Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 27 :: Chapitre 27

Pubblicato: 20-05-13 - Ultimo aggiornamento: 20-05-13

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

Chapitre 27 : « Tu ne sais jamais à quel point tu es fort, jusqu'au jour où être fort reste ta seule option... » Bob Marley  

 

 

- Dites-moi où est Kenji… ?  

 

Ryô avait affronté de nombreux criminels, supporté des situations douloureuses, arraché la vie à de nombreuse fois sans remord, mais le regard de cette jeune fille, suppliant simplement de savoir où était la personne qu’elle aimait le plus au monde, était tout bonnement insupportable à vivre.  

 

Son cœur se déchira en deux, son corps se consuma, il devint pâle, fébrile, il ressentait à travers le regard de Hélène, les nombreux doutes et souffrances qu’avait pu vivre, et subira toujours Kaori.  

 

Mais la résignation devait prendre le dessus. Il devait respecter les volontés de son ami. Ne pas mettre en danger la personne qui comptait le plus pour lui. Aussi.  

 

- Je ne sais pas où il est… Désolé…  

- Vous mentez ! Dit-elle, frappant son torse  

- Kenji est un homme mystérieux, nous étions de simple connaissance, je ne sais pas où il est partit…  

- Non c’est faux ! Je sais que vous étiez de bons amis ! Pourquoi vous ne voulez pas m’aider !  

- Ryô… Souffle Kaori  

- Vous devriez rentrer chez vous… Je suis désolé que Kenji vous ai brisé le cœur, mais… Je ne sais vraiment pas où il est… Dit-il se défaisant de l’étreinte de Hélène  

 

La jeune femme se sentit faible. Elle savait que cet homme mentait. Pourquoi… ?  

 

- Vous devriez l’oublier, il n’en vaut pas la peine vous savez… Dit-il partant  

- Ryô… Souffle agacée Kaori  

- C’est faux ! S’écrie Hélène  

- …  

- Vous n’avez pas le droit de dire ça ! Vous êtes qui pour juger qui mérite ou pas qu’on s’intéresse à quelqu’un !  

- …  

- Kenji est un homme bien ! Je vous défends de dire du mal de lui !  

- …  

 

Hélène ne put supporter davantage. Elle laissa ses larmes l’envahir et s’enfuit, une fois de plus.  

 

Elle se passera de l’aide de cet homme.  

 

Ryô souriait. Cette jeune femme, ses mots, ses convictions, ses ambitions, lui rappellerait vaguement une femme. Sa femme.  

 

- Ryô…  

- Allons au café, Miki nous attend…  

- Ryô, on ne peut pas la laisser partir ! Tu sais bien qu’elle va tomber sur plus fort qu’elle…  

- Cesse de t’en faire pour elle et rentrons au Cat’s Eyes !  

- Mais enfin pourquoi tu es énervé !  

 

Ryô chopa soudainement Kaori par la main et l’entraîna dans une pièce vide. Il plaqua le corps de son amante contre le mur et vint l’enlacer, fortement.  

 

- Je suis désolé… Murmure ce dernier  

- Je sais…  

- Je ne peux pas l’aider, Kenji me l’a défendu, et je le comprends parfaitement…  

- Je sais que tu veux bien faire Ryô… Mais tu sais aussi que Kenji est lié à Hélène… Et que quoi qu’il dise…  

 

Kaori posa une main sur la joue de Ryô et lui sourit.  

 

- Quoi qu’il fasse, il ne pourra plus jamais se détacher de sa vie…  

- …  

- Non… ?  

- Kaori…  

- N’est-ce pas… Ce que nous sommes… ? Dit-elle rougissante  

 

Le nettoyeur sourit. C’est bien ce qu’il voulait sous-entendre. Il connaissait cette vie de méandre, où les jours suivants se résumaient à se surprotéger, à préserver deux vies, dans le plus grand des tourments.  

 

Mais Ryô avait bien appris au fil des années, que cette vie à l’allure fourbe, pouvait se vivre sereinement. Kaori en était la source. Chacun de ses sourires, de ses rires, sa façon d’être active, dynamique, joviale, amical, généreuse ; le jeune homme avait réalisé qu’il manquait le bonheur sous toutes ces formes en se laissant mourir chaque jour.  

 

L’avenir comptait dans sa survie, comme n’importe quelle sortie de secours.  

 

Épris d’un sourire heureux. Il plongea sa main dans sa chevelure châtain et embrassa avec passion sa « vie ».  

 

Kaori ressentant la passion débordante de son amant, se serra contre lui, l’enlaça fortement, comme une soudaine illusion de le perdre.  

 

Leurs lèvres empruntaient un chemin luxurieux. Ryô n’avait jamais connu de sensation plus exquise, plus délectable.  

 

Ce n’était pas juste, ce n’était pas juste d’être le seul à être enfin heureux.  

 

Son ami comptait visiblement sur lui pour le mettre sur la même voie.  

 

Soudainement, le nettoyeur perçut un rire sur sa bouche.  

 

- Quoi… ? Questionne le jeune homme  

- Tu as l’air ailleurs… Sourit-elle  

- Désolé, je n’étais pas ailleurs, je pensais simplement à ta requête…  

- Laquelle… ?  

- Celle d’aider Hélène…  

- Ah oui… ?  

- Oui…  

- Merci…  

- Mais je ne veux pas que tu fasses quelque chose d’idiot compris, je ne veux plus que tu y mettes autant de cœur, nous sommes encore en mission face à un ennemi sans gêne…  

- Oui… Promis…  

- Bien…  

 

Les deux amants se regardèrent. Ils se souriaient et s’embrassèrent, amoureusement.  

 

- Il faudrait peut-être rentrer au Cat’s Eyes, Miki doit être morte d’inquiétude… Fait remarquer Kaori  

- C’est vrai… Allons-y !  

 

Les jeunes gens reprirent mutuellement leur voiture et se mirent en chemin pour le café. À leur retour, l’ambiance était palpable, tous s'étaient inquiétés d’être sans nouvelle. Kaori expliqua avec intimidation la situation. Après explication, Miki se sentit quelque peu frustrée, le geste de son amie était héroïque, mais elle l'avait mise de côté un long moment, la laissant dans l’anxiété.  

 

Les excuses fusèrent du côté de Kaori et après son pardon accepté, le groupe d’ami fêta dignement l’anniversaire de Miki.  

 

* * *  

 

Hélène s’enfonça dans les rues de Shinjuku. Elle reprit ses recherches vaillamment, refusant d’abandonner son amour.  

 

Elle pénétra dans un nouveau bar. Le barman la reçoit très mal, ça faisait quatre fois qu’il voyait cette jeune femme cette semaine, lui posant incessamment toujours la même question.  

 

- Je te dis que je ne le connais pas, fiche le camp maintenant, et ne reviens plus ! S’écrie le barman, s’en allant voir ses clients  

 

Hélène se sentit penaude, découragée, personne ne voulait donc l’aider.  

 

- Et ! Mademoiselle…  

 

La jeune fille tourna son visage et aperçut un homme accoudé au bar.  

 

- Je sais où le trouver moi ton Kenji…  

- Vraiment ! S’écrit celle-ci allant vers le client  

 

L’homme était âgé d’une quarantaine d’année, son aspect était défaillant, il était habitué au bar, à l’alcool et la cigarette prenait l'odeur de tout son être.  

 

- Oui… C’est un vieil ami… Il s’est enfuit de la ville car il avait des soucis d’argent !  

- Kenji… Des soucis… Mais il va bien ?!  

- Calme chaton… Il est en parfaite santé, il est dans un Motel à quelques rues de là, je t’accompagne si tu veux…  

- Oui, s’il vous plaît, je veux le voir !  

- Ok, allons-y…  

 

L’homme se leva et Hélène le suivit sans méfiance. Cet homme avait remarqué cette jeune fille à chaque passage. Elle paraissait faible, sans défense, et au-delà de ça, son corps de petite « minette » réveillait ses bas instinct.  

 

Ils marchèrent dans la rue, quand soudainement, arrivé devant le Motel, Hélène prit peur. Cet homme n’avait cessé de caresser quelque peu son corps pendant le trajet, souriant de manière frivole et pervers, comme Mamoru.  

 

Hélène prit ses jambes à son coup, mais l’homme empoigna violemment son bras.  

 

- Où tu vas ma biche… ?  

- Je, je veux rentrer…  

- Pas avant que tu es monté au septième ciel !  

- Non, je ne veux pas !  

- La ferme et bouge !  

 

L’homme emmena de force Hélène dans le hall de l’hôtel, mais à peine avait-il franchit la porte qu’il reçut un coup de pied dans la tête. L’homme s’écroula à terre, et Hélène en profita pour s’enfuir.  

 

- Attend ! Merde !  

 

Son sauveur prit son flingue et le pointa sur la tempe du pervers.  

 

- Pose encore ne serait-ce qu’une main sur elle et t’es mort !  

 

Sa menace faite, il courut après Hélène. Il la rattrapa sans difficulté et empoigna sa main pour la stopper.  

 

- Non, laissez-moi pitié !  

- Arrête ! Hélène ! C’est moi… Mickael !  

- Mick… Mickael…  

- Oui… Sourit-il  

 

Hélène s’effondra en larme et vint se confiner dans les bras de son ami.  

