Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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It's the name of the web site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 28 :: Chapitre 28

Pubblicato: 05-03-14 - Ultimo aggiornamento: 05-03-14

Commenti: Je suis certaine que beaucoup vont être surpris et ne pas en croire leurs yeux, mais, si ça y est ! Un NEW chapitre !!! Je tenais encore à m'excuser pour la longue absence, de vous avoir fait attentre aussi longtemps... La panne d'inspiration et surtout la maîtrisse maladroite de ma fiction quant à l'intrigue... J'espère que ce chapitre sera à la hauteur de vos attentes et que vous me pardonnez pour mes scènes d'action encore très maladroite, mais j'y travaille !!! Merci aussi pour tous vos messages d'encouragement et de prendre de mes nouvelles, vous êtes des personnes tellement adorable, j'ai de la chance ... Je vous laisse lire ce chapitre, en promettant que les chapitres à venir soient plus rapide, car j'ai fais écris tous les modèles ! Kiss ♥

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

Chapitre 28 : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas, a déjà perdu » Bertolt Brecht  

 

Sonnerie bruyante, elle annonçait l’heure du levé. Ryô sursauta et se hâta d’éteindre l’objet assourdissant pour ne pas réveiller sa partenaire. Mission réussie, Kaori dormait profondément. Sa respiration était lente, calme, elle semblait faire de jolis rêves. Il passa avec délicatesse, une main sur sa joue. Quelle sensation hypnotique, il pourrait rester éternellement allongé à ses côtés, n’ayant que pour unique but de la contempler. Kaori, cette femme le rendait obsessionnelle.  

 

Il se força à s’étirer et à sortir du lit. Son premier travail était de réveiller Hélène. Cependant, il sentit une présence dans la cuisine, déjà, la jeune fille était levée. Il descendit et rejoignit l’enfant. Elle préparait du café, faisait griller du pain et disposait différent parfum de confiture.  

 

Elle semblait concentrée, comme recopiant chaque geste, des mouvements qu’elle aurait appris par cœur, et qu’elle devait reconstituer. Ryô avait l’impression d’observer une scène intime, il ne voulait avancer de peur de tout briser.  

 

Préparait-elle toujours le repas du matin à Kenji, ainsi, ou, peut-être était-ce lui qui s’occupait de quotidien matinal. Oui. Sa confidence était confirmée, des larmes roulaient d’elles-mêmes sur le visage d’Hélène. Elle s’attendait sûrement à le voir arriver, prononcer un « bonjour ». Le jeune homme ne put assister à ce massacre nostalgique et se racla la gorge pour sortir sa protégée de ces songes.  

 

Chose faite, la jeune fille essuya ses joues et se retourna vivement vers Ryô.  

 

- Bonjour… Sourit-il  

- Bonjour…  

- Tu es matinale ! Dit-il prenant place  

- Oui… J’ai l’habitude de me lever tôt avec Kenji…  

- Ah…  

 

Son nom. Elle ne pouvait s’empêcher de le prononcer, une survie, peut-être pouvait-il entendre de façon inaudible que son amante pensait toujours à lui et qu’elle ne l’oublie pas.  

 

Hélène s’installa timidement en face de Ryô. La carrure de cet homme l’impressionnait, son regard, sa voix, il dégageait cette sécurité qu’apportait Kenji, s’était rassurant d’être là.  

 

Le nettoyeur observa cet être fragile, elle mangeait timidement, gardant le regard au sol, son regard ne définissait rien d’autre que de l’anxiété, était-ce son air habituel ou seulement depuis la disparition de son ami… ?  

 

Combien de fois il avait entendu de la part de Kenji, que son amante était trop peu sûre d’elle, négative, faible, déprimante. Il était vrai que sa compagnie n’avait rien d’ensoleillé, et pourtant, elle était forte dans un certain sens. Solide pour vouloir estimer une sœur cruelle, vigoureuse pour défendre le droit de donner sa vie à l’homme qu’elle aimait. Elle s’illuminait lorsqu’il s’agissait de son amant, et ce point, rappelait de triste souvenir à Ryô.  

 

- Tu veux le programme de la journée ?  

- Oui…  

- Nous allons faire de la course à pied, c’est primordial pour travailler le rythme cardiaque !  

- D’accord…  

- Ensuite, je te ferais des exercices d'étirements, essentiel pour ton endurance...  

- Très bien...  

 

Pendant qu'Hélène faisait la vaisselle, Ryô partit prendre sa douche. Entre le savon et l'eau chaude, il se demandait combien de temps réellement cette jeune fille allait tenir. Elle paraissait fragile, maigrelette, sans résistance, le nettoyeur allait en faire une bouchée.  

 

À son tour, la jeune fille partit dans la salle de bain. Quant au nettoyeur, il râlait d'avance de devoir préparer le repas du midi. Des sandwichs suffiraient, mais la tâche gastronomie n'était pas son fort, il prendrait les premiers ingrédients qui tomberait sous sa main. En ouvrant le frigo, le jeune homme écarquilla les yeux. Deux bento soigneusement préparés faisaient face. Il prit les boîtes entre ses mains et lu le mot à son attention.  

 

- "Ryô, soit tendre avec notre protégée et ne fait pas de bêtise, Kaori..."  

 

Il sourit, quelle finesse. Cette femme avait du créer l'attention dans une autre vie, tellement elle ne manquait jamais aucun détail. Il penserait à gracieusement la remercier.  

 

Le sac prêt et les équipements de même, les deux jeunes gens prirent la route vers un parc.  

 

Immensité et beauté définissaient cet endroit. Hélène n'avait jamais aperçu un tel paysage. Que d'harmonie et de bien-être ici.  

 

- Bien, nous allons courir pendant deux heures, sans s'arrêter, nous ferons le tour du parc !  

- Deux heures...  

- Tu as peur ?!  

- Non...  

- Dans ce cas, c'est parti !  

 

Ryô s'élança sans ménagement, il courut à toute jambe, laissant sur place Hélène. La jeune fille se réveilla et poursuivit son professeur.  

 

D'abord de petit pas, un souffle régulier, de courte enjambé, pendant plusieurs minutes, la jeune fille suivi la cadence de Ryô, mais très vite, son souffle devint bruyant, un mal dans ses muscles la poussait, sa gorge se séchait, elle était déjà à bout.  

 

- Ça ne fait que vingt minutes, force toi un peu ! S'écrie Ryô  

- Oui...  

 

Hélène piocha dans ses ressources, mais impossible de reprendre un rythme convenable, à bout de force, elle s'arrêta pour reprendre son souffle. Le nettoyeur se stoppa, et partit la rejoindre.  

 

- Tu n'as tenu longtemps...  

- Désolée, on peut reprendre !  

- Non !  

- Pourquoi...?  

- Parce que c'est très mauvais de s'arrêter et de reprendre, ça déséquilibre les pulsations de ton cœur, on arrête pour aujourd'hui !  

- Mais...?  

- Nous allons faire autre chose, rassure-toi !  

 

Les deux jeunes gens regagnèrent l'entrer du parc et se mirent sur l'herbe. Ryô démontra des exercices d'étirements, afin que les muscles restent chauds et relaxe la palpitation du coeur. La jeune fille s'avérait être fortement souple, les exercices ne furent guère difficiles. Les bras, les hanches, les jambes, les pieds, elle tractait son corps avec une faveur précise, un bon point.  

 

Ensuite, Ryô fit courir Hélène sur place, afin de calculer au bout de combien de minute, son souffle devenait assourdissant. Il put aussi entraîner son endurance. Cette petite série d'exercice passé, les deux jeunes gens s'installèrent pour déjeuner.  

 

En ouvrant le bento, Hélène fut émerveillée, une flopée de délice se présentait, des couleurs attirantes et une odeur donnant encore plus d'appétit. Le repas était silencieux, trop au goût de Ryô, il fallait vraiment qu'il casse cette timidité envahissante.  

 

- Dit-moi... Hélène...  

- Oui ?  

- Est-ce que tu me trouves plus beau que Kenji ? Dit-il de son grand sourire enfantin  

- Quoi ? Rougit-elle  

- Je suis plus grand, plus musclé, plus élancé non ?  

- Non !  

- Tu es directe en réalité... Boude ce dernier  

- Enfin, je voulais dire...  

 

Il se mit subitement à rire. Il savait désormais pourquoi son ami était autant épris de cette jeune fille, Hélène était l'innocence même. Son rire, amena la jeune fille à sourire, un sourire sincère, venant de nulle part.  

 

- Tu souris... Enfin... Dit-il sérieusement  

- Vous êtes... Étrange... Rougit-elle  

- Comment ça...?  

- Vous avez... Plusieurs facettes... Vous sembliez si sérieux tout à l'heure... Et, voilà, que, vous faite le pitre...  

 

Ryô tombait des nus, il avait bien entendu le mot sortant de cette délicate bouche. Elle aussi était bizarre, où, était-ce autre chose...?  

 

- Vous... Vous me donnez envie de sourire, alors que je n'en ai pas envie...  

 

La réponse à sa question. Il avait ce don, vraiment...? De rendre le sourire. Peut-être... Il ne lui semblait pas avoir cette capacité, c'était plutôt Kaori qui donnait cette envie, mais, inconsciemment, la jeune femme lui avait appris à donner envie aux autres d'être heureux. Ciel. Quand cesserait-il d'être autant amoureux de cette femme, tout revenait éternellement à elle.  

 

- Tu sais, je n'ai pas toujours été comme ça... J'étais froid, colérique, et je me fichais de tout !  

- Comme Kenji... S'attriste Hélène  

- J'avais la vie en horreur, mais... J'ai su rencontré la personne qui m'a donné le goût de la vie... Sourit-il en la regardant  

 

Dans ses petit yeux corbeaux, Hélène recevait en un instant, une multitude de tendresse, cet homme était réconfortant, et elle avait du mal à croire qu'une once de ténèbres avait un jour prit place dans cette âme. Soudainement, une question brulait ses lèvres. Est-ce que le temps où Kenji serait heureux, comme Monsieur Saeba semblait le paraître, arriverait...?  

 

- Monsieur Saeba...  

 

Ryô devinait déjà la question. La réponse semblait évidente, il comprenait son chagrin, son âme était tellement lisible, transparente, cette petite fille lui faisait plus de peine qu'il ne l'aurait cru. Il prit l'enfant contre lui et embrassa sa chevelure.  

 

- La réponse est oui...  

- Euh...  

- Kenji a trouvé la personne idéale aussi...  

- Cette femme...  

- Quelle femme ?  

- Celle dont il rêve tout le temps...  

 

Ryô se mit à rire. Hélène se trompait de chemin, mais Kenji ne lui avait certainement pas raconté une ligne de son passé et il le comprenait, cependant.  

 

- Tu sais, tu te fais vraiment trop d'idée sur cette femme !  

- Comment ça...?  

- Kenji te l'expliquera mieux que moi...  

 

Ryô se leva et rangea le pique-nique. Hélène eu une pulsion de survie, ainsi, le gang de Serge avait raison, son professeur savait où se trouvait Kenji. Elle se leva et se précipita sur lui.  

 

- Vous savez où il est, je le savais !  

- Oui...  

- Je vous en prie, dîtes-moi où...?  

- Hélène, je ne peux pas...  

- Mais pourquoi ?!  

- Et toi, pourquoi tu n'attends pas sagement son retour...? Demande ce dernier le plus sérieux du monde  

- Parce que... Parce que je...  

 

Il suffisait de dire la vérité. Qu'elle savait que Ryô et Kenji étaient dans un gang de yakuza mal fréquentait, que leur réputation était mauvaise, et que sa mission était de les infiltrer. Mais à cette pensée, son coeur devint lourd, elle n'était personne, elle n'était qu'une pauvre et malheureuse enfant, prétendant pouvoir réussir à sauver l'homme qu'elle aimait, alors qu'en définitif, elle ne connaissait rien de lui, de son passé et de sa vision du future.  

 

Perdant soudainement pied, Hélène se mit à genoux devant la force de la nature, tout lâché en elle. Pensant avoir trouvé sa place, son devoir, la voilà devenu aussi petite qu'une fourmi dans ce monde. Elle croyait en sa détermination, en sa force de vaincre les démons. Futilité. Elle ressentait bien par delà les personnes qui l'entourait qu'elle serait incapable de faire quoi que se soit.  

 

Elle se mit à pleurer à chaude larme, d'un total désespoir.  

