Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Kairi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 17 capitoli

Pubblicato: 23-01-03

Ultimo aggiornamento: 20-11-04

 

Commenti: 57 reviews

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Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Tranche de vie

 

Capitolo 11 :: Confiance Aveugle

Pubblicato: 20-09-03 - Ultimo aggiornamento: 09-12-03

Commenti: Bonne lecture !!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17


 

Chapitre 11 : Confiance Aveugle  

 

Gare du Nord,  

Mardi 3 juillet, 10h05  

 

Le parc de stationnement était d’une taille impressionnante. Le portable collé à l’oreille, l’inspecteur Saeko Nogami progressait d’un pas rapide et nerveux dans le parking couvert de la gare du Nord de Tôkyô. D’une voix ferme et inflexible, la jeune femme informait ses supérieurs du bon déroulement de l’enquête, avec un sens l’analyse et du propos saisissant. Ses talons hauts résonnaient comme une sourde menace sur le sol bétonné mais les futurs vacanciers, touristes et autres employés de la gare, bien loin de s’imaginer à qui ils avaient vraiment affaire, se retournaient naturellement sur son passage pour découvrir la source de ce bruit extrêmement énervant. Au fur et à mesure que Saeko s’enfonçait dans le tunnel, la jeune femme pouvait sentir des regards aussi admiratifs que jalousés couler vers elle et sur sa plastique parfaite. Certains hommes jouaient la subtilité et profitaient que leur femme ait tourné le dos pour lui faire un clin d’œil des plus explicite alors que d’autres, trop impressionnés par le charisme qui se dégageait d’elle, la dévoraient littéralement du regard inconscient du mal qu’ils faisaient à leur femme. Immanquablement, les lèvres de la jeune femme se retroussaient en une esquisse de sourire. Belle et désirable, Saeko ne laissait jamais personne de marbre et loin d’en être gênée, cette jeune femme policier se servait intelligemment et subtilement de ces atouts pour arriver à ses fins. Sans jamais rien devoir à personne. Quoique ?!! Le visage de Ryô lui dressant la liste détaillée des services qu’il lui avait rendu contre un ou deux p’tit coups s’imposa naturellement à son esprit lui arrachant par la même occasion une petit rire mutin. Mais l’inspectrice reprit bien vite son sérieux lorsque son interlocuteur lui demanda si elle allait bien et ce qui la mettait dans un état pareil.  

 

Le compte rendu terminé, Saeko ferma son portable et le rangea dans la poche intérieure de sa veste de tailleur. Contente de la situation, elle laissa un franc sourire se dessiner sur ses lèvres brillantes. Tout se déroulait à la perfection et l’inspecteur Nogami était plus que satisfaite de savoir son équipe sur le pied de guerre et prête à intervenir dès qu’elle lui ferait signe. Ambitieuse dans l’âme, Saeko n’avait jamais caché ses appétits carriéristes et elle voyait dans l’affaire Kaidi le moyen le plus rapide et efficace d’être enfin reconnue à sa juste valeur par sa hiérarchie. Il ne lui restait plus qu’à trouver Mick et Falcon et mettre la main sur les fameux documents.  

 

- Mick ?!! Falcon ?!! Mais où êtes vous à la fin ?  

 

Le pas de plus en plus agressif, Saeko sentit l’agacement la gagner petit à petit. Elle avait la désagréable sensation de perdre son temps dans ce maudit parking et bougonna encore une fois contre Mick et Falcon qui ne lui avaient décidément pas faciliter la tâche en trouvant refuge dans cet endroit. Regorgeant d’une bonne centaine de véhicules en tout genre et de tout âge, Saeko avait l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. Son agacement redoubla d’intensité lorsqu’elle atteignit la ligne de délimitation de fin de parking. Irritée, elle tapa du pied et souffla de frustration. Où pouvait bien se trouver le 4X4 de Falcon ? Saeko s’arrêta net et tourna sur elle-même pour avoir une meilleure vue du parc. Son sourire revint immédiatement lorsqu’elle aperçut le véhicule tout terrain garé entre une vieille camionnette toute cabossée et une superbe berline flambant neuve.  

