Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: MelleKaori

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 5 capitoli

Pubblicato: 25-09-19

Ultimo aggiornamento: 25-10-19

 

Commenti: 8 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: Une homme, une femme, des aveux...et ensuite?

 

Disclaimer: Les personnages de "Singulier ou pluriel?" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Singulier ou pluriel?

 

Capitolo 1 :: Chapitre 1

Pubblicato: 25-09-19 - Ultimo aggiornamento: 25-09-19

Commenti: La vie n'est pas un long fleuve tranquille…

 


Capitolo: 1 2 3 4 5


 

Les bruits de la rue et les rayons du soleil se faufilant entre les lames des persiennes, au départ il avait bien tenté de s'en protéger de ces cruels perturbateurs de sommeil, mais à présent il capitulait face à eux. Il s'étira paresseusement ne retenant pas le drap qui ne demandait qu'à glisser. Une gratouille par-ci, une gratouille par-là, un bras sur ses paupières closes, la position parfaite pour l'attente. C'était un fait établi depuis des années, les retours tardifs récoltaient de fracassants réveils et il était rentré vraiment tard cette nuit, quoique très tôt ce matin aurait été certainement plus approprié. Il allait souffrir et devoir sortir le grand jeu pour réussir à se faire pardonner.  

 

Elle était levée depuis un petit moment maintenant, et toujours pas d'entrée tonitruante, ni de cris, ni d'assommantes réprimandes. Rien. L'anormalité ne s'arrêtait pas là, elle s'attardait sous l'ondée. Cherchait-elle à parfaire le velouté de sa peau ? Non, les effluves ne correspondaient pas à l'éradication d'un quelconque duvet, il ne percevait que la discrète fragrance de son gel douche. Ourdissait-elle une machiavélique vengeance ? Fort peu probable, Kaori était trop spontanée pour cela. Lorsqu'il entendit la porte de la salle de bains s'ouvrir, il œuvra pour respecter le rituel matinal qui malmenait la pudeur féminine.  

 

Pourtant rien. Elle ne venait pas à lui, au contraire elle s'éloignait, elle descendait les escaliers afin de relever le courrier. Une fois de retour, il l'entendit s'affairer dans la cuisine, enfin elle mettait en route le petit déjeuner, elle ne devrait plus tarder. Cependant, le parquet ne tremblait pas toujours pas, ultime preuve de l'étrangeté de cette matinée. Il se résolut à ouvrir un œil puis l'autre, hormis le fumet du café lui chatouillant les narines, pas le moindre signe de préparation culinaire, mauvais signe, très mauvais signe. Il se vêtit au minimum, disciplina un tant soit peu sa chevelure hirsute et fit le plus de bruit possible pour attirer son attention.  

 

Mais ce fut sans effet. Pas de noisettes irritées, ni de commentaires sur ses éléphantesques déplacements, elle était figée, le regard perdu dans la contemplation du contenu de sa tasse. Elle était si troublée qu'elle ne leva même pas les yeux vers lui quand il prit place face à elle. Définitivement aucune ébauche quant à l'habituel gargantuesque premier repas de la journée, uniquement une cafetière de liquide tiède et une jeune femme pâle qui triturait ses doigts sans discontinuer. Le nettoyeur considéra sa partenaire si volcanique d'habitude. La dernière fois qu'une telle chose s'était produite, c'était...c'était quand déjà ?Ah oui, jamais…Très, très mauvais signe.  

 

-Tu t'essayes à la télékinésie ?, lança-t-il sans conviction.  

-...  

-Kaori ?  

-Garde tes gentillesses pour toi, je ne suis pas d'humeur.  

-Je vois ça, on dirait que tu as passé une nuit blanche, pourtant tu dormais quand je suis rentré., réajusta-t-il.  

-Alors il était plus de 4 h., répondit-elle.  

-Euh, je...je t'avais prévenue, c'était inutile de m'attendre., dit-il en arrêtant le martyre de ses mains.  

-Oui, mais savoir et pouvoir sont deux choses très différentes...Je ne t'attendais pas, ou plutôt je ne t'attendais plus., chuchota la jeune femme.  

 

Le ton tenait autant de la déception que du reproche, il prenait pourtant soin de l'avertir pour lui épargner les veilles prolongées et leur lot d'inquiétudes infondées. Cette nuit, il avait poussé le bouchon vraiment loin et méritait une kyrielle de remontrances. Pourtant rien, elle se contentait de "cela", elle ne poussait pas d'exclamations de colère, elle ne sortait pas non plus de massues. Alors qu'il s'apprêtait à justifier sa énième virée nocturne en compagnie de Mick par une excuse vaseuse, elle se précipita hors de la cuisine. Douloureuse expérience que la rébellion d'un estomac vide, en plus d'être blafarde, elle était maintenant au bord des larmes.  

