Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG - Prosa

 

Autore: grifter

Beta-reader(s): Saintoise

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 25 capitoli

Pubblicato: 24-03-06

Ultimo aggiornamento: 29-12-09

 

Commenti: 464 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Kaori, Ryo, un officier de police...Ryo va t il laisser Kaori filer le parfait amour avec un autre que lui ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Coeur Indécis" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Sauf Sheena, Ryan Reynolds, Myriam, Jillian, Kobayashi et Iwakuni Yamaguchi qui sont de moi.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: Coeur Indécis

 

Capitolo 14 :: Aveux d'un flic corrompu

Pubblicato: 17-11-06 - Ultimo aggiornamento: 17-11-06

Commenti: Désolée du retard dans mes majes :( Un grand merci aux reviews les filles, vous etes super !:) Gros bisous ma Saintoise, je t'adore ma puce, merci de ta dilligence à mon égard. Petit résumé rapide : nous sommes toujours dans la soirée du vendredi, Ryan vient d'échapper à une tentative de meurtre par Minisoleil orchestrée par Iwakuni Yamaguchi et son bras droit Jillian. Ryo se prépare à s'inflitrer dans la propriété des parents de la petite Nany, espérant ainsi glaner des informations le menant sur la piste de cette dernière ainsi que de la jeune soeur de sa cliente Laeti, la jeune Naomie :) Quant à Kobayashi il va dévoiler son jeu. Bonne lecture et je sais, je suis sadique, vous attendez le diner et la confrontation Ryan/Ryo mais pour la logique de mon plan je me devais de poster cette maje avant. Gros bisous et bonne lecture :) Ps: c'est encore un long chapitre, désolée :(

 


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-Tu avais besoin de mettre un chemisier aussi échancré ! Bougonna-t-il en démarrant.  

-Si je dois faire diversion, oui, rétorqua Kaori tout en bouclant sa ceinture.  

-J’aurais du refuser que tu m’accompagnes, maugréa-t-il en s’arrêtant à un feu.  

-Je te signale que je suis ta partenaire, au cas où tu l’aurais oublié ! S’empressa-t-elle d’ajouter pour clarifier la situation.  

-Ce n’est pas une raison. Ils sont plus armés qu’un bataillon de miliciens, et je doute sincèrement que tes massues te suffisent pour avoir le dessus si jamais la situation dégénère, fit-il en redémarrant.  

-Ryo ? Te ferais-tu du souci pour moi ? C’est trop mignon.  

 

Elle se pencha et l’embrassa sur la joue pour le remercier de s’inquiéter autant pour elle.  

 

-Il ne faut pas, je peux être dangereuse quand il le faut. Donne-moi un bazooka et je te le prouve. Umibozu est bon professeur crois-moi.  

 

Si elle avait voulu détendre l’atmosphère, c’était bel et bien raté.  

Le visage de Ryo se rembrunit à l’évocation de son ange avec cette arme de destruction dans les mains.  

 

-Voilà le problème justement.  

-Ryo ?  

-Tu ne devrais pas avoir à côtoyer la lie de la société Kaori. Regarde ce que j’ai fait de toi !  

-Oui et alors ? Je te rappelle que c’est moi qui ai insisté pour devenir ta partenaire en mémoire de mon frère.  

-Belle connerie… J’aurais mieux fait de ne pas te laisser rentrer dans mon monde. J’ai été égoïste. La vérité c’est que je ne pourrais pas me passer de toi. Je te voulais à mes côtés. Tu avais pris une trop grande place dans ma vie.  

 

Kaori encaissa chaque parole de son partenaire comme une gifle mais se ressaisit bien vite.  

 

-Laisse-moi deviner. Maintenant qu’on est ensemble, tu aimerais que je renonce à me rendre sur le terrain, n’est-ce pas ? Fit-elle acerbe et abasourdie par les propos de son partenaire.  

-Et bien…  

-Tu peux oublier Ryo Saëba. Je n’ai pas l’intention d’être reléguée au second plan. Il est hors de question que j’attende sagement à la maison ton retour de mission tandis que toi tu risques ta vie. Jamais ! Tu m’entends ? Jamais je n’accepterais ça ! Je croyais avoir fait mes preuves durant toutes ces années Ryo, je croyais…  

-Je t’aime, lâcha-t-il dans un souffle comme si cela expliquait tout.  

-Moi aussi. C’est pour cette raison que je n’accepterai pas. Ryo… Regarde-moi…Ryo…  

 

Il tourna la tête et plongea ses yeux noirs dans ceux brillants de Kaori.  

 

-Tu veux me protéger, je le conçois parfaitement mais ne me mets pas ainsi sur la touche, s’il te plait. Si tu…  

 

Il lui prit les mains et les serra :  

 

-Cette affaire sent mauvais. Je ne sais pas dans quoi on met les pieds mon ange et je refuse que tu sois dans la ligne de mire. Tu comprends ça !  

-Oui, je comprends… Ecoute, je te promets d’être prudente et de rester sur mes gardes. Je resterai planquée dans la mini si ça peut te rassurer et n’interviendrai que pour créer une diversion si cela s’avère nécessaire. Ça te va ?  

-Oui, je te fais confiance. Ne…  

-Je ne ferai pas de bêtises, promis, le coupa-t-elle d’un franc sourire.  

 

Il lâcha ses mains et caressa sa joue délicatement. Kaori s’en saisit et en embrassa tout à tour les paumes. Le silence s’installa dans la mini.  

Le véhicule s’immobilisa à 600 mètres à couvert de l’immense propriété du père de Nany.  

Ryo éteignit les phares et tous les deux descendirent de voiture. Il enfila ses gants noirs sous le regard de la jeune femme qui l’aida à s’équiper d’un émetteur radio qu'elle plaça dans son oreille. Les gardes étaient sur le qui-vive mais n’avaient pas perçu leur approche.  

