Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Ally Ashes

Beta-reader(s): Tamia62

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 25-06-03

Ultimo aggiornamento: 09-09-05

 

Commenti: 210 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Ryô doit aider deux soeurs à affronter un lourd secret de famille ... Leurs noms: Sayuri Tachiki et Kaori Makimura...

 

Disclaimer: Les personnages de "Corps à Coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo (petit veinard). Béta lectrice: Félisoph (je te dois tout...) et Tamia62

 

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   Fanfiction :: Corps à Coeur

 

Capitolo 39 :: Chapitre 23: L'union des solitudes part. 2

Pubblicato: 09-09-05 - Ultimo aggiornamento: 09-09-05

Commenti: Bon allez hop, un peu de courage. A y est, c'est la fin (que j'ai dû découper en 2 pour des raisons de taille, ayant fait quelques ajouts). Doutes, inquiétudes, peur de décevoir, pas mal de sentiments se bousculent. C'est la fin d'une aventure de deux années et demi, ce qui paraît énorme pour une si modeste histoire (mais en temps réel, hors pause, ça a dû durer un an environ). Merci à ceux qui m'ont suivie et supportée (dans tous les sens du terme). Surtout n'hésitez pas à exprimer satisfaction ou déception... je sais que certains seront frustrés de l'absence de retour de Daichi, ou de fin définitive. Ma fic veut suivre les mangas, dans lesquels la place est faite aux doutes. La vie est ainsi faite: rien n'est vraiment définitif. "Le méchant fut enfermé, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant" c'est dans les belles histoires. Je voulais une histoire qui sente la vie. J'espère avoir un peu touché au but ;). Bonne lecture (pour la dernière fois... snif).

 


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Paralysé, il analysa tant bien que mal ce qu’il venait de dire. Il venait de révéler sa plus grande crainte, presque à son insu, comme si quelqu’un d’autre avait pris la direction de son cerveau ou de sa bouche pendant un bref instant. A présent, il hésitait entre soulagement et panique… Du coin de l’œil il aperçut Kaori se figer puis se tourner vers lui. Il n’osa pas relever les yeux, doutant de ce qu’il convenait de faire à présent.  

 

- « Tu ne me perdras pas. Je suis trop têtue pour ça ! » dit-elle doucement.  

 

Il sourit à cette remarque : elle était décidément irrécupérable. C’était bel et bien son principal trait de caractère : elle était têtue au point d’en être bornée. Et c’était peut-être pour ça qu’elle était encore en vie aujourd’hui… C’était peut-être ça qui causerait sa perte demain… Et pour l’éviter, il était prêt à tout, y compris endosser le rôle du sans-cœur, y compris la faire partir. Puisque vivre était la plus belle preuve d’amour à ses yeux, et puisqu’il était persuadé que la mort le suivait partout, comme incrustée dans les pores de sa peau, il ne voyait de salut que dans l’éloignement…  

Ou en tout cas l’avait-il cru. Avant de se décider à tenter l’aventure. Avant de se raviser encore. Aurait-il un jour enfin la chance de ne plus se poser de questions ? « Bien sûr. Si tu arrêtes de laisser passer le temps, jour après jour. Si tu ne continues plus dans ce status quo invivable. »  

Soudain las, il se leva pour se donner quelques secondes de réflexion, et se dirigea vers le canapé où il se laissa tomber. Il lui restait deux options, aussi effrayantes l’une que l’autre. En silence, Kaori fit quelques pas vers lui et s’assit par terre, décidée à patienter le temps qu’il faudrait. En la voyant ainsi, irrémédiablement fidèle, il se dégoûta. Elle était à ses pieds, attendant un mot de lui, un sourire, une récompense. Sans s’en rendre compte, il l’avait peu à peu traitée comme un animal domestique, même si cette comparaison était caricaturale. Elle l’aimait malgré tout, malgré les bleus à l’âme, malgré les trahisons, les coups bas. Il aurait préféré parfois qu’elle le méprise ou qu’elle lui rende la monnaie de sa pièce. Mais ça n’aurait pas été Kaori. La vengeance n’existait pas dans son monde, et même après tout ce qui s’était passé, elle avait déjà pardonné. Il s’en savait incapable.  

