. Pour rien au monde, elle ne voudrait quitter ces bras si forts et si vigoureux. Alors quand Ryô se détacha doucement d’elle pour mieux voir son visage, le jeune femme émit un petit cri de protestation. Prenant ce geste pour une invitation, Ryô plongea ses yeux fiévreux dans ceux de la jeune femme et s’empara passionnément de ses lèvres.  

 

Toit de “ Micromaniac Corporation”, Quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 Juillet, 17h45  

 

Tatsuya souffla de soulagement quand il aperçut Lemon se garait rapidement sur la parking affrété au personnel. Toute cette affaire allait se terminer et il pourrait enfin rentrer chez lui.  

 

“Informatique Performance”, quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 Juillet, 17h50  

 

Lemon monta quatre à quatre les marches de l’escalier. Il se sentait rassuré de savoir son fils et sa femme dans un train en partance pour Osaka. Au moins, Kaidi ne pourrait pas leur faire de mal. C’était déjà ça. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la porte, Lemon stoppa net son geste. Le silence qui régnait dans l’immeuble attira son attention. Curieux, il tendit l’oreille et crut entendre des petits gémissements et de petits rires provenant du bureau. Un sourire malicieux se dessina sur son visage. Bingo ! Son plan avait fonctionné. Si Kaori et Ryô n’étaient que de simples partenaires de travail il y a encore une heure, il est fort à parier que leur relation ait maintenant nettement évoluée et pris un tournure beaucoup plus intéressante ! Jack était heureux pour la jeune femme. A force de travailler sur City Hunter, il avait deviné les sentiments qui liaient ces deux-là. Se retenant de rire, Jack redescendit au rez-de-chaussée et fit en sorte de faire le maximum de bruit dans les escaliers pour signaler son retour. Il frappa à la porte ( Ndrl : je sais c’est son bureau mais les bonnes manières ne se perdent jamais ) et entra comme si de rien n’était.  

 

- Kaori !!! Saeba !!!  

 

Kaori et Ryô étaient chacun à l’autre bout du canapé. Les cheveux un peu en désordre, les joues en feu et les yeux brillants, Kaori remettait le plus discrètement possible de l’ordre dans sa tenue. Quand à Ryô, se grattant négligemment la tête, il ricana bêtement:  

 

- Vous avez fait vite, Lemon !  

 

Ironique, Jack plissa les yeux tout en continuant à regarder la jeune femme.  

 

- Rapide... Efficace... telles sont les qualités premières d’un tueur professionnel, n’est-ce pas Saeba?  

 

A ces mots, un franc sourire se dessina sur les lèvres de Ryô. En fin de compte, il aimait bien Lemon. Ils allaient résoudre cette affaire sans problème. Ryô en était définitivement persuadé. Alors qu’il était sur le point de rétorquer, le bruit d’un petit clic attira son attention. Son visage retrouva soudain le sérieux et l‘impassibilité légendaire du tueur professionnel. Kaori se mit sur ses gardes. Ryô avait un mauvais pressentiment. Sous les yeux incrédules de Jack et Kaori, Ryô se leva d’un bond et se dirigea vers la fenêtre pour jeter un coup d’œil dehors. Sa voix se fit dure et inquiète :  

 

- Lemon... Il y a une sortie de secours dans ce bâtiment ?  

 

Kaori et Jack s’échangèrent un regard perplexe et loin de s’en formaliser, Ryô ajouta :  

 

- Répondez Lemon !... Y a-t-il une sortie de secours dans ce bâtiment ?  

 

Ryô eut juste le temps de finir sa phrase qu’une énorme explosion retentit et fit vibrer les murs de la pièce dans un bruit sourd et strident. Sous la violence du choc, Ryô s’écrasa contre une des cloisons et reçut un des volumes sur “le génie informatique” sur la tête.  

 

- Qu’est-ce que... ?  

 

Les murs s’arrêtèrent momentanément de trembler alors qu’une chaleur inconnue envahit petit à petit toute la pièce. Kaori et Jack, affalés sur la canapé suite au choc, se remirent le plus rapidement possible sur leurs deux jambes. Tandis que Jack se précipitait vers la fenêtre pour tenter de comprendre un tant soit peu ce qu’il se passait, la jeune femme chercha Ryô du regard pour voir s’il allait bien. Rassurée de le voir se gratter la tête dans une mine dubitative, elle souffla de soulagement. L’homme s’approcha d’un pas rapide, lui empoigna vigoureusement la main, bien décider à ne plus la lâcher.  

