Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Ally Ashes

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 25-06-03

Ultimo aggiornamento: 09-09-05

 

Commenti: 210 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Ryô doit aider deux soeurs à affronter un lourd secret de famille ... Leurs noms: Sayuri Tachiki et Kaori Makimura...

 

Disclaimer: Les personnages de "Corps à Coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo (petit veinard). Béta lectrice: Félisoph (je te dois tout...) et Tamia62

 

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   Fanfiction :: Corps à Coeur

 

Capitolo 16 :: Chap. 14: Le retour du Présent

Pubblicato: 31-05-05 - Ultimo aggiornamento: 31-05-05

Commenti: Double MAJ aujourd'hui, pour une raison bien simple: j'ai essayé de trouver un endroit potable pour couper la fic, mais n'y parvenais pas. Merci au pool de fidèles lecteurs: Mag, Kiki, Mopsime, Félisoph, Nanou, Sabi, Sekhmet. Mica, bienvenue dans la danse. J'ai répondu à ta longue review (ai-je déjà dit que j'adorais les longues reviews?) par mail, et surtout n'hésite pas à me faire part de tes interrogations ;) J'ai cru comprendre que les neurones chauffaient... continuez, les indices sont disséminés ça et là! Une tablette de chocolat au premier qui me donne le fin mot de l'histoire dans le détail. Félisoph, Tamia, vous êtes hors course ;)

 


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- « Sayuri c’est moi, je peux entrer ? »  

- « Non, laisse moi tranquille. »  

- « Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui te bouleverse à ce point ? Tu as trouvé quelque chose ? »  

- « Rien, ça va aller, juste le décalage horaire, laisse moi me reposer dix minutes et j’arrive. »  

- « Mais je… »  

- « J’ai besoin d’être un peu seule, d’accord ? »  

 

Kaori hésita puis retira sa main de la poignée à regret. Voir son amie, pourtant si calme et posée habituellement, avoir ainsi les nerfs à fleur de peau lui faisait mal. Elle resta un instant derrière la porte et écouta attentivement, mais il n’y avait que le silence.  

 

Elle s’éloigna à contrecoeur, pour rejoindre Ryô qui s’occupait du repas, désormais froid, qui recouvrait intégralement la table de la salle à manger. Il s’interrompit lorsqu’elle franchit le seuil, s’attendant à recevoir une nouvelle correction, mais comme elle avait les mains vides, il se remit à bâfrer de plus belle.  

 

Elle s’assit face à lui, songeuse, et finit par lui demander quelques explications. Les réponses de Ryô étant inaudibles et ponctuées de jets de riz à demi mâché, elle renonça rapidement et décida de parler à sa place. Tant qu’il avait la bouche pleine, elle ne risquait pas de recevoir de remarque désobligeante, au moins !  

 

- « Pendant que vous faisiez je ne sais quoi que je ne veux pas savoir, le tout je ne sais où, j’ai repris tous les dossiers que tu m’avais confiés. Figure-toi que Sayuri avait raison sur toute la ligne : elle a levé le bon lièvre. Monsieur Hiroshi Gunda est un escroc doublé d’un voleur. »  

- « Ca, on le savait déjà. Tu as trouvé autre chose ? » rétorqua Ryô entre deux bouchées  

- « Cache ta joie ! Oui, j’ai trouvé autre chose, ne t’en déplaise ! J’ai fait notamment la liste de toutes les œuvres d’art volées et de celles retrouvées, j’ai aussi farfouillé dans les comptes bancaires de sa petite personne et de sa société, j’ai fait un listing de ses employés sur la période qui nous intéressait, ainsi qu’un petit rapprochement sur ceux qui sont toujours présents. »  

- « Comment tu as fait ça ? »  

- « Dieu bénisse Internet ! Et notre bibliothèque aussi… Surtout les vieux magazines que tu ne jettes jamais et qui sont un véritable nid à poussière. Je passe sur ce que Sayuri avait trouvé : Gunda Corp. a assuré pour des montants non négligeables des œuvres d’art et des bijoux, et s’en était fait une spécialité. Et puis un beau jour, un cambrioleur émérite apparaît et en rafle en l’espace d’un an et demi plus d’une centaine. Aucun indice, pas d’effraction, du grand art. La police s’est lancée à la poursuite du monte-en-l’air, en mettant totalement de côté cette bizarre coïncidence d’assurance. Je suppose que le fait que Gunda ait passé la moitié de son temps libre aux réceptions des grands de ce monde n’y est pas pour rien : pas touche à l’homme puissant ! Et puis soudain, plus rien. »  

