Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Kairi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 23-01-03

Ultimo aggiornamento: 20-11-04

 

Commenti: 57 reviews

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Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Capitolo 17 :: Forever City Hunter

Pubblicato: 20-11-04 - Ultimo aggiornamento: 21-11-04

Commenti: Je poste enfin le chapitre 17, l'épilogue de "Tranche de vie". J'avoue que je suis à la fois soulagée et un peu triste d'avoir fini cette première histoire de City Hunter. Soulagée parce que je crois qu'il était temps de passer à autre chose et de laisser enfin Ryô et Kaori savourer pleinement leur amour. Ravie aussi parce que je vais pouvoir me concentrer sur mes autres fics mais un peu triste aussi parce que cette fic représente pas moins de trois ans d'écriture. Mais tout à une fin à ce qu'on dit... Bref 3 ans c'est long... très long surtout quand on suit une histoire... Je voudrais remercier sincèrement et de tout mon coeur toutes celles et tous ceux qui ont fait cet effort de suivre cette fanfiction. Sachez que sans vous ( je suis sûre que vous vous reconnaitrez les filles... je vous embrasse fort ^^ ) je crois que j'aurai laissé tomber depuis longtemps. Vous m'avez porté alors merci avec un grand M. J'espère que cette fin vous plaira et que vous prendrez autant de plaisir à la lire que moi à l'écrire ^^. J'oubliais, je dédie ce chapitre à Mel et Sophie qui ont chacune mis leur patte à cet ultime opus. Bonne lecture et à trés vite, j'espère.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

10ème jour de vacances,  

Plage privée de Mr Tendo,  

Mardi 10 juillet, 13h11  

 

La brise soufflait légèrement, apportant cette fraîcheur tant recherchée par les touristes malmenés par la chaleur des pays ensoleillés. Une douce mélodie, émanant d’un vieux poste planté avec habileté dans le sable blanc, s’harmonisait merveilleusement avec le bruit des vagues qui s’échouaient tendrement sur la plage. Le cadre était idyllique et le panorama enchanteur pour tout être humain à la recherche de tranquillité et de calme. Mais pour un homme comme Ryô Saeba, une plage sans paillote et sans Bunny Girl manquait cruellement d’intérêt. Alors assis sur cette serviette de plage à l’effigie de la plantureuse Betty Boop que Mick lui avait offert, l’étalon de Shinjuku scrutait intensément l’horizon, se demandant comment il pourrait égayer ce début d’après-midi un peu trop amollissant à son goût.  

 

- Kaoriiii !!!... Je m’ennuiiiiiie !  

 

La voix de l’homme, qui prit les intonations d’un petit garçon capricieux en manque de bêtises, s’éleva avec énergie dans les airs, bien décidée à réveiller cette nature que trop somnolente et sa douce Kaori qui se prélassait nonchalamment au soleil. Une grimace en guise de sourire, le japonais éprouva une soudaine envie de râler et de briser ce silence qui commençait bizarrement à l’oppresser.  

 

- Kaoriiiii !!.... J’en ai marre de cette plage déserte !!!... Pense à toutes ces jeunes hawaïennes qui attendent l’Étalon de Shinjuku pour connaître enfin le grand amour et le pur plaisir physique !!!  

 

Étendue sur sa serviette, Kaori n’émit pour toute réponse qu’un petit grognement rauque, trop habituée à ce genre de lamentations ryonesques. Mais le manque de répondant de la jeune femme intrigua sérieusement notre Ryô qui, la tête rentrée dans les épaules et les bras protégeant son visage, s’était préparé tout aussi psychologiquement que physiquement à faire corps avec une massue bien imposante. Mais rien. Pas même une ridicule mini massue. Kaori ne bronchait pas. Étonné par ce comportement, le plus bougon des nettoyeurs s’imagina innocemment que sa partenaire n’avait pas bien saisi le sens de sa phrase et décida donc de repasser à l’attaque.  

 

- Haaaa et toutes ces belles naïades sortant de l’eau froide, le corps ruisselant et offert, ne quémandant que mes bras pour les réchauffer !!  

 

Ryô avait mis les formes cette fois-ci. Bave aux lèvres, sourire malsain et mains mimant la troublante chute de reins de ces nymphes des mers, il s’excitait tout seul sur sa serviette dans le seul but de faire sortir Kaori de sa léthargie chaleureuse. Mais toujours rien. Pas même un léger mouvement. Juste un infime soupir et un petit rire étouffé qui le vexa ouvertement. La moue dubitative, le beau téméraire s’installa à genoux près d’elle et croisa les bras sur sa poitrine, lui donnant mentalement quelques secondes pour réagir. Qui sait si le soleil écrasant d’Hawaï n’avait pas eu raison de ses réflexes légendaires ? Satisfait de sa propre réflexion, Ryô opina gaiement d’un geste de la tête, ne se lassant pas d’admirer une nouvelle fois les courbes de ce corps qu’il connaissait maintenant par cœur.  

 

- tsss Ryô, je te signale que la température de la mer avoisine les 30 degrés ici alors, à moins que tu ne fasses importer un iceberg géant dans cet immense océan, je crois que ton plan de radiateur humain tombera irrémédiablement à l’eau...  

