Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Kairi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 23-01-03

Ultimo aggiornamento: 20-11-04

 

Commenti: 57 reviews

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General

 

Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Capitolo 10 :: Confrontations

Pubblicato: 24-06-03 - Ultimo aggiornamento: 02-07-03

Commenti: J'ai adoré le film de Kad et O "Mais qui veut tuer Pamela Rose ? " ! Bonne lecture à tous !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 10 : Confrontations  

 

Résidence de Kuto Kaidi, Tôkyô,  

Mardi 3 juillet, 4h15,  

 

Un sourire de soulagement sur les lèvres, Kuto Kaidi remercia d’une poignée de main Sato Seirai pour avoir répondu aussi rapidement à son appel. D’un geste de la tête, il lui désigna une porte blanche et, les traits soucieux, tenta de lui expliquer la situation.  

 

- Merci d’être venu si vite... C’est Kira... Elle est complètement effondrée... elle n’arrête pas de pleurer... J’ai l’impression qu’elle fait une crise de nerf... Je ne sais pas quoi faire, Sato...  

 

Le médecin eut un petit sourire désolé et posa sa main sur le bras de son vieil ami. Ayant poursuivi leurs études ensemble, ils se connaissaient depuis plus de 40 ans maintenant et une solide amitié les unissait à présent. Une amitié qui s’était encore plus renforcée à la suite du décès de la femme de Kuto. Et comme s’il lisait dans les pensées, Kaidi jeta un regard vers un des portraits de sa femme, accroché au mur, et se passa une main tremblante dans le peu de cheveux qui lui restait. Il était tellement nerveux qu’il dut prendre appui sur un petit meuble du couloir pour garder un tant soit peu son équilibre.  

 

- Je... je pensais que la meilleure manière pour elle de s’en sortir, c’était de faire disparaître l’objet de son obsession... Oh bien sûr, je me doutais qu’elle aurait du chagrin et de la peine mais de là à ne plus vouloir vivre... Il faut que tu l’aides Sato... je t’en prie... c’est ma petite fille... mon trésor... elle ressemble tellement à sa mère...  

 

Troublé par les propos de l’homme, Seirai lança un regard anxieux tout autour de lui. L’atmosphère était étrange. Pesante. Cette maison d’habitude si calme et si apaisante semblait en proie à une agitation inhabituelle, presque incompréhensible. Alors sans s’en rendre compte, le médecin accentua la pression de ses mains sur la poignée de sa valise médicale. Un des propos de Kaidi lui revint en mémoire.  

 

- Que veux-tu dire par “faire disparaître l’objet de son obsession” ? ... Je... croyais que Kira était tombé follement amoureuse d’un homme au point de ne vivre que pour cet amour ! ... Enfin, Kuto... Ne me dit pas que... ?  

 

Kuto détourna rapidement le regard et leva les yeux au ciel.  

 

- Je n’avais pas le choix, Sato... Kira a complètement perdu la tête et je n’ai trouvé que ce moyen pour lui rendre un tant soit peu de lucidité... Sur le coup, l’idée m’a parue bonne mais maintenant... Si elle apprend que Saeba est mort à cause de moi, elle ne me le pardonnera jamais... Je ne veux pas la perdre, Sato ! Je ne le supporterais pas !  

 

Kuto Kaidi posa un regard désespéré sur une des photos de Kira qui étaient posée sur les meubles du couloir et soupira bruyamment.  

 

- Jamais cette histoire n’aurait du aller si loin... J’ai découvert des choses, Sato... Des choses sur ma petite fille qui m’ont littéralement mortifié... Je ne suis pas un saint... et je n’ai jamais prétendu l’être... mais jamais, au grand jamais, je ne me suis mis du sang sur les mains pour en arriver où je suis !  

 

Kuto Kaidi commençait à s’énerver. Il ne comprenait pas comment sa fille a pu être la commanditaire de toute cette histoire. Des ricanements s’élevèrent dans le couloir.  

 

- Je veux bien être traité d’escroc, de pourri, de corrompu mais de mafieux et du tueur, ça jamais !... J’ai eu tord de croire que ma petite Kira me connaissait suffisamment pour comprendre où était la limite du respectable... Sato, si j’ai eu besoin des services, au cours de mon existence, de tueurs professionnels comme Jack Lemon, c’était surtout pour intimider mes plus proches concurrents et me protéger de cette sale vermine que sont les politiciens et tous ces autres types avides de pouvoir et de richesse ...  

 

Sato Seirai écoutait son ami avec une sorte de complaisance et de pitié. Il avait beau apprécié l’intelligence et l’esprit de Kaidi, il n’était pas toujours d’accord avec les méthodes qu’il avait employé pour devenir l’homme puissant et redouté qu’il était à présent. D’ailleurs, moins il en savait sur les affaires de l’entreprise Kaidi mieux il se portait.  

 

- Je préférai que tu arrêtes là tes confidences, Kuto... Je suis venue pour Kira et parce que mon plus vieil ami a besoin de mes compétences de médecin... Mais je ne veux en aucun cas être mêlé à tes histoires frauduleuses... Bon à présent, allons voir cette chère enfant...  

 

Au regard déterminé de Sato, Kuto sut qu’il n’avait pas le choix. Il approuva alors d’un signe de tête. Il s’apprêtait à accompagner le médecin dans la chambre de sa fille quand un homme en noir accoura vers lui. Il était essoufflé et du prendre quelques instants avant de révéler une information importante à Kaidi.  

 

- Monsieur... Monsieur... Tatsuya vient de nous appeler... Il paraîtrait que Ryô Saeba a été aperçu hier soir dans le quartier de Shinjuku... Il regagnait son immeuble... et la fille était avec lui...  

 

Si la nouvelle secoua un tant soit peu Kaidi, il n’en laissa rien paraître. Au fond de lui, il était soulagé de ne pas être le commanditaire de ce triple meurtre mais le fait de savoir Saeba vivant ne le rassurait pas le moins du monde. Le visage impassible, Kaidi prit un instant pour analyser la situation.  

