Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Kairi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 23-01-03

Ultimo aggiornamento: 20-11-04

 

Commenti: 57 reviews

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General

 

Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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- G: General Audience. All ages admitted. This signifies that the fanfiction rated contains nothing most parents will consider offensive for even their youngest children to ...

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Capitolo 16 :: Toi, moi et... les autres ( 2 / 2 )

Pubblicato: 20-09-04 - Ultimo aggiornamento: 20-09-04

Commenti: Bonsoir tout le monde. Je croyais que ce chapitre serait le dernier mais l'inspiration aidant, je crois que je vais finalement finir cette histoire avec deux ou trois chapitres supplémentaires. Je suis contente de majer parce que je dois avouer que ppendant un certain temps j'avais un peu perdu le goût de l'écriture. Mais il est revenu encore plus fort et encore plus impérieux. Et pour ça je voudrais remercier tout particulièrement Sweetie Sophie, ma soeurette Miko, Super Ginie, ma Rosy, ma copine Mélinda, ma jolie Ayumie, ma Yunamog, ma Leeloo ainsi que Joyce, Sekhmet, Indya, melu, Kaori et tous ceux que j'oublie mais qui m'ont toujours encourager à continuer... Merci pour votre patience et encore bravo aux auteurs de HFC qui nous offrent encore et toujours plus de merveilleuses fics pour notre plus grand bonheur ( je crois qu'un jour j'arriverai à être à jour... l'espoir fait vivre lol )... bonne lecture... ( pour info : pour la suite j'ai déjà 8 pages de taper donc ça devrait arriver vite ^^ ).

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

6ème jour de vacances,  

Vendredi 6 juillet, 13h31,  

 

La place était noire de monde et la voix, qui n’était au départ qu’un faible chuchotement, monta rapidement de plusieurs crans jusqu’à faire tourner la tête de nombreux touristes.  

 

- Allez Kaori... Pourquoi tu veux pas ?  

 

Embarrassée au point de détourner les yeux des vacanciers trop curieux, Kaori agita fébrilement les mains pour faire comprendre à Ryô de baisser d’un ton et de se montrer un peu plus discret. La jeune femme s’approcha alors doucement de lui, murmurant nerveusement à son oreille.  

 

- Ryô... ce serait mal de faire ça et tu le sais très bien...  

 

Amusé par la réponse de sa partenaire, Ryô l’enveloppa d’un regard moqueur et sourit instantanément devant la frimousse gênée qu’elle affichait. Il ressentit dès lors le besoin impérieux de la taquiner.  

 

- Mais non Kaori, tu vois le mal partout... Il faut savoir prendre des risques dans la vie, ma belle !!  

 

Clin d’œil provoquant et sourire enjôleur, Ryô se transforma en séducteur irrésistible pour mettre toutes les chances de son côté. Mais Kaori, connaissant que trop bien l’animal, tint bon et ne céda pas, même si son cœur fit un énorme bond dans sa poitrine lorsqu’il plongea un regard délibérément empreint de sensualité dans le sien. C’est donc les mains sur les hanches et les sourcils froncés qu’elle lança un regard furibond à cet espèce d’énergumène qui, incapable d’afficher un visage sérieux plus de 4 minutes, arborait maintenant son air de débile à la manque.  

 

- Aaaaaah... et puis ôte tes mains de là ! - machinalement Kaori fit un pas en arrière sous l’intrusion plus que qu’envahissante des mains de son partenaire sur ses reins et sur ses fesses - On est dans un lieu public, faut-il que je te le rappelle ? ... héééé !! Ryô je t’ai dit d’arrêter, espèce de crétin !!  

 

Les yeux plissés et la bouche boudeuse, Ryô rangea à contrecœur ses doigts baladeurs et, d’un geste plus qu’énervé, croisa ses bras sur sa poitrine.  

 

- Qu’est-ce que tu peux être coincée quelquefois !!!... C’est pas de cette manière que tu contenteras l’appétit de l’étalon de Shinjuku, c’est moi qui te le dis !  

