Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 38 capitoli

Pubblicato: 08-06-11

Ultimo aggiornamento: 02-09-17

 

Commenti: 79 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: /!\ AU 29/02/2020 chapitre 1, 2, 3, 4, 5 et 6 réécrit /!\ La vie apporte parfois des événements qui poussent les individus à agir en conséquence... C'est la mystérieuse et douloureuse expérience à laquelle va faire face le nettoyeur ainsi que ses fidèles camarades d'armes... Entre amour et raison, ils vont devoirs arriver à dompter leurs sentiments...

 

Disclaimer: Les personnages de "XYZ : De vous à moi..." sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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How can I change my username?

 

I do not allow people to change their username on their own yet. Maybe later. So if you want to chang ...

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   Fanfiction :: Amour Ultime

 

Capitolo 29 :: Chapitre 29

Pubblicato: 30-08-14 - Ultimo aggiornamento: 30-08-14

Commenti: Réponse derniers commentaires : _ Dalala : Merci de suivre encore et toujours cette fiction, malgré les longues coupures... Mais je reprends toujours cette fiction avec tant de plaisir, City Hunter est mon premier amour, et je n'oubli pas cette fiction ... _ Kaori62 : Ma fidèle bêta, malgré tous les conseils que tu me donnes en privés, merci de toujours mettre un petit mot d'encouragement ... _ Patatra : Mon cher Patatra... Que de plaisir pour moi à savoir que malgré le temps que je met entre chapitre, tu suis toujours... Et c'est réciproque d'ailleurs... J'ai surtout un manque de temps énorme, et surtout j'écris aussi d'autre fiction, sur d'autres mangas qui me prenne du temps, mais c'est surtout un manque de temps personnel ! Je souris quand tu dis que ma fiction à du chien, et ça me fait plaisir parce que je n'aurai pas trouver mieux comme terme, étant donné l'évolution quelle à prise entre le 1er chapitre et le 29ème, et oui, je ris de ma propre naïveté de débutante !! Ah ah !!! Mdr. Oui, reprendre contact avec tous ces personnages que j'ai mit dans cette fiction, et dont j'étais trop débutante pour bien les introduires ! Je ne sais pas si l'action fait ma "patte" car je suis très mauvaise de ce côté là, mais le côté sombre et le sexe, oui Monsieur ! Tu fais bien d'osé ce conseil, étant donné que j'essaye effectivement au maximum de raccourcir mes chapitres, car j'introduis trop de chose, mais parfois, on commence avec rien et on se sent emporter par l'inspiration... J'ai également hâte d'écrire le fin mot de l'histoire, même si je serais triste d'arriver à la fin... Il me reste environ encore une quizaine voir vingtaine de chapitre, car mon esprit tordu a fait trop compliqué et pour ne pas perdre le lecteur, je vais étaler sur des courts chapitres, si je puis dire ... Merci encore de me suivre toujours, ça me fait très plaisir, et j'attend toujours les conseils ... Bonne lecture...

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38


 

Chapitre 29 : "Il n'y a de bien en cette vie, que l'espérance d'une autre vie..." Pascal Blaise  

 

 

Rapide.  

 

Sa cadence était à égal de la torture. Des inspirations et des expirations à n'en plus finir, bruyantes, enlevant toute motivation à la continuité. Mais Hélène ne voulait rien lâcher, déjà presque un mois qu'elle s'entraînait avec Ryô, elle ne tenait toujours qu'une heure de course, même si elle était fière de sa progression, c’était deux heures qu'il fallait tenir au rythme de son professeur.  

 

Elle s'arrêta, elle entendit le "bip" du chronomètre de Ryô, signe qu'il décomptait le temps. Une heure et treize minutes, c’étaient toujours des secondes de gagnées, mais à quel prix. La jeune fille s'écroula au sol, essayant de reprendre une respiration normale, elle se croyait outrepasser, elle qui martyrisait son coeur, ses poumons, l'eau ne l'hydratait plus convenablement, elle s'allongea par terre, même à seulement huit degrés.  

 

Une fois qu'elle avait repris son calme et qu'elle avait reposé son corps, elle se releva et attendit les instructions de son professeur. Toujours ces mêmes exercices de course, de pompe, d'abdos, rien ne changeait, étirement puis supplice des ordres. Hélène s'en-tête, elle voudrait passer à autre chose, les jours passaient lentement et la motivation d'avancer s'inclinait devant l'impatience. Elle voulait apprendre le combat, la connaissance des armes, elle était à bout de force, mentalement et physiquement.  

 

Demandez à la terre de vivre sans lune ni soleil, cette dernière s'éteindra, pour mourir en silence. Il en était de même pour Hélène, le manque de n'entendre même que la voix de Kenji, la faisait mourir jour après jour, une moitié de sa vie, voilà ce qu'elle cherchait.  

 

Sous ces pensées bien trop lourdes de réclamation, elle s'effondra et rentra dans une nouvelle crise de larme.  

 

Ryô se désespérait, plusieurs jours que sa protégée rentrait dans des crises d'angoisse incontrôlables, son ami laissait sur elle une marque de supplice. Kaori s'étonnait même des cauchemars d'Hélène, elle ressentait les peurs, les doutes de son amant, même à des kilomètres loin l'un de l'autre.  

 

L'amour et son fil invisible, n'en n'avaient pas fini de tirer sur les deux coeurs de ce couple.  

 

Le nettoyeur s'avança et s'agenouilla près d'elle. Son état était sûrement dû à la froideur de ces derniers temps du jeune homme. Distant car des doutes subsistaient quant à la présence d'Hélène dans sa vie. Ce n'était pas un hasard que le gang de Serge Dieter était venu au même rendez-vous, en parfaite connaissance du lieu, et du jour. Une seule personne était en contact avec eux, Hélène.  

 

Était-elle dans le camp adverse, jouant à la perfection la petite fille effarouchée, blessée. Tellement de vie en jeu et si peu de temps au compteur, Ryô devait parer à toutes les éventualités, même les plus frissonnantes.  

 

- Debout ! Insiste Ryô  

 

Hélène essuya son visage, ôtant l'eau salée découlant de son regard. Mais le nettoyeur ne faiblit pas, la jeune fille était un mystère, une carte retournée sur la table, provocant peut-être le coup de poker de leur adversaire, il ne laisserait rien au hasard, tant pis pour les sentiments.  

 

La jeune fille se releva, sous le regard tellement glacial de son professeur, du mépris dans ces prunelles, encore. Une colère noire, une interrogation tortueuse, des gestes fuyants, du dédain pour sa personne.  

 

Pourquoi...?  

 

* * * * *  

 

Un claquement, verre contre verre. Kenji posa sa boisson alcoolisée sur la table base, la bouteille était finie. Déjà la troisième bière qu'il enfilait, il tordait son foie de cette puante liqueur. Il était encore tôt pour enivrer son esprit, mais depuis l'échec de la mission, il se meurt.  

 

Kenji, prit au piège comme un débutant, il pensait, sincèrement, qu'il pourrait transparaître derrière cette femme abjecte. Un sous-marin, moyen, une idée jamais frôlée, "un crétin". Il aurait voulu être le premier ingénieux à penser à cette possibilité, quel génie. Ne jamais sous-estimer ces adversaires, premier code enseigné chez les Yakuza, jamais le jeune homme n'avait négligé cette règle, et pourtant, aujourd'hui, c'était inutile, rien n'arrêterait ces messagers de l'enfer, encore plus transparent qu'un nuage, irrattrapable comme l'arc-en-ciel.  

 

Que faire, que dire, que subir encore davantage, chaque jour il se donnait de façon luxurieuse à cette femme qu'il avait envie de tuer à tout moment, il la haïssait, il les maudissait tous. La vengeance dans la peau, le coeur transpercé, Kenji faiblissait.  

 

Il avança sa tête, un mal de chien, sûrement le liquide monté en degré qu'il avait ingurgité. Puis, vint l'odeur encore présent d'Erika jusqu'à son odorat, c’en était de trop. Kenji accourut désemplir ces tripes dans les toilettes.  

 

Une cassure, la défaillance.  

 

Il s'assoit au sol et colla son dos au mur, désespéré, une larme, puis deux viennent définir son manque de courage, il lâcha et se laissa tomber dans ce trou noir.  

 

Puis, le hasard, encore.  