 

- C’est fini… Je suis là…  

- Pardon… Pardon…  

- Ne t’excuse pas, ce vieil alcoolique a profité de ta fatigue… Mais que fais-tu ici… ?  

- Je cherche Kenji…  

- Tu ne le trouveras pas à Shinjuku…  

- Comment le sais-tu ?! Tu sais où il est ?!  

- Pas vraiment…  

- Mickael, je t’en prie, dis-moi où il est !? Est-ce qu’il est en danger ?!  

- Tu l’aimes à ce point… ?  

- Euh…  

- Tu es encore jeune, tu as seize ans, l’avenir est devant toi, et tu te retrouves dans un bar malfamé en pleine nuit, à le rechercher jusqu’au danger de te faire violer…  

- Oui…  

- Mh… ?  

- J’aime Kenji… Dit-elle serrant son collier  

- Qu’est-ce que c'est…  

- Quoi ?  

- Ce que tu serres dans ta main…  

- C’est le collier que Kenji m’a laissé avant de partir…  

- Il te l’a laissé… ?  

 

Mickael attrapa le petit pendentif dans sa main et sourit. Il comprit.  

 

- Tu as de la chance ! Cette douce morale n’est pas de moi de toute façon !  

- Quoi… ?  

- Viens avec moi…  

 

Mickael attrapa la main de Hélène et l’emmena dans sa voiture. Ils empruntèrent une route qu’elle ne connaissait pas, qui avait l’air éloigné de Shinjuku. À destination, Hélène se retrouva devant une immense villa.  

 

Elle pénétra à l’intérieur avec Mickael, ils traversèrent de long couloir. Le style de cette demeure était ancienne, la décoration était rétro, même vieillotte, les années trente se firent montrer.  

 

Mickael entraîna Hélène dans un petit salon.  

 

- Attend-moi ici, je reviens…  

- Oui…  

 

Hélène prit place sur un fauteuil, et patienta.  

 

Mickael quant à lui, rejoignit son chef et ses deux collègues dans son bureau.  

 

- Tu es en retard ! Râle Stéphane  

- Désolé, mais j’ai ramené de la compagnie…  

- Tu trompes ta femme maintenant !  

- Mais non idiot, j’ai ramené Hélène…  

- Quoi ?! S’écrit Serge bondissant de sa chaise  

- Qu’est-ce que tu racontes… ? Question Stéphane  

- Je veille sur elle depuis quelques temps… En faite depuis la disparition de Kenji… Elle passe ses journées à le chercher, elle dort dans la rue, refusant de rentrer chez elle…  

- …  

- Elle veut retrouver Kenji et elle ne s’arrêtera pas tant qu’elle ne l’aura pas trouvé… Dit-il s’allumant une cigarette  

 

Sa drogue à peine allumé, ce fil de nicotine se retrouva sur le tapis, et le fumeur au sol, mit à terre par un crochet du droit de Serge. Il s’avança vers lui furieux, il le chopa par le col de sa veste et l’insulta.  

 

- Tu n’es vraiment qu’un sale enfoiré ! Tu te croyais devenir un héros en la ramenant ici !  

 

Mickael fronça les sourcils, et balança Serge contre le mur, le menaçant de son arme.  

 

- Arrêtez tous les deux ! S’écrie Ylia  

- C’est toi la sale ordure ! Tu voulais la protéger, mais de quoi… ? De la vie misérable que tu lui as offerte, elle est seule, faible, amoureuse et sans moyen ! Combien de temps crois-tu la regarder avant qu’elle ne décide de confier sa vie au ciel !  

- La ferme !  

 

Serge mit un coup de pied dans l’arme de Mickael et lui redonna un coup de poing au visage, l’américain se rattrapa au mur.  

 

- Tu ne vaux mieux que personne… Une chance… C’est tout ce qu’elle demande bordel ! S’écrie Mickael  

- Ne fais pas comme si tu savais tout !  

 

Serge ramassa l’arme de Mickael et la pointa sur lui.  

 

- Ça suffit ! S’écrie une seconde fois leur chef. Serge, tu reposes cette arme immédiatement !  

 

L’homme s’exécuta, sans broncher.  

 

- Je dois avouer que Mickael n’a pas tout à fait tord…  

- …  

- Nous ne pouvons rester une minute de plus dans cette situation lamentable, Hélène est notre seule chance de réussite !  

- Jamais ! Se défend Serge  

- Écoute-moi… Nous n’avons pas le choix… Cette petite est aussi déterminée que le diable, elle a trouvé le but de sa vie, et elle ne le laissera pas s’enfuir… Je sais bien que ce n’est qu’une enfant, mais la vie qu’elle a actuellement n’est pas le meilleur que…  

- Je sais… Interrompt Serge. Mais je refuse de lui enseigner quoi que se soit…  

- Ne t’en fais pas pour ça, j’ai mon idée !  

 

Les trois hommes regardèrent Ylia d’un visage interrogateur, quel était le plan de cette femme pour arriver à sauvegarder cette humanité.  

 

- Stéphane, va la chercher…  

- Ylia ! S’agace Serge  

- Oui… Serge… ?  

- Rien…  

- Va Stéphane…  

- Oui Madame…  

- Mickael, nettoie moi tout ça ! Dit-elle lançant une trousse de soin  

- Merci…  

 

Stéphane s’élança dans les couloirs, aussi inquiet que Serge. Cette jeune fille n’avait décidément pas un destin heureux. Abandonnée, adoptée par un homme rongé par le passé, une grande-sœur sourde de tous sentiments, un amant aux multiples facettes, et maintenant, cette double vie qui était sa dernière chance de survie.  

 

Il pénétra dans le salon, anxieux.  

 

- Stéphane… ? S’étonne Hélène  

- Bonjour… Sourit-il  

 

Hélène ne put s’empêcher d’être émue en la présence nouvelle de Stéphane, et son corps la guida à se jeter sur lui.  

 

- Stéphane !  

- Oh… Petite princesse… Bienvenue…  

- Bienvenue… ?  

- Suis-moi…  

 

Ylia était tendue. Apercevoir cette petite fille rendit son corps impossible de bouger, sa bouche interdisait la moindre parole, sa tête tournait dans les méandres des réminiscences, quelle vie tragique.  

 

La porte s’ouvrit et Ylia sursauta.  

 

- Serge… Prononce tendrement Hélène  

 

Hélène n’avait plus de retenu et c’est des larmes roulant sur ses joues, qu’elle s’écroula dans les bras de Serge.  

 

- Serge…  

 

L’homme était perdu, il sentit le sol se rompre sous ses pieds, son cœur chantonner un rayon de bien-être, son parfum d’enfant était toujours présent.  

 

- Bonsoir… Est son seul mot  

- Où suis-je…  

- Bienvenue… Essouffle enfin Ylia  

 

Hélène quitta les bras de Serge et admira cette vieille dame. Elle la regardait comme la personne la plus importante de ce monde, la jeune femme ressentit un bonheur serein, comme lorsqu’elle était dans les bras de Kenji, comme si plus rien ne pouvait lui arriver, une sécurité sentimentale.  

 

- Enchantée… Sourit Hélène  

 

Ylia mordit sa lèvre inférieure, la présence de cette jeune fille était plus oppressante pour son cœur que jamais.  

 

- Tu peux… Tu peux t’asseoir… Propose Ylia  

- Merci…  

 

Hélène prit place en face de la grande dame.  

 

- Je… Je m’appelle Ylia…  

- Je me nomme Hélène…  

- Oui… As-tu faim… ? Ou as-tu besoin de quelque chose…  

- Mickael m’a dit que vous saviez où était Kenji…  

- Euh…  

 

Ylia n’était pas réellement surprise de cette réponse. Les femmes étaient toujours dévouées inlassablement à l’homme qu’elles aimaient.  

 

- Pas exactement… C’est plus compliqué que ça…  

- Je vous écoute…  

 

Ylia fut surprise par tant d’assurance, malgré ses innombrables blessures, Hélène semblait beaucoup plus solide qu’il n’y paraissait. Après tout, elle avait survécu seule durant seize années.  

 

- Je veux m’assurer que tu es prête… Une fois que tu auras les informations, il sera impossible de t’en défaire, tu devras aller jusqu’au bout, quoi qu’il arrive…  

- …  

- Je veux être sincère avec toi et te dire solennellement qu’un retour en arrière ne sera pas possible… Tu devras prendre des choix, des décisions, même si elles vont à l’encontre de ton cœur, tu comprends… ?  

 

Hélène frissonna devant l’air si méfiant et dur de cette femme. Elle semblait vouloir lui annoncer une fin du monde. Elle lui indiquait un chemin sans issu, une vie vide, ou sentiment et valeur ne devraient faire partit du voyage.  

 

Seulement… Même si le ventre de Hélène se tordait, même si la peur la fit trembler, même si sa bouche n’arrivait à prononcer mot, même si son esprit ne s’attendait aux prochaines paroles indicatives de cette femme, elle était prête.  

 

Elle voulait juste retrouver l’homme qu’elle aimait et ne plus le quitter.  

 

- Je vous écoute… Répète celle-ci  

 

Ylia se mordit la langue, elle ne s’attendait pas à un tel dévouement.  

 

- L’homme que tu recherches est notre ennemi…  

- Mmh… ?  

