Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: Maraya

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 4 capitoli

Pubblicato: 26-01-03

Ultimo aggiornamento: 26-01-03

 

Commenti: 19 reviews

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RomanceDrame

 

Riassunto: Un cauchemar dans lequel Kaori meurt assassinée, contraint Ryô à quitter celle qu'il aime. Mais cette séparation ne sera pas sans conséquence pour la jeune femme, qui finira par accepter de loger chez un homme aux intentions plus que douteuses...

 

Disclaimer: Les personnages de City Hunter sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Je ne peux pas vivre sans toi

 

Capitolo 4 :: Retrouvailles ds un vent de panique

Pubblicato: 26-01-03 - Ultimo aggiornamento: 26-01-03

 


Capitolo: 1 2 3 4


 

Le visage ravagé par les larmes, Kaori dévalait les rues de Shinjuku pour tenter d’échapper à son agresseur. La sensation des mains de Toshi sur son corps ne la quittait pas. Malgré la distance, celles-ci continuaient à se promener sauvagement sur son corps, pressant violemment sa poitrine avant de s’intéresser à son bassin et son entrejambe. A ce souvenir, Kaori ne put réprimer un frisson de dégoût. Sa virginité était intacte mais son cœur, lui, était meurtri. Kaori se sentait salie, souillée et… seule. Pour la première fois depuis sept ans, Ryô n’était pas là pour la protéger et la réconforter.  

 

- J’ai tant besoin de toi, Ryô… sanglota Kaori avant de se laisser glisser lentement contre un mur.  

 

Tandis qu’elle luttait pour ne pas céder à la panique, la jeune femme sentit son corps se recouvrir de fines gouttes d’eau, lesquelles ne tardèrent pas à la transpercer jusqu’à l’os. Instinctivement, Kaori tenta de maintenir contre elle le peu de tissu qui recouvrait sa poitrine. Malheureusement, ce simple geste ne suffit pas à la réchauffer et ne fit qu’accroître le sentiment d’impuissance qui s’insinuait en elle. Le corps tremblant, la jeune femme chercha désespérément un endroit où s’abriter. Le mur sur lequel elle était appuyée quelques instants plus tôt attira son attention. Il lui semblait étonnement familier. Lorsqu’elle en comprit la raison, Kaori écarquilla les yeux de stupeur : le mur de son ancien appartement ! Aussi incroyable que cela puisse paraître, ses pas l’avaient inconsciemment menée vers la seule personne susceptible de lui apporter le réconfort dont elle avait besoin…  

 

Ryô... Que faisait-il en ce moment ? Pensait-il à elle ? Certainement pas. Accepterait-il malgré tout de l’accueillir chez lui ? Non. Pourquoi ferait-il ça d’ailleurs ? Il n’avait plus à s’occuper d’elle. Elle devait se débrouiller par ses propres moyens et ne plus compter sur son aide. Malheureusement, Kaori n’en avait pas la force… Pas ce soir… Elle avait tellement besoin de lui… Incapable de résister plus longtemps à l’envie de le revoir et de se jeter dans ses bras, Kaori avança vers l’entrée de l’immeuble d’un air décidé et pénétra dans le hall. Arrivée devant la porte de l’appartement, Kaori hésita encore puis frappa. Une fois. Deux fois. Son cœur battait la chamade. Pourquoi ne répondait-il pas ? Elle ne représentait donc vraiment plus rien pour lui ? Les poings de la jeune femme s’abattirent sur la porte à un rythme de plus en plus élevé.  

 

- Ryôôô ! Ouvre-moi, s’il te plaît…. Je t’en prie, Ryô…  

 

Malheureusement, aucun bruit ne lui parvint. L’appartement semblait totalement vide. Et pourtant Ryô devait forcément y être… La tête basse, Kaori finit par abandonner tout espoir de le revoir. Dehors, la pluie tombait à verse. Kaori fit quelques pas en direction de la sortie puis stoppa sa progression sur les marches du perron. Les gouttes de pluie se mêlèrent à ses larmes.  

