Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 18-09-20

Ultimo aggiornamento: 30-09-20

 

Commenti: 19 reviews

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Romance

 

Riassunto: Quand une nouvelle chamboule toute une vie

 

Disclaimer: Les personnages de "Immaculée conception" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Immaculée conception

 

Capitolo 1 :: Chapitre 1

Pubblicato: 18-09-20 - Ultimo aggiornamento: 18-09-20

Commenti: Bonjour, me voici de retour avec une nouvelle histoire. Un petit air de déjà-vu peut-être mais une toute autre histoire, je vous le promets. Je n'aime pas me répéter ;). Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 1  

 

La fraîcheur du Cat’s Eyes était une bénédiction pour tous les clients accablés par la chaleur humide de l’été. Même les vêtements les plus légers ne suffisaient pas à soulager la sensation étouffante de moiteur. Ils faisaient en revanche le bonheur des deux pervers de la bande.  

 

- Mais vous allez rester tranquilles et cesser d’importuner mes clientes !, hurla Miki, fâchée alors que Ryo et Mick s’étaient imposés à la table d’un groupe de jeunes femmes.  

 

Une ombre massive enveloppa le groupe et les deux compères se recroquevillèrent, tentant de s’accrocher à leurs plus proches voisines, leur arrachant des cris outrés. Cela ne leur empêcha pas de se faire soulever dans les airs et projeter au milieu du café au pied d’une rouquine qui venait d’arriver. Mick releva les yeux et suivit lentement les longues jambes dénudées, ignorant le pied qui battait le sol de manière agacée.  

 

- J’adore…, murmura-t-il, tendant la main pour caresser la peau veloutée de la cuisse féminine découverte sur dix centimètres au dessus du genou.  

 

Il approcha hypnotisé pour pouvoir enfin atteindre sa cible mais se retrouva écrabouillé sous une massue cent tonnes.  

 

- Hi hi, bien fait. Ca t’apprendra à baver devant un mec…, se moqua son comparse qui subit aussitôt le même châtiment.  

- Bonjour Miki !, la salua Kaori, enjambant les deux corps pour aller prendre place au comptoir.  

- Bonjour Kaori ! Tu es déjà passée par la gare ?, lui demanda-t-elle.  

- Non, j’y vais juste après. Avec cette chaleur, j’ai préféré m’arrêter quelques minutes ici en passant.  

- Tu as bien fait, ma Kaori chérie. Tu auras ainsi le plaisir de sentir mes bras forts et puissants autour de toi., lui fit l’américain, l’approchant, séducteur.  

- Tu veux tâter de ma massue ?, lui demanda-t-elle d’une voix menaçante.  

- Ta massue ? Ah non, en revanche, il y a autre chose que j’aimerais bien tâter., murmura-t-il d’une voix suave, son regard louchant sur son décolleté.  

 

La jeune femme suivit son regard et rougit quand elle se rendit compte de ce qu’il regardait. Gênée, elle dégaina un kompeito et le lança. Mick s’encastra dans le mur du fond entre deux tables. Quand elle se tourna, un peu étourdie, elle fit face au regard pétillant de son amie.  

 

- Quoi ?, lui demanda-t-elle brusquement.  

- Il n’a pas tort. Comment t’as fait ? Push-up ?, l’interrogea Miki.  

- Miki !, lâcha Kaori, outrée, remontant le haut de son débardeur.  

- Pas la peine d’utiliser un push-up quand y a rien à remonter…, grogna Ryo, gardant les yeux baissés sur son café.  

 

Il sentit la fureur envahir la pièce mais n’eut pas le temps de réagir que son nez s’encastra dans sa tasse si violemment qu’elle cassa.  

 

- Je ferais mieux de me dépêcher où la gare sera fermée quand je vais arriver., maugréa Kaori, prenant son sac et repartant.  

- Quelle brute…, pesta le nettoyeur en s’essuyant le visage avec une serviette en papier.  

 

Il poussa un nouveau cri de douleur quand un plateau s’écrasa malencontreusement sur son crâne, projetant son nez contre la surface dure du bar. Quand il se redressa prêt à en découdre, Miki sortait par la porte de la réserve.  

 

- Trouillarde !, cria-t-il, vexé.  