- Kenji Gabrielle’s, de son vrai nom Kenji Homura, est un célèbre Yakuza appartenant au gang Ten’Shi’Ko…  

 

Le sang de Hélène se glaça, Kenji était… Un Yakuza… ?  

 

- Ce gang est réputé pour ses nombreux Yakuza criminel, tuant sous contrat, peu importe l’individu, il doit mourir… Nous étions alliées à ce gang, seulement depuis quelques mois, leur chef est à la tête d’un énorme trafique de femme…  

- …  

- Depuis peu, nous savons que Kenji Homura, leur meilleur recru est partit en mission secrète…  

- Une mission secrète…  

- Kenji est un espion, un espion partit enquêté sur un gang qui pour l’instant reste inconnu à nos services…  

- …  

- Ils veulent probablement s’allier, ou pire, nous exterminer…  

- Exterminer…  

- De ce fait, nous avons une proposition à te faire… ! Cette proposition te permettra de retrouver Kenji bien évidement…  

- Oui…  

- Nous savons par nos hommes que tu es proche de Ryô Saeba… ? Vois-tu de qui il s’agit… ?  

 

Hélène réfléchit, ce prénom lui disait quelque chose, et sous le choc, elle se rappela enfin de cet homme imposant, ami proche de Kenji.  

 

- Oui, je sais qui c’est !  

- Cet homme est le pilier du gang, l’un des meilleurs nettoyeurs de la ville et même du pays, nous voudrions que tu obtiennes des informations de cet homme… !  

- Des informations… ?  

- Nous savons ces deux hommes très proches, ils travaillent souvent ensemble et si Homura est partit en mission, Saeba sait en quoi consiste la mission et pourquoi…  

- Je comprends… Mais cet homme a déjà refusé de m’aider…  

- Je me doute, c’est pourquoi… Nous avons une mission pour toi !  

 

* * * * *  

 

Le soleil pointait son nez, enfin un rayon de chaleur qui traversait cette automne grisâtre.  

 

Dans cet immeuble orange, dernier appartement de cette tour imposante, l’énergie de cette boule jaune donnait la joie à l’occupante. Son partenaire était saisie, même avec le bruit de cet engin de ménage, il entendait la voix de sa bien-aimée chantonner. Lui était paisiblement allongé sur le canapé, il lisait une revue et dégustait un café et cigarette. Un moment simple, mais d’extase à la fois.  

 

Son désir s’atteint enfin, Kaori vint partager son objet bruyant prêt de lui. Elle passa sous le canapé et cette cambrure qu’effectuait son dos et ses reins étaient à faire fondre le diable. Son instinct pervers ne put se refuser à profiter de cette chance de tentation. Il se releva et éteignit l’appareil avec son pied.  

 

Kaori surprise, tourna la tête et vit un sourire vainqueur sur le visage de son partenaire, pied posé sur son aspirateur.  

 

- Ryô, à quoi joues-tu, je suis loin d’avoir fini le ménage, je n’ai donc pas le temps de jouer !  

 

Mission accomplie, la proie se rapprocha de lui pour rallumer l’objet éteint, et cette proximité fit sourire le nettoyeur qui chopa le bras de sa compagne pour l’asseoir sur lui.  

 

- Ryô ! Râle celle-ci  

- J’ai envie d’un câlin ! Dit-il crachant sa fumée au visage de sa partenaire  

- Tu es sourd, je dois terminer le ménage !  

- Et moi je veux assouvir mon désir… Dit-il un air des plus sérieux  

 

Kaori fut légèrement hypnotisée par son regard félin, il avait tellement de désir dans le regard qu’elle en rougit. Mais il n’était pas question pour elle de céder, où le ménage ne se terminerait jamais. Sachant son amant joueur, elle trouva une solution radicale.  

 

- Ryô, je te propose un marché ! Dit-elle toute fière  

- Lequel… ?  

 

Elle se pencha sur lui et colla sa bouche à son oreille et lui tint une promesse en échange de son aide pour le ménage.  

 

À peine la promesse tenue, que Ryô se leva à toute vitesse et attrapa tout objet susceptible de faire le ménage.  

 

- Vite, vite, alors par quoi je commence hein, poussière, vitre, carrelage, salle de bain ! Kaori, mais qu’est-ce que tu fais tu traînes !  

 

Kaori explosa de rire, son partenaire ne changerait donc jamais complètement de nature. Cependant, ce genre de compromis serait un bon moyen de le faire rentrer en action pour le ménage.  

 

- Je tiendrais cette promesse plus souvent à l’avenir ! Dit-elle rougissante, toujours amusée de l’état de son partenaire  

 

Soudain, on frappa à la porte. Kaori se releva et partit ouvrir quand son partenaire retint sa main.  

 

- Quoi… ?  

- Mets-toi sur le côté…  

- Mh… ?  

 

Kaori s’exécuta. Ryô ouvrit la porte et une tornade blonde criant « Kaori » s’écrasa sur le sol, le nez collé à la table du salon.  

 

- Je comprends mieux ! Dit-elle d’un air moqueur à Ryô  

- Non mais ! Dit-il vexé que sa partenaire est découvert son côté possessif  

 

Ryô se dirigea vers Mick et le ramassa.  

 

- Alors vieux frère, que nous vaut ta visite ! Râle quelque peu le professionnel  

- Je venais voir ma sublime Kaori évidement ! Dit-il attrapant les mains de son amie.  

- C’est très gentil Mick !  

- Mais regardez moi ça comme tu es belle ! Tu es à croquer ces derniers temps ! Dit-il la serrant dans ses bras comme une peluche  

- Euh, Mick, ah, merci… Dit-elle à moitié étouffée  

 

Ryô retenait sa pulsion meurtrière, cet amerloque dorénavant marié ne pourrait toujours s’empêcher de baver sur sa bien-aimée.  

 

Cependant, il nota la réflexion de Mick. Depuis que Kaori et Ryô partageaient une vie de couple ; même secrète ; sa partenaire était beaucoup plus épanouit, elle prenait bien soin d’elle, se maquillant légèrement dorénavant chaque jour, choisissant des vêtements à la mode, mais en respectant son style simple et classe. Elle faisait des efforts, pour lui, où peut-être lui donnait-il simplement la chance de s’épanouir enfin en femme, interdit qu’il lui avait sûrement imposé inconsciemment.  

 

Aussi,  

 

Ce sentiment d’amour enfin partagé la rendait sublime, elle était épanouie, souriante, encore plus forte et déterminante.  

 

Ils combattaient ensemble la peur d’être séparé chaque jour, mais cette menace ne hantait plus leur journée, ils n’y pensaient pratiquement plus, profitant de chaque instant d’intimité qu’ils pouvaient partager.  

 

- « Kaori… »  

 

L’américain se détacha de Kaori sentant une aura assez menaçante.  

 

Les trois amis s’installèrent à table, dégustant un café.  

 

- Alors comment est la vie de jeune marié ?! Demande curieusement Kaori  

- Ah, c’est parfait, ma petite femme est une merveille… Sourit-il comme un enfant  

- Je suis heureuse pour vous…  

- Merci…  

- Sinon, pourquoi tu es là ?! S’impatiente Ryô  

- Ah, ce matin j’ai accompagné Kazue au travail et en passant je me suis arrêté à la gare et j’ai vu que vous aviez un message… !  

- Tu te prends pour notre messager ! Continue de râler Ryô  

- Et bien, quelle humeur de chien !  

- Que dit le message… ? Demande Kaori  

- Ce message est assez étrange, il ne précise rien, excepté d’être au Cat’s Eyes à deux heures !  

- Au Cat’s Eyes… ? Est intriguée Kaori  

- C’est plutôt rare que vos clients connaissent cet endroit non… ? Questionne Mick  

- Plutôt… Répond Ryô  

- C’est peut-être l’un de nos anciens clients ! Fait remarquer Kaori  

- C’est possible…  

- Il est deux heures moins le quart, on devrait y aller… Propose la jeune femme  

- Oui… Se lève Ryô  

- Bien, je vous accompagne !  

- C’est une obligation… Grince des dents Ryô  

- Bien sûr que s’en est une ! Rit-il fortement  

 

Kaori se mit à sourire. Cette scène à l’ambiance fraternelle lui avait manqué. Ces derniers mois avait été rude en émotion, et s’échapper quelques fois faisait le plus grand bien.  

 

Les trois professionnels partirent en direction du Cat’s Eyes.  

 

Dans la voiture, Mick assit côté passager à l’arrière, observait le duo City Hunter et repensait aux dires de sa femme.  

 

Il l’avait surprise de forte bonne humeur depuis quelques jours. La vie maritale y était pour beaucoup, mais une réflexion de la part de sa bien-aimée l’avait surpris.  

 

* *  

 

Allongé dans le lit, venant de succomber au plaisir charnel de l’être aimée, Mick caressait tendrement le bras de son amant et cette dernière souriait inlassablement.  

 

- Cette nuit était si bonne que ça ?! Sourit-il fièrement  

- Comme chaque nuit mon amour… Dit-elle l’embrassant  

- Il faut dire que la femme à mes côtés m’inspire beaucoup…  

- Charmeur ! Rit-elle gênée. Tu sais pourquoi je suis heureuse aussi… ?! Sourit-elle comme une petite fille  

- Dit-moi… !  