 

* * * * *  

 

Sortant de sa douche, Kenji eut une pointe au coeur. Son orgasme vital cognait fort, trop fort, et une boule d'angoisse se forma dans son ventre. Il pressentait le malheur et la tristesse. Il prit furtivement son pendentif entre ses doigts, une seule personne pouvait lui communiquer aussi bien ses émotions, son amante.  

 

Il avait l'image de sa frêle idylle en train de déverser un torrent de larme. Il allait craquer, comme à son habitude, essayait de relever sa tête, de grandir son regard, la confiance n'était pas son meilleur alliée. Il se demandait chaque jour pourquoi s'être attaché à cet être néfaste, tellement négative et en dessous de tout. Ça le reprenait, l'envie de la dégrader, alors que son cœur saigner un peu plus chaque heure son manque d'elle.  

 

Son ange gardien traduisait pour lui ses plus obscures pensées, sa réelle ambition était-elle qu'il souhaitait tout l'amour qu'elle n'avait eu et qu'il avait un jour sacrifié. La prendre dans ses bras, juste contre lui et la consoler, il ne demandait pas plus. Il voulait la faire sortir de sa léthargie, l'entendre rire, il y avait tellement de chose qu'il n'avait encore vécue avec elle et qu'il aimerait abuser en toute impunité.  

 

Il avait peur, peur que l'amour qu'il lui portait soit néfaste à sa vie, cette mission en était la douloureuse preuve, et pourtant...  

 

- Je donnerais ma vie, pour toi... Chuchote-t-il comme un secret  

 

Il se sentait bien en cet instant, un champ de coton chaud, cette fille, quelle merveille. Mais cet instant de grâce fut court, les ténèbres le prirent d'assaut, sachant d'avance qui frappait à sa porte.  

 

Il descend ouvrir et fit face à l'incarnation du diable en personne. L'enfer prit possession de sa bouche comme un dû et rentra dans son antre sans faire mine de rien. Kenji sourit fièrement, le sort qu'il réservait à ce succube et sa cours, était encore pire que les limbes.  

 

Erika jeta son sac sur le sol, et s'écrasa dans le canapé, elle était déjà la reine des lieux. Elle s'alluma une cigarette, croisa sensuellement ses jambes et se permit de prendre un article écrit par Kenji sur la table base.  

 

Furieux, le jeune homme s'approcha et arracha des mains le papier et rangea la pile dans un coffre.  

 

- Et bien, tes articles sont vraiment secrets...  

- Je suis journaliste, pas idiot !  

- Sur quelle affaire es-tu...?  

- Il me semble que cette question retient toujours la même réponse, je ne te dirais rien !  

- Mmh... Tu es d'une humeur exécrable, j'adore ça...  

- ...  

- Bien... Que choisis-tu...? Une partie de sexe avec moi, ou une nouvelle qui va t'intéresser... Sourit-elle fièrement  

- La nouvelle !  

- Je ne sais pas comment je dois le prendre...  

 

Subitement, Kenji se retrouva assit à ses côtés, à quelques centimètres de son visage. Erika chuta. Cet homme la rendait môle, fluette, elle perdait pied lorsqu'il était aussi près. Jamais un adversaire ne lui avait procuré autant de plaisir, dans la défaillance, elle deviendrait son alliée à l'instant même. Cependant, si elle tombait, sa vengeance sur la vie n'aurait plus aucun sens.  

 

- "Dommage"...  

- La nouvelle j’attends !  

- Je dine en compagnie d'un diplomate Russe ce soir... Mon père s'absente et m'a confié le dossier, veux-tu te joindre à moi...? Dit-elle écrasant la cigarette dans le cendrier  

- Tu me prends vraiment pour un idiot !  

- Mais quel est encore cette méfiance...? Sourit-elle vicieusement  

- Tu crois sans doute que je peux cracher mon savoir à n'importe qui...  

- Si tu dis non, c'est que tu as peur, non ?! Peur de ne pas pouvoir te retenir... Provoque-t-elle  

 

Kenji l'embrassa, de façon fourbe et primaire.  

 

- Je n'ai peur de rien...  

- C'est ce que j'aime chez toi...  

- Amuse-toi bien à ton diner ! Dit-il se relevant  

- Décidément, je ne te trouve aucun défaut...  

 

Erika se leva, elle se vêtit de son manteau, reprit son sac et partit en laissant un dernier mot.  

 

- Si tu changes d'avis, je serais à huit heures au "Takoshi" !  

- ...  

- Je rentrerais tard, mais laisse-moi une place dans ton lit...  

 

Elle ferma la porte, ne souhaitant découvrir le faciès de son nouvel amant. Seul, ce dernier se précipita sur le téléphone. Il composa le numéro à toute vitesse, et attendit impatiemment que la concernée décroche.  

 

- Secrétaire du juge Hatsumi que puis-je pour vous...?  

- Un rendez-vous pour six heures au café b...  

- C'est noté Monsieur, bonne journée...  

- De même...  

 

Kenji fut fier, Marie exécutait son rôle avec le plus grand des sérieux, jamais il n'aurait meilleure partenaire. Une femme vive, pleine d'esprit, une intelligence gradée. Depuis l'adolescence, elle était son soutient, son bras gauche, son oreille droite, une harmonie parfaite et une amitié vieille comme le monde. Sans doute pas un hasard qu'il se soit épris de sa petite copie, bien qu'il souhaitait ne jamais voir Hélène en possession d'une arme, ni d'un tel regard glacial au moment opportun.  

 

- Jamais...  

 

Dans un cabriolet, une femme ardente souriait tel le diable à ce messager naïf. Elle prit son mobile et appela sa carte joker.  

 

- Chérie, défait tes dentelles pour ce soir, j'ai une mission pour toi...  

 

* * * * *  

 

Ryô releva sa protégée, il ne pouvait la laisser dans ce tourbillon de chagrin. Ciel qu'elle portait le monde sur son dos, que son passé devait être lourd de fardeaux, une vie sans saveur, sans parfum et sa raison de survivre qui l'abandonne, quel châtiment. Réalisait-elle un instant qu'elle allait devoir prendre les armes pour ramenait cet homme...? La conscience devait la fouetter telle une claque qui ne cesse de frapper.  

 

- Hélène... Pourquoi fais-tu ça...?  

- Je ne peux pas le dire...  

- Tu n'es pas obligée d'accepter toutes les solutions inimaginables pour retrouver Kenji, il ne voudrait pas ça...  

- Je sais... Mais...  

- Mais quoi...?  

- Je ne sais pas... C'est... C'est comme si c'était dans mon sang... J'ai de la conviction, mais... Elle m'effraie...  

 

Le nettoyeur ne comprenait pas tout le sens de cette déclaration, parlait-elle de devoir...? Comme un service à rendre...? À qui...? De toute évidence, son instinct ne l'avait pas trahit, sa protégée se faisait manipulé par le camp adverse. Mais par qui exactement...? Il avait repéré une certaine protection du gang de Serge envers elle, et ces odieux personnages la mettaient au premier rang, pourquoi...?  

 

Toute cette histoire tournait en rond, était-ce la raison caché de Kenji, découvrir ce qui se tramait derrière le nom de son amante...? Cette raison justifierait la méfiance de Kenji pour leur chef Ichiba, sa haine pour Dieter, et cette mission d'infiltration.  

 

Hélène Turner, que diable cachait-elle...?  

 

Dans un fourgon, un homme remit droit ses lunettes et partit sur les chapeaux de roue. Saeba, le numéro un du Japon, ne volait pas sa réputation, il l'avait vu dans ses yeux, ce regard touchant presque la solution.  

 

- Saeba, tu ne sais pas ce qui vous attend... Rit-il d'un air machiavélique  

 

Ryô entendit les crispations des pneus sur la route, s'échappant. Sa protégée était plus en danger qu'il ne le pensait, il allait devoir être plus que vigilent. Il n'allait pas avoir le choix, l'apprendre à se défendre devenait une survie catégorique. Il se releva déterminé.  

 

- Ça suffit ! S'agace ce dernier  

- Mmh...  

- Relève-toi ! Nous allons mettre un terme à tout ça !  

- Euh...  

- Debout ! Pas le temps pour les pleurnicheries, ni les coups de moue ! Nous avons du travaille ! Tu veux laisser Kenji seul face à ça ?!  

- Kenji... Non...  

- Alors en avant ! Dit-il lui tendant la main  

 

Hélène accrocha ses doigts à ceux de Ryô et une chaleur fraternelle enveloppa ce cœur résolu.  

 

Le cours de la journée fut rude. Les exercices du nettoyeur furent intenses en énergie. Il fit se lever Hélène, courir, fit dix pompes, elle se releva, puis changea de trajectoire, elle s'allongea et fit vingt abdos et recommença les mêmes gestes à mesure des ordres de Ryô.  

 

- Stop !  

- Ah...  

 

De fatigue, Hélène glissa sur l'herbe et se tordit la cheville. Le professeur accourut vers son élève et l'aida à se relever. Elle essaya de marcher, mais en vint, la douleur s'étala.  

 

- Ne force pas, je vais te porter...  

 

Ryô prit cet être fragile dans ses bras et la déposa dans son véhicule. Il était déjà six heures du soir, le temps de rentrer chez eux sonnait. Sur la route, Hélène s'endormit, épuisée de sa journée, elle était adorable, des traits de bébé cajoleur se dégageaient de son visage, encore une qualité que Kenji devait lui adorer.  

 

Le jeune homme prit contre lui la jeune fille et monta à l'étage de leur appartement. En la déposant sur le canapé, le choc, même doux, la réveilla. Elle s'étira légèrement, mais grimaça, son corps la fit souffrir et cette cheville étira l'amertume.  

 

- Bonsoir vous deux ! Accueille Kaori  

- Bonsoir... Sourit Ryô  

- Bonsoir Kaori... S'intime Hélène  

 

Cette femme c'était Dieu. Sa prestance, son élégance naturelle, sa voix, son regard, ses gestes, Kaori apparaissait comme une divination aux yeux d'Hélène, une « mer », une mère d'amour. Elle vint s’asseoir près d’elle, et enleva la terre qui s’était posée sur sa peau.  

 

- Ryô t’en a fait baver je suis sûre !  

- Me prendrais-tu pour un Tiran ?! Se vexe le jeune homme  

- Non, Ryô a été très gentil avec moi… Sourit-elle  

 

Kaori rata un battement de son cœur. Elle vit la jeune fille sourire avec bonheur pour la première fois depuis longtemps. Apparemment, son partenaire avait su la réconforter, l’apaiser dans son choix. Le sourire d’Hélène était un bonbon rose paraissant tout doux. Quelle petite fille attachante.  

 

- Je suis certaine que vous mourrez de faim !  

- Oui ! Au fait, tu veux bien ramener une poche de glace ! Hélène s’est tordu la cheville !  

- Mais bien sûr ! Il fallait me le dire tout de suite !  

- Ce n’est rien…  

 

Kaori se leva spontanément et courut dans la cuisine chercher le du. Ryô porta un visage de colère subitement. Lorsque Kaori s’était levé, une odeur particulière s’était dégagée d’elle. Sa partenaire n’avait pas osé désobéir. La jeune femme revint, elle plaça le sac de glace sur la cheville enflée.  

 

- Merci…  

- Je…  

- Kaori ! Je peux te voir une minute !  

 

Ryô chopa son amante par le bras et la traîna dans la cuisine. Il claqua la porte et expulsa une colère noire. Hélène fut surprise, cet homme et cette femme tellement complice, elle les entendait crier, mais impossible de savoir ce qu’ils se disaient.  

 

- Alors, ta journée Kaori ?!  

- Et si on en venait au fait tout de suite ?!  

- Tu pue la poudre !  

- Merci…  

- Tu as été t’entraîner alors que je te l’interdis !  

- Explique-moi quelque chose Ryô, qu’est-ce qui ne m’est pas interdit ?!  

- Je t’en prie Kaori ! Tu ne m’auras pas sur ce coup-là !  

- Pourquoi, d’habitude je te manipule, j’ai plutôt l’impression que c’est l’inverse ?!  

- Écoute, je ne sais pas ce que tu as, et as quoi tu joues, mais je regretterais déjà mon geste à ta place !  

- Sinon quoi… ?!  

- Il n’y a pas de sinon chez moi ! Ne recommence pas, point !  

- Non…  

- Kaori…  

- Je ne vois pas ce que je fais de mal ! Je me suis déjà entraîné à tirer que je sache !  