 

Le pendentif en forme de dé vint rouler sur son buste. Il le prit entre ces mains et vint confesser des mots secrets. Ce collier, ce simple objet, ne représentant pas plus que l'essentiel, venait consoler ses peines les plus hardis. Un signe, une preuve universelle de son amour, un messager au delà du réel, il pourrait passer ses journées à le contempler, le serrer dans ses doigts, presque autant qu'il le ferait pour Hélène.  

 

Sa douceur, sa tendresse, son innocence, "oh oui", cette innocence qu'il l'avait rendu amoureux.  

 

Et c'est là qu'il reprit espoir, Hélène, l'une des raisons de son combat, de sa volonté. Il devait continuer, avancer vers le chemin qu'il avait emprunté.  

 

Partant se faire une petite toilette, il récupéra des dossiers dans ce coffre gardé par un cadenas à code. Il sortit des documents, ces précieux qu'il ne devait laisser entre les mains de quiconque, mais assez de finisse pour laisser l'endroit à la vue de tous, moins curieux d'apercevoir une proie que lorsqu'elle se planque.  

 

Il s'assoit et avala le verre d'eau qu'il s'était plus tôt servi. Il ouvrit le dossier et sortit des papiers où jaillissaient des notes, des noms, des lieux, des dates, puis des photos, des suspects, des victimes et surtout "sa" victime.  

 

Il regarda ces documents donné par Ichiba, son chef, avant la mission. Cette femme, puis cet homme d’âge mur, puis un gang, des échanges. Mais ces instants de trafic résultaient de la plaisanterie des rêves. Rien, aucun indice, toujours une longueur d'avance, à croire qu'ils avaient aussi le pouvoir d'arrêter le temps. Jamais leur visage n’étaient découverts, jamais d'empruntes laissées, aucunes douilles ou munitions abandonnées, en aucun cas une victime n'aurait pu laisser un indice, bijou, papier, objet, rien, tout était chimère.  

 

"Le crime parfait n'existe pas". Et pourtant, le gang Ni'Aku faisait suer les plus grandes puissances de ce monde, Interpol, FBI, même ces arrogants de la CIA, s'arrachaient les cheveux. Alors quoi...? Qu'avaient-ils de plus que les autres...?  

 

Kenji ne pensait qu'à une seule chose, la corruption. Ils avaient probablement réussi à se mettre dans les troupes, des alliés portant des noms insoupçonnables. C'était à se demander qui était les pires.  

 

Un mal de tête le prit. Il s'était aventuré dans une histoire sans fin, ni but ni consécration, tout lui donnait envie de vomir, il pourrait tous les abattre, même les innocents, espérant que cette vermine ne reprenne fleuraison.  

 

* * * * *  

 

Agitation.  

 

Le sommeil, ce moment censé reposer l'esprit, se jouait parfois de l'âme, avec encore plus de fourbe que le réel. Le cauchemar d'Hélène n'en finissait pas, elle marchait dans de sombre couloir, les murs se voyaient ébaucher des traces de doigts, dessinés par du sang rouge vif. Elle entendait des cris, plus particulièrement ceux d'une femme, un son violent, murmurant des prières, s'accablant de pitié.  

 

La jeune fille mourait de peur, elle se mit à mettre ses mains sur ses oreilles pour ne plus entendre ces hurlements, elle se mit à courir, vite, encore plus vite, criant des "stop" à ces horreurs. Puis, au bout de ce tunnel interminable, elle arriva dans un jardin.  

 

Ses larmes cessèrent, et ses bras tombèrent de splendeur devant ce paysage printanier. Elle regarda tout autour d'elle, la porte de l'enfer s'était refermée, laissant paraître juste une lumière blanche et des fleurs de toutes les couleurs à ses pieds.  

 

Elle n'osa cependant s'avancer, lorsqu'elle entendit un rire d'enfant. Au loin, elle aperçut sa silhouette, il courait derrière un papillon jaune, ne voulant se laisser attraper. Les mains de ce bébé, virevoltait dans tous les sens, lui faisant perdre l'équilibre.  

 

Hélène accourut subitement vers l'enfant, elle s'agenouilla près de lui et l'aida à se relever. Le petit garçon se releva, et admira celle qui lui portait secours. Le coeur de la jeune fille rata un battement, c'était Quentin, le fils de Kenji qu'elle avait dans ses bras. Ce dernier lui sourit, en lui chuchotant un "merci".  

 

Le taquin revint, il se posa sur le nez du petit garçon, se qui fit rire Hélène, ce papillon avait une envie subite de jouer avec son attrapeur finalement. Le petit garçon repartit courir avec son nouvel ami, dans cette belle prairie. La jeune femme le regardait avec tendresse, il était adorable, elle veillait sur lui, comme une mère le ferait.  

 

Mais subitement, la lumière d'un blanc d'ange, se mit à grisailler, comme des nuages menaçant d'une tempête. Hélène observa l'enfant, il avait disparu, il accourait vers une silhouette au loin, elle ne cessait de l'appeler, "mon amour". Et, le coeur d'Hélène se fendit en deux, lorsqu'elle entendit l'inconnu prononcer,  

 

- Kenji, mon amour, rentrons...  

 

Hélène se mit à courir en direction de cette voix féminine appelant l'homme qu'elle aimait par un doux surnom plus qu'affectif, mais qui était donc cet enfant… ?  

 

Subitement, plusieurs voix se mirent à prononcer le prénom de son amant, tout autour d'elle, une voix tendre et plusieurs voix menaçantes. Elle ne supportait pas d'entendre le nom de son bien-aimée prononcé par autant d'élus, semblables à la voix qu'aurait Lucifer.  

 

Soudainement, elle entendit l'enfant se mettre à pleurer, il criait, mais Hélène n'arrivait pas à percevoir ce qu'il prononçait, il courait dans tous les sens se dirigeant tout droit vers une falaise.  

 

Les pieds nus d'Hélène, subissaient les frottements des cailloux pointus, elle voulait rattraper l’enfant, l'empêcher de tomber, mais toutes ces voix l'appelant couvrait la sienne, et pourtant, elle hurlait qu'elle arrivait à son secours.  

 

Terreur.  

 

Le petit garçon trébucha sur une pierre et son corps tomba dans le vide.  

 

- Non ! Hurla de toutes ces trippes la jeune fille  

 

Elle arriva au pied de la falaise, et entendit le corps fragile tomber violement au sol, elle était arrivé, trop tard.  

 

- Non !!  

 

Mi-réveillée, Hélène sortit de son lit et quitta sa chambre pour courir dans une destination inconnue. Le claquement violent de la porte réveilla Ryô et Kaori. Le nettoyeur pris son arme et sortit rapidement de la chambre, suivi de près par sa partenaire.  

 

Lorsqu'il vit Hélène tambourinait à la porte d'entrée, suppliant qu'on déverrouille cet accès, le nettoyeur rangea son arme et se rapprocha rapidement de l'enfant.  

 

- Hélène, arrête ça...  

- Je veux sortir, il faut que j'aille aider Kenji !!  

- ...  

- Ouvrez-moi, je ne veux pas qu'il meurt !  

 

Kaori sentit sa gorge se contracter, cette enfant lui faisait effroyablement de la peine. Malgré les coups violements que faisait subir Hélène a ce hameau de bois, elle s'approcha de son amie, essayant de la calmer.  

 

- Hélène, Kenji ne va pas mourir...  

- Si, il est mort, je suis arrivé trop tard ! Pleurait-elle  

 

Kaori comprit que sa protégée avait du subir les élans d'un horrible cauchemar. Hélène griffait le bois avec ses ongles, elle cognait avec son pied, elle voulait réellement secourir l'homme qu'elle aimait.  

 

- Arrête, tu vas te blesser !  

 

Mais c'est Kaori qui fut atteinte. La main d'Hélène, partit brutalement cogner le coin de ses lèvres et le "aie" qu'elle sortit par réflexe naturelle, fut comme un coup de massue sur l'esprit de l'enfant, elle sortie de sa léthargie et se retourna précipitamment sur la partenaire de Ryô.  

 

- Kaori ! Pardon, je suis désolée... S'affole celle-ci  

 

Hélène s'attendait à des reproches, à une colère grondante, mais au lieu de ces châtiments, elle reçu les bras chaud et amicale de Kaori, berçant tendrement son corps, caressant avec attention sa chevelure et murmurant des mots consolants.  

