Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: laeti

Beta-reader(s): Kaori28, Saintoise

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 16 capitoli

Pubblicato: 24-02-06

Ultimo aggiornamento: 11-09-06

 

Commenti: 181 reviews

» Scrivere una review

 

RomanceDrame

 

Riassunto: Ryô décide de partir et de laisser Kaori vivre sa vie à la fois pour lui mais aussi pour Kaori. Que va-t-elle devenir sans lui ? Comment va-t-elle pouvoir continuer à vivre sans sa moitié ? Et ce départ est-il vraiment définitif ?

 

Disclaimer: Les personnages de "L'appel au secour" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

I forgot my password

 

You just have to contact me by email and give me your login. You have to use the email address you gave me when you signed up.

 

 

   Fanfiction :: L'appel au secours

 

Capitolo 16 :: Quand Kaori passe à l’action…

Pubblicato: 11-09-06 - Ultimo aggiornamento: 11-09-06

Commenti: Alors, tout d’abord, désolée pour cette longue absence de maje. Je sais que j’ai été longue à la détente cette fois-ci mais voilà mon tout dernier chap en ligne. J’espère qu’il vous plaira. P’tit mot pour les impatientes…Je ne citerais pas de nom (et puis si finalement : Kith, Sand, Grifter et Saintoise), vous voilà récompensées pour votre harcèlement. Gros bisous à tout le monde et bonne lecture.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16


 

Alors que Kaori s’élançait vers l’entrée du bâtiment, Toshio lui saisit soudainement le poignet, l’obligeant à le regarder.  

 

- Fais très attention, ce ne sont pas des enfants de chœur que tu auras en face de toi. Je n’aimerais pas qu’il t’arrive quelque chose de fâcheux.  

 

Elle lui fit un sourire rassurant.  

 

- Ne t’inquiète pas. Je suis une grande fille et les méchants pas beaux ne me font pas peur.  

 

Et elle disparut dans la pénombre ambiante.  

 

 

L’entrepôt se situait dans une zone des docks totalement laissée à l’abandon. Plus personne ne venait dans cette partie désaffectée du port suite à l’arrêt des activités de plusieurs armateurs tokyoïtes qui effectuaient des échanges avec les plus grands sites portuaires du Japon.  

Les bâtiments, qui jonchaient ça et là les quais, étaient autrefois destinés à recevoir de nombreuses marchandises. L’activité qui régnait alors dans ces lieux était un des principal moteurs de l’économie de la capitale nippone. Il était triste de voir les changements considérables qui étaient apparus en seulement quelques dizaines d’années.  

 

Les rares vestiges de ce passé révolu se présentaient sous la forme d’énormes caisses de bois disposées ça et là et qui, pour l’occasion, offraient de parfaits refuges pour l’ombre qui se déplaçait rapidement d’un point à un autre, filant droit sur l’énorme porte de métal faisant office d’entrée à l’entrepôt n°13.  

Malgré la rapidité à laquelle évoluait Kaori, chacun de ses gestes étaient dictés par la prudence. Le regard affûté et les sens en éveil, la jeune femme observait son environnement à la recherche d’un mouvement ou d’une présence menaçante. C’est alors qu’elle aperçut, dans un recoin sombre près de l’entrée, deux hommes fixant l’obscurité, apparemment à la recherche d’éventuels intrus.  

 

Elle se trouvait à seulement une dizaine de mètres des deux gorilles. Elle s’arrêta brusquement et s’agenouilla dans un recoin sombre qui lui permettait d’observer ce qui se passait sans se faire repérer. Les deux hommes ne semblaient pas décider à bouger de leur position. Ce constat inquiéta la jeune nettoyeuse qui réfléchissait déjà au moyen le plus discret pour se débarrasser de ces encombrants personnages sans éveiller la curiosité d’autres molosses du même genre.  

