Capitolo 43 :: ultime solitude !

Pubblicato: 26-01-06 - Ultimo aggiornamento: 27-01-06

Commenti: Bonjour ! Je vous l'avais promis dans la foulée du dernier chapitre. Le résumé final! Après ça, c'est Kaori et Ryô... Enfin Ryô contre Kaori. Promis juré! Lol. Pas d'autre chapitre où il ne se passe pas grand chose… ^^ Mais, c'est juste pour que vous et moi soyons bien d'accord sur l'état d'esprit de Ryô avant de revoir Kaori. Pour qu'ainsi s'expliquent mieux ses réactions quand il lui parlera. Les quatre prochains chapitre feront un bloc (il faut bien ça pour que ça se dénoue, non? J'espère que ces chapitres vous plairont et que vous les lirez jusqu'au bout)… en attendant… ultimes secondes pour Ryô. ^^ Vos remarques sont toujours les bienvenues...

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Ryô fourra le papier cadeau dans la boîte en carton et bourra le tout sous son lit.  

Il se débarrassa rapidement de son smoking, prenant soin de ne pas laisser, comme à son habitude ses habits traîner. Eriko le tuerait s'il arrivait quoique ce soit à ses précieux vêtements. A la place, il enfila un sweat-shirt et un de ses éternels pantalons. Enfin, il s'allongea sur son matelas. Les mains croisées derrière la nuque, il contemplait le plafond.  

Il savait qu'il ne dormirait pas de la fin de la nuit (ou plutôt du début de la matinée). Il n'avait fait que jouer à la girouette, incapable de choisir une direction et de s'y tenir, entraînant la femme qu'il aimait dans le tourbillon de son indécision, dans les profondeurs de son tourment.  

Après avoir réussi si difficilement à casser le lien qui l'unissait à Kaori, il était revenu le reconstituer… simplement parce qu'abandonner sa partenaire était au-dessus de ces forces…au-dessus de son être…Et qu'il en avait pris conscience au moment de la perdre.  

Mais la compréhension n'était pas tout. Ils étaient deux dans ce cas. Et la réaction de la jeune femme pouvait être étonnante.  

En tout état de cause, il devrait faire ce qu'il se refusait à faire depuis si longtemps….la laisser choisir et, quel que soit son choix, l'accepter. Ce fardeau de décider, c'était lui qui l'avait porté auparavant. Il en savait la difficulté, la douleur, la sentence obligée entre ce qui doit être fait et l'immoral espoir. Il se sentait lâche et minable de reporter la charge sur les épaules de Kaori… d'un certain coté, il renonçait, il s'avouait vaincu… toutes ces années à lutter, à croire que le statut quo était la meilleure solution, à utiliser de précieuses secondes à espérer ce qui ne serait jamais…à se satisfaire de fermer les yeux et de rêver…avant que la réalité ne le rattrape, avant que le présent ne s'impose de nouveau… et de jouer le jeu…  

Il s'en voulait d'avoir reconnu que son besoin de Kaori balayait son passé, ses peurs, son cynisme habituel, sa volonté de ne jamais s'engager, son désir de trouver le plaisir le plus vite, le plus fort…  

Et, pire que tout, il s'en voulait de croire… à chaque battement de son cœur… à fixer ce plafond si vide… croire que la vie pouvait enfin être généreuse et clémente… Il savait qu'il avait changé.. et ce changement l'effrayait….Juste un petit peu moins que l'idée de la perdre.  

Il repensa furtivement à la bouteille d’alcool qu’il avait abandonné, bien plus tôt dans la soirée, dans la ruelle… Quel con ! S’il avait su, il l’aurait gardé….  

Car tout ce qu’il avait fait tournait au désastre... autant pour lui que pour Kaori…. Bourré, il lui semblait qu’il aurait commis moins de conneries…  

Un sourire désabusé vint se perdre sur ses lèvres.  

"Si c’est ça être amoureux…. Sûr que je ne l’ai jamais été… et s’inquiéter autant pour quelqu’un d’autre… vouloir son bonheur plus que le sien propre ??? Me demande si ce n’est pas contre productif pour l’étalon de Shinjuku, ça ??? "  

Le silence inquiétant le berçait dans le jour naissant. Tout était encore calme, très calme. La vie avancerait au ralenti aujourd'hui encore.  

Retrouvant sa philosophie coutumière, il se dit que le monde ne s'arrêterait pas de tourner si Kaori et lui terminaient aujourd'hui leur partenariat. Qu'ils étaient bien orgueilleux de croire que leur relation était autre chose qu'insignifiante.  

Quoiqu'elle décide, il accepterait…  

Même si son visage, son sourire, ses yeux resterait près de lui aussi longtemps qu'un souffle l'habiterait. Une partie de Kaori s'était perdue en lui et il la garderait précieusement, étincelle de vie dans un monde vide.  