Alors que Kaori ouvrait sa portière pour retourner à l’intérieur du véhicule, Ryo l’arrêta d’une main et doucement, lui fit faire volte-face. Elle n’eut pas le temps de réagir que les lèvres chaudes et avides de Ryo meurtrissaient les siennes. Deux mains la plaquèrent contre son torse musclé et sa langue se faufila pour quémander la sienne. Elle gémit sous l’assaut.  

 

-J’aime quand tu te fais pardonner.  

-Ca marche ? Demanda-t-il entre deux baisers.  

-Disons qu’il faudra qu’on reprenne cette conversation ailleurs, murmura-t-elle tout en rougissant.  

 

Avec un clin d’œil, Ryo s’éclipsa dans la nuit. A l’aide de jumelles, Kaori suivit sa progression. Il longea les murs d’enceintes et escalada ces derniers, puis disparut de l’autre côté et se laissa souplement retomber au beau milieu des herbes hautes.  

Il alluma son émetteur et se tapit à terre, jaugeant les alentours.  

 

-Kaori ?  

-Oui. Personne en vue ? Ça va ?  

-Je coupe. Je te recontacterai plus tard.  

 

La radio grésilla encore quelques secondes puis devint muette. Kaori raccrocha et se cala au fond de son siège, guettant avec ses jumelles la moindre réaction des gardes qui pourrait trahir la présence du nettoyeur. Ces derniers ne semblaient rien avoir remarqué de suspect et parlaient tranquillement. De son poste d’observation, elle ne distinguait pas la teneur de leurs propos. Ryo avait beau lui avoir appris à lire sur ses lèvres, elle ne parvenait pas à déceler quoi que ce soit de cohérent. De toutes façons, elle se trouvait bien trop loin et y renonça.  

Lorsque la sonnerie de son portable retentit, la jeune femme sursauta. Eriko était au bout du fil et lui annonça qu’elle annulait la sortie à la plage prévue le lendemain car elle était un peu fatiguée, mais que Kaori n’aurait qu’à passer lui rendre visite, ce que cette dernière approuva. Puis, elle raccrocha.  

 

Pendant ce temps, trompant la vigilance des gardiens, longeant les murs et se dissimulant derrière les ifs et les sculptures, Ryo avait atteint la grande fenêtre du salon. Y risquant un rapide coup d’œil, il distingua un couple dont l’homme, de part sa stature et son embonpoint caractéristique, lui confirma ce qu’il pensait : le grand champion de sumo n’était pas parti en vacances à l’étranger comme les gardes avaient tenté de lui faire croire.  

Il se cacha derrière une immense plante verte lorsqu’un un garde zélé s’approcha de lui, alluma une cigarette et scruta les alentours. Il en tira quelques bouffées avant de jeter le mégot au loin et s’éloigna de la piscine. Ryo le surveilla du coin de l’œil et, quand il jugea la voie dégagée, se hissa jusqu’au balcon du premier étage pour pouvoir s’infiltrer dans la maison.  

Il fut surpris de ne trouver aucun système d’alarme lui barrant la route. Tant mieux pour lui. Voilà qui allait lui faciliter la tâche.  

Crochetant avec dextérité la porte fenêtre de la fenêtre, il pénétra à l’intérieur. Il tendit l’oreille mais aucun bruit ne lui parvint, il était seul à cet étage.  

Parfait ! Autant commencer à fouiner un peu ! Allumant au minimum sa mini-lampe torche, il tira doucement les rideaux et balaya la pièce du mince faisceau lumineux. Ce geste lui révéla sa présence dans la chambre d’une petite fille, la petite Nany très probablement à en juger par la quantité hallucinante du nombre de peluches qui décoraient la pièce. Il y en avait de partout. La penderie débordait de jouets et d’objets à l’effigie de little Kitty.  

Il trouva un album photos posé en évidence sur l’étagère qui lui confirma son intuition. Il s’agissait bien de la chambre de la petite fille que Naomie babysittait avant sa disparition. Un bruit de pas se rapprocha et il se planqua juste à temps sous le lit.  

 

Un homme aux cheveux blancs fit son entrée, attrapa le nounours rouge qui trônait sur le lit défait et claqua la porte derrière lui en sortant.  

 

-Sale gosse ! J’ai pas que ça à foutre moi ! Maugréa dans sa barbe Jillian, le bras droit d’Iwakuni Yamaguchi.  

 

Resté seul, Ryo emboîta le pas à l’homme dont il avait aperçu et mémorisé les traits durs et anguleux depuis la frange de la couverture du lit, sous lequel il avait trouvé refuge. A la lumière de la lune qui filtrait à travers les rideaux, il jeta un coup d’œil à l’horloge murale : déjà quinze minutes de passées. Pourvu que Kaori tienne sa promesse de ne pas intervenir.  

 

Arrivé à la cage d’escalier, des voix lui parvinrent distinctement. Il y avait de la colère dans celle qu’il identifia immédiatement comme appartenant à l’homme qui avait venait de pénétrer dans la chambre. Jillian était en train de remettre en place le garde et de proférer des menaces à l’encontre de la mère de Nany. Visiblement, ce type n'était pas un enfant de chœur à en juger par l’aura négative qui émanait de lui et que Ryo percevait.  

 

-Vous voulez vraiment qu’il lui arrive des bricoles ?  

-Non. Pitié ! Ne lui faites pas de mal. Je vous en prie ! Nous avons fait comme vous nous avez demandé. Laissez-nous la voir, implora la maman en pleurs.  

-Arrête de chialer ! Je t’ai dit que tu la verrais si et seulement si vous jouiez franc jeu. Mais vous avez voulu me doubler. Grosse erreur !  