 

- Ryô Saeba serait toujours vivant.... C’est peut-être une bonne nouvelle après tout... Mais il va falloir être très prudent car City Hunter n’est pas du genre à oublier et pardonner... Et Lemon ?  

 

Riko bredouilla qu’il n’y avait plus aucune trace de lui et que la police aurait trouvé un corps parmi les débris de l’immeuble. Kaidi parla tellement bas, comme s’il se parlait à lui-même, que Riko dut tendre l’oreille pour saisir la moindre petite parole de son patron.  

 

- Très bien... Préparez la voiture... Nous irons à la rencontre de ce City Hunter dès que je serai rassuré sur la santé de ma fille...  

 

Sur ces dernières paroles, Kaidi tourna les talons et se dirigea d’un pas traînant vers la chambre de sa fille.  

 

Immeuble de Ryô Saeba, Quartier de Shinjuku,  

Mardi 3 juillet, 8h31,  

 

Les yeux encore remplis de sommeil, Kaori s’assit au bord de son lit faisant glisser la  

couverture dont Ryô l’avait recouverte. Ses pieds nus posés sur le tapis de la chambre,  

la jeune femme s’aperçut dans un grand soupir qu’elle portait toujours la même tenue que la veille. Que s’était-il donc passé pour qu’elle finisse toute habiller dans son propre lit ? Elle avait du mal à se souvenir. Son esprit était embrouillé comme si elle avait bu toute la soirée. Machinalement, la jeune femme secoua la tête pour se réveiller et les évènements lui revinrent en mémoire un à un... L’explosion de l’immeuble... La mort si injuste de Jack.... La folie amoureuse de Kira.... Le site Internet.... Et son étreinte passionnée avec Ryô... Tous ces évènements avaient bien eu lieu et City Hunter en avait été le principal témoin ! Kaori ressentit comme un vertige. Jamais encore sa vie n’avait été bousculée à ce point là !! A tel point que même sa relation avec Ryô n’avait pas été épargnée par cette journée si spéciale. Kaori et Ryô. Ryô et Kaori. Ils étaient ensemble et plus unis que jamais. Kaori rougit au souvenir de leur première étreinte.  

 

Le bruit de moteur d’une voiture sortit la jeune femme de ses réflexions. Machinalement, elle se frotta les yeux puis se passa les mains dans ses cheveux ébouriffés pour leur donner un aspect un peu plus présentable. Quelle heure pouvait-il bien être ? Elle laissa échapper un petit soupir avant d’inspecter rapidement la pièce. A en juger par les rayons qui filtraient à travers les volets fermés, le soleil était levé depuis un bon moment maintenant. Elle jeta un coup d’œil furtif à son radio réveil et écarquilla les yeux lorsqu’elle se rendit compte de l’heure. 8H30. Kaori grimaça. Il n’était pas dans ses habitudes de traîner au lit. Consciente qu’une dure journée se présentait à elle, Kaori lâcha un nouveau soupir, se leva rapidement et se dirigea en boitillant vers la salle de bain.  

 

Vingt minutes plus tard, Kaori, vêtue d’un jean et d’un débardeur noir, descendit à la cuisine à la recherche de son partenaire. La jeune femme avait fait un détour par la chambre de Ryô et fut quelque peu surprise de ne pas le trouver enlacé avec son éternel édredon. Peut-être était-il déjà levé ? Peut-être était-il en train d’élaborer un plan pour les sortir de cette histoire de fou ? Peut-être faisait-il le tour de ses informateurs pour mettre toutes les chances de leur côté ?... Tout en traversant le salon, Kaori remarqua une couverture et un oreiller dépliés sur le canapé, la télévision allumée et quelques paquets de gâteaux tombés par terre. Les sourcils froncés, elle découvrit aussi sur la table basse diverses photographies, le plan d’un bâtiment ainsi qu’un énorme dossier sur lequel était tamponné en rouge sang “ Rapport d’enquête X3126 - entreprise Kaidi ”. La porte de la cuisine était ouverte et la jeune femme attendit un instant avant d’entrer dans la pièce.  

 

- Ryô ?  

 

Kaori s’étonna de sa propre voix qui tirait un peu sur les aigus. Les nerfs, pensa-t-elle. Oui, elle se sentait nerveuse tout à coup. Et elle savait exactement pourquoi. Elle avait un peu honte de son attitude d’hier soir. Elle ne se sentait pas à la hauteur du grand Ryô Saeba. Elle s’attendait même à recevoir quelques reproches. De toute manière, elle savait qu’elle les méritait. Et ce sentiment lui était devenu familier par la force des  

choses... Prenant son courage à deux mains, Kaori passa la tête par la porte et resta quelque peu interloquée lorsque la silhouette qu’elle aperçut n’appartenait pas à son partenaire mais à une jeune femme brune aux cheveux longs. Mais elle ne mit que quelques instants à reconnaître sa meilleure amie.  

 

- Miki !?... Mais qu’est-ce que tu fais là ?... Où est Ryô ?...  

 

Miki se retourna rapidement et se força à sourire à son amie. Elle semblait mal à l’aise, extrêmement gênée même. Pour ne pas à avoir à regarder Kaori dans les yeux, la jeune femme passa un coup d’éponge sur la table du petit déjeuner et expliqua, en prenant une voix la plus détachée et la plus confiante possible :  

 

- Je ne sais pas Kaori ... Ryô ne m’a pas dit grand-chose en fait... Il m’a simplement expliqué qu’il en avait vraiment marre de cette histoire et qu’il allait tout faire pour la résoudre une bonne une fois pour toute...  

