Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Ally Ashes

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 25-06-03

Ultimo aggiornamento: 09-09-05

 

Commenti: 210 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Ryô doit aider deux soeurs à affronter un lourd secret de famille ... Leurs noms: Sayuri Tachiki et Kaori Makimura...

 

Disclaimer: Les personnages de "Corps à Coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo (petit veinard). Béta lectrice: Félisoph (je te dois tout...) et Tamia62

 

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   Fanfiction :: Corps à Coeur

 

Capitolo 3 :: Contretemps

Pubblicato: 25-06-03 - Ultimo aggiornamento: 16-05-05

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

La sonnerie retentit, particulièrement stridente dans le silence de la nuit, arrêtant Ryô au beau milieu de l’escalier. Le numéro n’était connu que d’un petit groupe de personnes, et aucune d’entre elles n’était susceptible de téléphoner à minuit passé pour autre chose qu’un danger de mort à court terme.  

Fronçant les sourcils, il redescendit rapidement les marches et décrocha avant la fin de la seconde sonnerie.  

- « Allo ? »  

A l’autre bout du fil, une respiration saccadée, oppressée. Il écarta d’office l’appel anonyme : la personne avait de toute évidence peur, très peur. Il ferma les yeux pour se concentrer sur les bruits de fond. Le brouhaha de conversations, des pas plus ou moins proches… Puis un appel par haut-parleur. Un aéroport.  

- « Allo ? Qui est à l’appareil ? »  

- « Ryô… C’est Sayuri… Je n’ai pas beaucoup de temps. Je suis en danger, il me faut de l’aide. Ils sont déjà dans l’aéroport, je les ai vus… Ils veulent me tuer. Je… »  

- « Calme-toi. Où es-tu ? »  

- « Aéroport JFK. J’ai un avion dans quelques minutes. Compagnie ANA. Arrivée à Narita, 14h45. Je vous en prie, venez me chercher, j’ai peur ».  

 

Sayuri parlait presque à mi-voix et Ryô devait tendre l’oreille pour ne pas perdre d'informations. Du coin de l’œil, il vit Kaori descendre en se frottant les yeux, manifestement en colère d’avoir été réveillée en plein rêve, mais pas assez pour empêcher sa curiosité de prendre le dessus. Elle venait aux nouvelles, consciente que l’objet de l’appel devait être sérieux.  

- « On sera là, ne t’en fais pas. Kaori arrive, je te la…»  

 

Un déclic. Fin de la conversation. Réveillée tout à fait par les mots et le ton de Ryô, Kaori parcourut les derniers mètres en courant.  

- « Trop tard, elle a raccroché ».  

- « Qui ? Qui a téléphoné ? Pourquoi tu fais cette tête ? »  

 

Il n’avait pas le temps de penser à une façon diplomatique de le lui annoncer. Il raccrocha très lentement le téléphone afin de gagner quelques précieuses secondes, puis fit face à sa partenaire, son amie, celle qui comptait tant pour lui, afin de lui annoncer que sa « sœur » se pensait en danger de mort… Il détestait être porteur de mauvaises nouvelles… Il l’avait été tant de fois déjà…  

Il résuma l’appel en quelques mots, mais Kaori en voulait plus… A chaque question, il devait répondre par un « je ne sais pas » qui les frustrait autant l’un que l’autre.  

Conscient qu’il n’aurait pas les mots pour la rassurer, il trouva la seule réponse qui convenait : prendre sa main et lui dire que tout allait bien.  

- « Dans un peu plus de treize heures, Sayuri serait là et elle pourra nous expliquer ce qui se passe. D’ici là on ne peut qu’attendre patiemment. Retourne te coucher ».  

 

Kaori fit une grimace explicite quant à sa capacité à retrouver le sommeil et se dégagea avec une autre idée en tête.  

- « Je vais plutôt essayer de gagner du temps : dernièrement on s’est pas mal écrit, il y a peut-être un élément qui nous permettrait de comprendre ce qui lui arrive ? »  

- « Nous le saurons de toutes façons d’ici quelques heures. Ça ne vaut pas la peine de rester debout toute la nuit à chercher un hypothétique indice, au risque d’être un zombie ambulant demain ! »  

- « Tu parles d’expérience, là ! Je te signale qu’en matière de nuits blanches, tu te poses un peu ! Et que ça ne t’empêche pas d’être fonctionnel. »  

- « Moi je n’ai pas besoin de huit heures de sommeil pour être aimable le matin ! Toi par contre… »  

Il laissa sa phrase en suspend, devinant à la noirceur de son regard l’arrivée imminente d’une massue estampillée « douce nuit ». Il ferma les yeux et se protégea la tête dans l’attente du coup, mais rien ne vint. Il entrouvrit un œil interrogateur un instant seulement avant que la surface lisse du bois n’entre en contact avec son crâne.  

- « J’hésitais un peu, mais tu semblais tellement l’attendre que je ne pouvais pas te décevoir… »  

- « Merfi beaucoup ! »  

- « De rien. A ton service » lança-t-elle par-dessus son épaule en regagnant sa chambre.  

