Capitolo 8 :: suite d'un adversaire redoutable

Pubblicato: 07-07-03 - Ultimo aggiornamento: 08-07-03

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Pendant ce temps, Ryô resta planté dans la cuisine devant deux copieux petits déjeunés qu’il engouffra. L’altercation qu’il avait eût avec sa partenaire ne lui coupa point l’appétit. Mais l’appréhension d’une discussion avec Kaori subsistait. Il avait été si lamentable jusqu’à maintenant. Entre deux bouchées, il s’exclama :  

_ « J’ne la com..pren..drais jamais….!» En soupirant, il baissa les épaules, démoralisé. Puis il reprit, relevant le torse «Allons Ryô un peu de courage, va la retrouver et dis-lui ce que tu ressens! » En imaginant la situation il siffla : «Comme si c’était facile à faire… » Il jeta un œil à l’horloge de la cuisine et s’écria : « Oh non ..! Il est déjà dix heures passées. Je ferais mieux de me dépêcher! »  

Il entra dans la salle de bain, se détendit de longues minutes sous le jet d’eau chaude qui ruisselait le long de son corps sculpté. Il joignit les paumes de ses mains formant un creux rempli d’eau qu’il ramena sur son visage. Il ferma les yeux inspirant profondément. Il libéra ainsi son esprit vagabonder librement à la façon dont il allait dévoiler ses sentiments les plus secrets auprès de sa bien-aimée.  

Tout cela lui semblait si compliqué. Lui qui n’avait connu que haine et désespoir dans un monde obscur où la guerre nourrissait le cœur sombre de ces hommes avides de pouvoir.  

Il côtoyait la mort, la caressant chaque jour d’un peu plus près. Le passé, le présent avait un sens à ses yeux mais son avenir. Oui l’avenir jamais il n’y avait songé, ce mot ne voulait rien dire. Jusqu’à présent il avait refusé d’ouvrir son cœur de peur de perdre l’être aimé…. Il pensa tout haut :  

_kaori, tu ne sais pas à quel point j’ai besoin de toi. Tu es la seule femme qui tienne une place importante au fond de mon cœur. Depuis que tu es rentrée dans ma vie, tu m’as apporté tendresse, douceur et générosité. Ce sont toutes ces choses qui m’ont tellement manqué et dont j’ai été privé. Je te dois tant….J’ai enfin espoir pour la première fois de connaître un avenir meilleur.  

Il rouvrit les yeux, referma le robinet, se sécha s’enroulant une serviette autour de la taille.  

Finissant de se brosser les dents, il s’examina attentivement devant le miroir puis posa une main sur son visage touchant chaque recoin. Oui il avait belle et bien changé, un peu moins jeune, un peu plus vieux certes. Oui bon c’était un fait. Mais derrière ce mur, au plus profond de son être ce n’était plus le même homme amer qu’autrefois. Grâce à cette femme qu’était Kaori Makimura la digne sœur de son honorable frère Hideyuki.  

_C’est décidé, ce soir je t’avouerai tout, Kaori. Finit-il par dire plus déterminé que jamais.  

Il enfila une veste et un jean foncés avec un t-shirt rouge assorti d’une paire de chaussure noire. Il prit les clefs de sa Austin Mini et sortit à la recherche de sa partenaire.  

Ce n’était pas bien difficile de la retrouver. Kaori avait ses petites habitudes.  

Au Cat’s Eye café, 10H44  

Sean entra et salua Miki et Kaori qui le présentèrent à Falcon.  

_Enchanté monsieur Sakaï, répondit-il d’une voix grave.  

_Oh ! S’il vous plaît appelé-moi Sean.  

_Très bien Sean. Fit Umibozu qui entrepris de sécher les verres.  

_Un peu de café? Lui proposa Miki souriante une tasse à la main.  

_Avec plaisir! Mmmmm quel arôme, Kaori ne c’était pas trompée… Miki s’est bien le meilleur café de la région! S’exclama-il de son plus beau sourire.  

Elle en fut flattée et le remercia. Falcon piqué de jalousie se posta avec son impressionnante carrure au côté de sa femme. Au même moment Sean dévisagea Kaori qui ne sachant plus où se mettre ria comme une idiote. Prise de panique et ne soutenant plus ce regard rempli de désir, elle bégaya :  

_Ah Ah Ah…J..Je dois vous laisser!  

_Vraiment, mais où vas-tu? Tu viens à peine d’arriver, lui demanda Miki.  

_J’ai des courses à faire, s’écria t-elle en se retournant sur le pas de la porte.  