 

Kaori paraissait un peu choquée. Elle avait du mal à comprendre. Après tout ce qu’ils avaient partagés ensemble, que ce soit la veille ou pendant ces longues années, Ryô avait décidé d’agir seul. Sans elle. Comme s’il n’avait jamais eu de partenaire. Comme si elle n’existait pas. Kaori était déçue. Profondément dépitée. Elle se sentait trahie. Ryô était parti sans elle et ça lui faisait mal. Naïvement, elle pensait que Ryô la considérait maintenant comme sa partenaire à part entière et que personne ne pouvait plus les séparer. Mais lui en avait visiblement décidé autrement. La tête baissée pour ne pas montrer son chagrin à son amie, Kaori s’installa à la table de la cuisine et remercia d’une petite voix Miki qui lui servit un café. Elle avait l’estomac noué et la vue de la nourriture lui souleva le cœur.  

 

- Tu sais Kaori... Moi aussi, j’ai été mise de côté.  

 

Que voulait-elle dire ? Kaori leva des yeux interrogateurs et rencontra un regard solidaire. Miki touilla vivement son café et s’expliqua :  

 

- Mick et Falcon sont partis donnés un coup de main à Ryô... Je n’ai pas même pas eu mon mot à dire avec Ryô “ Tu ne bouges pas de là, Miki... Je serais plus rassuré si tu restes auprès de Kaori... Elle ne veut pas le dire mais elle a été énormément choquée par les derniers évènements...”  

 

Miki se fit un malin plaisir d’imiter Ryô mais eut quelques difficultés à prendre une de ses mimiques perverses. Kaori se sentit plus détendue tout à coup. Comme d’habitude, Ryô avait été plus perspicace et plus pertinent qu’elle. Vu l’état de fragilité dans lequel elle se trouvait hier soir et encore ce matin, il aurait été suicidaire pour Ryô de l’emmener avec elle. Revigorée par ses pensées rassurantes, Kaori afficha un franc sourire et plongea avec délectation ses lèvres dans son café.  

 

- Ah oui, j’allais oublier le plus important... Ryô a un message pour toi : “ Ne t’inquiète pas pour moi, Kaori... Et quand je rentrerai, on reprendra là où Lemon nous avait interrompu ! ”... Un truc dans le genre... Mais dis-moi, qu’est-ce qu’il a voulu dire ?  

 

En un instant, Kaori vira au rouge écrevisse. Des images de leur étreinte de la veille lui revinrent alors en mémoire. Très précisément, Kaori se remémora, avec un certain émoi d’ailleurs, la passion avec laquelle elle avait répondu aux caresses et aux baisers de Ryô. Dieu seul sait jusqu’où ils auraient été si Lemon n’était pas revenu si tôt. Kaori ne pouvait pas le voir mais elle affichait un de ses sourires qui en disait long sur son état d’esprit actuel. Le regard curieux et intéressé de Miki la sortit de ses pensées.  

 

- Ben c’est que... Ryô et moi avons... Enfin... je...  

 

Incapable d’aligner deux mots, Kaori fut sauvée par la sonnette de la porte d’entrée. Miki se leva pour aller ouvrir et, sur le point de sortir de la cuisine, pointa un doigt accusateur et lança un sourire malicieux sur les lèvres :  

 

- Toi, tu ne perds rien pour attendre... Il s’est passé quelque chose avec Ryô et tu vas me faire la plaisir de tout me raconter... et dans les moindres détails !  

 

Kaori piqua un fard. Perdue dans ses pensées, elle fit tourner maladroitement sa tasse dans ses mains en attendant le retour de son amie. Dès qu’elle pensait à Ryô, son cœur se mettait à battre frénétiquement et violemment. Ironiquement, elle se compara même à ses héroïnes de feuilletons télé qu’elle affectionnait tant. Deux minutes passèrent. Kaori étaient toujours plongée dans ses pensées. Elle se sentait d’humeur romantique aujourd’hui. Cinq minutes s’écoulèrent. Kaori entendit un bruit sourd provenant de la salle. Comme un gémissement. Six minutes à présent. Des pas lourds et lents résonnèrent dans l’appartement. Les sourcils froncés, la jeune femme se leva brusquement, sortit de la cuisine et se retrouva face à face avec un homme dont le visage sévère était dramatiquement marqué par les années. Elle le reconnut sans la moindre hésitation. Kaori eut un bref mouvement de recul et demanda d’une voix blanche :  

 

- Qu’avez-vous fait de Miki, Monsieur Kaidi ?  

 

Résidence de Kuto Kaidi, Tôkyô,  

Mardi 3 juillet, 8h41,  

 

La camionnette grise s’engagea avec quelques difficultés dans la grande allée qui menait jusqu’à la magnifique résidence de Kuto Kaidi. Le moteur toussotait plus qu’il ne ronronnait, les amortisseurs semblaient quasiment inexistant et la carrosserie gondolée sur de nombreux endroits laissait imaginer un nombre impressionnant de chocs en tout genre. Dans un nuage de fumée, le véhicule stoppa net devant une énorme grille en fer et près d’un interphone qui ne demandait qu’à être utilisé. Le conducteur coupa le moteur, fit une espèce de grimace avant d’appuyer sur le bouton d’appel du gardien. Il entendit alors un bruit de pas, un homme qui jura et bientôt quelqu’un lui répondit, d’une voix un peu tendue d’ailleurs :  

 

- Ouais... C’est pour quoi ?  

 

Le conducteur revissa sa casquette couleur kaki sur sa tête blonde et lança un regard amusé à son collègue. Mais au vu de son expression renfrogné, ce dernier ne trouvait pas la situation très drôle.  

 

- Agents Rupper et Bullit de l’entreprise de dératisation “Mais qui a tué le rat de la ville ?”... Monsieur Kaidi nous attends pour 9 h00.  

 

Il y eu le bruit d’un livre qu’on ouvrait puis de pages qu’on tournait.  

 

- 9h00 vous dites ? ... Ben c’est qu’il y a rien de noté sur l’agenda et comme je suis nouveau ici, je suis pas trop au courant de toutes ces choses là...  