 

- Mick ? Falcon ?  

 

Tout en prononçant ces deux prénoms, l’inspecteur Nogami s’approcha naturellement du véhicule mais soupira de dépit lorsqu’elle s’aperçut que la voiture était vide. Le visage las, elle posa une main sur le capot de l’engin et, d’un haussement de sourcil, remarqua qu‘il était froid. Ce qui signifiait que ce véhicule n’avait pas roulé depuis un bon moment. Proche de l’énervement, elle observa une nouvelle fois les alentours et remarqua une légère fumée qui se dégageait étrangement de l’arrière de la vieille camionnette. Suivant son intuition, Saeko fit rapidement le tour du 4X4 et jeta un coup d’œil à ce drôle de véhicule qui semblait avoir survécu à une troisième guerre mondiale. D’une laideur à faire peur, cette fourgonnette était supposée vanter les mérites de l’entreprise “ Mais qui a tué le rat de la ville ? ” et non repousser la clientèle. Saeko s’avança. Les portes arrières du fourgon étaient grandes ouvertes. Sur ses gardes, la jeune femme contourna avec précaution ce dernier obstacle et faillit tomber à la renverse lorsqu’elle découvrit Mick Angel, nonchalamment assis à l’arrière du camion, cigarette au bec et plongé dans une lecture apparemment passionnante.  

 

- Mick !?... Bon dieu Miiiick !!! Mais qu’est-ce que tu fous là ? - La voix était stridente et furieuse mais Mick ne broncha pas - Je te signale que ça fait un bon quart d’heure que je tourne en rond dans ce foutu parking pendant que toi, tu fumais une cigarette, en matant tranquillement un de tes magazines d’obsédé !!  

 

Les bras croisés sur sa poitrine, Saeko était maintenant face à l’américain, ruminant son impatience. Mais loin d’être intimidé par cette marque de colère, Mick haussa simplement les épaules et exhala une bouffée de cigarette.  

 

- Toujours d’aussi bonne humeur à ce que je vois, Saeko ! Que dirais-tu d’une petite séance de relaxation à deux pour..  

 

Mick ne termina pas sa phrase, impressionné par le regard noir que Saeko venait de lui lancer.  

 

- Pff... Te fâche pas, je voulais juste rendre service ! - Le visage de Mick retrouva son sérieux - Jette donc un p’tit coup d’œil sur ces docs, Saeko ! Je crois que tu ne seras pas déçue du voyage !  

 

Les sourcils froncés et les yeux soupçonneux, l’inspectrice attrapa les documents et se mit en devoir de les consulter rapidement. Au bout de quelques minutes, le jeune femme referma le dossier, et un sourire de satisfaction sur les lèvres, s’éloigna de la camionnette pour téléphoner. Mais, comble de la malchance, les communications ne passaient pratiquement plus.  

 

- Hé merde ! - Saeko rangea une nouvelle fois son portable et revint vers Mick - Foutu parking !!!  

 

Plus amusé qu’autre chose, Mick sauta sur ses deux pieds et écrasa sa cigarette sur le sol. D’un geste élégant, il récupéra sa casquette posée près de lui, la revissa sur sa chevelure blonde et fit mine de dépoussiérer son magnifique uniforme kaki. Saeko s’apprêtait à vociférer sur l’américain lorsqu’elle remarqua sa tenue. Elle ouvrit d’abord des grands yeux étonnés puis fit de son mieux pour réprimer le fou rire qui lui chatouillait les lèvres.  

 

- Mick ?!? hum... ne te fâche pas mais c’est quoi cet accoutrement ?... Non, non attends ! Laisse-moi deviner... hum... Un besoin urgent de changer de métier ? Ou alors l’accomplissement d’un rêve de gosse ?  