 

-Wow ! Tu n'es vraiment pas bien aujourd'hui.  

-Merci, j'avais pas remarqué., souffla-t-elle.  

-Ne touche plus à rien !  

-Rassure-toi, je ne suis absolument pas contagieuse.  

-Comment tu peux en être aussi sûre ?  

 

En l'absence de réponse, il mobilisa ses aptitudes déductives dans un inventaire exhaustif des réactions physiologiques de la jeune femme ; à savoir sa pâleur, sa respiration hésitante, un regard fuyant, ses entrailles nouées, et surtout l'absence de lourd châtiment matinal. Elle demeurait silencieuse, profondément préoccupée par la feuille dépliée sur la table. Elémentaire ma chère Makimura. Il reformula sa question en incluant le petit bout de papier, elle répondit laconiquement d'une voix presqu'inaudible. Ces quelques mots déclenchèrent un séisme de magnitude 8 sur l'échelle de Richter, non au moins 9 ! Elle se décomposa un peu plus tandis qu'il encaissait la nouvelle.  

 

-Combien ? articula-t-il difficilement.  

-Trois semaines.  

-T'es sûre ?  

-Oui.  

-Qu'est-ce que tu vas faire ?  

-Qu'est-ce qu'ON va faire ?, l'interrogea-t-elle en dévoilant enfin ses yeux saturés d'angoisse.  

-Mais non, comment ça se fait que tu...Mais comment c'est possible ça ?  

-Vraiment ? Tu te fiches de moi, tu n'en as pas une petite idée ?, ne put-elle contenir.  

-Hein ? Quoi ? Petite ?!, s'étrangla le nettoyeur.  

-...  

 

Il était à deux doigts de protester mais il se ravisa, elle déployait déjà tant d'efforts pour ne pas fondre en larmes. Il savait que l'heure n'était pas à la contestation lorsque les noisettes refusaient le combat et là, elles fuyaient les ténèbres pour contenir le trouble qui oppressait la jeune femme.  

 

-Tu en es vraiment sûre ?, retenta-t-il, comme si sa réponse pouvait varier du tout au tout subitement.  

-Oui...Tiens, tu...tu n'as qu'à...  

 

Elle lui tendit le courrier pour qu'il constate de lui-même les chiffres. Effectivement, plus aucun doute possible puisque c'était écrit noir sur blanc. Elle était désemparée face aux conséquences sur leur partenariat ainsi que sur leur avenir, tant au niveau professionnel que personnel. La version de 1.5 de City Hunter devait réagir rapidement pour parer à cet imprévu, s'il n'était pas déjà trop tard. Inutile de retourner le problème dans tous les sens pour établir que le début du commencement remontait au mariage de leurs amis et à l'aplanissement sentimental dans la clairière.  

 

Elle n'était pas plus en danger qu'auparavant, du moins pas jusqu'à cet imprimé. Ce n'était pas le Styx à traverser, ce n'était rien d'autre qu'une tempête, qu'un écueil, que des remous dans la croisière entamée à leur suite de leurs aveux. « Il faut qu'on prenne rendez-vous » L'absence de diatribe féminine face à l'inhabituelle éloquence masculine se compléta d'une cage tendre autour de la jeune femme. Elle frissonna comme si c'était la première fois qu'elle se lovait contre lui, heureusement le refuge tempéra peu à peu la panique, plus elle s'y abandonnait, plus les chaudes saccades se calmaient.  

 

La version 1.5. Cela faisait cinq semaines qu'ils avaient avoué leurs sentiments, déjà cinq semaines qu'ils traçaient les grandes lignes de la nouvelle mouture de leur partenariat. Il étreignit Kaori de plus belle, un sourire étira ses lèvres tandis qu'il imaginait sa réaction face à cette dénomination, à coup sûr hurlements indignés et armes contondantes. L'évolution de leur duo s'avérait compliquée. Evidemment, elle voulait plus et il le savait, mais il ne pouvait plus et elle le savait. Alors toute romantique qu'elle était, elle n'avait pas exigé davantage et, tout taiseux qu'il était, il s'était abstenu de toute réitération langagière.  