 

Kaori avait répondu d’un timbre doux et régulier, sans même prendre la peine de le regarder. Elle avait juste relever la tête quelques secondes pour parler. Ryô fixa sa nuque, les yeux grands ouverts. Que se passait-il donc ? Pourquoi ne réagissait-elle pas comme d’habitude ? Est-ce que, du fait que leur relation soit maintenant véritablement définie, la jeune femme le laisserait dire autant de débilités qu’il voudrait et courir après les filles sans prendre la peine de le remettre à sa place ?... Non ! Impossible ! Ryô ne pouvait pas envisager l’avenir sans les crises de jalousie et les coups de massue à tout va de sa partenaire. Il était assez déjà troublé par leur nouveau rapport sans avoir à gérer et à apprivoiser une Kaori calme et docile. Cette constatation, d’ailleurs, lui fit un peu peur.  

 

- hahaha très drôle Kaori !  

 

La mine boudeuse, Ryô fit semblant d’être froissé par son humour déplacé et commença à bougonner dans sa barbe sur le fait que Mademoiselle Makimura préférait dormir que de s’occuper de lui ! Les yeux plissés, il remarqua tout de même le pied droit de compagne qui se mouvait sensuellement au rythme d’une douce musique. Ryô sourit. A n’en pas douter, cette jeune personne devait se laisser porter par de doux rêves faits d’océan couleur lagon, de plages qui n’en finissaient plus, de soleil dorant la peau... le tout pimenté par la présence du merveilleux étalon de Shinjuku ! Un rictus pervers se dessina étrangement sur les lèvres de l’homme tandis qu’il s’imaginait bien jouer au docteur avec elle, sur cette plage.  

 

- Kaaaaooooriiiii ? Dis, au lieu de jouer au lézard, tu préfèrerais pas t’occuper de ton petit Ryô et jouer au docteur avec lui ?  

 

Maintenant qu’ils avaient franchi le pas et qu’ils étaient devenus un vrai couple, Ryô ne manquait pas une occasion d’exprimer son désir pour elle. En fait s’il s’écoutait, il lui ferait l’amour 24h/24h... Mais manque de chance pour notre amant en manque de contact physique, sa voix libidineuse fut couverte par la radio qui se mit soudainement à hurler le dernier tube à la mode, entre trois grésillements et sifflements douloureux, brisant ainsi la paix de ce cadre magnifique. Agacé par cette cacophonie qui venait de lui casser son plan, Ryô se boucha les oreilles. Puis d’un geste vif, il se pencha sur la vieillerie pour couper court à cette torture acoustique et en profita, bien sûr, pour caresser au passage le dos de sa belle.  

 

- Hééééé mais qu’est-ce que tu fais?...  

 

Comme piquée au vif, Kaori se redressa enfin, enveloppant Ryô d’un regard interrogateur. Son partenaire haussa simplement les épaules avant de pointer du doigt l’objet du délit.  

 

- Rien de bien extraordinaire... J’essaie simplement de protéger ce qu’il nous reste d’oreilles... Figure-toi que je ne tiens pas à devenir sourd avant mes trente ans !... Mon ouie doit être en parfaite état pour entendre tes gémissements sensuels et tes plaintes lascives lorsque je...  

 

Ryô ponctua le début de sa phrase d’un sourire et d’un regard affreusement pervers ce qui déplut évidemment à Kaori. BANG ! L’homme perdit alors trois dents dans l’affaire, le poing de la jeune femme étant particulièrement efficace et musclé lorsqu’elle se sentait énervée et mal à l’aise.  

 

- Pervers ! Obsédé ! Cafard gluant ! Tu ne peux pas penser à autre chose une fois dans ta vie ?... Je veux bien être tolérante Ryô mais ne pousse pas le bouchon trop loin !!  

 

Le regard mauvais et les joues rouges, Kaori poussa un long soupir gêné. Bien qu’ils aient fait l’amour à plusieurs reprises et que la dernière fois remontait à pas plus tard que ce matin, la jeune femme se sentait toujours aussi embarrassée lorsque son partenaire parlait haut et fort de leurs ébats amoureux comme s’il parlait d’un match de foot. Il savait très bien qu’elle n’était pas encore à l’aise avec ces choses là mais il continuait à le faire, trop heureux de pouvoir encore et toujours la taquiner. En fait, elle avait simplement besoin de temps pour apprivoiser et gérer “ce nouvel aspect ” - fort excitant mais tellement nouveau - de sa vie de femme.  

 

- Les massues ne sont jamais loin, je te préviens !!... Aaaaahhh tu m’énerves !!  

 

D’un geste rageur, Kaori ralluma la radio et, provocante, augmenta le volume du son. Après un sourire railleur à l’attention de son partenaire, elle se rallongea aussitôt sur sa serviette et reprit son bain de soleil là où elle l’avait laissé. Ryô la regarda longuement, un vague sourire sur les lèvres. En vérité, il était soulagé. Rien n’avait changé. Kaori était toujours la même. Elle avait décidément très mauvais caractère et partait toujours au quart de tour dès qu’il la taquinait un peu. Mais après tout, c’est ce qu’il appréciait le plus en elle. C’était un femme têtue, indépendante, indisciplinée, mais elle était tout autant intelligente, généreuse, passionnée - des images très osées lui revinrent en mémoire - et d’une beauté renversante.  

 

- pff... avant tes trente ans, tu dis ?!!... mais c’est vraiment n’importe quoi, Ryô... je te signale que tu as passé le cap de la trentaine depuis pas mal de temps déjà !  

