Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: indya

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 27 capitoli

Pubblicato: 12-03-03

Ultimo aggiornamento: 05-12-10

 

Commenti: 93 reviews

» Scrivere una review

 

Romance

 

Riassunto: City Hunter se charge d'une nouvelle affaire qui va marquer Kaori pour le reste de sa vie.

 

Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What does HFC mean?

 

It's the name of the web site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Une femme peut en cacher une autre!

 

Capitolo 27 :: Un autre chemin

Pubblicato: 05-12-10 - Ultimo aggiornamento: 05-12-10

Commenti: Voilà nous arrivons ensemble à la fin de cette histoire. Je vous remercie de m'avoir suivie et aidée dans cette aventure. Je vous quitte pour vous souhaiter une bonne lecture.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27


 

 

 

 

 

 

 

Elle me prit par la main qu’elle serra étrangement fortement puis m’emmena sur le toit.  

Je me souviens parfaitement de cette nuit-là. Le ciel était étoilé, la lune nous éclairait et une brise légère vint rafraîchir mon visage. Elle s’arrêta près de la rambarde. A ce moment-là, elle lâcha ma main et me fit face. Elle me dévisagea comme une femme amoureuse peut le faire et lire en vous comme dans un livre ouvert. En posant mes yeux sur elle, je me sentis vulnérable, submergé d’un sentiment nouveau qui naissait en moi. En mon for intérieur, à cet instant précis, je me dis : « Cette femme, je l’aimais, je l’aime et je l’aimerai à jamais. »  

 

 

Elle se retourna, agrippa la barre de métal froid et murmura : « Ces gratte-ciels, toutes ces lumières qui scintillent dans la ville, c’est un spectacle magnifique que je ne me lasserai jamais d’admirer. » J’avançais jusqu’à elle, ces même lumières se reflétaient dans la prunelle de ses yeux.  

Elle était si belle et si pure, je perdais pied à ses côtés. Une envie, un besoin irrépressible m’obligea à l’attirer contre moi un peu brusquement. Je l’étreignis délicatement tout en l’admirant. Je passais une main derrière son dos, l’autre dans ses cheveux.  

 

 

Je ne comprenais pas cet élan de nostalgie que j’éprouvais. Soudain, je sentis frissonner ma bien-aimée.  

Elle m’enlaça à son tour tendrement puis resserra son étreinte. Quelque chose n’allait pas, alors je fis glisser ma main de ses cheveux jusqu’à son visage. Je caressais sa joue tout en la regardant intensément, lui releva le menton et lui déposa un baiser sur ses lèvres pour la rassurer.  

Ses yeux devinrent larmoyants, je décelais son trouble. Féline, elle se défit de mon emprise et recula de quelques pas, respira un bon coup pour se donner du courage. Puis déversa un flot de paroles incompréhensibles. Je n’ai retenu que ses derniers mots qui résonnent encore inlassablement dans ma tête et cognent dans mon cœur.  

 

 

_ « Je te demande de m’aimer encore et toujours. »  

 

 

Elle voulait être franche et non pas lâche comme je l’avais toujours été par le passé. Paraître forte et non pas faible comme je le lui avais souvent reproché.  

Je répondis :  

 

 

_« Mon amour, je saurais te protéger. »  

 

 

Cette nuit-là, elle avait été la plus courageuse. A ce moment-là, j’avais mal, tellement mal. Mes tripes se tordaient, mon estomac se soulevait, mon cœur hurlait à la mort de douleur et de désespoir.  

Mes mains tremblaient, ma tête était prête à exploser, mes yeux me brûlaient et ma gorge était nouée.  

Ce qu’il y avait de plus précieux en moi devait me quitter. Je n’arrivais pas à y croire, je ne voulais pas y croire.  