- Mais quelque chose me dit que cette fois-ci, tu atteins tes cibles… ?  

- J’ai l’air si fière que ça…  

- Kaori, ne me provoque pas !  

- Ryô… Il va bien falloir que tu admettes un jour, que tu n’es pas le seul à vouloir protéger une personne que tu aimes… Ça fait six ans maintenant… Je suis déterminée à être plus que la moitié de City Hunter…  

- Tu ne comprends rien…  

- Non, c’est toi qui ne comprends rien…  

 

Kaori attrapa une pile d’assiette et se dirigea dans le salon, mettant fin à la discussion. Son amant ne changera jamais, elle aura beau faire tous les efforts du monde, il n'acceptera jamais qu'elle soit autant capable que lui. Cet "idiot" ne comprenait pas le geste d'amour, pourquoi serait-il le seul à vouloir sacrifier sa vie...? Pensait-il qu'elle était indifférente à la perte de l'homme qu'elle aimait...? Pendant qu'il protégeait les autres, qui le protégeait lui, est-ce qu'il n'y réfléchissait jamais.  

 

Le dîné se fit dans le silence absolu, Ryô était dans sa plus haute colère, il n'en démordrait pas, il pouvait laisser glisser certain aspect de son métier entre les mains de Kaori, mais pas l'objet qui ôte la vie.  

 

Hélène les observait tristement, eux respirant la vie dans son plus beau jour, les voilà tous deux éloignés comme jamais. Quel était l'élan de leur dispute...? Elle espérait que ce n'était pas de sa faute, elle voyait bien qu'elles les gênaient, rendant impossible tous moments intimes.  

 

Son repas à peine terminé, Ryô se leva, et emporté dans sa hargne, prit sa douche avant de laisser sa place. Kaori fut étonnée, elle avait du mettre hors de lui son partenaire pour qu'il en oubli sa galanterie. Elle se leva, et débarrassa la table.  

 

- Je peux vous aider...? Se précipite Hélène  

- Non reste assise, tu dois être épuisée... Sourit Kaori  

- Non, ça va...  

- Ne t'en fais pas, ça ira !  

 

La jeune femme fit plusieurs tours dans la cuisine, sous les yeux d'Hélène, triste. La peine de cette femme l'atteignait énormément, et ne pas savoir l'objet de la dispute la chagrinait. Elle décida, timidement de se lever et partit dans la cuisine, rejoindre celle qui l'accueillit généreusement.  

 

- Kaori...?  

- Oui...  

- Euh... Vous... Enfin, avec Monsieur Saeba... Je...  

- Ne t'en fais pas, ce n'est en rien ta faute... Sourit-elle  

 

Un battement de coeur, Kaori avait anticipé sa demande. Elles se connaissaient à peine et la jeune femme parvenait déjà à cerner la moindre mimique d'Hélène. Quels gens étranges.  

 

- Hum...  

- Ce n'est rien, j'ai l'habitude de me disputer avec Ryô ! Rit-elle nerveusement  

- Ah bon...?  

- Nous avons deux caractères très forts, alors je ne compte même plus les disputes que nous avons eues ! Sourit-elle plus sincèrement  

- Les gens qui s'aiment ont toujours beaucoup de chose à se dire...  

 

Kaori stoppa son activité et inscrivit cette belle citation en sa personne. Hélène fut étonnée d'elle-même, elle ignorait d'où elle sortait une telle diction. Cependant, elle en fut également triste, car elle ne s'était jamais disputée avec Kenji et ils ne parlaient pratiquement jamais.  

 

- C'est jolie ce que tu as dis...  

- Euh... Peut-être...  

- ...  

- Avec Kenji, on ne se parlait pratiquement jamais... C'était très silencieux, alors...  

- Tu sais...  

- Désolée ! Je... Je dois vous embêter, je n'arrête pas de parler de lui...  

- Non, tu...  

 

Hélène entendit Ryô sortir de la salle de bain, elle s'inclina devant Kaori et monta rapidement à l'étage prendre à son tour sa douche. Elle fuit, elle se sentait misérable, ne pensait-elle qu'à sa propre personne...? Kenji occupait toutes ses pensées, elle devait opprimer son entourage et elle avait certainement étouffé son amant, et cette raison était sûrement celle de son abandon. Elle éclata en sanglot, seule, sous cette douche chaude.  

 

Ryô partit directement dans sa chambre, sans un mot pour Kaori. Il s'allongea sur son lit lorsqu'il entendit la porte de l'appartement se fermer. La jeune femme partait sûrement se réfugier sur le toit.  

 

C'est ce qu'elle fit. Kaori s'accouda au balcon et admira la beauté de la ville. Un spectacle qui redonnait du baume au coeur, toutes ces lumières, ce bruit fêtard, l'atmosphère représentant la vie dans son plus simple appareil, redonnait du courage, le sourire, les habitants de Shinjuku n'arrêtaient jamais de vivre.  

 

Elle eut un frisson, elle avait sous-estimé la température, sa simple veste ne la tenait plus au chaud. S'apprêtant à faire demi-tour, un châle vint entrelacer ces épaules, et deux bras puissant se refermèrent sur elle, la poussant contre le torse du visiteur.  

 

- Ryô...  

 

Ils restèrent un long moment, tous les deux, sans prononcer mot, admirant ensemble la vue. Kaori fut troublée, elle entendait dans son dos, les battements de coeur effrénés de Ryô. Il était à ce point dans le bien-être pour que son coeur cogne à ce simple contact, serait-il encore plus amoureux qu'elle ne l'était...?  

 

Remord. Kaori réalisait qu'elle était difficile avec son partenaire, lui démontrant qu'elle était prête à mourir. Ce qu'elle avait oublié, c'est que personne ne se préparait à perdre l'être chérit, surtout dans leur domaine.  

 

- Je suis désolée... Souffle-t-elle honteuse  

- J'en crèverais de chagrin si tu venais à mourir...  

 

Kaori mordit ses lèvres, cette confession la rendit encore plus folle de cet homme, elle se retourna et se confina dans ses bras.  

 

- Moi aussi... Murmure-t-elle, la gorge pleine de larme  

- Ce n'est pas que je ne veux pas... Mais, te laisser entrer dans l'attaque c'est t'emmener avec moi encore plus près de la mort...  

- Ryô ! Et moi ? Je dois te regarder mourir...? Pourquoi étais-tu si renfermé depuis quelques temps à propos de ça...?!  

- Depuis que nous formons un couple...  

- ...  

- Je réalise à quel point tu m'es vitale, combien tu es unique et...  

 

Il n'arriverait pas à dire ces trois mots, il les hurlait haut et fort dans son corps, mais le son de sa voix ne parvenait à attraper cet aveux. Voulant traduire son amour, il ferma les yeux et embrassa tendrement Kaori.  

 

Quittant ses lèvres, il colla son front au sien. Ils ne savaient plus comment gérer ce conflit perpétuel. Kaori était sa partenaire, sa moitié de City Hunter, en toute parole, mais ne faire qu'un avec sa partenaire autre que dans la vie intime, il ne voulait pas en être le témoin. Apprendre à se défendre était à la porté de tous, cependant, dans ces moments où il réfléchit seul, la vie dont Kaori ouvre les bras n'était pas ce qu'il souhaitait pour elle.  

 

Femme d'affaire, infirmière, professeur, un métier sain, debout le matin et avec sa famille le soir, sans contrainte, sans peur au ventre. Un mari, dont les enfants qui s'endormaient dans ce lit étaient la preuve de leur amour. C'était ces mots qu'employés Hide pour sa petite soeur fétiche, une vie dite normale, avec les jours à savouraient dans la plus grande sérénité.  

 

Il se gratifia d'imbécile. Il ne comptait plus les fois où il avait laissé entendre se débarrasser de Kaori, la défaire de sa vie, sans se retourner, cependant, à chaque reprise, le lâche qu'il était reculait et venait tirer par la main cette femme.  

 

Kaori.  

 

Le noyau de sa vie.  

 

Ryô la serra dans ses bras, fort, très fort. Son parfum, son regard, son courage, sa volonté, mais ciel, cette femme n'avait aucun défaut, aucun, parfaite, elle était parfaite, la vie en elle, en ce coeur de femme pouvait épanouir même le plus détruit des hommes. Que son sourire était guérisseur, sa voix enjôleur, son toucher hypnotique, sa façon d'aimer égoïste.  

 

Le jeune homme souleva cette femme, enfouissant sa tête dans son cou. Des jours et des jours comptés sans nullement espérer la serrer si fort contre lui, une lavette devant le rêve fou de la laisser à un autre homme que lui, il pourrait tuer le malheureux essayant de s'emparer d'un geste de tendresse de sa "femme".  

 

Tout, cette femme ne pourrait être la plus belle de cette planète, mais "qu'importe" cria-t-il aux puissances du monde, elle était divine nue entre ses bras, au creux de son torse, la, figée en lui, son caractère à tout rompre, encore plus tenace que le sien, deux électrochocs en action lorsque leurs voix montaient dans les hauts.  

 

Il se moquait d'avoir le plus, il avait le mieux, Kaori.  

 

La réincarnation de la renaissance.  

 

Une femme, son associé, sa coéquipière, sa partenaire, sa moitié, sa chance, son courage, sa raison, son instinct, douloureux et le sentiment de l'amour, ça arrache le coeur, la poitrine, le ventre, Ryô la serra encore davantage et se laissa à penser.  

 

- " Qu'est-ce que je l'aime..."  

 

Un baiser. Un baiser fougueux il offrit à Kaori, s'empressant de la ramener dans sa chambre. Il l'allongea doucement et donna un regard comme jamais cédé. La passion l'envahit et il abusa de nombreuses minutes, à défaire les vêtements de son amante et embrasser chaque parcelle de son corps.  

 

- Ryô...  

 

Le jeune homme sentit un air inquiet derrière ce murmure, il s'avança au niveau de son visage.  

 

- Est-ce que tout va bien...? Demande-t-elle inquiète  

- Évidement... Répond ce dernier, mordant son cou  

 

Ryô embrassa de la bouche jusqu'au ventre de Kaori, un chemin de coton que seule sa personne pouvait observer et goûter. Puis, ne tenant plus son appétit, il captura l'intimité de son amante afin de lui procurer un plaisir savoureux. Il caressait l'intérieur de ses cuisses, son ventre, pour s'agripper ensuite à l'un de ses seins.  

 

La courbure de ses reins, mais quel exquis tracé de hanche. Il n’avait jamais vu plus beau corps dessiné que le sien, cette femme apportait fantasmes qu’elle ignorait sûrement. Ne tenant plus devant ces nombreux compliments qui entouraient Kaori, il l’embrassa de manière gourmande et pénétra en elle, toujours avec patience.  

 

À peine ce premier contact, et les deux amants grognaient de plaisir, le bonheur de s’unir. Kaori se perdit, faire l’amour était la plus tendre des sensations, et la plus délicieuse. Ils se mélangeaient pudeur et leste s’affrontaient. Une âme ardente prenait le corps de Kaori d’assaut, elle aimait que Ryô lui fasse l’amour et ce dernier n’allait pas la ménager en cette soirée.  

 

Le nettoyeur releva son corps, faisant présence de son corps musclé. La vision des abdos tracés de Ryô, de ses bras à son bas de ventre, firent rougir les joues de Kaori. Son amant était d’une beauté grecque rare, un apollon, la définition pure du terme « fantasme ».  

 

Il plongeait son regard de braise dans le sien et bougea ses hanches de manière sensuelles et délicates. Il laissa son instinct coquin le guider et vint taquiner le bouton rose du sein droit de sa partenaire.  

 

La jeune femme se sentit bouillir, elle gémissait fortement, ayant des difficultés à retenir sa jouissance ardente. Ryô ne supporta cette retenue, et provoqua l’arrêt cardiaque de ces deux êtres au bord de l’orgasme.  

 

Il prit la main de Kaori dans la sienne et vint l’asseoir sur ces genoux puissants. Elle s’agrippa à son cou, le dominant. Elle baissa le regard et put lire en Ryô toute sa convoitise à la sexualité.  

 

- Ryô, c’est gênant…  

- Il n’y a que nous ici… Dit-il mordant sa lèvre supérieure  

- …  

- Ne me regarde pas si tu veux…  

 

Ryô vint poser sa bouche dans le cou de Kaori et reprit sa cadence folle. Il y déposait un suçon, cette marque indiscrète, impersonnelle, presque grossier, mais cette rougeur déterminait leur appartenance et le souvenir d’une nuit encore parfaite.  

