Capitolo 34 :: Retour à la case départ ? / liberté

Pubblicato: 26-08-05 - Ultimo aggiornamento: 26-08-05

Commenti: Bonjour à tous…. Voici la suite…Désolée, j’ai eu quelques soucis de disponibilité de PC et après, de nouveau des pbs pour me connecter sous mon pseudo… bref, il a fallu ruser pour avoir accès à un bon PC.. et ça n’a pas été sans mal….^^ Ne vous inquiétez pas (ou alors, si inquiétez vous, (« Mon dieu, encore des chapitres » je ne sais pas…) il y a encore quelques chapitres avant le dernier…A partir de maintenant les choses changent peu à peu… j’espère que l’évolution vous semblera naturelle… j’ai un peu peur que les chapitres suivants vous plaisent moins… j’ai pourtant (avec l’aide de ma béta) essayé de les améliorer mais je n’y suis pas arrivée.. Toujours un énorme merci pour les reviews.. Les auteurs savent combien chaque review est précieuse et les lecteurs savent combien ça fait du bien de laisser un petit mot sur ce que l’on a ressenti à la lecture (hum, hum), les questions qui découlent, les attentes que l’on a…. J’en fais peut-être un peu trop, non ??? ^^ (peut-être mais en tout cas, c’est comme ça que moi, je le ressens que je sois auteur ou lecteur).

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Il était peut-être un peu tard pour avoir de telles pensées ? Ryô venait de revivre toute sa conversation avec sa partenaire, tentant, mentalement d'examiner, sans se trouver de fausses excuses, les justifications à ses paroles. Espérait-il qu’en faisant honnêtement un rapide examen de conscience, il arriverait à se détacher de ce qui s’était passé ? Pire à se laver les mains ? Non, il espérait simplement être encore capable de se regarder dans un miroir…même en se détestant…  

Pourtant, tout restait encore en lui. Réfléchir n’avait simplement servi qu’à alimenter son sentiment de culpabilité. Celui d’être allé trop loin…. Dans l’unique but de faire mal …  

La façon dont Kaori s'était détachée de lui, dont l'espace entre eux s'était creusé, inexorablement, l'impossibilité pour la jeune femme de trouver une répartie qui ne venait pas de son âme, l'impuissance à atteindre son partenaire, malgré sa volonté, malgré son amour…. Tout cela était la preuve qu'elle était déjà anéantie….  

Pourtant, il ne put réprimer un sourire ironique, entaché d'une tristesse sans fond…  

"Quelles fadaises! Je ne suis qu'un nettoyeur… Comment croire que je puisse être touché par ta détresse! Tu es en vie! N'est-ce pas la seule vérité? La seule réalité pour laquelle il faut se battre ?"  

" Je suis devenu mou…. Trop sensible pour survivre dans le milieu…. Savoir que le bonheur peut exister ne rend pas le malheur moins présent, au contraire…"  

Il avait beau essayé de se persuader, il ne pouvait oublier ce regard qu'elle lui avait lancé, juste avant de se détourner et de s’éloigner, animal blessé à mort, humain qui perd la flamme de son être...  

"Pas sa raison de vivre…. Je sais que c'est un instinct trop profondément enfoui…."  

Il était encore mal à l’aise à l’évocation de cette séparation. Et n’arrivait pas à se décider si ce trouble était dû à ce qu’il avait fait subir à Kaori, à la perte sans commune mesure qui l’habitait ou, plutôt, au dégoût que lui inspirait le fait de ressentir de pareilles émotions. Le grand City Hunter, lui pourtant habitué à supporter seul le poids de ces actes, en vint à rejeter la faute sur l'autre…  

"Mais, c'est sa faute… Elle devait le comprendre… Je n'ai fait que ce qui devait être fait… Elle n'a pas son mot à dire dans l'affaire… Qu'aurait-elle dit sinon?"  

« - Je choisis seule ma vie!!! » Il pouvait l'imaginer, le regard meurtrier, le défiant d'oser répliquer à sa volonté, auréolée de l'amour qu'elle lui vouait… "Pas dans ce cas là Kaori… Tu n'as pas toutes les cartes en main pour décider sereinement…"  

" Il fallait comprendre qu'il faut rester sur ses gardes, toujours et ne jamais croire que l'autre puisse être un ami… un réconfort…C'est la seule règle à accepter…Le camarade change de camp et devient l'ennemi.. la cible à abattre..."  

Elevé dans la guerilla, il avait aussi côtoyé des mercenaires qui ne choisissaient leur camp qu'en fonction du butin qu'on pouvait leur promettre: argent ou femmes…Libres, souvent sans contraintes, seule leur survie leur importait. Ils ne se battaient jamais pour leur idéal- si peu qu'ils en aient- et pouvaient, dés qu'ils sentaient le vent tourner, trahir leurs compagnons du moment…  

Durant cette époque, Ryô avait compris qu'on ne pouvait donner sa loyauté à personne… personne sauf à son père…. Et la trahison de ce dernier n'en avait été que plus douloureuse… la leçon la plus dure à admettre…pourtant nécessaire. Mais la conclusion était restée gravée dans son âme… Depuis, il n'avait jamais eu confiance entièrement en quelqu'un… si ce n'est en lui et en ses capacités…en encore… jusqu'à Maki et surtout jusqu'à Kaori….  