- Elle a des choses à faire, elle ! Et toi, à part débiter des âneries, tu peux te rendre utile ?, lui demanda Umibozu, frottant une assiette.  

- L’accueil étant toujours aussi agréable, je m’en vais…, pesta Ryo.  

 

Dans la rue, Kaori s’arrêta pour aider une vieille dame qui avait du mal à avancer à cause de la chaleur. Faisant un détour, elle la ramena chez elle et s’assura qu’elle allait bien avant de reprendre la route. Lorsqu’elle consulta sa montre et vit qu’il ne lui restait que dix minutes pour arriver, elle partit en courant jusqu’à la gare. Dans dix minutes, le hall qui donnait sur la sortie est de la gare de Shinjuku serait fermé pour une période de quinze jours pour des travaux de rénovation. Le tableau serait inaccessible pendant autant de temps et elle n’avait pas envie de rater une éventuelle proposition de travail alors qu’ils n’avaient pas bossé depuis un mois. Il était onze heures cinquante-huit lorsqu’elle arriva devant le tableau, essoufflée, en sueur, le cœur au bord des lèvres.  

 

- On va fermer, ma p’tite dame., lui lança un agent.  

- Juste une minute, s’il vous plaît., lui demanda-t-elle, parcourant des yeux les colonnes.  

 

Elle sentit son cœur bondir et sortit son calepin. Ils avaient un message. Elle nota rapidement les coordonnées et, pressée par l’agent de sécurité, elle ressortit de là, rapidement. Elle se prit la chaleur et la lumière de plein fouet, ce qui la souffla alors que le hall avait été d’une fraîcheur bienvenue. Elle fit deux pas et s’arrêta, portant la main à son front. Elle se sentait bizarre, comme si elle flottait dans le brouillard. Tout devint flou et elle s’effondra par terre.  

 

Lorsqu’elle se réveilla, Kaori se demanda où elle était et comment elle était arrivée là. Observant les lieux, elle reconnut l’hôpital et tenta de se relever mais une forte sensation de vertiges l’en empêcha et elle retomba sur le lit, fermant les yeux pour calmer le malaise. Au bout de quelques minutes, elle se sentit un peu mieux et les rouvrit. Elle vit alors la perfusion branchée à sa main et le holter qui enserra son bras au même moment.  

 

- Tout ça pour un coup de chaud…, murmura-t-elle.  

 

Ca ne pouvait qu’être cela après tout. Elle avait couru pour arriver à la gare, s’était retrouvée dans le frais du hall puis dans la chaleur extérieure, une trop grande variation de température pour son corps déjà fatigué par le manque de sommeil dû aux nuits trop chaudes de ces derniers jours… Ses pensées furent interrompues par l’arrivée d’une infirmière.  

 

- Bonjour, Mademoiselle Makimura, je suis l’infirmière Tomoda. Je vais vous faire une prise de sang. Le médecin veut vous faire quelques examens suite à votre malaise., lui apprit-elle.  

- Aïe., ne put s’empêcher de crier la rouquine quand la jeune femme la piqua.  

- Oh pardon. C’est mon premier jour. Je… J’ai raté la veine., s’excusa-t-elle.  

 

Kaori la regarda en se demandant si elle avait fait la même école que Yoshimi, l’infirmière que Ryo avait dû surveiller et qui ne savait pas pratiquer les examens de base… Elle grimaça encore quand la jeune femme dut s’y reprendre à deux fois pour enfin réussir à faire la prise de sang.  

 

- Le médecin viendra vous voir dès qu’il aura les résultats. Reposez-vous en attendant., lui conseilla-t-elle.  

 

Kaori acquiesça et la regarda partir, pliant inconsciemment le bras qu’elle venait de transpercer… Se demandant soudain depuis quand elle était là, elle consulta sa montre. Il était déjà deux heures de l’après-midi. Ryo devait l’attendre pour déjeuner. A tous les coups, il pestait, se demandant ce qu’elle fichait… ou alors, il courait les filles dehors et son absence était passée inaperçue à ses yeux comme toujours, pensa-t-elle amèrement. Les deux possibilités pouvaient être aussi vraies l’une que l’autre. Contrariée, elle poussa un long soupir et ferma les yeux, sentant son estomac se rebeller. Elle posa une main sur son ventre et se demanda si un coup de chaud pouvait faire cet effet-là également. Peut-être, se dit-elle. Après tout, si l’appétit se réduisait avec la chaleur, un coup de chaud pouvait mettre l’estomac en vrac, non ? Elle se mit à rire en s’apercevant du cours de ses pensées. Voilà qu’elle philosophait sur un organe de son corps. Elle secoua la tête et le regretta aussitôt, les vertiges la reprenant.  