 

- Adieu, Ryô… murmura-t-elle tristement d’une voix presque inaudible avant de reprendre sa route.  

 

Le regard éteint, Kaori disparut dans la nuit sous l’œil attentif d’un vieux passant qui, intrigué par l’attitude singulière de la jeune femme, avait observé toute la scène.  

 

***  

 

Hôpital de Shinjuku, 21h30  

 

Ryô pénétra dans le bâtiment, essoufflé.  

 

- Excusez-moi madame… N’auriez-vous pas accueilli récemment dans vos locaux une jeune personne du nom de Kaori Makimura ?  

 

La réceptionniste leva la tête vers l’homme qui lui faisait face. Son visage était grave et inquiet.  

 

- Attendez quelques instants, monsieur… je vérifie… Kaori Makimura… Kaori Makimura… Ah ça y est je l’ai… D’après le registre, cette jeune personne aurait été hospitalisée pour surmenage, il y a de cela deux jours…  

 

Le visage de Ryô se décomposa.  

 

- Sur… surmenage ?  

 

La détresse de Ryô ne faisait aucun doute. La réceptionniste sentit son cœur se serrer. Cette Kaori avait vraiment de la chance… Il l’aimait, c’était plus qu’évident… Son mari avait-il jamais éprouvé de tels sentiments à son égard ? Non… il ne pensait qu’à lui… Le ton de la réceptionniste se durcit.  

 

- Je n’en sais pas plus, désolée… Si vous souhaitez obtenir plus de renseignements, adressez-vous à l’infirmière qui s’est occupée de votre épouse lors de son admission…  

- Mon… épouse ? Non… Kaori n’est pas…  

- Tenez, la voici justement qui arrive… Melle Inaka ! Cet homme souhaiterait s’entretenir avec vous à propos de son épouse… Kaori Makimura…  

- J’arrive tout de suite !  

 

La réceptionniste se tourna une nouvelle fois vers Ryô.  

 

- Vous disiez, monsieur ?  

- Non… rien… c’est sans importance…  

 

La jeune infirmière lui faisait maintenant face, le sourire aux lèvres.  

 

- Je me rappelle très bien d’elle, vous savez… Votre épouse est une femme remarquable ! Si elle n’avait pas amené cet homme à l’hôpital aussi rapidement, dieu seul sait ce qui serait advenu de lui… Ah mais j’y pense… Vous devez être Ryô, n’est-ce pas ?  

 

Ryô ne dissimula pas sa surprise.  

 

- Co… comment le savez-vous ?  

 

Les yeux de la jeune femme s’illuminèrent.  

 

- Votre femme n’a pas arrêté de prononcer votre nom durant son sommeil… Elle doit vraiment beaucoup vous aimer…  

- …  

 

« Kaori… »  

 

- Pardon… excusez-moi… Je parle, je parle… et du coup, je ne vous ai même pas demandé la raison de cet entretien… Il est arrivé quelque chose à votre épouse ? La dernière fois que je l’ai vue, elle était avec le frère de la victime, je crois…  

- Le frère de la victime ?  

- Oui… celui-ci voulait la remercier d’avoir sauvé son frère…  

- Ils sont partis ensemble ?  

- Oui… Si mes souvenirs sont bons, l’homme lui a gentiment proposé de l’héberger… Je n’ai pas entendu la réponse de votre épouse mais…  

- Le frère de cet homme est-il toujours ici ? demanda brusquement Ryô incapable de dissimuler l’inquiétude qui commençait à s’insinuer en lui.  

- Oui… malheureusement… Ses blessures sont assez graves… Il ne quittera pas l’hôpital de si tôt…  

- Puis-je m’entretenir avec lui quelques instants ?  

- Avec Monsieur Otawa ? Oh mais bien sûr… Je suis certaine qu’il sera ravi de vous voir… Suivez-moi.  

 

Ryô suivit l’infirmière jusqu’à la chambre du malade.  

 

- Monsieur Ottawa ? De la visite pour vous…  

 

Le visage de l’homme s’éclaira.  