 

Mick secoua la tête en levant les yeux au ciel puis disparut à l’intérieur de la camionnette. Sa voix résonna faiblement aux oreilles de Saeko.  

 

- Pff... tu peux toujours te moquer, Saeko, mais sache que grâce à ce superbe uniforme, j’ai réussi là où tes fabuleux collègues policiers avaient échoué.  

 

Là, Saeko devait admettre que Mick avait raison. De nombreux inspecteurs expérimentés avaient, mainte et mainte fois, essayé de trouver des preuves pour faire tomber Kuto Kaidi. Mais cet homme avait des relations très hauts placées et, protégé par les êtres les plus influents et les plus respectés de la ville, il était, aujourd’hui, quasiment impossible de le confondre sans risquer sa propre vie. Et voilà que Mick, en l’espace de deux petites heures, lui apportait ces preuves tant recherchées sur un plateau d’argent. Dans la discrétion et la désinvolture la plus totale. C’était tout bonnement incroyable. Saeko haussa la voix pour que Mick puisse l’entendre.  

 

- Tu as raison Mick. Oublie ce que je viens de dire. Je suis vraiment impressionnée... Grâce à ces documents, Kaidi peut dire au revoir à tout ce qu’il possède... Bon, trêve de bavardage, je vous retrouve devant l’entrepôt dans un quart d‘heure avec Falcon.... Mais... Mais au fait, où est Falcon ?  

 

En quelques secondes, Mick ressortit de la camionnette, le haut de son uniforme étrangement bombé. Le regard moqueur et le sourire malicieux, il fit signe à Saeko de s’approcher.  

 

- Falcon n’est pas loin.... Il est même tout prêt... Regarde un peu par là.  

 

Assis au fond du fourgon et les yeux cachés par son éternelle paire de lunettes de soleil, Falcon semblait plongé dans un sommeil des plus profond. Son torse se soulevait au rythme régulier de sa respiration mais son visage, aussi rouge que celui d’une Kaori en colère, témoignait d’un choc assez violent. Saeko s’apprêtait à ouvrir la bouche lorsque Mick s’expliqua.  

 

- T’inquiète pas Saeko... Notre grand gaillard va bien... Disons qu’il a eu quelque soucis avec le petit Ryô!  

 

Ryô ? Les sourcils froncés, Saeko fit un pas en arrière, restant muette devant la combinaison de Mick qui tressaillait frénétiquement. Elle ferma les yeux, se demandant si elle n’avait pas besoin en fin de compte de quelques jours de vacances, et articula avec maladresse.  

 

- Ryô ? Mais... je croyais qu’il était à l’entrepôt ?!  

 

Mick secoua la tête en riant et fit glisser la fermeture éclair de son uniforme de dératisateur. Deux petites oreilles pointues et un petit nez rose firent alors leur apparition.  

 

- Je ne parle pas de ce Ryô là mais plutôt ce Ryô- ci !  

 

Saeko avait l’air si déroutée devant cette petite boule de poils que le rire de Mick redoubla d’intensité. La jeune femme baissa les yeux en soupirant et porta sa main à son front, ne sachant plus si elle devait en rire ou en pleuré. Que ce soit Mick Angel ou Ryô Saeba, ces deux énergumènes avaient toujours le chic pour faire les imbéciles alors que la situation prenait un tournant des plus au dramatiques. C’était sans doute leur manière de gérer leur stress et leur peur. Peut-être. Le temps pressant, Saeko ne s’appesantit pas plus sur la question et bloqua le dossier Kaidi sous son bras. Un léger sourire sur les lèvres, l’inspecteur Nogami tourna promptement les talons et, d’un geste de la main, salua Mick avant de disparaître derrière l’énorme 4X4.  