Ne supportant pas de la voir ainsi, il se poussa un peu sur le canapé et lui fit signe de s’asseoir à côté de lui. Lorsqu’elle fut à nouveau immobile, il laissa libre cours à sa part d’ombre, à cet autre lui-même qu’il n’avait plus laissé parler depuis longtemps.  

- « J’ai déjà vécu ça une fois, je me suis promis que ça n’arriverait plus jamais. »  

Cette fois, Kaori perçut qu’il ne s’agissait pas simplement de protéger son statut de célibataire, ni même de la protéger, elle. Il y avait cette plaie à vif qui ne se cachait plus.  

- « Tu veux dire que tu… »  

- « Que j’ai déjà pris le risque de tomber amoureux, et que j’ai déjà commis l’erreur de croire que je pouvais avoir une vie normale. Tu pensais que je n’avais jamais rien vécu ? Je suis l’étalon de Shinjuku, l’homme aux mille femmes, quand même ! »  

- « Que tu aies connu des femmes, connu leur corps je veux dire, je le savais pertinemment. Mais je n’ai jamais vraiment réfléchi à tes sentiments. J’ai toujours eu l’impression que tu parvenais à maîtriser tes émotions si parfaitement que rien ne perçait la cuirasse. Je crois que je me protégeais aussi : penser qu’une autre a réussi là où j’ai échoué, c’est difficile. »  

- « C’était il y a longtemps. J’étais un autre homme à l’époque, et la « cuirasse » n’était pas encore parfaitement forgée, malheureusement. Je t’ai promis de ne plus rien te cacher. Je vais t’expliquer pourquoi je ne veux pas aller plus loin : c’était il y a pas mal d’années, en Amérique Latine ; j’ai connu une femme. C’était une jeune femme dont le père et le frère étaient engagés dans la lutte, du même côté que nous. Elle nous apportait à manger et à boire… Je suppose qu’en faisant ça elle avait l’impression de les aider. C’était entre deux batailles. En haut lieu les chefs des deux camps prenaient le thé en discutant d’hypothétiques accords pendant que nous, on enterrait nos morts et on soignait nos blessés. J’étais le plus jeune du bataillon, elle était la seule adolescente du coin encore vivante… on s’est rapprochés. »  

- « Tu avais quel âge ? »  

- « Aucune idée…Je te rappelle qu’à l’époque, personne ne m’avait donné de date de naissance ! Je dirais 16 ans ou 17 ans environ… Mais j’avais plus ou moins perdu la notion du temps à l’époque. »  

- « ça a duré longtemps ? »  

- « Le temps d’une accalmie entre deux batailles. Quelques semaines, deux mois tout au plus. »  

Ryô faisait son maximum pour en parler sans détour, mais l’effort était visible. Ce n’était pas évident pour lui de se remémorer une époque révolue, correspondant à une période tout à fait particulière de sa vie, qui avait contribué à la construction de la face la plus sombre de sa personnalité. Pourtant il s’était engagé à ne plus jamais mentir, et cette promesse avait une valeur immense. Il devait se donner les moyens d’un nouveau départ, peut-être avec Kaori. Peut-être sans elle. De sa réaction dépendraient beaucoup de choses… Et pour le moment, la jeune femme paraissait insatiable !  

- « Comment s’appelait-elle ? »  

- « Soledad. Mais tout le monde l’appelait Sol. »  

- « C’est un très joli nom. »  

- « Ça ne te met pas en colère ? Tu n’es pas jalouse ? »  

 

C’était un véritable cri du cœur. Ryô s’était imaginé des hurlements, ou au minimum une petite crise de bouderie, une manifestation quelconque de rejet d’un passé sentimental qu’il savait difficile à assimiler pour quelqu’un d’aussi possessif que sa partenaire, et voilà qu’elle adoptait un comportement à l’exact opposé ! Cette acceptation l’étonnait sincèrement. Un sourire amusé aux lèvres, Kaori le regardait on ne peut plus sereinement, tête penchée, comme si elle réfléchissait à la question.  

