Capitolo 38 :: Illumination ^^

Pubblicato: 26-10-05 - Ultimo aggiornamento: 26-10-05

Commenti: Bonjour! Deux chapitres pour le prix d'un ^^ (pour me faire pardonner et pour ceux qui s'accrochent: grand merci à vous…et puis double commentaire hum, hum...) En fait, il n'y avait qu'un chapitre à l'origine, mais de 6 pages… c'était long et on s'y perdait un peu… A vous de me dire ce que vous pensez de ces deux chapitres. La décision de Ryô est-elle, selon-vous en accord avec tout ce qu'il a pensé auparavant? Pour moi oui… Selon ma béta par contre " bon, il se décide ou il se recycle dans le psy ?" (elle est gentille ma béta, hein ^^)… elle n'a peut-être pas tout à fait tort… mais, à ma décharge, la décision n'a pas été facile à prendre… il faut que Ryô ait le courage de se dire sa propre vérité et d'aller "au fond des choses" pour enfin se décider. Bref, à vous de voir, mais moi, je ne pouvais pas faire autrement… N'oubliez pas qu'il ne s'agit que d'une parenthèse dnas la vie de City hunter.. et puis, il y a aussi l'influence de la bague! ^^

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L'aube commençait à poindre sur cette journée de Noël, tentant sans vrai succès de percer la couche tenace de nuages. Ryô prit subitement conscience de la réalité du moment. Il venait de rompre avec Kaori… Tous ces beaux discours sur la liberté retrouvée, sur le sacrifice de l'avoir sauvée d'elle-même et de lui s'envolèrent… et même la répugnance qu'il ressentait pour lui-même, tout ça disparut subitement.  

Il fut rattrapé par une unique évidence.  

Le vide.  

Immense.  

Désespérant.  

L'incomparable solitude.  

Il ne la verrait plus.  

Elle ne le réveillerait plus en fanfare le matin, le traitant de fainéant. Elle ne le forcerait plus à changer de veste. Elle ne reviendrait plus découragée ou heureuse de sa vérification matinale au tableau des messages. Elle ne sifflerait plus en faisant la cuisine. Elle ne claquerait plus les portes à les dégonder. Elle ne chanterait plus à tue-tête sur les vieilles chansons… Elle ne le traiterait plus de glouton, de sadique. Elle ne lui enverrait plus de massues pour l'empêcher de toucher aux jeunes femmes. Elle n'installerait plus de pièges aussi compliqués qu'efficaces pour éviter les visites nocturnes.  

Elle ne le traînerait plus dans les magasins. Elle ne ferait plus la chasse à ses magazines pornos… Elle ne le regarderait plus avec ces yeux emplis de colère mal contenue.  

Ils ne marcheraient plus ensemble dans le parc au printemps. Elle ne le houspillerait pour avoir laissé des mégots traîner dans l'appartement. Il ne pourrait plus tourner la tête, la nuit, regarder le mur et savoir qu'elle était là, qu'elle dormait, sereine…  

Elle ne le regarderait plus avec ce sourire en coin qui en disait tellement.  

Elle ne serait plus là…  

La liberté contre l’abandon.  

Le plaisir contre l’amour.  

La sécurité contre l’incertitude.  

Ce n’étaient sûrement que des mots, mais les sensations physiques engendrées étaient bien réelles… Le nœud au creux du ventre, l’envie de vomir, la douleur intense.  

" Ce cœur pour deux… Je l'ai brisé."  

Il l'avait avoué. Et maintenant, il ne voyait plus quoi faire… Il était… abandonné.  

La joie d'être libre, le poids de la culpabilité, tout ça n'était rien…. Strictement rien….  

Il comprit qu'il n'aurait plus jamais l'occasion de lui dire ce qu'il ressentait véritablement, de lui dire ce qu'elle avait fait pour lui, qu'elle l'avait sauvé…  

Elle s'était enfoncée dans la nuit… inaccessible. Même s'il la revoyait dans l'instant, tout était terminé… Les mots qu'il avait voulu dire ne pourraient plus jamais sortir de sa gorge. Il avait trop fait de mal…  

Une sirène de police retentit dans le lointain. Le crime ne s'arrêtait jamais, même en ce jour de Noël. Le monde continuait de tourner. Des meurtres seraient encore perpétrés… des vies brisées…  

Il ressentit ce vide immense, à un endroit qu'il ignorait être comblé précédemment. Il avait toujours cru être seul, que la solitude était liée à son âme. Que l'amour était une chose qu'il ignorait totalement.  

Le froid d'un sombre matin d'hiver vint l'envelopper.  

" Si tu meurs avant que je ne puisse te dire ce que je ressens vraiment, me sentirai-je mieux? Pourrai-je, en plus de la souffrance de te perdre, ajouter celle de ne pas avoir eu le courage de parler ? Peut-être, puérilement, pour moi, remettre à demain est une assurance que demain sera là, que tu seras toujours là ?…."  

" Et à quoi cela sert-il maintenant de penser à ça ?"  

" J'ai tout détruit… pour t'assurer une existence que tu n'auras peut-être jamais… pour ne pas te laisser choisir et me préserver de la vie…"  

Il savait que parler aurait pu les libérer, mais certains mots demeurent toujours impossibles à exprimer.  

Il ne ferait rien. Il ne saurait simplement jamais ouvrir son cœur. Pour ne pas avoir à affronter encore plus de malheurs, de souffrance inutile, il se cachait des autres. Il refusait de s'investir. Il refusait de jouer quand l'enjeu était important. Il s'enfermait dans cette image de lui qui lui convenait parfaitement. Il ne perdait pas puisqu'il refusait avec désinvolture, presque avec conviction, d'entrer dans la danse, de se mettre en péril un seul instant, un seul souffle. Il jouait toujours…et quand il ne jouait plus, il s'enfermait dans l'idée de ne pas s'impliquer. Cela n'empêchait pas de prendre du plaisir, cela n'empêchait pas d'être bien. Toujours profiter, toujours avancer.  

"Demain allait venir avec de nouveaux fruits à cueillir". Seule cette conviction pouvait chasser la nuit. C’est parce que demain était riche de promesses que la nouvelle aube se levait.  

La sirène se rapprocha de lui, puis finit par s'éloigner de Shinjuku…  

Il se revit dans la jungle. Il se revit en Amérique. Les années de survie, les années de débauche, les années d'excès, les années de mort… Vivant? Peut-être. Heureux? Pourquoi pas. Mais sans espoir.  

Il revit sa rencontre avec Maki…avec Saeko… Ses premières rencontres avec Kaori. Son image, alors floue, sans substance, pris plus de poids. Comme si, sans le vouloir, il avait accepté d'appartenir à ce monde. Il revit le regard de la jeune femme lors de sa première remarque déplacée (et dieu qu'il y en eut d'autres après). L'apparition de massues dantesques et cette façon pitoyable de s'assurer qu'elle tenait à lui.  

Était-ce ça la vie? Était-ce ça qu'il recherchait depuis si longtemps et que, maintenant qu'il l'avait devant les yeux, il refusait de voir?  

Kaori… et lui… Quelles forces d'exister avaient les "possibles" ?  

Il regarda le port abandonné devant lui… les lumières de la ville sur sa droite. Combien de temps encore, avant que …. ?  

Se perdre de nouveau ?  

Refuser d’approcher la vie en espérant être pardonné par tous ? Par elle ? Par lui-même ?  

Refuser la vie, tout simplement ?  

Comment mesure-t-on la réussite d’une vie ?  

Et alors ?  

"Quelle importance ?"  

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