Capitolo 35 :: Souvenir approprié

Pubblicato: 08-09-05 - Ultimo aggiornamento: 08-09-05

Commenti: Et voici le chapitre 35… c'est un chapitre tourné vers le passé. C'est ma vision des liens entre Kaibara et Ryô… Pour moi, si Ryô verse une larme dans le manga sur Kaibara c'est parce que celui-ci a vraiment été son père… et un bon père…c'est pour ça que sa folie est d'autant plus difficile à supporter. Ce petit intermède n'est pas vraiment là pas hasard, il permet, pour moi, d'éclairer une partie e Ryô…. Pour ce chapitre, et sans doute aussi pour les autres j'aurais 2 bétas…. Non pas qu'Ayumi fasse du mauvaise travail….loin de là.. Ayumi reste la béta "de mon cœur"….lol Mais j'ai envoyé mon texte à Ally (j'aime beaucoup ce qu'elle écrit aussi…on est toujours un peu demandeur de savoir ce que pense les gens qu'on admire…) et elle n'a pas pu "s'empêcher" (dixit elle-même) de corriger, d'améliorer… le travail étant ainsi fait (et bien fait), pourquoi ne pas l'"utiliser" ?… Je remercie donc chaleureusement mes deux bétas dont l'aide est infiniment précieuse: Ayumi et Ally…. Comme quoi, il y a du travail et je devrais être plus consciencieuse..... PS: Ally j'essaierais vraiment pour les tirets... Quand à vous lecteur peut-être revenu de vacances, n'hésitez pas à laisser votre avis... Merci d'avance..

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La phrase resta imprimée dans le cerveau de Ryô….et déclencha la résurgence d'un souvenir longtemps enfoui. Un souvenir lointain. Un souvenir d'une autre vie… mais d'une vie qui l'avait construit.  

"… reprendre le contrôle."  

Un souvenir de Kaibara, un souvenir heureux… Une leçon de survie et de vie, tout simplement.  

A cette époque, Ryô était encore très jeune. Il ne partait pas encore en mission, bien qu'il l'eut fortement souhaité. Il n'était qu'un môme. Pour lui, la mort n'existait pas… Ou, plus exactement, elle ne pouvait pas l'atteindre. Tout n'était qu'un jeu… avec Kaibara comme père et Kenny comme chaperon. Mais un jeu qu'il prenait au sérieux, un jeu où vaincre l'autre était une nécessité vitale et exaltante. Il évoluait parmi tous ces adultes, ces guérilleros à l'étrange philosophie, des hommes qui marchaient toujours avec la mort penchée sur leurs deux épaules.  

Pourtant, lors de certains entraînements, il était pris dans le tourbillon de ses émotions, il perdait alors le contrôle de ce qu'il faisait. Ce jour-là, tiraillé entre sa volonté de victoire, son envie d'en finir rapidement, son désir de gloriole, il avait fini vaincu, pire encore, humilié. Sa rage d'avoir perdu avait été terrible. Il s'en voulait confusément autant qu'il en voulait à son adversaire. Retiré à l'arrière du camp de base, caché par un bosquet d’arbres, il passait ses nerfs en frappant violemment le tronc d'un lapucho, ignorant volontairement les pas qui s'approchaient de lui.  

"Que ce soit un ennemi et je le zigouillerai….Je ferai mes preuves et personne ne se moquera plus jamais de moi…"  

« - Arrête petit. »  

Il ignora le conseil qui s’élevait derrière son dos et continua à frapper. Ses jointures commençaient à l’élancer douloureusement mais il accueillit la souffrance avec plaisir.  

Une main solide agrippa son épaule.  

« - Arrête Ryô ! » Cette fois-ci, c’était un ordre. Celui d’un capitaine à son soldat. A contrecœur, l’enfant stoppa et se retourna vers Kaibara. L’homme reprit avec un peu moins de rudesse.  

« - Pourquoi fais-tu ça ? »  

Ryô refusa de répondre. Il détourna la tête et ne vit pas l’infime sourire passer sur le visage de son "père". Ce dernier s’assit dos contre un tronc et lui fit signe d’approcher. Les poings serrés, le garçonnet s’avança et s’arrêta à moins d’un mètre de l’homme, tendu. Leurs yeux étaient maintenant au même niveau. Leurs regards se croisèrent.  

Kaibara demanda :  

« - Que s’est-il passé là-bas, tout à l’heure ? »  

Un autre aurait détourné le regard pour cacher la honte d’avoir perdu. Mais pas cet enfant-là, il était déjà trop fier, il était déjà un combattant.  

« - J’ai été vaincu. »  

« - Pas seulement vaincu, insista le commandant, laminé ! »  

L’enfant haussa les épaules. Même devant Kaibara, il ne montrerait pas ce qu’il ressentait véritablement.  

« - Tu sais pourquoi ? »  

Ryô plissa les yeux. C’était pourtant évident.  

« - Parce que Joe était plus fort que moi. »  

« - Tu sais bien que ce n’est pas vrai. La force physique n'est pas tout. Joe n’est pas plus fort que toi. Mais aujourd'hui, contrairement à toi, il n’avait qu’un seul objectif : te vaincre. »  

L’enfant s’emporta.  