 

- « Non… Vraiment pas. D’abord parce que je l’apprends de ta bouche, pour une fois, ensuite parce qu’elle t’a donné l’amour et le repos de l’âme à un moment de ta vie où c’était important… Et puis elle et moi on a un point commun : on a les mêmes goûts en matière d’homme ! »  

 

La douceur et le calme avec lesquels elle avait répondu ne lui ressemblaient pas, ou du moins ne ressemblaient pas à l’image que Ryô se faisait d’elle. Il ne la retrouva pas davantage lorsqu’elle ponctua la fin de son explication d’un clin d’œil : il ne s’attendait vraiment pas à la taquinerie latente et à ce sous-entendu sexuel. Eberlué, il la regarda un instant comme s’il la découvrait, pour se rendre compte qu’elle n’avait pas pensé à mal en faisant cette réflexion. Elle parlait de sentiments, pas de chair. A l’inverse de tant d’autres femmes qui avaient traversé sa vie.  

Parfois il lui semblait qu’elle était d’un autre monde : une telle innocence, confinant parfois à la naïveté, ne semblait pouvoir exister que dans les livres, surtout dans leur monde… surtout avec lui dans les parages. Et malgré cela, elle trouvait encore le moyen de rougir lorsqu’elle parlait d’amour. C’était charmant, et effrayant.  

Si charmant qu’il avait parfois été à deux doigts de lui livrer son cœur, qu’il avait failli céder à cette envie quelques jours auparavant et passer au stade supérieur de leur relation. Si effrayant qu’il y avait finalement renoncé à chaque fois, et qu’aujourd’hui il tremblait encore à l’idée de devoir prendre une décision définitive.  

Mais c’était également enivrant. A présent que, consciemment ou non, il avait laissé tomber son armure, il ressentait l’irrépressible besoin d’aller plus vite, d’oser. Après tant d’années à attendre, il avait envie de goûter au plaisir de la séduire, de prendre son temps, d’espérer, d’oser pas à pas se découvrir.  

Il n’avait pas envie de lui parler d’amour. Il n’avait pas envie de lui faire l’amour. Il voulait juste voir naître une histoire, qui serait peut-être solide, qu’ils bâtiraient ensemble et qui les construirait en retour.  

 

Mais encore fallait-il qu’elle y soit prête…  

 

- « Kaori ? Si je te dis tout ça, c’est que je t’ai promis d’être honnête avec toi dorénavant. »  

- « Je sais… »  

- « Et tout ça, c’est aussi pour pouvoir avancer… Enfin tu vois ce que je veux dire… »  

- « Continue ? »  

 

Il grogna un peu : elle avait décidé de ne pas lui simplifier la tâche. Il était fermement décidé à ne pas lâcher prise, même si le ciel devait s’en mêler !  

- « Tu pourrais m’aider… Tu sais, je t’ai déjà dit que tu es plus importante qu’une simple partenaire, pour moi… »  

- « A vrai dire, ce n’était pas aussi clair que ça, comme formulation. » dit-elle d’une petite voix à peine audible.  

 

« Là, je la retrouve ! » pensa Ryô en voyant la jeune femme devenir aussi rouge qu’on puisse l’être. Pourtant il devait la prévenir : elle ne devait se faire aucune illusion, et choisir en toute connaissance de cause…  

 

- « Quoi qu’il en soit… Tu dois être consciente que si jamais toi et moi on fait un bout de chemin ensemble, il n’y aura pas de vie de famille, de maison, de jardin, de chien, d’enfants, ou quoi que ce soit. »  

- « Je le sais et je l’accepte. »  

- « Tu dois comprendre que je ne serai jamais un prince charmant… Que je ne changerai jamais ma façon d’être. Que si je saute sur tout ce qui bouge, ce n’est pas par pure couverture, c’est aussi ma personnalité. »  

- « Je l’accepte également. »  

- « Même si ça exige supporter mes incartades, ma fascination pour les jolies jeunes femmes, et mes sorties nocturnes ? »  

- « Si tu acceptes d’être ligoté, enfermé, roulé dans le futon, torturé, mis en laisse, et de t’expliquer en tête-à-tête avec ma massue… je l’accepterai. »  

 

Ryô avala sa salive et se demanda si elle parlait au premier ou au second degré. Après tout, son regard était menaçant, mais tout dans son attitude disait le contraire. Il dissimula un sourire : peu de femmes oseraient lui parler ainsi. Peu de femmes oseraient lui tenir tête. Mais elle était ainsi, obstinée, bornée, sans une once de recul ou de doute lorsque les choses allaient mal… tous ces défauts qui faisaient son charme et dont il était tombé peu à peu amoureux, avant même de se rendre compte de ses qualités. De l’adolescente tout feu tout flamme qui brandissait son cœur en étendard à la femme qu’elle était aujourd’hui, chaque Kaori était un fascinant mystère.  