 

Piquée au vif et vexée par cette remarque déplacée, Kaori serra les dents et les poings, faisant un effort surhumain pour ne pas exploser cet homme sous une énorme massue. Pourtant dieu sait qu’il méritait une petite leçon de savoir-vivre ! La jeune femme soupira, ses épaules s’affaissant lentement sous la fatigue. Elle s’était jurée de laisser ses petites crises de violence derrière elle durant leurs vacances mais là, elle éprouvait de vives difficultés à se contenir... Inspirer... Expirer.... Les yeux fermés, Kaori prit une grande bouffée d’oxygène, tentant tout de même de retrouver son calme.  

 

- Ryô... Je te signale que si on nous voit, on aura des problèmes... Je ne tiens pas à me faire remarquer, c’est tout !... Alors arrête un peu de râler et contrôle-toi un peu !  

 

Ryô pouffa d’agacement et rumina sa colère.  

 

- Ouais et bien peut-être que j’en ai marre de me contrôler !!... Même si je suis aussi parfait qu’un dieu Grec, je ne suis pas de marbre... Ahhh au diable Mick, Miki, Falcon et Kazue... et tous ces imbéciles de touriiiiiiisteeeeees !!!  

 

Cette remarque acerbe valut à Ryô les foudres de plusieurs étrangers qui, choqués par tant d’impudence, le montrèrent du doigt en marmonnant hargneusement sur le manque flagrant de civilité des Japonais. Mais loin d’en être offusqué, Ryô leur tira la langue à plusieurs reprises dans un comportement des plus enfantins. Abasourdie par cette attitude très puérile, Kaori, rouge de honte, posa sa main sur son front et remua la tête dans un geste agacé, attendant que son partenaire daigne se calmer.  

 

- Ryô, arrête un peu ses enfantillages !!... je sais que tu es déçu... Je le suis tout autant que toi !  

 

Le pieds battant la mesure sur le sol, Ryô haussa les épaules pour seul et unique commentaire. Blasé par la conversation, il étala son ennui en soufflant bruyamment, son regard de fin connaisseur glissant longuement sur la silhouette longiligne de Kaori et apprécia une nouvelle fois le jean taille basse et le débardeur blanc que la jeune femme avait revêtus. Tenue décontractée mais tellement sexy sur elle. Et avec sa paire de lunettes de soleil posée sur son adorable nez, elle avait tout l’air d’une touriste. Une délicieuse voyageuse qu’il croquerait bien. Des pensées pas très catholiques traversèrent son esprit d’homme pour la centième fois de la journée, pour la millième fois depuis leur arrivée sur cette île.  

 

- Kaori ?  

 

Le prénom ne dépassa sa gorge étrangement sèche. Dieu qu’il avait envie de lui faire l’amour !! Il mourrait d’envie de fondre de plaisir dans les bras de cette charmante tentatrice sous le soleil d’Hawai. Il la désirait ardemment. Passionnément. Trop peut-être ? Ryô fit la grimace. Non. Pas trop. Il savait déjà qu’il ne se lasserait jamais de l’aimer. Ce n’était pas seulement son instinct d’homme qui le chatouillait. Plus que son corps, c’était son cœur qui le réclamait. Plus que l’assouvissement d’un désir physique, c’était sa manière à lui d’apprivoiser par l’amour véritable. Oserait-il tenter quelque chose ici et maintenant ?  

 

- Ok ! T’as gagné... mais que je ne t’entende pas te plaindre par la suite !...  

 

 

Mais l’endroit n’étant pas propice à de telles “activités“, Ryô redevint sérieux et s’imaginant sous une douche froide mit, pour quelques minutes seulement, son humeur badine de côté. Déçu par son manque de témérité, le nettoyeur enfonça ses mains dans son pantalon de couleur beige, se détourna rapidement et s’éloigna un peu en bougonnant sur le manque de tendresse et de compassion de sa partenaire. Troublée cette attitude plus qu’exagérée, Kaori leva les yeux au ciel avec la désagréable impression qu’ils ne parlaient pas, mais alors pas du tout, de la même chose.  