 

- Ryô…  

 

L’« idiote », savait-elle que son prénom soufflé telle une divinité excitait davantage son amant. Il n’y tenait plus, il voulait entendre un son criard sortir de cette délicate bouche, il voulait la sentir partir loin, griffant sa peau comme une peur de succomber.  

 

Vite, toujours plus vite, la danse se valsait sur air fou, Ryô entrelaçait fort ses sentiments et c’est dans deux cris poussés avec tout le bien-être de l’univers, qu’ils partirent au ciel confesser leur pêché.  

 

Ryô vint embrasser Kaori, caressant sa joue. Il plongea son regard dans le sien, plus amoureux que jamais. La jeune femme vint goûter la bouche de son amant entre les reprises de respiration, une nuit unique.  

 

- Ryô… Tu… Tu ne m’as jamais fait l’amour comme ça… Dit-elle versant des larmes  

- Je suis tellement heureux avec toi… Tu ne sauras jamais à quel point…  

 

Kaori bascula en arrière, emportant son amant avec elle et vint l’embrasser passionnément. Le jeune homme reposa le drap sur eux et échangèrent un nombre de baiser, incommensurablement amoureux.  

 

* * * * *  

 

Arme blanche, tenue exigée, munitions, la jeune femme remplissait son sac d'alliés avec lesquelles se défendre. Dans le coin d'une porte, son amie l'observait, l'air méfiant. Amélie s'approcha de Déborah tel un félin et attrapa violement sa tête, la serrant sans trop de force, mais avec insistance.  

 

- Où vas-tu...?  

- J'ai un rendez-vous galant...  

- Génial ! Mais tu as l'air de t'en méfier déjà avec toutes les armes qui tu as prise...  

- Non, tu sais que les rues tard le soir sont dangereuses...  

 

Amélie se lassait déjà du jeu de son amie. Elle la poussa sur le canapé et se mit à califourchon sur elle. Elle lança un regard noir, presque du mépris, la blonde détestait les mensonges, elle en avait trop entendu toute sa vie.  

 

- Déborah, où tu vas...?!  

 

La jeune mère savait d'avance que sa plus fidèle amie ne la laissera pas en paix tant qu'elle n'aura trouvé réponse honnête à son égard, il fallait jouer finement.  

 

- Je suis en mission... Mais, je ne peux pas t'emmener avec moi...  

- Menteuse !  

- C'est la vérité ! S'agace légèrement Déborah  

- Tu me prends pour une idiote ! Je sais reconnaître le mensonge... Tu sais que je suis prête à te suivre dans la mort jusqu'à ce que je sache ce que tu me caches !  

 

Déborah pâlit devant cette confession. Amélie, vingt cinq printemps, elle était si jeune, si belle, et aussi tellement fragile. La jeune femme l'avait rencontré dans la rue, à moitié ivre, âgé de seulement quinze ans, son état était pitoyable, lamentable. Ces parents l'avaient abandonné enfant, huit ans et orpheline, à cause de ces crises de nerfs incontrôlables et fortes. Elle errait dans les rues, s'enfuyant des nombreuses maisons de famille d'accueil où on la plaçait.  

 

Déborah l'avait ramené chez elle, fuyant les services sociaux, et l'avait élevé comme sa petite soeur. Aucun jour ne passait sans que la jeune femme bénisse ce jour, elle aussi privé d'amour depuis la naissance, leur solitude mutuelle avait trouvé un équilibre.  

 

- On pose Quentin chez la nounou et on y va...  

- D'accord...  

 

Amélie descendit du corps de sa tutrice, elle partit chercher son arme et patienta pour connaître le lieu de sa rencontre.  

 

Déborah prit son fils dans les bras déjà endormi. Descendant au garage, elle fit tout le nécessaire pour ne pas réveiller son ange. La nounou, même tardivement, prit le petit garçon chez elle, le besoin d'argent était plus important que l'heure du travail. La mère embrassa son enfant avec amour, et partit, sans la conviction d'un au revoir ou d'un adieu.  

 

Quel nom pouvait-elle donner à son métier...? Aucun. Depuis l'âge de dix-huit, elle connaissait la violence, le mépris, la haine, ces deux parents étant des Yakuza au sang froid. Il fallait bien se nourrir, mériter le toit où elle logeait, suivre l'échelon de "papa". Ces parents...? Deux terreurs sans âme, et deux corps déjà sous terre. Ce n'est qu'en rencontrant Kenji qu'elle avait de nouveau enfilé son costume de Yakuza, par amour.  

 

- Déborah, où on va ?!  

 

N'ayant jamais reçu d'amour, elle éprouvait le besoin d'en donner et d'en recevoir parfois. Kenji était l'homme de sa vie, mourir pour lui était aussi effrayant que de regarder le ciel un soir d'orage, était-ce de la naïveté...? Peut-on aimer à ce point et sans retour...? Le temps répondrait.  

 

- Ne t'en fais pas chérie, là où on va, tu seras de nouveau heureuse...  

- Mmh...?  

 

Au café "b", une autre jeune femme rêvassait sa vie passée. Marie attendait sagement Kenji, important sa nouvelle mission. Elle fumait une cigarette sagement, ou avec dédain serait plus juste. Caleb, deux jours avec cet homme et il avait ôté le plus cruelle chez cette femme.  

 

Elle ne fumait plus que trois cigarettes par jour, avait toujours ses cheveux lâchés ; bien que n'aillant plus le choix aujourd'hui ; elle s'habillait de manière plus sobre et moins sombre et surtout, elle enlaçait le mot rédemption tous les jours, là où son venin avait été craché sur sa petite-soeur. Cet homme avait raison, Marie ne connaissait rien de la vérité, et dans les bons moments, son père regardait cet enfant avec le plus mélancolique des regards.  

 

Elle n'avait pas été posée devant leur porte au hasard. Même sans réel souvenir de ce jour, elle se souvenait qu'un homme était là, grand, musclé, imposant et qu'il marmonnait des mots à son père, des mots qui l'avait poussé à hurler et à s'effondrer en larme. Depuis ce jour, il était partagé entre dieu et le diable. Des instants où il paraissait aimer Hélène, comme donnant officiellement son nom, puis ces instants où la punition était le seul sentiment qu'il voulait offrir.  

 

- Une vérité... Prononce Marie  

 

Un secret, c'était évident, elle n'avait pas remarqué auparavant, qu'il manquait des pièces du puzzle, et que des explications se monnayaient.  

 

Regardant le ciel, elle offrit à une étoile, toute sa pensée à sa petite-soeur.  

 

- Quel est ta prière...? Prononce un homme  

- Kenji ?  

- Tu vas bien...?  

- Oui, et toi...?  

- Ça va...  

 

Il mentait. Aurait-il oublié qu'un amour fraternel les unissait. Kenji était fatigué, épuisé, et ce qui marquait le plus, c'était cette maigreur, n'étant pas de nature robuste, il paraissait allumette maintenant.  

 

- Tu ne prends pas soin de toi...  

- J'attends Déborah et je t'explique...  

- Cet endroit est pourri, j'ai eu du mal à trouver...!  

- Je sais, mais c'est le seul endroit où il n'y a pas d'antenne satellite...  

- J'avais remarqué !  

 

Évidement qu'elle avait remarqué, s'étant perdue en chemin, impossible de contacter son ami pour l'indication d'un itinéraire, elle avait tourné en rond, comme un poison dans le bocal. Soudainement, deux phrases de voiture les éclairèrent, leur dernière carte mystère.  

 

Dans le véhicule, Amélie n'en croyait pas ses yeux. Elle pensait halluciner, rêver, elle pourrait se pincer pour être sûre d'être éveillée. Kenji, l'homme qu'elle aimait, était là. La jeune femme sortit en trombe et courut dans les bras de son aimé.  

 

- Kenji... Je savais que tu n'étais pas mort...  

 

L'homme était furieux, il offrit un regard de mépris à Déborah, il avait horreur qu'on désobéisse à ces ordres, il ne voulait mettre en péril son amie tellement chétif.  

 

- Qu'es-ce qu'elle fait là ?!  

- Désolée... Mais je n'ai pas pu faire autrement...  

- Bah voyons ! Tu n'as surtout pas été assez discrète comme je te l'ai demandé !  

- Arrête ! Ne te fâche pas ! Défend Amélie. Je l'ai menacé pour qu'elle m'emmène !  

- ...  

- Je savais qu'elle mentait à ton propos ! Pourquoi tu es parti ?!  

- Je t'autorise à rester si tu ne poses pas de question... Dit-il sérieusement  

- Mais...  

- Bon, on ne va pas y passer des heures ! C'est quoi la mission...?! S'impatiente Marie  

- Je voudrais que tu te rendes au restaurant Takoshi, elle sera là-bas ce soir...?  

- Ok !  

- Déborah, j'ai repéré une femme de ton physique, je veux que tu l'endormes et prenne sa place afin de pouvoir facilement placer un micro à leur table...  

- Entendue !  

- Et moi, je fais quoi...?  

- Toi, puisque tu es là, tu échangeras une conversation avec Marie, comme ça les soupçons quant à ton écris passeront plus inaperçu...!  

- D'accord ! À tes ordres !  

- Soyez prudente, naturelle, ne vous faite pas remarquer !  

- Tu nous sous-estime maintenant...?  

- Mettez-vous dans la tête que ce ne sont pas de simple professionnel, c'est eux que je ne sous-estime pas...  

 

L'air de Kenji ferait pâlir le diable. Leurs ennemis jouaient dans la cours des grands, rien ne les arrêtait et la pitié, ils ne connaissaient pas, aucune deuxième chance entre leur main, seule la destination de l'enfer ils vous offraient.  

 

* * * * *  

 

Dans une chambre d'hôtel, la compositrice des partitions, se réglait d'avance de l'échec et mat qu'elle allait insuffler. Elle l'observa, parfaite, on s'y méprendrait, mais le talent revient à mère nature. Cependant, un détail manquait.  

 

- N'est pas ce regard de coquer sans cesse ! Tu dois être moi, alors prend de l'assurance !  

- Oui...  

- Tu sais... Si tu réussi cette mission, je t'autoriserais à voir ta fille plus souvent...  

 

Méprisante. Son double se croyait généreuse avec un tel argument, une bombe atomique, elle aimerait que sa fille ne grandisse pas entre les mains de cette femme. Oui, "cette femme", elle ne pouvait plus que l'appelait ainsi.  

 

- Sylvana... Ne me déçoit pas...  

- Non, Erika...  

- File !  

 

* * * * * *  

 

Arrivé au lieu présageait, Déborah s'infiltra la première. En effet, Kenji avait vu juste, la serveuse dénommait, était son portrait confondue, un atout en leur faveur. La jeune femme suivit dans l'absolu silence, sa proie et la mena dans les vestiaires. La professionnelle se munit d'un mouchoir où elle y versa du dichlorométhane et le fit respirer avec force à la concernée. La jeune femme s'évanouie dans ses bras.  

 

Déborah lui ôta ses vêtements, qu'elle enfila à son tour. Prête, elle rejoignit ses nouveaux collègues.  

 

- Hey, salut Suzishi !  

- Salut... Sourit-elle ravie que le plan fonctionne  

- Bien joué ! Complimente Kenji  

- Merci...  

 

Kenji se tenait dans une voiture à quelques kilomètres du restaurant. Il resterait en contact uniquement avec ces complices, prenant le moins possible de risque d'être retrouvé par ces ennemis en cas d'échec.  

 

Marie et Amélie rentrèrent dans le restaurant. Elles se firent guider par un serveur et réalisèrent une performance d’actrices époustouflantes.  

 

- "Elles sont pénibles toutes les trois, mais plus professionnelles qu'elles, je ne connais pas..." Se complimentera Kenji  

 

Les minutes passaient, et Déborah informa enfin Kenji de l'arrivée de sa nouvelle fiancée avec le convive Russe. Ils s'installèrent à une table, et Déborah vint apporter le menu. En donnant l’objet à Erika, elle feint de le faire tomber.  

 

- Navrée…  

 

Déborah s’abaissa et colla sur le pied de chaise de la femme, un micro.  