 

De toute manière, elle n’avait aucune autre solution que de passer par l’entrée principale puisque l’arrière du bâtiment était pleinement exposé aux réverbères qui entouraient les lieux. Elle ne pouvait pas se permettre de faire une arrivée en fanfare, n’ayant aucune connaissance des capacités de ses ennemis. Etaient-ils suffisamment armés pour lui opposer une forte résistance ou pouvait-elle se permettre d’agir plus sereinement ? Combien étaient-ils réellement ? Elle n’avait détecté qu’une dizaine de personnes mais n’en était absolument pas convaincue. Le meilleur moyen de s’en assurer était encore de faire un rapide balayage de l’entrepôt mais le pourrait-elle seulement ? Elle comptait bien découvrir ce que cachaient le bâtiment et ses occupant et le meilleur moyen d’y parvenir était encore d’y pénétrer discrètement.  

 

Elle repéra une espèce de butte plongée dans l’obscurité qui avait la particularité d’offrir un point de vue parfait sur l’activité des lieux. Bien sûr, elle ne verrait que partiellement l’intérieur mais cela devrait suffire pour se faire une idée de ce qui l’y attendait. Cependant, pour atteindre l’endroit en question, il lui fallait passer juste devant les deux gardes qui, aux vues des légères bosses sous leurs vestes Armani, étaient bels et bien armés.  

 

Seule possibilité : une diversion.  

 

Elle inspecta rapidement autour d’elle, à la recherche d’un objet contendant dont elle pourrait se servir pour détourner l’attention des gardes.  

Elle se rendit rapidement compte que sa cachette avait déjà du avoir des visiteurs peu de temps auparavant. Le sol était jonché d’immondices : sacs en plastiques, canettes vides et mégots de cigarettes. Elle se fit la réflexion que, décidemment, les jeunes d’aujourd’hui n’avaient plus aucun respect pour leur environnement ! Elle se saisit d’une canette qu’elle remplit de moitié avec du sable afin d’en alourdir suffisamment le poids pour que le bruit de la chute se fasse entendre des deux molosses. Puis, d’un puissant mouvement du bras, elle envoya le projectile à l’opposé de sa position en espérant avoir assez de force pour atteindre son but. La canette virevolta tant et si bien qu’elle atterrit à une cinquantaine de mètres plus loin. Le bruit de l’objet alerta les deux molosses lorsqu’il rencontra la surface de béton.  

 

- T’as entendu ?  

 

- Oui, va vérifier ! Moi, je reste en retrait au cas où on aurait affaire à un petit blagueur.  

 

Et en effet, l’un des gardes se dirigea vers l’origine du son. Le second garda sa position devant la porte, à la grande déception de Kaori. Elle ne pouvait plus faire machine arrière et décida d’affronter l’homme resté près de l’entrée. Discrètement, elle quitta sa cachette et se dirigea précautionneusement vers la lourde porte de métal en faisant attention de rester le plus possible dans l’obscurité ambiante.  

Arrivée à quelques mètres de l’homme, elle l’observa de plus près dans le but de déterminer ses chances d’en venir à bout rapidement. Il était bien plus costaud qu’elle ne l’aurait pensé de prime abord. Sa veste cachait mal la montagne de muscles dont il était pourvu et sa taille n’avait rien à envier à celle d’un basketteur de la NBA.  

Loin d’être découragée par ces observations, la jeune nettoyeuse décida d’utiliser cette information à son avantage. Elle allait se servir de la force de l’ennemi pour s’en débarrasser.  

 

Se relevant d’un coup, elle se campa fermement sur ses deux jambes devant l’homme en question. Bien que surpris par cette apparition soudaine, il se jeta littéralement sur Kaori avec la ferme intention de l’attraper. Profitant de l’élan de son agresseur, elle s’abaissa et projeta toute sa puissance dans ses bras lorsque ceux-ci entrèrent en contact direct avec l’assaillant. D’un mouvement de balancier, elle l’envoya dans les airs, se servant de la propre force de l’ennemi.  

Lorsque ce dernier atterrit lourdement sur le sol, le choc de la rencontre entre son nez et le béton lui fit perdre connaissance. Profitant du moment, elle le tira comme elle put (ben oui, c’est qu’il est pas léger le bonhomme !) et l’attacha solidement à l’aide d’une corde qui avait été abandonnée près d’une caisse en bois. Juste avant de poursuivre son chemin, elle retira son arme au gorille endormi pour plus de sécurité si ce dernier venait à récupérer ses esprits trop vite.  