 

- Ryô...  

 

Le prénom s’envola avec la légère brise qui soufflait avec délice dans cet endroit suffocant de chaleur. Glissant une mèche rebelle derrière son oreille, la jeune femme regarda une nouvelle fois la foule de vacanciers qui grouillait bruyamment sur le ponton, ses yeux ancrant à tout jamais dans sa mémoire la beauté presque surnaturelle de cette île. Un sourire bienveillant sur les lèvres, elle fit plusieurs signe de la main à Miki et Falcon qui les observaient du bateau de croisière, toujours à quai mais seulement pour quelques minutes. Alors tranquillement, elle s’approcha de son compagnon.  

 

- Ryô... Tu ne vas pas faire la tête pour ça quand même ?... Tu comprends, je ne suis pas très à l’aise avec ces choses là... Et puis à qui la faute si on en est là ?... Ryô... Ryôooooooooo !!!.... Arrête un peu de reluquer cette blondasse ou je t’envoie dire bonjour au requin !!!  

 

Il y a des mots magiques qui ont un effet immédiat. Il y a des phrases qui n’ont pas besoin d’être répétées pour être comprises. Ryô tressaillit sous la dureté du ton, rentrant machinalement la tête dans ses épaules. L’âme en peine, il opina gentiment de la tête et regarda, les yeux humides, la belle créature innocente sortir de sa vie à tout jamais. Les traits déformés par une tristesse toute relative, il se laissa même faire lorsque Kaori le saisit par le col de son tee-shirt et le traîna comme un vulgaire sac de pommes de terre dans la direction opposée à la charmante jeune femme aux cheveux dorés.  

 

- C’est pas vrai ça ! Mais tu ne t’arrêtes jamais, ma parole !!!... Tu pourrais au moins t’abstenir de mater les autres filles quand je suis avec toi !!... Ahh tu as toujours le chic pour me faire sortir de mes gonds !!!  

 

Le sol était loin d’être plat et le postérieur de Ryô souffrait à chaque bosse qu’il rencontrait sur son passage. Mais malgré les protestations et les petits cris de douleur de son partenaire, Kaori ne ralentit pas le pas et, bien au contraire, accentua l’allure trop occupée à lui crier dessus.  

 

- Kaoriiiiiii... Kaori !!!!!... Hé tu pourrais être un peu plus gentille avec moi... Après tout, ce n’est pas de ma faute si on ne peut pas participer à cette virée dans les îles !!  

 

A ces mots la jeune femme s’immobilisa, une source de chaleur anormale enveloppant petit à petit son corps. Spectateur privilégié de ce spectacle, Ryô ravala pourtant sa langue, conscient qu’il venait de dire une grosse bêtise et qu’il n’allait pas tarder à payer son effronterie. D’une voix douce, il essaya, dans un dernier sursaut de courage, de gagner la clémence du juge Makimura.  

 

- Kaori, ma douce... je ne voulais pas dire ça... ma langue a fourché...  

 

Bang !! Qu’avait-il dit ? Que ce n’était pas de sa faute ? Qu’il n’avait rien à voir dans toute cette histoire ? Le menteur !!!! En proie à une colère difficilement gérable, la jeune femme lâcha prestement son fardeau humain qui s’éclata dans un bruit sourd sur le sol gondolé. Le visage rougi et abîmé, Ryô se lamenta alors une nouvelle fois sur la violence de Kaori et, s’asseyant en tailleur, se massa rapidement le nez, vérifiant qu’il était toujours en place.  

 

- Aieee !! Mais t’es folle ou quoi ?...  

 

Ne portant aucune attention à son demeuré de partenaire, la jeune femme contempla amèrement la longue file d’attente qu’ils venaient de quitter et le panneau en bois sur lequel il était marqué “ Complet - Prochain départ demain à 13h30 - vente des billets aujourd’hui dès 14h00 ”  

 

-... j’aurais pu me casser le nez !!!  