 

- Ce n’est rien…  

 

Non loin du poste de Kenji, une femme se régalait de l’état de son amant. Il avait l’air perdu, insignifiant, il pensait être le plus malin, mais il était tombé sur plus avide. Elle était certaine qu’il enverrait des alliées faire le travail à sa place, l’ange prit dans les filets d’un démon. Cependant, si l’état de nouvel amant l’excitait, la performance de sa sœur devait être irréprochable, rien ne devait être laissé au hasard, bien qu’elle s’en amusait, elle redoutait les mains de Yakuza de Kenji.  

 

- Sylvana, soit efficace…  

 

La jeune femme entendit à sa voix qu’elle était mécontente et en colère. Lorsque cette femme rageait, qui savait quel tourment elle était capable d’exécuter. Le mieux était d’en finir rapidement. L’entrée servit, elle commença à faire tourner le manège.  

 

- Alors, Monsieur Korbanov, que pensez-vous de notre arrangement… ?  

- Je dois dire que le prix est à la hausse…  

- Mon patron est un génie de qualité, ça vaut bien sont pesant de millions…  

- J’espère ne pas être déçu…  

 

Sylvana avait envie de vomir. Cet homme semblait être un sale chien affamé devant des bouts de viande juteux, même l’animal n’avait pas d’instinct si puérile, si repoussant. Quel supplice de devenir même pour un soir cette femme, un humain répugnant, marchandant la vie comme on marchande des meubles, du pétrole, elle ne comprendra jamais quelle satisfaction ils en tiraient, ces Hommes n’avaient plus d’âme.  

 

- Quand aura lieu l’échange… ?  

- Dans deux semaines, au port Sendai…  

- Ce n’est pas la porte à côté dit donc !  

- Je ne contredirais pas les démarches de mon patron si j’étais vous, à moins que vous teniez à finir comme notre marchandise…  

 

Erika sourit, elle était enfin fière de sa carte joker, elle faisait du bon travail et en sera récompensé. Mais aussi vite que le vent tournait, Erika s’irrita, son corps se déchira, son amant avait de bien belles alliées, et tout sauf novice, ces trois femmes étaient un potentiel danger, elles le connaissaient trop, et paraissaient tellement prête à tout.  

 

- Désolée mesdames, mais votre livre se ferme ici…  

 

Arrivant au désert, Sylvana ne voulait s’éterniser. Elle avait un mauvais pressentiment, elle n’entendait plus les ordres de sa dominatrice, à quoi pensait-elle… ? Avalant difficilement, il était temps de mettre un « the end » à cette mission.  

 

- Notre marché Monsieur Korbanov…  

- Votre chef avait raison, vous êtes une femme très persuasive…  

 

L’homme lui fit vulgairement du pied. Des années qu’elle se prostituait et le touché des hommes lui donnait l’envie de sauter d’un toit et de s’envoler pour être libre, aucun frisson excepté celui de la peur, aucune envie hors celle de mourir. Mais elle ne s’avoua pas vaincu, elle profita de l’avantage de son autorité pour se libérer.  

 

- Ne vous méprenez pas, j’ai bien mieux qui m’attend ailleurs, mais soyez patient…  

- Ah ! Votre réputation est bien fondée, vous me feriez presque peur !  

 

Erika ria. Sylvana entendit ce son aigu, machiavélique, le calme avant la tempête. Son cœur se mit à avoir des palpitations, une peur subite, il fallait vite sortir d’ici.  

 

- Une seconde mon chaton… L’arrête Erika  

- …  

- Fait le ménage mon cœur…  

- …  

- Je veux qu’il me fasse l’amour comme une bête ce soir, alors extermine-moi ce petit monde !  

 

Elle ne pouvait grimacer, où dire mot, elle devait s’avancer tel un cyborg, ne pas réfléchir, aucun sentiment, rien, sauf l’exécution. Déborah remarquait son visage éteint soudainement et vit la jeune femme mettre la main dans sa poche, sans plus qu’elle ne la sorte.  

 

La mère compris. Elle marcha le plus calmement possible vers la table de Marie et Amélie, et fut des plus naturelles possibles.  

 

- Ces mesdames désirent autre chose… ?  

- Non…  

- Dans ce cas, puis-je apporter l’addition… ?  

 

Marie s’engouffrait dans le plus profond du regard de sa vieille amie et comprit son message. Ce qu’elle ignorait, c’est combien de temps elles avaient pour sortir, sûrement peu, étant donné les yeux brillant de sa partenaire.  

 

- Faite…  

 

Kenji ressentit à la voix de son ancienne amante que quelque chose se tramait. Déborah avait l’air pressé, prête à s’enfuir, mais rien ne devait se faire paraître, elles étaient des femmes de tous les jours.  

 

- Déborah…  

- J’aime mon fils… Oui, je crois que c’est la plus belle chose que j’ai en ce monde…  

- Je partage ton avis…  

- …  

- Cependant, tu ne mourras pas ce soir, car tu es une professionnelle et que tu es ma partenaire… Dit-il s’allumant une cigarette.  

 

Déborah pourrait en pleurer sur l’instant, cependant, il était trop tôt pour se morfondre, elle avait trois vies à sauver, et celle de ces inconnus également. Subitement, elle eut une simple idée, bête, mais fonctionnerait sûrement.  

 

Elle se dirigea vers les cuisines et embrassa fougueusement le premier apprenti cuisinier qui lui tomberait sous la main. L’homme en fut tellement perturbé qu’il lâcha le torchon qu’il tenait en main sur le gaz, ce qui propagea un feu.  

 

Déborah se défit de ses lèvres et amplifia l’incendie en brulant son tablier et courant paniquée dans la salle.  

 

- Au feu !! Cri-t-elle comme une écervelé  

 

Les personnes présentes furent apeurées par cette annonce. Dans tout son professionnalisme, Déborah prit un coteau sur la table et le jeta d’une vitesse inhumaine dans le cadrant du bouton incendie. Ce dernier enclencha l’alarme et les tuyaux firent jaillirent de l’eau.  

 

Marie et Amélie profitèrent du chahut pour sortir à leur tour. Elles firent mines d’être totalement paniquées, la plus vieille fit même semblant de s’évanouir dans les bras de la plus jeune.  

 

Quant au couple de trafiquant, l’homme avait filé avec Sylvana, peureux comme un chaton. Non lui l’envie de mourir dans de telles circonstances, après avoir signé l’affaire de toute sa vie de trafiquant.  

 

Kenji n’en crut pas ses yeux. Ils redoutaient ses ennemis, ils les savaient encore plus redoutable que n’importe quel fléau sur cette terre, mais il se rendit compte que plus aucune limite n’était accordée dans la peau de tels monstres. Tout, il ferait tout pour arriver à leur fin. S’il regrettait parfois dans ses moments d’intimités d’avoir laissé seule son amante, aujourd’hui, il savait pourquoi l’écarter de sa vie était plus prudent.  

 

- Kenji… Soufflait Déborah  

- Vous allez bien… ?  

- Oui…  

- Joli travail, je suis fier de vous…  

- Marie te rappellera demain pour t’informer du lieu et de l’endroit…  

- Entendu… À plus tard…  

- Kenji !  

- Oui… ?  

- Je… Je serrerais fort Quentin dans mes bras pour toi…  

- Merci… Déborah…  

 

Kenji jeta sur la route son oreillette et l’écrasa en roulant dessus. Rien ne devait rester en forme de preuve quelconque. Les filles en firent de même, elles jetèrent le matériel dans les flemmes qui se montaient encore. Elles se regardèrent, en toute amitié qui les liait et se séparèrent, sans savoir quand elles auront l’opportunité de se revoir.  

 

Le jeune homme rentrait chez lui. Il se mit en pyjama, alluma une cigarette déjà entamé et mit en marche la télévision. À peine cinq minutes plus tard, on frappa à la porte. Il partit ouvrir et son regard croisa celui d’Erika.  

 

- Mmh… Tu m’attendais…  

- Pas vraiment…  

 

Il la laissa rentrer, il le fallait. Il retourna s’asseoir comme si rien n’était.  

 

- Alors, ce diner… ?  

- Intéressant… Dit-elle s’installant à ses côtés  

- Tant mieux…  

- Oh, sauf que j’ai faillis mourir dans un incendie…  

- Un incendie ?  

- « Il ment bien, quel homme ». Oui, et tu sais quel était mon seul regret…  

- Ne pas avoir insisté pour m’inviter…  

- « Il va me rendre folle ». Non, celui de ne pas avoir fait l’amour une dernière fois avec toi…  

 

Erika monta s’asseoir sur les genoux de Kenji et l’embrassa de manière très érotique. Elle glissa sa main sur la fierté de son amant, elle remarquait qu’il mettait toujours un certain temps avant d’être excité. Elle mourait d’envie de connaître le « pourquoi », mais elle demanderait plus tard.  

 

- Fait moi l’amour comme une bête… Je sais que tu en meurs d’envie…  

 

Elle défit sa veste, son chemisier et son soutien-gorge, qu’elle balança à travers la pièce. Elle vint embrasser une nouvelle fois Kenji et prit ses mains pour les placer chacune sur un sein.  

 

Il souffrait, se donner à cette femme était chaque jour trahir la seule à avoir de l’importance pour lui. Pour la première fois, il sentait, goûtait le sentiment de trahison. Même intentionnel, être soumis au corps d’une autre, lui devenait insurmontable. Aucune des sensations connues de ces derniers mois ne se présentaient. Aucune chaleur, plus de partage, pas d’envie, nullement de respect.  

 

Où était passé la fièvre qui montait, le cœur qui sprintait, la peau qui frissonnait, la tête qui bourdonnait, le ventre qui papillonnait. Sa douce était tellement loin de lui et pourtant tellement présente dans chacune des secondes qu’il passait à respirer.  

 

Cette femme était tout ce qu’il haïssait et la femme loin de lui tout ce qu’il avait attendu.  

 

Il fallait se résoudre, se moudre dans ce corps de l’homme sans pitié qu’il était, mais à chaque tentative de pactisait de nouveau avec ce passé, le sourire délicat d’Hélène s’inclinait. Il se souvenait de chacune de ses mimiques, tout ce qui faisait son âme, et âme si innocente, il n’avait croisé un jour. Oui, son innocence, sa pureté, sa générosité, sa foi en l’humanité, tous ceux en quoi il ne croyait plus, cette fille éveillé le contraire, elle était son espoir.  

 

- « Ma vie… »  

 

Kenji porta Erika dans ses bras jusqu’à sa chambre, ce lieu où il faisait sombre, noir et où il ne pouvait apercevoir le visage de ce démon. S’unir à elle déchirait le corps du jeune homme en deux et il n’y survivrait pas longtemps.  

 

Osé penser à sa bien-aimé pour arriver à ses fins, il se pensait l’homme le plus malsain de ce monde et pourtant, seule cette solution restait efficace.  

 

Erika quant à elle, se sentait vivante. Cet homme faisait toujours l’amour avec tellement de hargne, de vouloir, elle savait que tout ce plaisir n’était pas pour elle, mais bien pour une autre, et rien de plus jouissif pour cette diablesse que d’abusé à la place d’autrui.  

 

Finissant l’acte, elle jouit fortement, pendant que Kenji se retenait de ne crier le doux nom de sa bien-aimée. Comme à son habitude, il partit prendre une douche, se laver de se pêcher, et prier pour qu’un jour, sa moitié comprenne ce geste et qu’elle lui pardonne, même s’il pensait ça…  

 

- « Improbable… ».  

 

* * * * *  

 

Essoufflement, transpiration, chaleur, Hélène ne parvenait toujours pas à tenir le rythme effréné de Ryô. La course à pied se termina encore vingt minutes après le commencement. Cependant, le nettoyeur modérait ces caduques pensées, ce n’était que le deuxième jour d’entraînement.  

 

L’endurance échouée, Ryô décida de continuer leurs exercices d’étirements et de cardio. La jeune fille était plus à l’aise sur ce genre d’apprentissage, son corps se plia comme une feuille, et ses automatismes étaient justes et rigoureux.  

 

À midi, l’estomac du nettoyeur grogna, ce qui étira un sourire sur le visage d’Hélène. Se dirigeant vers la voiture pour prendre le déjeuner, Ryô devint pâle devant sa bêtise. Cette tête parfois en l’air, avait oublié le pique-nique. Il ria, jaune, il avait horreur de sauter un repas, et surtout ceux succulents de sa partenaire.  