 

Kaori bougonnait à présent toute seule, ses pieds tapant frénétiquement dans le sable. Une nouvelle chanson, sensée être le top du top en matière de musique, démarra au même moment mais fut tout autant massacrée que la précédente par des bourdonnements assourdissants et une lenteur de lecture ahurissante.  

 

- Héééé Kaori, tu voudrais pas me faire plaisir et t’acheter un nouveau lecteur CD radio cassette ? Soit un peu gentille avec ton petit Ryô... Cette antiquité est à mettre aux ordures tellement elle nous casse les oreilles !!!  

 

Kaori tourna la tête en direction de Ryô, lui lançant un regard assassin avant de soupirer bruyamment. Le visage fermé, elle s’assit sur sa serviette et attrapa la maudite radio “tueuse de tubes“. Mais curieusement, elle posa un regard chargé d’émotions sur cet objet plus que banal avant de baisser sensiblement le son.  

 

- Cette radio m’a été offerte par Hideyuki le jour de mes 16 ans alors tu comprendras que même si elle fonctionne très mal, je ne m’en séparerai jamais...  

 

Tout en parlant, Kaori ne lâcha pas du regard son vieux transistor. Le son était de plus en plus chaotique et devenait même épisodique. Ryô sourit tendrement à l’évocation de son ancien partenaire et meilleur ami. Hideyuki ? Oui, son très cher Hideyuki... Était-il conscient du cadeau qu’il lui avait fait le jour où il lui avait demandé de prendre soin de Kaori ?  

 

- A moi aussi, ma belle, Hideyuki a fait un merveilleux présent... un magnifique cadeau dont je ne me séparerai jamais...  

 

La moitié de la phrase se perdit entre trois notes de musiques. La brise effleurait toujours aussi langoureusement les peaux découvertes de cet homme et de cet femme, le bruit des vagues devenant particulièrement enivrant. Le cœur gonflé de reconnaissance et d’amour, Ryô observa longuement le profil sa partenaire, s’attardant sur ce petit sourire paisible qui s’était dessiné naturellement sur ses lèvres. Nul doute qu’elle était perdue dans ses pensées et qu’elle se remémorait le jour où son frère lui avait offert ce poste, très moderne à l‘époque soit dit en passant. Il se dégageait de ce corps gracile une aura tellement sereine qu’il s’en sentit presque bouleversé. Il la sentit enfin heureuse. Délivrée de cette crainte de l’avenir. Libérée de cette peur de ne jamais être aimé de l’autre. Elle était comme lui en fait. Car pour la première fois de sa vie, Ryô Saeba, tueur professionnel de son état, se sentait vraiment bien. Il était comme affranchi du poids du passé et de tous ses actes terrifiants qu’il avait pu commettre.  

 

- Merci Hideyuki... merci de m’avoir permis de veiller sur ta petite sœur... et surtout merci de m’avoir donné l’amour...  

 

Ryô prononça ses paroles tous bas. Juste pour lui et Hideyuki. L’esprit léger, il passa une main dans ses cheveux épais avant d’étaler ses longues jambes habillées d’un pantalon en toile de couleur beige devant lui. Puis sa chemise blanche atterrissant silencieusement sur le sable, près du sac de plage, il offrit son torse et son visage nus à la chaleur des rayons du soleil.  

 

- Bahhh quel ennui... je suis pas un homme à rester à ne rien faire, Kaori !!!  

 

Pour donner plus de poids à cette affirmation, Ryô bailla très fort et fit semblant de pleurnicher.  

 

- ... m’ennuie... m’ennuie... m’ennuie...  

 

Ryô répéta cette phrase plusieurs fois comme si elle pouvait avoir un pouvoir hypnotique sur Kaori. Il ne s’était pas plaint depuis cinq bonnes minutes maintenant et c’était un exploit pour lui. Alors comme pour souligner cet évènement historique, la musique se tut soudainement rendant l’instant presque solennel.  

 

- Argg je crois que les piles sont mortes !  

 

Kaori secoua le poste dans tous les sens et avec toute sa délicatesse légendaire mais elle avait beau tout essayer, plus aucun son ne voulait en sortir. Vaincue, elle le reposa alors sur le sable avant de se tourner, le regard accusateur, vers son partenaire  

 

- Alors Monsieur s’ennuie ?... Oh je suis vraiment désolée mais à qui la faute si on en est ENCORE là ?  

 

Sachant qu’il était quelque peu impliqué dans cette mise à l’écart de la société, Ryô préféra se taire et écouta gentiment les reproches de son associée. Il avait bien quelques idées en tête pour pimenter leur après-midi mais elles ne seraient sûrement pas du goût de Kaori. Faire l’amour oui ! Mais pas n’importe où et surtout pas tout le temps !  

 

- Je te signale que si tu n’avais pas importuné chaque jeune femme qui avait eu le malheur de croiser ton chemin, nous ne serions pas “ personna non grata” dans tous les endroits divertissants des environs !... Alors arrête de râler et profite plutôt de ce paysage magnifique !  

 

Un sourire malicieux sur les lèvres, Ryô la prit au mot. Les yeux sombres, il détailla avec avidité sa silhouette, la bave aux lèvres et les mains animées par ce besoin impérieux de retourner à l’exploration de ce corps si tentant. Pourtant il se reprit bien vite lorsque son regard se posa sur son visage délicat. Assise tout près de lui, les jambes délicatement ramenées contre sa poitrine et le yeux perdus dans l’immensité du lagon, Kaori respirait tellement la sérénité et le bonheur qu’il culpabilisait déjà de l’arracher à sa rêverie idyllique.  