- « A quelle époque ? »  

- « Le dernier vol remonte à mars 1966. Des pierres précieuses chez un diamantaire. Des rubis, des diamants, principalement. »  

- « Facile à écouler… »  

- « Attends, tu ne sais pas encore le meilleur. Quelques années plus tard, les vols recommencent. Un certain Hiro Kato est pris en flagrant délit, et dans sa fuite se blesse mortellement. Depuis, le taux de cambriolage reste dans la moyenne. Fin de l’histoire. Gunda Corporation assure toujours des biens de valeur, sans que rien ne leur arrive. Et la société est florissante, à en croire les comptes en banque de Gunda et de sa petite entreprise ! »  

- « Que tu aies retrouvé les comptes de la société, passe encore, mais ceux d’une personne privée, ça me paraît déjà plus bizarre ! »  

- « Sauf que le sieur Gunda a eu la bonne idée de fricoter un temps avec la politique, avec l’obligation de transparence qui y est attachée. Malheureusement, ça ne tombe pas exactement sur la période qui nous intéresse, mais tout de même : il y a un très net décalage entre ce qu’il a officiellement touché et ce qu’il possède. Ça a d’ailleurs écourté sa carrière de politicien. Je n’ai pas grand chose du côté des comptes bancaires, je te l’accorde, mais j’ai au moins pu tout savoir de ses biens immobiliers. Le bougre est pour ainsi dire capable de faire le tour du monde en trouvant toujours une petite résidence secondaire pour l’accueillir. Et tu ne veux pas savoir ce que j’ai trouvé entre deux vieux Playboy ? »  

- « Vas-y ? » fit un Ryô, partagé entre son intérêt pour les magazines en question et son envie d’en savoir plus.  

- « Ceci ! ».  

 

Triomphante, Kaori lui déposé une revue sous le nez, avec une photo d’un quinquagénaire plus large que haut, tenant du bouddha cultivant son triple menton, s’étalant sur une demie page, fièrement assis derrière un bureau hi-tech.  

- « Beurk, ça ne va pas de me montrer ça en plein repas ? C’est répugnant !! »  

- « Ce n’est pas répugnant, c’est une magnifique photo de Gunda, prise au bon vieux temps de sa gloire, voilà une vingtaine d’années. Tu ne vois rien d’intéressant ? »  

 

Après un bref temps de réflexion, Ryô secoua négativement la tête. Kaori déposa alors devant lui une autre photographie, montrant cette fois une statuette en métal sombre représentant une femme assise et à demi nue dans une pose tourmentée.  

- « Et maintenant ? »  

- « Mignonne ! Regardez-moi ces seins ! »  

- « Pas ça crétin ! Sur le magazine. »  

 

Il se plongea dans l’examen de la photo, et finit par détecter, à l’arrière plan, la même statuette trônant sur une étagère. L’image était un peu floue, mais on ne pouvait pas se tromper tant la pose était particulière.  

- « La statue est là, et alors ? »  

- « Et alors ce petit bijou, œuvre de Rodin, a été déclarée volée en 1965. Comme par hasard, on la retrouve quatre mois plus tard, sur l’étagère de notre camarade. Et ce n’est pas une copie, crois-moi ! »  

- « Mais personne ne serait assez bête pour se laisser photographier avec un objet qu’il sait volé, ça me paraît aberrant ! »  

- « A moi aussi dans un premier temps. Mais si tu lis l’article, tu verras que les journalistes lui ont plus ou moins forcé la main pour avoir une photo exclusive dans son « antre », ce qui n’était initialement pas prévu. C’est sans doute la cause de son sourire constipé. Tu ne trouves pas qu’il a un petit air de famille avec la Joconde ? Autrement dit, il s’est fait coincer, et il a eu la chance que personne n’y voie rien. »  

- « Pas mal du tout, partenaire ! » siffla Ryô après un temps d’arrêt.  