 

 

Espérant que le bruit de la lutte n’ait pas alerté son acolyte, Kaori s’empressa d’entrer dans le bâtiment tout en restant excessivement prudente, inspectant rapidement les lieux du regard afin de s’assurer de sa relative sécurité.  

 

Apparemment, le gang devait être en pleine effervescence. Des hommes couraient dans tous les sens, allant d’un coin à l’autre de l’entrepôt. Pour sur, cette grande activité ne cachait pas seulement une prise d’otages.  

 

Kaori se fit la réflexion qu’elle avait peut-être bien accordée sa confiance un peu trop rapidement à Toshio. Celui-ci semblait utiliser les mêmes ruses que l’inspectrice Nogami.  

Lui aurait-il délibérément caché une partie de la vérité sur les actions des « Méduses ». Ceux-ci semblaient, en effet, être totalement préoccupés par une tout autre affaire que celle de leur otage. D’énormes containers étaient disposés méthodiquement les uns derrière les autres dans la première partie du bâtiment. La seconde n’était pas visible pour le moment, étant fermée par une seconde porte d’acier de taille bien plus respectable que celle de l’entrée.  

 

S’agirait-il du lieu où était retenu notre fameux otage ? La nettoyeuse semblait effectivement le penser.  

Cependant et ce qui l’inquiétait le plus pour le moment, était cette étrange effervescence. Une quinzaine d’hommes, également habillés de costumes griffés (comme si cela pouvait les aider dans leur « travail »…), étaient affairés à remplir les containers de caisses de différentes tailles. La curiosité s’empara de notre jeune professionnelle. Qu’est-ce qui pouvait bien se cacher derrière tout ça ? Elle essaya de repérer un endroit qui lui permettrait de jeter un coup d’œil sur les marchandises embarquées avec autant de précipitation.  

Elle trouva son bonheur en une espèce de pont surélevé, juste au dessus des containers. L’accès au lieu était permis par un escalier de métal à l’aspect quelque peu vétuste mais cela ne la découragea aucunement. Elle se dirigea prudemment et sans bruit vers les premières marches. Les montant rapidement, elle s’allongea de tout son long sur le plateau de la passerelle en question, profitant de sa position pour observer de plus près ce qui semblait préoccuper le gros du gang.  

Les caisses de bois étaient transportées d’un point à l’autre par plusieurs hommes, ce qui traduisait de leur poids. La jeune femme réfléchissait à leur possible contenu lorsque un grand bruit se fit entendre. Son regard se dirigea immédiatement dans la direction d’un soudain esclandre.  

 

- Espèce d’abruti ! Tu peux pas faire attention Sammy ? Si on abîme la marchandise, tu peux être sûr que le chef va nous tuer.  

 

- Excuse-moi.  

 

Le coupable se grattait l’arrière du crâne avec un air désolé se qui ne sembla pas améliorer l’humeur de son vis-à-vis.  

 

- Magne-toi de remettre tout en ordre et prie pour que rien ne soit arrivé aux armes !  

 

Sur ces paroles quelque peu belliqueuses, notre petit Sammy s’empressa de soulever la caisse qui ne semblait pas avoir trop souffert de la chute. De son côté, Kaori avait parfaitement saisi les propos échangés entre ces deux-là. Alors, il s’agissait d’un trafic d’armes.  

 

- Me voilà dans de bras draps !  

 

Un sourire vint éclairer le visage de la jeune femme au souvenir des dernières questions qu’elle avait posées à Toshio sur les capacités de l’ennemi. Maintenant, elle avait sa réponse ! Ils n’étaient pas seulement armé, mais lourdement équipés plutôt.  

Elle hésitait à envisager un repli stratégique mais l’occasion de délivrer cet homme qui avait été pris en otage ne se représenterait peut-être plus de sitôt.  

Elle prit la décision de continuer malgré sa toute dernière découverte. Il n’était néanmoins pas envisageable de poursuivre son avancée tant que tout ce petit monde n’aurait pas déserté les lieux. Mais comment réussir un tel tour de passe-passe ?  

 

Elle n’eut pas à se poser la question bien longtemps. Le deuxième gorille, qui gardait l’entrée de l’entrepôt et qui s’était éloigné lorsque Kaori avait fait diversion, pénétra précipitamment dans les lieux en hurlant que son acolyte avait disparu. La plupart des hommes présents s’élancèrent dans un bel ensemble au dehors du bâtiment dans l’espoir de retrouver la sentinelle ou de mettre la main sur un éventuel invité non désiré.  

