Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Ally Ashes

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 25-06-03

Ultimo aggiornamento: 09-09-05

 

Commenti: 210 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Ryô doit aider deux soeurs à affronter un lourd secret de famille ... Leurs noms: Sayuri Tachiki et Kaori Makimura...

 

Disclaimer: Les personnages de "Corps à Coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo (petit veinard). Béta lectrice: Félisoph (je te dois tout...) et Tamia62

 

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   Fanfiction :: Corps à Coeur

 

Capitolo 10 :: Le feu et la glace

Pubblicato: 16-05-05 - Ultimo aggiornamento: 16-05-05

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40


 

 

Depuis l’autre côté de la rue, il pouvait voir à travers la vitrine les trois jeunes femmes, absorbées dans une discussion animée. Seules dans l’échoppe, elles se laissaient aller au mime de scènes de bagarre et à des rires sonores. La conversation s’était manifestement orientée au détriment de l’une d’elles, qui rougissait à vue d’œil et s’enfonçait dans son siège.  

De son poste d’observation, il regardait leurs profils.  

Il changea légèrement de position. Son épaule commençait à lui faire mal. Le dos contre le mur de pierre, il alluma une cigarette et continua à les observer, curieux, délibérément voyeur. Il resta une dizaine de minutes ainsi, imaginant ce qu’elles pouvaient se dire, hésitant sur la conduite à suivre.  

Parfois, la plus jeune se tournait vers celle au grain de beauté, et il pouvait mieux la voir. Au fil des minutes, il distingua quelques ressemblances avec la troisième fille. Le nez, peut-être. La forme du menton… Il y avait quelque chose, sans aucun doute, dans leur physionomie. Et si c’était « elle » ? S’il l’avait enfin retrouvée, après tant d’années ? Ce serait un signe du destin…  

Soudain il le vit.  

Il se dirigeait nonchalamment vers le café. Sa tenue était passe-partout : un jean noir, une veste claire… Pourtant il y avait quelque chose qui attirait le regard. Juste quelques centimètres de plus que les autres passants, une démarche un peu plus assurée, une carrure un peu plus large… Le tomber de la veste aussi. Typique des rubans de plomb qu’on utilise pour alourdir les tissus. Pratique pour éviter les coups de vent qui dévoilent un holster, et également pour écarter quelques centièmes de seconde plus vite le pan du vêtement au moment de dégainer.  

 

Il ne bougea pas, laissant venir l’excitation typique de ce genre de rencontre inopinée. Le petit supplément d’adrénaline qui accélère le rythme cardiaque, qui aiguise les sens… Verra, verra pas ? Qui sera le chasseur, qui sera la proie ?  

 

L’autre stoppa à hauteur du café. Il jeta un coup d’œil dans la vitrine, s’intéressant à la même scène que lui quelques instants plus tôt. Puis il poussa la porte.  

 

********  

 

« MIKI !!! Je suis là ! Quitte le côté obscur de Falcon ! Repeuplons le monde ! »  

 

Bavant et bondissant, Ryô sembla voler jusqu’à leur table, ou plutôt sous leur table. La vision de trois paires de jambes le toucha au plus profond de ses bas instincts. Un uppercut au menton et un talon aiguille planté dans la main lui firent rapidement retrouver une altitude plus normale.  

- « Cruelles… Pourquoi tant de haine ? »  

 

Seuls trois regards noirs lui répondirent. Il attira un tabouret et se plaça en bout de table, ne souhaitant pas s’asseoir à portée des coups de coude de ces donzelles.  

- « Or donc, ils se sont retrouvés attachés, à courser le chien qui avait avalé la clef des menottes. Je te laisse imaginer les détails pratiques de leur course-poursuite ! »  

- « Kaori s’était bien gardée de me raconter cette histoire… ».  

 

Mortifiée, Kaori grimaça. Elle tenta pour la dixième fois de changer de conversation, mais en vain : elles étaient liguées contre elle, sans merci possible.  

 

Elle laissa donc Miki raconter ses anecdotes les plus ridicules, et en profita pour se pencher vers Ryô :  

- « Pour une fois je suis contente de te voir. »  

- « Et qu’est-ce qui me vaut cette marque de bonté ? » demanda Ryô, un peu étonné d’une telle formulation.  