 

- Kaori, es-tu vraiment sûre de vouloir partir aujourd’hui ? Je comprendrais très bien que tu veuilles rester quelques jours de plus...  

 

La jeune femme tourna alors lentement la tête vers lui, lui offrant un de ses merveilleux sourires amoureux dont elle avait le secret. Ryô sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine. Il n’était pas encore très à l’aise avec ces choses là, avec les choses de l’amour. Et bien qu’il ne devrait pas, il s’étonnait encore tous les jours de lire autant de passion et de confiance dans les yeux de sa belle.  

 

- Je me souviens qu’il y a à peine six mois, j’étais sur cette même plage...  

 

La voix de Kaori avait changé. Elle était maintenant d’une timidité presque inaudible. D’un geste pudique, la jeune femme posa délicatement ses mains sur ses pieds et concentra son regard sur les grains de sable qui s’y étaient déposés.  

 

- Pour te dire la vérité, je m’étais échappée de la fête qu’Akari avait organisée en mon honneur, trop heureuse de fuir cette grande maison grouillante de personnes que je connaissais même pas.... Alors, je me suis enfuie pour me retrouver sur cette plage à contempler les étoiles... Je pensais à toi, à moi et à cet hypothétique “nous” que je désespérais que nous devenions un jour... Tu étais si loin de moi... C’est idiot, mais tu ne m’as jamais autant manqué que ce soir là...  

 

Kaori sourit tristement à ce souvenir et resserra machinalement ses bras autour de ses jambes.  

 

- Et puis... j’ai vu plusieurs étoiles filantes... Quelques dizaines de bouts d’astéroïdes qui tombaient et déchiraient le ciel en de magnifiques traînées de lumières. Tu aurais du voir ça Ryô, c’était un spectacle féerique !!!  

 

Les images revenant, la jeune femme retrouva tout aussi vite l’enthousiasme qu’elle avait perdu et plongea son regard éclatant dans celui de son partenaire.  

 

- Tu as fait des vœux ?  

 

Ryô avait posé la question innocemment et s’étonna quelque peu de la réaction de sa partenaire. Tout d’un coup, elle paraissait embarrassée et la manière dont elle mordillait sa lèvre inférieure laissait supposer qu’elle hésitait à répondre.  

 

- oui... et à chaque fois le même...  

 

Kaori baissa une nouvelle fois les yeux, puis, un petit sourire confiant se dessinant sur ses lèvres, elle plongea un regard décidé dans celui de compagnon.  

 

- J’ai souhaité que la mort t’oublie aussi longtemps qu’elle m’oubliera moi...  

 

La jeune femme avait prononcé ces mots avec toute la détermination d’une femme amoureuse. Un long silence suivit cet aveu bouleversant de sincérité. Une émouvante pause invariablement troublée par le chant des vagues. Le cœur au bord des lèvres, le nettoyeur se demanda une nouvelle fois comment un être aussi bon et généreux Kaori pouvait aimer un homme aussi vil et égoïste que lui. Il ne se sentait pas bien tout à coup. Il avait soudain si peur de ne pas mériter toutes ces preuves d’amour et de confiance.  

 

- Tu sais que lorsqu’on dévoile un vœu, on dit qu’il ne se réalisera pas...  

 

Les mots sortirent tous seuls, brutalement, sans que Ryô n’arrive à les contrôler. Cette réplique, cruelle et totalement déplacée à l’heure où leur couple venait seulement de naître, résonna avec mépris à ses propres oreilles. Pourquoi avait-il dit ça ? Pourquoi ? Kaori lui ouvrait son cœur, lui dévoilant sans détour ses doutes et ses craintes et lui, il lui faisait tout pour briser ses espoirs. Pourquoi ? Les traits visiblement tendus, Ryô chercha alors ses yeux. Il s’attendait à rencontrer un regard triste, reflétant l’incompréhension et la peine. Mais rien. Juste deux grands lacs magnifiques qui le scrutait avec une douce détermination.  

 

- Alors j’espère simplement mourir avant toi.  

 

Les mots touchèrent Ryô une fois de plus, le introduisant dans un trouble sans nom. Il avait l’impression que sa carapace d’homme intouchable se fendillait à chaque regard, à chaque caresse et à chaque mot prononcé par sa douce partenaire. Il devenait un homme grâce à elle. Il découvrait l’amour et le plaisir de vivre grâce à elle. Alors le simple fait qu’elle puisse mourir avant lui, lui était tout simplement insupportable.  

 

- Je te l’ai dit Kaori. Je ne te laisserai pas mourir. Jamais  

 

Pour toute réponse, Kaori lui offrit un nouveau sourire et articula silencieusement un “ Je sais ” rassurant et déstabilisant de confiance avant de se perdre une nouvelle fois dans le contemplation de l’étendue turquoise qui lui faisait face.  

 

- N’as-tu jamais prié, Ryô ? N’as-tu jamais espéré qu’une force céleste te protège de la folie et de la cruauté des hommes ? ... Moi, il m’arrive quelques fois de prier... Pour ta survie... Pour ma survie... et celle de nos amis - Kaori lâcha un petit soupir entendu - c’est peut être un acte ridicule et inutile dans cette profession qu’est la nôtre mais il m’arrive de supplier l’insondable dans ces moments terrifiants où je me sais impuissante et incapable de t’aider...  