 

Entrepôt Kaidi, quartier des affaires,  

Mardi 3 juillet, 10h05,  

 

Dans un crissement de pneus, la berline se gara devant l’entrepôt, entre plusieurs camions de livraison portant les couleurs de l’entreprise. En quelques secondes, Kuto Kaidi abandonna son véhicule et, la fameuse mallette pleine de millions dans sa main droite, contempla d’un air des plus contrarié les nombreux fourgons qui envahissaient le parking. Le regard de l’homme glissa ensuite vers son homme de main qui réajustait avec prétention ses lunettes sur son nez .  

 

- Riko ! Prend la mallette et mets la en sécurité !  

 

Riko, qui s’apprêtait à faire sortir Kaori de la berline, arrêta net son geste et prit, un sourire mielleux sur les lèvres, l’objet tendu par son patron.  

 

- Une seconde Riko ! Elle s’appelle reviens, d’accord ?... Ne me fais pas de coup foireux sinon je te garantis que tu regretteras amèrement le jour où tu as décidé de quitter le giron de ta mère !  

 

Son sourire se transformant en grimace, Riko échangea un dernier regard avec son acolyte Chiko et, après avoir salué comme il se doit son patron, se dirigea rapidement vers l’entrepôt.  

 

- Allez Miss City Hunter, active un peu !  

 

A ces mots, Kaidi se retourna vivement et posa des yeux noirs sur Chiko. L’effet fut immédiat. La jeune recrue se tut immédiatement délaissant la jeune femme qui attendait sans mot dire sur la banquette arrière. Kaidi s’attarda quelques instants sur elle. C’est vrai qu’elle était très jolie. Et très intelligente aussi. Rien à voir avec la jeune femme empotée et désagréable que Kira lui avait décrite. Se sentant un peu trop observée, Kaori tourna ardemment la tête et lança un regard glacial au vieil homme.  

 

- Pourquoi me regardez-vous comme ça, Monsieur Kaidi ? Peut-être espérez-vous me voir fondre en larmes et accepter votre répugnante proposition ?  

 

Tout en parlant, Kaori s’agita sur son siège. Ses nerfs étaient à fleur de peau. Et plus que son expression, c’était la manière dont elle triturait frénétiquement ses doigts qui dévoilait petit à petit l’état d’anxiété et de nervosité qui l’envahissait.  

 

- Je vous le répète Monsieur Kaidi, je ne me laisserai jamais acheter, surtout pas par un être aussi immoral et aussi corrompu que vous !  

 

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de l’homme. Il aimait bien cette fille. Le courage et la témérité dont elle faisait preuve forçaient le respect. En plus, elle n’avait pas peur de lui tenir tête ni de lui exprimer clairement le fond de sa pensée ce qui renforçait encore plus son admiration. Face à cette même situation, Kaidi savait pertinemment que bien des femmes auraient acceptées sans rechigner et sans même s’offusquer ce fameux million dollars, trop contentes de quitter leur vie qu’elle jugeaient évidemment bien trop morne et sans grand intérêt pour elles. Mais Kaori était différente. C’était une jeune femme étonnante et remarquable. Intrigué par cette personnalité si singulière, Kaidi se rapprocha d’elle, appuyant nonchalamment son bras sur la portière arrière de la voiture.  

 

- Donc pour vous je suis l’incarnation même de l’être immoral et corrompu ? Hum... C’est une vision intéressante. Très intéressante même.  

 

Face à cette voix ferme et empreinte d’une curiosité mal placée, Kaori leva fièrement la tête prête à répliquer. Mais la réaction de Kaidi fut toute aussi surprenante qu’inattendue. Un rire chaud et naturel résonna spontanément aux oreilles de la jeune femme la laissant complètement décontenancée par ce changement d’attitude. Méfiante, elle croisa ses bras sur sa poitrine et lui lança un regard électrique :  

 

- Je ne vraiment vois pas ce qu’il y a de si drôle, Monsieur Kaidi !  

 

Kaidi s’arrêta de rire et plongea un regard indulgent dans celui de la jeune femme.  