- J’ai remarqué quelque chose… !?  

- Ah… ?  

- Tu ne trouves pas que Kaori a changé ?!  

- Kaori… ? Changée… ? Euh, non, pas vraiment…  

- Tu n’as pas remarqué son teint de pêche, son sourire radieux, sa façon de se vêtir différente, ses yeux pétillants…  

- Tu essayes de me dire quoi ?!  

- Ah… Les hommes, vous n’êtes observateur que lorsque ça vous arrange !  

- Et vous les femmes vous faites trop attention aux détails ! Rit-il pour embêter sa femme  

- Ah ! Bref ! Kaori est amoureuse !  

- Hein… ? Mais ça ce n’est pas nouveau !  

- Ce que je veux dire par là c’est que Kaori est devenue une femme ! Dit-elle d’un clin d’œil  

- Kaori a toujours été une femme !  

- Mick ! Cesse de faire l’imbécile ! Kaori et Ryô sont ensemble !  

- Ensemble… ? Mais ils le sont depuis…  

 

Sous les yeux menaçant de Kazue, Mick creusa son esprit pour trouver ce que sa femme voulait qu’il comprenne.  

 

- Tu veux dire que… Ils sont ensemble, ensemble !  

- Oui, je crois qu’ils ont une relation… Sourit-elle fièrement  

- Ryô et Kaori ! Kaori et Ryô ! Ensemble ! Ensemble ? Ensemble s’uni… Ah, quelle horreur !  

- Comment ça quelle horreur !  

- Quand je pense que cette bavure de salopard de Japonais a osé dépuceler ma Kaori !  

 

Mick reçut une énorme massue sur la tête. Sa femme ne laisserait son mari dire de tels mots déplacés.  

 

- Mick ! Comment oses-tu… ?!  

- J’espère que cet avorton s'y ait bien pris ?!  

- Mick je t’en prie ne soit pas grossier ! Kaori et Ryô vivent une période des plus existante alors ne vient pas tout gâcher !  

- Mais pourquoi est-ce qu’ils se cachent ?!  

- Ils veulent profiter l’un de l’autre tranquillement, et ne pas être embêté par vous tous ! S’agace celle-ci  

- Nous tous… ?  

- Oui… ! Reika, Saeko, Miki, toi ! Enfin, tu imagines l’ambiance !  

- Mais pourquoi tu me mets dans la liste !  

- Parce que tu étais amoureux de Kaori ! Dit-elle boudeuse  

- Ma Darling, tu ne peux tout de même pas croire que j’ai encore des sentiments pour Kaori !  

- Non, mais je sais que tu tiens à elle ! Comme Saeko tient à Ryô !  

- Mmh… Je vois ! Dit-il taquin  

- Enfin bref ! Je les comprends parfaitement !  

- Oui… Mais es-tu réellement certaine de ce que tu avances ? Dit-il caressant sa joue avec son nez  

- Bien sûr ! Mon instinct ne me trompe jamais ! Sourit-elle fièrement  

- Ah oui… ?! Rit-il moqueur  

- Oui… Et puis, si tu veux quelques certitudes, tu n’as qu’à embêter Kaori, je suis certaine que Ryô se montrera oppressent !  

- Il cache ses sentiments depuis cinq années, il peut se contenir pour si peu !  

- Être dans l’abstinence et être dans le concret, c’est différent ! Mon cher mari ! Sourit-elle victorieuse  

- Mmh… ? En tout cas, c’est intéressant !  

- Ne vas pas trop les embêter hein ?!  

- Promis ma Darling… Dit-il d’un chaste baiser  

 

* *  

 

- « Je me demande si… »  

 

Mick s’avança vers le siège de Kaori. Il positionna ses mains sur chaque hanche de la jeune femme et la chatouilla.  

 

- Alors ma Kaori chérie ! Depuis combien de temps ne t’ai-je pas embêté ! Rit-il comme un enfant  

- Mick, arrête ! Rit-elle sous les chatouillements de son ami  

- Ah, ah, ma Kaori est drôlement sensible !  

 

Ryô commençait à s’agacer. Il savait pertinemment que son ami le provoquait ; il n’avait cessé de les regarder d’un air étrange, limite interrogateur ; et les mains de cet Américain posées sur les hanches de sa partenaire l’énervait quelque peu.  

 

- Et, c’est fini tous les deux ! Vous allez nous faire avoir un accident !  

 

Les deux amis arrêtèrent leur rire et Mick eut un air victorieux.  

 

- Ah, ma douce Kaori, je crois que Ryô a perdu le sens de l’humour !  

 

Kaori sourit à cette réflexion, voir le visage de son partenaire énervé à l’idée que Mick la taquine la rendait plutôt heureuse. Le rendre jaloux l’amusait fortement et c’était une sorte de petite vengeance pour toutes ces années de complicité avec leurs clientes.  

 

* * *  

 

Miki et Falcon se hâtait à la tâche. Bien qu’ils n’aient qu’un seul client, ils tenaient à ce que leur café soit toujours bien entretenu. Toutefois, Miki avait les idées ailleurs, leur cliente lui rappelait quelqu’un, mais elle ne se rappeler pas qui et où elle avait pu l’apercevoir.  

 

Soudainement, la cloche retentit et les trois professionnels saluèrent les propriétaires.  

 

- Miki jolie ! S’écria Ryô  

 

Le jeune homme s’élança sur la barmaid, mais c’était sans compter la réception de son mari qui l’attendait plateau en métal à la main. Le visage du nettoyeur s’écrasa et il fit la moue.  

 

- Quel accueil ! Râle ce dernier  

- Apprend à respecter les gens et tu seras bien accueillit ! S’acharne Falcon  

- Bonjour Kaori ! Salua Miki  

- Bonjour…  

 

Kaori remarqua une présence dans le café. Elle tourna la tête et aperçu une jeune fille.  

 

- Hélène… ?  

 

Hélène remonta son visage et reconnu Kaori.  

 

- Bonjour… Dit-elle timidement  

 

Ryô fut surpris de voir cette jeune fille ici, était-ce elle leur cliente… ?  

 

Il le serait bientôt, car Kaori s’approcha immédiatement de la jeune fille.  

 

- Est-ce toi qui a laissé un message à la gare… ?  

- Oui…  

 

Kaori s’installa en face d’elle et lui sourit, gracieusement.  

 

- Comment vas-tu… ? Questionne la nettoyeuse  

- Bien… Sourit-elle légèrement  

- En quoi pouvons-nous t’aider… ?  

- Et bien…  

- Quelle que soit la demande, c’est non ! Interrompu Ryô placé derrière sa partenaire  

- Ryô, je te signal que c’est moi qui refuse ou non les contrats !  

- Pas cette fois-ci ! La réponse est non !  

- Tu ne sais même pas ce qu’elle veut nous demander ! Râle Kaori  

- Peut m’importe ! Je ne travaille pas pour les adolescentes et encore moins pour ceux qui ne peuvent pas payer !  

- Quel menteur ! S’agace Kaori  

- Kaori ! On s’en va ! Dit-il commençant à partir.  

- Attendez ! S’écrie Hélène, se levant  

- …  

- Je ne vous demanderais plus de m’aider à retrouver Kenji…  

- …  

- Je sais que vous ne voulez pas m’aider pour ça, alors je me débrouillerais seule…  

- Je vous l’ai dit, vous perdez votre temps !  

- Je suis certaine que vous vous moquez de ce que je peux faire de mon temps, c’est ma décision, elle n’engage que moi !  

 

Ryô se retourna et fit face à Hélène. Son regard était soudainement sérieux, ambitieux, fort, elle ne clignait pas des yeux, ne détournait pas le regard, sa posture était droite et assurée. Le nettoyeur en fut fort surpris, mais il aimait cet état d’esprit.  

 

Il se rapprocha de la jeune fille et s’installa auprès de Kaori. Hélène se rassoit.  

 

- Comment connaissez-vous l’existence de City Hunter… ?  

- J’ai cherché Kenji dans tout le quartier de Shinjuku… Un barman m’a dit que lorsqu’on avait besoin d’aide, il fallait laisser un message à la gare… Et que City Hunter était le meilleur… Je n’avais pas imaginé que se serez-vous…  

- Vous n’aviez pas l’air tellement surprise en nous voyant pourtant !  

 

Hélène mordit sa langue. Elle commettait déjà une faute. Ryô remarqua son air dépourvu, et engagea déjà la procédure d’analyse.  

 

- « Elle n’est pas là par hasard… » Qu’est-ce que vous voulez… ?  

- Je veux que vous m’entraîniez…  

- Pardon ?  

- Oui… À me battre, à tirer avec une arme, tout ce qui aidera à ma propre protection… !  

- C’est triste de demander tel service à votre âge !  

- Vous pouvez me dire non… Cependant, ça ne changera pas mes convictions…  

 

Ryô réfléchit. Il avait toujours refusé de former Kaori à de tel exercice, pour les raisons simples que ce n’était pas sa place. Être à ses côtés était déjà une place bien dangereuse, c’était à lui de la protéger, de risquer sa vie pour elle.  

 

Cela étant, il crut Hélène sur une parole, « elle est déterminée ». Peut importe avec qui elle pactisera, elle fera tout pour retrouver Kenji.  