 

Kaori piqua un fard et balbutia un « c’est l’enfance de l’art » dont il ne fut dupe. Il se doutait qu’elle avait travaillé d’arrache-pied (aidée sans doute en cela par la rage se s’être laissée distancer lors de sa filature) toute la matinée pour amasser ces quelques éléments. Il n’avait compté sur ces dossiers que pour l’occuper, mais finalement, elle en avait tiré quelque chose.  

 

Il examinait la liste de ses résidences principales et secondaires quand Sayuri descendit enfin. Elle était redevenue elle-même et demanda d’une voix gaie ce qu’il y avait au menu. Kaori hésita puis entra dans son jeu, énumérant les plats avant de se rendre compte qu’une bonne moitié avant disparu dans le gouffre sans fond qu’était l’estomac de son acolyte.  

 

Sayuri ne lui en tint pas rigueur et grignota ce qui restait tout en discutant avec Kaori de ses découvertes. Puis elle posa ses baguettes et se tourna vers Ryô avec un air de défi :  

- « Avez-vous raconté notre matinée à Kaori ? »  

 

Ils s’affrontèrent du regard un instant, de chaque côté d’une Kaori qui se demandait les raisons de cette ambiance soudain tendue. Devant ce silence éloquent, Sayuri reprit la parole.  

- « Non ? Et bien figure-toi que nous avons une nouvelle piste : deux adresses qui nous permettrons sans doute de remonter jusqu’à mon père. Tu viens avec nous ? »  

- « Bien sûr… »  

- « Autant y aller dès aujourd’hui. Pourquoi pas tout de suite ? »  

- « Sayuri, nous avions convenu d’attendre un peu. » rappela Ryô d’une voix monocorde.  

- « Vous en avez décidé ainsi, et je n’ai pas osé m’y opposer en tant qu’invitée. Cependant j’ai choisi de vous engager pour m’aider à retrouver ma famille. Je paierai ce qu’il faudra. Alors ? »  

- « Mais Sayuri, tu es mon amie, il est hors de question qu’on te fasse payer quoi que ce soit, c’est un service qu’on te rend ! »  

- « Non, non, j’y tiens. J’ai mes raisons. Je veux vous engager tous les deux. »  

- « Si tu y tiens vraiment, d’accord, mais je trouve ça bizarre. »  

 

Ryô ne répondit rien. Il s’était imperceptiblement détendu en voyant que Sayuri n’allait finalement pas vendre la mèche, et pourtant cette invitation apparemment banale lui signifiait que Sayuri souhaitait dorénavant que Kaori soit mêlée aux recherches, quitte à découvrir la vérité.  

 

- « Kaori, je peux te parler deux minutes ? » trancha Ryô.  

- « Quoi ? »  

- « Seule. »  

- « Pourquoi ? Tu peux parler en présence de Sayuri ! »  

- « Je n’aime pas que tu donnes ton accord sans me demander mon avis. Je refuse ce job. »  

- « Hein ? Mais pourquoi refuserais-tu de l’aider ? Tu es en train de le faire de toute façon ! »  

- « Ce n’est pas pareil. Je n’accepte pas de travailler pour les hommes pour des raisons esthétiques, et pour les amis pour des raisons éthiques. Je ne serai pas capable de correctement travailler, Sayuri. Je refuse ta demande. »  

- « Ryô, je crois que la moitié de City Hunter a déjà accepté. Je saurai me contenter de Kaori si vous ne souhaitez pas venir. »  

 

L’affrontement se faisait direct, et Sayuri se savait gagnante. Si Ryô ne faisait pas partie de l’enquête, elles courraient un danger certain ; s’il acceptait, il devrait très officiellement travailler pour elle, ainsi que Kaori, et serait moralement lié.  

 

- « J’accepte… »  

 

Sayuri hocha légèrement la tête. Elle n’était pas particulièrement fière de sa technique, mais sa décision était prise : il était temps que tous les mensonges qui embrumaient sa vie soient détruits, une bonne foi pour toute, et ça valait aussi pour sa relation avec Kaori.  

 

- « Mais dans ce cas, ce sera comme avec les clientes habituelles : tu me paies avec ton corps ! Trois coups, pas moins, payable la moitié immédiatement, le reste à la livrais… ! »  

 

Il ne put finir sa phrase avant d’être planté en terre par deux massues qui s’étaient abattues simultanément sur son crâne.  

Vingt minutes plus tard, ils étaient en route.  