 

Au bout de seulement trois minutes, il ne restait plus que cinq hommes présents. Kaori décida alors d’entrer en scène et de profiter de ce soudain mais inespéré revirement de situation. Elle avait parfaitement conscience que cette diversion improvisée serait probablement sa seule chance de délivrer l’otage.  

 

Aussi discrètement qu’elle avait escaladé les marches, elle les redescendit et se positionna juste derrière l’homme qui l’attendait au bas des escaliers. D’un mouvement ample et rapide de la jambe et décrivant un cercle parfait, elle frappa l’homme à la tempe, lui faisant immédiatement perdre connaissance. Rapidement, elle le traîna derrière les marches et entrava ses mouvements, juste au cas où mais il n’ouvrirait probablement pas les yeux avant un bon bout de temps. Elle fit un rapide tour d’horizon afin de vérifier que les quatre membres du gang restant n’avaient pas perçu de bruit suspect. A son plus grand soulagement, il n’en était rien. Chacun d’entre eux semblait bien plus préoccupé par la possible arrivée de la police. L’inquiétude se lisait parfaitement sur leurs visages.  

De gros durs pleins de muscles, ils étaient devenus de parfaits agneaux effrayés.  

 

Enfin, tout est relatif mais Kaori n’en avait pas pour autant perdu le sourire. Pour le moment, les choses ne se présentaient pas trop mal.  

 

Estimant que l’homme à sa droite était une cible toute désignée de par sa position excentrée du reste du groupe, elle choisit l’attaque frontale. Silencieusement, elle contourna sa proie, se servant de tout ce qui l’entourait pour la préserver des regards. Bientôt, elle arriva juste à quelques mètres de lui. Ne réfléchissant pas plus longtemps, elle s’élança et d’un uppercut redoutable, lui fracassa la mâchoire. Le choc fut rude pour l’homme qui ne vit rien d’autre que des corbeaux sournois, voletant paresseusement autour de lui avec l’inscription « tu n’es qu’un idiot » autour du cou.  

Réitérant la même opération que pour sa première victime, elle le traîna et l’attacha avec les moyens du bord aux côtés de son partenaire. Plus que trois et elle pourrait enfin découvrir ce qui se tramait derrière cette fichue porte qui s’ouvrait sur la seconde partie des lieux, espérant y trouver la personne responsable de cette mission sauvetage. Elle savait que l’otage n’avait sûrement pas été laissé sans surveillance. Elle pouvait déjà ressentir d’autres présences l’entourant.  

 

Retournant près de l’escalier, elle grimpa sur l’un des fameux containers et rampa le plus discrètement possible, cherchant à obtenir un meilleur point de vue qui lui permettrait d’avoir une idée plus précise de la position des trois derniers malfrats. Observant ce qui l’entourait avec attention, elle détecta une présence près de la fameuse porte reliant les deux espaces. En observant plus minutieusement les lieux, elle vit deux ombres se déplacer à travers l’entrepôt, chacune dans une direction opposée. Apparemment, les derniers membres du gang présents dans la pièce semblaient s’être douté de quelque chose. Le silence radio de leurs deux complices les inquiétait et ils s’étaient décidés à faire un rapide examen des lieux dans le but de vérifier que personne ne s’était invité dans le bâtiment.  

 

Malgré leur discrétion, Kaori discernait chacun de leur mouvement et étudiait les différentes possibilités qui lui étaient offertes : attaquer directement le garde près de la porte pour tenter de libérer l’otage au plus vite ou s’en prendre aux deux autres pour terminer par la sentinelle et s’assurer, ainsi, d’une tranquillité toute relative pour mettre un point final à cette affaire.  

 

Optant pour la deuxième solution qui lui paraissait la plus raisonnable, elle mit un plan d’action au point en moins de cinq minutes. Il fallait attendre que les deux hommes qui ratissaient l’entrepôt se rejoignent pour ensuite les attaquer en espérant, ainsi, faire une pierre, deux coups. En effet, chaque seconde comptait avant le retour des autres, sortis pour vérifier une éventuelle intrusion sur les quais.  