 

- Kaori... Restes près de moi et ne me lâche ...  

 

Ryô n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une nouvelle explosion résonna dans l’immeuble. Les meubles oscillaient nerveusement, prêts à s’effondrer d’un instant à l’autre. Les tableaux tombèrent un à un dans un bruit sourd et étouffé. Jack paraissait totalement dépassé par les évènements. Les murs commençaient à se craqueler profondément et les plafonds à se fissurer dangereusement. Des morceaux de plâtres tombèrent petit à petit sur le sol soulevant par la même des épais nuages de poussières. Kaori commença à tousser. Elle avait les yeux qui piquaient et la douloureuse sensation d’avoir les poumons en feu. La jeune femme avait l’impression de suffoquer tellement la chaleur étouffante mêlée à la poussière de plâtre rendait l‘atmosphère presque irrespirable. L’alarme du magasin se mit en route. Nul doute qu’un incendie s’était déclaré au sous sol. Jack balaya rapidement la pièce du regard.  

 

- Saeba... Kaori... Par ici !  

 

La chaleur était insoutenable. Kaori avait du mal à respirer tant ses poumons la faisait souffrir. Il y eu une nouvelle déflagration. Plus proche. Plus violente. Le plafond cédait sous la violence du choc. Affolé, Ryô se jeta sur Kaori pour la protéger des morceaux de plafond qui recommençaient à leur tomber sur la tête. Ils devaient sortir du bâtiment au plus vite.  

 

- Lemon, il faut sortir d’ici et vite...  

 

Tenant Kaori par la main, Ryô ouvrit la porte du bureau mais la referma aussitôt lorsque des flammes gigantesques menacèrent de les engloutir tout entier. Le bâtiment était en proie à un énorme incendie et il n’était plus question pour eux de s’échapper par-là. Ils étaient piégés au premier étage et au vu de la fréquence des explosions, il ne leur restait plus beaucoup de temps avant la prochaine détonation.  

 

- Non pas par là, Saeba... ( Lemon fit un signe à Ryô et lui intima de le suivre dans une petite pièce qui jouxtait le bureau. Il y avait une petite fenêtre que Lemon cassa avec un extincteur.) C’est l’issue de secours... Sortez par la fenêtre et agrippez-vous à l’échelle... Dépêchez-vous, on n’a plus beaucoup de temps avant que le bâtiment ne s’écroule complètement...  

 

Une nouvelle explosion retentit. Cette fois-ci le détonateur devait se trouver au premier étage. Kaori se protégea instinctivement la tête de ses mains tandis que Ryô suivit Jack qui ne put s’empêcher d’aller voir une dernière fois l’ampleur des dégâts. Des poutres étaient tombées partout. Le feu dévorait la porte massive. Le superbe bureau en chêne ne serait bientôt qu’un lointain souvenir et, le visage reflétant toute sa rage et sa colère, Lemon vit son entreprise s‘évanouir en fumée. Plus qu’une perte matérielle, Lemon ressentit ce désastre comme un échec. L’échec de sa vie. Alors il sentit la main de Ryô se posait sur son épaule pour lui faire comprendre qu’il était temps de partir.  

 

- Lemon, faut y aller !  

 

Kaori descendit la première. Ryô l’aida à s’accrocher à l’échelle et vérifia qu’elle tenait bon tout au long de la distance. Il voyait bien qu’elle avait mal à la cheville mais, comme d’habitude, elle ne s’en plaignait pas. Une fois arrivée à destination, Ryô se lança rapidement mais mit beaucoup moins de temps que sa partenaire à regagner le sol. Kaori s’était adossée au mur et essayait de reprendre son souffle. Elle avait mal partout mais elle savait qu’elle n’avait ni le temps et que ce n’était ni le moment pour elle de s’apitoyer sur son sort.  

 

- Kaori, ça va aller ?  