 

- Calme-toi chérie, Kenji n'est pas mort, et tu arriveras toujours au bon moment pour le sauver... Crois-moi...  

 

Ryô s'attendrit, son amante était d'une infinie bonté, aucune limite face à l'amour que cette femme pouvait donner. Hélène éclata en sanglot dans ses bras, et ne les quitta qu'après de longues minutes. La jeune femme fit du tilleul à son amie pour qu'elle parvienne à s'endormir plus facilement.  

 

Hélène partit se coucher, le coeur gros, mais réchauffé. Kaori avait raison, ce n'était qu'un cauchemar, égal au manque extrême que pouvait ressentir Hélène pour Kenji.  

 

* * * * * *  

 

Battement de cils, Hélène se réveillait difficilement, elle avait mal à la tête et avait l'impression de ne pas avoir beaucoup dormi et pourtant, en observant l'heure sur son portable, elle s'échappa du lit telle une furie.  

 

Ryô qui lisait tranquillement le journal à la table du salon, entendit les pas lourds de leur invité.  

 

- Et bien, où cours-tu encore comme ça...  

- Monsieur... Monsieur Saeba, je, je suis en retard, pardon...  

- Inutile de t’excuser, nous ne nous entraînerons pas aujourd’hui !  

- Ah, ah bon… ?  

- Oui, j’ai des choses à faire !  

 

Ryô se leva brutalement. Il prit sa veste et quitta l’appartement, sans même un dernier regard pour Kaori.  

 

Sa partenaire s’inquiéta. Des jours qu’il paraissait éloigné de tous, qu’il semblait nager dans le vide, quelle sorte d’araignée se pendait au plafond de son coéquipier pour qu’il soit d’une humeur exécrable. Une curiosité rongea son ventre, que pouvait manigancer son insupportable amant.  

 

Kaori se munit de sa veste à toute vitesse. Elle conseilla à Hélène de rester dans l’appartement, et de profiter de son jour de repos. La jeune fille n’eut point le temps d’acquiescer, que la porte claqua le départ effréné de la nettoyeuse.  

 

Kaori chaussa sa puissance, et courut à vive allure à la rencontre de son partenaire. Il mijotait un plan, une idée, et il comptait encore pousser la jeune femme à l’écart de toute action. Elle rageait, quel mot fallait-il employé pour que son amant comprenne une bonne fois pour toute qu’elle était liée à cette vie de violence et de haine, sans trembler un instant.  

 

Enfin, elle vit sa silhouette, vue inespérée, mais sa destination ne semblait être que leur café habituel.  

 

- Ryô !  

 

À l’entente de son nom, l’homme se retourna, et constata sans surprise que son appelé n’était autre que sa singulière partenaire. Elle l’agrippa par le bras, et reprit son souffle, lorsqu’elle le dévisagea, plissant ses sourcils, faisant apparaître des rides au niveau de son nez. Un élan de mécontentement se préparait à exploser à la tête du nettoyeur.  

 

Cependant, il ne serait comment justifier sa véritable tromperie. Comment pourrait-il expliquer à son ange de coéquipière, qu’Hélène n’était pas la sage petite fille qu’il pensait tous avoir cerné.  

 

- Ryô !  

- Kaori, je ne suis pas certain que tu es envie de m’accompagner…  

- Ah oui, et pourquoi ?  

- J’ai peur que tu prennes partie…  

- Mais de quoi tu parles à la fin ? Tu es si mystérieux depuis quelques jours !  

- Bon d’accord tu viens avec moi, mais pas de scandale, d’accord ?!  

 

Kaori suivit son partenaire avec toutes les interrogations du monde. Parfois, il était impossible de rattraper les réflexions de cet homme, têtu, borné, et souvent imprévisible, elle craignait le pire quant à sa nouvelle lubie du mal. Et cette distance soudaine avec leur jeune protégée, quel événement se préparait encore.  

 

Étonnée, les deux partenaires arrivèrent au repère du gang. Se faisant discret, ils retrouvèrent Miki, Kazue, Falcon et Mick dans un petit salon. Dans un silence de plomb, tous attendaient que le responsable de cette réunion ; ayant lieu en plein matinée ; daigne tenir des explications. Mais ce ne fut que lorsque Danno pénétrant à son tour en ces lieux, que le silence se brisa.  

 

- Ryô, qu’est-ce qu’il se passe ?! Perd patience Mick  

- Tu as ce que je t’ai demandé ?  

- Non, répond Danno  

- Comment ça non ?!  

- Je te l’ai dit, et encore redit et répété, je n’ai rien sur cette jeune femme !  

- Quelle femme… ? Questionne Miki  

- J’ai hâte d’entendre son nom… ? S’agace d’avance Kaori  

- Danno…  

- Ryô, ni au nom de Turner, ni au nom de Dieter, même pas son prénom, rien, nada, je t’ai dit, les informations sont introuvables !  

- Turner c’est qui ? Demande Mick  

- C’est le nom de famille d’Hélène… ? Répond Kaori  

- Hélène ? La jeune fille que vous gardez… Constate Kazue  

- Pourquoi tu fais des recherches sur elle ? S’énerve la nettoyeuse  

- Elle porte le tatouage du gang de Serge Dieter, voilà pourquoi !  

 

Tous furent surpris de cette nouvelle. Cette jeune fille aussi innocente qu’un papillon, virevoltait en réalité autour d’eux comme un vautour. Consternation. Elle était efficace, car aucun d’entre eux n’auraient imaginé que derrière le visage de porcelaine de cet enfant, se cache en réalité, un suppôt de Satan.  

 

Kaori n’en croyait rien. Un tatouage n’était pas une preuve, cet écran marqué dans sa peau n’avait rien de significative, c’était les actes qui comptaient, les sentiments, impossible d’envisager qu’Hélène leur voulait du tords. Cependant, les visages stricts de ses amis, fit montait en elle de la répugnance, en une seule preuve ses camarades accusaient la jeune fille, elle avait honte.  

 

- Ça ne prouve rien ! Défends Kaori  

- Je sais que tu n’arrives pas à l’admettre, mais il ne faut pas écarter l’hypothèse… Souffle Ryô  

- Et quel est l’hypothèse de ton ami… ? Dit-elle pensant à Kenji  

- Il n’écarte pas cette possibilité…  

- Non… Je crois que tu te trompes…  

- Kaori… Si je peux me permettre, tu es une femme bien trop sage pour prétendre suffisamment connaître cette fille… Argumente Miki.  

- Très bien ! Dans ce cas, faites confiance à votre instinct de nettoyeur… Je ferais confiance à mon instinct d’ange…  

 

Presque vexée. Kaori tourna les talons et quitta cet endroit où respirait doute, calomnie et incompréhension. Dans certaines circonstances de leur métier, il ait des jours où elle ne reconnaissait pas, ceux qu’elle considérait comme sa famille. Est-ce qu’elle ne mesurait suffisamment la situation dans laquelle ils se retrouvaient. Kaori frissonnait toujours devant les intentions du gang que recherchait Ryô. Trafique de femme, rien de plus épouvantable que de réaliser que ces femmes, quelques soient leur âge finissait comme esclave sexuelle.  

 

Peut-être qu’elle se surestimait, sûrement qu’elle avait des difficultés à imager que des Hommes soient capables de tels actes. Et pourtant. Kaori avait conscience que sa vie puerait l’enfer et respirerait l’agonie à de nombreuses reprises ; toutefois.  

 

Imaginer un seul instant qu’Hélène soit l’une des complices de ces Hommes sans foi ni loi lui paraissait impossible, improbable, elle savait reconnaître les cœurs brisés, les cœurs vides, les âmes déchirées. Et cet amour, cet amour que semblait se porter mutuellement et réciproquement ces deux amants, Kenji et Hélène, ne pouvait pas être illusion. Si sa protégée faisait partit d’une façon ou d’une autre au camp adverse, c’était certainement pour de bonnes raisons.  

 

Le soir venu, l’appartement City Hunter était d’un silence d’église. Chacun évitait le regard de l’autre, personne n’osait décrocher paroles, et s’il fut prononcé mot pour éclater ce néant, aucun individu n’aurait su que prononcer.  