 

Deux heures plus tard, le médecin vint la voir. Il consulta son dossier silencieusement avant d’approcher.  

 

- Vous vous sentez un peu mieux, Mademoiselle Makimura ?, lui demanda-t-il, la scrutant du regard.  

- Oui, un peu., dit-elle.  

- Bon, c’est déjà un bon point. On va retirer la perfusion et vous laisser rentrer chez vous. Vous étiez déshydratée.  

- Pourtant, j’ai fait attention., pensa-t-elle à voix haute.  

 

Elle s’était astreinte à boire régulièrement même quand elle n’en avait pas envie.  

 

- Je me doute mais, actuellement, il vous faut boire encore plus. Votre ami va venir vous chercher ?, l’interrogea le médecin, cherchant les traces d’un autre présence mais n’en trouvant pas.  

- Non, je vais rentrer seule., lui apprit-elle, gênée.  

 

Elle n’avait même pas pris la peine d’appeler Ryo. Elle n’avait pas vraiment eu envie de se faire rembarrer, ce qui se serait probablement passé. Elle aurait peut-être pu appeler Miki mais elle n’y avait pas pensé.  

 

- Je ne sais pas si c’est très raisonnable dans votre état…, répondit le médecin, les sourcils froncés.  

- Je suis juste déshydratée. Je ne traînerai pas en route., lui opposa-t-elle, ne comprenant pas ce qui l’embêtait.  

- Vous n’êtes pas juste déshydratée, Mademoiselle Makimura. Vous êtes enceinte. Félicitations., lui apprit-il avec un léger sourire.  

 

Kaori le regarda avec des yeux ronds, estomaquée. Enceinte ? Elle était enceinte ? Elle cligna des yeux, le fixant toujours du regard. Enceinte ? Comment pouvait-elle être enceinte ? Elle se redressa dans son lit, fronçant les sourcils. Enceinte ? Elle ne pouvait pas être enceinte alors qu’elle n’avait jamais eu de rapports intimes. Soudain, elle se mit à rire de manière tonitruante sous le regard désabusé de l’homme face à elle.  

 

- Ah ah ah, j’ai compris. Elle était très drôle mais, maintenant, la blague est finie. Bon, qu’est-ce que j’ai ? Juste un coup de chaud, non ?, se reprit-elle, reprenant sa respiration après son fou-rire.  

- Je… Non, ce n’était pas une plaisanterie, Mademoiselle. Vous êtes enceinte de quatre semaines., lui affirma le médecin.  

- Bon, allez, ça suffit. Ryo, sors de là. C’était drôle, et encore., maugréa-t-elle.  

- Mais c’est bon maintenant, tu dois avoir suffisamment ri., reprit-elle, sentant la colère monter et avec elle une sensation de vide dans la tête.  

 

Le médecin regarda derrière lui pour voir si Ryo apparaissait puis se tourna de nouveau vers sa patiente. Il approcha et lui montra son dossier.  

 

- Ce n’est pas une plaisanterie, Mademoiselle. Regardez là, vous voyez le taux de Beta HCG est positif. Vous êtes enceinte., lui répéta-t-il.  

 

Elle pouvait effectivement le lire et elle ne put que confirmer que le résultat lui appartenait en voyant son nom en haut de la feuille.  

 

- Je ne peux pas… Je n’ai même pas…, balbutia-t-elle.  

- Vous êtes sous le choc. Ce n’était pas prévu ?, lui demanda-t-il, compatissant.  

- Non, du tout. Je ne comprends pas., murmura-t-elle, les larmes aux yeux.  

- Pourtant, tous les signes sont là : aménorrhée, vertiges, perte de connaissance, fatigue. Vous avez dit à l’infirmière que vous étiez plus serrée dans votre soutien-gorge. La prise de volume mammaire est l’un des signes les plus précoces. Vous vous sentirez peut-être nauséeuse d’ici quelques temps., lui expliqua-t-il.  