-Mais non ! Nous n’en avons touché mot à personne. Nous ne ferons rien qui puisse mettre en danger la vie de notre petite fille et…  

-Foutaise ! La coupa-t-il. Il y a quelques jours, un flic qui enquête sur mon boss est venu s’entretenir auprès de votre mari. Osez prétendre le contraire ! Mes hommes m’ont tenu informé.  

-Oui, rétorqua le père. Il est en effet venu me poser des questions à l’issue de mon entraînement, mais je lui ai assuré tout ignorer des agissements de mon dirigeant, que seul le sport m’importait. J’ai du être suffisamment convaincant car il n’est plus venu m’importuner depuis.  

-Idiot ! Ryan Reynolds n’est pas comme la plupart des flics de la police ; ce type est une teigne doublé d’un ex-marine. Quand il a flairé un poisson, il ne lâche plus prise. Je suis particulièrement bien placé pour le savoir. Il a suivi mon boss au gré de ses déplacements, n'hésitant pas à se faire muter à Singapour puis à Taïwan. Il se doute forcément de quelque chose. Si je vous déplace, cela ne fera que confirmer ses soupçons. Je vous avais prévenu et je me vois donc obligé de sévir.  

 

Un rictus sadique se dessina alors sur les lèvres de Jillian.  

 

-Qu’allez-vous faire ? S’alarma la maman désespérée.  

-Je vous interdis de toucher à un seul cheveu de notre fille, intervint le père. Autrement… Je…  

-Ne soyez pas idiot. Votre gosse est l’instrument de votre obéissance sans faille. Sa nounou par contre ne nous est d’aucune utilité et…  

-Pitié, elle n’a rien fait ! Pitié, supplia la maman de Nany d’une voix tremblante.  

 

Jillian planta son regard noir dans celui du champion de sumo, et au bout de quelques instants, accepta la supplique de la femme, brisant alors un silence insoutenable.  

 

-D’accord pour cette fois-ci uniquement, lâcha-t-il alors. Je l’épargne. Mon bon cœur me perdra.  

 

Puis il partit dans un rire démoniaque et serrant de la peluche de Nany, quitta la pièce laissant derrière lui des parents désemparés, qui se demandaient quand est-ce que le cauchemar prendrait fin. Ils avaient hâte que leur petite fille leur soit rendue saine et sauve. On le leur avait promis dès que le championnat serait remporté, mais ils en doutaient sincèrement : un chef de mafia ne se contente pas de donner sa parole : il la reprend dès que ça lui chante.  

Bref, ils ne disposaient d’aucune garantie de revoir leur petite fille et cela les terrifiait.  

 

Le regard éteint, il serra sa femme en pleurs contre lui et se maudit d’être si lâche.  

Quelques mètres plus haut, le nettoyeur n’avait pas perdu une seule miette de l’échange verbal et serrait les poings de rage. Tandis qu’il assimilait les informations, un nom se fit jour dans son esprit : celui du collègue de Kaori : le fameux Ryan Reynolds, et le dîner du lendemain lui apparut soudainement sous un autre angle.  

 

Il fallait à tout prix qu'il suive cet homme de mains car ce type serait en mesure de le mener tout droit à son patron ainsi qu'aux filles.  

Ryo se hâta donc de rebrousser chemin pour prendre Jillian en filature. Celui-ci était facile à repérer : sa chevelure d'un blanc cendré lui faisait comme un halo dans la nuit : ironique pour un homme chargé des basses besognes et dont la mort d'autrui constituait le gagne-pain.  

Ryo retomba sans bruit au sol et le suivit à distance.  

Soudain, la sonnerie stridente d'un portable retentit dans la nuit noire et le nettoyeur le vit s'immobiliser à quelques mètres de lui. La chance aidant, une légère brise souffla dans sa direction, il put distinctement l’entendre discuter avec son interlocuteur.  

Kobayashi semblait sacrément agité.  

 

-Bon sang, calme-toi, ta couverture n'est pas grillée ! Qu'est-ce qui te prends de t'exciter ainsi ? Je suis certain qu'il ne s'agit que d'une coïncidence. N'oublie pas que la position de ton père te met à l'abri du moindre soupçon si tu te tiens à carreau.  

Alors, Minisoleil a-t-elle rempli sa part du contrat ? Demanda t-il d'une voix monocorde dénuée de toute chaleur, un rictus sadique ourlant la commissure de ses lèvres. Quoi ? Tu plaisantes ? Putain ! Mais c'est pas vrai ! Combien de fois faudra-t-il s'y prendre pour lui faire la peau à ce flic ! Ragea-t-il dans une colère noire. Je ne veux rien entendre, qu’elle se démerde comme elle l'entend mais Monsieur Iwakuni le veut mort peu importe les moyens à employer, elle a carte blanche. Je croyais qu'elle était plus futée que ça ! Dis-lui bien que si elle n'est pas capable d'exécuter ce contrat, elle ne nous est d'aucune utilité. Je lui donne une seconde et dernière chance, fais-lui comprendre qu'elle n'a pas intérêt à la laisser passer cette fois-ci !  

Quoi, ton pognon, ton pognon ! Tu en as à ne plus savoir qu'en faire Kobayashi ! Ton père est ministre bordel ! Des dettes de jeu ? Ca c'est ton merdier vieux, je ne veux pas….  

 

Il souffla, ce flic véreux commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs avec ses caprices. Si ça ne tenait qu'à lui il lui aurait déjà logé une balle entre les deux yeux. Seulement voilà, il rendait, de par sa position stratégique au cœur du commissariat des services inestimables, faisant tantôt disparaître une preuve d'un dossier, tantôt balançant le nom des témoins à intimider ou pire …Il se ravisa en songeant que son patron n'apprécierait pas forcément de perdre ce pion pour l'instant, même si celui-ci était pour le moins instable et pouvait leur exploser à la figure à tout moment s'il n'était pas canalisé.  