- « La présence du type, dehors… Il nous a suivies un moment, j’ai préféré t’attendre ici. »  

Ryô regarda dans la direction indiquée par Kaori.  

- « Tu prends tes désirs pour des réalités, aucun soupirant en vue ! »  

 

Kaori, bouche bée, s’en était aperçue en même temps et cherchait la silhouette qu’elle avait repérée à plusieurs reprises.  

- « Il était encore là il y a une minute, je te jure ! »  

- « Il est temps que tu trouves un homme… ça devient quasi-pathologique, à ce point là ! »  

 

Elle ne répondit pas : elle était pourtant sûre de l’avoir vu là, juste en face. Elle avait remarqué la silhouette immobile du coin de l’œil, repéré la flamme d’une allumette au moment où il avait allumé sa cigarette…  

 

- « Je t’assure que… RYO ! »  

 

Sur l’autre trottoir, un satyre libidineux tentait de glisser son visage entre les seins d’une plantureuse étrangère aux bras chargés de paquets, qui hurlait au viol dans toutes les langues.  

 

En entendant le cri de sa partenaire, Ryô se figea. Il baissa la tête dans l’attente d’un coup de massue, mais la sentence fut pire : il sentit un lien de cuir sur sa gorge, et aussitôt un coup sec le fit tomber en arrière.  

- « Hey, ça va pas non ? »  

- « Qui se conduit en chien vivra et périra en chien. Maintenant soit tu arrêtes de te frotter à n’importe quoi, soit je t’emmène chez le vétérinaire, compris ? »  

 

L’idée implicite produisit un effet de masse, les hommes alentour protégeant prestement leurs attributs contre une menace imaginaire.  

Penaud, traînant pitoyablement les pieds, un Ryô en laisse dut se résigner à suivre sa « maîtresse »…  

 

Heureusement pour lui, il avait eu largement le temps de contrôler les lieux : à l’endroit désigné par Kaori se trouvaient deux mégots de cigarette et une quinzaine d’allumettes intégralement calcinées.  

 

Et ce qui l’agaçait par-dessus tout, c’est qu’il n’avait à aucun moment perçu la moindre présence suspecte ou la moindre animosité.  

 

*********  

 

« Il m’épuise. Il y a vraiment des moments où je me demande ce que j’ai fait pour mériter ça ! Non mais tu te rends compte ? Si je n’étais pas là, il passerait son temps à se ridiculiser ! Et moi je m’épuise à le surveiller sans cesse ! »  

 

Kaori se jeta sur son lit avec humeur. Elle fulminait depuis le Cat’s Eye et n’était pas parvenue à se calmer, même en se vengeant sur la nourriture du dîner.  

- « Mais en attendant, vous êtes ensemble… »  

 

Les mots restèrent en suspend. Sayuri regarda sa sœur, un sourire aux lèvres. C’était tellement évident.  

- « Oui… mais ça ne me suffit plus. J’en ai assez de jouer ce rôle. Même si je dois avouer qu’il n’est pas tout à fait de composition, et je parle pour moi et pour lui ! »  

 

Kaori s’assit sur le lit, aux côtés de sa confidente.  

- « Je me suis laissée enfermer dans ce jeu permanent. C’est vrai que mon premier réflexe lorsqu’il croise une autre femme, c’est la jalousie. Mais je pourrais parfaitement en faire moins, ne pas utiliser un missile sol-air dès qu’il fait mine de sortir le sien ! Enfin je pense. OK, je suis jalouse, j’ai un sale caractère, un tempérament explosif… Mais je ne suis pas que ça… ».  

- « Le problème, c’est qu’à force de jouer ce rôle, tu ne sais plus très bien qui tu es, c’est ça ? »  

 

Kaori soupira. C’était exactement ça. Elle savait pertinemment qu’au fil des années et des expériences, elle avait changé. Elle n’était plus un garçon manqué mal dégrossi, elle n’était plus la petite orpheline qui cherchait son frère à travers Ryô, et elle en avait assez d’être « la fille à la massue », celle qui se posait en vengeresse au moindre attentat à la pudeur. Mais si on lui enlevait ça, que resterait-il entre eux ?  