 

Trois petits mots contre trois autres ; s'il les prononçait, il se condamnait lui-même à l'invraisemblable sacrifice. Elle, elle pouvait énoncer ce précepte suranné, mais pas lui ! Quel étalon sain de corps et d'esprit accepterait l'indicible bijection ? Il n'y avait que les femmes pour inventer de telles inepties, et Kaori en était une de femme. Les incursions féminines en Mathématiques étaient certainement la cause de l'inexistence du prix Nobel dans la discipline, aucun impact positif sur l'humanité à cette impensable équation, f(je t'aime)=fidélité à perpétuité. De la pure science-fiction ! Fidélité ??? Il existait réellement ce mot?  

 

Elle tressaillit lorsque le téléphone fendit le silence et elle dut se faire violence pour quitter son écrin apaisant. Il fut soulagé en apprenant l'identité de l'appelant, la compagne de son ancien binôme, encore plus lorsqu'il comprit qu'il ne s'agissait pas d'un autre imprévu mais de la finalisation de l'emménagement de la jeune femme de l'autre côté de la rue. Il s'impliqua alors activement dans le réchauffage du café ainsi que dans l'exploration du réfrigérateur tandis qu'elle échangeait avec Kazue. Apparemment elle non plus, n'appréciait pas leurs virées nocturnes.  

 

Il laissa donc traîner une oreille indiscrète espérant saisir les grandes lignes du châtiment de l'américain, sachant qu'il affronterait probablement le même genre de représailles, mais capta une toute autre conversation. « Crème glacée, comédie romantique et pyjama » Le nettoyeur s'interrogeait, hésitant entre un code secret dissimulant une séance intensive de maniements de massues et une programmation d'une simple soirée entre filles devant la télé. Il opta pour les yeux rougis et l'avalanche de mouchoirs en entendant leur sélection. Qu'y avait-il de transcendant à tripoter de la glaise ou à survoler une plantation de caféiers en Afrique ?  

 

Aucun goût cinématographique et aucun bon sens vestimentaire ! Un pyjama, une imbécilité au vu des nuits chaudes de ces derniers jours, nuisette ! commenta-t-il intérieurement. Et là, il regretta d'avoir été aussi attentif à leur discussion, son esprit divaguait sur la dernière acquisition soyeuse de Kaori et plus particulièrement sur son charmant laçage. D'accord, je veux bien faire un effort...au moins jusqu'à la fin du premier générique... RHAAAAA !!! Il avait besoin de fraîcheur, fort heureusement, le bac à glaçons était plein, il fallait au moins ça pour contenir l'élan de pensées focalisées sur la soie noire.  

 

Tout à coup, le cerveau masculin alluma une autre alarme, sa précieuse collection était en danger, à coup sûr elle profiterait de l'occasion pour s'en débarrasser. Et, ça, foi de Ryô Saeba, c'était absolument hors de question ! Certaines pépites pourraient se vendre à prix d'or, si Kaori l'apprenait, elle passerait une annonce anonyme sur internet et il les perdrait. Il fallait protéger ses trésors de papier glacé, ses collectors, ses exemplaires numérotés, ses posters dédicacés...La perspective de l'incommensurable perte le submergea d'effroi. Au tour de l'homme de pâlir et de paniquer.  

 

Première solution, tout emballer et tout emporter dans des cartons, chez le Doc. Le médecin lui avait tant appris, notamment transférer sur DVD ces chefs d'œuvres, en y réfléchissant bien, ce vieux pervers n'accepterait jamais de les lui rendre, il fallait trouver une autre option. L'éventail des possibilités était très restreint et se perdait dans les interrogations des prunelles rivées sur son visage, elle attendait une réponse. Il préféra ne rien répondre supposant, à tort, qu'elle réitérerait la question qu'il n'avait pas entendue.  

 

-Je suppose que tu me laisses me débrouiller toute seule alors.  

-Mais non, mais non, c'est juste que...euh...là, j'ai un truc hyper important à faire...  

-Il faut que je sorte...murmura la jeune femme contrite par son attitude fuyante .  

-Euh...D'accord...bafouilla-t-il, étonné qu'elle n'insiste pas.  

 

Chaud ou pas, il n'avait pas de temps à perdre avec le breuvage noir. La porte d'entrée claqua, donnant le signal de départ de la périlleuse tâche de sauvegarde de l'impressionnante collection. Il fallait avoir terminé avant qu'elle ne rentre ! Carton 1, carton 2, carton 3...petit à petit les revues s'entassaient pour leur sauvetage, au fur et à mesure qu'il vidait ses cachettes de leur contenu. Bon, les vidéos maintenant ! Il momifia les nombreux réceptacles à grand renfort de scotch, puis entreprit de descendre le tout dans l'armurerie, il était inenvisageable de se faire pincer cette nuit en déclenchant l'un des pièges de sa partenaire.  