 

-Ok ok. Bon retrouve moi demain pour midi tappantes au No Touch. Je te remettrai la somme que tu réclames.  

 

Sur ces douces paroles le tueur raccrocha aussi sec et remit le portable dans la poche de sa veste avant de regagner sa voiture garée en contrebas.  

 

Il disparut du champ de vision du nettoyeur mais ce dernier ne se donna pas la peine de le suivre, il en avait suffisamment appris pour agir. Les pièces du puzzle se mettaient peu à peu en place. Ainsi le Kobayashi qu'il avait eu le déplaisir de rencontrer au Bar Smith et Wesson et celui qui avait harcelé moralement Kaori au point de la faire pleurer n'étaient qu'une seule et même personne ! Il trempait dans cet enlèvement et marchandait son silence moyennant finances… Un sourire mystérieux se dessina sur le visage du nettoyeur : il serait au rendez-vous demain midi, l'occasion était trop belle de les prendre la main dans le sac et de les utiliser pour faire craquer leur patron Iwakuni Yamaguchi lors d'une confrontation.  

Quant à Ryan Reynolds, songea finalement Ryo, le dîner tombait à pic pour glaner quelques informations sur la bande. Puisque ces truands semblaient tout mettre en œuvre pour avoir sa peau, c’était l’occasion pour lui de mieux les connaître. L’officier Reynolds devait être coriace et incorruptible, chose qui devenait rare de nos jours dans les rangs de la police rongée de Tokyo.  

Voilà qui éclairait le policier sous un jour nouveau pour Ryo qui ne le considérait jusque-là que comme un bellâtre, rival potentiel pouvant gagner le cœur de son ange.  

Mais Kaori l'avait choisi lui, Ryo Saeba et pas ce flic.  

Kaori… Il réalisa soudain qu'elle se trouvait toujours dans la voiture à l'attendre.  

 

Il perçut le ronronnement de la voiture de sport qui s'éloignait de la propriété et se prépara à escalader à nouveau le mur d'enceinte lorsque l'aboiement d'un chien de garde se fit entendre au loin. Il se dépêcha de grimper et s'aplatit en parvenant au sommet du mur. Il se pencha en avant afin de voir si la vue était dégagée ; hélas pour lui, deux gardes s'étaient éloignés du groupe pour fumer une cigarette et avaient pris place pile en-dessous de l'endroit où il pensait pouvoir redescendre.  

 

Dans la Mini, Kaori qui ne quittait pas Ryo des yeux depuis qu'elle l'avait détecté en haut du mur, vit avec horreur les gardes se poster en-dessous de lui, lui coupant ainsi toute retraite. Elle attendit une minute puis deux …puis les aboiements du chien se firent plus fort, se rapprochèrent de l'endroit où Ryo se terrait et Kaori les entendit à son tour : il lui fallait agir, créer une diversion.  

 

Le cœur du nettoyeur manqua un battement en percevant la voix claire et un rien provocante de son ange qui venait lui offrir une diversion. Elle l'avait fait ! Elle lui avait désobéi pour le sortir de là.  

 

La jeune femme avait dégrafé la moitié de son chemisier, dévoilant au regard libidineux des gardes une poitrine à damner un saint. Elle avançait avec une démarche chaloupée, se mouvant avec un mouvement de bassin hypnotique.  

 

« Kaori » murmura d'une voix inaudible le nettoyeur en la voyant ainsi se livrer à l'ennemi.  

 

-Alors les gars, que diriez-vous de passer un peu de bon temps ? Demanda-t-elle de sa voix la plus suave et en leur lançant une œillade plus que suggestive en se pendant au bras du garde le plus proche d'elle. J'ai envie de m'éclater.  

 

-Avec joie ma jolie, rétorqua ce dernier subjugué par l'apparition qui se tenait devant lui.  

 

Elle respirait le sexe et la luxure, pourquoi ne pas en profiter après tout ?  

 

Il lui saisit le bras et l'attira à lui : Kaori se retrouva plaquée contre un torse chaud qui puait la transpiration.  

Avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste, une paire de lèvres avides s'écrasèrent brutalement contre les siennes et une langue râpeuse força le barrage de ses dents. Jouant le jeu, elle entrouvrit les siennes et l'homme approfondit son baiser, lui souillant le palais, envahissant sa bouche de son haleine chargée d'alcool.  

 

« Beurk » se dit-elle, avec une soudaine envie de vomir, mais elle tint bon, il fallait qu'elle les attire loin du mur.  

 

L'homme se détacha d'elle l'air ravi et déclara à son collègue sans quitter sa proie des yeux :  

 

-Je passe d'abord Manuenzo, quand j'aurais fini, tu me remplaceras.  

 

Tout en disant ces mots, il avait enserré la taille de la jeune femme et l'entraînait maintenant vers la petite cabane qui leur servait d'abri pour leur garde.  

 

Resté seul avec le second garde, Ryo jura intérieurement que si jamais ce connard touchait sa partenaire, il ferait un malheur !  

 

Kaori, fière de son stratagème laissa le garde la précéder. Il la fit pénétrer dans la petite maison et la colla aussitôt contre la porte en bois ; sa main s’insinua entre les pans de son chemisier et effleura un de ses seins. Elle tenta de ne pas paniquer. Encore un petit instant à tenir. Lorsqu’elle sentit la main de l’homme emprisonner fermement sa taille et la bouche de celui-ci embrasser son cou, elle lui assena :  

 

-C’est 100 000 yens pour l’heure !  

 

Aussitôt, le garde se détacha d’elle et répondit d’un air ahuri :  

 

-Quoi ? 100 000 yens pour une heure. T’es complètement givrée !  

-Alors je m’en vais, rétorqua-t-elle sèchement et triomphante, tout en faisant volte-face.  