 

Aussi rapidement et silencieusement que possible, Kaori se dirigea vers l’entrée du bâtiment. Les deux derniers hommes présents fouillaient le moindre recoin de la pièce, espérant dénicher un quelconque gêneur. Leur inspection poussée les amena directement près de la jeune femme qui avait anticipé leurs déplacements. Se rapprochant inexorablement de la nettoyeuse sans en avoir conscience, les deux gorilles ne ressentaient toujours aucune présence. C’est donc d’un pas assuré qu’ils se retrouvèrent dos à dos devant elle.  

 

- Eh les gars ! Vous cherchez quelque chose peut être ?  

 

- Non, merci. Ca devrait aller mais c’est sympa d’avoir proposé.  

 

L’un des deux hommes, le plus jeune apparemment, avait répondu spontanément à la proposition. Ce n’est qu’au bout de quelques secondes que l’information les percuta de plein fouet.  

Etant les deux seules personnes présentes sur les lieux, qui avait bien pu proposer son aide aux deux gangsters ? Ne serait-ce pas ce fameux intrus qu’ils s’évertuaient à traquer depuis une bonne vingtaine de minutes ?  

Et c’est d’un joli mouvement simultané que les deux idiots se retournèrent.  

Kaori souriait de toutes ses dents devant tant de bêtise. Comment avaient-ils réussi à échapper à la police ? Leur QI devait frôler le 2, à tout casser.  

 

Profitant de la surprise générale (tout du moins des deux abrutis), elle posa ses mains de manière à englober le visage de chacun des protagonistes et d’un mouvement sec, elle les fracassa l’une contre l’autre. Le bruit du choc n’était pas des plus réjouissant et deux corps « anesthésiés » s’effondrèrent l’un contre l’autre. Et dire qu’elle s’était inquiétée de savoir si elle arriverait à bout de ces gangsters minables à elle seule !  

 

Rassurée par les tous derniers évènements, Kaori se dirigea d’un pas guilleret en direction de la porte ouvrant sur la deuxième partie de l’entrepôt.  

Arrivée à destination, elle sortit son arme et se plaqua contre la paroi à côté de l’entrée. Ne sachant pas vraiment combien d’hommes étaient à l’intérieur, elle essaya de distinguer le moindre bruit qui pouvait filtrer à travers la plaque de métal qui séparait les deux zones. Le silence était complet. D’ailleurs, elle se rappela que personne n’avait jailli lorsque la sentinelle était venue prévenir d’une possible intrusion. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? N’y aurait-il que l’otage de l’autre côté ? Ou se pourrait-il que les lieux soient particulièrement bien insonorisés et que personne n’ait écouté l’entrée plus que bruyante du garde ? Peut-être que d’autres hommes se cachaient derrière cette porte et l’attendaient de pied ferme en dissimulant leur présence dans l’espoir de la surprendre !  

 

Cette absence de mouvement inquiétait grandement notre jeune nettoyeuse qui se méfiait plus que de raison de ce calme ambiant. Mais l’heure n’était plus à la réflexion ! Le temps passait et les acolytes de nos cinq truands n’allaient pas tarder à débarquer. Il fallait agir coûte que coûte et le plus vite serait le mieux !  

 

Prenant son courage à deux mains, Kaori s’agenouilla contre le mur et tendit le bras en direction de la poignée. Tournant lentement cette dernière, la porte s’ouvrit sur une pièce sombre dont on ne pouvait voir que vaguement les contours.  

Une faible lumière éclairait une personne assise sur une chaise. Les liens qui entravaient ses mouvements étaient si serrés que son sang n’arrivait apparemment plus à circuler aux vues de la couleur bleuie qu’avait prise sa peau.  

 

A la vue du visage tuméfié de l’homme, Kaori sut qu’elle avait enfin trouvé son otage. Mais l’absence de mouvement de ce dernier lui faisait entrevoir un danger. D’accord, jusqu’à maintenant, elle n’avait pas été éblouie par la grande intelligence de ses opposants mais de là à laisser seul leur unique moyen de sortir libre de toute cette histoire… Ils ne pouvaient pas être si débiles ! Encore que… On pouvait sincèrement se poser la question.  