 

Un nouveau !!!... C’était bien sa veine ! Rupper regarda sa montre avec exaspération et sentit l’impatience le gagner petit à petit. Il appuya par inadvertance sur la klaxon de la camionnette, seule chose soit dit en passant qui marchait correctement dans cette poubelle ambulante, ce qui lui attira les foudres de Bullit.  

 

- Je ne sais pas moi... Vous n’avez qu’à demander confirmation à Monsieur Kaidi.  

 

Cette fois-ci, la réponse ne se fit pas attendre.  

 

- J’voudrais bien moi... mais Monsieur Kaidi est parti pour quelques heures... Vous ne pourriez pas revenir plus tard ? ... Je veux dire... Lorsque Monsieur Kaidi sera de retour ?  

 

Rupper prit la balle au bond et déclara d’une voix ferme et sans appel :  

 

- Le problème mon petit gars, c’est que je ferme l’entreprise cette après-midi pour les vacances annuelles... Donc si on ne dératise pas ce matin, il faudra que Monsieur Kaidi attende le mois prochain pour se débarrasser de ces charmantes petites bestioles !  

 

Il y eu un moment de silence. Rupper se demanda s’il avait été assez convaincant et lança un regard interrogateur à son passager. Ce dernier ne répondit rien et remonta d’un geste précis ses lunettes noires sur son nez. La voix criarde du gardien résonna un peu trop fort dans la camionnette.  

 

- C’est Ok... Je vous ouvre... je crois pas que Mademoiselle Kira serait contente de passer la moitié de ses vacances avec des rats ! ...  

 

La grille s’ouvrit complètement en l’espace de deux minutes. Rupper tourna la clef de contact mais apparemment la camionnette n’était pas décidée à redémarrer. La seconde tentative échoua lamentablement. Bullit se mit à ricaner méchamment.  

 

- Rupper et Bullit ???... J’ai l’air d’un agent de dératisation qui s’appellerait Bullit ??? Et ces tenues ridicules !!!! Franchement Angel, tu me déçois un peu... je te croyais un peu plus classe que ça !!!!!  

 

Le moteur de la camionnette cracha, toussota et se mit à ronronner comme un chat malade. Mick enclencha la première, accéléra et passa la seconde. Mais même avec la meilleure volonté du monde, son véhicule ne dépasserait pas les 40 km/h.  

 

- La ferme, l’éleph’... Tu voulais tuer de la vermine, n’est ce pas ?  

 

Falcon tenta de croiser ses bras sur son torse mais l’étroitesse de l’habitacle du véhicule l’en empêcha.  

 

- Ouais... mais j’voyais pas ça comme ça !  

 

Mick était concentré sur sa conduite et afficha un sourire de soulagement lorsqu’il vit se profiler à l’horizon la magnifique demeure des Kaidi. Le calvaire serait bientôt fini.  

 

- Surtout n’oublie pas qu’on est là pour récupérer certains documents et pas pour exploser cette magnifique bâtisse... Alors, laisse ton bazooka de côté et fais plutôt le plein de bombes lacrymogènes... OK ?  

 

Falcon jeta un rapide coup d’œil à l’arrière de la camionnette et s’étonna encore du nombre de bombes lacrymogènes et de masques à gaz que Mick avait emporté avec lui. Il regarda avec un certain agacement son cher bazooka qui ne servirait à rien aujourd’hui et se demanda pour la dixième fois de la journée pourquoi il n’avait pas accompagné Ryô. Lui au moins devait rigoler !  

 

Commissariat de Police, bureau de Saeko Nogami,  

Mardi 3 juillet, 8h51,  

 

Dans un geste qu’elle voulait naturel, l’inspecteur Saeko Nogami croisa et décroisa ses magnifiques jambes pour donner, aux yeux de son invité, un peu plus de d’importance à sa requête.  

 

- Vous devez comprendre, Eiji, que je ne vous demanderai pas ce service si je n’y voyais pas un quelconque intérêt pour la police et pour le bien-être de la communauté.  

 

Elle termina sa tirade par un de ses plus beau sourire. Un peu dubitatif, Eiji Kyoto souleva un de ses sourcils et lança de nouveau un regard interrogateur sur l’écran de l’ordinateur. Il ne comprenait pas pourquoi un inspecteur aussi renommé et aussi respecté que Saeko Nogami prenne de tels risques professionnels à vouloir aider un tueur professionnel. Car s’il était là ce matin, assis près de la femme la plus sexy et la plus désirable qui lui soit donné de rencontrer, ce n’était que pour une seule et unique raison : détruire un site Internet qui, comble de l’ironie, mettait en danger le plus dangereux des nettoyeur du Japon. Eiji se gratta nerveusement la tête :  

 

- Mademoiselle Nogami, j’ai du mal à concevoir que vous ne demandiez d’aider un tueur professionnel. N’est-ce pas votre travail que de les mettre hors d’état de nuire ?  

 

Saeko leva les yeux au ciel. Eiji avait beau être séduisant, son éthique et son sens de la justice l’exaspéraient sérieusement. Avec un homme comme Ryô, il lui suffisait de montrer une ou deux jambes en lui promettant la lune et elle obtenait tout ce qu’elle désirait. Mais avec un être tel que Kyoto, l’affaire se corsait un peu. Alors, elle approcha sensuellement son visage près du sien et lui murmura doucement :  

 

- Cher Eiji, vous devez savoir, qu’à notre époque, il est tout aussi efficace d’avoir des contacts et des informateurs dans les quartiers les plus chauds de Tokyo que de traquer les “méchants”, comme vous les appelez, à partir d’un bureau. Je ne suis pas stupide, Eiji. Je sais ce que je fais... Et puis, City hunter n’est pas l’homme si impitoyable qu’on affirme, croyez-moi !  