 

Mais il ne l’entendit pas de cette oreille et l’empoigna pour lui faire fit face. A la vue de la gigantesque massue qui se matérialisa entre les mains de la jeune femme, il recula et bégaya :  

 

-Mais… mais..  

-Tiens, sale porc !  

 

Et boum ! La massue s’écrasa sur la tête de l’abruti et le cloua au sol comme un cafard.  

Satisfaite de la correction qu’elle venait de lui infliger, elle sortit d’un pas sûr et revint d’un air nonchalant vers le second garde qui s’avéra surpris de la voir déjà revenir. Quelques minutes, trois tout au plus, s’étaient écoulées depuis qu’il l’avait vue entrer à la suite de son collègue.  

 

-Mais où est Dorian, s’enquit-il en fouillant les alentours du regard.  

-Il n’a pas voulu me payer les 100 000 yens que je lui réclamais alors je l’ai laissé.  

-Hein ? Mais personne ne paierait une telle somme, rétorqua-t-il estomaqué. Fiche le camp !  

 

Il la repoussa d’un air menaçant, la main sur son fusil d’assaut.  

La jeune femme eut soudain une idée de génie pour retourner la situation à son avantage. Elle ne se démonta pas et avança vers l’homme en lui faisant un clin d’œil.  

 

-Ne me dis pas que tu as déjà vu des travelos aussi beaux que moi ? Souffla-t-elle en arrivant à sa hauteur et en faisant mine de vouloir l’embrasser.  

-Travelo ?! Répéta le garde avec un mouvement de répulsion. Il recula mais elle avançait toujours.  

-Allez, ne sois pas timide, lui dit-elle en effleurant son visage du bout des doigts.  

 

Il ravala difficilement sa salive et la repoussa vivement. C’est alors qu’il prit ses jambes à son cou, laissant derrière lui une Kaori hilare.  

 

-Ne t’approche pas ! Au secours ! Criait le garde en prenant ses jambes à son cou.  

 

Il détala comme un lapin.  

 

Le champ était maintenant libre pour Ryo qui descendit et rejoignit sa partenaire. Ils s’empressèrent de ficher le camp. La Mini s’évapora dans la nuit.  

 

-Nom d’un chien, Kaori ! Qu’est-ce que je t’avais dit ? Explosa Ryo dans l’habitacle, ses mains se crispant sur le volant à la pensée de ce qui aurait pu lui arriver.  

-Ne t’énerve pas. On s’en est sorti. As-tu pu obtenir des informations ? Demanda-t-elle désireuse de changer de sujet.  

-Oui, je dois d’ailleurs contacter Saëko.  

-Et moi prendre une bonne douche, ajouta-t-elle en brossant ses vêtements froissés.  

-Il t’a touchée ? Demanda dans un souffle son partenaire en évitant soigneusement de la regarder, préférant fixer la route.  

-Non, je ne l’aurais jamais laissé faire Ryo.  

-Il t’a embrassée ! Rugit-il hors de lui.  

-Oui mais je devais jouer le jeu. Calme-toi..  

-Me calmer ! Je…  

-Je sais me défendre, le coupa Kaori. Tu avais besoin que j’intervienne, ce que j’ai fait. Le débat est clos à moins que tu ne veuilles que ma massue ne t’aide à relativiser les choses…  

 

Le nettoyeur choisit de ne pas répondre. Il savait parfaitement au fond de lui qu’elle avait raison. Il ne put s’empêcher de ruminer dans son coin.  

Au bout de quelques minutes d’un silence qu’elle trouvait insupportable, Kaori se décida à prendre la parole :  

 

-Ryo, tu m’en veux vraiment ?  

-…  

-Ryo, s’il te plait…  

-Non, finit-il par avouer. Je ne t’en veux pas. Mais j’aurais préféré que tu ne t’en mêles pas.  

 

Elle lui sourit et se pencha vers lui pour l’embrasser sur la joue.  

A ce contact, il tressaillit et un mince sourire s’esquissa alors sur ses traits fermés. Il se savait incapable de rester fâché bien longtemps contre elle, et ça, elle le savait également.  

 

Un peu plus tard, pendant que sa partenaire prenait une douche bien méritée, il en profita pour joindre Saëko par téléphone et lui faire un compte-rendu de son incursion chez le champion de sumo.  

 

-Il n’y a pas d’erreurs possibles. Tu connais beaucoup de Kobayashi, fils et ministre, et de Ryan Reynolds travaillant tous les deux pour la police ?  

-Non, en effet. Mais je tombe des nues, avoua l’inspectrice. Si ce que tu affirmes s’avère véridique, alors je me devrais de prendre les mesures qui s’imposent. Quand je pense que depuis qu’il est dans notre service, ce type a accès à tous nos dossiers, j’enrage !  

-Tu ne pouvais pas te douter que tu nourrissais une vipère dans ton sein, Saëko.  

-Bon, je fais surveiller la propriété des parents de Nany par des hommes en qui j’ai une absolue confiance. Tu te rendras au rendez-vous de Jillian et de Kobayashi ?  

-Et comment ! Je me posterai éloigné mais pas trop afin d’immortaliser l’échange de fric s’il y a lieu. Faire tomber Kobayashi te permettra de le manipuler à ta guise pour avoir le reste de la bande. J’ai déjà eu à faire à lui. Ce mec, c’est une gonzesse : mets-lui la pression et il te servira Iwakuni sur un plateau  

-Si tu parviens à prendre des clichés, fais-moi signe et je me charge de l’écrouer.  

-Juste une dernière chose avant que tu ne raccroches.  

-Oui ?  

-Dis-moi. Portes-tu cette nuisette violette si sexy avec le décolleté plongeant ?  

« Pas moyen qu’il garde son sérieux plus de deux secondes » Se dit l’inspectrice en tombant à la renverse.  

-Ryo ! Le menaça-t-elle.  

-Ok ok, je raccroche.  

-Alors, que t'as dit Saeko ?  