 

Ryô n’avait pas envie. Il n’avait pas envie de donner une telle vie à Hélène, d’autant plus que ce n’était pas le souhait de Kenji. Mais Ryô pensa aussi au dire de Kaori, et au symbole qu’apportait ce pendentif, un dé, ce dé, le lancer pour déterminer d’un avenir au choix, et quel était le véritable choix de son ami… ?  

 

Ryô le savait.  

 

L’amour décidément, ça n’avait rien de beau.  

 

- Je suis d’accord…  

- Vraiment… ?  

- Oui… Mais pour une seule raison… Je préfère que ce soit moi qui vous entraîne plutôt que d’autre personne mal attentionnée !  

- Euh…  

- Je vous préviens dès aujourd’hui, vous n’allez pas survivre…  

- Ça m'est égal, il vaut mieux mourir en essayant qu’avec le regret de n’avoir rien fait !  

 

Hélène et Ryô se regardaient dans les yeux. Ils savaient tous deux déjà ce que l’autre cachait derrière son jeu.  

 

- « Kenji avait raison, ce n’est pas une jeune fille ordinaire… »  

- Quand commençons-nous… ? Demande Hélène  

- Dès demain !  

- Bien…  

- Vous avez de quoi nous payer ?!  

- Ryô… Souffle Kaori  

- Quoi, n’est-ce pas toi qui tient à être rémunérée à chaque contrat ! Dit-il l’air détaché  

- Euh, oui, mais là c’est différent !  

- Ne vous en faite pas, je n’ai pas de revenu, mais je trouverais de l’argent pour vous payer !  

- Bien ! Dit-il sournoisement. Comme l’engage la procédure, nos clients sont hébergés chez nous le temps de l’affaire, cela vous convient non ?!  

 

Hélène trouvait Ryô peu sur ses gardes, son air ironique lui semblait vouloir faire avouer quelque chose. Savait-il… ?  

 

- Oui, ça me convient…  

- Parfait ! Passons prendre vos affaires et rentrons ! Ordonne Ryô, se levant  

 

Kaori et Hélène suivirent Ryô, sans ajouter d’autre mot. Ils saluèrent les propriétaires, Mick et disposèrent.  

 

- C’est quoi cette histoire ? Râle Mick  

- Je ne sais pas, mais cette fille ne m’inspire rien de bon ! S’injure Miki  

- Qu’en penses-tu Falcon… ?  

- Je ne pense pas ! Parfois, il ne vaut mieux pas ! Affirme ce dernier, retournant à ses occupations !  

 

* * *  

 

Kenji était allongé dans son canapé. Sa tête ressentait le poids de la réflexion. Il ne cessait de penser à Erika. Non pas par désir, mais par interrogation. Cette femme était bizarre avec lui, étrange même, comme si elle avait déjà prédit leur rencontre. Sa façon de se comporter, ses gestes professionnels qu’elle ne parvenait à dissimuler. Elle le regardait non pas de façon intriguée, mais expérimentée.  

 

Son esprit s’embrouillait. Il s’alluma une cigarette et obligea ses pensées à s’accorder quelques minutes de repos.  

 

Repos dont il profita pour penser à son amante…  

 

Son corps lui faisait encore mal. Il n’avait supporté cet échange charnel avec Erika, ce moment douloureux et morbide. Il n’avait cessé de penser à son amante et s’en voulait. Il se maudissait de l’avoir souillé. Penser à elle alors qu’il était avec une femme abjecte, un monstre.  

 

Une horreur !  

 

Kenji prit sa tête entre ses mains, et retint son être de succomber aux larmes qui voulaient s’échapper. Ce cœur qui ne cessait de se déchirer lorsque qu’une pensée atteignait son amante.  

 

Pourquoi lui manquait-elle tant ?  

 

Il se tut de la savoir seule sans lui !  

 

Quel était ce mal habitant son existence, de penser qu’elle l'avait déjà oublié, qu’elle ne le cherchait pas, qu’elle le maudissait du mal qu’il lui infligeait ?!  

 

Kenji s’efforça de se mentir. Depuis des années, il haïssait la solitude, et encore davantage après avoir partagé sa vie avec Hélène.  

 

Qu’il était dur de se sentir subitement égoïste. Il la voulait heureuse, mais pas dans sa vie, sa vie de misérable, et pourtant il était prêt à vendre son âme pour avoir la certitude qu’il n’arrivera jamais rien à son amante, tout en la gardant près de lui.  

 

Kenji s’agaça. Il se releva, jeta son cendrier contre le mur de colère. Tous ces sentiments le fatiguaient, tout ce mal le travail, il se haïssait, il se haïssait de n’avoir plus aucun contrôle de lui-même, de ce qu’il éprouvait.  

 

Éprouvé était déjà beaucoup trop pour lui.  

 

- Bordel ! Pourquoi je suis t…  

 

Les paroles de Kenji restèrent en suspend, on frappa à sa porte. Il respira fortement, d’ennui et partit ouvrir.  

 

- Salut… Sourit mielleusement Erika  

- Salut !  

- Et bien, quelle humeur !  

 

La jeune femme se permit de rentrer sans autorisation. Erika défit son manteau, et s’assoit sur le canapé.  

 

- Et bien, qu’est-ce qui t’énerve à ce point pour que ce cendrier ait mérité ce sort ?  

- Observatrice ! Dit-il ramassant les dégâts  

- Je suis femme d’affaire, aucun détail ne m’échappe…  

- Certes…  

 

Il partit dans la cuisine jeter les morceaux et prit place aux côtés de la jeune femme sur le divan, nouveau cendrier en main.  

 

- J’ai fini de travailler plus tôt aujourd’hui, j’ai pensé que l’on pourrait dîner ensemble…  

- Si tu veux !  

- Tu as l’air emballé ! Sourit-il vicieusement  

- Je le suis !  

- Vraiment… ? Ça ne se voit pas ! Et puis quel homme n’embrasserait une femme à moitié dévêtue sur son canapé…  

 

Kenji regarda Erika. Il n’avait même pas remarqué sa tenue débraillée. Il avait horreur de la vulgarité et haïssait le superficiel.  

 

- Tu m’écoutes… ?  

- Je te l’ai déjà dit ! Je suis un homme qui prend lorsqu’il a envie, je ne veux pas être désiré, je veux désirer ! Dit-il écrasant sa cigarette  

- Et c’est bien ce côté que j’aime chez toi… Cependant…  

 

Erika s’assit à califourchon sur Kenji et l’embrassa langoureusement.  

 

- Quand je veux quelque chose, je veux l’obtenir ! Et à cet instant, j’ai envie de faire l’amour avec toi !  

 

Kenji donnerait tout ce qu’il a au monde pour refuser. Mais il ne put se permettre d’être aussi distant. L’homme et son cliché d’en vouloir toujours à la chair féminine, il maudissait ces préjugés.  

 

- Mon offre ne te frustre pas trop… ? Dit-elle enlevant son tee-shirt  

- Je ferais avec !  

- Quelle froideur… J’adore ça ! Dit-elle léchant ses lèvres  

 

Erika défit la ceinture de Kenji, pendant que ce dernier descendit la fermeture de sa robe et la glissa sur sa peau. La jeune femme se releva et fit glisser le vêtement contre son corps.  

 

Aucune excitation.  

 

Pourquoi la nature lui faisait-elle préjudice ! Kenji ne pouvait-il plus désirer par instinct, fallait-il qu’il est en tête son amante pour arriver à extirper la moindre envie.  

 

Erika enleva son soutien-gorge, ainsi que le bas. Elle était désormais nue.  

 

Un corps de déesse. Cette femme était d’une beauté provocatrice, n’importe quel homme serait en ébullition devant cette divinité, et pourtant…  

 

Kenji se perdait. Il se croirait devenu femme, ne désirant s’unir qu’avec la personne que l’on chérie, estime, et aime en secret…  

 

Il n’avait guère le choix.  

 

Il ferma les yeux, et forma de façon imaginaire, le visage de Hélène.  

 

Erika se mit à quatre pattes et marcha jusqu’à Kenji. Elle enleva son pantalon, son boxer et découvrit une fierté gonflante et oppressée.  

 

- Je savais bien que ton instinct reprendrait le dessus…  

 

Erika commença son supplice. Elle décida de prendre les devants et de commencer pour son « amant » par les préliminaires. Elle dégustait avec plaisir la fierté de Kenji. Cet homme lui donnait des frissons inconsommables, il était d’un fanatisme absolu. Elle caressa son ventre, son torse, et sentit avec gêne une « chose » glisser entre ses doigts.  

 

Erika leva les yeux et aperçut le pendentif du jeune homme. Elle cessa sa caresse avec sa bouche et se releva légèrement pour enlever ce collier. Mais ce simple effleurement réveilla Kenji et il attrapa violemment la main d’Erika.  

 

- Que fais-tu… ?!  

- Ce collier me gêne !  

- Laisse-le où il est !  

- Je n’apprécie guère cette manière ! Tu refuse qu’on le touche, qu’on te l’enlève, je suis curieuse de savoir pourquoi ? Demande celle-ci provocatrice  

- Ça ne te regarde pas ! Ne t’avise plus de le toucher, de penser à l’enlever et ta question restera à jamais sans réponse ! Je suis clair !  

- Oui… Tu es très clair… Kenji…  

 

Erika décida de remettre cet affront à plus tard, car elle voulait absolument savoir ce que représentait ce collier pour son nouvel amant.  