 

************
 

 

- « C’est gris. »  

- « OK, ce n’est pas très vivant, mais c’est plutôt mignon : les petites maisons, les petits jardins… »  

- « … les petits mégots par terre, les petites ronces, les petits nains de jardin… C’est sinistre ! »  

- « Rabat-joie. »  

 

Les deux filles sortirent de la voiture, lasses des bougonnements de Ryô. Depuis leur départ il s’était montré de mauvaise humeur, tantôt taciturne, tantôt ronchon. Il manifestait si peu d’intérêt à leur destination qu’ils avaient failli se perdre une bonne dizaine de fois, à croire qu’il le faisait exprès. Mais ils étaient finalement arrivés dans ce quartier constitué de maisons anciennes et peu entretenues. Certaines étaient fermées, sans doute abandonnées depuis le décès de propriétaires sans enfants.  

 

Sayuri sortit pour la centième fois la lettre de son sac pour en vérifier l’adresse : c’était là, juste devant eux. Une des maisons, délaissée depuis plusieurs années à en croire l’état du jardin. Elle tenta à tout hasard de jeter un coup d’œil à la boîte aux lettres et tria les prospectus, tout en sachant déjà qu’en vingt ans, plusieurs personnes s’étaient succédées et que le souvenir de la famille Hisaishi avait dû s’évanouir depuis longtemps. Décidée à ne pas avoir fait le déplacement pour rien, elle entra dans la maison, forçant la porte bloquée par le travail du temps. Tout était vide, à l’exception de vieux torchons ou de bouts de carton laissés ça et là. Par réflexe, Sayuri hésita à enlever ses chaussures, mais la crasse alentour l’en dissuada. Le tour du propriétaire fut vite fait : deux chambres, une grande pièces à vivre… Une maison désespérément normale.  

 

Résignée, elle se dirigea vers le seuil ; une latte craqua sous ses pieds, et ce bruit fit écho en sa mémoire. Elle réalisa soudain qu’elle avait vécu ici. Qu’elle devait avoir des souvenirs enfouis, quelque part. Son regard erra un peu partout, à la recherche de son passé… Il était pourtant impossible de rattacher la moindre image d'enfance à cet univers désolé. Elle était prête à renoncer... Et puis elle le vit.  

 

Il était tordu, sec, presque mort. Il ne lui restait plus grand-chose autour de son corps maigre qui s'élançait vers le ciel. Quelques branches, quelques feuilles tout au plus. Mais elle pouvait y voir une balançoire faite d’une corde rouge et d’une planche en bois. Elle pouvait le voir avec une branche qui traînait par terre, derrière laquelle elle pouvait se cacher au printemps. Elle en sortait avec du pollen plein les cheveux, et sa mère la grondait gentiment. C’est là quelle avait emmené sa petite sœur le jour où elle était revenue de la maternité.  

 

Tremblante, elle s’avança et caressa l’écorce de son arbre-refuge. Il était plus petit que dans son souvenir. Le jardin aussi.  

 

Les larmes aux yeux, elle se tourna vers ses compagnons et leur raconta son enfance. Parcourant les quelques mètres carrés de gravier et d’herbe, elle revivait des instants de joie ou de peine, une chute, un anniversaire. Kaori et Ryô peinaient à la suivre tant elle revivait le passé en passant du coq à l’âne. Soudain elle se tourna vers Kaori, prête à lui demander « tu te souviens ? » mais elle s’arrêta juste à temps. Tout s’effaça, et il ne resta plus que le présent, froid et nu. Son humeur changea du tout au tout, et elle donna le signal du départ. Elle regagna la rue la première et croisa les bras pour se réchauffer, tout autour d’elle semblant soudain différent. Elle suivait à la trace les jeunes gens de son âge qu’avaient été ses parents, imaginant sans peine un couple amoureux qui basculait peu à peu dans la spirale des soucis d’argent, puis dans l’illégalité. Elle se sentait plus proche d’eux et réalisa que sa mère ne lui avait jamais fait partager ses souffrances et ses doutes ; pourtant elle avait dû pleurer, seule, en pensant à ce qu’aurait pu être sa vie avec ses deux filles et son époux.  