 

L’atmosphère avait changé, résonnant d’une nostalgie et de confidences intimidantes. Ryô serra les dents et les poings. Il ne comprenait pas. Il était même un peu perdu. A quel moment leur conversation avait-elle dévié sur la mort ? Sur leur propre mort ? Quand ? Pourquoi ? L’homme baissa la tête dans un profond soupir. Il ne se souvenait plus vraiment mais tout ce qu’il savait c’est, qu’à cet instant précis, il aurait donné n’importe quoi pour changer de sujet et retrouver une certaine insouciance. Les yeux sombres, il fit pourtant un effort pour écouter Kaori comme elle, elle savait si bien le faire avec les autres.  

 

- oui... il m’arrive d’implorer tellement fort que mes doigts s’ankylosent et que mes yeux me brûlent... même si... même si je sais que tout ceci n’est qu’illusoire et que la mort, elle, est bien réelle...  

 

Lentement, la jeune femme fit couler un peu de sable fin entre ses longs doigts délicats puis observa longuement la main de Ryô qui était si proche de la sienne. Elle éprouva alors le besoin vitale de la toucher.  

 

- De toi à moi Kaori, je n’ai jamais cru en une autre force que la mienne... Pourtant maintenant, je me rends compte qu’avoir une grande force ne suffit pas toujours. Le plus doué des hommes ne peut défier éternellement la mort s’il ne désire pas rester réellement en vie... J’ai des capacités hors du commun, je te l’accorde ma belle mais... mais si tu n’étais pas avec moi... si tu ne partageais pas ma pauvre petite vie de pervers à la manque, je t’assure que je serai étendu entre quatre planche depuis très longtemps déjà...  

 

Tout en s’exprimant, Ryo observa les alentours d’un air distrait. Il n’aimait pas se confier. Mais si le fait de se livrer à la femme qu’il aimait pouvait l’aider à renforcer et à préserver son couple, il ferait cet effort. Communiquer. S’ouvrir. Partager. Ou même parler. Tout simplement.  

 

- Je suis là Ryô et je serai toujours là.... Tu peux compter sur moi. Tu dois compter sur moi. Pour notre survie et notre équilibre à tous les deux.  

 

C’est alors que la main de Kaori abolit les quelques centimètres qui la séparait de cette main rassurante. Et sans jamais trembler, elle se glissa harmonieusement dans cette paume chaude et accueillante, ses doigts s’entrelaçant avec tendresse dans les siens.  

 

- Notre vie au Japon ne ressemblera en rien à ces jours idylliques que nous venons de passer ici, Kaori... surtout lorsque l’on saura que tu es ma compagne. La femme de Ryô Saeba, tu imagines ? Quelle cible parfaite pour tout professionnel qui souhaite défier le grand City Hunter et accéder ainsi au devant de la scène !!!  

 

Sentant une douce chaleur apaisante courir dans ses veines, Ryô posa des yeux attendris sur leurs deux mains liées par ce désir et ce besoin d’être toujours là pour l’autre. Union de l’âme, union du cœur, il approcha alors doucement la main de sa bien-aimée de sa bouche, en embrassa tendrement le dos avant de la garder précieusement contre son cœur.  

 

- Plus que jamais aujourd’hui, la mort peut nous surprendre n’importe où et n’importe quand... dans la rue... à chaque détour d’une petite ruelle.. partout et ailleurs... Nous allons devoir vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de notre tête tout le reste de notre vie... Je veux que tu en aies conscience, ma belle... Alors es-tu vraiment sûre de vouloir sacrifier tes rêves de mariage et d’une vie tranquille et bien rangée pour rester auprès d’un homme comme moi ?  

 

Kaori, légèrement rougissante depuis que Ryô lui avait clairement dit qu’elle était sa femme, le regarda pourtant droit dans les yeux, un lueur de défi au fond du regard.  

 

- Combien de fois m’as-tu déjà posée cette question tordue, espèce d’imbécile heureux ? Je ne prendrai même pas la peine de répondre tellement la réponse est évidente... Mais toi, cher partenaire ? Es-tu vraiment sûr de vouloir renoncer à toutes les charmantes jeunes femmes qui peuplent notre pays pour n’aimer que moi ?  

 

Kaori ponctua sa demande d’un haussement de sourcil qui voulait tout dire.  

 

- Quoi ?!!! - Ryô fit un bond de 5 mètres sur sa serviette, lâchant par la même occasion la main de sa partenaire - Haaaaaaa je n’y avais même pas pensé !!! Quel horreur !!! Mais que vont devenir toutes ces belles poupées japonaises sans leur Étalon de Shinjuku pour leur faire découvrir ce qu’est le véritable plaisir char...  

 

Bang !!! Cette fois-ci, Ryô fut pris de court et embrassa avec passion l’énorme massue dont Kaori venait de lui faire cadeau.  

 

- Arrête un peu de jouer les abrutis et écoute moi une bonne fois pour toute, qu’on en parle plus ! Sache que je ne sacrifie rien du tout pour toi. Mais alors rien du tout... Le mariage m’importe peu et les enfants.. - Kaori pointa à ce moment là son index sur le torse Ryô - bah, j’en ai déjà un à m’occuper 24h/24 alors..  

 

Kaori faillit piquer un fou rire face au regard hébété de son homme.  

 

- Moi, un enfant ? Un enfant ?!!! Mais ça va pas la tête ou quoi ??? Je te signale que tu ne disais pas ça la nuit dernière ni même ce matin quand je te... hum, peut-être préfères-tu que je te montre ?  

