Capitolo 9 :: Une nouvelle affaire.

Pubblicato: 31-07-03 - Ultimo aggiornamento: 10-06-10

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Shinjuku 13H15,  

La circulation étant fermée le dimanche dans le centre, Sean et Kaori prirent finalement le métro. Ils déambulèrent pendant plusieurs heures dans un immense centre commercial qui se tenait sur sept étages. Ils s’arrêtèrent déjeuner dans un restaurant japonais où la décoration valait bien son nom « Le jardin impérial ». Dans ce gigantesque building pouvait se trouver des lieux complètements insolites coupés de cette marée humaine. Ils se trouvaient là, assis l’un en face de l’autre comme deux étudiants maladroits pour leur premier rendez-vous. Ils étaient entourés par d’énormes pots en terre cuite où les plantes verdoyantes aux feuilles démesurées chatouillaient leurs oreilles. Dans un aquarium, dansaient à leurs pieds une multitude de poissons multicolores, accrochés sur les murs se trouvait de magnifiques peintures représentant l’ancien Japon. Pendant qu’ils déjeunèrent Sean se décida à aborder la soirée d’hier soir, ils se coupèrent mutuellement la parole :  

_Sean!  

_Kaori!  

_Oh, excusez-moi! Fit-elle.  

_Non, non allez-y! Répondit-il.  

_Non, vous d’abord!  

_Et bien pour commencer si on se tutoyait?  

_Oui, après tout vous n’êtes pas si vieux que ça!  

Suite à cette réflexion incongrue, Kaori déglaça l’atmosphère. Ils se mirent à rire de bon cœur. Sean, plus détendue, reprit sérieusement :  

_Hum…! Je voulais te parler à propos d’hier soir.  

_Euh, oui…. !Elle se sentait soudain mal à l’aise, prise par une timidité maladive elle baissa les yeux. Plongeant son regard dans son assiette, ses joues s’empourpraient , sa gorge se serrait sous l’effet de l’angoisse grandissante. Que pouvait-elle bien lui répondre? Rien, car elle-même ne savait pas quoi dire. Elle tenta alors de contourner le sujet : « Oh! Je tiens encore à m’excuser pour le comportement de mon partenaire, je suis sincèrement désolée, il avait trop bu… »  

Sean était un peu déçu et embarrassé, Kaori ne semblait pas ou ne voulait pas apporter d’importance à se baiser. Elle ne cessait de triturer le pied de son verre, il interrompit son geste en prenant sa main si douce dans la sienne d’une manière très délicate. Il continua en la fixant intensément :  

_Non, ce n’est pas de cela qu’ il s’agit mais du moment où je t’ai déposé devant chez toi.  

Voilà l’instant tant redouté allait arriver, Kaori déglutissait sous les mots que Sean venait de prononcer. Elle avait peur de ses sentiments incompréhensibles qui se bousculaient dans son cœur, peur de ce qu’elle allait dire ou faire. Elle n’osait pas le regarder dans les yeux. Elle inspira profondément et déclara sans pour autant croiser son regard :  

_Oh, mon dieu!  

_Quoi! Qu’est-ce qu’il y a? Demanda t-il inquiet.  

_Mais tu as vu l’heure! Il faut que je me dépêche, avec tout ça je n’ai pas vu le temps passer!  

_Euh….. !? Une grosse libellule passa au-dessus de Sean et vint se planter en chute libre sur sa tête. Il n’était que 13H00 passée.  

_Il faut que j’y aille. Une fois de plus Kaori essayait de se défiler.  

_Attends, tu ne peux pas partir comme ça! Et tes courses? Tu n’y arriveras pas toute seule, laisse-moi t’aider.  

Il régla l’addition et ils repartirent de cet endroit les bras encombrés de paquets. Kaori était embarrassée, Sean était inondé de courses. Elle n’arrêtait pas d’insister pour le décharger. Il lui répondait amusé que tout allait bien que ce n’était pas si lourd que ça. Dans ces rues baignées par la foule, ils ressemblaient à un couple des plus ordinaire. Kaori faisait du lèche vitrine et Sean restait en retrait pour l’admirer. Ils passèrent devant la boutique d’Eriko qui les interpella :  

_Vous faites vos courses ensemble maintenant?  

_Non, non !….Kaori cherchait ses mots.  

Ils rentrèrent. Sean s’asseyait sur une banquette qui faisait face aux cabines d’essayages et déposa tous les paquets à ses pieds pendant qu’Eriko tirait les verres du nez à Kaori sans grand résultat. Elle fut interrompue par l’arrivée d’une cliente. Au même instant il reçut un appel sur son téléphone portable ; Il sortit celui-ci de la poche de son sweat et répondit :  

_Allô! Oui. Bonjour Thorû. Qu’en est-il? Quoi! Le contrat Cartiny! Ce soir! Au Prince hôtel 20h00. Ok, confirmez le rendez-vous et faites-moi parvenir tous les dossiers à mon hôtel.  

_Un imprévu? Lui demanda Kaori.  

_Oui, je déteste être pris au dépourvu!  

_Si tu dois y aller, vas-y je me débrouillerai!  