_Attendez-moi! Je peux vous accompagner? Je ne suis pas garé bien loin, s’empressa de proposer Sean en la rejoignant. (sans oublier de payer son café avant)  

Kaori gênée par la situation, eût un rire nerveux se passant une main derrière la tête, elle s’exclama :  

_AhAhAh..! Si vous voulez. Ces mots sortirent spontanément de sa bouche. Elle se sentait honteuse d’avoir terriblement envie d’être en sa compagnie. Et surtout après le tendre baiser d’hier soir elle craignait de perdre à nouveau le contrôle de la situation. Elle n’aurait jamais osé imaginer avoir de tels sentiments pour un autre homme que Ryô. Elle ressentit un pincement au cœur en y songeant et eût l’impression de trahir cet amour qui durait depuis plus de sept ans. Mais où tous cela allait donc la mener. Elle devint rouge comme une écrevisse quand Sean la regarda passionnément et lui ouvrit la porte du café, peu habitué à tant d’attention. Puis elle s’adressa à Miki et Falcon fuyant leur regard «A bientôt..!».  

Au Cat’s Eye Café les questions fusèrent. Ils restèrent stupéfaits de voir Kaori autant déstabilisée par un homme qu’elle connaissait à peine. Apparemment Miki avait vu juste cet homme ne lui était pas indifférent. Il lui plaisait. Les choses allaient se compliquer avec l’arrivée de Ryô.  

_Salut, la compagnie! Oh, ma merveilleuse Miki toujours aussi belle! Comme d’habitude, il tenta de se jeter sur elle. Mais fut stoppé dans son élan par le poing tendu d’Umibozu qu’il se prit en pleine figure.  

_Bonjour, Ryô! Fit Miki qui se tenait derrière la caisse.  

_Salut! Qu’est-ce qui nous vaut ta visite ? Se contenta de demander Falcon de sa voix bourrue.  

_T’es toujours aussi désagréable avec tes clients? Fit Ryô palpant son nez, s’assurant qu’il n’avait rien de cassé.  

_Non, mais les types de ton espèce je m’en méfie!  

_Et qu’est-ce que tu insinues par-là! Cria t-il.  

_Que tu n’es qu’un sale obsédée!  

_Allons calme-toi mon chéri.  

Umibozu fit la moue et Ryô repris de plus belle :  

_Oui, c’est ça dis à cette grosse brute de se calmer, ma douce Miki.  

_Ryô! Fit-elle en le réprimandant.  

_Au faite, Kaori est passé vous voir?  

_Oui, tu l’as manqué de peu! Mais si tu l’as cherche, elle vient juste de partir faire des courses.  

_Pas du tout! Je ne tiens pas à retrouver cette folle! Pour une fois j’ai tout le champ libre pour aller draguer toutes ses jolies filles en ville!  

Miki et Falcon tombèrent à la renverse, les petits corbeaux volèrent au-dessus de leurs têtes, décidément il ne pensait qu’à ça. Elle affirma malicieusement non sans l’avoir sermonner avant :  

_Oh! Tu n’es qu’un sale mufle! Moi qui pensais que tu voulais lui présenter des excuses après l’humiliation que tu lui as fait subir hier soir. Et bien sache tout de même qu’elle n’est pas toute seule, oui Sean l’accompagne.  

_Tant mieux….! Pas de corvée de courses. Et puis je n’en ai rien à faire! Elle est libre de faire ce qu’elle veut, grommela t-il pour cacher son angoisse grandissante. Il ne pouvait pas en croire ses oreilles ce type était encore là, en travers de son chemin.  

A cette annonce Ryô tiqua mais masqua toutes inquiétudes en ne laissant rien transparaître. Il fit mine de se réjouir en prenant un regard libidineux à l’idée de courir après toutes ces jeunes femmes plus mignonnes les une que les autres. Il s’apprêtait à partir mais Falcon agacé par son attitude prit la parole :  

_A ta place je ferais moins le fier! Et je partirai à sa recherche.  

_Pff.. Je ne raterai pas l’occasion de prendre un peu de bon temps!  

_Tu risques vraiment de la perdre. Cette fois-ci tu as un adversaire de taille. Rajouta Umibozu d’un ton ferme.  

_Kaori n’a rien de féminin il faudrait être attiré par le sexe opposé pour la trouver attirante, mais après tout il en faut pour tous les goûts.  

_Ca c’est toi qui le dit! Mais tu dois admettre qu’elle plaît à beaucoup d’hommes! Dois-je te rafraîchir la mémoire? Lui lança Miki excédée.  

Ryô n’aimait pas la tournure que prenait la discussion, imaginer « sa Kaori » se faire draguer par d’autres hommes profitant de sa naïveté le mettait hors de lui :  

_Je m’en vais, je perds mon temps ici! Il sortit endossant le rôle du pervers qu’il jouait à merveille : « Mademoiselle, attendez-moi ! Vous êtes si jolie! Mais ne marchez pas aussi vite! », néanmoins il prit très au sérieux cet avertissement.  

Miki et Falcon qui n’étaient pas dupes purent ressentir une très grande nervosité envahir le plus grand nettoyeur de la ville. Et c’est ainsi que Ryô s’éloigna l’esprit tourmenté à le recherche de Kaori.  

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