 

Quelques secondes plus tard il entendait le bruit caractéristique du tiroir de son bureau. Ryô la laissa faire, sachant par expérience que l’inaction était la pire des tortures. Hésitant entre la suivre et regagner sa propre chambre pour se reposer quelques heures en prévision du lendemain, il opta pour l’alternative du canapé qui présentait le double avantage d’être dans une pièce moins étouffante que sa propre chambre dans cette chaleur estivale, et d’être plus proche de la chambre de Kaori.  

Allongé sur le dos, il écouta les bruits de la nuit par la fenêtre ouverte. Le bruit de crécelle des grillons s’était calmé, de même que le bruit de fond de la ville. Il parvenait même à entendre Kaori dans sa chambre, le grincement de son lit quand elle bougeait. Il laissa vagabonder ses pensées vers elle, et ce qui aurait pu se passer si le téléphone n’avait pas sonné… Les Hautes Instances, là-haut, semblaient prendre un malin plaisir à jouer avec ses nerfs. A chaque fois qu’étaient sur le point de franchir un cap, quelque chose les en empêchait. Une vitre blindée, un coup sur le crâne, Mick… À présent Sayuri…  

Sayuri, qui avait un jour surgit comme un fantôme du passé, avec son lot de révélations. Quand était-ce ? Il y a deux ans ? Trois ans ? Il remonta mentalement le temps, jusqu’à leur rencontre, réunion informelle au beau milieu de nulle part, sur un terrain neutre et éloigné de toute connaissance pour garantir une certaine intimité. A première vue, elle n’avait rien de commun avec Kaori… Sauf peut-être sa rapidité à dégainer la massue. Il avait écouté son histoire, comment elle avait cru jusqu’au décès de sa mère que Kaori et son père étaient morts… Comment depuis lors elle avait cherché partout, remonté la trace jusqu’à Makimura, puis jusqu’à l’inspectrice Nogami…  

Il avait aussi écouté la version de Saeko, qui avait adroitement glissé quelques phrases anodines pour lui indiquer quelle était la version officielle : « Elle a finalement appris que son père, Junishi Hisaishi, était mort à Tokyo et que sa sœur avait été recueillie en tant qu’orpheline par un inspecteur du nom de Makimura ». Aucune référence aux conditions dans lesquelles Hisaishi avait trouvé la mort, ni au fait que Makimura, veuf à l’époque, n’avait pas respecté la procédure habituelle afin de pouvoir la garder.  

Tout était faussé depuis le départ… Et il n’avait rien fait pour y remédier, au contraire. C’est lui qui avait demandé à Sayuri de se taire et de ne pas révéler leur lien de parenté. Elle était finalement partie après une semaine de mensonges, en lui confiant Kaori. Décidément, tout le monde lui confiait Kaori ! Hideyuki, Sayuri, Mick…  

Ryô se retourna en soupirant, prenant garde de ne pas tomber du canapé, mais au bout de quelques minutes, résigné à ce que le sommeil l’ait fuit pour la nuit, ses pensées revinrent vers Sayuri. Elle allait revenir, et peut-être cette fois refuserait-elle de se taire, et il ne pourrait l’en blâmer. Ou peut-être accepterait-elle de garder le secret, et ils en seraient quittes pour jouer la comédie, à nouveau, en évitant toute mention du mot « sœur »…  

Kaori parlait tour à tour de Sayuri comme d’une amie ou d’une sœur, sans que personne ne sache ce que cela signifiait. Alors Ryô avait pris son parti de ne parler de Sayuri qu’en mentionnant son prénom, de peur de commettre un impair. Pourtant parfois, le mot tabou lui venait naturellement : après tout elle était et resterait la sœur de Kaori.  

Le destin avait décidément joué ses cartes les plus machiavéliques en agençant la vie de sa partenaire : elle si droite et si honnête naviguait en permanence dans les eaux troubles de ses origines. Elle savait qu’elle avait été adoptée, mais avait fait le choix de garder le secret pour ne pas faire de peine à sa famille adoptive, et était à présent enferrée psychologiquement dans ce mensonge.  

Ryô était intimement persuadé qu’au fond d’elle, Kaori avait senti que Sayuri était de son sang, et qu’elle s’était alors trouvée dans une position inconfortable. Reconnaître à la face du monde qu’elle n’était pas une Makimura et trahir ainsi ceux qu’elle avait aimés ? Tourner le dos à ses origines, son sang ? Aucune des deux solutions n’était envisageable. Kaori avait trouvé une alternative en lui demandant de pouvoir la considérer « comme sa sœur »…  

Mais que savait-elle en réalité ? Il y avait de quoi alimenter une migraine pendant de longues heures. Dans les brumes du sommeil, il songea que Kaori gardait une part de mystère, même pour lui…  

 

*******************  

 

Un étage plus haut, dans sa chambre, Kaori avait sorti le petit paquet de lettres retenues par un ruban bleu du tiroir de sa table de nuit, et les classait par date. Elle se souvenait du contenu de chacune d’elles mais tenait à être sûre de ne pas avoir manqué quelque chose d’important évoqué à demi-mot.  