 

Saeko se mit à rire doucement. Elle lui plaisait. Elle en était certaine. Et rien que pour ça, il fléchirait. Indécis, Eiji soupira et passa une main nerveuse dans ses épais cheveux noirs. Il réajusta rapidement ses lunettes qui lui glissaient élégamment sur le nez et ne put empêcher son cœur de faire un bond dans sa poitrine lorsque Saeko se remit délicatement une mèche de cheveux en place.  

 

- Je vais faire semblant de vous croire, Mademoiselle Nogami... Vous pouvez compter sur moi.  

 

Un sourire triomphant sur les lèvres, Saeko se leva en même temps que l’homme et lui ouvrit la porte du bureau :  

 

- Je vous remercie, Eiji... Je peux vous demander quand ce sera fait ?  

 

Eiji regarda encore une fois l’ordinateur portable, toujours allumé sur le bureau, et la feuille de papier qu’il tenait dans sa main et sur laquelle il avait annoté plusieurs informations :  

 

- Je m’attèle à la tâche immédiatement... Je pense en avoir pour la journée tout au plus.  

 

Saeko serra chaleureusement la main de l’informaticien non sans lui avoir promis un petit dîner, un de ses soirs et rien que tous les deux. Parce que sous ses faux airs d’informaticien coincé, Saeko avait invariablement remarqué cette petite flamme malicieuse au fond de ses yeux.  

 

Entrepôt Kaidi, quartier des affaires,  

Mardi 3 juillet, 9h05,  

 

L’entrepôt Kaidi était immense et reflétait à lui seul la réussite exceptionnelle de son président. Des milliers de meubles étaient entreposaient sur des centaines de mètres carré et Ryô n’eut aucune difficulté à se faufiler et à se cacher derrière tous ces cartons pour gagner le bureau qui se trouvait au fond du bâtiment. Les gardes engagés par Kaidi n’étaient pas des plus efficaces et Ryô atteint son but sans aucune difficulté. Il n’avait pas sorti une seule fois son magnum 357. C’est Kaori qui aurait été contente. L’entrepôt à moitié traversé, Ryô fut surpris du calme qui y régnait. A part quelques sifflotements et bâillements venant d’ici et là, le silence était de mise.  

 

Saeba trouva sans aucune difficulté le bureau de Kaidi. Il entra avec prudence dans la pièce et, une fois la porte fermée derrière lui, entreprit de fouiller le bureau à la recherche de certains documents qui pourraient prouver les liens de Kuto Kaidi avec la mafia. C’était la meilleure chose à faire pour le moment. Enfin, c’était surtout la seule chose qu’il pouvait vraiment faire pour le moment. Il avait longuement parler à Saeko de cette histoire, ce matin même, lorsqu’elle était venue lui apporter toutes les informations qu’elle possédaient sur Kuto Kaidi. Elle avait approuvé le plan de Ryô même si la jeune femme restait un peu dubitative quand à l’existence de tels documents. Il était peu probable que Kaidi ait conservé de telles preuves mais sait-on jamais avec les politiciens, leur attitude et leur réactions sont toujours plus ou moins surprenantes.  

 

Avec la conscience d’un professionnel, Ryô fouilla chaque recoin du bureau. Il vérifia chaque tiroirs. Dessus. Dessous. Il contrôla même s’ils n’existaient pas des faux fonds. Mais rien. Les tapis et les tableaux ne révélèrent rien d‘important. A part les papiers propres aux entreprises, il ne trouva rien de suspect. Ryô soupira de dépit et pria pour que Mick et Falcon aient plus de chance que lui. Face à la porte, il s’appuya contre le bord du bureau et attendit la venue de Kuto Kaidi.  

 

Immeuble de Ryô Saeba, Quartier de Shinjuku,  

Mardi 3 juillet, 9h11,  

 

Kuto Kaidi n’était pas venu seul. Il était affublé de trois sbires aux visages niais et dévorés par des lunettes de soleil trois fois trop grandes pour eux. Apparemment, ils étaient assez sûrs d’eux mais Kaori éprouva plus de pitié que de crainte face à des imbéciles pareil. Elle n’avait pas peur de ces hommes. Non. Elle craignait beaucoup plus Kuto Kaidi. Sous ces airs respectueux se cachait un homme dur et cruel. Kaori en était intimement persuadé. Et il n’avait pas hésité une seule seconde à endormir Miki et à la porter dans une des chambres pour être seule avec elle. Le jeune femme sentit un angoisse sourde et lancinante lui nouer l’estomac.  

 

- Que voulez-vous Monsieur Kaidi ? Pourquoi êtes-vous ici ?... Peut-être vouliez vous vérifier en personne que City Hunter était toujours en vie ? Où alors vouliez-vous finir le travail que vos sbires ont lamentablement raté ?  

 

Kaori mordit la lèvre inférieure. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être aussi provocante et aussi insolente. Mais sous la tension, les mots sortaient mécaniquement. Rapidement. Sans réfléchir. Son cœur battait à tout rompre. Mais elle devait se montrer forte et courageuse. Elle devait réussir à cacher sa peur et son angoisse. Bref, elle devait être à la hauteur de la réputation de City Hunter.  

 

- Non, non... mademoiselle Makimura... je ne suis pas là pour ça.  

 

La jeune femme se tenait toujours sur ses gardes. En aucun cas, elle ne devait relâcher son attention et se laisser intimider par cet homme.  

 

- Pourquoi vous croirais-je ?... Je vous rappelle que vous ou votre fille avaient essayé par deux fois de me supprimer !!! ...  

 

Le vieil homme s’installa sur le divan et d’un geste de la main invita Kaori à en faire autant. La jeune femme obtempéra mais mis le maximum de distance entre eux. Elle était extrêmement tendue. Kuto Kaidi s’éclaircit la gorge et la regarda droit dans les yeux.  