 

La jeune femme remit en bouche la fierté de son amant et le tortura inlassablement.  

 

Kenji combattait avec tout son être pour penser agréablement à son amante, mais c’était une tâche difficile. Il n’avait jamais voulu que son amante exécute cette « caresse » avec lui, par respect par son jeune âge, par sa délicatesse et sa peur de la maladresse, seulement, si son cœur et son corps ne ressentaient la présence de Hélène, ces derniers se refusaient à se donner.  

 

Alors, même s’il pensait sans cesse au regret de cet irrespect, c’était bien la présence légère de sa partenaire qu’il voulait ressentir, et ce rêve fantasque le menait dans un lieu orgasmique. Imaginer sa délicate amante le mit en état d’ivresse.  

 

Erika se félicitait de donner tel plaisir à Kenji, mais il n’en était rien, du moins, elle l’ignorait. Les gémissements léger mais fort érotique de Kenji, mit en état d’envie de plus en plus Erika, et c’est sans retenue qu’elle se plaça sur Kenji. Elle voulait s’unir à lui.  

 

Elle plongea son être contre le sien et bougea elle-même ses hanches pour une sensation extrême.  

 

Des minutes qu’ils s’enlaçaient ainsi et Erika désirait un geste de sa part.  

 

- Tu pourrais ouvrir les yeux et me regarder… Susurre celle-ci à son oreille  

- Je ne peux pas…  

- Pourquoi… ?  

- Sinon je vais relâcher…  

 

Mensonge.  

 

Après quelques minutes d’intense échange charnel, les deux amants s’effondrèrent sur le canapé. Kenji se releva tout de suite, il enfila son boxer, prit ses affaires en main et monta à l’étage.  

 

- Où vas-tu… ?  

- Prendre une douche !  

 

Erika sourit vicieusement. Elle s’empara du paquet de cigarette de Kenji et s’en grilla une.  

 

- Pauvre Kenji Homura…  

 

Kenji se dévêtit et se précipita dans la cabine de douche. Il versa sur son corps de l’eau glacée, puis réchauffa celle-ci. Il tapa sur la porte, fatigué.  

 

- Je ne veux pas regarder ton sale visage de pute ! S’écrit ce dernier  

 

Kenji prit la savonnette dans un élan de vitesse et frictionna son corps avec cette mousse parfumée. Il se rinça et sortit. Il sécha son corps et changea de vêtement, il ne voulait sentir l’odeur de cette femme.  

 

Épuisé, il s’allongea sur son lit quelques minutes. Il prit un oreiller et plongea sa tête dedans.  

 

- Je ne veux plus voir un autre visage que le tien… Dit-il, serrant son pendentif  

 

* * * * *  

 

Ryô et Kaori rentrèrent chez eux en compagnie de Hélène.  

 

La jeune fille trouvait leur immeuble fort charmant, un immeuble à l’allure des vieilles années. Il monta au dernier étage par l’ascenseur et se hâta de découvrir son nouvel habitat. Ryô entra le premier, suivi de Kaori et Hélène posa un premier pas dans l’appartement.  

 

Cette demeure était grande, le salon paraissait sans fin. Elle aperçut quelque peu la cuisine qui paraissait coquette. Au premier instant Hélène se sentait bien, une chaleur confortable se dégageait de cet appartement. Il devait y faire bon vivre.  

 

- Je vais te montrer ta chambre… Sourit Kaori  

- Oui… Dit-elle lui rendant son sourire  

 

Elles montèrent à l’étage et en haut de l’escalier, Kaori lui désigna les différentes pièces.  

 

- Au fond tout à gauche c’est la salle de bain !  

- D’accord…  

- Ensuite la chambre de Ryô, la mienne, les toilettes, et enfin notre chambre d’ami ! Dit-elle se dirigeant vers cette dernière  

- Bien !  

 

Hélène rentra à son tour, et découvrit une chambre spacieuse, propre, chaleureuse, et bien rangée.  

 

- Tu veux que je t’aide pour tes affaires… ?  

- Non, c’est gentil, je vais me débrouiller…  

- Bien ! Je vais en bas faire le dîner, n’hésite pas si tu as besoin de quoi que se soit !  

- Oui, merci…  

 

Kaori prit congé et ferma la porte.  

 

Hélène scrutait la chambre, elle lui plaisait réellement, elle n’avait jamais été dans un endroit aussi élégant. Elle posa sa valise sur le lit et l’ouvrit. Elle fouilla au fond de la valise et prit une lampe de poche.  

 

Elle se rendit à la fenêtre et ouvrit cette dernière. Elle alluma la lampe de poche qu’elle sortit quelque peu à l’extérieur et alluma et éteignit trois fois cette dernière. Dans l’immeuble d’en face, les mêmes signaux lui étaient rendus. Elle referma la fenêtre et posa la lampe sur son lit.  

 

Elle se dirigea vers sa valise et rangea ses affaires, du moins le peu d’affaire qu’elle possédait. Pendant qu’elle se hâtait à la tâche, les pensées de Hélène étaient pour son père. Il n’était rentré à la maison et se demandait où il avait pu passer. Elle s’en voulait d’être partie sans laisser même un mot.  

 

- Il s’en moque de toute façon… Être là ou pas… Revient au même…  

 

* * *  

 

Dans la cuisine, Kaori découpait tranquillement ses légumes quand deux bras puissants vinrent l’enlacer.  

 

- Il va falloir être discret... Annonce ce dernier  

- Je sais…  

- Je suis désolé…  

- Ce n’est rien… Je suis rassurée que Hélène soit avec nous…  

- À ce propos… Pour… Pour l’entraînement… Je…  

 

Ryô ne put finir sa confession, Kaori s’était retournée pour prendre possession de ses lèvres.  

 

- Je t’arrête avant que tu ne dises des bêtises… Sourit-elle  

- Tu n’es pas frustrée… ?  

- Tu as fais un choix pour moi sur l’entraînement de nettoyeuse, je le respect… Hélène c’est une situation différente ! Si tu avais dit non, elle serait partie demander à quelqu’un d’autre, et je sais que c'est pour cette raison aussi que tu as accepté !  

- Oui…  

- Je préfère que se soit toi ! Enfin ! Nous ! Dit-elle sournoisement  

- Comment ça nous ?!  

- Dois-je te rappeler que City Hunter c’est nous ! Je compte l’entraîner moi aussi ! Dit-elle reprenant sa cuisine  

- Ah oui, et à quoi ? Taquine ce dernier. Tu ne sais pas te battre et encore moins tirer avec une arme !  

- C’est moi qui ne sais pas tirer ou est-ce parce que l’arme est trafiquée ! Dit-elle sournoise  

- Je ne vois pas de quoi tu parle ! Dit-il se raclant la gorge  

- De toute façon, je suis une City Hunter, je vais pouvoir faire don de quelque chose pour cette enfant !  

- Ton don pour la cuisine sera un bon début !  

- Ryô ! Boude celle-ci  

 

Ryô sourit. Il attrapa le visage de Kaori entre ses mains, et colla son front au sien. Kaori sourit, et rit même, elle était heureuse de retrouver encore plus de complicité avec Ryô.  

 

Dans un élan d’intense tendresse, les deux amants échangèrent un baiser passionné.  

 

Se souriant affectueusement, ils se séparèrent et chacun retourna à son occupation.  

 

Kaori ayant terminé de préparer le repas, elle prépara la table.  

 

- Tu peux aller chercher Hélène s’il te plaît !  

- Ah ? Oui…  

 

Ryô se leva du canapé et se dirigea dans la chambre d’ami. Il frappa, mais n’entendit signe qu’il pouvait rentrer. Il tenta une nouvelle fois, mais il resta sans réponse. Poussé par le culot, il décide de rentrer. Il trouva une pièce sombre, la jeune fille allongée sur le lit, le dos tourné à Ryô.  

 

- Le dîner est prêt…  

- Oh ! Excusez-moi, je ne vous avez pas entendu ! Dit-elle se levant précipitamment, essuyant ses yeux  

- Ce n’est rien…  

 

Ryô avait quelque peu le cœur brisé. Il n’avait pas encore perçu autant de chagrin de la part de Hélène d’être loin de Kenji. Rester ensemble dans une situation difficile seulement quelques mois, il ne se serait imaginé lien aussi fort se créer. Cependant, il ne lui semblait pas avoir vu un jour Kenji tenir à quelqu’un, laissant cette personne plus d’une journée dans sa vie. Il s’en voulait. Il culpabilisait d’avoir séparé la part de bonheur de chacun.  

 

Il scruta la pièce et aperçut un objet étrange sur le lit de la jeune fille. À ses pieds se trouvait une torche.  

 

Pourquoi était-elle posée là… ? Ce détail devrait être ignorant, mais l’instinct professionnel de Ryô se réveilla.  

 

Hélène descendit, suivi de Ryô. Kaori regarda son invité, et constata ses yeux rouges. Elle faiblissait, cette jeune fille était vraiment perdue, et triste, terriblement peinée.  

 

Kaori se reprit et tenta de redonner joie à Hélène.  

 

- J’ai préparé plein de bonne chose et chaude en plus, avec ce froid, ça fera le plus grand bien !  