- Je pensais que c’était juste la chaleur et ma pilule., admit-elle.  

- Si vous ne voulez pas poursuivre votre grossesse, vous êtes encore dans les temps mais prenez le temps d’y réfléchir., lui conseilla-t-il.  

- Merci., souffla-t-elle, la gorge serrée.  

- Peut-on appeler quelqu’un pour vous raccompagner ?, lui demanda-t-il.  

 

Kaori secoua la tête négativement. Elle n’avait envie de voir personne. Elle avait besoin de digérer quelque chose dont elle ne savait même pas comment ça avait pu arriver. Le médecin la libéra et elle se leva doucement. Elle se sentait chancelante et groggy, hésita tout de même à appeler pour finalement ne pas le faire et s’en alla. La route lui parut longue et pénible mais, heureusement pour elle, la température était un peu redescendue et le soleil plus bas dans le ciel projetait l’ombre bienvenue des buildings sur les rues.  

 

Lorsqu’elle arriva à l’immeuble une demi-heure plus tard, elle pénétra dans l’entrée et s’assit sur les premières marches de l’escalier. Comment expliquer à Ryo ce qui se passait ? Elle devait comprendre, savoir ce qui avait pu arriver. Résolue à trouver des réponses, elle se releva brusquement et vacilla sur ses jambes.  

 

- De la douceur, Kaori. De la douceur., s’enjoignit-elle, alors qu’au tangage de son environnement, se joignaient les spasmes de son estomac.  

- Nauséeuse d’ici quelques temps, tu parles., grogna-t-elle.  

 

Elle patienta un moment et monta les escaliers, se tenant à la rambarde. Lorsqu’elle rentra dans l’appartement, elle le trouva sans surprise vide. Elle se déchaussa et rangea son sac à main dans des gestes qui lui semblèrent d’une lenteur excessive. Voyant l’heure, elle se dirigea vers la cuisine et prépara un repas léger, quelque chose que son estomac qui se rebellait rien qu’à l’odeur des aliments pourrait peut-être supporter. Cela fait, elle monta dans sa chambre et s’allongea dans son lit. Elle se reposa quelques minutes puis attrapa l’agenda qu’elle avait pris avec elle. Elle le feuilleta quatre semaines en arrière et fronça les sourcils. Ca ne pouvait être que ces deux jours-là : le premier la terrifiait, le deuxième la laissait perplexe.  

 

Quand Ryo rentra, il fut soulagé de voir que sa partenaire était rentrée. Il avait été surpris de ne pas la trouver à l’appartement sur le coup du midi mais, voyant le repas préparé, il s’était empiffré avec régal sans l’attendre. Au pire, il se prendrait un coup de massue si elle le surprenait mais, au moins, il n’aurait pas à feindre que c’était immangeable. Il avait attendu plus d’une heure à l’appartement, espérant la voir rentrer. Après cela, il était ressorti, soucieux. Il avait fait un nouveau saut au Cat’s sous prétexte de tenter sa chance auprès de Miki, avait croisé Mick qui draguait au parc, puis s’était arrêté à la boutique d’Eriko pour savoir si son partenaire ne s’était pas égaré dans la boutique. Sa réflexion lui avait valu une sacrée remontrance de la styliste mais aucun des trois ne l’avait vue.  

 

Il avait ensuite fait le tour de ses indics mais aucun ne lui avait remonté d’information sur un nouvel enlèvement de Kaori. A priori, la punition infligée à ceux qui avaient tenté leur chance le mois dernier en avait refroidi plus d’un. La seule pensée du moment où il avait retrouvé Kaori inconsciente, ses vêtements déchirés, un homme couché sur elle, fit monter une vague de fureur et il serra les poings pour maîtriser ses émotions alors qu’il rentrait à l’appartement.  