Il n'aurait jamais cru qu'il serait possible pour lui de perdre son âme pour quelqu'un… Il savait que la mort était sa plus fidèle compagne… qu'elle attendait qu'il fasse un faux pas pour l'emmener avec elle. Il avait appris à vivre avec ce risque, il l'avait même domestiqué, presque accepté… Comme pour tout le monde la mort était une fatalité, mais pour lui, elle serait aussi une délivrance…  

Et voilà que, non seulement, il avait promis à Kaori de ne pas lui faire de peine en mourant trop vite, mais, en plus il ne voulait plus mourir… ni physiquement, ni se voir tarir cette source qui l'abreuvait quand la jeune femme était à ses cotés….  

Il n'était pas dupe. S'il la perdait, la vie certes continuerait, mais Ryô Saeba ne serait plus qu'une enveloppe désertée qui fait comme si… Une marionnette bien rodée à son spectacle. La mort redeviendrait une délivrance… Mais la boucle ne serait pas bouclée… Il avait apprit un sentiment qu'on ne peut oublier.  

C'était trop douloureux d'imaginer de la perdre et trop douloureux d'imaginer qu'il l'enchaînait à lui.  

Pourtant, l'achat de la bague lui avait ouvert les yeux… Non pas sur les liens qui l'unissait à sa partenaire, mais sur les ravages que causeraient tôt ou tard l'immobilisme de leur relation. Si le statut quo l'avait si longtemps satisfait, il devait reconnaître que ce n'était plus le cas. Il lui avait dit qu'il refusait de stagner et c'était vrai. Il avait soudainement admis, comme une évidence lui explosant à la figure, que les silences les conduiraient tôt ou tard à se détruire mutuellement. Mais chaque pas était douloureux et l'éloignait d'une possibilité. Or il ignorait s'il ne se détournait pas de la bonne solution pour eux. Alors il refaisait un pas en arrière et les non-dits, le passé devenaient encore plus pesant, Kaori encore plus blessée et plus fragile et lui encore plus méprisant et dégoûté de ses actes.  

Ne pas avoir le droit à l'erreur, il connaissait et maîtrisait… mais ne pas opter instinctivement pour la meilleure des solutions ce n'était pas fréquent chez lui. Quand son cœur et sa raison étaient précédemment entrés en conflit, l'instinct avait toujours choisi la raison… et le cœur se résignait sans trop souffrir, mais dans ce cas précis….  

Ses pensées tournaient inlassablement en rond. Cœur, Raison, Cœur, Raison, Peurs, Mort…  

Devant le vide silencieux du plafond, il se maudit une dernière fois d'être devenu humain, il maudit ses sentiments qu'il chérissait pourtant.  

Il avait cru…non, il avait été persuadé d'avoir pris la bonne décision… tout d'abord en tirant sur sa photo… puis en la destabilisant pour que ce soit elle qui le dise… Forcément qu'il avait raison! Même sans son métier, aucune femme ne méritait la douleur de vivre auprès de lui..il ne savait que faire mal. Et puis la fulgurante compréhension…. Comment lui dire qu'il préférait qu'elle souffre à ses cotés? Comment reconnaître qu'il avait besoin d'elle…. Comment oser lui avouer ?  

Un léger bruit le fit immédiatement sortir de sa réflexion. N'importe qui n'y aurait pas prêté attention… Un grincement du bois si faible, presque silencieux. Mais il n'était pas n'importe qui. Dans la seconde qui suivit, tous ces sens étaient de nouveaux en alerte. Il n'avait pas bougé un seul muscle, mais ses yeux n'étaient plus recouverts par le voile distant de l'introspection. City Hunter avait pris le pas sur Ryô Saeba.  

Pourtant, il ne se laissa pas aller à une réaction instinctive, cultivée et exacerbée par une vie de dangers. Il y a quelques années, il aurait attrapé son python et aurait immédiatement adopté une position d'attaque. Ne pas laisser le doute s'installer, agir. Mais, aujourd'hui, il savait faire la part entre un bruit suspect qu'il faut ne pas lâcher et un bruit qui annonce le danger. Entre les deux, la frontière était infime… mais elle séparait la proie du chasseur.  

Attentif au moindre murmure, il se concentra.  

De nouveau un faible grincement, plus proche, mais tout aussi étouffé…  

Et il reconnut l'aura qui s'approchait de lui, entêtante comme un parfum, désirée comme l'eau pour un assoiffé, détesté comme l’alcool pour l’alcoolique.  

Il ferma les yeux. Peut-être pour la première fois de sa vie d'adulte, Ryô Saeba, l'homme qui ne croyait en rien, ni en personne, pas même en lui-même pria pour qu'on lui accorde assez de courage.  

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