En repensant à leurs premières rencontres, il se demanda à quel moment il s’était laissé passer la corde au cou. Il n’avait pas pu être attiré par le garçon manqué de la première fois. Cela avait piqué sa curiosité, sans plus. Il l’aurait oubliée avec le temps.  

Ce n’était pas non plus à leur deuxième rencontre, lorsqu’il l’avait giflée violemment. Il avait autre chose en tête, et elle n’était qu’un moyen d’arrêter toute la bande. A l’époque, il n’était pas encore disposé à voir les femmes comme autre chose qu’une proie ou un apât. Et pourtant… A bien y réfléchir, l’amour s’était installé pas à pas, en passant par l’estime, le respect, l’amitié, le désir. Sa réaction, à la mort de Makimura, l’avait profondément marqué. Il ne s’attendait pas à sa décision de rester.  

Par la suite il l’avait regardée vivre, évoluer, grandir. Il ne s’en était pas méfié, mais à force d’exister, tout simplement, sans chercher à le séduire contrairement à d’autres femmes qui avaient croisé son chemin, elle l’avait capturé…  

 

- « Un bien curieux couple, hein ? » pensa-t-il à voix haute.  

 

Elle le regarda, interloquée, puis suivit en partie le fil de ses réflexions et acquiesça avec un petit rire de gorge.  

- « Oui, et c’est encore en dessous de la réalité. »  

 

Chacun se replongea dans ses pensées, revivant quelques scènes marquantes de leur relation… Une aventure née de l’aventure. Une histoire que n’aurait pas reniée un romancier. « Oui, mais en lui donnant quelle fin ? » s’interrogea Kaori en observant son partenaire du coin de l’œil. Son silence la mettait mal à l’aise, et elle se décida à reprendre la parole, un peu maladroitement, simplement pour rompre cette « glace » qui commençait à les emprisonner.  

- « Je n’arrive pas à croire qu’on soit là, côte à côte, à discuter de notre… de ce… »  

- « De nous ? »  

 

Elle ne répondit pas mais hocha la tête, soudainement plus grave.  

- « Tu es sûre que c’est ce que tu veux Kaori ? Tu sais qu’il y aura des moments où j’aurai besoin d’être seul. Que je suis incapable de te parler d’amour ou de te dire des mots tendres… Je ne peux pas te jurer d’être conforme à cet… à cet amour que tu m’offres. Je te décevrai, encore… »  

- « Je sais… Tout comme n’importe quel homme, ou n’importe quelle femme, dans n’importe quelle relation, déçoit un jour l’autre involontairement. On n’est jamais sûr de rien, mais il faut bien savoir se lancer, au moins pour savoir si le jeu en vaut la chandelle Toi au moins tu assumes en reconnaissant tes torts ! Les autres hommes disent le contraire et au final ne sont pas davantage fidèles ! »  

- « Quoi ? Mais c’est quoi cette opinion à l’emporte-pièce ? Depuis quand es-tu devenue une professionnelle du courrier du cœur? Et pire encore un expert es-hommes ? »  

- « Oh, les femmes, entre elles… » éluda-t-elle avant de pouffer devant son expression ébahie.  

 

Faussement vexé, il croisa les bras et marmonna une vague plaidoirie au nom de la défense de la gent masculine. Kaori se mordit la lèvre, attendrie devant cette tentative pour alléger l’atmosphère. Elle observa son profil boudeur, sans entrer dans son jeu. Ryô s’en aperçut et se tourna vers elle, redevenu grave, un calme sourire au coin des lèvres. Dans ses yeux, elle pouvait lire des choses qui firent battre son cœur plus vite, mieux encore que l’aurait fait une caresse. Il s’ouvrait enfin à elle, définitivement, irrévocablement.  