 

La jeune femme répondit d’un petit sourire. Elle se passa une main sur son visage comme si ce geste allait effacer la fatigue et le stress de ces dernières heures. Sur le point de répondre, elle ouvrit de grands yeux effrayés lorsque Ryô lui intima de courir le plus vite possible s’en se retourner. La jeune femme obéit et se retrouva plaquée au sol, couverte par le corps de Ryô. Une déflagration deux fois plus importante que autres souffla littéralement le haut de l’immeuble. Prise de panique, elle bloqua sur le coup sa respiration et attendit que Ryô lui dise de bouger. Au bout de quelques minutes, l’homme se releva et l’aida à faire de même. Chancelante, Kaori dut s’appuyer sur son partenaire pour garder son équilibre. Le spectacle de cet immeuble en flamme était impressionnant. Le rez-de-chaussée était toujours debout mais le premier étage avait était complètement détruit dans l’explosion. S’ils étaient restés dans cet immeuble une minute de plus, ils ne seraient probablement plus de ce monde. Mais ils étaient sain et sauf encore une fois. Grâce à Ryô. Et à Jack aussi... Oh mon dieu Jack ! Affolée, Kaori scruta les alentours à la recherche de cet homme qui lui avait sauver la vie. Prise d’un mauvais pressentiment, la jeune femme chercha le regard de son partenaire et posa la question dont elle n’était pas sûre de vouloir entendre la réponse :  

 

- Ryô... Où est Jack ?  

 

Toit de “ Micromaniac Corporation”, Quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 Juillet, 18h01,  

 

Tatsuya sourit de satisfaction. Il rangea son portable dans le poche intérieure de sa veste. Kuto Kaidi était content de son travail et lui avait promis une petite prime non négligeable en compensation des petits désagréments de la journée. En fin de compte, la journée n’avait pas été si catastrophique que ça. Au contraire. Et avec ce qu’il avait gagné, Tatsuya pourrait même se payer des vacances au soleil.  

 

Immeuble de Ryô Saeba, Quartier de Shinjuku,  

Lundi 2 juillet, 18h15,  

 

Tout en soutenant Kaori qui éprouvait des difficultés à marcher à cause de sa cheville douloureuse, Ryô s’engouffra rapidement dans l’immeuble. Les sens toujours en éveil, il avait bien fait attention à ce que personnes ne les suivent depuis leur fuite du quartier des affaires et, pour en être vraiment certain, il n’avait pas hésité à emprunter toutes les petites ribines mal connues de la ville de Tôkyô. Et grâce à dieu, ils étaient sain et sauf. Kaori était vivante et c’est tout ce qui importait Ryô pour le moment.  

 

Face à la porte de leur appartement, Ryô prit le temps d’observer du coin de l’œil sa partenaire qui, la tête basse et les épaules affaissées, fixait inlassablement le sol. Il savait qu’elle n’allait pas bien. Il ressentait sa peine et son malaise au plus profond de lui et il ne pouvait rien y faire. Kaori avait été plus que choquée par les évènements de ces derniers 12 heures. Il se souvint du masque tristesse qui avait recouvert son visage lorsqu’il lui avait annoncé que Lemon était probablement mort. A cet instant précis, les yeux de Kaori avaient reflété une immense souffrance. Un chagrin à la limite du désespoir. Un sentiment qu’il n’avait jamais vu aussi fort chez elle. Et bien que cela lui faisait mal de l’admettre, il comprenait pourquoi.  

 

- Mick !?... Falcon !?... On est là...  

 

Ryô et Kaori pénétrèrent dans le salon et eurent la désagréable surprise de le trouver vide. Apparemment, Mick et Falcon étaient rentrés chez eux et Chambers avait pris le poudre d’escampette. La jeune femme, au bord de l’épuisement, se dégagea doucement de l’étreinte de son associé et se dirigea, en boitillant, vers le canapé. Elle s’y assit silencieusement se cachant le visage de ses mains. Ryô eut mal au cœur de la voir dans cet état et serra convulsivement les poings. Il avait intérêt à mettre un terme à cette histoire de fou le plus vite possible, ne serait-ce que pour le bien être de Kaori. Sans faire le moindre bruit, Ryô passa à la cuisine et contacta Mick sur son portable “réservé aux plus belles filles du Japon et de monde entier” . Il lui expliqua rapidement la situation et fut plus ou moins surpris d’apprendre que, selon les dires de Dave Chambers, Kuto Kaidi aurait non seulement décidé de supprimer Lemon et Kaori mais qu’il souhaitait le voir mort lui-aussi.  

 

- A vrai dire Mick, tout cela m’étonne plus ou moins... Pour Kaidi, c’est un moyen comme un autre de guérir la folie de sa fille... Si je n’existe plus, l’obsession de Kira disparaîtra.  

( Mick, au bout du fil, paraissait septique.)  

- Ouais... mais tu ne sais pas la meilleure Ryô... Ton fameux Dave Chambers... Ben il n’a rien du parfait gentlemen dont l‘ascension sociale n‘a d‘égale que la taille de son portefeuille... Figure-toi qu’il est recherché par Interpole pour détournement de fonds et escroquerie internationale... Kaidi qui était au courant de l‘histoire, le père de Dave lui-même trempait dans la magouille, en a profité pour le faire chanter et l’a obligé à se rapprocher de Kaori pour lui soutirer le maximum d‘infos sur toi et City Hunter...  