Elle sanglotait à présent. Ses yeux, si étincelants encore quelques minutes auparavant, étaient baignés de larmes assassinent. Elle répétait sans cesse :  

 

 

_ « Je suis ton point faible, désormais. Par ma faute tu risques d’y perdre la vie! Si cela arrivait, je ne me le pardonnerai jamais. Ryô je t’aime… Je t’aime tellement que je donnerai ma vie pour toi! Je préfère te savoir en vie loin de moi plutôt que de devoir survivre sans toi! Je n’y parviendrai pas. »  

 

 

Un long silence s’ensuivit. J’étais anéanti. Je m’étais battu tellement longtemps avec ce dilemme, qu’à son tour, elle avait été prise dans son sillage quand elle avait vu la mort me frôler d’aussi près. Mais mon ange avait su y faire face en prenant cette décision. Je découvris ainsi une autre facette de sa personnalité. Une jeune femme nuancée et déterminée. J’en étais déstabilisé. Elle était bien plus forte que moi au final, j’avais toujours redouté de prendre une quelconque décision nous concernant de peur d’en souffrir. Quel égoïste j’étais de penser à son bonheur. Foutaises, je ne pensais qu’au mien!  

 

 

Dans un dernier espoir j’attrapais sa main si douce et délicate qui m’avait tant apaisé par le passé.  

Je l’attirais tout contre moi, tout comme l’aimant attire le fer. Je la serrais comme un homme éperdument amoureux dans mes bras. C’est ce dont j’avais besoin, sentir sa chaleur pour ne pas hurler de douleur.  

 

 

_ « Ne t’arrête jamais de m’aimer Ryô. »  

 

 

Je pensais avoir enduré les pires épreuves en tant que nettoyeur, mais des blessures comme celles-ci étaient bien pires. Elles venaient du cœur, de mon âme, de mes entrailles. Ces quelques mots prononcés, se plantaient dans mes chairs ensanglantées lacérant tout sur leur passage comme si l’on me poignardait avec la lame d’un couteaux bien affûtée. Cette douleur atroce se diffusa lentement puis fortement dans mes veines. S’introduisant dans ma poitrine pour tambouriner dans ma tête et venir heurter les extrémités de mes membres.  

En la dévisageant, ma vue devint trouble par tant de souffrance. Mais elle devait endurer cette douleur depuis bien plus longtemps que moi pour m’annoncer cette sentence déchirante et insupportable. Avec son air résolu et torturé, je la trouvais extrêmement forte d’affronter cette poignante vérité. C’est avec le regard embrumé qu’elle fondit en larmes et se blottit plus intensément contre mon torse. Calmant ses pleurs et puisant dans ses dernières forces, le peu de courage qu’il devait lui rester, elle prononça d’une voix presque inaudible :  

 

 

_ « Promets-le moi. »  

 

 

_ « Je ne cesserai jamais de t’aimer Kaori »  

 

 

Ce fut la dernière nuit que nous passâmes ensemble et la plus intense sans doute. Nous étions redescendus à l’appartement. Ce soir-là, nous nous sommes redécouvert comme pour la première fois avec une forte émotion. Nos deux cœurs oscillaient pour des raisons bien différentes ce soir.  

Nous étions dans ma chambre qui était devenue la sienne. Le désespoir m’envahissait, mon cœur hurlait et cognait sans cesse dans ma poitrine alors pour le calmer, je l’enlaçais intensément et ardemment contre moi quelques minutes, pour m’imprégner encore une fois de sa douce chaleur. Son corps répondit aussitôt à mon appel, elle encercla ses bras autour de ma taille et me serra aussi fort qu’elle le put. Je pouvais entendre les battements de son cœur affolé à l’idée que ce serait la fin. Après notre étreinte, l’envie de me sentir vivant une dernière fois entre ses bras me dévora de l’intérieur. Je pris son visage angélique entre mes mains, je la regardais profondément pour m’immerger dans son regard baigné de larmes cuisantes. Que c’était dur d’aimer sans garantie d’être sauvé.  

 

 

 

Je l’embrassais tendrement par de petits baisers auxquels elle répondit passionnément en fermant les yeux. De mes mains puissantes et tremblantes, j’entrepris de déboutonner son chemisier que je fis glisser le long de son corps. Elle frissonna. Je caressais ses délicates épaules et remontais vers son cou gracieux. Elle inclina sa tête afin que je puisse y pencher la mienne pour m’imbiber à tout jamais de son odeur parfumée. Je redoutais de partir à la redécouverte de ce corps merveilleux que je connaissais pourtant par cœur, de peur de ne plus pouvoir m’en détacher. Il me faisait horriblement mal, ce cœur qui palpitait de plus en plus vite. Il saignait en silence. Elle l’apaisa en posant ses fines mains dessus. Cela le berça, je respirais de nouveau. J’appréciais sa peau douce et sucrée, condamné à l‘aimer pour l‘éternité. Elle admirait à ne plus en finir chaque parcelle de mon corps.  