 

- Vraiment ?  

- Oui, répondit l’infirmière en souriant, j’étais certaine que cela vous ferez plaisir… Je vous présente, Ryô Makimura, le mari de la jeune femme qui vous a sauvé la vie…  

- Oh c’est vrai ? Entrez, monsieur, je vous en prie…  

 

Ryô pénétra dans la pièce et observa minutieusement l’homme allongé sur le lit. A priori, cet homme semblait chaleureux et honnête. Bien que légèrement rassuré par cette constatation, Ryô ne parvint cependant pas à se débarrasser totalement du sentiment de mal être qui s’était emparé de lui au moment où l’infirmière lui avait révélé que Kaori était sortie de l’hôpital en compagnie d’un homme qu’elle ne connaissait pas.  

 

- Votre femme n’est pas avec vous ? Comme c’est dommage… J’aurais tant voulu la remercier pour ce qu’elle avait fait…  

 

L’homme soupira tristement.  

 

- Lorsque j’ai aperçu son visage… j’ai d’abord cru que j’étais au paradis… Un ange, on aurait dit un ange…  

 

M. Ottawa eut soudain l’air gêné.  

 

- Pardon… je ne devrais pas parler comme ça de votre femme… C’est juste que… je n’oublierai jamais cet instant…  

- Ne vous excusez pas, je comprends parfaitement ce que vous voulez dire… le rassura Ryô tout en fixant le sol.  

- On m’a dit qu’elle avait perdu connaissance à son arrivée à l’hôpital… J’en suis vraiment désolée…  

- …  

- Lorsque je me suis réveillé, elle n’était déjà plus là… si seulement, j’avais su où la joindre… croyez bien que je l’aurai remerciée depuis longtemps…  

 

A ces mots, le cœur de Ryô accéléra.  

 

- Votre… votre frère ne vous a pas prévenu ?  

- Mon frère ? Mais je n’ai jamais eu de frère…  

 

Ryô ne lui laissa pas le temps d’en dire davantage et se précipita hors de la chambre… A son grand désespoir, ses doutes se révélaient exacts. Quelqu’un avait délibérément suivi sa partenaire dans l’intention de lui nuire… Et Kaori qui ne s’était rendue compte de rien !  

 

L’infirmière essaya de le rattraper mais en vain.  

 

- Attendez, monsieur… Vous ne m’avez même pas dit ce qui était arrivé à votre femme… Attendez !  

 

Elle courut derrière lui quelques instants mais Ryô la distança rapidement. Alors qu’elle tentait de reprendre son souffle, la jeune femme le vit disparaître à l’entrée de l’hôpital.  

 

***  

 

Affolé par la révélation de Monsieur Ottawa, Ryô n’avait pas réfléchi et avait quitté l’hôpital en trombe. Malheureusement, Kaori n’était visible nulle part. Depuis plus d’une heure maintenant, Ryô parcourait le quartier de Shinjuku espérant apercevoir sa silhouette au coin d’une rue. Mais chaque fois qu’il posait la main sur l’épaule d’une passante, croyant avoir à faire à sa partenaire, c’était le visage d’une autre qui lui apparaissait. Dépité, Ryô se décida finalement à rentrer chez lui.  

 

Que lui était-il arrivé ? Pourquoi ne donnait-elle pas signe de vie ? Son cœur était lourd et plein de remords. Il n’avait pas su prendre soin d’elle. Il ne la méritait pas. Mais pourquoi avait-il agi ainsi ? Pourquoi avait-il tout fait pour qu’elle le quitte ? Il voulait la protéger… mais n’avait réussi au bout du compte qu’à la mettre en danger.  

 

Perdu dans ses pensées, Ryô marchait sans se rendre compte de ce qui se passait autour de lui. Plus que quelques mètres et l’appartement morne et vide lui ferait face. Même s’il priait très fort, Kaori ne serait certainement pas là à attendre son retour… Le désespoir s’empara de lui.  