 

- Ce qui est amusant, Mademoiselle Makimura - Kaidi insista fortement sur son nom - c’est que vous osez me faire la morale alors que vous vivez, depuis près huit ans maintenant, sous le même toit qu’un tueur professionnel. Dois-je vous rappeler que votre cher Ryô Saeba est un nettoyeur réputé pour son implacable efficacité ? Un être immorale et sans aucune conscience qui tue sans la moindre pitié ? Et vous osez me parler de respectabilité et d’intégrité ? - Kaidi scrutait les réactions de la jeune femme avec une insistance dérangeante - Alors Mademoiselle Makimura, vous ne répondez pas ? Auriez-vous perdu votre langue ?  

 

Kaori se figea sur place. Comment cet homme pouvait-il se comparer à Ryô ? Il ne lui arrivait même pas à la cheville. Sentant la colère la gagner, Kaori serra convulsivement ses poings et répondit avec dédain :  

 

- Je vous interdis de vous comparer à Ryô ! Vous ne connaissez de rien lui ! Vous m’entendez, rien !... Ryô est l’homme le plus humain et le plus estimable qu’il m’ait jamais été donné de rencontrer. Il respire l’intégrité et l’honneur alors que vous... vous... vous n’êtes qu’un être complètement bouffé par le pouvoir et l’argent. En fait, vous me faites pitié, vous et votre fille !  

 

Kaidi écoutait d’une oreille attentionnée et eut un sourire cynique.  

 

- Votre dévouement et votre loyauté envers cet homme sont plus qu’admirable. Mademoiselle Makimura. Vraiment. Mais n’oubliez jamais que Saeba est le tueur n° 1 du Japon. Alors, de grâce, n’essayez pas de me faire croire que Saeba est le nouveau sauveur du monde et épargnez-moi vos petites leçons de morale.  

 

Kaidi fit un signe de la main et se dégagea pour laisser passer la jeune femme. Ravi de pouvoir bouger, Chiko prit un plaisir évident à pousser sans ménagement Kaori à l’extérieur de la voiture, le revolver dirigé dans le bas de son dos.  

 

- Eh !!! Pas besoin de te montrer aussi agressif !... Je vais descendre de ta fichue voiture !  

 

Réprimant le juron qui lui brûlait les lèvres, Kaori entreprit maladroitement de sortir de la berline et se prit les pieds dans un des tapis de sol. Mais à deux doigts de s’effondrer sur le sol, elle sentit des mains la retenir fermement par les épaules. Kuto Kaidi, le visage étrangement crispé par le colère, aida alors la jeune femme à reprendre son équilibre et s’adressa à Chiko sur un ton tranchant :  

 

- Je ne sais pas qui t’as enseigné les bonnes manières, Chiko, mais sache que je ne tolérerai pas ce genre de comportement tant que tu seras à mon service ! Compris ? ... - Chiko fit la moue et baissa la tête, vexé de s’être fait rabroué par son patron devant Kaori - Très bien... Trouve un endroit confortable pour Mademoiselle Makimura ! - J’ai une affaire à régler. Je viendrais la voir plus tard dans la matinée.  

 

Le regard fermé et inexpressif, Kuto Kaidi se dirigea d’un pas rapide vers l’entrepôt, non sans avoir salué ironiquement son otage. Chiko attendit que son patron disparaisse derrière la grande porte en acier pour ouvrir la bouche.  

 

- Alors c’est toi la partenaire de Ryô Saeba ?  

 

Kaori ne répondit rien et posa un regard meurtrier sur cet homme qui se la jouait un peu trop à son goût. Les poings toujours serrés, la jeune femme fulminait intérieurement et faisait une effort surhumain pour ne pas laisser exploser la colère qui lui nouait l’estomac. Cet homme, ce Kuto Kaidi, l’exaspérait au plus haut point et jamais encore de sa vie elle n’avait ressenti une telle rancœur pour un être humain. Mais pour qui cet homme se prenait-il donc à la fin ? Comme si le fait d’avoir de l’argent et d’être un des hommes les plus influents de Tôkyô lui donnaient le droit de la traiter de cette façon et de lui pourrir ainsi la vie ! Mais Kaori n’eut pas le temps de s’appesantir sur ses réflexions que Chiko accentua la pression de son arme dans le creux de ces reins. Il eut alors un petit ricanement qui faisait plus penser au cri d’une chèvre qu’à un rire humain.  