 

C’était la voix de Kaori qui venait d’apparaître sur le seuil du salon, juste enroulée dans une serviette de bains, les cheveux encore humides de sa douche. Les yeux de Ryo accrochèrent les courbes mises en valeur par le morceau d’éponge et suivit le parcours d’une goutte d’eau qui dévalait le cou de la jeune femme, pour venir mourir à la naissance de sa poitrine. Que n’aurait-il pas donné pour être cette goutte !  

En se sentant dévorée du regard, elle se mit à rougir et opéra une retraite discrète vers l’escalier montant à l’étage.  

Déjà, Ryo s’avançait vers elle.  

 

-Kaori, tu vas attraper froid ainsi. Viens là que je te frictionne et te sèche les cheveux, lui proposa-t-il.  

 

Un rictus pervers gagnait peu à peu son visage.  

 

« Mauvaise idée Kaori, très mauvaise idée de t’être montrée ainsi vêtue » Se maudit mentalement la jeune femme.  

 

-Merci, mais non. je te connais quand tu as cette lueur dans le regard, je sais à quoi tu penses .  

-Et à quoi ? Dis-moi, fit-il en se rapprochant imperceptiblement  

-Ryo, j’ai eu une semaine éreintante et je suis crevée. Bonne nuit, fit-elle avec un sourire avant de lui glisser entre les doigts et de regagner sa chambre.  

 

Ryo baissa la tête déconfit, et lui rétorqua :  

 

-Tu es méchante avec moi Kaori, bouda le nettoyeur mais je n’ai pas dit mon dernier mot.  

 

Dans la nuit on entendit un énorme "boum" faire trembler tout l'appartement, Ryo avait cru ruser pour parvenir à ses fins et venait de récolter une massue. Il aurait du se douter que la jeune femme détruirait l'accès à sa chambre des passages souterrains dont il avait truffé leur logement.  

La vie était vraiment trop injuste !  

 

Le lendemain matin, Kaori regardait d'un œil morne par la vitre de la cuisine les torrents de pluie qui noyaient la ville. Elle décida de rappeler Eriko pour confirmer sa venue chez elle, puis descendit à la salle de tir annoncer à Ryo qu'elle sortait rejoindre son amie.  

Elle trouva le nettoyeur en plein exercice et attendit qu'il ait fini de vider le chargeur de son arme sur sa cible.  

 

-Tu sors ? Demanda-t-il en la voyant munie de son sac à mains. Tu vas au Cat's ?  

-Non, je rejoins Eriko. Je pense passer la matinée chez elle, tu nous rejoins ?  

-Non, je dois poursuivre mon investigation sur ce flic, Kobayashi. Il doit normalement se rendre dans un bar pour midi et je veux être là.  

-Tu veux que je t'accompagne, je peux très bien décommander et t'aider…  

-Merci mais ce ne sera pas nécessaire. Tu es de repos aujourd'hui ; tu travailles maintenant et tu as besoin de t'aérer la tête.  

-Tu es sur ? Renchérit la jeune femme en se plantant devant lui sur la pointe des pieds et en s'immobilisant à deux millimètres de sa bouche. Ryo…pour cette nuit, tu sais …  

-Mh, oui, je t'écoute, poursuivit-il avec un sourire séducteur sans quitter des yeux les lèvres sucrées de sa partenaire.  

 

Avait-elle seulement la moindre idée de l'état dans lequel elle le mettait ? S'il s'écoutait, il la jucherait de suite sur la table devant lui et…  

 

La voix de Kaori s'éleva de nouveau, le sortant de son rêve éveillé.  

 

-Je voulais m'excuser.  

-Vraiment ?  

-Oui, j'y suis peut etre allé un peu fort…aussi…  

 

Et elle combla doucement la distance entre eux pour s'abandonner dans son étreinte.  

 

Bientôt, les mains de Ryo parcoururent le corps de sa partenaire. Ils fondèrent l'un sur l'autre et Ryo dut se faire violence pour ne pas craquer. Lorsqu'il passa sa main sous le haut de la jeune femme pour caresser son dos, elle tressaillit.  

Cela suffit à notre étalon pour se ressaisir. Dans un grognement rauque, il la repoussa doucement de ses deux mains sur ses frêles épaules.  

 

Pas très à l'aise, Kaori croisa son regard noir. Ces prunelles qui semblaient la sonder jusqu'à l'âme lui donnaient l'impression d'être nue devant lui. Elle comprit ce qu'il lui passait par la tête et rougit. Elle n'avait pensé que le baiser pouvait se transformer en une farouche et irrépressible envie du nettoyeur d'aller plus loin dans leur relation. Elle aurait du. Il avait envie d'elle, quelle idiote !  

Ryo se demandait si elle, elle était prête, et il en doutait sérieusement. Il ne souhaitait en aucun cas la brusquer, il attendrait.  

 

-Excuse-moi, lâcha-t-il simplement  

-Non, c'est moi, je...je ne suis pas encore prête Ryo, je…, balbutia-t-elle morte de honte et rouge pivoine tout en baissant la tête.  

 

Elle aurait souhaité disparaître dans un trou de souris !  

 

-Kaori, il n' y a pas de souci, j’attendrai mon ange, lui rétorqua-t-il d'une voix douce et en la gratifiant d'un splendide sourire. Je te vois ce soir.  

 

Il lui releva le visage qu'elle s'obstinait à garder baissé, trouvant un soudain intérêt à ses chaussures, et évitant soigneusement de regarder Ryo en face.  

Ce dernier déposa un chaste baiser sur son front et sortit de la pièce.  

 

« Maintenant une bonne douche glaciale ! » Se dit-il.  