 

De mauvaise humeur, la jeune femme se retourna une dernière fois vers le ponton et, apercevant Mick et Kazue qui s’apprêtaient à monter sur le bateau, pria intérieurement pour qu’un orage éclate au dessus de leurs têtes dans la demi-heure qui suivait, rêvant sournoisement que la mer se déchaîne brutalement pour rendre leur voyage insupportable. Une croisière... elle en avait toujours rêvé... avec Ryô en plus... Pourquoi le destin lui jouait toujours de si mauvais tours ? La mine défaite, elle regretta tout aussitôt ces pensées diaboliques et regarda une nouvelle fois ses amis. Des dizaines de jolies jeunes femmes entouraient à présent le couple et l’américain, qui portait toujours sa panoplie de “ Mitch Bucchannon “ version platine, affichait un sourire tellement étincelant qu’il en était presque éblouissant. Instinctivement, Kaori plissa les yeux et grimaça piteusement en pensant à cette pauvre Kazue qui allait passer le plus clair de son temps à réfréner les ardeurs de son Ryô blond. C’est alors que des couinements familiers lui parvinrent aux oreilles.  

 

- Kaoriiii !! Tu m’écoutes ?... Kaoriiii !!  

 

Excédée par les lamentations de Ryô, Kaori sentit la colère l’envahir pour de bon. Le regard mauvais, elle darda de toute sa hauteur l’homme qui, par terre, pleurnichait comme un gamin à qui on venait de refuser une glace.  

 

- Ce n’était pas de ta faute Ryô !? Ce n‘était pas de ta faute !? - le ton était ironique et montait dangereusement dans les aigus -... Je t’avais pourtant demandé de te lever à 8h30 ce matin mais non... Monsieur a préféré traînailler au lit jusqu’à 11 heures et du coup, on est arrivé en retard pour acheter nos billets... Grâce à ta fainéantise légendaire, on ne pourra pas partir en excursion avec les autres!  

 

Kaori était vraiment furieuse. Elle n’aimait pas quand les choses allaient de travers et aujourd’hui, comme les autres jours d’ailleurs, rien n’allait droit. Leur escapade dans les îles était tombée à l’eau à cause de ce crétin de qui depuis leur arrivée n’en faisait qu’à sa tête... Ils étaient dans un endroit paradisiaque et il ne lui avait même pas rendu une seule fois une visite nocturne ! Même pas une demi visite ! Rien ! Nada ! En fait c’est tout juste s’il avait tenté quoi que ce soit depuis qu’ils avaient été coupés dans leur élan !! Elle était déçue et commençait à se poser des questions... Oups ! Les joues virant au rouge écarlate, Kaori ouvrit grands les yeux et fit la moue. Pourquoi songeait-elle à ça ? Pourquoi ces pensées prenaient-elles un chemin aussi intime ? Etait-ce la frustration de ne pas être harcelée par Ryô qui la mettait dans cet état aussi agressif ? Cachée derrière ses lunettes, Kaori l’observa à la dérobée. Comme elle, sa peau commençait à prendre une jolie teinte hâlée, le rendant diablement séduisant. Il émanait de lui un charisme presque animal, tellement fascinant que Kaori se troubla instantanément. La jeune femme ressentit alors un désir indescriptible courir violemment dans ses veines, la mettant mal à l’aise. A force de côtoyer ce pervers de Ryô, ne devenait-elle pas aussi obsédée que lui ?  

 

- Désolé d’avoir eu une panne de réveil, Kaori - Ryô, de nouveau debout, revissa sa caquette sur sa tête - mais dois-je te rappeler que je t’ai proposé de ruser pour récupérer la place de Mick et Kazue mais tu n’as rien voulu savoir !...  

 

Décontenancée par le chemin que prenaient ses propres pensées, Kaori sortit une brochure de sa poche et la relit rapidement pour cacher son visage bouleversé par les émotions et pour s‘éclaircir les idées. Que ce soit pour l’île de Corail - découverte par la célébrissime Ginie^^- ou encore l’île du Désir- explorée par la génialissime Mikomi - cette mini-croisière de quatre jours parmi les îlots voisins était la nouvelle excursion avec un grand E à faire lors d’un séjour à Hawaî. Ryô, quant à lui, continuait toujours à déblatérer dans son coin mais, comprenant qu’il parlait dans le vide, se décida à lui jouer un tour.  