 

 

 

Par des gestes délicats et voluptueux, nous nous retrouvâmes étendus sur les draps frais de ce lit. Cœur contre cœur, peau contre peau pour s’unir une dernière fois. Le silence avait pris possession des lieux. Seuls nos deux corps allaient parler. Allongée au creux de mes bras, elle releva la tête et déposa un baiser puis deux sur mes lèvres, pour ensuite m’embrasser passionnément comme pour immortaliser ce moment. Elle s’en détacha et me fixa avec une intensité à vous couper le souffle. Ses yeux débordaient de larmes qui ne se tarissaient pas. L’espace d’une seconde, je restais figé de la voir souffrir ainsi. Tellement pure et sincère que même à cet instant, elle était magnifique. Plus aucune autre femme ne pourrait me faire chavirer comme elle le faisait.  

 

 

 

Elle reprit ses baisers qui effleurèrent mon visage, ses mains délicates frôlèrent chaque partie de mon corps comme si elle aussi craignait de ne pouvoir s’en défaire. Mon ange et moi prenions conscience de notre douleur. De notre avenir sans lendemain. Elle referma ses paupières, à cet instant je m’emparais à mon tour de ses lèvres et l’embrassait avidement pour combler ce manque. Mes mains parcouraient son corps avec ardeur et frénésie, mais par-dessus tout avec amour. Mon dieu que je pouvais désirer cette femme qui avait su m’ouvrir son cœur et faire de moi l’homme que j’étais devenu. J’aurai voulu la garder à tout jamais dans mon antre. J’entremêlais mes doigts au siens contre ces draps froissés, témoins de nos sentiments torturés. Des soupirs de désir s’ensuivirent et une danse douce et langoureuse de nos deux corps en parfaite osmose commença avec l’arrivée de ce ciel obscurci. Ce fut l’ultime nuit passée dans ses bras, à recevoir autant d’amour. Que c’était bon de l’aimer mais que c’était dur d’arrêter. Je l’aimais…Je l’aimais à en crever.  

 

 

 

J’appréhende encore la nuit tombée, seul dans cet appartement qui renferme tant de souvenirs. Etendu sur mon lit mon bras se tend vers elle, ma main palpant des draps glacés et cruellement vides, à la recherche de son corps et de sa chaleur. De son cœur qui savait tant me rassurer, m’apaiser et tout simplement m’aimer.  

 

 

J’aurai tant voulu qu’elle me considère sous un autre jour. Tant voulu lui offrir une autre image de moi-même. Tant voulu lui apporter une autre vie. Mais non, je reste un nettoyeur pour qui la vie ne tient qu’à un fil. Toujours vivre l’instant présent, ne pas penser à demain. Désir spontané mais immédiatement refoulé de peur de parler de l’avenir.  

Je ne sais pas pourquoi je repense à cette phrase lancinante :  

 

 

_ « Tu seras aimé le jour où tu pourras montrer tes faiblesses sans que l’autre sans serve pour augmenter sa force. »  

 

 

 

Exaspéré par mon attitude après une énième dispute que nous avions eue. Tu m’as lancé ce message codé qui m’avait bouleversé. Avais-tu compris quelle était ma faiblesse ? Avais-tu compris que la roche était entrain de se fissurer ? Pour me lancer ce signal de détresse. Tout était si simple avec toi.  

J’y repense certainement car tu étais la seule à pouvoir me faire changer d’avis. J’ai essayé et j’y suis arrivé. Tu avais gagné, j’avais déposé les armes. J’étais totalement vulnérable devant toi. Je n’avais jamais connu ce sentiment jusqu’à ce jour : la peur… Peur que tu cesses de m’aimer. Je revois encore l’expression de ton visage contrarié mais déterminé à me faire accepter ce que je refusais d’avouer. Je t’ai écouté mais ça n’y a rien changé. Je me suis laissé aimer par toi, mon ange, mais notre amour n’y a rien changé.  