- Oui… Sourit-elle difficilement  

 

Hélène regarda la table, le dîner était fort copieux. Elle constata que deux assiettes se trouvaient l’une à côté de l’autre. Elle décida donc de prendre la place en face, seule.  

 

Ryô et Kaori échangèrent un regard. Tous les deux seraient presque emportés dans la déprime par la forte peine de Hélène. Ils devaient tout faire pour lui rendre sourire et joie de vivre.  

 

- Alors, j’espère que ce soir ta cuisine ne sera pas infecte ! Dit-il prenant place  

- Infecte… ?! Dit-elle s’installant  

- Je préfère prévenir à l’avance notre invité de ta mauvaise cuisine !  

- Mauvaise cuisine ?! Tu y survies depuis plus de cinq années je te signal !  

- L’erreur est humaine ma chère Kaori !  

- Mange, au lieu de dire des bêtises !! Hélène, tu peux te servir… Sourit-elle  

- Merci…  

 

Hélène se servit du riz, ainsi qu’une viande trempant dans de la sauce qui faisait penser au ragoût. Elle ne sait encore si la cuisine de Kaori était mauvaise, mais l’odeur qui s’en dégageait, donnait encore plus l’appétit. Elle goûta, et constata avec surprise que c’était succulent.  

 

- C’est très bon…  

- Merci… Tu vois Ryô tu es mauvaise langue !  

- Tu as surtout du faire un effort pour notre invité !  

- Bah voyons !  

 

Hélène observa le duo de nettoyeur. Ils étaient étranges tous les deux, ils avaient l’air très complice, et au vue du goût raffiné du plat de Kaori, Ryô cherchait sûrement à la taquiner. Ils avaient l’air aussi très fusionnel, leur regard compère ne la trompait pas. Elle les enviait, Kenji lui manquait encore plus au vue de la relation de City Hunter.  

 

Kaori s’attrista. Essayant de redonner sourire à Hélène avec leur querelle, leur complicité la rendait encore plus triste.  

 

- Par quoi voulez-vous qu’on commence… ? Demande subitement Ryô  

- Pardon… ?  

- L’entraînement, par quoi voulez-vous commencer !  

- Euh, je ne sais pas… Que me conseillez-vous… ?  

- Je pense que des exercices d’endurance seraient le bienvenu ! Faire du cardio est une étape importante !  

- Bien…  

- Je vous emmène donc courir demain matin à l’aube ! Debout cinq heures !  

- Euh, bien…  

 

Le reste du dîner se passa dans une ambiance assez tendue. Hélène n’était pas très bavarde et Ryô et Kaori ne savaient comment se comporter avec elle. Le repas terminé, Kaori débarrassa la table, aidée par la jeune fille.  

 

- Ne t’embête, je vais le faire… Sourit aimablement Kaori  

- Vous êtes sur… ?  

- Oui, tu peux aller prendre une douche si tu veux… Je vais t’apporter des affaires…  

- Ah… Merci…  

 

Hélène monta à l’étage et prépara sa trousse de toilette et se dirigea dans la salle d’eau.  

 

Ryô s’installa confortablement devant la télé.  

 

Kaori monta dans sa chambre et prit des serviettes de toilette, puis elle se dirigea en salle d’eau et frappa.  

 

- Entrez…  

 

Kaori posa les serviettes sur le meuble, lorsque sa vue se posa sur le corps frêle de Hélène. Des marques de coups se posaient sur cette peau de bébé, ainsi que des hématomes jamais guéris. Kaori en frissonna, qui avait pu lui infliger ces coups à cette fragile jeune fille. La vie passé de leur invité n’avait pas du être facile chaque jour, et la venue de Kenji dans sa vie était sûrement une échappatoire à l’enfer, à la tristesse, à la solitude, et sa disparition la faisait tomber dans les méandres du silence. Une vie où elle combattait seule, encore.  

 

Kaori ne put s’empêcher un geste tendre. Elle prit subitement Hélène dans ses bras, la serrant fort afin qu’elle ressente le plus possible de chaleur.  

 

La jeune fille fut très gênée, Kaori la serrait contre elle, à moitié nue, comme une mère accueillant son enfant venue au monde. Jamais Hélène n’avait connue la chaleur d’une femme, d’une mère, sa sœur aînée étant terriblement distante et froide envers elle. Hélène se sentait comme bercée.  

 

- Je te promets que tu le retrouveras… Murmure Kaori  

 

Hélène s’accrocha davantage à Kaori et laissa ses larmes qui pesaient tant sur son cœur se déverser.  

 

Après quelques temps de réconfort, Kaori laissa Hélène se détendre dans un bain.  

 

La nettoyeuse descendit et retourna dans la cuisine.  

 

Ryô sentit une tension de la part de sa partenaire et décida de la rejoindre. Il s’appuya sur le pas de la porte, et observa ce corps dans le vide faire la vaisselle.  

 

- Ça va… ? Demande Ryô  

- Oui… Répond celle-ci cachant ses larmes  

- Kaori…  

- Ryô !  

- …  

- S’il te plaît… J’ai une faveur à te demander…  

- Je t’écoute…  

 

Kaori essuya ses mains et se tourna vers son partenaire, le visage imbibé de larme.  

 

- Ne laisse pas cet enfant toute seule… Je t’en prie…  

- Évidement…  

- Tu n’as pas compris !  

- …  

- Je ne veux pas que tu l’entraînes simplement pour qu’elle puisse ensuite se débrouiller seule ! Je te demande de l’aider à retrouver Kenji !  

- Ne t’en fais pas pour ça… Si ce n’est pas moi qu’il l’aide, ce seront d’autre personne…  

 

Kaori regarda intensément son partenaire, saurait-il quelque chose qu’elle ignorait.  

 

- Tu n’as pas remarqué quelque chose sur son corps… ? Demande Ryô  

- Quelque chose… Sur son corps… ?  

 

Ryô laissa Kaori sur cette réflexion, ne pouvant encore répondre à sa requête.  

 

Hélène sortit de la salle d’eau. Elle aperçut Ryô quittant la cuisine.  

 

- Je… Je vais me coucher… Bonne nuit… Dit-elle gênée  

- Bonne nuit ! Répond Ryô, nonchalant  

 

Hélène pénétra dans sa chambre. Elle posa ses affaires et se glissa directement dans le lit. Elle n’avait jamais connu sensation plus douce que les draps soyeux et délicat de ce lit, même si… L’endroit où elle se sentait le mieux étaient les bras de Kenji.  

 

La jeune fille attrapa son pendentif, et le serra très fort.  

 

Elle ferma les yeux et repensa à ces dernières vingt quatre heures.  

 

* * *  

 

- Nous avons une mission pour toi ! S’élance Ylia  

- Je vous écoute… Est déterminée Hélène  

- Nous souhaiterions que tu intègres le gang de Ryô Saeba…  

- Le gang…  

- Il en est le principal pilier ! Nous sommes certains de part leur forte amitié que Ryô Saeba sait exactement où se trouve Kenji !  

- …  

- Si nous trouvons Kenji Homura, nous trouvons notre ennemi !  

- Votre ennemi…  

- Nous ne pouvons t’en dire plus aujourd’hui ! C’est évidement pour ta sécurité et pour que ta mission se déroule comme il se doit !  

- Bien…  

- Acceptes-tu… ?  

- Oui…  

- Pour intégrer ce gang, il faut que tu gagnes la confiance de Ryô Saeba ! Pour cela, tu vas l’engager comme nettoyeur !  

- Nettoyeur… ?  

- Un tueur si tu préfères !  

 

Le corps de Hélène frisonna. Cet homme, un tueur… ?  

 

- Seulement, ce ne sera évidement pas pour assassiner quelqu’un, tu vas simplement lui demander de t’entraîner !  

- M’entraîner…  

- Oui ! Si tu veux retrouver Kenji, ne pense même pas y arriver sans savoir manier une arme, ou sans te défendre ! Le monde de l’homme que tu aimes est fait d’arme, de combat, et de crime !  

 

Ylia était direct avec Hélène, mais ces mots difficiles à entendre ; et encore davantage à prononcer ; étaient indispensable pour la mettre dans une réalité subite, afin qu’elle soit certaine de son choix.  

 

- D’accord… Dit-elle simplement  

- « Décidément, elle n’a peur de rien… Où est-ce encore de la naïveté… »  

- Ylia… Prononce Serge  

- Pour contacter Ryô Saeba, connu dans le milieu professionnel comme City Hunter, tu devras écrire un message sur le tableau de la gare, en indiquant bien les initiales, X, Y , Z…  

- Oui…  

- Tu ne veux pas prendre des notes… ?  

- Non, j’ai tout compris…  

- Bien ! Tu devras par tous les moyens le faire accepter de t’entraîner, ainsi nous n’avons pas à le faire, ce qui enlève les soupçons, et tu intégreras le gang plus facilement…  

- Toutefois, intégrer le gang n’est pas encore très utile ! Ce qu’il nous faut surtout ce sont des informations ! N’hésite pas à fouiller ses affaires, ou à espionner ses conversations téléphoniques, même à le suivre lorsque tu sens qu’il s’en va dans un endroit que tu juges spécial ! Explique Stéphane  

- Bien…  

- Il est évident que tu ne pourras effectuer cette mission concrètement que dans quelques mois… Ryô Saeba est le meilleur, mais comme tu seras entraînée par lui, et étant donné que tu es une femme, je pense que tout devrait se dérouler parfaitement… Réplique Ylia  

- Bien…  

- Nous n’allons pas communiquer tout de suite ensemble… Comme tu ne peux être prête avant plusieurs mois, nous te ferons parvenir un téléphone que dans un laps de temps !  