 

- Ouch… Faîtes attention, jeune homme ! le réprimanda gentiment un vieux passant qu’il venait de bousculer par mégarde.  

- Désolé… répondit Ryô tout en escaladant les marches du perron. Je ne vous avais pas vu…  

- Bah, ce n’est pas grave, mon garçon… ça peut arriver à tout le monde…  

 

L’homme s’interrompit quelques instants puis reprit étonné :  

 

- Mais dîtes-moi, jeune homme… Vous ne seriez pas par hasard le propriétaire de cet immeuble ?  

- Si… pourquoi cette question ? demanda Ryô de plus en plus intrigué par l’étrange personnage qui lui faisait face.  

- Dans ce cas, une jeune femme est passée vous voir tout à l’heure…  

 

Ryô ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase et le saisit brutalement par le col de sa chemise.  

 

- Une jeune femme ?  

- Oui… La pauvre était dans un piteux état…  

- Par où est-elle partie ?  

- Je… je vous le dirai à condition que vous me lâchiez…  

 

Confus, Ryô reposa doucement l’homme sur le sol en s’excusant.  

 

- Dépêchez-vous d’aller la rejoindre mon garçon… Elle a besoin de vous, lui assura le vieux passant sur un ton doucereux en désignant la ruelle à sa droite.  

 

Sans perdre un instant, Ryô abandonna le vieil homme et courut dans la direction indiquée.  

 

- Oh mon Dieu, Kaori… Où es-tu ? Attends-moi… Je serai bientôt à tes côtés… Comme avant…  

 

Au terme d’une course effrénée, Ryô s’arrêta près d’un parc et aperçut une jeune femme assise sur une balançoire. Pas de doute, c’était bien Kaori. Lentement, Ryô s’approcha d’elle et posa une main sur son épaule. Kaori sursauta et reconnut Ryô.  

 

- Kaori… pardonne-moi…  

- Laisse-moi… lança froidement Kaori avant de tourner la tête.  

 

Ryô était là près d’elle… Elle avait tellement attendu cet instant… tellement… mais Kaori avait honte… honte de l’état dans lequel elle se trouvait… Ryô ne semblait pas s’en être aperçu… mais dès qu’il s’en rendrait compte… il… il… Kaori ferma les yeux et des larmes roulèrent sur ses joues. Désemparé par ce spectacle, Ryô tenta d’enlacer Kaori pour la consoler mais celle-ci le repoussa violemment. La réaction brutale de la jeune femme blessa profondément Ryô. Kaori s’en rendit compte et s’enfuit.  

 

- Kaori… Attends ! s’écria Ryô avant de s’élancer à sa poursuite.  

 

Arrivée à sa hauteur, Ryô la plaqua au sol et l’obligea à lui faire face. Mais Kaori n’osait toujours pas affronter son regard. C’est alors qu’il se rendit compte de l’état désastreux de ses vêtements. A la seule idée qu’on ait pu la toucher, Ryô paniqua et saisit Kaori par les épaules  

 

- Kaori… Que s’est-il passé ? On ne t’a tout de même pas… Kaori regarde-moi, je t’en prie…  

 

Mais Kaori continuait à fuir son regard.  

 

- On… on t’a fait du mal ? Kaori, réponds ! cria Ryô horrifié par l’implacable vérité à laquelle il devait faire face.  

 

Pour toute réponse, les yeux de Kaori se remplirent de larmes. Touché par l’état de détresse de sa partenaire, Ryô n’insista pas plus longtemps et serra tendrement le corps tremblant de la jeune femme dans ses bras.  

 

- Tout ira bien maintenant… je suis là… plus personne ne te fera de mal… je t’en donne ma parole, murmura doucement Ryô en lui caressant les cheveux.  

- Ryô…  

 

Rassurée par ses paroles, Kaori passa les bras autour de son cou et blottit sa tête au creux de son épaule, laissant libre cours à ses pleurs. Au contact de sa peau, Ryô réprima un frisson. Le corps de la jeune femme était glacé. Sans réfléchir, l’homme ôta son pardessus et le plaça délicatement sur les épaules nues de sa partenaire. Puis jugeant qu’il était temps de rentrer chez eux, Ryô la prit dans ses bras et retourna à l’appartement.  