 

Joignant les gestes à la parole, Ryô lui décocha un clin d’œil malicieux tandis que ses mains chaudes partirent à la conquête des reins de la jeune femme. En l’espace de quelques secondes, Kaori se retrouva plaquée contre l’étalon de Shinjuku, son visage tellement proche du sien qu’elle sentit son souffle chaud effleurer sensuellement ses lèvres. Profondément émue, la jeune femme essaya pourtant, dans un dernier sursaut de principe, de cacher son trouble et son désir.  

 

- Ryô mais ma parole, tu ne peux pas oublier ta libido et être sérieux plus de dix minutes ?  

 

Un sourire carnassier sur ses lèvres, Ryô frôla d’un baiser la joue de sa belle, la collant encore plus amoureusement contre son torse chaud et puissant.  

 

- Dix minutes ? On dirait bien que j’ai encore dépassé mon record de 4 minutes !!! ... Et puis je suis sérieux... très sérieux même... je te croquerai bien...  

 

Alors la bouche tout contre l’oreille de Kaori, Ryô prit soin de dévoiler dans de délicieux mots d’amour son désir pour elle, ses mains d’homme se perdant sur son corps dans d’exquises caresses de plus en plus explicites.  

 

- mmm ta peau a le goût de sel et tu sens bon le sable chaud... Si je me rappelle bien, il nous reste deux heures à tuer avant notre départ pour l’aéroport...  

 

La voix de Ryô était diaboliquement sensuelle et Kaori sentit les dernières barrières de la raison s’effondrer une à une. Le cœur battant à tout rompre, elle se laissa porter par les sensations grisantes que faisaient naître en elle ces doigts qui courraient lascivement sur son dos et cette bouche qui explorait lentement la peau de son cou.  

 

- Et... Et si Mick et les autres débarquaient ?... Ils peuvent arriver d’un instant à l’autre !!  

 

Mal à l’aise, la jeune femme se détacha de son partenaire, vérifiant d’un coup d’œil, limite affolé, qu’aucun invité imaginaire ne puisse les surprendre, collés l’un à l’autre, dans une position plus que compromettante. Ryô tenta de la rassurer.  

 

- Pas de souci la dessus, ma belle !! Mick m’a téléphoné il y a environ une heure pour me prévenir de leur retour dans la soirée. En fait, ce scélérat m’a expliqué qu’il ne voulait pas prendre le risque de nous retrouver tous les deux, nus et enlacés dans le même lit. Sa douce Kaori avec un animal comme moi, ce serait le choc de sa vie, m’a-t-il gentiment précisé !  

 

Comme si l’opinion de Mick était vitale, Ryô vociféra une nouvelle fois contre le plus nul des surfeurs américains, donnant l’impression d’oublier pendant quelques minutes ses attentions vis à vis de Kaori. La jeune femme, qui s’éloigna encore de quelques centimètres de ce tentateur, souffla aussitôt de soulagement. Elle éprouvait peut-être le même désir que lui mais faire l’amour sur la plage ne l’enchantait guère. Mettez ça sur le compte de la timidité ou sur son manque de confiance en elle mais s’unir en pleine nature et en plein jour lui faisait, à l’heure actuelle, presque peur. Kaori soupira une nouvelle fois. Enfin, peut-être le ferait-elle un jour ? Oui sûrement mais... pas maintenant. C’était encore un peu trop tôt. Comment le lui dire sans le froisser ?  

 

- Argg ils sont au courant pour nous deux...  

 

Kaori sortit la première phrase qui lui traversa l’esprit. Comment lui dire ? Peut-être qu’en détournant les pensées de Ryô ... ? Oui, la solution était peut-être là.  

 

- Et alors ?  

 

Les mains de Ryô se posèrent sur ses épaules, la forçant à le regarder droit dans les yeux. Il était étrangement sérieux tout à coup. Que se passait-il ? Le cœur de Kaori fit un bond dans sa poitrine. Était-il vraiment fâché que toute petite la bande soit au courant de l’évolution de leur relation ?  

 

- Et alors quoi ?  

 

La voix de Kaori retrouva une certaine timidité, son cœur tambourinant encore plus fort dans sa poitrine. Mais à cette question, Ryô se mit simplement à sourire, lui adressant un nouveau clin d’œil espiègle.  

 

- Un dernier câlin avant notre départ pour le Japon ?  

 

Si Ryô ne l’avait pas délicatement retenue par les épaules, Kaori se serait effondrée sur le sable, en proie à une violente crise de nerf. Mais les yeux tout ronds, elle resta à le fixer pendant quelques minutes, analysant cette proposition plus qu’habituelle de la part d’un Ryô Saeba.  

 

- Un petit câlin, s’il te plait... s’il te plait... s’il te plait...  

 

Remplacé le mot câlin par jouet ou glace et vous aurez l’image d’un gamin qui ferait un caprice devant une maman autoritaire. Mais Ryô n’était plus un gamin et Kaori, elle, encore moins sa mère. La jeune femme le regarda alors avec une indulgence toute relative. Elle ne céderait pas. Non. Elle allait lui montrer qu’elle avait aussi son mot à dire et qu’elle n’était pas à la disposition de sa libido, plus qu‘éveillée chez un Ryô Saeba. Alors les yeux plein de malice, Kaori décida de lui jouer un petit tour à sa manière.  

 

- Un câlin ? hum, je ne sais pas Ryô... Tu sais qu’il est fortement déconseillé de faire l’amour sur la plage ?... Alors comment faire ?  