 

Elle sentit une main se glisser sous son bras. Kaori la regardait, un sourire rassurant aux lèvres. Tout en Sayuri eut envie de crier quel lien les unissait et les unirait toujours. Elle avait envie de partager le fardeau de ces découvertes, tout en sachant qu’elle n’en avait pas le droit. Elle se tourna vers Ryô, le visage sombre. C’était en partie à cause de lui qu’elle n’avait pas de sœur.  

 

Le nettoyeur le plus craint du Japon soutint son regard, impassible, presque soumis. Il acceptait sa colère comme une juste sanction de la lâcheté dont il faisait preuve depuis trop longtemps. Alors qu’il agonisait dans ses bras, Hideyuki Makimura lui avait demandé deux choses : veiller sur sa sœur et lever le voile sur les circonstances de son adoption.  

 

Il n’avait respecté que la première requête, et s’en était servi comme d’une excuse pour justifier la présence de Kaori à ses côtés. « Je respecte le serment fait à un mort ». Belles paroles. Il n’avait rien respecté du tout et enferré dans son mensonge depuis six années, il se sentait incapable de revenir en arrière. C’était tout bonnement impossible de lui glisser, entre deux banalités « Ah au fait, juste avant de mourir, Hideyuki m’avait demandé de te dire que tu as été adoptée… Désolé, j’avais totalement oublié. Remarque, tu le savais déjà, ce n’est pas si grave. Bon, le problème c’est que ta mère est morte voilà seulement trois ans, et que si je m’étais décidé à te dire la vérité comme prévu, tu aurais pu la rencontrer… Sinon, où as-tu mis le magazine télé ? ».  

Kaori ne lui pardonnerait jamais.  

 

Finalement, Ryô céda et baissa les yeux et se dirigea, seul, vers la voiture.  

 

- « Allez viens, Sayuri. Il est temps de rentrer. »  

- « C’est tout ? On part ? Mais si quelqu’un les avait connus ? Un voisin qui se souviendrait d’eux ? »  

- « Vingt-cinq ans plus tard ? Ce serait une chance indécente, tu sais… »  

- « Il faudrait bien qu’elle se décide à me sourire, non ? »  

 

Kaori ne sut que répondre. Elle se mettait à sa place de la jeune femme : elle aussi, dans de telles circonstances, essaierait de se raccrocher au moindre espoir.  

Elle avait cependant choisi de ne pas faire de recherches sur ses origines, considérant qu’elle avait déjà une famille. Pourtant, en écoutant son amie relater ses souvenirs d’enfance, son cœur s’était serré. Elle ne gardait aucun souvenir de ses véritables parents, et avait finalement peu de souvenirs de son père adoptif, mort alors qu’elle était très jeune. Elle avait occulté ses premières années, sans savoir trop pourquoi.  

Le désespoir de Sayuri était si visible que Kaori ne put se résoudre à aller contre sa volonté.  

 

- « Allons faire une petite enquête de voisinage, alors ! » enjoignit-elle en remontant ses manches comme pour donner plus de force à son propos.  

 

Elles n’eurent pas à aller bien loin : dans la maison adjacente, derrière une haie qui la cachait à leur vue, une octogénaire travaillait depuis un moment dans son jardin et héla les filles dès qu’elle les vit.  

- « Pardonnez à la vieille femme que je suis, mais je vous ai vus arriver… Des jeunes dans le quartier, c’est tellement inhabituel… Des jeunes qui visitent une maison abandonnée, encore plus ! Alors je me suis permis d’écouter un peu, ne m’en voulez pas. Dites-moi, j’ai entendu votre prénom. Ma petite-fille s’appelle aussi Sayuri. Oh, elle est un peu plus jeune que vous, elle fêtera ses 16 ans en décembre prochain. J’appréhende déjà son anniversaire, je ne sais jamais ce qui peut faire plaisir aux jeunes de maintenant. Oh voilà que je radote encore ! Vous n’avez que faire de ce que je vous raconte ! »  

 

Attendries par leur interlocutrice, Sayuri et Kaori protestèrent d’un même signe de tête. Encouragée, la vieille continua.  

 

- « Voyez-vous, c’est un prénom que j’ai toujours aimé. Il y avait une petite fille qui le portait, voilà bien longtemps. Elle habitait justement ici… alors je me trompe sans doute, mais vous ne seriez-pas les deux petites filles de Yoko ? »  

 

à suivre... 

 


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