 

***  

 

Après avoir déposé Kaori sur son lit, Ryô s’excusa à nouveau pour son comportement et tenta de lui en expliquer la raison. Mais Kaori demeura silencieuse. Conscient de mériter son courroux, Ryô embrassa délicatement la paume de sa main avant de regagner sa chambre.  

 

Parvenu dans la pièce obscure, Ryô s’allongea sur le lit et fixa le plafond. Kaori était saine et sauve… SAINE ET SAUVE ! Soulagé, Ryô souffla un bon coup et pressa fortement les paupières. Depuis sa plus tendre enfance, Ryô avait accumulé les expériences funestes et douloureuses. Le sentiment de solitude qui s’était emparé de lui au fil des années, avait atteint son paroxysme à la mort de Makimura. Si Kaori n’avait pas été à ses côtés ce jour-là, Dieu seul savait ce qui aurait pu advenir du plus grand nettoyeur du Japon. La jeune femme lui avait redonné la force et l’envie de s’accrocher à la vie. Tout en elle le remplissait de joie. Jamais Ryô ne s’était senti aussi heureux et vivant qu’en sa compagnie. Si, par le plus grand des malheurs, Kaori avait été tuée à son tour au cours des dernières soixante-douze heures, cette fois Ryô ne s’en serait pas remis. Même s’il avait agi pour son bien, il ne se serait jamais pardonné de l’avoir abandonnée. Quoiqu’il fasse, Ryô sentait l’étau de ses sentiments se refermer sur lui inexorablement. Devait-il ignorer l’avertissement de son rêve et s’efforcer de la protéger de son mieux en restant à ses côtés ? Son cœur le souhaitait ardemment… mais les vieilles blessures sont longues à cicatriser et Ryô ne parvenait toujours pas à se débarrasser des fantômes de son enfance… Toutes les personnes auxquelles il avaient tenu, étaient mortes les unes après les autres par sa faute… Il n’apportait que le malheur autour de lui… Kaori finirait elle aussi un jour par perdre la vie en restant avec lui…et cela il ne le supporterait pas… De plus s’il l’aimait aussi fort qu’il le prétendait, il devait lui faire quitter le milieu. Son bien-être et sa sécurité devaient passer avant son propre bonheur, même si cela lui coûtait terriblement… mais… qu’en était-il de Kaori ? Serait-elle capable de se débrouiller sans lui ? Elle était encore si naïve… Il était si facile de profiter d’elle… La preuve en était faite avec cet homme… Celui-ci avait proposé à Kaori de l’héberger dans le seul but d’abuser d’elle et la jeune femme n’y avait vu que du feu…  

 

Au souvenir des vêtements déchirés de sa partenaire, le visage de Ryô se crispa. L’idée qu’elle ait pu perdre sa virginité aussi brutalement le terrifiait. Imaginer Kaori dans les bras d’un autre homme n’était déjà pas facile mais savoir qu’elle avait peut-être été victime d’un viol le rendait fou. Ce salaud avait osé la toucher !! Un éclair de haine traversa son regard.  

 

- Je lui ferai payer tout le mal qu’il t’a fait, Kaori. Je te le jure, se promit-il à lui même en serrant son poing tremblant.  

 

Tout à coup, un bruit en provenance du couloir lui fit tendre l’oreille. Le parquet grinçait à un rythme régulier. Quelqu’un approchait. Comme à son habitude, Ryô était sur ses gardes. Tous ses sens étaient en alerte. Qui pouvait vouloir lui rendre visite à une heure aussi tardive ? La réponse ne se fit pas attendre. Quelques secondes plus tard, une silhouette familière apparaissait dans l’entrebâillement de la porte.  

 

- Kaori ?  

 

La jeune femme semblait terriblement mal à l’aise.  