 

 

 

Je pensais être débarrassé de mes démons mais d’autres font leur apparition maintenant.  

Il n’y a pas un jour où je ne pense pas à la douceur de ta peau, à ton odeur, la chaleur de ton corps et tes baisers qui ont imprégné mon corps et ma tête. Je crois devenir fou un peu plus chaque jour.  

Je suis en manque de toi et à chaque minute, à chaque seconde, je replonge dans ma noirceur d’antan.  

Désormais le monstre refait surface avec ses désillusions et ses meurtrissures qui, dans mon monde, me rendent plus fort. Je n’ai plus rien à espérer, seulement continuer à t’aimer pour rester en vie comme je te l‘ai promis.  

 

 

Ryô Saeba  

 

 

 

Allongé sur son lit dans la pénombre, un bras replié derrière sa tête et l’autre tendu sur un côté vide désespérément et continuellement vide. Il leva les yeux et se mit à scruter le plafond, à fixer un point imaginaire.  

Il rêva comme toutes les nuits de Kaori, son cœur était rempli d’amour. Mais d’un amour déchu, à jamais enfoui dans sa poitrine qui le consumait petit à petit. Entre rage et désespoir, il empoigna les draps. Ses yeux brûlaient et menaçaient d’être inondés. Il les cligna à deux reprises puis les referma. Au coin de l’œil, une larme s’en échappa et roula le long de sa joue, de son visage, pour finir sa course au creux de son cou imposant et mourir contre cet oreiller qu’ils avaient partagé. Cette chambre abritait des sentiments éblouissants et déchirants à la fois, apportés par les réminiscences passées avec son ange. La tristesse et le chagrin s’emparaient de son âme comme chaque nuit. La haine et la souffrance étaient son quotidien et constituaient une partie de lui-même, mais aussi la fureur et le malheur de « naître » que dans ces ténèbres. La lumière ne brillerait jamais plus pour l’homme qu’avait été Ryô Saeba. Il avait disparu le jour où elle était partie.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Son fantôme m’a hanté durant ces deux longues années. Les nuits me paraissaient interminables. A ne penser qu’à lui, à me réveiller en nage après ce cauchemar qui revenait sans cesse chaque soir à la même heure.  

Son corps en face du mien, son visage ombragé que je n’arrivais pas à distinguer. Au fil du temps ses traits parfaits devinrent de plus en plus flous. Il ne me parlait pas mais se tenait droit, devant moi avec sa silhouette imposante. Et je m’éloignais au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient puis m’arrêtais totalement paralysée. Il me tendait sa main que je ne pouvais attraper. Ces images réapparaissaient sans cesse dans ma tête jusqu’au jour où j’ai réalisé que la vie me quittait.  

 

 

 

A ce moment-là, je comprenais que je ne voulais pas mourir de cette façon. Non ! Je devais survivre afin qu’il puisse tenir sa promesse.  

J’avais encore tellement à apprendre, à voir et à découvrir. Le plus cruel est que cela allait être sans lui. Oui, je voulais tout de même continuer à vivre. Je m’accrochais à cet espoir fou : si je vivais… Il vivrait. Comme si nous étions reliés par un lien indéfinissable. Oui, vivre une vie simple dénuée d’amour… De son amour, de sa chaleur. Etendue sur mes draps glacés, combien de fois j’avais tendu cette main à la recherche de son corps, de sa force qui me rassurait tant. Ce matin-là, je me suis levée affaiblie de mon lit que je ne quittais plus depuis quelques mois. Péniblement, je me suis hissée jusque dans la salle de bain. Mes deux mains s’agrippaient autour du lavabo. Mon miroir reflétait le visage émacié d’une inconnue, rongée par le passé et les souvenirs.  

 

 

 

A cet instant, ce fut le déclic. Plus jamais je n’aimerai comme je l’avais aimé. « Non, jamais », me dis-je. Je ne pourrai plus aimer quiconque. Tu resteras le seul à m’avoir fait vibrer comme tu l’as fait. Je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu’à tes côtés. Perdue, loin de toi mon cœur à froid. Mais je ne peux que m’y résoudre. Combien de fois j’ai hurlé ton nom en me réveillant en sursaut ? En imaginant que tu mourrais par ma faute. Nous sommes comme des chiens errants dans ce monde sans saveur.  