 

- Allez la belle ! Mets toi en route !  

 

Le visage coléreux, Kaori engagea le pas bien décidée à démontrer à ce James Bond de pacotille à qui il avait affaire. Elle était la partenaire de City Hunter et ce n’était pas un tueur à la gomme qui allait lui faire peur. Elle devait simplement trouver un plan et agir le plus vite possible. Perdue dans ses réflexions, la jeune femme buta sur un caillou et, pour la seconde fois de la journée, faillit s’écraser lamentablement sur le sol. Elle réussit, dans un ultime effort, à retrouver son équilibre.  

 

- Aie !  

 

D’une voix plaintive, Kaori laissa échapper un petit cri de douleur. Le visage tendu, elle s’arrêta et s’agenouilla pour masser vigoureusement sa cheville endolorie. Ce geste n’échappa pas à Chiko. Dans un grognement, l’homme s’approcha de la jeune femme et, au vu des bandages qui couvrait sa cheville blessée, ne put que constater que la jeune femme était belle et bien blessée.  

 

- Et merde ! Comme si j’avais besoin de ça !  

 

Chiko souffla très fort et observa tour à tour l’entrepôt et la jeune femme. Il se passa une main nerveuse dans ses cheveux et lança d’un air blasé.  

 

- Eh bien Miss City Hunter, je crois que tu ne le donnes pas trop le choix !  

 

Un rictus malsain sur les lèvres, Chiko observa quelques instants le revolver qu’il avait dans la main. Kaori eut un mouvement de recul et ouvrit la bouche de stupeur. Que voulait-il dire ? Qu’allait-il lui faire ? L’air de plus en plus amusé, Chiko s’approcha d’elle et rangea son flingue dans le haut de son pantalon. D’un mouvement brusque, il l’attrapa par le bras, la tira violemment à lui avant de la jeter négligemment sur son épaule, comme si elle n’était qu’un vulgaire sac de pommes de terre.  

 

- Ouawh ! Mais c’est qu’elle pèse son poids la demoiselle !  

 

Son rire de chèvre résonna une fois de plus aux oreilles de Kaori. Il prit un malin plaisir à remuer le couteau dans la plaie.  

 

- Je crois qu’un petit régime s’impose ! Mais ne t’inquiète surtout pas, là où tu seras tu n’auras aucun mal à perdre ces quelques kilos superflus !  

 

Kaori vira au rouge écrevisse et ses poings se serrèrent convulsivement.  

 

- Espèce de mufle !!! Lâche-moi, tu m’entends !!!! Lâche-moi tout de suite ou tu risques de le regretter !!!  

 

Kaori se mit à gesticuler le plus violemment possible sur l’épaule de son ravisseur. Martelant son dos d’une multitude de coups de poings rageurs, la jeune femme espérait lui faire perdre son équilibre et en profiter pour s’enfuir.  

 

- Héééééééé là ! Tu vas te tenir tranquille ou j’ t’assomme une bonne fois pour toute !  

 

Kaori était dans une colère noire. Chiko allait voir de quel bois elle se chauffait. Personne n’avait le droit de la traiter de la sorte. Personne ! Rebelle dans l’âme, la jeune femme se risqua une dernière fois à démontrer à cet amateur qui elle était vraiment et qu’elle n’était pas la partenaire du grand City Hunter pour rien. Croisant le doigts pour que ça marche ( enfin façon de parler! ), Kaori rassembla ses dernières forces et recommença à remuer furieusement afin de dégager ces jambes, pour quelques secondes seulement, des bras de Chiko. Elle donna ensuite un magnifique coup de genou dans l’épaule droite de l’homme qui, complètement déstabilisé par la violence du choc, tomba à la renverse et s’écrasa lourdement sur le sol. Kaori se remit hâtivement sur ses deux jambes et profita du manque de réaction de Chiko pour filer le plus rapidement possible vers la porte d’acier. Un rictus de douleur sur les lèvres, l’homme se releva péniblement en se massant l’épaule et aboya comme un chien enragé :  

 

- Reviens ici, espèce de petite garce !.... Je te jure que tu vas me le payer très cher !!!!  