 

- ...et si tu m’avais écouté, Miss Morale, à l’heure actuelle, nous serions sur l’océan, les cheveux dans le vent, grisé par... Ouawh, quelle beautéééééééé !!!  

 

Ryô sautilla sur place, le visage déformé par la perversité de ses pensées.  

 

- Mademoiselleeeeeeeeeee....  

 

Les mots résonnèrent longuement aux oreilles de Kaori. Alors les traits rageurs et le corps entourée d’une aura maléfique, la jeune femme leva des yeux destructeurs de son prospectus qui se transforma comme par magie en une immense noix de coco affublée de piques gigantesques.  

 

- Là tu viens de dépasser les limites de l’acceptable, Ryô Saeba ! Fais ta prière, espèce de larve immonde !  

 

BANNNNNNG ! Chasser le naturel, il revient au galop ! Au bord de l’explosion, Kaori perdit tout contrôle et corrigea avec une satisfaction visible son cher partenaire, le plantant sur le champ. Et loin de se formaliser des regards curieux et effrayés de la population locale qui montrèrent du doigt cette japonaise pas très gracieuse, Kaori continua à fulminer à haute voix.  

 

- Mais pourquoi je me suis entichée d’un obsédé comme lui !!! Pourquoi ? ... J’en ai vraiment marre de faire la potiche... Arggggg tu parles de vacances !!!  

 

La voyant prendre la direction de la plage, Ryô se débarrassa de sa prison, la jetant le plus loin possible dans la mer et, trois mouvements de gymnastique plus tard, il s’élança à ses trousses. L’image d’une Kaori en maillot de bain et de tous ces bellâtres en manque de filles qui traînaient sur la plage s’imposant à son esprit, il accéléra immédiatement le pas.  

 

- Kaori !!!... Attends-moi !!!  

 

Plus rapide que l’éclair, Ryô la rejoignit et, tout mielleux, tenta maladroitement de s’excuser. Mais Kaori n’en avait rien à faire de ses excuses bidon et détourna vivement la tête lorsque son regard croisa celui de son partenaire.  

 

- T’es vraiment fâchée contre moi ou alors c’est juste une de tes petite crise de jalousie habituelle ?  

 

Ryô articula ses mots avec un pointe de moquerie dans la voix avant de se prendre un coup de coude bien senti dans les côtes. L’air de rien il ravala la douleur, dévisageant avec intérêt la mine défaite de la jeune femme. Inquiet, il comprit qu’il avait été un peu trop loin dans la taquinerie et qu’il l’avait peut-être blessée sans vraiment le vouloir.  

 

- Désolée, Kaori... Je voulais juste te taquiner une fois de plus, c’est tout.  

 

Nouveau croisement de regard, nouveau détournement de tête. Ryô pesta intérieurement. Alors que son plan se déroulait à la perfection - il avait réussi à se débarrasser, et pour quatre longues journées en plus, de pots de colle prénommés Miki, Mick, Falcon et Kazue aussi simplement qu‘il le prévoyait - il avait quand même réussi à mettre Kaori en colère. Et s’il voulait profiter à fond de ces 96 heures dans cet endroit paradisiaque, il se devait tout faire pour lui rendre son joli sourire. C’était une question même de survie.  

 

- Allez Kaori... Arrête un peu de faire la tête, et oublie Miki et les autres... Je suis sûr qu’on va aussi bien s’amuser qu’eux... Écoute un peu ça...  

 

Quand Kaori était en colère, elle perdait tout son sens pratique, ne se rendant même pas compte de l’opportunité qui s’offrait enfin à eux. Alors l’air sérieux, Ryô se chargea de mettre les points sur les i. Dans une attitude sans équivoque, il fit lui face et, posant ses mains sur ses épaules bronzées, lui murmura quelque chose à l’oreille avant de prononcer la fin de sa phrase, à haute voix, d’une manière délibérément douce et envoûtante.  