 

Hélène pesée par le vide qu’imposait l’univers, décida de partir directement dans sa chambre. Elle sentait une tension entre Kaori et Ryô, et dans toute sa perte de confiance, elle savait qu’elle en était la cause. Elle n’était pas naïve au point de ne pas avoir constaté que Monsieur Saeba était étrange avec elle ces jours passés. Ce qu’elle se demandait c’est quels était les raisons de cette négligence… ? Aurait-il dit où fait quelque chose de maladroit… ? Est-ce que son professeur perdait patience face à sa faiblesse de s’entraîner convenablement... ?  

 

La jeune enfant se sentit partir dans une tristesse profonde, et seul l’approche de ce pendentif à ses lèvres, calmèrent les palpitations de son cœur.  

 

Allongée dans leur lit, Kaori tournait le dos à son amant. Ce dernier était allongé sur le dos, ne sachant comment ôter ce malaise. Il avait deviné la frustration extrême de son amante, et il avait également effleuré son égo en train de se décomposer. Il avait deviné sa partenaire vexée de ne percevoir en leur protégée, le danger qu’elle puisse représenter. Ne supportant cette distance, Ryô se tourna vers Kaori et glissa sa main sur l’une de ses hanches.  

 

- Kaori…  

- J’ai vraiment la désagréable impression de faire partie d’un groupe que je ne connais pas parfois !  

- Kaori… Au cours de toutes ces années, tu n’as vu que le plus supportable de mon enfer, tu ignores encore énormément de ce que peut cacher les rues de cette ville…  

- Je sais, j’avais oublié que je n’étais qu’un ange pur, idiot et naïf !  

 

Ryô ne put retenir un éclat de rire. Observé Kaori froissé dans son égo, c’était, irrationnel. Cependant, il observait de la tristesse en elle, son amante était réellement contrariée. Dans un geste tendre, il vint entourer le corps de sa partenaire, et embrassa son épaule dénudée.  

 

- Kaori, je t’avais dit de ne pas prendre cette affaire trop à cœur…  

 

La jeune femme souffla, comme s’exaspérant elle-même de son comportement. Son amant avait raison, et l’avait effectivement bien prévenu de ne pas s’impliquer avec tant de hargne et de cœur dans le tourment de cet enfant, cependant. Lorsque ses yeux plongeaient dans ceux d’Hélène, s’était comme s’admirer dans un miroir. Kaori revivait ses souffrances, ses soupçons interminables et sans réponses.  

 

- Quand je t’ai rencontré, j’étais à peine plus âgé qu’Hélène… Je ne sais pas ce que je comptais faire de mon avenir, mon père était souvent absent et Hide passait son temps à me mentir sur ses activités…  

- …  

- Avant notre rencontre, je me sentais seule, je n’avais aucun but ni aucun objectif, j’avais enterré mon père tellement jeune et mon grand frère qui disparaissait et revenait blessé… Sans cesse…  

- Kaori…  

- Et, je sais bien que ça n’a jamais eu d’importance, mais je suis également une enfant adopté et je ne connaitrais sans doute jamais une ligne de mon passé…  

 

Ryô sentit son cœur se faire piquer. Ainsi, Kaori dévoilait sans faire trembler sa voix, aucun frisson, que du courage, d’avouer ouvertement qu’elle était en vérité, orpheline. Il avait toutes ces années durant, évité le sujet, considérant que les liens du cœur ne méritaient pas l’affront de la vérité. Il redoutait terriblement le jour où lui avouer ce mensonge garder enfoui toute sa jeunesse durant serait une déchirure pour la jeune femme, mais en réalité, elle savait.  

 

Évidement qu’elle savait, même un joueur de poker ne serait faire semblant devant cette femme au cœur débordant d’amour, de sincérité et de sagesse. Au fond, cette mascarade n’avait aucune espèce d’importance, un détail dans l’univers.  

 

- Je ne sais pas comment l’expliquer, mais je me vois en elle, et je me sens concernée quant à son avenir… C’est une enfant fragile, et je la pense incapable de nous trahir concernant n’importe quels marchés ou excuses possibles !  

 

Ryô se tut. Après cet amas d’argumentation sentimental, comment luter face à ce dévouement, ô combien loyale. Il était évident que Kaori s’était éprise de manière maternelle de cette enfant aux allures innocentes. Car, quand même bien son amante pensait Hélène blanche comme la neige, et plus pure qu’un ange, elle n’en restait pas moins un pion sur l’échiquier de l’un de leur ennemi et ce qu’il l’inquiétait, c’était de savoir dans quel but l’utiliser… ?  

 

Attendri et surtout, assagi, le jeune homme retourna le corps de sa partenaire afin de lui faire face et de la prendre plus amoureusement dans ses bras. Il entendit, vit son appel à l’aide et de lui souvenir l’irréfutable promesse qu’il avait tenu, à savoir protéger Hélène.  

 

Ryô meurt ses doutes, croisant le regard humide de sa bien-aimée. En ayant ce comportement, ce ressenti, ne condamnait-il pas la jeune femme sans réelles preuves, et surtout, il souillait l’amour et la confiance qu’avaient tissés Kenji et Hélène. Son ami ne pouvait s’être trompé.  

 

Dans ce cas, pourquoi Ryô éprouvait-il ce perpétuel doute concernant la confiance d’Hélène… ?  

 

Fatigué. Il s’inclina devant le sourire cajoleur de Kaori. Son cœur ne s’était jamais trompé, et n’avait jamais trahit aucun sentiment, il préférerait le ressenti de sa partenaire que le dédain de son bas instinct de nettoyeur.  

 

Amoureux, il embrassa timidement son amante. Il ne savait comment présenter des excuses, car il sut cette fois-ci qu’il l’avait réellement blessé.  

 

- Kaori, jamais je ne te sous-estimerais…  

- Je sais…  

- Nous ne voulions pas te contrarier toute à l’heure, juste d’être prudente…  

- Ryô…  

- Mais, j’ai bien plus confiance en ton instinct qu’en le mien, alors… Je suis désolé…  

- Cette mission nous épuise tous psychologiquement, et je comprends que tu dois envisager toutes les possibilités mais… Jamais Hélène ne nous décevra…  

- Oui… Sourit-il  

 

Harassé par cette journée, les deux amants s’endormiront sans se donner l’un à l’autre, ils resteront serré tous deux sans bouger, sans caresse ni derniers mots, aujourd’hui le soleil se couche, sans réchauffer la terre.  

 

* * * * * *  

 

Dix heures du soir. Kenji, qui s’était vêtu pour accueillir le sommeil, entendit sonner à sa porte. Quel individu pouvait ainsi le déranger en cette heure tardive, là où il ne désirait qu’une chose, s’endormir sous une délicieuse pensée.  

 

Éreinté rien qu’à l’idée que sa visite puisse être Erika, il angoissa en apercevant son visage à peine le coin de la porte ouverte. Elle lui vola un baiser, furtif, et pénétra dans sa demeure comme déjà maîtresse des lieux. La jeune femme jeta son manteau sur le canapé, ses chaussures, et s’affala sur le divan, s’allumant une cigarette.  

 

Mépris. Plus le temps passait et plus cette femme parvenait à céder les nerfs horriblement à vifs du jeune homme. Elle le pensait admiratif de sa grandeur qu’elle essaye de faire paraître, mais son envie de l’écraser comme un insecte était plus grande encore. Hautaine, et ce sourire aussi aiguisé, brillante comme la lame de la faucheuse, son corps pactisait avec la haine.  

 

- Tu ne viens pas t’asseoir…  

 

Et ce défaut, cette croyance en elle-même, cette fierté qu’elle dégageait se prenant presque pour Dieu parfois, il méprisait cette assurance, ce regard qu’elle lui glissait lorsqu’elle lui donnait un ordre, ou soufflait un conseil. Le cœur serré, il s’approcha et prit place au milieu du canapé.  

 

- Tu pourrais me tenir plus de passion, ça fait des jours qu’on ne s’est pas vu, je ne t’ai pas beaucoup manqué apparemment…  

- Tu n’es pas le centre de mon univers… Dit-il s’allumant à son tour, une cigarette  

- Je suis vraiment triste d’entendre ça… Est-ce que tu oserais me tromper… ?  

- Sans aucun remord !  