 

- Me croirez-vous si je vous dit que j’ai été mis au courant de toute cette histoire il y a seulement quelques jours de cela ?... Je savais Kira amoureuse de Ryô Saeba... J’étais aussi au courant du site Internet qu’elle avait demandé à Lemon de le créer... mais... mais je ne pensais pas que son amour la pousserait si loin... Heureusement pour nous comme pour elle, vous êtes toujours en vie.  

 

Le visage impassible, Kaori essaya de déchiffrer l’expression de cet homme. Était-il sincère ou essayait-il simplement de l’amadouer pour mieux lui planter un couteau dans le dos ? Voulait-il vraiment l’aider ?  

 

- Et Jack Lemon ?... Vous oubliez peut-être qu’il a péri dans l’explosion de l’immeuble ?  

 

Kaidi la scruta quelques instants. Kaori soutint son regard et attendait une réponse de sa part.  

 

- Sa mort vous a attristé, Kaori ?... J’en suis sincèrement désolé. Mais il ne nous servait plus à rien.  

 

Kaori sentit la colère lui soulevait le cœur. Elle serra violemment les poings. Comment pouvait-il parler de la mort avec une telle froideur ? Même Ryô avait toujours cet éclat de tristesse et d’humanité dans les yeux lorsqu’elle frappait encore. Kaori était maintenant persuadée d’une chose. Si Kira était devenue une femme névrosée, la responsabilité en revenait probablement à son père. Trop gâtée. Trop pourrie. Trop couvée. Kira pensait sûrement qu’elle pouvait tout faire pour réaliser ses rêves. Kaori ressenti de la pitié pour la jeune fille. Mais jamais encore elle n’avait éprouvé une telle haine pour un homme. Dégoûtée par cet individu si imbus de lui-même, Kaori se leva brusquement et le regarda avec dédain.  

 

- Je n’ai qu’une chose à vous dire, Monsieur Kaidi... Vous me répugnez, vous et votre fille... Et je vous serai reconnaissante de ne pas utiliser mon prénom tant que je ne vous aurais pas autoriser à le faire!!!  

 

La voix de Kaori était montée d’un cran mais la situation semblait amusée Kaidi plus qu‘autre chose. La jeune femme remarqua avec agacement le petit sourire ironique qui se dessinait sur les lèvres. Ses mains la démangeaient cruellement et elle fit un effort surhumain pour ne pas faire apparaître une énorme massue et écraser avec délectation ce parasite. Elle était vraiment à bout et voulait en finir une fois pour toute.  

 

- Je répète ma question, Monsieur Kaidi... Que faites-vous ici ?  

 

Kuto Kaidi eut un petit ricanement cynique.  

 

- Ma chère petite, remerciez-moi... je suis simplement venu mettre un terme à toute cette histoire...  

 

A ces mots, Kaori ouvrit de grands yeux apeurés et fit quelques pas en arrière. Elle balaya rapidement la pièce du regard et grimaça devant les deux hommes plantés à l’entrée du salon. Elle ne pouvait pas s’enfuir. Kaori eut comme une sensation de déjà vu ce qui augmenta cette sensation de malaise. A cet instant, Kuto fit un signe à un de ses hommes qui lui apporta immédiatement une mallette. Il ouvrit rapidement la valise et la retourna pour que la jeune femme voit son contenu.  

 

- Je vous propose un marché, Mademoiselle Makimura... 1 millions de dollars contre votre promesse de quitter le pays et de ne plus jamais y revenir... Proposition tout ce qu’il y a de plus honnête, vous ne pensez pas ?  

 

Sous le coup, Kaori chancela. Elle s’attendait à tout sauf à ça. Elle sentait le regard inquisiteur glisser longuement sur elle.  

 

- Mon dieu mais... vous êtes aussi fou que votre fille...  

 

Kaidi se mit alors à rire. D’un rire franc et sarcastique.  

 

- Vous croyez ?... Comprenez bien une chose, Mademoiselle Makimura, c’est que je ferai n’importe quoi pour ma fille... Kira est malheureuse parce qu’elle pense que vous lui avait volé sa place... auprès de ce Ryô Saeba... Bien sûr, je trouve un peu excessif de vouloir vous tuer pour ça... Je vous propose donc cette transaction, fort alléchante, je vous le concède bien...  

 

Complètement désorientée, Kaori ne répondit pas tout de suite. Cet homme n’avait pas réussi à la tuer alors maintenant, il essayait de l’acheter. D’un geste rageur, elle s’approcha de la mallette, regarda avec dédain les milliers de billets de banque qui s’étalaient devant elle et la ferma violemment.  

 

- Jamais, vous m’entendez !!... Jamais je ne quitterai le Japon !!... Je... je préfère encore mourir que de me laisser acheter par un être aussi ignoble que vous !!!  

 

Ce fut au tour de Kaidi de se lever. Il arborait toujours cette expression impassible et arrogante. Il regarda avec étonnement tour à tour la valise et la jeune femme.  

 

- Je vous pensez plus intelligente que ça, Kaori... Je vous offre une solution à tout vos problèmes et vous refusez... Ma foi, faites comme bon vous semble... Chico, Riko... Emmenez cette charmante demoiselle jusqu’à la voiture... Nous allons à l’entrepôt...  

 

Entrepôt Kaidi, quartier des affaires,  

Mardi 3 juillet, 9h35,  

 

Ryô commençait à s’ennuyer tout seul dans cette grande pièce. Doucement mais sûrement, ses pensées se tournèrent vers sa partenaire et la douce étreinte qu’ils avaient partagée la veille avant que Lemon ne vienne les déranger. Un sourire pervers fit place au sourire figé qu’il arborait depuis quelques heures maintenant. Il se doutait depuis longtemps que Kaori cachait un être passionné sous sa carapace mais ses réponses à ses caresses et ses baisers, hier, étaient bien au-delà de ses espérances. Face à ses pensées, Ryô ricana comme un idiot. Qu’il avait hâte de boucler cette affaire pour explorer de manière plus précise et plus franchement les liens qui l’unissaient à sa charmante associé ! Ah l’amour quand tu nous tiens !!... Mais la dure réalité reprit le dessus et Ryô retrouva son professionnalisme lorsque des bruits de pas se firent entendre et que la poignée de la porte se mit à tourner. Saeba regarda rapidement sa montre - elle indiquait 9h15 - sortit son magnum et le pointa sur la porte.  

