Capitolo 14 :: couple

Pubblicato: 21-12-04 - Ultimo aggiornamento: 21-12-04

Commenti: Un chapitre avant Noel! Celui-ci est bien sentimental, encore plus que les autres.... En fait on se rapproche de la date pendant laquelle se passe cette fic! Hé oui! n'oubliez pas que tout ce déroule le 24 au soir et le 25 au matin! Profites Ryô des instants de calme, même si le tourment est intérieur.... dés que tu vas ouvrir la bouche..... Au fait, Joyeux anniversaire Cat!!!! Et bon Noel à ceux qui liront ces quelques lignes!!!! Cling Cling ^^

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Il se passa quelques minutes où les seuls compagnons de Ryô furent le silence et l’obscurité. Il ruminait toujours et encore sur cette idée de faire un geste facile envers elle et de transformer ainsi leur quotidien... et aussi leur futur.  

Un léger bruit lui fit relever la tête.  

Plus loin, sous le halo de lumière d’un réverbère, il distingua un couple qui pénétrait dans le parc. L'homme avait le bras passé autour de la taille de son amie. La tête de celle-ci reposait sur l'épaule de son compagnon.  

Sans doute se rendaient-ils à un repas et avaient-ils décidé de raccourcir leur trajet en passant pas le parc? Ou, plus simplement, s'octroyaient-ils une petite promenade romantique, seuls, profitant l'un de l'autre ?  

Une fois replongés dans l'obscurité, Ryô les perdit de vue, n'entendant plus que le murmure de leur voix. Il ne les avait pas quittés des yeux pendant qu'ils passaient dans son champ de vision. Sans un bruit, il les avait observés, légèrement envieux, rempli d'incompréhension, et très distant.  

" Tu vois tous les autres ensemble, unis. Je te connais assez pour savoir que tu partages leur bonheur et que tu les envies aussi.  

Tu aimerais tant que je te prenne par le bras et que je te laisse poser ta tête sur mon épaule… Tu as beau t'en défendre, affirmer que je raconte n'importe quoi, tu profites des moindres occasions pour t'approcher de moi, même au risque de te voir repousser…  

Tu connais tous les risques et pourtant tu t'obstines!  

Tu souhaiterais que nous formions un couple! Cette entité qui, souvent, ne dure que le temps d'une découverte. Ne te comprends-tu pas que nous le sommes déjà? Que ce que tu souhaites, en réalité, c'est une rencontre?  

Tu aimerais entendre des mots que je ne saurais jamais te dire.  

Idiote va!  

Il repensa à ce couple. Le jeune homme lui était apparu plein d’allant, la jeune femme belle à croquer, même si, en toute honnêteté, il n’avait distingué d’elle que son dos et sa chevelure… Sa soirée était vraiment pourrie, il ne pouvait même pas oublier ses stupides interrogations dans la contemplation d’une jeune beauté… Misère….  

Malgré lui, il serra les poings.  

" L'idée même de te voir avec un autre homme me fait bouillir le sang… m'oppresse, me blesse. Mais je sais aussi que je n'ai aucun droit de vouloir t'empêcher d'atteindre le bonheur. Si je ne suis pas capable de te le procurer, je devrais tout de même avoir la noblesse de te laisser le chercher…même si c'est loin de moi. Mais aurais-je la force de reculer dans l'ombre pour te laisser à la lumière ?  

Je crains bien que non.  

Parce que je n'ai pas envie que tu t'éloignes. Tu éclaires mon horizon de ta seule présence. A travers ton regard, je redécouvre les choses et les êtres. Je n'étais pas aveugle avant, mon monde n'était que noir et blanc. Alors égoïstement je te retiens près de moi.  

Je crois que, quoique je fasse, je ne pourrais jamais te laisser partir, sans perdre une partie de mon humanité."  

" Quand je pense à nous, il m'arrive de voir un pont, fragile, soumis au vent tumultueux. Nous sommes un pont entre deux mondes si différents. Au dessous de nous, le vide insondable ne laisse aucune possibilité d'erreur. Les rafales le font tanguer dangereusement, il menace de rompre à chaque embardée… C'est un miracle inexpliqué qu'il soit encore debout.  

Je le vois et, au-delà de mon étonnement sur sa résistance, je me demande si je ne veux pas qu'il casse. Qu'enfin les liens entre nous se rompent à jamais. Que j'en finisse de te faire souffrir, que je finisse de me faire souffrir. Que tout s'arrête…  

Pourtant, contradictoirement, à ma façon malhabile, j'œuvre pour le maintenir en équilibre. Je renonce à avancer pour qu'il reste suspendu. Je crains tellement qu'il ne s'effondre au moindre changement de mon comportement, dans un sens ou un autre…  

Je le détruis et le construis en même temps… quelle énergie dépenser pour lutter contre soi même!!!  

Mais je ne veux pas, je ne veux plus rester seul sur ma rive. Elle me semble si sombre, si abandonnée, infestée de démons qui me ressemblent, me charment, me convainquent que j'appartiens à cette terre de désolation. Il suffirait que je me retourne pour les voir en face et céder à leurs murmures.  

Ton monde n'est pas forcément lumineux, dénué de contrées obscures, ni sans soucis et tourments. Il ne manque pas de zones troubles, de non dits, d'inquiétudes…mais tu y es et ça me suffit pour vouloir t'y rejoindre.  

Tant que ce pont me relie à toi, il me reste un espoir. Et cet espoir vaut toutes les certitudes."  

Ryô fronça les sourcils. Pont! Terre de désolation! Espoir! Qu'est ce que c'était que ce discours d'opérette ? Pourtant même si les mots utilisés étaient légèrement romanesques l'image était bien trouvée. Il n'avait jamais renié sa vie précédente. Il n'avait jamais pensé qu'elle ne fut pas appréciable par quelques cotés. Si, certains soirs, un léger voile tombait sur son esprit, si un étrange pincement enserrait son cœur, il avait tôt fait de l'oublier dans un bar quelconque. Mais en rencontrant Kaori, il avait compris qu'il s'agissait d'un manque… Paradoxalement, elle l'avait guéri et avait, en même temps amplifié cette pénible sensation. Dorénavant il savait exactement mettre une explication sur la sensation qui l'étreignait au plus profond de la nuit: l'impression d'exister.  

Certains diraient que connaître le nom du mal, c'est déjà le soigner… mais, au contraire, l'avoir isoler le rendait encore plus vivace… maintenant il savait ce que c'était, qu'il ne lui échapperait pas et qu'il ne pourrait jamais le combler.  

Vouloir y répondre c'était entraîner Kaori avec lui dans sa chute…  

Pourtant, lui, plus que tout autre aurait du savoir que dénués d'acte, les sentiments ne servent à rien. Enfermés, ils nous rongent de l'intérieur, tourments sans fin, plus douloureux que n'importe quelle blessure.  

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