 

Irritée. Erika, bien que pourrie au fond de son cœur, la jeune femme éprouva une rancœur quant à la négligence de cet homme. Elle n’était pas de celle qui pense l’homme naïf ou corruptible à la simple vue d’un corps nu, en tout cas, Kenji n’était pas de ce lot. Elle cernait chez lui, une attitude à n’être surpris de rien, coincé dans l’immensité de sa sensibilité bien dissimulée.  

 

Erika souhaitait assouvir cet homme, le rendre fou, ivre de leur relation, pour la première fois, un homme avait égratigné son cœur de glace, y déversant ce liquide chaud au goût de miel. Cependant, elle savait. Il dissimulait dans chacun de ses gémissement, la rêverie d’appartenir à un autre corps, ce n’était pas pour elle qu’il jouissait tel un prince conquis par sa belle, non, ce prénom qu’il soufflait dans ses rêves les plus indiscrets, voilà à qui étaient dédié ses grognements de male passionné.  

 

Indignée. La jeune femme disposa subitement de grimper à califourchon sur Kenji et de l’hypnotiser par un regard fiévreux. Cependant, les prunelles couleur pomme, se mélangeant à la cannelle, ne disposèrent d’aucun sentiment à son égard, si ce n’est l’indifférence. Cet homme n’aurait-il aucune limite quant à la promesse qu’il avait déversé sur l’oreiller de sa dernière amante en date. Foutaise. À cet instant précis, la jeune femme pouvait se permettre de se jouer de cet homme jusqu’à l’épuisement.  

 

L’embrassant de manière plus distinguée que toutes les autres fois, le jeune homme pressentit en la jeune femme, un changement de comportement. Il riait intérieurement, car c’est bien lui qui contrôlait la situation, sans contexte, Kenji avait éveillé en cette furie un éternel défis, le faire sien.  

 

Mais c’était peine perdue, car même en ce moment où il descendit la fermeture de sa robe, il avait déjà imagé les courbes espiègles de sa petite amante se dessiner dans sa tête, et firent circuler le sang dans les veines du jeune homme telle une cascade caressant les arrondis de la rivière.  

 

La jeune femme l’observa, encore cet ange martyr qui venait l’emporter loin du réel, Erika n’était plus qu’une ombre au tableau. En cette nuit qui rugie l’infâme. La dévoreuse fit appel à la séductrice, et tenta les caresses de velours, le toucher de soie, les baisers gourmands, mais rien n’y fit. Avec insistance, Kenji conduisit Erika dans sa chambre et plongea la pièce dans le noir absolu, l’imagination pouvant gambader.  

 

À bout de souffle, les deux corps se jetèrent dans le calme. Kenji comme à son habitude, s’empressa de prendre une douche, Erika, mise en échec une fois de plus par sa rivale chimérique.  

 

Préventive ; bien que sous les ordres de son patron ; la jeune femme se préparait à jouer l’un de ses atouts, et jubilait d’avance de le sentir pâlir. Revenant de sa douche, le jeune homme était loin de penser quelle attaque préparait son adversaire.  

 

Il s’allongea dans son lit et se positionna sur le dos. Erika craqua, et vint se blottir contre son torse. Elle traça avec son index chaque forme de ces abdominaux, et commença à compter son roman.  

 

- Kenji, j’ai très envie de te présenter à ma famille…  

 

Il ne dit rien, resta inerte, mais dans sa tête, ça se bousculait de pensées.  

 

- Je t’ai dit que je vivais avec mon père et ma sœur cadette, j’aimerais beaucoup te les présenter…  

- C’est soudain non…  

- Trois mois c’est déjà beaucoup… Et puis j’en ai marre de venir te voir dans cet endroit miteux !  

- J’aime cette demeure, je n’en changerais pas !  

- Tu es vraiment têtu mon chéri…  

- Quand ?  

- Mmh… J’aime lorsque tu succombes…  

- Je t’ai demandé quand… ?  

- Dis-moi, j’ai une question pour toi… Est-ce que tu éprouves des sentiments pour moi… ?  

- Tu viens de répondre à cette question, trois mois, c’est déjà beaucoup…  

- Dois-je comprendre que dans une certaine mesure, nous ne sommes pas ensemble que pour le plaisir de l’autre… ?  

- Où et quand… ?  

- Je passerais te chercher demain soir… Ça te va… ?  

- Oui…  

 

Kenji tourna le dos à cette vipère. Il ne savait dans quel piège il comptait mettre les pieds, mais cette femme n’était pas le genre à présenter un petit-ami à son cher « papa » adoré. Une piste se tramait derrière cette éloquente et officielle invitation. Ichiba, son chef, l’avait souligné, cette femme n’était qu’une négociatrice, une alliée, le véritable marionnettiste se cachait quelque part dans cette ville.  

 

Cependant, est-ce que le loup ouvrirait la porte au fermier pour sauver ces moutons encore en vie dans la bergerie, aucunement, il devrait ouvrir les yeux, agrandir son écoute, et prier pour des jours meilleurs.  

 

* * * * * * *  

 

Au lever du jour, l’ambiance dans l’appartement City Hunter, n’avait jamais été aussi glaciale. Même réconcilié et confiant l’un envers l’autre, une énergie négative régnait en ce lieu, et seule Kaori était la détentrice d’une meilleure ambiance.  

 

Anxieux, le nettoyeur s’assit en face de sa partenaire, recroquevillé sur la table du salon.  

 

- Kaori… Tout va bien… ?  

- Oui, le temps maussade me rend ennuyeuse…  

- Je ne t’ai jamais vu être abattu par un peu de pluie…  

- Tu n’entraînes pas Hélène encore aujourd’hui… ?  

 

Elle apparaît. La véritable raison qui illustrait le droit à la mauvaise humeur de son amante. Frustrée de conclure que son coéquipier n’avait pas réellement changé d’avis malgré leur conversation plus que convaincante, résorbant un sentiment nostalgique.  

 

Oui, Ryô n’avait changé de fusil d’épaule quant à la méfiance qu’il éprouvait pour cet enfant. Sa décision de continuer à l’entraîner et encore plus celle de l’héberger était sur le fil. Le nettoyeur n’avait pas pour habitude de se tromper à l’égard de son intuition, même s’il reconnaissait être plus méfiant de tout à l’heure actuelle.  

 

Hélène ressentait l’indifférence de ces derniers jours, et ce matin, elle n’avait pas osé se lever pour affronter les caractères ambigus de ses hôtes. Elle était perdue et confuse, Kaori et Ryô avaient été tellement prévenant envers elle, ressentant toute la franchise quant à leur promesse de l’aider. Kaori si douce et Ryô sécurisant, en l’espace d’un mois, une tempête avait dévasté l’alchimie qu’ils avaient réussi à construire.  

 

Le pourquoi était la curiosité de la jeune fille. Quel geste, quelle parole avait fait subir à l’authenticité de leur relation, une punition contraint à les séparer.  

 

Affaiblie, Hélène se rendormit, avec l’espérance que demain serait plus confortable.  

 

* * *  

 

Une nuit humide vint conclure cette journée morose. Kenji sortit du carré de douche, essuya son corps, et prépara sa tenue vestimentaire. Il n’avait aucunement l’envie de faire un effort, et encore moins de passer cette soirée, sans savoir ce qu’il l’attendait réellement.  

 

Audacieux, il se vêtit tout de même d’un jean délavé, enfila une chemise noire et la veste assortie. Une élégance innocente, cet homme ferait succombé n’importe qu’elle sœur de Dieu ayant prêté serment. Derrière cette allure certaine, et ce regard toujours en quantité de mépris pour autrui, se dissimulait une carrure d’homme exquis, attentif et à jamais meurtris.  

 

Il en suffisait de s’admirer dans ce miroir, il prit son portefeuille, paquet de cigarette, briquet et s’apprêtait à quitter sa chambre, lorsqu’une envie pressente de se donner du courage l’accrocha.  

 

Il s’approcha de son armoire et sous la pile de serviette de toilette du fond, il fit glisser une photo sous le bois poussiéreux. Il caressa du bout de son pouce le visage de poupon de la femme se présentant sur ce cliché. À jamais il ne sera lassé de sa beauté divine et de sa générosité démesurée.  

 

Souvent, il se demandait où était-elle, que faisait-elle et surtout, pourquoi était-elle partie loin de lui. Sûrement jamais la réponse à cette influente question n’aurait de réponse, mille excuses pourraient combler ce questionnement, mais ce qu’il criait en réalité dans son âme s’était les véritables raisons de ce départ soudain.  