 

Une fois sur ses deux jambes, Chiko galopa aussi vite qu’un cheval. Il donnait l’impression d’avoir le diable aux trousses et l‘expression furieuse qu‘il arborait ne présageait rien de bon. En un temps record, il arriva à la hauteur de Kaori qui, gênée par sa cheville, ne pouvait pas courir aussi vite qu’elle l’aurait souhaité. En quelques secondes, il la rattrapa. Un sourire de triomphe sur les lèvres, Chiko l’agrippa brutalement par le bras et la secoua sans ménagement.  

 

- Hééééééé! Où comptais-tu aller comme ça, ma jolie ?  

 

Le sourire niais qu’il affichait acheva d’exaspérer la jeune femme. Kaori grimaça de dégoût et s’apprêtait à lui asséner un coup “made in Kaori” lorsque la voix d’un homme résonna à leurs oreilles et les figea littéralement sur place.  

 

- Hé mon gars, par ici !  

 

Surpris par ce timbre qu’il ne connaissait pas, Chiko lâcha la jeune femme et se retourna subitement pour faire face à cet inopportun. Le pauvre n’eut pas le temps de comprendre à qui il avait affaire qu’il ressentit une vive douleur au niveau de l’estomac puis sur la joue droite. Frappé de plein fouet, Chiko s’effondra, sa tête frappant violemment le sol lui faisant voir des milliers étoiles avant de le plonger dans l’inconscience.  

 

- Alors Kaori, comme on se retrouve !  

 

Content de lui, l’homme plongea son regard bleu acier dans celui de la jeune femme. Un sourire se dessina instantanément sur les lèvres de Kaori lorsqu’elle rencontra le regard malicieux de Jack Lemon. Vêtu d’un jean et d’un sweat noir, il paraissait en pleine forme malgré le bleu de son oeil et les égratignures qu’elle pouvait distinguer sur ses mains et son visage. Les yeux grands ouverts, Kaori lâcha des mains la brique qu’elle destinait à Chiko et balbutia quelques mots incompréhensibles.  

 

- Vous !?... Mais enfin !... Comment est-ce possible ?... Je croyais...  

 

Un sourire aux coins des lèvres, l’homme leva la main pour couper court à l’intervention de Kaori et chercha un moyen efficace d’attacher Chiko. La jeune femme, ayant comprit tout de suite les intentions de l’homme, bougea les quelques cartons qui gisaient près de la porte et découvrit de vieilles ficelles jaunies par le temps. ( PS : n’oubliez pas qu’ils sont dans un entrepôt ! ) Certes, elles seraient certainement pas très solides mais elles permettraient à Kaori et à Jack de gagner un certain temps avant que Riko parvienne à s’en défaire.  

 

- Désolé d’être si abrupte, Kaori mais je ne crois pas que ce soit vraiment le bon moment pour les explications.  

 

Timidement, Kaori avança la main et toucha délicatement l’épaule de Jack comme pour vérifier qu’elle ne rêvait pas et qu’il était bel et bien vivant. Surpris, l’homme se retourna aussitôt mais resta complètement médusé devant le visage de la jeune femme. Incapable de dire quoi que ce soit, il contempla la larme qui glissait silencieusement le long de sa joue et plongea dans ces yeux si empreints de douceur et de sincérité. Toujours sans rien dire, il vit Kaori essuyer d’un geste maladroit sa joue mouillée, se mettre à rougir et baisser la tête dans un dernier mouvement de pudeur.  