 

Elle avait attendu ce moment depuis longtemps, l’avait rêvé conforme aux livres, aux films, aux histoires inventées dont son âme romantique s’était repue, mais jamais elle ne l’avait imaginé ainsi. On l’avait nourrie de baisers enflammés, de relations sexuelles frénétiques et débridées au premier aveu, de grandes déclarations et de promesse d’éternité. La réalité était infiniment plus touchante. Quiconque d’extérieur n’y aurait vu qu’une conversation raisonnée entre deux grandes personnes qui se livrent en toute conscience, et pourtant il y avait tellement plus… Ryô lui avait fait le cadeau de lui montrer ses propres doutes, et l’avait traitée d’égale à égal. Il lui avait ouvert son cœur, et cela la touchait infniment plus que s’il lui avait ouvert son lit. A cette pensée, des images s’imposèrent d’elles-mêmes. Elle se sentit rougir et baissa la tête. Ryô ne tarda pas à en percevoir la raison. Sans réfléchir, il prit son menton et la força à le regarder dans les yeux.  

 

- « Il y a en revanche quelque chose que je peux te promettre. On ira à notre rythme pour trouver notre place dans cette nouvelle « configuration ». Ok, n’ayons pas peur des mots : dans cette nouvelle relation. » lâcha-t-il après avoir inspiré profondément.  

 

 

Kaori battit des cils, étonnée et émue. Elle avait parfaitement compris l’allusion à leur vie intime, un aspect de la vie de couple qui la laissait tout à la fois nerveuse, impatiente, frustrée, et pétrifiée de panique. Elle essaya de dissimuler le mieux possible ses sentiments, sans parvenir à se détacher des prunelles magnétiques qui la fixaient.  

 

Ryô s’était autorisé à regarder Kaori différemment, détaillant la mobilité de son visage, sa façon de pencher la tête, la sensualité naïve qui émanait d’elle. Ses doigts quittèrent son menton pour effleurer sa peau, repousser une mèche rebelle derrière son oreille, se glisser le long de son cou jusqu’à la naissance de l’épaule, pour revenir vers sa nuque. Il la sentit frémir, mais elle ne chercha pas à échapper à cette caresse. Nerveuse, elle humidifia ses lèvres. Elle n’eut pas immédiatement conscience de l’effet de ce simple petit mouvement, mais elle sentit soudain la main de Ryô affirmer son emprise sur son cou et l’attirer vers lui.  

 

Il posa ses lèvres sur les siennes dans un chaste baiser. Il n’y avait ni peur ni doute dans ceux de la jeune femme ; ils reflétaient simplement un cocktail létal d’envie, d’appréhension, de curiosité, et de confiance.  

 

Après un bref moment d’étonnement, ils s’embrassèrent à nouveau, laissant seuls leurs corps s’exprimer. Kaori posa sa main sur le torse de Ryô, et sentit, émerveillée, son cœur battre à toute vitesse. Elle y gagna un peu de confiance et s’enhardit jusqu’à rendre baiser pour baiser, caresse pour caresse, consciente de sa maladresse. Pour un peu, elle aurait souhaité avoir eu connu d’autres hommes, pour ne pas arriver dans ses bras inculte et godiche. Elle espérait qu’elle ne le décevrait pas.  

 

Alors que sa gorge se serrait à cette pensée, Ryô s’écarta légèrement. Il perçut sa panique et l’apaisa d’un baiser sur le front, avant de lui expliquer à l’oreille, d’une voix rauque :  

- « Aussi ardemment désirai-je continuer cette conversation fort intéressante, je me dois de te rappeler que ta sœur est dans la chambre au-dessus, et peut descendre à tout moment. »  

 

Son souffle rapide, ses gestes brusques ne laissaient aucun doute à Kaori : il la désirait tout autant qu’elle le désirait. Néanmoins, ses mots la ramenèrent à la réalité. Elle hésita un instant, se demandant si elle aurait le courage de lui proposer de monter à l’étage, mais il la prit de court :  

- « Nous avons tout notre temps, de toutes façons. Et puis il paraît que l’attente est le meilleur moment ! » ajouta-t-il, taquin « Après six années… on peut tenir encore un peu, non ? ».  

 

Kaori ne put retenir un petit grognement, déçue et perplexe quant à la validité de cette assertion. En riant, il l’attrapa par l’épaule et l’attira contre lui, déposant un baiser rapide sur sa tempe.  

- « Et si on commençait par profiter du simple fait d’être vivants, pour commencer ? ».  

- « Tout ce que tu voudras. »  

- « Tentatrice… »  

 

Le regard innocent qu’elle leva vers lui fut en forte contradiction avec la manière dont elle se lova contre son corps.  

 

 


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