J’ai continué à subir cette vie jusqu’au jour où je t’ai aimé différemment. Certainement que je ne m’éprendrai plus aveuglément mais plus posément, assagie par le temps. Après des mois d’errance, l’avenir, mon avenir me l’a confirmé. J’avais tant souffert. Je t’aimais, toi, tendrement, profondément mais jamais de la même façon.  

 

 

 

Je vivais à New-York, je m’étais installée chez ma sœur Sayuri. Le temps était printanier, c’était en début de soirée. J’accompagnais Sayuri pour son travail, à un vernissage sur un artiste contemporain qui exposait ses sculptures dans une galerie : Takashi Murakami. Un jeune artiste japonais dont les œuvres se vendaient un peu partout dans le monde à des prix records.  

Je l’avais rencontré dans ce lieu, je m’étais mise un peu à l’écart de la foule qui se pressait pour admirer l’exposition, laissant Sayuri faire son travail. A travers les baies vitrées, j’admirais les lumières de la ville qui me rappelaient tant la mienne. Comme c’était étrange de voir refléter mon visage contre celle-ci. J’étais là physiquement mais mon esprit était ailleurs. J’étais éteinte au contact de ce monde sans couleur. Debout, appuyée contre cette vitre, je restais immobilisée devant ce magnifique spectacle. J’étais observée depuis plusieurs minutes mais trop absorbée par cette lancinante nostalgie, je ne ressentis et ne vis rien venir. Quand une ombre se posta derrière moi à mon insu et qu’une voix rauque comme voilée, m’interpella me faisant sortir de ma torpeur :  

 

 

 

_ Vous aussi, vous… Vous aimez admirer les feux scintillants de la ville, charmante demoiselle?  

 

 

 

Ce timbre de voix, cet accent… Non ce n’était pas possible, je devais rêver et pourtant je l’aurai reconnue entre mille. Il s’était adressé dans ma langue natale. Mon cœur s’emballa de peur de se tromper. Tout à coup, ma robe était devenue trop serrée pour abritait les hurlements de ma poitrine. Je voulus en connaître la réponse en me retournant lentement, tout mon corps tremblait. Des frissons parcoururent ma nuque et mes épaules que mes cheveux recouvraient.  

Comme si c’était pour la première fois, je le dévisageais. Bouleversée et émue, je lui répondis en souriant :  

 

 

_Je…. Je ne me lasserai jamais de les aimer.  

 

 

 

A son tour, un sourire naquit au coin de ses lèvres. Son visage illuminé me réchauffa et son regard étincelant me transperça. Qu’il était beau et élégant dans ce costume trois pièces. Nous restions quelques minutes à nous observer en prenant conscience que ce n’était pas le fruit de notre imagination, avant de se jeter dans les bras l’un de l’autre pour retrouver cette chaleur qui ne m’habitait plus depuis ces deux dernières années. Je sentais son cœur battre à tout rompre. Son corps tremblait autant que le mien. Avait-il éprouvé, lui aussi ce manque de chaleur ? Nous étions au beau milieu de cette foule qui devenait invisible, enlacés tendrement et affectueusement.  

 

 

 

Il prétendait que c’était dû au hasard. A l’époque, j’étais naïve de le croire. Le connaissant, il avait dû remuer ciel et terre pour me retrouver. Que j’avais été surprise et heureuse de le revoir. Complètement déboussolée, enfin un visage familier dans cette ville immense où je n’arrivais pas à me fixer. Je constatais que tout m’était étranger ici, aucun repaire, ni amis à qui me confier. Ma sœur était présente mais je ne voulais pas lui faire plus de mal en lui avouant mon mal-être. Cette tristesse ne me quittait pas, elle était présente à mon réveil et guettait sournoisement mon coucher afin de me tourmenter. Sayuri était si prévenante et gentille avec moi que je ne pouvais me résoudre à la blesser davantage. Elle redoublait d’efforts afin de me faire retrouver cette joie de vivre si caractéristique de mon caractère impétueux.  

