Capitolo 47 :: J’accepte

Pubblicato: 16-03-06 - Ultimo aggiornamento: 16-03-06

Commenti: Bon vu le titre tout est dit. Rendons à César ce qui appartient à César, Nanou. La phrase que tu cites dans ta review (au fait merci d’une telle review) n’est pas de moi… J’aimerais bien mais… elle est (un peu adaptée) de Jean Jacques Goldman (chanson : Nous ne nous parlerons pas.). C’est étrange, je pensais que, lors du dernier chapitre, on savais exactement ce qui allait survenir..et donc que ce chapitre n’était qu’une sorte de conclusion (histoire d’enfoncer le clou !) Mais, j'ai été peut-être tellement longue à leur faire prendre leur décision que, maintenant, vous doutez encore ? lol. En tout cas, là, c'est vraiment la fin et vous ne pourrez plus avoir de doutes. Quand au "je t'aime", j'ai, semble-t-il manqué mon coup. Il le lui dit avec le plus d'honnêteté possible.. mais au moment où il le dit il se rend seulement compte qu'il ment.. mais juste avant il y croyait..car il croit que c'est ce qu'attend Kaori et qu'ainsi, il arrivera à se persuader également. Mais peine perdue... Kaori le connaît mieux que ça.. et ce n'est pas ce qu'elle souhaite entendre..en tout cas pas dit comme ça..car dit ainsi, ce n'est pas Ryô (je sais c'est peut être un peu farfelue comme explication). Ceci est donc l'avant dernier chapitre (si, regarder le commentaire précédent c'était bien écrit avant avant dernier... il faut bien une conclusion). Et désolée, en me relisant..pour la...hum 36ième fois... je me rend compte que je suis tombée dans le romantisme le plus profond.... Bientôt fini... après vous n'entendrez plus guère parler de moi... ^^

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Il se détourna d’elle et alla près de la fenêtre. Maintenant le jour était pleinement levé. Certes, un jour d’hiver reste toujours bas et froid. Mais le vent de l’est commençait à chasser les nuages de neige, laissant de plus en plus grandes trouées de ciel bleu.  

Il se mit à regarder la ville, sentant la présence de Kaori dans son dos, mais incapable de lui faire face… pas cette fois-ci.  

Il luttait encore intérieurement…"Je suis comme je suis. " Exact mais n’empêche quelque fois il se détestait… ce qu’il était… ce qu’il faisait… ses sentiments… ses envies... ses mensonges… son amour.  

Et, lumineux comme un éclair en plein orage, la vérité réussit enfin à s’imposer à lui, à sortir de ses entrailles où il la retenait depuis si longtemps prisonnière.  

La décision qu’il avait fini par laisser à Kaori n’était qu’un leurre… Un leurre car ce n’était pas la bonne question.  

En ce qui la concernait, Kaori avait déjà fait son choix… Qu’importe si celui-ci s’était imposé dès leur première rencontre ou s'il s’était construit au cours de ces années de vie commune. Elle était décidée et, rien ne la ferait en démordre. C’était sa façon d’être. Elle l’aimait. Quoiqu’il décide elle lui resterait fidèle. Un coin de son cœur lui appartiendrait à jamais… Il pourrait l’appeler n’importe quand, elle répondrait présente... Indéfectiblement… Aussi longtemps qu’un souffle parcourrait son corps…  

Il avait réussi à se persuader qu’il devait lui laisser la possibilité de choisir… mais c’était déjà fait. Ce n’était pas ça qui les retenait. Kaori avait fait son choix... Mais celui-ci était inféodé à autre chose…  

La question n’était pas de savoir si elle serait plus heureuse avec ou sans lui. La question est de savoir si, lui, acceptait d’en prendre le risque ! Le risque de l’aimer, le risque de la perdre, le risque d’accroître sa culpabilité… Il ne s’agissait pas, en effet, de seulement consentir à l’aimer, il s’agissait également d’accepter tout ce qui irait avec… Savoir s’il choisissait de vivre et, peut-être, d’être malheureux comme jamais auparavant. Le risque de toucher la flamme et d’être brûlé…  

L’homme capable de défier tout et tous avait été effrayé à l’idée d’affronter cette simple interrogation, ce choix que d'autres faisaient au même moment. Alors il avait biaisé en la reportant sur Kaori, en construisant l’idée qu’il devait faire un choix pour elle. Plus facile sans doute que de s’interroger sur son propre cœur.  