 

Pensant à sa coéquipière, il vit au loin une voiture familière et vint se garer auprès d’eux. La jeune femme s’étant aperçu de l’oubli, fit le chemin pour les rassasier.  

 

- Kaori, tu tombes à pique !! Se réjouit Ryô  

- Je n’allais pas laisser mourir de faim notre protégée… Dit-elle se dirigeant vers Hélène.  

 

La jeune femme ignora son bêta de partenaire, ignorant sa lividité à cause du manque de nourriture.  

 

- Tiens ma chérie…  

- Merci Kaori…  

- Et moi ?!  

- Quoi toi ?! Tu oserais quémander ? Se moque Kaori  

- Je le savais, tu n’as aucune pitié pour moi ! Pleurniche le gaillard  

 

Hélène était toujours ébahit devant le comportement de Ryô. Il était à la fois sérieux et gigolo, quelle personnalité étrange, cependant, sa bonne humeur lui glissait toujours un sourire. Elle admira la scène suivante. Kaori s’approcha de Ryô, et lui tendit avec toute la tendresse du monde, son panier repas tant réclamé. Et derrière le grand sourire de son professeur elle décela une immense reconnaissance, de Ryô pour Kaori.  

 

La jeune femme se joignit à eux. Ils partirent s’installer sur un banc et déjeunèrent tous trois.  

 

- C’est bon ? Demande Kaori à Hélène  

- Délicieux… Vous… Vous êtes une grande cuisinière…  

- Oh, n’exagérons rien… Rougit-elle  

- C’est clair n’exagérons rien ! Réplique Ryô  

- Ça veut dire quoi ça ?  

- Que tu as des progrès à faire !  

- Bah voyons ! Et qui vient de finir son bento avant tout le monde ?  

- Quand on meurt de faim, on peut manger n’importe quoi !  

 

Le nettoyeur reçu une massue sur sa personne, geste violent qui interpella Hélène. Elle ne s’imaginait que dans le cœur de cette douce femme, se cachait une femme de caractère. Ils se disputaient, encore, mais étrangement, ils employaient le temps de l’ironie. Ce couple n’avait-il aucun reproche à se faire… ? Qu’ils s’amusaient à jouer sur les défauts de l’autre.  

 

Hélène était amusée, ces deux personnes dégageaient naturellement de l’attachement, de l’amour, elle se l’avouait, elle aimait être auprès d’eux, ça avait été si simple, comme avec Kenji.  

 

Soudainement, les moqueries se stoppèrent, et les deux partenaires échangèrent un regard mystérieux. Le téléphone de Ryô sonnait et voyant la personne appelant, leur bonne humeur avait disparu.  

 

- Excusez-moi…  

 

Ryô se leva et s’éloigna des deux femmes.  

 

- Tu veux un désert… Sourit Kaori, effaçant ce moment douteux  

- Oui…  

 

Ryô recevait l’appel d’un inconnu et son instinct indiqua une certaine assurance quant au véritable émetteur.  

 

- Oui !  

- Salut Ryô…  

- Kenji…  

- À entendre ta voix, je t’ai manqué mon chéri…  

- Je te signale que tu devais appeler il y a quelques jours !  

- Je ne vais pas te le répéter cent fois ! Notre ennemi est Satan en personne, je veux être prudent !  

- Je sais…  

- Bon, j’ai du nouveau !  

- Déjà… ?  

- Tu doutes de moi maintenant…  

- Non, pas du tout ! Au contraire, plus vite tu auras fini, plus vite tu rentreras !  

- C’est une véritable déclaration d’amour !  

- Ah, ah ! Bon, c’est quoi les nouvelles… ?  

- Dans deux semaines jour pour jour, port de Sendai !  

- Heure ?  

- Aucune information, mais, dans la nuit je pense !  

- On y sera !  

- Je ne peux pas vous accompagner, mais j’aimerais qu’on reste en communication pendant la partie !  

- Aucun souci !  

- Ok…  

 

Un silence s’installa. Une question brûlait les lèvres de Kenji, demandait expressément des nouvelles de son amante. Mais, le jeune homme savait que Ryô n’en aurait pas, après avoir annoncé à sa moitié qu’il avait disparu et était sûrement mort, elle devait s’être échappée, sans donner signe de vie, qu’était-elle devenue… ? Son cœur se brisa.  

 

- Kenji…  

- On se rappelle le jour convenu !  

 

Le jeune homme raccrocha, vivement. Ryô rejoignit les deux jeunes femmes avec un pincement au cœur. Et dire que l’univers avait rapproché Hélène et Kenji un court instant, sans que ni l’un ni l’autre le sachent. Quelle cruauté.  

 

- Hélène, on reprend l’entraînement !  

- Oui…  

 

Kaori trouvait son partenaire étrange, au vue de son regard, il avait reçu une nouvelle poignante. Elle espérait qu’il lui ferait part de son esprit ce soir, car pour l’instant, son amant lui demanda de rentrer à la maison.  

 

L’entraînement fut encore intense en ce jour et Hélène rentra exténuée, souffrante de sa cheville blessée. Elle dina rapidement avec le couple et partit vite prendre sa douche pour se coucher.  

 

- À demain Hélène, bonne nuit… Sourit Kaori  

- Merci… Vous… Vous aussi…  

 

La jeune fille grimpa à l’étage et s’étouffa dans son lit. Avant de s’endormir, elle prit entre ses doigts, le pendentif. Un rituel. Jouer avec ce dé, en le regardant fixement, voulant déceler le message qu’il renfermait. Un soupir, lassitude, puis le manque. Hélène se confina l’oreiller dans ses bras, comme si elle pouvait sentir le torse chaud de Kenji. Mais cette illusion se brouillait très vite par des larmes de solitude.  

 

Kaori s’était installé devant la télé, attendant que son amant finisse sa douche. Elle était impatiente qu’il descende, expliquant son comportement de ce midi.  

 

Le nettoyeur rejoignit sa partenaire. Il s’assit à ses côtés et la prit dans ses bras. Il embrassa sa chevelure et fit des caresses sur son bras.  

 

- Ryô, tout va bien… ?  

- Kenji m’a appelé tout à l’heure…  

- Ah oui ! Dit-elle se redressant  

- Nous avons une date et un lieu pour intervenir lors du trafic…  

 

Ryô paraissait songeur, il n’était pas concentré sur ses dires, pas confiant en cette nouvelle, son partenaire semblait perdu.  

 

- Tu as l’air septique…  

- Kenji a beaucoup de capacité, et il ne fait rien au hasard, seulement, je trouve que c’est rapide… Cette fuite parait énorme venant d’eux… Des années qu’on les recherche sans trouver aucun indice, même si Kenji est au cœur du gang, c’est soudain…  

- Tu penses qu’il se fait manipuler… ?  

- Ça ne fait que quelques jours qu’il vit avec cette femme… Nous avons tout mit en place pour que Kenji ne soit d’aucune manière espionné ou suivi, cela étant…  

- Tu as un mauvais pressentiment…  

- Oui !  

 

Ryô fixa les yeux de sa partenaire, aussi vite que la lumière, elle avait perçu à jour son état d’esprit, cette femme le surprenait de jour en jour. Il caressa sa joue et l’embrassa amoureusement. Quittant ses lèvres, il colla son front au sien et respira son odeur.  

 

- Est-ce que je peux t’aider… ?  

- Non, seul Falcon, Mick et moi iront…  

- D’accord…  

- Ne t’en fais pas, tout se passera bien… Sourit-il  

- Je sais…  

- Viens, montons dans la chambre…  

 

Le nettoyeur prit par la main son amante et monta à l’étage, dans leur chambre. Commençant par dévorer la bouche de l’autre, ils s’unirent dans la plus grande grâce de l’érotisme, s’aimant chaque jour, un peu plus que la veille.  

 

* * * * * *  

 

Deux semaines jour pour jour écoulées. Hélène s'était levée à la même heure comme convenue tous les matins, cependant, ce matin là allait être différent. Elle entendit Ryô descendre les escaliers, encore à moitié dans ses songes.  

 

- Bonjour... Glisse cette dernière  

- Bonjour, tu peux aller te rendormir si tu veux !  

- Ah...?  

- Je ne pourrais pas t'entraîner aujourd'hui, j'ai à faire...  

- D'accord...  

- Désolé, j'aurais dû te prévenir hier soir...  

- Ce n'est pas grave... Je, je me lève tôt tout le temps...  

- Ok ! Bon, moi, je vais me pieuter, alors à toute !  

 

Non loin de cet immeuble de brique rouge, un homme sourit suspicieux. Pour quelle raison Ryô Saeba ne mènerait-il sa protégée à l'entraînement aujourd'hui...? Quelque chose se tramait chez les City Hunter et il espérait que son poussin d'espion arriverait au résultat escompté. Replaçant ces lunettes de soleil sur son nez, il partit en référer à son patron, un sourire victorieux sur le visage.  

 

Ryô partit s'exercer au tir toute l'après-midi. Il ne présentait rien de bien à cette soirée, espérer surprendre le gang Ni'Aku, quelle chance subite. Le nettoyeur ignorait tout de cette rencontre, des conséquences et surtout, quelles espèces d'adversaire allaient-ils rencontrer tous les trois.  

 

Le jeune homme dina en compagnie des deux femmes, puis, sans faire mine de rien, Ryô prétexta avoir entendu du bruit dans le sous-sol et descendit avec Kaori, interdisant formellement à Hélène de les suivre et de rester dans le salon à l'abri.  

 

Ils pénétrèrent dans l'armurerie, Ryô prenant le nécessaire pour ce soir. Kaori le sentait tendu, interrogateur, jamais elle n'avait observé du doute dans l'esprit de son partenaire, et ce soir, il vaquait tel un esprit déchu.  

 

La jeune femme s'approcha de son amant et déposa sa main contre la sienne.  

 

- Ryô, reste concentré...  

- Désolé, mais... J'ai comme un mauvais pressentiment...  

- Alors laisse-moi t'accompagner !  

- Non, je regrette, je serais encore moins centralisé sur mon travail, si je sais que tu es en danger...  

- D'accord, mais passons un marché !  

- Un marché...?  

- Oui ! Dis-moi où tu vas et si vers une heure du matin, je n'ai aucune nouvelle, je pars avec les filles en renfort !  

- Marché, renfort, c'est quoi ce vocabulaire ?  

- Ryô s'il te plaît ! Notre couple ne fonctionnera que si nous acceptons toi et moi des compromis...  

 

L'amant regarda sa bien-aimée avec toute l'admiration du monde, cette femme était une colombe, acceptant de s'être posé sur l'une des branches de sa vie les plus macabres.  

 

- Le port de Sendai...  

- Le, tu...  

- J'accepte le compromis...  

 

Kaori en déversa des larmes silencieuses. Savait-il qu’en cet instant, il rendait plus que comblée sa partenaire, il lui faisait confiance, formant ainsi un tout, elle succombait à cet homme, encore.  

 

- Merci...  

 

Ryô se pencha sur Kaori et vola un baiser sucré.  

 

- Merci à toi...  

 

Le nettoyeur fut prêt. Falcon et Mick vinrent le chercher, ils partiraient ensembles. Ryô ne put offrir à Kaori un dernier baiser, mais son regard enjôleur parlait de lui-même. La jeune femme regarda s'éloigner ces trois hommes, dans une angoisse jamais atteinte.  

 

Kaori rentra à l'appartement. Elle prit place sur le canapé et sa vue se plongea dans le vide. Hélène, lisant tranquillement un livre sur la table de salon, sentit la jeune femme dans un tourbillon de tourment. Son joli sourire avait disparu, son regard lumineux s'était dissipé, son corps entier était contracté.  

 

Hélène ressentit de la peine, cette femme tellement généreuse, subissait les méandres de la vie, elle semblait porter le monde sur son dos, à moins était-ce la culpabilité.  

 

Se sentant toujours attirer par cette femme, Hélène s'approcha docilement et prit place à ses côtés. Elle ne sut que dire, Kaori n'avait même pas remarqué sa présence, peut-être l'importunait-elle...?  

 

Elle voulut se relever, lorsqu'elle aperçut aux coins des yeux de Kaori, de l'eau s'enrober. Hélène fut prise d'un élan de peine et ne fut plus muette.  

 

- Kaori...  

 

La douce voix enchanteresse d'Hélène, réveilla la jeune femme et se tourna vers sa protégée.  

 

- Excuse-moi, tu me parlais...?  

- Non, je... Vous avez l'air triste...  