 

 

 

Je m’évadais dans mes pensées, mais à son contact je refis surface. J’étais émue…. Tellement émue que je me mis à pleurer dans ses bras. Prenant une profonde inspiration, je raisonnais mon cœur de se calmer et étouffa mes sanglots dans la paume de mes mains. Reposant ma tête contre sa poitrine. Un halo chaleureux émanait de son aura protectrice, m‘enveloppant avec elle. Mon passé ressurgissait et m’explosait en pleine figure en le revoyant. Il n’avait pas changé, sa chaleur me réconfortait. Comme il l’avait toujours su le faire. Que c’était bon de le revoir. Mon cœur se mit à battre de nouveau comme s’il m’insufflait un nouveau souffle de vie.  

 

 

 

Il avait tout de suite compris que j’étais comme un oiseau blessé à qui on avait entaillé les ailes pour l‘empêcher de s‘envoler. Il s’accrochait à cet espoir insensé, qu’avec de la patience et du temps, je pourrais peut-être bien renaître de mes cendres. Me reconstruire. Nous nous sommes revus, la plupart du temps dans ce parc situé à côté de chez Sayuri. Il connaissait le moindre de mes désirs. Il savait que j’adorais m’y promener dans cette vie passée. Ce jour -là, il faisait un temps magnifique, le soleil brillait et le ciel était bleu azur et d’une limpidité à l’image de tes yeux. J’avais besoin d’être rassurée et je l’étais à chaque fois que tu posais ton regard sur moi. Je me raccrochais à toi comme on s’accroche à un radeau à la dérive pour rester en vie. Tu as été à mes côtes tout au long de ce sentier tortueux, me soutenant vers le chemin incertain de la guérison. Cette dure épreuve nous a rapprochés énormément consolidant nos liens déjà existants.  

 

 

 

Je n’avais jamais songé à quel point tu pouvais m’aimer, jour après jour, mois après mois. Durant ces moments de complicités que nous partagions dans cette ville que j‘avais appris à connaître et à aimer à travers toi, je me surpris de nouveau à rire de tes pitreries. Tu me réapprenais doucement mais sûrement à apprécier la vie. Tu me raccompagnais comme chaque soir au bas de cet immeuble surplombant des centaines d’autres gratte-ciels. Le temps s’écoulait, la douleur devenait un peu plus supportable avec les jours qui passaient.  

 

 

 

C’était la fin de l’automne, une fois de plus nous avions accompli cette traditionnelle promenade. Arrivés aux portes de mon entrée, mon cœur se serra de plus en plus fort. Je ne comprenais pas pourquoi il réagissait ainsi. Nous nous sommes arrêtés l’un en face de l’autre prêt à se séparer, étrangement, à contre cœur. Ce n’était pourtant pas un adieu mais simplement un au revoir comme les fois précédentes. Ce jour-là, j’avais encore envie de profiter de ta chaleur apaisante et réconfortante. Je pris conscience que je ne voulais pas que tu partes. J’avais envie de te sentir davantage près de moi. Je me sentais agréablement bien et protégée à tes côtés. J’avais beaucoup moins peur d’affronter à nouveau ce monde avec toi. Je repris un peu confiance en moi, en même temps que cette douleur s’estompait.  

 

 

 

Tu compris qu’il était temps de s’envoler ensemble. Timidement tu t’es avancé et je n’ai pas reculé. J’ai fermé mes paupières y imprimant ton regard perçant et captivant. Tu as posé tes lèvres sur les miennes avec délicatesse en emprisonnant mon visage entre les paumes de tes mains puissantes et rugueuses. Nos deux corps tressaillirent à ce doux contact. Tu détachas tes lèvres des miennes en plongeant ton regard énigmatique et lumineux dans le mien. Je m’y noyais encore et encore, comme à l’époque. Comme un électrochoc, ce baiser avait fait rebattre mon cœur. Je n’espérais plus le sentir aussi affolé. Tu te penchas une fois de plus vers mon visage pour reprendre possession de mes lèvres. Je refermais mes yeux, me laissant transporter et bercer par ta chaleur protectrice et bienfaisante qui enveloppait tout mon être.  