- « Tu n’es pas la seule à qui ça arrive, tu sais… Je crois qu’on passe tous par là. Nous jouons tous des rôles en espérant se faire aimer, correspondre à ce que les autres attendent de nous. Moi c’était la petite fille sage… Ma mère disait à tous ses amis à quel point j’étais tranquille et studieuse. Elle paraissait si fière de moi que j’en ai rajouté dans ce sens. J’étais sa seule famille et je voulais tout faire pour la protéger, pour combler le manque, l’absence de ma sœur. Pour qu’elle soit fière de moi. Je me suis forgée une idée de ce qu’elle attendait : quelqu’un qui réussit professionnellement avant tout, puis qui fonde une famille après avoir assuré son indépendance financière. Elle me répétait sans cesse que c’était là son erreur : avoir trop compté sur son époux, pour au final se retrouver sans rien. « Sois indépendante, et tout te sourira ». Le problème, c’est que j’ai confondu indépendance et isolement. J’avais trop de travail pour perdre du temps à entretenir les amitiés et à rechercher l’amour. Résultat : j’ai réussi… et je n’en tire aucune satisfaction ! J’ai tellement voulu faire plaisir à ma mère qu’elle n’a jamais su qui j’étais vraiment. Le sais-je moi-même ? »  

 

Kaori fut surprise par un discours aussi cynique, mais en y réfléchissant bien elle se souvint de sa visite au journal : parfait archétype de la working girl dirigeant d’une main de fer son journal, Sayuri n’avait pas souri de la journée…  

Assises côte à côte, les deux femmes se perdirent dans leurs pensées, revivant certaines scènes, imaginant ce qu’aurait pu être leur vie si elles avaient pris une autre route.  

- « Mais au moins tu as eu une mère. J’aurais tant aimé pouvoir en dire autant. »  

 

En entendant ces mots presque chuchotés, Sayuri sursauta. Elle se tourna vers Kaori en se composant le regard le plus neutre possible et attendit, fébrile.  

- « Maman. C’est un mot bizarre. Je n’ai jamais été habituée à le prononcer, pas comme les autres enfants, je veux dire. Il ne signifie rien pour moi. Petite, je le répétais des dizaines de fois, en espérant éveiller un souvenir, une sensation, quelque chose. Hideyuki m’a dit une fois que quand il pensait à sa mère, il pouvait sentir l’odeur de son parfum. Moi, je n’ai aucun souvenir d’elle ».  

- « -Sa- mère ? » osa demander Sayuri  

 

Kaori eut un petit sourire, la même expression cynique que Sayuri avait quelques minutes auparavant.  

- « J’ai été adoptée… Je l’ai su quand j’avais huit ans. Je peux même te donner la date exacte et le temps qu’il faisait. A l’époque, mon pire ennemi était le fils du directeur. Une fois, je l’ai corrigé parce qu’il avait frappé un petit. Il a alors hurlé dans la cour de l’école que je n’avais pas de parents… Je ne l’ai pas cru sur le moment, alors il a volé mon dossier dans le bureau de son père, pour me faire rager… C’était là, écrit noir sur blanc, sous la mention « antécédents médicaux ». Son père avait dû le mentionner devant lui, je suppose. Sur le moment, j’ai été en colère contre mon père pour m’avoir menti pendant toutes ces années, mais il était déjà mort à cette époque, et je n’avais personne sur qui passer mes nerfs ! »  

 

Après un silence, Kaori reprit son histoire d’une voix rapide, oppressée, à peine audible.  

« Alors j’ai fait comme toi : j’ai joué un rôle, pour mon frère. Il n’avait plus que moi, et si je lui avais rappelé que je n’étais pas de son sang, il n’aurait plus eu personne. Et il était hors de question que je lui fasse du mal.  

En dehors de lui, plus rien n’existait. J’étais sa seule famille, comme il était la mienne, et j’ai mis tout ça de côté. Je n’ai pas fait de recherches, pour ne pas le trahir. Je suis restée celle qu’il avait toujours connue, celle qui admirait tellement son frangin qu’elle faisait tout pour lui ressembler. Et puis j’ai évité de l’embêter avec des problèmes de fille qu’il n’aurait jamais su gérer… Finalement, on n’en a jamais parlé, et je ne sais même pas s’il se doutait que j’étais au courant. »  

 

Une larme coula sur la joue de Kaori. D’abord hésitante, Sayuri posa une main légère sur son épaule, puis l’attira doucement. Elle restèrent ainsi, appuyée l’une contre l’autre dans une mutuelle protection.  

 

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