 

La vue de son sac et de ses chaussures le rassura. Il fit le tour du niveau et, ne la trouvant nul part, monta à l’étage. Il entendit un peu de bruit en provenance de sa chambre et, malgré son envie de savoir où elle avait été, il la laissa en paix. S’il était honnête, il se serait avoué que c’était plus pour laisser l’homme qu’il devait être reprendre la place de celui qu’il avait été pendant ces quelques heures, un homme inquiet se demandant où était la personne qui comptait le plus pour lui. Il ferma sous clef ce moment de sa journée, évacua l’inquiétude qu’il avait éprouvée et se jeta dans son lit, attrapant une revue érotique devant laquelle il se mit à baver, laissant son corps exprimer son plaisir à scruter tous les détails anatomiques de miss juillet, de ses deux collines fièrement exhibées, de son doigt coincé entre ses lèvres, le bout de sa langue posé dessus, au petit reflet doré qui se laissait apercevoir à un endroit très intime. C’était le genre de chose qu’il était sûr de ne pas trouver chez la femme qui habitait sous son toit et il ne la trouvait pas moins désirable pour autant. Il se frappa avec le magazine.  

 

- Kaori n’est pas une femme. Kaori n’est pas une femme. Tu ne bandes pas pour Kaori., s’enjoignit-il, se frappant le côté de la tête avec Miss Bunny qui faisait la une de son magazine.  

- Tu bandes pour Miss Bunny et Miss juillet et son piercing bien caché mais pas pour Miss Rouquine., s’ordonna-t-il.  

 

Très mauvaise idée d’appeler Kaori Miss Rouquine, se dit-il, lorsque des images de sa partenaire dénudée apparurent devant ses yeux, fruits des différentes rencontres à l’improviste qui avaient émaillé toutes ces années. La dernière était pure fiction, issue de la vision méridienne de sa partenaire et de sa poitrine gonflée dans son soutien-gorge. Quel idiot ! Ca lui apprendrait… Il chassa les images mais elles étaient entêtantes et il dut trouver un moyen plus radical. Ses deux amis dénudés et parés du même attribut que Miss Juillet le calmèrent, lui donnant même envie de vomir.  

 

Il entendit soudain son estomac gronder et décida que c’était un bon prétexte pour approcher Kaori et tenter de savoir enfin où elle avait été toute l’après-midi. Il sortit de sa chambre et toqua à la sienne. Il l’entendit se lever et approcher et la porte s’ouvrit.  

 

- J’ai la dalle. Qu’est-ce qu’on bouffe ?, lui demanda-t-il, prenant un air ennuyé comme s’il faisait quelque chose de nécessaire mais pénible.  

- J’ai préparé une salade., lui apprit-elle, une main sur le chambranle.  

- Une salade ? Je suis pas un lapin !, s’offusqua-t-il.  

- Vraiment ? Tu préfères des bananes pour le bonobo que tu es ?, lui demanda-t-elle, d’un ton aigre.  

- Au moins, je m’éclate., répliqua-t-il.  

- Et puis, je ne suis pas un vulgaire singe. Je suis un étalon, moi !, ajouta-t-il, vexé.  

- Je ne saute pas sur tout ce qui bouge, seulement sur les jolies miss mokkori. Sinon, tu serais passée à la casserole depuis longtemps., osa-t-il expliquer.  

 

Il se retrouva propulsé dans le mur du fond du couloir, celui qui jouxtait sa chambre, pris par un kompeito. Il mit quelques instants avant de sortir de sa prison, quelques secondes pendant lesquelles Kaori eut le temps de se remettre du vertige qui l’avait prise juste après avoir puni son partenaire. Plus de massue, kompeito ou boule à piques, nota-t-elle, sentant son estomac se contracter et le plancher tanguer sous ses pieds. Elle prit de profondes inspirations pour calmer les choses tout en se tournant lentement vers l’escalier.  

 

- Toujours aussi susceptible à ce que je vois., maugréa le nettoyeur, la rattrapant.  

- La ferme, Ryo., soupira-t-elle, lasse.  

- Mets la table., lui demanda-t-elle.  

- Quoi ?, s’étonna-t-il.  

 

C’était bien la première fois qu’elle lui demandait un service. D’habitude, elle faisait tout toute seule sans rien lui demander. Surpris, il ne put s’empêcher de la dévisager et elle fronça les sourcils.  

 

- Quoi ? Je te demande juste de mettre la table. Même ça, c’est trop compliqué ?, se fâcha-t-elle, les larmes lui montant aux yeux.  