 

Elle prit la dernière lettre. Les thèmes abordés étaient souvent les mêmes : leur travail respectif, l’éloignement, Ryô, la vie américaine si différente de la vie au Japon…  

 

Ma chère Kaori,  

Trois semaines déjà depuis ta dernière lettre. Pardonne-moi, je suis tellement prise par mon travail dernièrement que je ne vois pas le temps passer.  

Tu me dis que tu ne sais plus quoi faire avec Ryô… Je n’ai pas grande expérience dans ce domaine et il m’est difficile de me faire une idée de si loin, mais je suis sûre qu’un jour tout vous sourira. Ne t’en fais pas et donne-toi le temps de passer à autre chose.  

C’est tellement dur d’être loin de toi alors que ta vie est en train de changer. J’aimerais être là pour en parler de vive voix avec toi, en nous promenant dans les rues de Shinjuku. Le Japon me manque aussi.  

J’espère pouvoir revenir bientôt, au moins pour une ou deux semaines. En ce moment nous faisons une série de reportages sur le trafic d’oeuvres d’art et on m’a confié la branche japonaise de l’enquête. Avec un peu de chance je pourrai convaincre mon patron que rien ne vaut les recherches sur le terrain !  

L’histoire est intéressante, et sans viser le Pullitzer, ça pourrait valoir un fort tirage pour le journal. Et il est bien possible que je fasse tomber quelques têtes ! En tout cas je vais essayer de rassembler le maximum d’éléments et je ferai tout ce qui est en mon possible pour me faire offrir un aller – retour pour Tokyo aux frais de la princesse !  

Je te tiendrai au courant, ne t’en fais pas. Je t’embrasse fort.  

 

Kaori s’arrêta net et relut plusieurs fois le dernier paragraphe. La lettre avait été envoyée voilà huit jours. Elle tenait quelque chose.  

La jeune femme se releva brusquement, sans prendre garde aux enveloppes qui s’éparpillèrent sur le sol. Elle ouvrit la porte à la volée puis s’arrêta là, sur le palier. Son premier geste avait été d’aller prévenir Ryô, mais elle se rendait compte soudain de l’inutilité de sa trouvaille. Sa main se resserra autour de la rambarde de l’escalier. Les dents serrées, elle murmura « Et après ? ». Ils avaient un éventuel début de piste sur ce qui avait peut-être pu conduire Sayuri à toucher le danger, mais à quoi pouvait-elle servir ? À rien. Elle ne saurait ni ce qui la menaçait, ni surtout qui la menaçait. Ryô avait raison : il fallait attendre, et surtout éviter de se poser trop de questions.  

 

Fermant les yeux, Kaori inspira doucement, profondément. Il fallait qu’elle se calme pour recouvrer des idées claires. Elle devait être prête à aider son amie dès son arrivée, et pour ça il fallait qu’elle soit maîtresse d’elle-même. Un ronflement sonore provenant du salon lui fit rouvrir les yeux. Ryô…  

Connaissant la finesse de son ouïe, elle descendit dans le plus grand silence, attendant un ronflement avant de poser le pied sur la marche suivante. Elle procéda de même pour se rapprocher de lui et s’asseoir sur le fauteuil proche du canapé. Lorsqu’il dormait, il avait toujours un nouveau visage : ni pervers ni sérieux, une expression sereine qu’il avait dû avoir, tout enfant.  

Kaori se demanda à quoi il pouvait bien rêver. Dès les premières hypothèses, elle secoua fortement la tête pour en faire sortir les visions qui s’étaient imposées d’elles-mêmes, sur fond de lits circulaires, de strings en dentelle, d’alcool, et de nuits sans fin. Derrière ce visage d’ange se cachait le plus grand pervers du continent asiatique (Mick Angel détenant le titre sur le continent américain). Et dire qu’ils partageaient le même appartement ! Et que rien ne s’était passé jusque-là…  

Soudain, un geste… Kaori se redressa un peu, inquiète de sa réaction s’il la trouvait là, à le regarder. Mais ce n’était qu’une fausse alerte : il s’était contenté de se tourner sur le côté, la main droite sous sa joue. Il s’était arrêté de ronfler et paraissait encore plus enfantin. Certains anciens de Shinjuku l’appelaient encore Baby Face, et elle comprenait pourquoi.  

La lettre de Sayuri toujours serrée dans sa main, Kaori ramena ses jambes sous elle et s’installa au creux du fauteuil sans perdre le contact visuel avec l’homme allongé à moins d’un mètre d’elle. Près de lui elle se sentirait en sécurité et elle réussirait à trouver le sommeil, comme toujours. Bercée par le son de sa respiration, elle pensa une dernière fois à Sayuri puis ferma les yeux.  

 

 


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