- Euh...  

 

Kaori fut dans le doute, elle ne devait peut-être pas dire à Hélène son tourment, pour la protéger et la préserver, mais se fut une trahison de plus que la jeune nettoyeuse ressentie, cette petite perle méritait de savoir la vérité et de partager leur vie commune. Ainsi, elle rapprocherait son amie et Kenji, ensemble.  

 

- Ryô est partit en mission... Et je m'inquiète, je n'ai pas l'habitude de partir sans lui...  

 

Hélène ressentit énormément de détresse dans la voix de Kaori, elle semblait terriblement blessée et furieusement inquiète.  

 

Dans une camionnette, un homme jubilait, et attendait patiemment l'information qu'il attendait. Accompagné par deux acolytes, l'un d'eux se mit à partager son impatience.  

 

- Tu crois vraiment qu'elle va parler ?!  

- Évidement !  

 

Dans le fond du fourgon, l'un des partenaires observaient les deux accompagnateurs. Ils les trouvaient étranges depuis quelque temps, surtout l'un d'eux. Son regard, sa posture avait changé, passant du blanc au noir le plus sombre. Une intrigue se tramait, il en était convaincu, il resterait sur ses gardes, professionnalisme oblige.  

 

En attendant, il se concentra sur les voix qu'il entendait dans cette radio.  

 

- Pourquoi ne pas l'avoir suivi...? Demande Hélène  

- Ryô et moi avons fait un compromis... S'il ne me donne pas de nouvelle dans trois heures, je peux partir lui porter de l'aide... Mais...  

- Mais...?  

- Ça ne changera rien, ils sont partis au port de Sendai, c'est tellement loin que l'on peut arriver trop tard... Dit-elle sanglotant  

 

Le conducteur du fourgon partit sur les chapeaux de roue, rejoindre le lieu qu'il convoitait tant.  

 

* * * * *  

 

Arrivés au port de Sendai, les trois nettoyeurs aperçurent un cargo. Il était le seul présent au pont, ils en conclurent, au vue des gardiens armés que ce bateau était le bon. Se faufilant entre les conteneurs, ils devaient trouver l'entrée d'une cale, mais rien de ce genre de faufilure ne s'apercevait.  

 

- Mick, tu es sur de ne rien voir...?  

- Non, ils doivent être très prudents en cas d'échappatoire, aucune cale ne doit être installée sur ce bateau...  

- Astucieux, aucune façon de pénétrer ni de s'échapper en étant vu... Réplique Ryô  

 

Soudainement, le nettoyeur reçu un appel, il devait sûrement s'agir de Kenji. Il posa son doigt sur une oreillette et le téléphone relié par Bluetooth, réceptionna l'appel.  

 

- Où en êtes-vous...?  

- On cherche un moyen de pénétrer à bord sans se faire remarquer, il n'y a aucune cale sur ce bateau...  

- Pervers jusqu'au bout...  

- Il va falloir les attaquer de front... Annonce Falcon  

- Tu es dingue ! Ils sont au moins une cinquantaine et nous, nous ne sommes que trois je te rappel !  

- Tu as une autre idée ?!  

- J'en ai une, mais elle ne va pas vous plaire...  

 

Ryô et Falcon furent dubitatif et observèrent subitement leur camarade plongé dans l'océan et crier à plein poumons "à l'aide". La diversion fut un succès, les hommes gardant précieusement le ponton de l'entrée se dirigèrent vers les cris.  

 

- Un homme à la mer ! S'écrie un soldat  

 

Ryô et Falcon pourraient en mourir de honte sur place.  

 

- Ces américains, même leur plan les plus stupides fonctionnent, comment ils font...? Se moque Ryô  

- Dépêche-toi, au lieu d'analyser les méthodes américaines !  

 

Falcon et Ryô, réussirent dans toute leur discrétion à pénétrer sur le pont du bateau. Les deux mercenaires se séparèrent, ayant analysé deux entrées possibles dans les soutes du bateau. Ryô partit dans l'entrée de gauche. Il ne devait attirer l'attention de quiconque, où sa vie serait à un fil de céder.  

 

Les couloirs semblaient calmes, trop calmes, même s'il avait rencontré sur son passage, deux, trois gardiens, tout semblait mystérieusement silencieux, seules les vagues s'écrasant contre la masse de fer, se faisaient bruyantes.  

 

 

Mick fut sorti de l'eau par l'un des hommes. Un autre vint lui apporter une couverture, pendant que son compagnon le harcelait de question, situation peu commune pour des hommes s'avançant à être des criminels.  

 

- Vous voulez un chocolat...?  

- Euh...?  

- Vous préférez peut-être le thé ?  

- Idiot, tu vois bien qu'il n'est pas japonais...! Do you, do you spak english...?  

- C'est "speack" idiot !  

- Ah bon...?  

 

Mick voulait rentrer dans un fou rire jaune. Ces hommes paraissaient tous sauf dangereux, par ailleurs, la plupart tenait leurs armes vraiment comme des débutants, et en parlant de leurs armes, elles étaient bizarres.  

 

- Je peux savoir où je suis...? S'agace Mick  

- Vous êtes sur un bateau...  

- Oui, merci je sais, mais sur un bateau de quoi ?!  

- Et, mais pourquoi il s'énerve celui-là ?!  

- Je veux savoir où je suis ?! S'énerve Mick  

- Mais, vous êtes sur un cargo de marchandise !  

- Marchandise, mais quelle marchandise ?!  

- De fruit et légume ! Répond l'un, montrant une courgette à l'américain  

- What ?!  

- Bah oui !  

- Mais pourquoi être armé jusqu'aux dents dans ce cas ?!  

- Ce ne sont pas de vraies armes, on faisait une partie de paint-ball... Dit-il tirant une cartouche de couleur bleue sur le métal  

 

Mick tomba des nus, sans savoir s'il devait être agacé ou apeuré. Ce cargo n'était visiblement pas le bon, et pourtant.  

 

- Est-ce qu'un autre bateau à prit le large ici...?  

- Non, seule notre compagnie est prioritaire les samedis...  

- Je vois...  

 

L'Américain descendit du bateau, raccompagné par un gardien. Il le remercia. Le blond appela Falcon.  

 

- Quoi...?  

- Ce n'est pas le bon bateau...  

- Comment ça...?  

 

De l'autre côté de la rive, dans une barque flottant à l'arrière du bateau, un homme examinait à la jumelle, ces deux compères attendant le verdict. Ils s'étaient avancés dans une barque à l'ancienne, ayant ramé depuis le rivage, un chalutier à moteur, aurait fait trop de bruit, et éveillé les soupçons d'observation.  

 

- Alors...?  

- Tu avais raison, je vois Ryô accompagné de plusieurs hommes, et ils embarquent des femmes...  

- Je t'avais dit Stéphane, qu'il fallait se méfier de l'eau qui dort...  

 

Mickaël pensait exactement la même chose. L'Américain n'avait cessé toute sa vie de travailler en toute autonomie, seul, afin de n'être jamais déçu de ses alliées. Il avait accepté cette mission dans un but personnel, arrêter les "enfoirés" qui enlevait des femmes pour les vendre comme de vulgaire sac de patate, l'expérience du coeur parlait et hurlait à la vengeance.  

 

L'Américain trouvait ces deux hommes étranges. Tantôt protecteur avec leur belles gueules d'anges devant la charmante Hélène, une arme dans les mains, ces hommes ne ressemblaient plus à rien, même pas à des justiciers fou de rage. Quelque chose d'autre rongeait Stéphane et Serge, mais quoi...?  

 

- Je ne parviens pas à réaliser ce que je vois... Je suis sûr qu'il y a une explication... Annonce Stéphane  

- Les preuves parlent d'elles-mêmes non...? Aujourd'hui ce n'est plus un cliché, mais bien la réalité ! Répond Serge  

- Le mieux, c'est d'aller voir de plus près non...? Provoque Mickaël  

- Ouais, je suis d'accord... Sourit Serge  

- Alors, allons-y...  

 

Les trois hommes ramèrent jusqu'à l'ancre et grimpèrent à l'aide de gants en fer spéciaux, le long de cette chaîne. Serge fit signe à ces compagnons que le champ était libre, et qu'ils pouvaient grimper. Ils se réfugièrent derrière des caissons et observèrent les lieux.  

 

- Le mieux est de se séparer... Conseille Serge  

- Bonne idée... Réplique Stéphane  

 

Les trois hommes partirent chacun de leurs côtés. Mickaël observait les lieux. Il avait été entraîné par les meilleurs, l'élite en Amérique, le FBI. Cet américain, sous ces airs de blagueur et d'amoureux de sa famille, se réservait un homme de poigne, sachant examiner et jamais son sixième sens ne l'avait trahit. Ici, il se passait ou se passerait quelque chose, il en était certain, sous cette eau fluide, il avait remarqué une étrangeté.  

 

Stéphane prit une entrée sur la gauche. Marchant arme au poing dans les couloirs, il voulut atteindre les caves du bateau et arrêter ce trafic une bonne fois pour toute. En continuant son chemin, il croisa Ryô à l'angle d'un couloir, les deux hommes pointèrent leur arme, l'un sur l'autre.  

 

- Stéphane...?  

 

Ryô baissa sa garde, ce qui ne fut pas le cas de Stéphane, qui sauta sur Ryô, attrapant son col de tee-shirt et le coinçant contre le mur.  

 

- Je n'arrive pas à croire que tu fasses ça...!  

- Mais qu'est-ce qu'il te prend...?!  

- Ryô, je... Je ne parviens pas à comprendre pourquoi tu fais ça...?!  

- Mais faire quoi à la fin...?!  

 

Ryô se défit de l'emprise de Stéphane. Kenji était toujours en relation téléphonique avec son camarade et était surpris d'entendre que cet homme se trouvait à bord, et où se trouvait Stéphane, se devinait aussi Serge Dieter.  

 

- Je viens de te voir embarquer une dizaine de femme sur ce navire ! Pourquoi ?  

- Tu délires ou quoi, je cherche la même chose que toi ici...  

- Ryô, arrête les mensonges ! Quand j'ai su que le cliché de toi trafiquant des armes et des femmes et qu'on m'a certifié que ce n'était pas un leurre, j'ai pu croire encore au doute et à la supercherie, mais aujourd'hui je te vois en ces lieux, agissant comme un barbare !  

- Écoute Stéphane, je ne comprends rien à ton charabia !  

- Tu me fatigues à nier ! Je viens de te dire que les mensonges étaient inutiles, je t'ai vu ! Dit-il le menaçant de son arme  

 

Ryô ne comprenait pas le manège. C’était la deuxième fois que Stéphane prétendait apercevoir le nettoyeur sur les lieux des échanges et son vieil ami ne semblait ni mentir ni bluffer. Quelle mascarade préparait leurs ennemis.  

 

- Écoute, au lieu de…  

 

Les deux hommes sentirent soudainement une secousse. Le bateau tanguait de droite à gauche.  

 

- Que se passe-t-il… ?!  

- Comme si je le savais ! Sortons d’ici !  

 

Les deux hommes coururent vers la sortie, s’échappant de ce navire en cavale. Falcon, Mick, Serge et Mickaël, avaient réussi à s’enfuir. Les quatre hommes se retrouvèrent sur les quais, un air méfiant dans chaque œil, visualisant son ennemi.  

 

Le navire était en train de soulever l’étage du dessus, il s’élevait affreusement dans les airs, Stéphane et Ryô avaient des difficultés à rester en place, ils glissèrent, leur corps attirer par le bas. Arrivé sur le pont, des hommes les attendirent et étrangement, ils ne s’en prirent qu’à Stéphane. Le jeune homme se réfugia derrière des barriques. Ryô sortit son magnum et désarma tant bien que mal, les trois lascars essayant d’intenter à la vie de son vieil ami.  

 

Le pont du dessus se mit complètement debout, la proue du bateau priant désormais vers le ciel. Les deux hommes s’accrochèrent à une barre métallique, leurs jambes plongeaient dans le vide.  

 

- Bordel ! S’écria Ryô  

- Ryô, que se passe-t-il ?! S’acharne Kenji  

- Le bateau est comme un coffret, il s’ouvre par le haut pour faire se décrocher un sous-marin… Les femmes étaient là et on les a bêtement manqués !  

- Plus tard les reproches !  