« - Moi aussi je voulais le battre ! »  

« - Peut-être bien, mais pas seulement, non ? »  

Cette réponse piqua la curiosité du gamin. Les leçons de Kaibara étaient souvent dures mais elles l’enrichissaient et lui permettaient d’accroître ses chances de survie. Et celle-ci ne serait pas accompagnée d’une nage à contre-courant ou d’un combat au bâton.  

L’homme continua :  

« - Tu ne voulais pas seulement le battre ! Tu voulais aussi impressionner les autres, montrer que, maintenant, tu pouvais partir en mission, en finir rapidement pour reprendre ton entraînement de tir… N’est-ce pas ? »  

« - Un peu peut-être…. »  

Kaibara sourit.  

« - Peut-être ? Chacun de tes gestes trahissait toutes tes émotions l’une après l’autre : ta précipitation, ton manque de concentration… Joe n’a pas eu beaucoup à faire pour te faire mordre la poussière. »  

L’enfant comprenait. Mais que faire ?  

Son père lui donna la réponse.  

« - Tout est une question de contrôle Ryô… là est l’important… Avoir des émotions n’est pas toujours mauvais… Se laisser submerger par elles, par contre, ne peut te conduire qu’à ta perte. Les enfermer ne marche que pour un temps… ce ne sont que des agissements de faibles. Une seule solution : les regarder en face et les dominer toutes.  

Si tu as perdu, c’est parce que, non seulement tu les as laissées te diriger, mais surtout tu ne les as pas maîtrisées selon leur importance.  

Nombre de sentiments te traverseront, en même temps, souvent contradictoires… A toi de savoir lequel est le plus important… Pendant le combat, tu les as tous laissés libres… Si tu en avais choisi un, tu t’y serais tenu et tu aurais vaincu…. Car tu aurais choisi le plus important… »  

« - Vaincre. »  

« - Exact, ou, dans le cas d’un vrai combat… »  

« - Survivre. »  

« - Parfait, tu as compris. Leçon terminée. »  

Kaibara se releva en souriant et commença à se diriger vers le centre du camp.  

« - Vaincre et survivre ! Ce sont toujours les plus importants, n’est-ce pas ? »lui cria Ryô.  

L’enfant ne posait pas une question. Il lançait une affirmation et souhaitait recevoir juste confirmation. Kaibara s’arrêta mais ne détourna pas la tête.  

« - En règle générale oui, mais pas toujours… »  

Et il était reparti en laissant le jeune garçon songeur devant une telle réponse.  

Ryô n’avait pas compris… Jusqu’à ce jour où Kaibara était venu le chercher au lieu de l’abandonner à leurs ennemis du moment. Au départ, Ryô avait cru que son père avait fait une erreur de jugement… Une erreur indigne de lui. Pourtant ce jour-là, le jour où, pour son fils, il avait perdu une jambe, il avait décidé que l’émotion la plus importante c’était l’amour qu’il portait à Ryô, plus important que vaincre et survivre.  

C’est bien plus tard, après avoir été trahi par ce même père, après avoir fui la guérilla et découvert un autre monde que toute la portée de ce geste avait frappé Ryô…  

Et aujourd’hui ce souvenir lui revenait à l’esprit… "- vaincre et survivre, c'est la plus important ?" "- en règle générale oui, mais pas toujours."  

Ryô avait longtemps oublié la fin de la réponse….  

"Pour moi ça a toujours été vaincre et survivre…"  

" J'ai peut-être le sang dans la peau, mais Kaibara m'a aussi donné une forme d'amour paternel."  

Et c'est ce qui faisait qu'il avait si mal actuellement. Il n'était pas ce tueur sans cœur qu'il se plaisait à croire…  

Il avait été élevé dans la guerre et la violence, mais autour de lui, des personnes veillaient sur son bien-être. Peut-être malhabilement, peut-être en lui apprenant à tenir et à se servir de toutes les armes possibles… Mais cet apprentissage lui avait permis de s'adapter à son nouvel environnement, de vaincre et de survivre.  

Bien sûr, il avait été le témoin d’horreurs ineffables avant même de pouvoir leur donner un nom. L'odeur du sang l'avait suivi pendant des jours et des jours. Des cauchemars indescriptibles l'avaient tenu éveillé des semaines entières. Si souvent, il avait entendu des os craquès et des balles qui pénétraient dans des corps que ce son si particulier, annonciateur de mort, était devenu une douce litanie à ses oreilles. Il n'avait pas eu le choix. C'était ça ou mourir. Tuer ou être tué. C'était ce que lui avait appris Kaibara. C'était ce qu'il avait cru. C'était la vérité.  

Il ne regrettait rien pourtant… Enfin pas tout. Dans l'horreur d'une guerre sans nom et sans réel objectif, voir une nouvelle aube était la plus belle des victoires possibles. Il voulait survivre! C'était l'unique réalité.  

" Je n'ai pas été malheureux pendant la guerre… En tout cas, pas jusqu'à ce que Kaibara devienne fou… Là l'enfer s'est déchaîné… physiquement et mentalement… Je suis devenu aussi fou que lui… entre la poussière d'ange et cette trahison, que me restait-il pour ne pas sombrer ?"  

"Rien, si ce n'est vaincre et survivre…"  

" J'ai survécu…et je t'ai vaincue"  

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