 

L’index tapotant négligemment sur sa mâchoire, la jeune femme prit une attitude des plus sérieuses, se donnant l’air de réfléchir consciencieusement au problème. Quant à Ryô, visiblement dérouté par cette information plus que cruciale pour la satisfaction immédiate de sa libido, il ouvrit de grands yeux, brassant dans un premier temps l’air chaud d’Hawaï avant de s’exprimer d’une voix affolée.  

 

- Quoi ? !!! Mais enfin Kaori, où as-tu été péchée une idée pareille ?  

 

Haussant légèrement les épaules, Kaori se leva tranquillement et se mit à retirer énergiquement les grains de sables qui collaient à sa peau bronzée. Elle sentit aussitôt les yeux de son amant couler avidement sur son corps, enveloppant d’un regard brûlant ses longues jambes, son ventre plat et la rondeur parfaite de ses seins. La respiration de plus en plus rapide, la jeune femme essaya tant bien que mal de ne pas succomber à ce désir enivrant qui courait dans ses veines. Et bien décidée à tenir bon, elle attrapa la chemise de son partenaire, l’enfilant aussi vite qu’elle put.  

 

- Je ne sais pas... Je me souviens vaguement t’avoir entendu dire à Mick, lorsqu’il était sur le point de conclure avec cette jolie hawaïenne, qu’il n’était pas très malin de faire l’amour sur la plage...  

 

Comme toujours, Ryô fit semblant de ne pas se rappeler. Irritée par tant de mauvaise foi, Kaori lui rafraîchit rapidement la mémoire, lui assénant par la même occasion un léger coup de mini-massue.  

 

- Mais si Ryô, cette jeune femme brune qui faisait du monokini dans la petite crique là-bas...  

 

Puis d’un geste de la main, Kaori désigna l’endroit en question devant un Ryô légèrement dubitatif.  

 

- ... donc je ne fais que suivre ton précieux conseil, cher associé.  

 

Devant la mine déconfite de son partenaire, Kaori ne put s‘empêcher de pouffer de rire. Ryô, plus qu’agacé qu’autre chose, se leva à son tour, regardant dans la direction indiquée. La mine contrariée, il se remémora alors ce fameux jour où Mick et lui, après avoir stupidement parié sur celui qui séduirait le plus de filles en l’espace de 24 heures, avaient passé la nuit dehors, pitoyablement attachés au seul cocotier de la plage. En fait, Kaori avait surpris ces deux énergumènes en pleine danse de la séduction et, pour leur donner une leçon de savoir vivre, elle les avait plantés là, ligotés à un arbre. Ils avaient pu dès lors compter fleurettes aux seuls habitants de la mer c’est-à-dire crabes et autres tortues génialement affectueux avec les êtres humains.  

 

N’ayant pas un bon souvenir de cette nuit forcée à la belle étoile, Ryô se repassa, à contre cœur bien entendu, le film de ce jour glorieux, grimaçant lorsque la scène « du conseil fait à Mick par Ryô Saeba » lui effleura de nouveau l’esprit. Aie, aie !!! Mais quel mouche l’avait donc piqué pour qu’il dise une bêtise pareille ?  

 

- hum tu sais ma belle, lors d’un défi, tous les coups sont permis... Nous étions à égalité lorsque cette fille a croisé notre route et comme il était hors de question que Mick Angel remporte notre pari, j’ai menti... Question d’honneur pour City Hunter !!  

 

Torse savamment bombé, regard rivé vers le lointain et rictus des plus arrogants, Ryô Saeba articula chacun de ces mots avec toute la détermination de l’homme le plus égocentrique de la terre, ne se doutant pas de la puérilité de sa réaction. Kaori faillit tomber une nouvelle fois à la renverse. Mais comment faisait-il pour être un instant T l’homme le plus viril et le plus charismatique de la terre et devenir aussi immature et aussi pénible qu’un adolescent la minute suivante ?  

 

- Pour l’honneur de City Hunter ?... Pfffff qu’est-ce qu’il faut pas entendre...  

 

Face à un tel concentré d’orgueil, Kaori leva les yeux au ciel, préférant se taire et ne pas rentrer dans le débat. De toute manière, elle savait pertinemment que quoiqu’elle dise, elle n’aurait jamais le dernier mot avec un homme d’aussi mauvaise foi. Alors l’air faussement outrée, la jeune femme se mit en devoir de rassembler ses affaires de plage, puis, serviette et sac en main, tourna les talons pour regagner leur maison de vacances. Mine de rien, l’heure avançait et elle ne s’était toujours pas occupée des bagages.  

 

- C’est pas que je m’ennuie en ta compagnie, Ryô mais les valises ne vont pas se faire toutes seules...  

 

Sans attendre son partenaire qui était toujours planté au milieu de la plage, la jeune femme activa le pas, ses pieds se mélangeant avec délice dans la finesse du sable blanc. La brise, qui s’était légèrement renforcée, jouait maintenant avec facétie avec quelques mèches de ses cheveux, lui arrachant un petit sourire de bien-être. Dernier moment de sérénité avant de retrouver la foule et le brouhaha entêtant de Shinjuku.  

 

- Tsssss mais où crois-tu aller comme ça ?  

 

La voix rauque résonna aux oreilles de la jeune femme à l’instant même où son poignet se retrouva prisonnier d’une agréable chaleur humaine. Kaori s’arrêta net et ferma les yeux. Ryô était derrière elle et dans une lenteur calculée, il posa subtilement ses mains sur les reins de la jeune femme.  