Soudain, un léger bruit se fit entendre et avant que notre nettoyeuse ne prenne conscience qu’il s’agissait du chien d’une arme qui était braquée dans sa direction, une détonation se fit entendre. Kaori n’eut que le temps de se laisser tomber à terre lorsqu’elle entendit une balle siffler au niveau de son oreille droite. Une soudaine brûlure se fit ressentir au niveau de sa tempe et un liquide chaud vint lui chatouiller la nuque. Ce n’était qu’une éraflure mais qui saignait abondamment.  

 

Comprenant instantanément qu’il était plus que préférable de bouger, Kaori s’élança d’une roulade dans la seconde pièce. Reprenant appui sur ses jambes, elle se dépêcha de trouver un lieu qui la protégerait de ses ennemis. Elle trouva son bonheur derrière une caisse de bois qui devait faire deux fois sa taille et qui avait l’avantage de la préserver des balles de par sa position.  

Faisant un rapide calcul, elle dénombra approximativement trois personnes. Leurs auras menaçantes lui permettaient de les situer dans l’espace mais elle ne les voyait pas pour autant. Il fallait rapidement trouver un moyen de repérer les lieux afin d’en tirer tous les avantages. Sa cachette la protégeait pour le moment mais elle n’était pas stupide ! Cela ne durerait pas devant la persévérance de ses attaquants.  

Soudain, une idée germa dans son esprit. Elle braqua son arme sur une des poutres de métal qui maintenait le toit du bâtiment. Appuyant sur la gâchette, l’arme envoya sa balle sur la paroi, créant ainsi des étincelles qui permirent à la jeune femme de découvrir partiellement son environnement.  

 

Il s’agissait d’une pièce de taille bien plus modeste que la précédente. Elle se présentait sur deux niveaux qui étaient reliés par un escalier en acier. Le premier ricochet lui permit de détecter une ombre sur le haut de ce même escalier. Et un de repérer ! Maintenant, il suffisait de reproduire les mêmes gestes jusqu’à trouver la position des deux autres. Kaori utilisa un chargeur complet avant d’avoir le schéma des lieux en tête et une idée de l’emplacement de ses assaillants. Alors qu’elle découvrait son entourage, les trois gorilles n’avaient pas cessé de tirer, rendant son abri de moins en moins sûr au fil des secondes. Bien décidée à rapidement bouger de place, elle s’élança dans un autre recoin de la pièce qui avait pour avantage d’être intouchable pour deux de ses ennemis. La seule personne qui pouvait désormais l’atteindre était l’homme accroupi au milieu de l’escalier de métal.  

Sa position en hauteur lui permettait d’avoir une vision d’ensemble et de repérer le moindre de ses mouvements. Il fallait qu’elle s’en débarrasse au plus vite ! Inspirant une grande goulée d’air, elle se lança et couru le plus vite possible à l’opposé de la pièce. Elle savait qu’elle n’aurait que quelques secondes pour éliminer son opposant. Tout en se précipitant au pas de course, elle dégaina son arme et visa le bras droit de son assaillant. Le cri que ce dernier poussa lui confirma qu’elle avait touché sa cible. Plus que deux et elle pourrait alors délivrer l’otage.  

 

Bien que sa nouvelle cachette la préserve des tirs, elle ne lui permettait pas d’atteindre les deux derniers membres du gang. En effet, sa vision était plus que restreinte et l’empêchait d’agir. Réfléchissant à toute vitesse, elle mit un plan sur pied et décida de tenter le tout pour le tout. Si tout se passait bien, elle serait débarrassée de tous ces gêneurs dans les secondes qui suivraient.  

Se redressant de moitié, elle avança presque en rampant jusqu’au centre de la pièce. Pas un bruit n’était perceptible dans les lieux. Les deux tireurs n’arrivaient pas à déterminer la position de leur cible avec précision. Pointant leur arme tantôt à droite, tantôt à gauche, ils essayaient de distinguer le moindre changement qui désignerait la position de leur proie. Kaori sentit la nervosité de ces derniers augmentaient et se redressa d’un coup. Les deux hommes, alertés par le mouvement brusque, tirèrent en même temps sans savoir ce qu’ils visaient exactement.  