 

****************************************************************  

 

Espionner Kobayashi s'avéra être bien plus facile que ne l'aurait escompté le nettoyeur qui se terrait dans une rue adjacente d'où il avait une vue dégagée sur l'entrée du club. En effet, le policier était arrivé en limousine et avait aussitôt pénétré à l’intérieur. Ryo décida de le suivre.  

 

Rza connaissait un peu le nettoyeur et le laissa donc entrer sans souci. Une fois à l'intérieur celui-ci repéra aussitôt sa proie en grande discussion avec l'homme vue la veille dans la propriété. Parfait, tous les acteurs étaient bien réunis. Il s'attabla au bar et commanda un whisky, tout en gardant un œil et une oreille sur la discussion qui se tenait à quelques mètres de lui.  

Sur la scène, Myriam se produisait au grand intérêt de Kobayashi qui écoutait d'une oreille distraite ce qu'on lui racontait, trop subjugué par la beauté sylphide qui se déhanchait devant lui.  

 

-Allons dans l’arrière-cour, dit Jillian en se penchant vers son interlocuteur.  

 

Ce dernier hocha la tête et se leva, aussitôt imité par Jillian qui lui emboîta le pas. L’arrière-cour était déserte. Seules trois poubelles étaient entassées à même le sol.  

L’homme de main d’Iwakuni regarda les alentours et, jugeant qu’ils ne courraient aucun risque d’être vus, tendit la mallette à Kobayashi qui se jeta dessus.  

 

-Le compte y est-il ? Demanda ce dernier sur le qui-vive.  

-Tu n’as qu’à recompter ! Moi, j’ai autre chose à foutre !  

-Ok, ok. Tu me sauves la mise.  

-Mais que ça ne devienne pas une habitude !  

 

Jillian repositionna son col et repartit le premier. Kobayashi serra précieusement sa mallette et l’imita. Ryo referma alors la lentille de son zoom et sourit : parfait. Il avait tout immortalisé planqué derrière un chariot de linge sale. Il ne lui restait plus qu’à donner la pellicule à Saeko qui n'aurait plus qu'à demander un développement immédiat des clichés. Après un rapide coup de fil à cette dernière, ils se retrouvèrent dans le parc jouxtant le commissariat et il lui remit la pellicule. Saeko qui n’en revenait pas de la trahison de son collègue, remercia Ryo et fila rejoindre l’officier Reynolds afin de convoquer au plus vite Kobayashi et lui faire passer un entretien des plus salés. Le laboratoire l’informa que les photos seraient prêtes dans une heure.  

 

Ryan était estomaqué de la révélation de sa collègue même s’il se doutait des agissements de Kobayashi.  

 

« Enfin, pensait-il, on va finir par coincer ce pourri ! ».  

 

Il le fit appeler au plus vite au commissariat, inventant un prétexte bidon pour qu’il ne se doute de rien et rapplique fissa.  

Deux heures plus tard, c'est un Kobayashi un peu surpris qui débarqua au commissariat, se demandant bien ce qu'on lui voulait de si urgent.  

 

« Pourvu qu'ils n'aient rien découvert, supplia-t-il en son fort intérieur ».  

 

-Inspecteur Reynolds ! On m’a informé de votre souhait de m’entretenir avec moi de toute urgence, fit Kobayashi en apercevant son supérieur qui venait à sa rencontre.  

 

-Oui, en effet. J’ai besoin de voter aide pour mener un interrogatoire. L’homme se montre rusé et j’avoue tourner en rond.  

-Bien. Je vous suis.  

 

L’inspecteur véreux emboîta le pas à Ryan et pénétra dans la salle où l’interrogatoire avait lieu. Il fronça les sourcils en remarquant qu’il n’y avait personne dans la pièce à part Saëko. Quelque chose clochait, mais avant qu’il n’ait eu l’opportunité de protester, Ryan le fit asseoir sans ménagement.  

 

-Mais ! Qu’est-ce que ? Demanda-t-il abasourdi par la tournure des événements.  

-Kobayashi ? Peux-tu m’expliquer ça ? Le questionna soudainement Ryan en lui jetant les clichés pris par Ryo.  

 

A là vue ce ceux-ci, le flic corrompu blêmit, cherchant désespérément une explication plausible à cet échange de mallettes, mais n’en trouva hélas aucune d’assez convaincante.  

 

-Alors ? Redemanda Ryan qui revenait à la charge, impatient d’en découdre avec son subalterne.  

 

A cause de ce fumier, tout son travail d’investigation avait été réduit à néant vu que ce dernier transmettait toutes les informations à l’ennemi.  

 

-C’est un coup monté, hurla Kobayashi. On m’a piégé. Regardez ! Les photos sont truquées !  

-Arrête tes conneries ! Aboya Ryan à son oreille. On te voit très clairement recevoir une mallette bourrée de pognon des mains de Jillian, le bras droit d’un des plus puissants chefs de la mafia du pays. Depuis quand joues-tu la taupe pour eux ?  

-Jamais ! Je n’ai jamais trahi ! Je répète que c’est un coup monté !  

-Vraiment, intervint alors Saëko. En ce cas, vous ne verrez aucun problème pour qu’on vous soumette au détecteur de mensonges ?  

 

Kobayashi assimila l’information et ravala avec peine sa salive.  

 

« La garce, se dit-il, elle m’a coincé ».  

 

-Je veux mon avocat !  

-Pourquoi donc, puisque tu n’as rien à te reprocher ? Demanda d’un ton amusé Ryan et en prenant place à ses côtés. Mais si tu y tiens vraiment, on peut contacter ton père. Je suis persuadé qu’il sera ravi d’apprendre que son fils ripoux est en cheville avec la mafia et qu’il a également du sang sur les mains. Saëko ? Quel est donc le numéro du Ministre ?  

 

Il s’était saisi du combiné, prêt à mettre sa menace à exécution.  

 

-C’est le…  

-Non ! Je… Je vais parler mais ne le prévenez pas ! Il me tuerait s’il apprenait…, la coupa alors Kobayashi dans un souffle, les yeux baissés.  