 

- Qu’y a-t-il Kaori ? Quelque chose ne va pas ?  

 

A peine avait-il prononcé ces paroles que Ryô se rendit compte de la stupidité de sa question. Evidemment que quelque chose n’allait pas ! Comment pourrait-il en être autrement ?... Pardon, Kaori… je n’ai pas pu empêcher qu’on te fasse du mal…  

 

- Je… je peux dormir avec toi ? demanda timidement Kaori, les yeux rivés sur ses orteils. Je ne voudrais pas que tu t’imagines des choses… mais… vois-tu… je… je ne me sens pas en sécurité dans ma chambre…  

 

Surpris par les paroles de la jeune femme, Ryô redressa la tête, les yeux grands ouverts. Kaori n’était habituellement pas le genre de femme à reconnaître aussi facilement ses craintes. Même si cela réclamait de gros efforts de sa part, Kaori essayait toujours en règle générale de paraître assez forte pour surmonter toutes ses angoisses, même les plus éprouvantes. L’agression dont elle avait été victime avait dû sacrément l’affecter pour qu’elle en arrive à admettre ouvertement sa frayeur. Et cela n’était pas pour rassurer Ryô quant à la nature exacte des violences qu’elle avait subies.  

 

Gênée par le mutisme de son partenaire, Kaori était sur le point de quitter la pièce lorsque Ryô sortit de sa léthargie et l’invita gentiment à venir le rejoindre. Voyant Kaori s’approcher de lui d’un pas mal assuré, Ryô rejoignit le côté gauche du lit et écarta le drap pour l’encourager à prendre place à ses côtés. Parvenu à quelques centimètres de son partenaire, Kaori hésita une dernière fois puis s’allongea sur le matelas, grelottante. L’atmosphère s’était grandement rafraîchie ces dernières semaines. L’humidité de l’automne avait fait place à la rudesse de l’hiver. Immédiatement, Ryô rabattit le drap sur le corps tremblant de la jeune femme pour la réchauffer mais ce simple geste ne suffit pas à mettre un terme à ses frissons. Réalisant que le froid ne pouvait être l’unique cause de ses tremblements, Ryô posa la main droite sur son front et sursauta au contact de sa peau. Kaori était brûlante de fièvre. Comment avait-il fait pour ne pas s’en apercevoir plus tôt ? Rageant contre lui-même, Ryô sortit du lit et disparut dans l’encadrement de la porte. Kaori eut à peine le temps de remarquer son absence, que Ryô était déjà de retour, une bassine emplie d’eau dans les mains. Sans dire un mot, Ryô posa cette dernière près du lit et s’agenouilla au chevet de sa partenaire. Kaori, qui n’était pas habituée à tant d’attention de sa part, l’observait, stupéfaite.  

 

Tandis qu’il tamponnait délicatement le visage et le cou de Kaori avec un linge humide, Ryô ne put s’empêcher d’admirer la courbe de ses seins à travers sa chemise de nuit. Comme toujours Kaori était divine. Et comme toujours, Ryô devait s’efforcer de ne pas céder au désir brûlant qui s’emparait de lui chaque fois qu’il posait les yeux sur cette partie de son anatomie. Ce calvaire ne finirait donc jamais ? La situation, déjà peu facile à appréhender à l’origine, se compliqua encore lorsque Ryô frôla malencontreusement le haut de la poitrine de sa partenaire avec la paume de sa main. Leurs regards se croisèrent un bref instant et les joues de Kaori se tintèrent de rose. Conscient de la tournure que risquaient de prendre les évènements s’il conservait cette position plus longtemps, Ryô retira sa main du corps de Kaori et s’assit sur le sol, en prenant appui sur la table de nuit. Un silence lourd et inconfortable s’abattit dans la pièce. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que Ryô ne se décide enfin à prendre la parole.  

 

- Kaori, je peux te poser une question ?  

- Oui…  

- Pourquoi n’as-tu pas demandé à Miki de t’héberger lorsque tu as quitté l’appartement ?  