 

Ils étaient libres tous deux, ils auraient pu continuer leur vie, et cette dernière serait sûrement bien meilleure. Cependant, aujourd’hui, le goût de l’amertume avait changé de saveur. Il était père et amant, et l’idée de vivre à l’heure actuelle sans ces deux saints lui était improbable, toutefois,  

 

- Vous reverrez-je tous deux un jour…  

 

Entendant la sonnette, il se dépêcha à remettre la photo dans son armoire et déballer les escaliers aussi vivement que possible. Il devait se remettre dans la peau de cet homme luxurieux.  

 

Il ouvrit, sans hâte, la porte de son domicile et vit Erika remontée dans son cabriolet rouge. Elle se retourna et sourit, un sourire qu’il ne saura jamais comment qualifier, et se laissa guider dans l’antre du démon.  

 

Exactement trente minutes de route. Il arriva dans une campagne, ni vivante ni déserte, et se pointa devant une immense grille noir. Erika baissa sa vitre et sonna pour prendre contact. Un gouvernant répondit, et laissa rentrer la fille du propriétaire.  

 

Plus ils s’avançaient dans l’allée semé de cailloux blancs, plus Kenji se sentit écrasé par le lieu. Un chemin parsemé de buisson taillé à la feuille près, tout était carré et parfaitement à sa place. Cependant, il remarqua qu’aucune fleur ne donnait une pointe de chaleur et de convivialité à cet entracte, seul des arbres étaient maîtres.  

 

Erika s’arrêta devant une immense villa. La maison était crème, un toit rouge, et des volets bleus. Cette bâtisse était faite de pierre, respirant le dix-huitième siècle, et comportait trois étages. Ils descendirent tous deux du véhicule, et se furent accueillir par un majordome. Il salua respectueusement la jeune femme et fit un signe de tête en signe de bienvenu à Kenji. Le jeune homme répondit, du moins il s’efforça.  

 

Ce fut ensuite une femme qui vint vers eux, enlever les vestes fraîches qu’ils portaient encore sur le dos. Enfin, c’est un chaperon qui vint annoncer à « Madame » que son père, sa sœur et sa nièce, l’attendaient dans le grand salon au premier étage.  

 

Kenji se sentait mal à l’aise, dès le premier pas qu’il avait franchi dans l’entrée, il repéra tout de suite le « parfait » de cette demeure. Tout était soigneusement mit à sa place, rien ne débordait ou ne donnait signe de désordre. Ça puait le luxe et l’unique. Les murs étaient d’un blanc cocasse, cachant des pièces secrètes. Les rideaux verts brillants donnaient un côté emblématique. Tout contour cernant un mobilier est de couleur or. Après le carrelage claquant du hall, c’est une moquette pêche qui se poussait sous leur pied.  

 

Il grimpa l’étage, ressentant toute l’hypocrisie qu’englobaient ces parois. Arrivant sur la dernière marche, ils se dirigèrent première porte à droite. Le majordome frappa, ayant pressé le pas devant les convives, et annonça l’arrivée de sa fille et de son ami à son dirigeant. Il autorisa l’entrée, et la première scène de l’acte un, put commencer.  

 

La parfaite saynète. Le grand-père assit la petite princesse sur la chaise, rehaussait par des coussins de soie jaune pour agrandir sa courte taille. La sœur cadette sourit à cette scène, et prit place au côté de sa fille. Soudainement, le père leva les yeux et vint vers lui, tendant déjà la main.  

 

- Ah, Kenji, j’avais hâte de vous rencontrer !  

 

L’homme sourit, et empoigna la main droite de Kenji avec toute la fermeté que le ferait un père de famille, rencontrant son genre pour la première fois. Il embrassa ensuite sa fille, et l’invita à prendre place en face de sa sœur. Mais avant, la « tendre » Erika, embrassa la chevelure dorée de sa nièce, et posa une main dite réconfortante sur l’épaule de sa sœur, qui grimaça un plaisir de « revoir » son aînée.  

 

Le chef de famille prit place en bout de table, et invita le jeune homme à s’asseoir à côté de « petite-amie » et se plaça ainsi en face de la cadette.  

 

En apéritif est directement servit un verre de champagne et des petits fours garnit viennent donner l’appétit aux invités.  

 

Pendant que le « bon » père de famille demandait tout d’abord des nouvelles de sa fille, Kenji observait. La pièce tout d’abord, grande, sans trop de plus, deux, trois tableaux, et un petit espace où ils prendront sûrement le « thé » après le dîner.  

 

Il se pencha ensuite sur les acteurs de la scène. La cadette, qu’il semblait avoir déjà aperçu quelque part. Un visage fin, des yeux bleus saphir envoutant, un teint de porcelaine, une bouche fine et rosé, des cheveux noirs corbeaux, court d’un côté et long de l’autre, munit d’une frange qui caressait son front. Cette jeune femme semblait hypnotisée, limite droguée, elle faisait des gestes robotiques, et présentait chez elle la peur de commettre un faux pas. Kenji se jurait d’avoir déjà croisé cette sœur.  

 

Puis, son cœur se brèche un instant, cette petite fille, tellement adorable qu’elle semblait tout droit sortir d’une fable. Sa beauté équivaut à cette héroïne du conte, boucle d’or. Cette fillette, âgé d’un an seulement de plus que son fils, à des yeux semblable à ceux de la mère, mais ses cheveux étaient longs, blonds et bouclés. Sa peau devait être encore semblable au touché laiteux qu’avait les bébés.  

 

Coupé dans son admiration, on lui porta déjà l’entrée, une soupe froide, il imposa une mimique de dégoût faisant sortir un rire timide entre les lèvres de la cadette.  

 

- Alors Kenji, pardonnez mon ignorance depuis votre arrivé, mais je vois si peu mes filles !  

- Je vous en prie…  

- Erika ne cesse de me dire du bien de vous depuis ces derniers mois, je crois ne l’avoir jamais vu si épanouie…  

 

Le jeune homme se sentit tout de suite mitraillé de bonnes intentions, comment un père de famille, sans doute célibataire, élevant deux filles dans la fleur de l’âge, ne pouvait émettre plus de doute dans sa façon de s’exprimer pour la première rencontre.  

 

- Votre fille est une femme pleine de surprise, le temps parait docile en sa compagnie…  

 

L’homme haussa un sourcil, sa « fille » eut raison dans ses propos, c’est un homme réfléchi, intelligent et aux airs, Ô combien subtile.  

 

- Il est vrai que mes deux filles ont toujours été pleine d’énergie, cependant, elle reste très discrète à votre sujet…  

- C’est parce que je reste moi-même très réservé…  

 

Le vieil homme rit, et acquis.  

 

- Oui, les hommes sont toujours plus mystérieux que les femmes, est-ce parce que vous cachez des choses peu concordantes jeune homme… ?  

 

Kenji s’épuisa d’avance, cet homme ne comptait-il passer sa soirée à répondre qu’avec des interrogations… ? Fermeté.  

 

- Je suis journaliste politique, c’est un métier où il faut apprendre non pas la discrétion, mais la finesse…  

 

Erika frissonna. Cet homme ne cesserait jamais de l’étonné et de la basculé dans le plaisir de soi. Il était d’une audace tel le diamant qu’on ne peut briser, quelle parfait alliée il ferait à ses côtés. Un désir féroce de lui appartenir la rongea, et d’une manière possessive, elle posa une main sur sa cuisse, tels ces couples transis que l’on croise amoureux dans les parcs.  

 

Lors du repas, le « bon » père de famille qu’il était, coupa la viande de la toute petite fille, qui ne cessait par ailleurs de sourire à Kenji. Tambour battant, Erika n’ignora pas sa « chère » sœur cadette, lui indiquant son prénom, « Sybille », et dont le métier était surprenant, hôtesse de l’air. Kenji engagea un rictus immense dans sa tête. Est-ce son instinct naturel ; celui qui se méfie de tout et de tous ; ou son intuition qui lui dictait qu’une fille de milliardaire, dont l’ainée était l’héritière, la cadette n’aurait finie qu’en « banale » mime de secours d’avion… ? Il n’y croyait pas.  

 

Comme prévu, après le désert, ils s’installèrent tous les cinq dans le petit salon dédié au digestif. Le majordome servit quatre cafés, un chocolat pour l’enfant, et n’omet pas de laisser la bouteille de saké à la guise des invités.  