 

Où ? Umi n'accepterait jamais. Chez son ancien partenaire, c'était moins dangereux que de les stocker ici, dans le sous-sol de leur appartement. Non pas qu'il ait une absolue confiance en Mick, loin de là, mais il pourrait tout balancer à l'infirmière pour récupérer ses affaires. Il y aurait probablement de lourds dommages collatéraux, néanmoins c'était de loin la meilleure solution, la seule d'ailleurs. Epuisé par sa tâche, il s'affala sur le canapé, il était temps de téléphoner à présent. Mick décrocha à la première sonnerie, ils convinrent d'un rendez-vous tard dans la nuit pour être sûrs et certains que les deux jeunes femmes qui partageaient leur vie seraient TRES profondément endormies.  

 

La table basse en guise de repose-pieds et les mains nouées derrière la tête, il afficha une mine réjouie. Il ne quitta l'hypnotisante lézarde du plafond que bien plus tard, à la cadence régulière de ses talons sur les marches. Il étendit le bras pour saisir la première revue à portée de main, l'ouvrit afin de paraître absorbé par sa lecture lorsqu'elle le trouverait là. Oups, les pieds Il la dévisagea, étonné par l'absence de remarque.  

 

-Kaori ? Tu...tu...  

-J'ai réussi à obtenir un rendez-vous en fin de semaine. , annonça-t-elle, lasse.  

-Bien...mais, tu vas... ?  

-Je vais me coucher.  

-Hein ? Déjà ? ,  

-Je suis trop fatiguée pour me battre avec toi ce soir.  

-Ce soir ?, s'étonna-t-il en regardant la fenêtre.  

 

Le rougeoiement du ciel confirma les dires de la jeune femme, la journée avait filé sans qu'il ne s'en aperçoive. Il l'observa ranger une épaisse enveloppe ainsi que ses clefs de voiture dans le tiroir de la console puis, avant de le refermer, elle parcourut de nouveau le courrier en blêmissant.  

 

-Il y avait un message sur le tableau, demain au Cat's à 14h00, j'irai...  

-...Attends ! Tu...Mais tu peux pas aller te coucher comme ça, c'est l'heure de...  

-Ravage la cuisine, fais-toi livrer ou... sors...au point où on en est...souffla-t-elle tristement.  

 

Kaori se réfugia dans sa chambre. Il prépara le dîner en veillant à ne pas dévaster la cuisine, l'informa que celui-ci était prêt mais elle était abattue au point qu'elle refusa d'avaler quoi que ce soit. Il revint toquer un peu plus tard, résolu à tous les sacrifices télévisuels y compris subir une crétinerie romantique, l'homme est un loup pour l'homme est surtout pour la femme, toutefois la proposition n'eut pas l'effet escompté, elle ne quitta pas son antre.  

 

Il dégagea un seul point positif à ce fiasco, l'étape finale du plan de ce soir pourrait se dérouler sans accroc. La nuit déploya lentement ses ailes sur la capitale nippone en emportant bon nombre de ses habitants dans un profond sommeil, notamment deux jeunes femmes épuisées, maintenant il était temps de se draper de noir. Une petite flamme troua l'obscurité puis attendit sa jumelle avant de s'enfuir. Le signal de l'ultime phase du complot nocturne était donné, deux ninjas apparurent dans la ruelle déserte profitant de l'éclat de la pleine lune pour accomplir leur périlleuse mission. L'aboutissement de cette dernière déclencha une virevoltante danse de la victoire. Une fois sur le toit, les guerriers se gratifièrent d'un whisky, bien mérité selon eux.  

 

-Tu me fais confiance alors ?  

-Absolument pas ! répondit sèchement le comploteur aux yeux noirs.  

-Pourquoi tu t'adresses à moi ?  

-Parce que je n'ai pas d'autre choix...Et n'oublie pas : j'ai une mémoire photographique Angel !  

-Oui, je sais ça., répliqua le blond.  

-Si tu touches à quoi que ce soit je le saurai !  

-C'est bon, JE sais !...C'est pas la première fois qu'elle cherche à s'en débarrasser.  

-Non, mais notre compte est sacrément dans le rouge.  

-Le mien ne se porte pas très bien non plus. On va ralentir sur les sorties alors.  

-Ça suffira pas, on a besoin d'argent Mick.  

-C'est pas nouveau ça.  

-Cette fois c'est pire.  

-Un problème à régler ?, osa le guerrier à la chevelure blonde.  

-Ouais, et rapidement.  

-C'est à dire ?  

-Avant la fin de la semaine.  

-Wow. C'est sérieux alors...C'est quoi la tuile ?  