( Se rappelant les circonstances de leur première rencontre, Ryô se reprocha une nouvelle fois de ne pas avoir écouté, avec plus de soin, son instinct de professionnel d’habitude irréprochable. )  

- Et où est passé cet escroc ?  

( Mick se mit à ricaner )  

- Ooooooh ne t’inquiète pas pour lui, Ryô... Il est avec cette chère Saeko... je te dis pas la tronche de ton inspectrice préférée quand je lui ai appris qu’elle avait un escroc mondialement recherché sous le nez pendant près de deux mois et qu’elle n’a rien vu...  

( Ryô entendit comme des gémissement provenant du salon. Inquiet, il jeta un coup d’œil et crut apercevoir Kaori se séchait rapidement les yeux du dos de la main. Il fronça les sourcils. )  

- Bon Mick... il faut que je te laisse et surtout n’oublie pas de dire à tout le monde que Kaori va bien.  

( Ryô espéra que sa voix ne trahissait pas l’inquiétude qui l’envahissait de plus en plus.)  

- Dis lui que je lui ferais un gros câlin dès que je la verrai !  

(Dégoûté par l’image de Mick et Kaori dans les bras l’un de l’autre, Ryô grimaça.)  

- Ok et je ferai la même chose à la douce Kazue dès que je croiserai sa route... Bye Mick !  

 

Ryô pénétra silencieusement dans le salon et posa délicatement le téléphone portable de Kaori sur la table basse. La jeune femme leva la tête à ce moment là et croisa le regard inquiet de son partenaire. Elle dessina un léger sourire mais le tremblement de ses lèvres trahissait un peu trop cruellement la tristesse qu’elle essayait de dissimuler par tous les moyens. Ryô fit mine de poser sa main sur son bras mais au dernier moment, il se ravisa. Il n’était décidément pas à l’aise avec ces choses-là. Il n’arrivait pas à réconforter les gens. A les écouter vraiment. A les comprendre. Kaori, elle, elle le faisait avec un tel naturel, une telle générosité et une telle certitude que Ryô se sentait minable à côté d’elle. Pourtant, ce soir, elle avait besoin de lui. Alors pourquoi cette hésitation ? Ils étaient tellement proches, il y a quelques heures à peine ... Ryô détourna le regard et souffla doucement comme pour se donner du courage:  

 

- Kaori...  

 

Incrédule, Ryô vit la jeune femme se lever et s’approcher de la porte-fenêtre malgré sa cheville qui devait continuer à la faire souffrir. Le silence, qui s’était insidieusement installé entre eux, devenait frustrant. Kaori semblait une fois encore perdue dans ses pensées. Elle ne bougeait pas. Elle ne parlait pas. Les minutes passèrent. Oppressantes. Ryô remarqua les poings de Kaori qui se serraient involontairement. Le visage dur et plein d’amertume, le jeune femme se retourna et semblait le supplier du regard.  

 

- Comment lui expliquer Ryô ? Comment expliquer à un petit garçon de quatre ans que son père est mort parce qu’il a fait le mauvais choix ?  

 

Des larmes silencieuses coulèrent le long des joues de la jeune femme. Elle luttait contre ses émotions mais ces dernières étaient trop fortes pour qu’elle les canalise complètement.  

 

- C’est injuste, Ryô... Trop injuste... Il ne méritait pas de mourir !  

 

Dans une exclamation étouffée, Ryô s’approcha d’elle et la serra tendrement dans ses bras. Spontanément, la jeune femme posa sa tête contre le torse de son partenaire et sentit une douce chaleur irradiait tout son être. Et là, elle pleura toutes les larmes de son corps, toutes ces larmes qu’elle réprimait depuis ces derniers mois. Ryô resserra son étreinte et caressa de plus en plus sensuellement le dos de sa campagne. Doucement, il la prit dans ses bras pour s’installer calmement sur le canapé. Blottie contre lui, Kaori se laissa aller à ses peines, à ses doutes et ses peurs sans la moindre retenue. Ryô se promit alors de tout faire pour que cette jeune femme, dont la beauté et la générosité n’avaient de cesse de le rendre fier et de l’impressionner, ne connaisse plus jamais de chagrin aussi fort.  

 

A suivre.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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