 

Le dîner était étrange, il respirait le bon air de famille, mais quelque chose ne collait pas, une atmosphère criant la détresse semblait venir de toute cellule d’air qu’il respirait. Le père de famille entama le sujet politique, thèse que maîtrisait à la perfection l’espion, son chef n’ayant rien laissé au hasard. Toute la soirée durant, on penserait assister à un procès, où les accusés n’auraient autorisation que de répondre par l’ironie.  

 

Au bout de quelques heures, après de vagues faux sourires échangés, c’est l’ange qui sommeillait qui éveilla la fin de soirée. « Sybille » se leva et prit sa fille dans ses bras, ce geste dont le quotidien devait faire preuve, s’étendit d’un large sourire pour la jeune femme, qui semblait n’être apparu depuis tant de temps.  

 

Soudainement, le cœur de Kenji rata un battement, et le rideau tomba devant la représentation.  

 

- Je peux aller la coucher… Propose ce dernier comme une requête  

- Bien sur… Répond tendrement la mère  

- Décidemment tu as toutes les qualités mon chéri… Sourit vicieusement Erika  

 

Le jeune homme n’entendait rien autour de lui, excepté les respirations lentes et rêveuses de l’enfant. Il la glissa affectueusement dans ses bras, sans la réveiller et suivit la mère attendrie par ce geste. Au deuxième étage, l’homme pénétra dans la chambre, et déposa la petite fille sur le lit. Il ôta sa robe, et laissa la chemise qui couvrait son corps, il défit ses chaussons, mais laissa ses chaussettes au pied. Puis, faisant glisser le drap et la couverture, il la mit au lit, et la recouvrit délicatement. Un lapin posé sur le côté du lit, finit dans ses bras.  

 

« Sybille » était sous le charme. Malgré son air un peu hautain, se cachait une crème sous le masque de cet homme. Cette image, la jeune femme en avait rêvé des centaines de fois. Un homme de confiance qui viendrait bercer sa petite fille.  

 

La mère ne rata pas son rôle et vint embrasser la joue de son enfant. Souriante, elle quitta la chambre en allumant la veilleuse, et ferma la porte.  

 

- Quel prénom porte-t-elle… ? Demande curieux le jeune homme  

- Katarina…  

- C’est joli…  

- Merci…  

 

« Sybille », regarda cet homme, troublé. Pendant que la jeune femme se perdit dans son regard de braise, Kenji analysa chaque grain de peau de la cadette. Il avait assez connu, fréquenté et assouvi de femme, pour se rendre compte des détails superficiels, à commencer par ce fond de teint d’une épaisseur exagéré, cachant certainement des blessures, ou autre vice. Il sentit l’odeur nauséabonde du colorant qu’embaumaient les produits colorant pour cheveux. Et ce parfum, qui lui semblait familier. Il en était convaincu, cette femme était un leurre.  

 

- Et bien tous les deux, qu’est-ce que vous trafiquez… ? Ironise Erika  

 

Kenji se retourna sur son « amie ». Il s’approcha d’elle, de manière singulière, et vint déposer une main sur sa joue. Erika trembla, son cœur palpita, quelle espèce de sort cet homme avait-il jeté sur elle...  

 

Elle frémit à la caresse qu’il produisait sur sa joue, mais en réalité, la véritable envie qui rongeait le ventre du nettoyeur, était de descendre sa main dans son cou pour l’étrangler jusqu’à épuisement. Abattu. Kenji étouffa dans cet endroit puant la corruption, mais il était obligé de se plier aux exigences qu’engendrait une vengeance, le sacrifice.  

 

Proposant de rester pour la nuit, chacun regagna sa chambre attitrée. Le « couple », se mit à l’aise, et se glissa dans les draps de soie qu’entourait le corps du dormeur. La chambre d’Erika était coquette, difficile à croire que ce glaçon puisse se contenter de chaleur par mégarde. Cependant, rien de très extravagant, une petite bibliothèque, une porte donnant sur son bureau, deux fauteuils, deux commodes et une armoire. Un papier peint blanc, et des rideaux rouges, toujours cernés d’or.  

 

Erika vint glisser sa main sur le torse du jeune homme, vint balader ses lèvres dans son cou, et captura, non pas ses lèvres, mais sa langue, qu’elle dirigea pour la mordre. Grimpant tel un acrobate, elle se positionna féline sur la partie intime de son « amant ».  

 

Encore, il allait lui appartenir, encore, il devait se résoudre.  

 

Ayant épuisé la tigresse, transpirant, agrippant l’un des barreaux du lit, respirant fortement et n’omettant pas d’expulser par un cri érotique tout son bien-être, elle s’endormit telle la lionne épuisée de sa chasse.  

 

Kenji, discrètement, sortit de la chambre, et partit à la conquête d’une salle d’eau. C’est au rez-de-chaussée qu’il trouva son bonheur, un petit cabinet, constituant un carré de douche et un lavabo, tout ce qu’il lui fallait. Il frotta avec acharnement, voulant presque arracher cette peau souillée.  

 

« Sybille », ne s’étant endormie ; ayant la chance d’être la chambre à côté de sa sœur ainée ; entendant les jouissances de sa sœur – cette dernière ne s’étant pas gardée de faire cogner le lit sauvagement contre la paroi qui séparait les deux chambres – se vit curieuse de suivre l’amant qui quittait le lit.  

 

Elle entrouvrit la porte et vit bel et bien Kenji sortir. Elle l’entendait prendre une douche en bas, dans la pièce réservée aux serviteurs, et le vit partir dehors, s’allumant déjà une cigarette. « Sybille », se dirigea vers la grande fenêtre, poussa le rideau, et observa la fascination que propulsait l’homme.  

 

Son cœur s’engourdi, et ses reins s’empressèrent d’accueillir des papillons. Dès leur première rencontre, la jeune femme s’était sentie transporter dans un autre univers, où aucunes ténèbres ne s’étaient emparées de ce monde. Tellement gentil, gracieux, honnête et viril, il opérait une attraction démesurée, vous faisant tourner la tête jusqu’à arrêt du manège.  

 

Se glisser dans ses bras, voilà ce dont elle rêvait, encore.  

 

Kenji se sentit épié, mais l’observateur n’était pas une menace, il sut que c’était la cadette. Il se torturait l’esprit à savoir quand, où et comment ils s’étaient déjà rencontrés. Ce n’était pas une ancienne conquête, malgré son indifférence au « coup » d’une nuit, il se rappelait sans contexte de toute celle qu’il avait fait venir dans son lit. Il ne s’agissait pas non plus d’une alliée, d’une partenaire, d’un contact, d’une danseuse ou d’une joueuse, non. Il cherchait, il cherchait, et vint par force, prendre son pendentif entres ses doigts, et joua avec le dé.  

 

Cette journée était longue, et piteuse. Il resta sur sa position du début, Erika n’avait pas accueilli au hasard Kenji dans sa vie.  

 

Demain, il aura besoin d’un grand soutien.  

 

* * * * * *  

 

Cinq heures du matin. Ryô se réveilla à l’aide du bip de son portable, un correspondant cherchait à le joindre. Il se retourna, essayant de ne pas réveiller sa partenaire, et prit l’objet dans sa main, un message : « Café b, dans une heure. K. »  

 

Le nettoyeur fut surpris de cette demande. Pour que son ami se risque à une rencontre, c’est qu’il avait une information de la haute importance à lui confier.  

 

Se frottant le visage, l’homme quitta son lit. Il enfila un pull, et se releva. Le cœur ne pouvant se séparer de la raison, le matelas étant secoué à une heure non conforme, réveilla l’ange endormi. Ryô entendit son amante gémir. Il sourit et s’approcha. Embrassant son front, il lui demanda de se rendormir, et il promit de revenir avant que le soleil ne se lève. Confiante, Kaori replongea dans les bras de Morphée aussi rapidement qu’elle s’en était échappée.  

 

Avant de partir, il se doucha, et se servit un café serré. Enfilant un manteau, et enroulant son cou d’une écharpe, il prit, à pied, la route vers le café b. Sur le chemin, le voyageur était curieux de savoir quelle annonce méritait le risque de se rencontrer.  