" Peu à peu, j'en suis venu à lui faire autant confiance qu'en moi-même… Plus sur certains sujets… Une confiance quelquefois aveugle… à la hauteur de celle qu'elle avait en moi… Certains soirs, je voulais tellement y croire…. Croire que l'on puisse s'endormir sans peur sur l'épaule d'une personne et qu'on la retrouvera à son réveil… Je voulais y croire parce qu'elle y croyait… Mais ce n'est qu'un beau rêve… un vain mot… La preuve: elle avait foi en en moi et je l'ai trahi ignominieusement…"  

Il craqua une allumette et enflamma l'extrémité de sa cigarette. Sa première expiration de fumée lui fit un bien fou. Il avait eu raison de planquer un paquet de clopes dans son manteau…  

" Putain! C'est fini" Ces deux mots semblait résumer exactement la situation.  

" Enfin!!!" Il avait honte de celui-ci mais il ne pouvait ignorer cette sensation de liberté retrouvée…Unique…  

" De nouveau libre, libre de n'être que moi.. Libre de mes erreurs et mes errances… Plus personne de qui s'inquiéter…Libre de ne pas répondre aux attentes trop fortes de Kaori Libre!"  

Cette sensation retrouvée de n'avoir plus personne qui le prendrait pour ce qu'il n'était pas…Un héros au grand cœur…. Un justicier, un défenseur de la veuve et l'orphelin…. Il avait tué des innocents, il le savait parfaitement. Et la certitude qu'il était bon, l'absolue confiance que Kaori lui témoignait semblaient une ultime offense à ces suppliciés qui lui chuchotaient sans cesse ses crimes.  

"Je n'ai jamais rien voulu expier. J'ai toujours fais ce que je devais."  

Mais ces démons intérieurs n'étaient pas du même avis… Et le faisaient entendre…  

Sa partenaire l'apaisait… et, en l'apaisant, paradoxalement, elle faisait de lui ce qu'il n'était pas, ce qu'il ne devait pas être…. L'esclave de cette paix intérieur si sereine.  

Cela remettait alors tout en cause…  

Il avait besoin de cette liberté bestiale. Il avait besoin d'être lâche, frimeur, coureur de jupons…. Méprisant envers l'amour qu'elle lui portait…odieux à l'en faire pleurer… C'était lui…  

Aussi, ne s'estimait-il pas de taille à répondre à l'assurance de Kaori. Pire encore, il se jugeait incapable d'être à la hauteur.  

Mais, sur ce port, il n'avait nul être à tromper si ce n'est lui-même.  

Alors pourquoi cette douleur oppressante au cœur?  

Malgré tout, il refusait de l'écouter….  

" Même si je me prenais la tête, ça n'enlèvera rien à ce qui s'est passé…"  

Ca n'enlèvera rien au fait que, pour une fois, l'idée qu'il n'était qu'une sombre ordure lui donnait la nausée.  

"Merde j'ai pourtant fait ce que je devais… Si elle n'est pas capable de comprendre que je le fais pour elle, pour sa sécurité…"  

Il se demanda pourquoi il prenait tant de soin, encore, à se mentir avec tant de foi…  

"Parce que, malgré mes beaux discours, je veux ignorer que je l'ai fait pour moi… Je l'ai fait pour ne pas me perdre… je l'ai fait pour me libérer de toi…"  

Pourtant, aussi réelle que la précédente, une nouvelle idée l’assaillit de toutes parts, refoulant volontairement la pensée précédente. : il l'avait aussi fait pour elle…il le savait…  

Que, pour lui, malgré tous les discours une vie ne valait pas une vie… Sa vie à lui ne valait pas la sienne….  

Bien évidemment qu'il était prêt à mourir pour elle. Non pour honorer une quelconque promesse, mais parce qu'il sentait très bien qu'il avait déjà perdu… Que, s'il lui ouvrait son cœur et qu'elle partait avant lui, la chute n'en serait que plus dure.  

Il continuerait car il était un survivant, mais survivre est quelque fois encore plus difficile que mourir.  

En repensant au regard blessé, acculé de la jeune femme, un doute perça dans son esprit.  

" J'aurais pourtant pu être moins dur, peut-être plus sincère…"  

" Non, ça n'aurait mené nulle part… J'étais humiliant et elle tenait bon… J'aurais été honnête, elle aurait lutté avec encore plus de force…"  

Et pire que tout, c'était le sentiment de jouissance qui l'avait envahi alors qu'elle renonçait, cette sensation de victoire complète qui lui faisait mal et le meurtrissait.  

Bien sûr, un maelström d'autres émotions l'étreignait:  

L'immense sentiment de perte.  

La culpabilité d'avoir été gratuitement blessant.  

Le plaisir d'avoir vaincu.  

L'envie de s'excuser.  

L'assurance d'avoir raison.  

Le dégoût de l'avoir trahie.  

La honte de ne pas avoir osé dire toute la vérité…..  

Des sensations qu'il n'avait pas l'habitude de gérer, pas toutes ensemble en tout cas…  

Et il détestait ça…  

La plupart du temps, un seul sentiment pour une seule personne selon sa catégorie: ennemi, ami, cliente, partenaire, jolie fille…  

Seule Kaori réussissait à déchaîner en lui des émotions qu'il ne contrôlait pas voire qu'il ne connaissait pas…  

Et l'absence déjà…ou toujours…  

Il inspira une nouvelle bouffée de cigarette, trouvant dans la nicotine un semblant de réconfort.  

" En fait j'ai perdu le contrôle de mes émotions, hein Kaori? Tout à l'heure, comme maintenant, je ne sais pas ce que je dois ressentir quand je pense à toi… Et ça me perturbe… Car ça m'empêchera toujours de te protéger comme il le faut…. "  

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