 

- Je suis tellement contente que vous soyez en vie, Jack... Et encore merci d’être venu à mon secours.  

 

Touché plus qu’il n’aurait souhaité par cette marque de sympathie, Jack détourna rapidement la tête, fixa son attention sur le corps ficelé de Chiko et récupéra le revolver qui était coincé dans le ceinturon de cet imbécile aux lunettes noires. Il avait beau aimé sa femme et son fils, le charme qui se dégageait de Kaori Makimura le troublait dangereusement. Chose rarissime en soi, elle était aussi belle à l’intérieur qu’à l’extérieur et aucun homme digne de ce nom ne pouvait rester insensible à ça. Mal à l’aise, Lemon se racla la gorge et tenta de prendre un air détaché.  

 

- Il n’y a pas de quoi me remercier Kaori. De toute manière, vous vous débrouilliez très bien sans moi ! Chiko n’avait aucune chance face à la partenaire de City Hunter, je vous l’assure !  

 

Un sourire sur les lèvres, Kaori releva la tête et prononça simplement le mot qui signifiait tant pour elle.  

 

- Merci.  

 

Jack tendit le revolver à Kaori le temps qu’il traîne le corps de sa victime sur quelques mètres et qu’il le jette derrière des cartons qui pourrissaient, depuis quelques temps déjà, près de la grande porte en acier.  

 

- Tout ce que je peux vous dire pour le moment, c’est que j’ai fait le ménage dans l’entrepôt. Les quelques gardes que Kaidi avait embauché n’étaient pas très futés et je n’ai eu aucune difficulté à m’en débarrasser. Mais je serai plus rassuré lorsqu’on aura mis la main sur ce demeuré de Kuto Kaidi. Je ne tiens pas à ce qu’il demande du renfort !  

 

Lemon observa une dernière fois les alentours.  

 

- Vous voyez tous ces camions, Kaori ? Kaidi vient d’être livré et je vous garantis que ces colis contiennent autre chose que des meubles en kit !  

 

A cet instant précis, Kaori éprouva une drôle de sensation. Le regard étrangement attiré par cet énorme bâtiment, la jeune femme fit quelques pas en arrière et resta à fixer la fenêtre en fer, située au premier étage, comme si elle avait le pouvoir de voir à travers les murs. Cette sensation, elle la connaissait bien. Elle était douce et apaisante. Le sourire de Kaori s’élargit. Ryô était là. Plus présent et plus rassurant que jamais. Rien qu’en fermant les yeux, elle pouvait ressentir sa force brute, son charisme presque animal et son regard sombre l’envelopper d’une immuable protection. Instantanément, les yeux de la jeune femme étincelèrent d’une nouvelle flamme et c’était d’une voix déterminée qu’elle demanda à Lemon.  

 

- Ryô est ici, n’est-ce pas ?  

 

En se relevant, Lemon considéra avec attention la jeune femme et acquiesça d’un signe de la tête. Il n’en fallut pas plus pour que Kaori, revolver en main, s’avance vers la porte et pénètre, avec une assurance qu’elle était loin de ressentir, dans l’imposante structure.  

 

Quelque part à Tôkyô,  

Au même moment,  

 

La Porsche de Saeko filait à vive allure sur le périphérique. Sa conduite, nerveuse et audacieuse, lui avait valu plusieurs coups de klaxons et des dizaines de regard noirs de la part des autres automobilistes. Agacée d’être la cible de la mauvaise d’humeur de tous ces Japonais frustrés, l’inspecteur Nogami appuya un peu plus sur l’accélérateur, faisant rugir le moteur du véhicule et explosant par la même occasion la limitation de vitesse. Elle était pressée. Extrêmement pressée. Maintenant qu’elle avait les documents en sa possession, elle devait obtenir le plus rapidement possible le mandat qui lui permettrait de fouiller l’entrepôt Kaidi en toute légalité et de faire tomber, un bonne fois pour toute, ce chef d’entreprise véreux.  

 

A suivre .... 

 


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