L’origine de tout ça, la bague, disait "j’accepte", mais il ne s’était pas posé la vraie question et c’est ce que Kaori lui criait silencieusement depuis le début. Elle ne pouvait aller plus loin. Il était maintenant seul pour avancer. Si son choix définitif était non, coloré d’autant de regrets de remords que le oui, elle serait brisée mais elle accepterait… pour lui. Comme elle avait accepté cette semi-vie, simplement pour être avec lui !  

Elle le quitterait sans doute un jour. Elle aussi était sur la corde raide… en équilibre précaire. Elle n’abandonnerait probablement pas le milieu, malgré tout ce qu’il pouvait espérer… Ce travail était devenu une partie d’elle même. Aujourd’hui, cet insolite métier lui correspondait totalement. Elle sauvait des vies. Par sa présence, par son courage.  

Non, il parlait de leur couple... de cette étrange association qui surprenait tout le monde.  

S’il continuait à se mentir, ils tourneraient en rond encore des années. Finirait-elle par avoir le courage de partir pour ne pas se détruire en restant auprès d’un homme qui était incapable de reconnaître ses sentiments ?… Resterait-elle près de lui à jamais, ne se satisfaisant pas de ce qu’il lui octroyait, mais avec la peur de perdre ces instants de plénitude ?  

Peut-être.  

Mais il vivrait à moitié… Il la ferait vivre à moitié…  

Serait-il un jour capable de dire "nous" ?  

Le doute serait toujours présent… Le doute d’avoir mal choisi. Mais il comprit qu’il était tombé dans le piège et qu’il devrait vivre avec… Qu’il ne serait jamais lavé de son passé, jamais pardonné de ses actes et que, quoiqu’il fasse, cette réalité serait attachée à lui… Mais devait-il se morfondre, toujours ? Dénigrer toute forme d’espoir ?  

Il ne pourrait jamais être sûr que l’espoir qu’elle lui offrait spontanément ne disparaîtrait pas subitement, qu’il serait assez fort pour entretenir l’étincelle et assez courageux pour l’alimenter. Personne ne pourrait lui promettre qu’aimer serait facile.  

Il avait tant d’envies qui cognaient dans ses tempes. Et la plus forte était de la prendre dans ces bras et d’oublier le reste pour une minute d’éternité…  

Il avait découvert sa faiblesse et sa force. Il ne pouvait pas la laisser partir. S’il avait été plus émotif, il en aurait ragé… rage contre ce qu’il était… et il en aurait aussi ri de délivrance, d’acceptation….  

Il fixa son regard sur l’horizon, se concentra sur les odeurs qui baignaient sa chambre… Le linge propre, le tabac fumé et, plus profond encore, imprégnant chaque chose, l’odeur de Kaori. Sa présence.  

« - Ne pars pas… »  

La jeune femme resta silencieuse quelques minutes. Ces mots, elle les avait trop longtemps attendus. Trop longtemps pour les accepter tels quels. Elle respira profondément pour concentrer toute sa volonté sur la nécessité, l’obligation, de le forcer encore.  

« - Pourquoi ? Pour que tu recommences à ta prochaine crise d’incertitude ? Pour n’être toujours que ta " boustifiante" ? Pour qu’on s’enfonce comme ça , encore et toujours ? Jusqu’à quand Ryô ? »  

Il ne répondit pas à ses interrogations. Elles n’étaient pas le cœur du problème. En tout cas, il n’avait aucune réponse à lui fournir. Mais il savait une chose, unique.  

« - Sans toi, City Hunter disparaîtra… »  

Regardant le dos de l’homme qu’elle aimait, elle se surprit à sourire. C’était tout… Si peu… et tellement… Il ne pourrait jamais dire autre chose...ou si, un jour peut-être ? Mais la balle revenait dans son camp… Une balle de plomb. La renvoyer à l’autre nécessitait une force phénoménale et la réplique était une attente destructrice. Après avoir impatiemment et fébrilement attendu qu’il avoue enfin, c’était maintenant à elle de décider si elle acceptait de lui faire confiance, de nouveau, encore plus fort qu’avant.  

Une image s’imposa subitement : Ryô en train de dormir sur ses genoux… confiant, apaisé, serein… Elle et lui. City Hunter.  

Une reconnaissante de ce qu'elle était... une existence.  

N’entendant aucune réponse de la part de sa partenaire, et pourtant toujours incapable de se retourner, il alla encore plus loin… dans un espace qu’il ne savait même pas exister.  