 

- Alors Kaidi, c’est une heure pour arriver au boulot ?  

 

Mais au lieu de voir apparaître un vieux monsieur tout ridé, une magnifique jeune femme brune aux longs cheveux et au regard perçant pénétra dans la pièce. Timidement, elle détailla Ryô des pieds à la tête, un sourire de ravissement sur les lèvres. Ryô la reconnut immédiatement. Kira Kaidi était une splendide jeune femme. Il l’avait vu ce matin même en photo et remarqua qu’elle était bien plus belle au naturel. La jeune femme fit un pas en avant, essuyant furtivement les larmes provenant de ses yeux rougis, et ferma doucement la porte derrière elle.  

 

- J’ai... j’ai eu si peur Ryô... J’ai eu si peur de t’avoir perdu...  

 

Ryô baissa son arme. Cette femme s’adressait à lui comme s’ils se connaissaient depuis des années. Elle le regardait avec telle avidité et une telle possessivité que Ryô n’eut plus aucun doute sur la folie de Kira. Les sourcils froncés, il la vit s’approcher encore plus près jusqu’à ne laisser que quelques centimètres entre eux.  

 

- Quand papa m’a dit que tu étais mort, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter... j’ai pleuré, pleuré toute la nuit me demandant pourquoi la vie était aussi cruelle avec moi... Puis j’ai entendu Tatsuya parlait... Il disait que City Hunter avait survécu... Que tu avais échappé à l’explosion... Alors je suis allé chez toi et je t’ai suivi... Et tu es là... devant moi... Aussi beau et charismatique que dans mes souvenirs... Je suis la plus heureuse des femmes !  

 

Kira plongea ses yeux remplis d’amour et de folie dans ceux du nettoyeur. Elle était complètement plongé dans son délire et Ryô se demanda jusqu’où elle pourrait aller pour satisfaire ces désirs. C’est alors qu’il sentit une main froide se poser sur la sienne. Kira semblait vouloir un rapprochement plus conséquent et Ryô ne savait pas comment réagir.  

 

- Eh oui, Kira... City Hunter est toujours vivant... Nous avons réussi à nous échapper...  

 

Ryô accentua le nous pour faire comprendre que Kaori aussi s’en était sortie. La jeune femme semblait déroutée. Elle ouvrit d’abord la bouche puis la referma. Enfin, comme si l’information avait fait son bout de chemin, Kira grimaça de dégoût. Elle lâcha alors la main du nettoyeur et fit quelques pas en arrière.  

 

- Nous ? ... Tu parles de cette fille, c’est ça ? ... Cette partenaire dont l’incapacité n’a d’égale que son manque de féminité ? ... Tu aurais du la laisser mourir, Ryô... C’est tout ce qu’elle mérite !  

 

Les yeux de Ryô reflétaient l’acier. Il sentit une sorte de rage l’envahir. C’était à cause de cette femme que Kaori avait bien failli mourir. C‘était aussi à cause d‘elle qu‘elle s‘était faite agressée par un psychopathe. L’expression de son visage était indéchiffrable mais à la manière dont il regardait Kira, il paraissait sur le point de se mettre en colère.  

 

- Où es ton père Kira ? ... J’ai besoin de lui parler.  

 

Kira lui lança un regard moqueur. Elle se mit à fredonner une chanson et tourna plusieurs fois sur elle-même. Ryô savait qu’il ne pourrait rien tirer de cette fille. Il devait voir Kuto Kaidi. Pour trouver une solution. Voire un arrangement. Consternée par l’attitude de Kira, Ryô soupira. Il était vraiment dommage de voir que cette jeune femme si séduisante soit complètement névrosée.  

 

Résidence de Kuto Kaidi, Tôkyô,  

Mardi 3 juillet, 9h41,  

 

Un cri transperça le silence de la maison. Accroché à une des colonnes blanches qui donnait un style des plus victorien à l’ensemble de la propriété, Falcon essayait de reprendre son calme. Le masque à gaz toujours en main, Mick déboula en courant du premier étage où il avait fouillé chaque pièce et stoppa net devant l’image qui s’offrait à lui. D’abord un peu surpris, il se gratta nonchalamment la gorge, se retourna vivement mais céda rapidement à la tentation d’admirer la posture de Falcon. Et au grand dam de l’éléphant, son fou rire résonna dans toute la pièce.  

 

- Mais qu’est ce que tu fous, Mick ??... Fais le sortir de cette pièce et tout de suite !!!  

 

Mick était plié en deux et ses yeux pleuraient tellement il rigolait. Avec un effort surhumain, il retrouva son flegme typiquement américain et balaya rapidement la salle du regard.  

 

- De quoi... Ahahahahah... excuse-moi... Hum, hum... De quoi tu parles, Falcon ?  

 

Toujours accroché à sa colonne, Falcon désigna une boule de poils qui se cachait derrière une des canapés en cuir du salon. Les oreilles dressées en avant, les poils hérissés et les yeux grands ouverts, le pire ennemi de Falcon ne semblait pas content, mais pas content du tout, de trouver des étrangers dans sa maison. Il devait avoir six mois tout au plus. Mick s’approcha doucement de l’animal mais se fit cracher dessus.  

 

- Sale bête !!... Je vais t’apprendre à cracher sur le meilleur nettoyeur des États-Unis!!  

 

Mick grogna. Ce n’était pas un chaton qui allait tout gâcher alors que Falcon et lui avaient réussi, en un temps record d’ailleurs, à endormir et à rassembler tout le personnel de cette maison dans la cave de cette demeure. Et sans se faire repérer, excusez du peu ! Mick se remonta alors les manches prêt à l’affrontement.  