 

- seuls... rien que toi et moi... dans cette grande maison bordée par un magnifique plage de sable fin... Tu imagines, ma belle ?  

 

Les yeux cachés derrière des verres fumées, Kaori resta bouche bée, comprenant enfin où Ryô voulait en venir. Elle et lui. Lui et elle. Sans un Mick prêt à tout pour la séduire dès que Kazue avait la dos tourné. Sans une Miki observant à la dérobée l’attitude étrange d’un couple qui ne voulait pas encore se dévoiler aux yeux de tous. Sans un Falcon et Kazue faisait semblant de ne pas s’intéresser à toutes ces histoires. Sans personne pour les déranger dans leur moment d’intimité.  

 

- Sugar Boy ?  

 

Le sourcils froncés, Ryô baissa les yeux et rencontra son reflet dans des lunettes de soleil. Un tendre sourire sur les lèvres, il attendit qu’elle les ôte de son adorable nez pour plonger un regard assombri d’amour et de désir dans ses yeux brillants de cette petite lueur espiègle qu’il aimait tant voir. Puis comme dans un rêve, il sentit une main glissée délicieusement dans la sienne tandis que, se mettant sur la pointe des pieds, le jeune femme déposa ses lèvres sucrés dans un baiser à la fois tendre et timide mais plein de promesses.  

 

- Tu as raison, Ryô... Il est temps que nous pensions enfin à nous et uniquement à nous...  

 

La sirène du bateau résonna aux oreilles des deux partenaires comme pour leur signaler qu’ils étaient enfin tous les deux, sans personne pour venir les déranger. Le couple, tendrement enlacé, contempla encore quelques minutes le navire avant que Kaori ne se décide à bouger, lançant un regard malicieux à Ryô.  

 

- Quoi ?  

 

Un sourire magique sur les lèvres, la jeune femme pencha la tête sur le côté avant de s‘expliquer. Ses yeux brillaient d’une lueur mutine.  

 

- Tu l’as fait exprès, pas vrai ?... Ta panne de réveil ? C’était une ruse pour qu’on soit enfin tous les deux, n’est ce pas ?  

 

L’air de rien, Ryô haussa rapidement les épaules et, prêt profiter au maximum de leur petit séjour en tête à tête, engagea le pas, entraînant derrière lui une Kaori riant aux éclats.  

 

6ème jour de vacances, chambre de Kaori  

Vendredi 14 juillet, 19h31,  

 

La journée avait passé à une vitesse vertigineuse, comblant le cœur de Ryô et Kaori d’éclats de rire, de tendres baisers et scellant à tout jamais une complicité presque irréelle de sincérité et d‘intensité. Ces quelques heures passées ensemble les avait rapprochés plus encore que ces longues années de vie commune, leur apportant cette désinvolture et cette fraîcheur qui manquait cruellement dans la routine de leur quotidien difficile.  

 

Ils avaient finalement réussi à s’apprivoiser totalement et se délectaient de se découvrir encore et encore. Et si leur cœur s’ouvrait et se dévoilait avec une facilité de plus en plus déconcertante, voire même déstabilisante, ils n’aspiraient maintenant qu’à unir leur corps et leur âme pour être enfin en parfaite harmonie avec ce besoin, devenu presque vitale, de ne faire qu’un avec de l’autre.  

 

Seule dans sa chambre, Kaori contempla une dernière fois son reflet dans la glace, visiblement perdue dans ses pensées. Elle portait une superbe robe blanche sans manche, élégamment décolletée en V, dont la fente sur le devant laissait entrevoir la perfection de ses jambes. Sa peau délicieusement dorée par le soleil contrastait magnifiquement avec la couleur de sa tenue et sa silhouette, musclée et harmonieuse, n’avait rien à envier au plus grand mannequin de ce monde. Pourtant, les sourcils froncés, la jeune femme s’observa longuement. Les lèvres s’étirant en un rictus insatisfait, elle examina soigneusement son profil droit puis son profil gauche, glissant machinalement ses mains sur le tissu en se demandant si, finalement, cette toilette ne lui faisait pas des hanches trop épaisses et n’écrasait pas trop sa poitrine.  