 

Ryô entendait des coups de feu s’approchant de son corps. C’était les gardiens qui essayaient de tuer Stéphane. Il ne pouvait rester là sans rien tenter, cependant, la situation était mal en point. S’ils sautaient, ils prenaient le risque de s’empaler sur une antenne et leur corps se retrouverait écrabouillé.  

 

- Merde ! Que pouvons-nous faire… ?! S’agace Mick  

- Je ne sais pas… Souffle Falcon  

 

Mickaël ne pouvait laisser son compagnon d’arme, père d’une merveilleuse petite fille, dans une telle situation, touchant de près la faucheuse. Et le pire restait à venir, car des lumières formèrent une ligne, partant du bas vers le haut, clignotant vivement.  

 

- Des bombes ?! S’interroge Serge  

- Ils ne veulent laisser aucune trace ! S’indigne Falcon  

- Comment ça ils, cessaient de nous manipuler ! S’énerve Serge  

- Nous n’y sommes…  

- La ferme !! S’écria Mickaël  

 

L’ancien agent du FBI, se mit à genoux, en position de tir. À l’aide de sa bouche et de sa langue, il émit un sifflement, son qui atterrit dans les oreilles des deux condamnés. Un code militaire, comme le morse, chaque sifflement aigu ou grave, représentait une syllabe.  

 

- Les…  

- Cor-da-ges… Finit Ryô  

 

L’homme, à bout de force, fit l’effort d’observer vers le haut. Des cordes marines tenues par des cadenas, pourraient les sauver de cette périlleuse situation, seulement, il n’y en avait que deux, ni Ryô ni Stéphane n’avaient le droit à l’erreur.  

 

Mickaël émit un sifflement pour annoncer qu’il tirait. La première corde lâcha et Ryô pût la chopper au passage. Il se retrouva ballant dans les airs, essayant de prendre le plus possible d’élan pour atterrir dans l’eau, loin de ce ponton qui allait exploser. Mais Stéphane, plus frêle que son ami et à bout de force ne réussit à prendre le cordage, et tomba dans le vide.  

 

Ryô réagit le plus vite possible, aucune chance que cet homme laisse une femme veuve et une orpheline. Comme un trapèze, Ryô s’élança sur le cordage de droite et prit d’une main la corde et de l’autre la main de Stéphane.  

 

- Ryô, laisse-moi, je vais lâcher…  

- Hors de question !  

 

Trop tard, le souffle de l’explosion, fit céder le cordage et les deux hommes tombèrent dans le fond de l’océan. L'explosion fut tellement puissante, qu'ils projetèrent les deux hommes loin des projectiles de fer.  

 

Les quatre hommes disposaient sur les quais, reculèrent pour éviter des ferrailles perdues.  

 

Ryô fut le premier à sortir de l'eau. Il portait Stéphane sur son dos, ce dernier avait été blessé au mollet et s'était évanoui à cause de la chaleur du souffle. Le nettoyeur regarda le sous-marin prendre le large, plongeant dans l'océan le plus profond, certainement en marche pour la Chine, ou pire.  

 

Ryô nagea jusqu'au large, il était à bout de force. Falcon vint l'aider rapidement, il prit Stéphane dans ses bras qu'il reposa à terre.  

 

Se pensant hors de danger, les six mercenaires furent brutalement attaqués par un hélicoptère. De sa mitraillette, il déferla un nuage de balle. Le temps qu'ils se mettent en sécurité, chacun des professionnels reçus une balle mal placée, excepté Mickaël. Bras, genoux, main, un carnage.  

 

Puis, volant vers d'autre horizon, une flopée de photo tomba de l'appareil. Mickaël en récupéra une au vol, et fut abominé par ce qu'il voyait. Chaque photo représentait l'enfant ou la femme capturés, indiquant leur prénom, annonçant comme verdict, qu'ils ne verraient plus jamais leur famille. Il serra de toute ses forces ce visage sur papier, horrifié et colérique.  

 

- Vous n'êtes que de sales ordures ! Menaça Mick, regardant Serge  

- Je vous retourne le compliment !  

- Comment osé être les complices de tels monstres !  

- Je vous rappelle que c'est vous qu'on a vu mettre ces femmes dans des cales !  

- Enfoiré !  

 

Mick, même blessé à la jambe, sauta sur Serge qu'il plaqua au sol. Il allait infliger un coup de poing, lorsqu'une femme se mit à crier. Dans le chahut, ils n'avaient pas remarqué qu'une dizaine de voiture c'étaient avancés.  

 

- Assez !  

 

Ryô observa cette voix rauque et féminine. Une vieille dame s'avança, d'un air chic et sophistiqué, ordonnant à ses hommes de baisser leurs armes.  

 

- Il suffit de ces moqueries ! Messieurs, je vous demande de vous attaquer à un autre gang que le notre !  

- C'est le votre qui est derrière tout ça ! Grince des dents Mick, relâchant Serge  

 

Kenji était toujours en communication, Ryô ayant activé le haut parleur de son mobile, intact malgré la plongé.  

 

- Il est clair qu'un gang japonais aide les Ni'Aku à propager terreur et souffrance... Prononce Ylia  

- Et ça ne peut être que vous...! Insiste Mick  

- Pathétique Messieurs, encore la naïveté de la jeunesse...  

- Alors expliquez-vous... Interrogea Ryô  

- Plus tard... Le passé a déjà assez souffert...  

- Alors pourquoi vous le remuez sans cesse...  

- Personne n'a le choix dans ce monde, on fait avec les événements de la vie...  

- Ah oui, vraiment ?! Alors pourquoi vous décidez subitement pour "elle"...?  

 

Kenji et les partenaires de Ryô, se demandaient de "qui" parlait leur coéquipier. La vieille dame pâlit, la réputation de Ryô Saeba, appelé City Hunter, était donc à craindre avec autant de sérieux. Un bon sens de l'observation, mais sûrement encore davantage du devoir.  

 

- Je suis certaine, qu'il vous manque beaucoup d'élément, et... Pour nous tous, il vaut mieux ne pas les chercher...  

 

Mickaël, observa vivement cette conversation, sa mission était plus palpitante que prévue, tellement de pièces manquantes.  

 

- "Ah, ces japonais, quel manque de tact". Pensa ce dernier  

 

Ylia partit en compagnie de son gang. Des hommes vinrent supporter Stéphane et Serge, sérieusement blessé. Ils partirent en trombe, laissant trois hommes dans le brouillard.  

 

- Ryô, je peux savoir de qui tu parlais...? Demande sur les nerfs Kenji  

- On se rappelle plus tard !  

 

Ryô balança son oreillette et son portable jetable dans l'océan. Il se dirigea vers la voiture, en titubant, blessé à la cuisse. Falcon, seulement égratigné à la main, pu reconduire les deux mercenaires chez eux.  

Mick rentra chez lui, accueillit par une femme en larme, mais soulagée qu'il soit juste blessé. Ils rentrèrent et partit soigné cette blessure.  

 

Kaori entendit une voiture repartir sur les chapeaux de roue à l'extérieur. Elle se mit à la fenêtre et vit son partenaire, s'avancer difficilement. Elle courut jusqu'à la cour, venir en aide à son partenaire.  

 

- Ryô !  

 

Kaori se confina dans les bras de son amant. Le jeune homme resserra son étreinte et embrassa sa chevelure. Ils rentrèrent rapidement dans l'appartement où Hélène les attendait.  

 

- Désolée, je t'ai réveillé... S'excuse Kaori  

- Ce n'est rien... Sourit-elle  

 

Soudainement, la jeune femme vit le bien-aimé de Kaori, souffrir le martyre, sa jambe gauche en sang. Elle accourut vers le nettoyeur essayant de s'asseoir sur le canapé et s'agenouilla au coin de peau blessé.  

 

- Kaori, allez me chercher des gants, une serviette avec des glaçons, une pince et une aiguille et du fil !  

- Je peux le faire tout seul !  

- Non, ne touchez pas ! Vous êtes blessé, vous pourriez vous contaminer...  

 

Ryô fut surpris d'une telle assurance soudainement. Hélène semblait connaître chaque détail minutieux à savoir. Kaori, sans se poser de question, partit chercher le nécessaire à sa protégée.  

 

Hélène enfila les gants et à l'aide de la pince, elle retira la balle de la jambe de Ryô. Ce dernier mordu sa langue pour s'éviter de hurler. Ayant retiré l'objet de la douleur, Kaori fut étonné du geste de la jeune fille.  

 

- Pourquoi des glaçons, je pensais qu'il fallait du feu pour resserrer la chair...  

- Non, la chaleur fait remonter les poussières et peut donc amener à développer des bactéries, alors que le froid va au contraire les étouffer...  

 

Kaori et Ryô se regardèrent, étonnés. Hélène avait une subite aisance, parlant sans bégaie, sans rougir, elle faisait tout avec précision et sa connaissance en médecine était bien assidue. Elle fit un bandage digne de ce nom, soulagé d'être venue en aide au nettoyeur.  

 

- Et bien, tu as un sacré coup de main ! Dit-il méfiant subitement  

- J'ai... J'ai déjà fait ça... Pour mon père et... Et Kenji...  

- Oui, je sais...  

 

Kaori devinait que la mission de ce soir était un échec, mais malgré sa souffrance d'avoir échoué, il paraissait distant avec Hélène, oubliant même de la remercier. Par ailleurs, la jeune fille s'en attrista. Il avait eu le même regard que Kenji autrefois, suspicion.  

 

- Ne fait pas attention... Il doit être un peu déboussolé...  

- Oui...  

- Je te remercie de l'avoir soigné...  

- Avec plaisir...  

- Bien ! Allons-nous coucher maintenant !  

- Oui, à demain...  

 

Hélène monta à l'étage, se confier dans son lit, décidément, elle n'était chez elle nulle part.  

 

Lorsque Kaori fut certaine qu'Hélène était hors de vue, elle partit rejoindre son amant dans sa chambre. Elle rentra, et trouva Ryô assis sur le lit, la tête dans ses mains. La jeune femme vint s'asseoir sur le sol, posant sa tête sur les genoux de son partenaire.  

 

Le jeune homme ouvrit ses bras et Kaori pu poser sa tête contre le ventre de Ryô.  

 

- Kaori, est-ce que tu as parlé à Hélène de la mission...?  

- Euh non, mais je lui ai dis où tu allais...  

- Je vois...  

 

Certitude.  

 

Depuis le premier jour de la venue d'Hélène dans leur demeure, Ryô avait des doutes quant à la réelle investigation de la jeune fille. Venir s'entraîner avec lui pour trouver Kenji, il aurait du le deviner tout de suite.  

 

Le gang de Serge, connaissant dorénavant le chef, avait fait d'Hélène une espionne.  

 

D'abord ce tatouage remarqué dans son dos lors des entraînements, puis ce message de lumière déceler la première nuit, elle devait rapporter n'importe quel indice sur ce qu'organisait le gang de Ryô.  

 

Cependant, son instinct personnel, recelait chez Hélène une certaine confiance, mais aussi des doutes, cette double personnalité, cette assurance puis cette tristesse, faisait-elle certaine chose sans même s'en rendre compte...?  

 

Et enfin, pourquoi "elle". Cette petite fille juste éperdue d'un homme fuyant, devenait subitement une professionnelle du milieu... Pour quelle raison...? Il y en avait certainement une...? Aussi protecteur que Serge l'était pour cette jeune fille, quel discernement entendait qu'il la pousse dans ce milieu austère.  

 

En cette nuit, trop d'interrogation poussait dans l'esprit de Ryô.  

 

* * * * *  

 

Dans cette nuit sombre, un homme franchissait les couloirs d'une immense villa, rapportant le résultat du spectacle de cette même nuit. Il frappa. Ordonnant de rentrer, il s'inclina et dicta.  

 

- Caleb au rapport Monsieur ! Les poules sont dans la grange...  

 

L'homme pour lequel il s'adressait, eu un sourire macabre et un rictus victorieux.  

 

- Bien ! Dispose !  

- Oui Monsieur !  

 

L'homme partit, une envie de vomir dans les trippes.  

 

* * * * *  

 

Non loin de cette même villa, c'est un autre homme qui pénétra dans un manoir. Il rentra dans le bureau de son chef, sans frapper.  

 

- Je t'écoute...  

- La pêche est bonne et le loup fait signe...  

- Parfait ! Merci...  

- À plus tard chef...  

 

L'homme s'inclina et quitta le bureau rapidement, pressé de retrouver sa femme et ses deux enfants.  

 

 


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