 

- Il s’appelle Ryô !!!  

 

Mick jeta un regard interdit vers Falcon.  

 

- Quoi ???  

 

La colonne blanche commençait à s’effriter sérieusement sous le poids de l’éléphant. Et plus Falcon s’énervait, plus il appuyait dessus.  

 

- Ce ch.. ch... hum... cette chose s’appelle Ryô... C’est quand j’ai prononcé ce nom qu’elle est apparue !  

 

A ce nom, le petit chat se dirigea en douceur vers Falcon. Il s’installa en bas de la colonne en attendant probablement que cet homme veuille bien descendre. Mick retint un nouveau fou rire. La colonne se mit de nouveau à bouger et face au grognement de l’éléph, Mick se rendit compte qu’il n’avait plus le choix. Prudemment, l’Américain se mit à répéter le prénom de Ryô pour amadouer l’animal mais celui-ci ne semblait pas sensible aux charmes du nettoyeur.  

 

- Tsss.. Sale bête... Tu vas venir ici !!  

 

Le chat se dressa sur ses pattes et se remit à cracher. Mick leva les yeux au ciel et tenta d’analyser la situation. Bon, vu le nom de cette créature, elle devait sans doute appartenir à Kira Kaidi. Ok. Mick se dit alors que cette fille était vraiment cinglée pour donner le nom de l’homme qu’elle aimait à son chat. Mais ce n’était vraiment pas le moment de penser à ça. Plongé dans une profonde réflexion, Mick se félicita de sa propre idée. Rapidement, il sortit, de son superbe uniforme de dératisateur, plusieurs soutien-gorges et petites culottes qu’il avait déniché dans la chambre de Kira. Il les fit sentir à Ryô qui, reconnaissant l’odeur de sa maîtresse, devint tout de suite plus docile. Mick l’attrapa rapidement et le montra fièrement à Falcon :  

 

- Je vais le mettre dans le jardin !  

 

Sur le point d’ouvrir la porte fenêtre, Mick remarqua le collier de l’animal. A la place de la médaille nominative, que la plupart des maîtres offre à leurs animal de compagnie, se trouvait un petite clef. Mick la regarda minutieusement. Il en avait déjà vu des semblables. Plusieurs fois même. C’était la clef d’un coffre. Oui, c’était ça. La clef d’un coffre d’une gare. Ravi de sa découverte, Mick récupéra le collier du chat, lui caressa tendrement la tête et le lâcha dans le jardin. Mais alors qu’il fermait la porte fenêtre, il entendit un énorme bruit et, la main droite sur son front, se douta que la colonne avait finalement cédé sous le poids de Falcon.  

 

 

Commissariat de Police, bureau de Saeko Nogami,  

Mardi 3 juillet, 9h41,  

 

Les yeux rivés sur son ordinateur, Saeko tapait le rapport de sa dernière enquête lorsque son téléphone sonna.  

 

- Inspecteur Saeko Nogami !  

( Le ton de la voix était à la fois neutre et professionnel)  

- Salut beauté, j’espère que je ne te dérange pas trop ?  

( Grimaçante, Saeko reconnut la voix mielleuse de Mick Angel )  

- Qu’est-ce tu veux Mick ?  

( La voix de le jeune femme était devenue glaciale et impersonnelle)  

- Ouah... T’as mangé quoi ce matin pour être d’aussi mauvaise humeur ? ... T’as besoin d’un homme, Saeko... Tu commences à être aigrie !  

( Saeko prit un grande inspiration pour essayer de se calmer )  

- Arrête tes bêtises Mick et explique plutôt la raison de ton appel !  

( La phrase fit son effet et Mick reprit son sérieux )  

- J’ai les doc.  

(Étonnée, Saeko ouvrit de grands yeux )  

- Quels docs ?  

( Mick souffla bruyamment )  

- Bon dieu Saeko, t’es à la ramasse ou quoi ? ... Je te dis que j’ai trouvé les documents qui prouvent le lien entre Kuto Kaidi et le mafia !  

( Saeko attrapa un stylo et un bloc)  

- T’es où ? ... Mick, t’es toujours là ?  

( Mick se mit à siffler et l’inspecteur comprit tout de suite qu’une jolie jeune fille venait sûrement de passer près de lui)  

- Gare du nord... Mais t’inquiète pas, je te les apporte tout de suite.  

(Saeko griffonna machinalement Gare du Nord sur sa feuille de papier et se mit debout)  

- Non, pas la peine... Je te rejoins... Ensuite, nous irons retrouver Ryô à l’entrepôt Kaidi... Je suppose qu’il doit être toujours là-bas.  

( Un drôle de bruit se fit entendre. Comme si un homme gémissait de douleur.)  

- Mick ???  

( Saeko enfila sa veste et lissa sa jupe lorsque la voix de Mick résonna à ses oreilles)  

- Pourquoi les sacs à main des femmes sont-ils si durs ?  

( Silence)  

- Saeko ?!!  

( La jeune femme leva les yeux au ciel et vérifia une dernière qu’elle était bien armée)  

- A tout de suite Mick !  

 

Et elle raccrocha.  

 

A suivre...  

 

Note de l’auteur : D’abord à grand merci à tous les lecteurs qui suivent cette histoire depuis le début et à tous ceux qui l’ont prises en court de route.  

Je me rends compte que je suis à un tournant de l’histoire et je voudrais savoir si vous préférez une fin rapide ( soit un chapitre de 14 pages + un épilogue de quelques pages) ou une fin, disons, plus étalée ( c’est à dire encore deux ou trois gros chapitres ).  

Et ne vous inquiétez pas, ce choix n’aura aucune conséquence sur l’écriture de mes autres fics.  

Merci encore de vos encouragements et vive City Hunter !  

 

 

 


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