- D’accord !  

- Cela étant, si tu as des informations intéressantes, rend-toi à l’ancien restaurant où tu travaillais !  

- Oui… Euh, comment je fais pour vous prévenir qu’il a bien accepté… ?  

- Serge se rendra demain soir dans l’immeuble en face où vit Ryô Saeba ! Lorsque tu seras seule, ouvre la fenêtre de ta chambre et fait clignoter trois fois ta lampe de poche !  

- Compris…  

- Et tu surs de vouloir aller jusqu’au bout… ?  

- Bien sûr…  

- Dans ce cas, il reste une dernière étape…  

- Laquelle… ?  

- Te vouer à nous solennellement !  

- Ylia, ce n’est peut-être pas très utile ! S’indigne Serge  

- Évidement que ça l’est ! Rappel toi que nous sommes dans une véritable mission ! Nous devons aller jusqu’au bout ! Il en est assez de payer pour la passé !  

 

Cette dernière phrase fut marmonnée par Ylia, regardant tristement Hélène.  

 

- Suis-moi…  

 

Ylia se leva et guida Hélène dans les couloirs de la villa. Elles montèrent à un étage, où les attendaient une femme à l’allure débraillée.  

 

- Elle est prête… ? Demande cette dernière  

- Oui !  

- Euh…  

- Dans le milieu des gangs, chacun est lié par un contrat, mais ce contrat doit être scellé ! Scellé par le nom de ce dernier !  

- …  

- Un simple nom peut faire frissonner ! C’est pourquoi chaque membre d’un gang se tatoue sur la peau le nom de son gang auquel il appartient !  

 

Hélène eut subitement une vision, une vision triste et agréable. Un matin où Kenji se vêtit, elle avait remarqué ce tatouage sur son rein gauche, un signe qu’il n’avait voulu lui dire ce qu’il signifiait.  

 

Elle comprenait pourquoi aujourd’hui.  

 

Hélène s’avança et s’assit sur un tabouret.  

 

- Où le veux-tu… ?  

- En bas du rein gauche… Dit-elle dans un sanglot  

- Très bien !  

 

La jeune femme prépara le nécessaire et commença à piquer à l’ancre noire, la peau de Hélène. Cette marque, ce tatouage, ce lien, cette destiné, ne s’en irait plus jamais.  

 

Elle s’accrocha à son pendentif et le serra afin de combattre la douleur.  

 

Ylia sortit de la pièce, versant des larmes silencieuses.  

 

- Pardonne-moi… Linda…  

 

* * * *  

 

Hélène se retourna dans le lit et serra encore et toujours ce dé entre ses doigts.  

 

- Kenji… Je fais ça pour toi…  

 

* * * * *  

 

Ryô se retournait, encore et encore. Il ne parvenait à trouver le sommeil depuis une demi-heure. Il était seul dans ce grand lit, et l’habitude de serrer son amante contre lui pour s’endormir paisiblement lui manquait assurément.  

 

- Tu es ridicule Ryô ! Ne pas trouver le sommeil juste parce que Kaori n’est pas là ! Bougonne ce dernier  

 

Dans sa chambre, Kaori elle aussi n’avait pas rejoint les bras de Morphée. Elle voudrait la chaleur du corps de Ryô contre elle, cette assurance, cette virilité, ses lèvres parcourant son cou.  

 

Ryô quant à lui, désirait dans la légèreté, d’autre sensation !  

 

- Déjà que Kaori n’a pu tenir sa promesse à cause de cet américain envahissant ! Voilà que je dors sans sa poitrine si confortable ! Rit-il d’un air pervers  

 

Kaori éternua. Les pensées perverses de son partenaire parviendraient-elles jusqu’à son ouïe.  

 

La jeune femme en avait assez. Après tout, Ryô se lèvera bien avant elle désormais et Hélène sera levé en même temps, elle ne verra donc pas qu’ils ont dormit ensemble dans la nuit.  

 

Elle se leva et partit dans la chambre de son partenaire. Elle ouvrit la porte doucement et la referma avec la même délicatesse.  

 

- Ryô…  

- Kaori… ?  

 

La jeune femme marcha sur la pointe des pieds et sauta presque dans les bras de son amant.  

 

- Je n’arrive pas à m’endormir sans toi… Rougit-elle  

- Tu exagères, j’allais m’endormir moi ! Dit-il l’air agacé  

- Menteur ! Je sais que tu ne dormais pas ! Boude celle-ci  

 

Les deux partenaires se dévisagèrent l’air amusé, et s’embrassèrent tous deux amoureusement.  

 

Ils sentaient le cœur de l’autre battre la chamade. Sentant la fièvre monter. Ils ne purent ainsi échapper à l’envie de se donner l’un l’autre.  

 

- Ne cris pas trop fort ! Taquine ce dernier  

- Rassure-toi, je devrais réussir ! Dit-elle entrant dans son jeu  

- Ça veut dire quoi ça ! Dit-il mordant son cou  

 

Kaori se mit à rire, Ryô était susceptible de ce côté-là. Il voulait toujours s’assurer de la rendre dans un plaisir parfait, en osmose, dans une vague de chaleur inconsommable qui menait au septième ciel.  

 

Ce bruit jovial l’enchanta et captura ce rire afin qu’il ne quitte jamais sa raison. Il enleva soigneusement et délicatement chaque vêtement qui couvrait le corps de son amante. Il lui donna des baisers incalculables, aucun pincement de peau de Kaori n’ignorait le goût des lèvres de Ryô. Il caressa sa partenaire avec subtilité, mais n’attendit pas plus longtemps pour succomber à son fruit du péché.  

 

Kaori se cambra et cacha son visage avec son bras. Comme il était encore embarrassant de regarder son partenaire dans cette proche intimité. C’était encore plus insupportable, lorsqu’il vint capturer un de ses seins et jouer avec son téton. Elle mordit sa lèvre de honte et voudrait disparaître de ce monde.  

 

Le délice savouré. Ryô ne put jamais attendre longtemps avant de s’unir à elle. Il essuyait toujours discrètement sa bouche et vint donner un baiser brûlant à Kaori. Baiser pendant lequel il rentra doucement en elle.  

 

Elle se cambra encore. Il pouvait admirer ce corps si parfaitement fait, il ne s’en lassait pas.  

 

Il aimait la prendre dans ses bras, la serrer fort contre lui, sentir son souffle chaud sur sa joue, son cou, il caressait avec envie son visage, ses cheveux, sa poitrine. Elle s’accrochait à la peau du dos musclé de son partenaire, remuant les hanches de plaisir divin.  

 

Kaori ne le regardait jamais ou peu. L’expression de son visage donnait encore plus d’élan à Ryô qui ne se contenait que quelque minute, il enchaîna vivement des coups de reins rapides et moulant.  

 

Quel plaisir.  

 

Quelle saveur.  

 

Ryô n’en revenait pas du bien-être qu’il ressentait à chaque fois qu’il s’unissait à Kaori. Son cœur se brisait, son corps tremblait, ses yeux s’humidifiaient, sa langue réclamait une danse, ses lèvres une valse. Ciel qu’il était cruel de faire vivre ça à un homme.  

 

Cet instinct viril et bestial se sentait en total désarroi, subissant le plaisir de la femme aimé.  

 

Dans un souffle chaud et des cris retenus, le couple s’effondra sous le bien-être de l’orgasme.  

 

Ryô serra dans ses bras Kaori plus fort que jamais.  

 

Son ami subissait l’enfer pour que lui puisse rester au paradis,  

 

Quel déshonneur !  

 

Ils se rafraîchissaient toujours sans vouloir faire de bruit. Ils arrangèrent le lit et se glissèrent ensemble dans les draps.  

 

- Ryô, tu entendais quoi tout à l’heure par, « tu n’as rien remarqué sur son corps… ? » !  

- Oh… Rien… Ne t’en fais pas… Je voulais juste répondre de façon un peu reculée à ta requête…  

- Ma requête… ?  

- De ne pas la laisser seule…  

- Merci… Dit-elle lui volant un baiser  

- Je suis désolé, je vais devoir me lever tôt pour un bon nombre de matin ! Dit-il caressant sa joue  

- Ce n’est rien ! Il faudra juste qu’on se couche plus tôt ! Dit-elle se cachant dans ses bras  

 

Ryô sourit tendrement et embrassa l’épaule dénudée de Kaori.  

 

Ils s’installèrent confortablement dans le lit. Kaori lovée contre Ryô.  

 

- Bonne nuit…  

- Bonne nuit Kaori…  

 

* * * * * *  

 

Dans une demeure à quelques kilomètres, une femme se pressa aussi contre le corps de son amant. Ce dernier lui tournait le dos, mais cela ne l’empêcha pas de se blottir contre lui.  

 

- Bonne nuit… Kenji…  

- À demain !  

 

Kenji ferma les yeux et serra entre ses doigts, son pendentif.  

 

- « Bonne nuit… Ma vie… »  

 

 

 


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