Je décelais une lueur d’espoir ressusciter dans ma poitrine. J’étais enfin prête à renaître. C’était notre premier baiser. Tant d’émotions m’ont submergée, la joie et le plaisir de me sentir vivante, mais aussi la peur et l’angoisse que tout cela ne cesse. Grâce à toi, ses sentiments trop longtemps refoulés, refirent leur apparition. Que c’était bon malgré tout de se sentir en vie et de laisser son cœur s‘emballer.  

 

 

 

Cela m’a fait réaliser que je ne voulais pas te perdre. Patient et débordant d’amour , tu t’es toujours accroché à cet espoir fou de me voir reprendre goût à la vie et de retrouver ce caractère fougueux qui me caractérise. Le temps s’écoulait sans s’arrêter prenant au passage ma douleur. Nous avons continué d’avancer main dans la main. Tu étais devenu ma bouffée d’oxygène. Celui qui m’a redonné goût à la vie. Cette nuit, dans ton appartement qui était devenu le mien, j’ai de nouveau appris à aimer. Cette nuit…. Cette nuit restera elle aussi à jamais gravée dans ma mémoire comme la première fois. C’est avec douceur et tendresse que tu as inondé mon corps de ton halo lumineux. Tu l’as parfaitement bien épousé, me faisant vibrer au rythme de cette danse que je connaissais douce et langoureuse. A mon tour, je me suis accrochée à toi, à ce merveilleux espoir de vouloir retrouver ma joie de vivre. C’est le moment que tu as choisi pour me susurrer à l’oreille des mots doux parsemés de tendres baisers :  

 

 

_Kaori, je t’aime… Je t’aime…. Je t’aime…  

 

 

 

Aucun son n’arrivait à sortir de ma bouche. J’étais bouleversée… Tellement bouleversée de l’entendre dire qu’il m’aimait que des larmes de joie coulèrent sur mes joues. Il comprit que c’était encore trop tôt, peut-être souffrait-il en silence lui aussi de ne pas avoir pu m’entendre prononcer ces trois petits mots. Etendus dans notre lit, il resserra son étreinte me rassurant comme toujours sur nos sentiments. J’en fis de même, m’imprégnant de son odeur musquée que j’aimais tant.  

 

 

 

Malgré tout, il n’y a pas un jour où je ne pense pas à toi. Je ne cesse de me poser ces questions. A me demander ce que tu fais, ce que tu deviens. Comment t’en sors-tu ? Si toi aussi de ton côté, tu as réussi à faire taire cette douleur? Si tu as changé ou bien si tu es resté le même. Si tu m’as remplacée et si tu penses encore à moi. Les années ont passé, est-ce-que tu pourras tenir ta promesse encore longtemps ? Même si ton visage ne m’apparaît plus, notre lien indéfinissable est toujours là. Tu erres quelque part. Mon cœur continue de t’aimer… T’aimer différemment. Je suis devenue assez forte pour te revoir et t’affronter sans être effrayée de replonger dans la douleur de ce cœur meurtri. Mais j’aurai trop peur de te faire encore plus de mal. Alors de là où je suis, je veille sur toi chaque jour, priant pour qu’il ne t’arrive rien. Je ne lui ai jamais posé de questions te concernant et lui non plus. C’était un principe qui s’était imposé dès le début de notre rencontre. Même aujourd’hui je n’ose pas lui demander ce qu’il s’est passé. J’essaie de regarder droit devant sans trop me retourner. Peut-être qu’un jour, il se décidera à tout m’expliquer. Désormais ce n’est pas le plus important. Je pense à nous.  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon ami, mon amant, mon mari, je ne pourrais jamais assez te remercier au-delà de l’amour que je te porte à présent. Tu m’as tant donné qu’à mon tour, je vais pouvoir t’offrir le plus beau des cadeaux. Celui que tu désirais et chérissais secrètement. Je vais t’annoncer à la douceur de cette nuit étoilée, sous les lumières scintillantes de la ville que nous aimons tant admirer ensemble que tu vas bientôt être père…..  

 

 

 

_Mick Angel, mon amour…. Je t’aime.  