« - Je te fais une promesse Kaori. Entre toi et moi, dorénavant, il n’y aura plus que la vérité… même si elle fait mal… Je ne te dirai peut-être pas tout… Certains faits doivent encore être tus. Mais plus de mensonges… d’aucune sorte… »  

La jeune femme comprit qu’il avait enfin dit ce qu’elle attendait. Avoir confiance de nouveau en lui. Savoir qu’il ferait tout pour lui revenir.  

Le silence qui s’installa entre eux fut immédiatement allégé, purifié, comme si un gros nuage qui les avait toujours enveloppés venait enfin de se disperser.  

Le sourire de Kaori était toujours hésitant, mais il semblait éclairer la pièce d’une nouvelle intensité.  

« - J’espère bien... Sinon ma massue n’en sera que plus imposante ! »  

A la réflexion de Kaori qui était sa façon de lui dire "je comprends", Ryô ne put s’empêcher de sourire.  

« - J’avais l’espoir qu’après une telle déclaration, tu te décides à remballer définitivement tes massues… »  

« - Dans tes rêves, mon vieux…. Ce sont des outils parfaitement adaptés à ton cas ! Je sais bien que, dès qu’il y aura un jupon transparent ta volonté disparaîtra. »  

« - Que veux-tu, la chair est faible. »  

Bien évidemment qu’il essayerait encore ses plans drague foireux. Il l’avait toujours fait… Mais pour les discussions sérieuses, pour ce qui leur tenait vraiment à cœur, il ne mentirait plus.  

« - La chair est faible et le bois dur ! »  

Aucun ne bougeait, heureux d’avoir trouvé quelque chose de nouveau, d’avoir enfin crevé un abcès qui les rongeait depuis trop longtemps. Maintenant que la pression s’était dissipée, la vie reprenait ses droits… la douleur physique aussi.  

Libérée d'une tension éprouvante dont elle n'avait pourtant pas eu réellement conscience, Kaori remua les doigts de sa main droite.  

« - Outch !!! Ça fait mal… »  

Ryô se retourna mais n'avança pas vers elle. Il observa la main de sa partenaire et fronça les sourcils.  

« - Je t’avais bien dit d’aller soigner ça tout de suite…Tu vois quand tu ne m’écoutes pas… »  

« - Quelquefois, il vaut mieux ne pas t’écouter non ? »  

« - Tu as besoin d’aide pour soigner ça ? »  

Elle hésita un instant… l’avoir près d’elle, maintenant, serait porteur d’autre chose, elle le savait, mais....  

« - Non, je crois que j’y arriverai seule. Merci quand même pour cette proposition chevaleresque. »  

Elle se dirigea vers la porte. Elle avait sa main sur la poignée, quand la voix de Ryô la retint.  

« - J’accepte. »  

Elle se retourna pour lui faire face. Il la dévisageait avec une nouvelle lueur dans les yeux… plus passionnée, plus sincère…  

« - Pardon ? »  

« - J’accepte… »  

« - Tu acceptes quoi ? »  

« - J’accepte tout… quoiqu’il en coûte… »  

Tout… "la peur de te perdre, le risque d'être responsable de ta mort…déjà..mais pas seulement… également la déception de ne pas être à la hauteur, ton regard triste quand tu ne me comprendras pas, quand tu verras que je m'éloigne de toi. Tous ces mots que j'essaierai de dire et que je n'arriverai pas à exprimer, ces émotions que je n'aimerai pas avoir…j'accepte d'avancer. J'accepte de faire des erreurs… J'accepte les regrets et la culpabilité…et la lumière, et la chaleur…"  

« - Tu supporteras ? »  

Une ombre gelée passa devant ses yeux.  

« - Non, évidemment… et toi ? »  

Elle sourit tristement.  

« - Non plus… »  

Il lui renvoya son sourire.  

« - C’est pas gagné alors ? »  

« - Rien n’est jamais gagné Ryô… Mais je ne te laisserai jamais te perdre… »  

Ils restèrent un moment silencieux, se dévisageant, comme étonnés de se voir de nouveau, de se comprendre encore mieux qu'avant… d'une autre façon.  

Puis elle lui fit un clin d'œil et son sourire malicieux s'accentua.  

« - Allons Ryô, faut encore que tu ailles chercher la voiture.»  

Sur ce, elle se détourna et sortit de la chambre pour se rendre à la salle de bain, pendant que Ryô maugréait sur le fait que la prochaine fois, il ne lâcherait pas le morceau et qu'ils iraient en métro, robe ou pas robe, que c'était toujours lui qui se récoltait les tâches les plus contraignantes et ingrates, que la vie était injuste, qu’en plus aucune sylphide ne parcourait les rues aujourd’hui.  

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