 

Elle se retourna et partit en cuisine d’un pas brusque, s’en voulant de se montrer si émotive. A vrai dire, elle n’avait pas vraiment envie de manger. Elle rêvait juste d’enfiler son pyjama jaune et de se fourrer au fond de son lit même si elle savait qu’avec les températures qu’il faisait, ce n’était pas ce qui arriverait. Elle voulait s’endormir et oublier cette journée cauchemardesque. Peut-être qu’elle rêvait en fait, peut-être qu’elle ne se rendait même pas compte qu’elle dormait et qu’elle faisait juste un cauchemar. Elle ne pouvait pas être enceinte… Ce n’était juste pas possible.  

 

- Kaori, ça va ?, lui demanda son partenaire sur le seuil de la pièce, un peu déboussolé par son comportement.  

- Non, je vais me coucher. La salade est dans le frigo., répondit-elle avant de sortir de la cuisine et de monter se réfugier dans sa chambre sans un regard en arrière.  

 

Elle se déshabilla, ne prit même pas la peine d’enfiler un pyjama et resta juste en culotte et débardeur. Après tout, elle rêvait, alors, même si Ryo la surprenait ainsi, ça ne porterait pas à conséquence. Peut-être que, dans son rêve, il lui rendrait enfin une visite nocturne. Cette seule pensée la fit rire nerveusement et elle s’endormit comme une masse, épuisée.  

 

Ryo resta seul dans la cuisine sans avoir rien compris à ce qui s’était passé. Pendant quelques minutes, il retraça à plusieurs reprises les évènements, pointant du doigt vers le couloir où il s’était fait éclater contre le mur, puis l’endroit où Kaori lui avait demandé de mettre la table, la cuisine où elle s’était réfugiée en larmes et enfin la ligne droite qu’elle avait tracée pour retrouver sa chambre. Il devait admettre que Kaori restait un mystère pour lui sur certains points et pas uniquement sur l’origine de ses massues.  

 

Après avoir dîné en tête à tête avec lui-même, il hésita à sortir. Il n’avait toujours pas eu de réponse sur les errances de sa partenaire durant la journée et se demandait s’il la reverrait dans la soirée. Un peu inquiet, il monta la voir. Elle était profondément endormie, serrant son drap contre elle. Un pli soucieux barrait son front et il se demandait ce qui pouvait bien l’ennuyer. Il avança d’un pas et, grimaçant, entendit une lame du parquet grincer. Il releva les yeux, prêt à affronter le courroux de sa colocataire, mais remarqua qu’elle n’avait pas bougé d’un cil. Il comprit alors qu’il aurait beau attendre, elle ne se réveillerait pas avant un bon bout de temps et décida de sortir faire le tour des cabarets.  

 

Lorsqu’il rentra tard le soir, ou tôt le matin selon les points de vue, il embaumait le parfum des filles et la cigarette mais il était sobre. La soirée avait été sage pour lui, ses pensées ne cessant de revenir à l’immeuble de briques rouges. Il entrebâilla la porte de la chambre de sa partenaire qui s’était juste retournée dans son sommeil, dévoilant le galbe de ses longues jambes dénudées. Il se secoua et referma la porte derrière lui pour gagner son antre.  

 

Lorsqu’elle se réveilla le lendemain matin, Kaori eut du mal à émerger. Elle observa son réveil un long moment, n’arrivant pas à croire qu’elle avait fait plus que le tour de l’horloge. Elle se retourna et sentit son estomac protester. Lentement, elle se releva et s’assit sur le bord de son lit. Malgré toutes ses précautions, elle ne put empêcher la vague de nausées qui la prit et elle bondit de son lit pour aller aux toilettes où elle se vida en plusieurs vagues de bile acides. Epuisée, prise de vertiges, elle se laissa tomber contre le mur, sentant les larmes lui brûler les paupières. Elle n’avait donc pas rêvé la journée de la veille ni son passage à l’hôpital… Elle posa la main sur son ventre. Comment pouvait-elle porter un bébé sans avoir aucun souvenir de sa conception ?  