 

Le nettoyeur numéro un du Japon hésitait à répondre, il en avait trop dit ou pas assez. Les onyx se rivèrent sur la danse du liquide ambré avant qu'il ne prenne une gorgée de courage, avant qu'il ne réponde dans un murmure. « Un problème de retard » Le ninja au regard azuré ne peut contenir sa surprise, une brume maltée s'échappa de sa bouche pour s'écraser sur le visage du brun.  

 

-Hé !, pesta l'arrosé en s'essuyant du revers de la manche.  

-SHIT ! Mais qu'est-ce que t'as fait ?  

-Mick, sérieusement ?  

-...Je le crois pas ! Pourquoi ?! Tu as perverti la femme de ma vie !, s'insurgea l'Américain.  

-Je suis pas sûr que ton infirmière apprécie.  

-Mais comment c'est possible ça ?  

-Ah, vraiment? Tu veux que je t'explique ?  

-Oh non! Je ne veux pas savoir !  

-Tu préfères que je te fasse un dessin?  

-Surtout pas ! Mais comment t'as pu... ? Non ! Non, non, non, NON !  

-Arrête de beugler, tu vas la réveiller.  

 

Les comploteurs reprirent une gorgée de leur alcool favori en reportant leurs regards sur la blanche rondeur. Elle dormait, mieux valait baisser d'un ton ou deux, ils finiraient saucissonnés si elle venait à les surprendre à cette heure indue et surtout dans cette tenue révélatrice d'une conspiratrice association. Après avoir chassé la pendulaire punition de son esprit, les pensées du blond remontèrent le temps.  

 

Ils en avaient mis du temps pour revenir à l'église. Il avait compris que le ténébreux s'était enfin dévoilé lorsqu'il avait croisé leurs regards, des onyx flamboyants de sérénité et des noisettes scintillantes bien que teintées d'inquiétude et de culpabilité. Et puis il y avait aussi cette teinte plus ou moins prononcée, tout dépendait de la bouche sur laquelle il s'attardait. Après une brève étreinte, elle avait filé à l'intérieur, rien ni personne n'aurait pu la dissuader d'attendre le réveil de son amie, personne ne s'y était hasardé d'ailleurs, pas même le jeune marié.  

 

« Tu devrais essayer une nuance plus foncée...» Le Japonais avait alors énergiquement frotté ses lèvres pour faire disparaître la preuve de son méfait, puis il avait longuement fait danser son Zippo entre ses doigts agiles. L'ancien binôme était resté dans le silence, patientant après le retour de la jeune femme. Ryô n'avait pas allumé de cigarette, il n'avait pas cédé à son exécrable dépendance pour ne pas être expulsé de l'antichambre du paradis.  

 

Lorsqu'elle était enfin revenue vers eux, le soulagement se lisait sur son visage. Ryô avait couvert les épaules tremblantes d'un bras puis, sans échanger un seul mot, ils avaient convenu de rentrer. Sa tendre moitié et lui n'étaient retournés chez eux qu'après le transfert de la blessée à la clinique, suffisamment tard pour que tout indice lumineux ait disparu.  

 

Elles dormaient, ils réfléchissaient accoudés au garde-corps. Elles dormaient, ils tâcheraient de ne pas les réveiller lorsqu'ils se faufileraient sous les draps, le protocole d'absolution incluait une période d'éloignement corporel plus ou moins longue. Les dernières paroles de l'infirmière, « Moi jalouse, absolument pas ! La preuve, je te laisse en tête à tête avec ton canapé ! », se suffisaient à elles-mêmes, à ce criant souvenir l'Américain frémit d'effroi. Quant au brun, fidèle à lui-même, il demeura impassible.  

 

-...Combien ?, finit par demander le blond.  

-Trois semaines.  

-Comment elle se sent ?  

-A ton avis?...Elle est toute retournée. , souffla le brun en fixant l'astre nocturne.  

-Qu'est ce que vous... ?  

-Comme si on avait le choix.  

-...Ce sera difficile.  

-Encore plus que tu ne l'imagines.  

 

La discussion close, les ninjas s'accordèrent un second whisky avant de se séparer, ensuite le Japonais resta seul sur le toit pour s'adonner à la contemplation du fourmillement lumineux tout en grillant une cigarette. Elle s'agitait dans son sommeil. Une halte par la salle de bains s'imposait, alcool et cigarette, deux autres vices qu'elle ne comprenait pas et qu'il se devait de faire disparaître avant de la rejoindre pour la nuit. Elle ronchonna un peu puis se fondit dans la réconfortante chaleur qui l'enveloppait tendrement.  

 


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