Alors que les deux coups de feu résonnaient encore, deux cris se firent entendre. Les deux hommes s’écroulèrent simultanément. En effet, la nettoyeuse s’était placée de façon à ce que ses opposants soient exactement l’un en face de l’autre. Elle n’avait eu qu’à exacerber leur fébrilité pour ensuite leur infliger le coup de grâce. Alors même qu’elle se redressait, elle s’était légèrement décalée sur la droite, laissant ainsi le champ libre aux deux gorilles qui avaient instinctivement appuyé sur la gâchette pour finalement se toucher mutuellement.  

 

Ravie de voir sa ruse menée à bien, elle s’empressa de se relever pour ensuite délivrer l’homme au centre de la pièce. Arrivée à deux pas de ce dernier, elle put lire l’effroi dans son regard. Ses yeux trahissaient une peur inconsidérée. Elle ne comprit pas l’origine de cette terreur et crut que l’homme se croyait encore en danger. Levant le bras dans sa direction dans un geste de dénégation, elle n’eut pas le temps de réagir qu’un bruit assourdissant vint lui déchirer les tympans.  

Elle ressentit tout d’abord une intense douleur dans l’épaule, puis elle vit un liquide sombre lentement imprégner son pull alors que son arme lui échappa des mains et qu’un cri de douleur sortit de sa gorge. Ce n’est que lorsqu’elle se laissa tomber sur ses genoux qu’elle prit enfin conscience qu’on venait de lui tirer dessus.  

Tournant la tête derrière elle, elle observa l’obscurité quelques secondes avant de voir un visage se dessiner. Un sourire éclatant éclairait le visage de celui qui l’avait touchée.  

 

- Alors ma jolie, on veut jouer à Wonderwoman et sauver les gentils ?  

 

Kaori essaya de se relever mais sans succès. La douleur était bien trop forte et une grimace déforma ses traits.  

 

- Qui êtes-vous ?  

 

- Je suis celui qui va t’envoyer enfer !  

 

L’intonation de sa voix était étrange, mélangeait de colère et de joie.  

 

- Tu t’es bien amusée à dégommer mes hommes les uns après les autres, hein ? Au fait, bravo pour ce dernier coup ! Ses deux abrutis n’y ont vu que du feu. Finalement, ils ont bien mérité ces deux balles.  

 

Tout en parlant, l’homme s’était rapproché de Kaori qui pouvait désormais voir son visage. Ce type était effrayant ! Il devait mesurer dans les deux mètres et aurait pu concourir avec des bodybuilders professionnels vu la taille de ses muscles. Une balafre traversait son visage de part en part et l’expression de son regard trahissait la folie.  

Il l’attrapa violemment par les cheveux pour ensuite la projeter au sol. Un gémissement plaintif lui échappa lorsque son épaule blessée percuta durement le béton. Levant les yeux, elle vit avec étonnement que son arme se trouvait à proximité, juste devant elle. Elle tenta alors de la saisir de son bras valide mais l’homme la devança et lui envoya un coup de pied au ventre qui la plia en deux sous la douleur. Son corps n’était plus que souffrance. Chacun de ses membres la tiraillait alors que son bourreau continuait à la rouer de coups. Bientôt, elle ne pourrait plus réagir et sombrerait dans l’inconscience.  

 

Dans un dernier sursaut d’énergie et de rage, elle se jeta sur son arme, réussit à l’attraper et se retourna dans un même mouvement. L’homme, ayant anticipé son geste, saisit la sienne et fit mine de tirer … mais trop tard !  

 

L’arme de la nettoyeuse fumait encore alors que le bruit d’un corps qui s’écroule se fit entendre. Pas de sang, juste un trou en plein milieu du front !  

Elle laissa son arme lui glisser des mains pour ensuite s’écrouler à son tour.  

 

Bien que son épaule saignait abondamment, elle ne ressentait plus aucune douleur. Ses membres s’agitaient sans qu’elle ne puisse les contrôler. Instinctivement, elle se replia sur elle-même, entourant ses jambes de ses bras avec force. Des larmes se mirent à couler inlassablement le long de son visage blafard. Pourtant, elle ne ressentait plus rien : ni douleur, ni peur, ni rage. Elle n’avait plus conscience du monde qui l’entourait et ses yeux ne voyait rien d‘autre qu’un épais brouillard. Des gémissements s’échappaient de ses lèvres sans qu’elle ne s’en aperçoive.  