 

 

 

Je ne pense pas qu’il y ait de hasard, mais un destin avec différents chemins, sûrement. Tout dépend des choix que nous faisons. Je n’aurai jamais pensé que ma vie prendrait un tel tournant et pourtant…. J’imaginais tout autre chose, finissant mes jours à ses côtés. Perpétuant les mêmes gestes pour aller le réveiller, caressant sa joue pour venir lui chuchoter à l’oreille que son petit déjeuner était prêt. J’adorais ces petits moments intimes. Brandissant cette sempiternelle massue pour calmer ses ardeurs, riant de nos chamailleries. Partageant nos joies et nos peines, jamais l’un sans l’autre. J’imaginais que seule la mort nous séparerait, j’avais été tellement ignorante pour y croire. Pourquoi deux êtres qui s’aiment devraient-ils se séparer? Tout simplement par amour afin de protéger la personne qui vous est chère.  

Avec le temps je me suis assagie. La femme que j’ai été restera cachée pour laisser place à celle que je suis maintenant. Une jeune femme aimante et aimée qui est prête à donner la vie.  

 

 

 

Kaori Makimura.  

 

 

 

 

 

Après sa déclaration, les semaines avaient défilé sans lui laisser de répit. Je débordais de joie, berçant mon enfant endormi pendant que ma femme heureuse, mais épuisée, essayait de récupérer en se reposant dans la pièce d’à côté. Durant ce temps, je veillais au repos de ma bien-aimée, en signalant de ne pas la déranger. Je ne pouvais m'empêcher de contempler encore et encore le joli petit visage potelé de ce merveilleux cadeau qu'elle m'avait offert.  

 

 

 

L’heure approchait, et Kaori se réveilla soulagée d’avoir pu dormir quelques heures, d’un sommeil récupérateur pour ce qu’elle s’apprêtait à faire. Nous avions eu cette idée ensemble. Elle s’était imposée à nous naturellement, sans avoir à en discuter longuement. Le voyage en avait été éprouvant : tant de questions, déjà, avaient été soulevées et tellement d’autres restées en suspens. Mais le temps était venu pour nous d’y retourner.  

 

 

_ Hideyuki , je…. Je te présente mon fils.  

 

 

 

Bien que je sois en recul, j'entendais ses paroles en l'attendant discrètement pour qu'elle puisse se recueillir. Notre ange, encore bien fragile, se mit à gazouiller, emmitouflé dans son minuscule nid d’ange où son prénom était brodé de fil blanc : Kiyoshi. Une légère brise se mit à souffler en balayant l’allée de ses feuilles mortes, tandis que ma femme tenait Kiyoshi tendrement dans ses bras, blottit contre sa poitrine, tout en étant agenouillée devant la pierre tombale de son défunt frère. Ce spectacle me toucha le cœur. Ses retrouvailles avec Hideyuki avaient été poignantes et fortes en émotions. Kaori était visiblement émue de se retrouver dans ce lieu et fière de lui présenter notre fils, au point qu'elle ne put s’empêcher de pleurer. Je savais qu'il lui avait énormément manqué toutes ces dernières années. Je vis alors sur le visage de mon aimée des larmes perler au coin de ses paupières, puis redoubler en fixant un bouquet de fleurs fraiches déposé sur la dalle. Il continuait à lui rendre visite. Mon cœur se serra un instant lorsque j'entendis son murmure porté par le vent :  

 

 

 

_ Tiens-tu encore cette promesse ?  

 

 

 

Le temps avait passé, et je savais qu'elle espérait que lui aussi avait réussi à guérir.  

 

 

_ Si oui, faut-il t’en libérer ?  

 

 

 

Cette dernière phrase me rassura et m'avançant, je déposais ma main sur son épaule pour lui prodiguer un peu de ma chaleur et la rassurée. Elle pencha la tête appuyant ainsi sa joue humide contre ma main puissante et réconfortante. Chaque jour passant, l’amour qu’elle me témoignait grandissait encore et encore. Ses larmes finirent par sécher et Kiyoshi se mit à sourire. Nous en fîmes autant en constatant le bien-être de notre enfant, nos regards emplis d’amour et de tendresse. Après ce moment de complicité, c’est ensemble que nous sommes repartis vers un autre destin, reliés et soudés par ce petit être merveilleux... Mon fils... Kiyoshi.  

 

 

 

Mick Angel  

 

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de