 

- Viens là, toi...  

 

Le sac tomba sur le sable dans un bruit étouffé, suivi de près par la serviette de plage. Fascinée par le timbre virile de cette voix, Kaori se laissa aller contre le torse puissant de son partenaire. Finalement, elle avait envie de craquer et de se blottir dans ses bras protecteurs.  

 

- Tu sais ma douce, j’ai toujours rêvé de jouer la fameuse scène de «  Tant qu’il y aura des hommes »...  

 

Les bras de Ryô se refermèrent doucement sur elle, l’emprisonnant dans un cocon plein de promesses et de bienveillance. Kaori frissonna. Cette voix, toujours plus belle, toujours plus enivrante, avait un pouvoir magique sur ses sens. Alors comment résister ? Comment ?  

 

-... Cette merveilleuse scène où Burt Lancaster et Deborah Kerr s’embrassent langoureusement sur le sable mouillé, la mer caressant sensuellement la perfection de leurs deux corps fiévreusement enlacés...  

 

D’un geste plein de délicatesse, Ryô la fit pivoter dans ses bras et plongea son regard amoureux dans le sien. La jeune femme resta sans voix face à ce visage, qui pour la première fois en l’espace de toutes ces années passées ensemble, reflétait une envie de vivre et d’aimer presque insatiable.  

 

- Promets-moi, Kaori... Promets-moi que lorsque nous reviendrons sur cette plage, année après année, nous rejouerons à chaque fois cette scène magique... à notre manière, bien entendu...  

 

Bouleversée au point de se sentir aux bords des larmes, Kaori enlaça le plus fort possible son amant et confident, cherchant à garder à jamais la chaleur de ce corps contre le sien. Sur le pointe des pieds, elle chercha alors son oreille, lui murmurant d’une voix mi-larmoyante, mi-rieuse :  

 

- oh oui Ryô et tu verras... oui tu verras que Burt et Déborah n’auront qu’à bien se tenir car je ne connais pas un seul couple sur cette terre capable de s’accorder aussi bien que nous... Serre-moi fort, s’il te plait... et ne me laisse plus... plus jamais...  

 

Alors ils s’enlacèrent longuement, savourant avec délice les dernières minutes d’intimité de sérénité que cet endroit magnifique leur procurait.  

 

Ils s’aimèrent à la fois tendrement et passionnément, puisant dans la chaleur de l’autre la force de faire face à cet avenir à la fois si exaltant de promesses et si terrifiant d’incertitudes.  

 

Puis, ils firent une dernière balade le long de la plage, main dans la main, le même sourire aux lèvres et le même éclat dans les yeux.  

 

Ils croisèrent le fameux cocotier qui avait si gentiment accueilli Ryô Saeba et Mick Angel, un soir du mois de juillet. Visiblement sur la même longueur d’onde, ils s’approchèrent du tronc, s’amusant par avance de ce qu’ils allaient faire.  

 

- Alors toi ou moi ? ... Ok, Kaori je m’en occupe... héhéhé...  

 

Au bout de dix minutes, Kaori et Ryô rebroussèrent chemin, riant et chahutant comme deux gamins.  

 

Une demi heure plus tard, Ryô rangeait les bagages dans le coffre du taxi tandis que Kaori verrouillait, avec un pincement au cœur, la porte de la maison. Mais la jeune femme n’eut pas vraiment le temps de s’appesantir sur sa propre nostalgie qu’elle dut corrigé d’un bon coup de massue son obsédé de partenaire qui trouvait la « chauffeuse de taxi » vraiment très à son goût.  

 

- Ryooooooooooooooooooooooooo !!!!! Viens ici, espèce d’obsédé !!!... Je vais te faire passer l’envie de peloter les chauffeurs de taxi, moi !!  

 

Il était 15h50 lorsque l’avion décolla de l’île. Assise côté hublot, Kaori observa avec mélancolie ce paysage magnifique disparaître derrière d’épais nuages blancs. A ce moment, un grognement résonna à ses oreilles, la faisant tourner la tête. Souriante, elle caressa la joue de Ryô qui dormait tranquillement, la tête posée sur son épaule.  

 

- Ryô, NOUS rentrons enfin à la maison...  

 

Ce fut les derniers mots que Kaori prononça durant le voyage. Le cœur léger, elle sombra rapidement dans le sommeil, rêvant de sa nouvelle vie de partenaire « à part entière » de City Hunter.  

 

Mais ça, c’est une toute autre histoire...  

 

 

FIN  

 

Hum vous êtes toujours là ? Bien... Vous ne vous demandez pas ce que Ryô et Kaori ont bien pu faire à ce pauvre cocotier ? Si... Vous voulez le savoir ?  

 

Ok.  

 

Approchez-vous du tronc... encore plus près... c’est bien... Je sais que Ryo écrit comme un cochon mais Kaori étant aussi dangereuse avec un canif qu’une massue, le choix était vite fait. Alors vous arrivez à lire ?  

 

F.O.R.E.V.E.R.C.I.T.Y.H.U.N.T.E.R  

« For Ever City Hunter^^ »  

 

Merci encore pour tous celles et ceux qui ont eu le courage de lire cette histoire jusqu’au bout. Sans vous, je n’aurai jamais pu la finir. Merci du fond du cœur et, qui sait, peut-être à bientôt^^.   

 


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