 

Elle ne sentit pas non plus les bras qui l’entourèrent, ni n’entendit les paroles de l’homme qui avait surgi dans la petite pièce quelques secondes après le dernier coup de feu.  

 

- Kaori ! Tu m’entends ? Répond-moi, bon Dieu !  

 

Toshio, avait compris que quelque chose de grave s’était passé suite au hurlement de Kaori et s’était précipité dans l’entrepôt. (ndb : franchement, il aurait pu arriver plus tôt l’imbécile, c’est bien beau d’arriver quand tout est fini)  

Le temps qu’il arrive sur les lieux, Kaori avait déjà tiré sur le chef du gang. Il l’avait retrouvée au sol, recroquevillée sur elle-même et laissant échapper de faibles plaintes. Relevant son visage, il vit un homme abattu d’une balle en pleine tête à quelques mètres d’eux et comprit l’origine de ce comportement : elle était en état de choc ! Cependant, ce n’est pas ce qui l’inquiétait le plus pour le moment. Il venait de prendre conscience de l’état de la jeune femme et ce n’était vraiment pas glorieux. Son visage décomposé était marqué par de nombreuses contusions. Une épaisse flaque de sang recouvrait le sol au niveau de son épaule ce qui augmenta encore son inquiétude.  

 

La saisissant dans l’étau ferme de ses bras, il tenta de la faire réagir en lui parlant et en la secouant légèrement. Cela n’eut aucun effet sur la jeune femme. Il la souleva dans ses bras et entreprit de quitter le bâtiment avant que les renforts n’arrivent.  

En effet, les coups de feu n’étaient pas passés inaperçus ! Des promeneurs, ayant entendus plusieurs détonations successives, avaient pris soins d’alerter la police. Il ne fallait pas traîner dans les parages et l’état physique de Kaori inquiétait de plus en plus l’inspecteur.  

Reprenant peu à peu conscience de ce qui l’entourait et surtout de la douleur dans son épaule qui se rappelait à son bon souvenir, la jeune nettoyeuse indiqua l’adresse du Doc à son co-équipier. Comprenant qu’il s’agissait d’un de ses amis et que l’on pouvait compter sur sa discrétion, Toshio se dépêcha de l’emmener à destination.  

 

Pendant ce temps là, sur le port d’Osaka…  

 

Ryô raccrochait le téléphone. Il venait d’appeler son ancien appartement. Il ne savait pas exactement à quoi il s’était attendu, mais l’écoute du message enregistré sur le répondeur l’avait profondément étonné. Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir signifier ? Kaori ne serait-elle donc pas partie ? Aurait-elle conservé l’appartement après son départ ? Et si oui, pour quelle raison ? Après tout, il aurait parfaitement compris qu’elle veuille tout oublier de son existence avec lui. Cela lui aurait même paru logique ! Alors, pourquoi avait-il entendu la douce voix de son ancienne partenaire résonner à l’autre bout du fil ?  

 

Sur le coup, il avait été tellement surpris qu’il n’avait pas su quoi dire et avait préféré raccrocher avant de sortir une ineptie. Il lui tardait de plus en plus de rentrer chez lui ! Que le trajet lui semblait long pour regagner sa ville ! Son esprit fonctionnait à plein régime.  

Peut-être n’aurait-il finalement pas trop d’efforts à fournir pour retrouver la femme de sa vie. Du moins, c’est ce qu’il espérait.  

 

Cependant, tout cela l’intriguait fortement et il se promit de se renseigner auprès de ses anciens amis dès son arrivée à moins que ces derniers ne le rejettent comme un malpropre. Il l’aurait bien mérité de toute façon.  

Mais qu’à cela ne tienne ! Il rentrait à Shinjuku pour retrouver la vie qu’il n’aurait jamais du quitter. Il s’était rendu compte de son (énorme) erreur et était près à faire amende honorable pour toutes ses fautes.  

 

Fort de ces nouvelles résolutions, notre nettoyeur embarqua sur son bateau le sourire aux lèvres et l’espoir chevillé au coeur.  

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de