 

Au loin, dans la brume, il vit Kenji, assit à terre et fumant sa cigarette. Imitant le geste du drogué, il prit place près de lui. Les deux hommes n’échangèrent aucun mot avant un moment, ils n’essayèrent ni de communiquer ni de savoir à quoi l’autre pensait, ils savourèrent tous deux un instant de plénitude.  

 

- Quelles sont les nouvelles… ? Demande Ryô  

- Elle m’a présenté à sa famille…  

- Ouah, c’est du sérieux !  

- Ce que j’entends par là, c’est que sa famille est curieuse, étrange, ce sont des pantins articulés !  

- Tu penses réellement qu’ils t’auraient directement mit au cœur du gang ? Pourquoi prendraient-ils un tel risque ?  

- C’est bien connu, plus l’adversaire est près de la toile, plus il est facile de le manipuler… Cependant…  

- Cependant… ?  

- Je n’en sais rien, quelque chose ne colle pas avec cette femme ! Elle ne se méfie pas de moi, et ça me perturbe !  

- Nous avons toujours eu des doutes sur cette mission… Je t’avouerais que de toute ma vie de nettoyeur, je ne me suis jamais senti aussi manipuler et aussi perdu…  

- Cette confession vaut pour quelque chose en particulier ? Dit-il écrasant le reste de sa cigarette  

 

Ryô eut un rictus. Oui. Son ami voyait juste, toutefois, il mourait sur l’instant, s’il osait avouer qu’Hélène était dans sa vie, consciente du déroulement, et apprenant « l’art » du métier. Aucune chance de survie pour Ryô, il n’aurait le temps d’exprimer une prière ou de verser un adieu à Kaori, qu’il girait au pied de Satan, sans avoir eu le temps de s’expliquer.  

 

Et pourtant.  

 

Ces doutes perpétuels qu’il avait concernant leur protégée. Il ne savait dans quelle sorte de pièce de théâtre ils se faisaient tous autant qu’ils sont, manipulés comme des pantins, mais la finale risqué de sonnée grave. Hélène, n’était vraisemblablement pas une adolescente ressemblant aux autres, il cernait chez l’enfant, un objectif précis, et dans cette conquête de l’inconnu, il était certain que la jeune femme userait de tous les moyens.  

 

- Kenji…  

- Il faut que je file… Dit-il se relevant. Tiens !  

 

Kenji, laissa tomber par terre une enveloppe. Ryô la ramassa et constata un nombre important de liasse de billet.  

 

- Ichiba m’a donné un acompte… Je veux que tu le donnes à…  

 

Un hoquet encombra sa gorge. Prononcer son prénom était une étape encore difficile à faire. Souffler ce doux nom, respirant l’innocence, et en même temps, tous les péchés qu’il aurait envie d’abuser, reste douloureux à entreprendre. Il craquerait s’il osait articuler les syllabes même de sa tendre amante. Répéter son phonème, c’est mourir à l’idée de s’empêcher de ne pouvoir encore la revoir.  

 

- C’est pour Hélène… ? Prononce ce dernier, observant le malaise  

- Oui… Essaye de savoir où elle crèche ! De toute façon, je pense qu’elle est toujours avec son père ! Je veux que tu verses cette somme sur son compte !  

- Que veux-tu qu’elle en fasse… ?  

- Vêtements, études, peut-importe tant que ça la mène vers une bonne vie…  

 

Ryô étouffa. Voilà qu’arrivait le sentiment du remord. Et qui donc l’avait prévenu de cette sensation, Kaori. Son ange avait une fois de plus, eut gain de cause. N’est-ce pas sa bien-aimée qui n’avait jamais cessé de croire en leur protégée, de respecter et de valoriser les sentiments de Kenji à son égard… ? Pourquoi avoir vu en elle un quelconque danger, ou une certaine ennemie… ? Il ne savait. Tout ce dont son corps se rendit compte, c’est qu’il essuyait l’émotion de la culpabilité, si ce n’est de la honte.  

 

- Tu le feras ?  

- Oui… Bien sûr…  

- Merci… Embrasse Kaori pour moi…  

 

Kenji s’éloigna sur cette dernière demande, celle d’embrasser sa voluptueuse amante pour lui.  

 

C’est un sentiment encore plus lourd à porter que celle de l’arrogance. Ryô avait pointé du doigt la personne qui comptait le plus pour son ami cher. Celle qui avait ouvert son cœur, et sans doute réchauffer son âme pleine de blessure, de déchirure.  

 

Se relevant avec peine, Ryô rentra dans son appartement, réfléchir.  

 

Ouvrant la porte de sa demeure, Ryô vit de la lumière dans la cuisine. Il entendit le bruit de tasse, et de la cafetière. Il s’approcha délicatement, et vit passer la silhouette d’Hélène du frigo à l’armoire de cuisine. Guettant l’enfant, il s’arrêta sur une broutille, dégageant un souvenir. Oui.  

 

Il se remémorait à l’instant, le moment qu’il venait de passer avec Kenji, et il le vit. Ce pendentif, attaché à son cou, même longueur de chaîne, pendentif identique de la couleur à la matière.  

 

Kenji n’avait pas seulement laissé un souvenir à son amante, il portait également ce lien dont il avait fait hérité Hélène. Il ne s’agissait pas de caprice, ou de souvenir, mais bel et bien de rester ensemble, uni, à jamais, pour toujours, quelques que soit les obstacles, les rumeurs, les distances, les mensonges, les regrets, ce pendentif était le réceptacle de leur amour.  

 

Ryô étouffa, et lorsqu’il croisa enfin le regard d’Hélène, il céda.  

 

Cette mission leur fera tous perdre la tête et la raison, sûrement déjà marqué au fer rouge dans leur esprit, mais le cœur ne devait pas s’incliner. Il resta parmi eux des personnes de confiance, loyale, et digne de partager leur vie.  

 

Regret.  

 

Ryô s’approcha d’Hélène, calmement. Il se sentait porteur de mensonge, car il venait poser une main sur la joue de l’enfant, attristé de toucher l’être que Kenji réclamait le plus.  

 

Dans quelle situation s’était encore fourré le nettoyeur. Il passait sa vie à mentir, même encore aujourd’hui avec Kaori, et voilà qu’il ne pouvait tenir une promesse de plus à l’un de ses amis.  

 

Jurant sur le dernier souffle d’Hide de protéger Kaori, et de faire d’elle une femme de tous les jours, loin des rues macabres de Shinjuku, il n’avait pu rejeter la volonté irréfutable de Kaori de marcher dans les pas de son bien aimé frère.  

 

Ryô se vit revenir cinq années en arrière, Hide déposant une bague et une valise pleine de billet, ayant pour seule et unique but de donner une vie belle à sa sœur chérie. Promesse rompue.  

 

Aujourd’hui, un collier déjà porté, une enveloppe gorgée d’argent, était ici pour subvenir à tous les besoins de cette innocente enfant, pour lui prodiguer une prospérité sereine. Promesse rompue.  

 

Ryô avait pris par la main Kaori et Hélène n’obéissant aucunement à la demande, presque prière, des deux hommes concernés. Deux amis différents, mais qu’il considérait tous deux comme frère. Il les trahissait.  

 

Alors.  

 

Était-ce lui qui était trop confiant, où bien était-ce ces deux hommes qui sous-estimaient effroyablement la force de ces deux femmes, résignées à vivre et survivre dans la menace incertaine d’un avenir.  

 

- Monsieur Saeba…  

- Habille-toi chaudement, il fait très froid dehors…  

- Oui… Sourit-elle légèrement  

 

Hélène était heureuse, apparemment, l’orage qui s’évinçait entres eux s’était évaporé, et les festivités d’un sérieux entraînement pouvait recommencer.  

 

Repartant sur ces pas, il vit Kaori appuyer sur la porte de cuisine. Elle souriait, gracieusement. Ciel, qu’elle aimait cet homme, et comme il était effrayant de le connaître par cœur, sur le bout des doigts.  

 

- Tu es revenu avant que le soleil ne se lève Ryô… Sourit-elle fièrement  

 

Le nettoyeur échangea immédiatement un sourire avec son messie. Chantait-elle par sa première phrase matinale, la réponse à sa question… ? Pouvait-il être l’homme qui tenait des promesses, à sa manière… ?  

 

Ayant eu la chance d’observer deux regards plein d’admiration en ce nouveau jour, il s’en convaincu, heureux.  

 

 

 


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