_Oh, j’ai encore quelques petites heures devant moi avant mon entrevu!  

_Eriko, nous devons y aller! Lança Kaori à notre styliste de mode qui encaissait sa cliente.  

_Alors à bientôt…. ! Les tourtereaux. Répondit-elle sans que celle-ci puisse entendre la fin de la phrase. Elle lui adressa un clin d’œil malicieux. Sean et Eriko se sourirent réciproquement sachant très bien ce que l’un et l’autre avaient derrière la tête.  

Sur le chemin du retour Sean parla peu il paraissait préoccupé. Kaori, elle, ressentit une certaine tension. En parfaite détective, elle s’arrêta brusquement devant une boutique et fit mine de contempler les nombreux vêtements exposés.  

Sean continua sur ses pas, quelques mètres, avant de se rendre compte qu’il n’était plus accompagné. Il fit demi-tour et la rejoignit. Elle observait discrètement dans le reflet de la vitrine ce qui se passait derrière son dos.  

La réaction de l’homme qui les suivait sur le trottoir d'en face, fût de se planquer dans l’angle d’une rue. Il saisit cette occasion pour dégainer son arme munit d’un silencieux, cacher sous son pardessus. La cible était parfaite, elle se tenait là devant cette boutique, immobile. Aucune bavure possible.  

Il s’apprêta à ajuster son tir, prêt à tirer quand tout à coup il fut pris par surprise, bousculé par un vieillard en colère qui lui fit un esclandre: « Vous n’voyez pas que vous gênez.. ! Aller poussez-vous de là, non mais…. ». Il fut contraint de rengainer. Il ne répondit rien à l’attaque du petit vieux, pas très commode. Il le fixa seulement avec un regard haineux qui le fit fuir dans la seconde près.  

Ce gars ne put se fondre correctement dans la foule, heurté par des adolescents pressés et garder sa cible en vue. Le comportement de ce type confirma les soupçons de notre professionnelle. Kaori le repéra et s’aperçut qu’il dissimulait une arme. Elle profita de cette confusion pour le semer. Immédiatement, elle prit Sean fermement par le bras en lui ordonnant de ne surtout pas se retourner. Ils filèrent et s’engouffrèrent dans une bouche de métro la plus proche.  

Ce court instant d’inattention fit perdre la filature de cet homme mal intentionné. Il ragea intérieurement : «Ce n’est que partie remise. »  

_Je ne comprends rien, peut-être veut-elle se débarrasser de moi le plus vite possible ou alors…. Peut-être veut-elle qu’on se retrouve seul, dans un endroit plus intime loin de cette foule…..S’imagina Sean le sourire aux lèvres.  

_Aller dépêches-toi ! Lui cria Kaori, qui le fit revenir à la réalité. Elle était à l’affût du moindre individu suspect.  

_Oui, oui je te suis. Mais avec tous ses paquets j’ai du mal à tenir la cadence!  

_C’est vrai, j’oubliais. Excuse-moi! « Le pauvre! Il est essoufflé et encombré de courses, va l’aider idiote au lieu de rester plantée là ! » Pensa t-elle.  

Appartement Ryô Saeba, 16H08.  

Sean suivit Kaori et déposa les courses sur la table de la cuisine. A bout de souffle il lui demanda :  

_Mais que se passe t-il ?  

D’une voix douce et calme elle lui répondit :  

_S’il te plaît installes-toi et attends-moi dans le salon.  

_Ok, comme tu veux!  

Il fallait qu’elle réfléchisse calmement sans être dérangée. Elle eût tout le loisir de le faire pendant qu’elle rangeait le contenu de ses paquets. « C’est tout de même curieux, un homme nous suit et ne nous veut pas que du bien! Ca non! Mais pour quelle raison et dans quel but. Et depuis cet appel Sean est préoccupé.» Juste avant l’incident Kaori avait essayé plusieurs fois d’engager la conversation mais Sean répondit sans cesse à côté. Quelque chose le tracassait, « Il faut que j’en sache plus! ».  

Elle arriva avec un plateau servit de deux cocktails de jus de fruit qu’elle déposa sur la table basse.  

_Je nous ai préparé un rafraîchissement!  

_Merci. Il prit son verre et en but quelques gorgées. « Mmm, C’est très frais! ».  

Il fit une pause et reprit :  

_J’aimerai bien que tu me dises ce qu’il t’a prit tout à l’heure. J’ai faillit en perdre mon souffle!  

_Tu n’as rien remarqué?  

_Non, qu’aurai-je dû voir?  

_Nous étions suivi.  

_Quoi, comment ça?  

_Un homme nous filait. Je suppose qu’il a dû nous épier toute la journée et attendre le moment opportun pour…..  

_Pour faire quoi?  

_Il dissimulait une arme.  

_Hein !!  

_Mais la question est de savoir qui était suivi? City Hunter ou Toi ? Je ne te cache pas que dans notre métier nous n’avons pas que des amis ! Donc cela ne me surprendrais guère. Mais si ce n’est pas le cas, je me pose des questions ! J’aimerai bien savoir à qui j’ai à faire. Alors si tu as quelque chose à me dire, je t’écoute.  

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