- Pourquoi ? Hé bien… je ne sais pas trop… parce que j’avais peur de ses questions sans doute...  

- Et c’est tout ?  

- Euh… O..oui…  

- Si je comprends bien, tu as choisi de dormir chez un inconnu juste pour éviter d’avoir à subir le questionnaire de Miki ?  

- Non… en… en fait… tenta d’expliquer Kaori en se redressant pour faire face à Ryô, ce… ce n’est pas uniquement pour cette raison que...  

- Mais te rends-tu compte au moins de la stupidité de ton acte ? s’écria ce dernier en la fixant droit dans les yeux.  

 

Décontenancée par la soudaine agressivité de Ryô, Kaori baissa les yeux pour éviter d’avoir à soutenir son regard réprobateur. Pourquoi était-il encore une fois si dur avec elle ? Pourquoi ?  

 

- Oui… mais tu sais… tout n’était pas aussi simple que tu sembles vouloir le croire…  

- Ne refais plus jamais ça, tu m’entends… Jamais ! Autrement je…  

 

Ryô s’interrompit brusquement en apercevant un début de larmes dans ses yeux.  

 

- Pardon Kaori… je ne voulais pas me mettre en colère… c’est juste que… si tu avais été chez Miki au lieu d’être chez ce type, rien de tout cela ne serait arrivé… mais ce n’est pas ta faute, je le sais bien… La seule personne à blâmer dans toute cette histoire, c’est moi… je n’aurais jamais dû te laisser quitter notre appartement, seule au beau milieu de la nuit… Que dis-je ? Je n’aurais jamais dû te laisser partir du tout !  

- Ryô…  

- C’est drôle… quand il s’agit de toi, je n’arrive jamais à prendre la bonne décision…  

 

Ryô hésita quelques secondes avant de poursuivre, le cœur battant.  

 

- Il… il t’a violée ?  

- N…non…  

 

En entendant la réponse de Kaori, Ryô ne put s’empêcher de pousser un léger soupir de soulagement. Il ne l’avait pas violée… Ce fils de p… ne lui avait donc pas volé sa virginité… ce trésor que personne, pas même lui, n’était en droit de s’approprier… la pureté de Kaori était sans égal aux yeux de Ryô… personne ne la méritait assez pour être autorisé à jouir de ses charmes angéliques… ce salaud encore moins que tout autre…  

 

- Il n’en a pas eu le temps… je… j’ai réussi à m’enfuir avant… avant qu’il ne… qu’il ne…  

 

Kaori ne trouva pas la force de terminer sa phrase et éclata en sanglots. A la vue des larmes qui s’écoulaient de ses yeux, Ryô sentit son cœur se serrer. Sans réfléchir, le nettoyeur emprisonna le visage de sa partenaire entre ses mains, posa les deux pouces sur ses joues et balaya toute trace de larme d’une simple caresse.  

 

- Tu n’es pas obligée d’en parler si tu n’en as pas envie… murmura gentiment Ryô à l’attention de sa partenaire.  

- Oh Ryô… gémit-elle avant de se jeter dans ses bras. Serre-moi… serre-moi fort !  

 

Bien que légèrement surpris par l’attitude de Kaori, Ryô referma ses bras autour d’elle au moment même où son corps toucha le sien. Elle était là tout contre lui, tremblant comme une enfant. Son corps était si frêle et avide de réconfort. Les bras puissants de Ryô étreignirent le corps de la jeune femme aussi fort qu’ils le purent. Finalement et au grand soulagement de ce dernier, le corps tendu de Kaori se décontracta et la jeune femme posa doucement sa tête sur l’épaule du nettoyeur. Ryô la souleva avec beaucoup de précaution et l’allongea sur le lit avant de prendre place à ses côtés. En moins de temps qu’il fallut pour le dire, Kaori se retrouva à nouveau enserrée, dans les bras protecteurs de Ryô. Pleinement rassurée, la jeune femme se laissa doucement sombrer dans le pays des rêves.  

 

 

Fin du chapitre  

 

 


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