 

- Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est la plus belle ce soir ?  

 

Grimace contrariée, soupir de dépit, Kaori resta désespérément plantée devant le miroir, n’arrivant toujours pas à apprécier à sa juste valeur l’image qu’il lui renvoyait. Au souvenir de certains propos tenus par Ryô - propos pas très galants fusse-t-il le rappeler - sur ses hanches trop épanouies et de sa poitrine trop plate, la jeune femme perdit toute objectivité face à sa beauté et à son pouvoir de séduction. Et même si Ryô l’avait vue en maillot de bain plusieurs fois depuis leur arrivée sur cette île et qu’il ne lui avait pas caché son “enthousiasme” à la découvrir vêtue de la sorte, Kaori ne pouvait s’enlever aussi facilement de la tête toutes ces critiques blessantes et ces mots difficiles qu‘elle avait encaissés durant toutes ces années.  

 

- arggg sûrement pas moi...  

 

Lasse de jouer au mannequin de pacotille, Kaori se résigna à rester vêtue de la sorte et commença à vérifier son léger maquillage. Puis soutenant son propre regard, elle passa longuement ses mains dans ses cheveux, remettant en place quelques une de ses mèches rebelles, essayant par la même occasion de sculpter une coiffure qui lui donnerait un côté un peu plus sophistiquée. Mais rien n’y faisait, Kaori était une jeune femme qui respirait le naturel et même sa chevelure ne se laissa pas dompter aussi facilement.  

 

- Mais quelle mouche a donc piqué Ryô pour qu’il m’invite dans le restaurant le plus chic des environs ?  

 

Kaori regretta immédiatement ses paroles et se mordit dans un geste agacé la lèvre inférieure. En fait, si elle vociférait de la sorte contre Ryô, c’était plus pour masquer son manque de confiance en elle qu’autre chose. L’impatience de voir enfin s’épanouir leur relation lui donner des ailes mais l’appréhension de se donner totalement à Ryô la freiner sournoisement.  

 

Finalement perdant la bataille contre ses mèches folles, Kaori accepta son image et, délaissant son double, partit à la recherche de son unique paire de sandales blanches qui avait trouvé refuge dans un des placards de la chambre. A quatre pattes sur le sol, la jeune femme continua à rouspéter pour la forme, jetant par dessus son épaule une paire de tennis, une paire de tong et des escarpins en cuir qui atterrirent dans un bruit sec sur le plancher.  

 

- Bon sang, mais où sont ces maudites chaussures ?  

 

Lâchant un cri de joie en mettant la main sur ses sandales, Kaori se redressa dans une mimique plutôt comique et les enfila maladroitement, peu habituée à porter ce genre de chaussures. Puis, dans un geste automatique, elle tapa plusieurs fois le bout de ses pieds sur le sol, s’assurant ainsi que les lanières en cuir blanches étaient bien fixées sur ses chevilles.  

 

- Parfait... - Kaori vérifia l’heure sur la montre qui brillait à son poignet - Je crois qu’il est temps de rejoindre Ryô...  

 

Le temps était venu. Alors plus ou moins prête à affronter le regard carnassier de son partenaire, Kaori prit une profonde inspiration, lissant une dernière fois les plis imaginaires de sa tenue. Un dernier regard dans la glace, elle se sourit à elle-même puis s’adressa un clin d’œil malicieux pour se donner du courage. Et c’est le cœur battant très fort dans sa poitrine qu’elle attrapa la pochette qui l’attendait sur le lit et qu’elle sortit rapidement de sa chambre, priant silencieusement pour que sa nervosité ne l’empêche pas de vivre pleinement cette soirée qui allait, sans aucun doute, changer le cours de sa vie de femme.  

 

A suivre... 

 


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