 

Après quelques minutes, lorsque les vertiges et son estomac se calmèrent, elle se releva et descendit. Elle commença à préparer du café mais ne le mit pas en route lorsqu’elle sentit de nouveaux spasmes arriver rien qu’à l’odeur. Elle soupira et fit chauffer de l’eau pour un thé. Elle grignota quelques biscuits secs, la seule chose qui lui semblait digeste, puis remonta se préparer. Ce faisant, elle se rappela qu’il y avait eu un message au tableau et qu’elle devait rappeler, ce qu’elle s’empressa de faire dès qu’elle fut habillée. Le rendez-vous fut fixé une heure plus tard. Ryo dormait encore. Elle devait donc le réveiller.  

 

Elle monta à l’étage en se demandant comment annoncer à son partenaire ce qu’il lui arrivait. Elle ne pouvait pas taire une telle nouvelle. Ce serait dangereux pour eux deux… eux trois, se corrigea-t-elle. Elle ferma les yeux un instant avant d’entrer dans la chambre, rassemblant son courage. Elle aurait peut-être dû lui ramener une tasse de café, se dit-elle. Ca aurait adouci les choses sauf qu’à tous les coups, elle lui aurait vomi dessus, pensa-t-elle, se retenant de rire. Elle se reprit, se mordant la lèvre, et ouvrit la porte.  

 

- Ryo… Ryo, il faut que tu te réveilles., l’appela-t-elle.  

- Aiko… ma petite Aiko…, susurra Ryo, étreignant son oreiller.  

- Ryo…, gronda-t-elle, sentant la colère monter.  

 

Dans le même temps, elle sentit le sol se mettre à tanguer et recula pour s’appuyer au mur.  

 

- Ryo, on a rendez-vous dans une heure au Sun City avec une cliente. Il faut que tu te lèves., lui apprit-elle avant de sortir en suivant la paroi pour ne pas tomber.  

 

Elle hésita à descendre mais préféra se diriger vers sa chambre pour s’allonger. Avec soulagement, elle entendit Ryo sortir de son antre et se rendre dans la salle de bains. Elle resta un long moment ainsi à se reposer avant de le rejoindre en cuisine. Elle l’observa quelques minutes sans savoir quoi dire et il lui coupa l’herbe sous le pied.  

 

- Elle est jolie ?, lui demanda-t-il.  

- Qui ?, répondit-elle, surprise.  

- La cliente. Vu que je ne t’ai pas vue de l’après-midi hier, je suppose que tu l’as rencontrée. Alors mokkori ou non ?, l’interrogea-t-il, prenant un air intéressé.  

- Je… Je n’en sais rien., admit-elle.  

 

Il releva les yeux vers elle. Il l’observa un moment sérieusement puis, soudain, sortit les cotillons.  

 

- Ca y est ! Un vrai rencard qui a duré plus que deux heures ! Alors comment c’était ? Ce n’était pas encore un nettoyeur, j’espère, ou un homme amoureux d’une autre ? Il t’a emmenée à l’hôtel ? Vous avez batifolé toute l’après-midi ?, lui demanda-t-il, prenant un air pervers.  

 

Kaori prit sur elle pour ne pas sortir de massue ou autre engin de punition massive. Elle sentait le malaise qui la guettait et s’assit face à lui.  

 

- Apparemment, j’ai visé juste…, pipa-t-il, cachant sa jalousie derrière un air jovial.  

- Pas du tout. Tu es même carrément à côté de la plaque., lâcha-t-elle d’un ton aigre.  

- Tu faisais les boutiques rayon hommes ?, plaisanta-t-il.  

 

Il l’observa poser la tête dans ses mains, fermant les yeux un moment. Il sentait que quelque chose n’allait pas parce qu’en temps normal, elle l’aurait déjà écrasé sous une massue correction divine au tonnage indécent.  

 

- J’étais à l’hôpital., répondit-elle d’une voix lasse.  

- Tu as été rendre visite à quelqu’un ?, lui demanda-t-il, affichant un air sérieux.  

- Non… J’ai fait un malaise en sortant de la gare et les pompiers m’ont emmenée aux urgences., lui expliqua-t-elle.  

- Un coup de chaud ?, tenta-t-il, sentant la tension monter.  

 

Elle prit une profonde inspiration et releva les yeux vers lui, complètement perdue.  

 

- Pas un coup de chaud, Ryo. Je suis enceinte. 

 


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