-On t’écoute alors. A quoi cet argent est-il destiné ? Et ne me raconte pas de bobards ! Je ne suis pas d’humeur ! On a essayé de me descendre hier soir. Je suis sûr que tu sais quelque chose, vu que tu es très intime avec Jillian.  

-Ce n’est pas moi qui veux votre peau, se défendit le traître. On m’a juste demandé de m’assurer qu’elle remplissait sa part du contrat. C’est tout.  

-Elle m’a raté mais n’abandonnera pas. Il s’agit d’une professionnelle. Quel est son nom ?  

-Tout le monde l’ignore. Je sais seulement que dans le métier, elle se fait appeler Minisoleil.  

-Minisoleil ? Rien d’autre ? Juste un surnom ? C’est maigre, fit Ryan déçu en reprenant en mains le combiné.  

-C’est tout ce que je sais, je le jure !  

-Et l’argent ? Tu es plein aux as alors…  

-Des dettes de jeux qu’on m’aide à rembourser.  

-Je parie que votre père ignore également que vous dilapidez sa fortune dans des parties privées. Je me trompe ? Questionna Saeko.  

-Non, vous avez raison. Je n’ai fait que leur communiquer quelques menues informations.  

-Ben tiens ! le nom des personnels qui témoignaient contre Iwakuni par exemple, ricana Ryan furieux.  

-Il s’agissait juste de les intimider pour qu’ils ne témoignent jamais à la barre.  

-Voilà pourquoi tous mes témoins se rétractaient les uns après les autres, salopard ! Si je m’écoutais…  

-Ryan ! Maîtrise-toi ! Le recadra Saëko.  

-Si… si je conclus un marché pour que vous assuriez ma protection..  

-On ne conclut pas de marché avec les types dans ton genre et on ne fera pas d’exception pour toi. Tu peux oublier.  

-Mais… Mais, bégaya-t-il mortifié. Ils vont me tuer !  

-Et ça t’étonne ? Franchement, tu es un crétin doublé d’un lâche si tu crois vraiment qu’ils vont t’épargner une fois qu’ils n’auront plus besoin de toi. Et puis, quand nous t’aurons relâché après avoir fait courir le bruit que tu nous as livré toute la bande sur in plateau, tu ne feras pas de vieux os. Je connais Jillian. Il ne te loupera pas.  

-Pitié ! Gémit-il effrayé. Protégez-moi !  

-Non ! Trancha la voix froide de Saëko.  

 

Le regard de Kobayashi allait de Ryan à l’inspectrice. Il ne voyait qu’une porte de sortie : la fuite. Il tenta sa chance et bondit vers la porte, mais malheureusement pas assez vite pour échapper à Ryan qui le plaqua sans ménagement dos contre le mur. Il lui asséna :  

 

-Je vais te mettre dans la cellule B3. Ca te rafraîchira les idées. Je suis certain que demain tu seras plus coopératif.  

-Non ! Pas la cellule B3 ! Il y a Big Mack dedans ! (ndSaintoise : jsuis mdr ma puce, big Mack, comme ça il aura à bouffer, j’ai imaginé un gros sandwich géant !)  

 

Ryan réprima un sourire. Son plan fonctionnait à merveille. Kobayashi était une mauviette très facile à manipuler si on savait l’effrayer un peu. Big Mack était un immense colosse d’un mètre quatre vingt et qui avait la particularité d’engouffrer vingt hamburgers d’affilés. Il aimait beaucoup « taquiner » les autres détenus en leur fracassant la tête contre les murs. Face à lui, Kobayashi ne ferait pas long feu.  

 

-Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir, finit par déclarer celui-ci, résigné.  

-Où se trouve Iwakuni actuellement ?  

-A Singapour, il rentre lundi.  

-J’aurais un mandat contre lui pour lundi et on l’arrêtera.  

 

Saëko plissa les yeux et posa la question qui lui brûlait les lèvres :  

 

-Où sont la petite Nany et la jeune Naomie ?  

-Je l’ignore. Je sais juste qu'Iwakuni les détient quelque part le temps que le père de la gamine remporte le championnat.  

-On lui fera cracher le morceau ! Mais en attendant…  

 

Ryan l’agrippa par le bras et le poussa vers la cellule B3.  

 

-Non ! Vous aviez promis !  

-J’ai menti ! Rétorqua Ryan hilare en menant Kobayashi à l’échafaud.  

 

Et, en ouvrant la porte de la cellule, il déclara à l’attention de Big Mack :  

 

-Tu peux lui faire des papouilles, mais ne l’abîme pas. On en a encore besoin !  

 

Kobayashi se blottit au fond de la petite pièce, essayant de fuir le sourire de sadique qui se forma sur les lèvres gercées de Big Mack. Il allait se faire dérouiller !  

 

Ryan rejoignit Saëko dans son bureau.  

 

-Que faisons-nous ? Le questionna-t-elle.  

-Une petite confrontation entre Kobayashi et Iwakuni me semble une excellente idée non ? Nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre jusqu’à lundi.  

-En effet. Tant qu’Iwakuni n’est pas sur le territoire, on rate le coup de filet.  

-Qui sont ces gamines qui ont été enlevées par ce pourri ? Et qui donc t’as envoyé ces photos ?  

-Ne doute pas de ma source, elle est fiable à cent pour cent. Tu devrais rentrer Ryan. Après tout, tu es de repos et tu en as besoin, ajouta Saëko en le congédiant.  

-Bon, je constate que tu ne m’en diras pas plus. Tu sais où me joindre si tu changes d’avis. Préviens-moi si les choses bougent.  

-Compte sur moi. File. Sheena doit t’attendre.  

-Ok. Bon week end.  

 

Et il sortit, laissant une Saëko perturbée, et qui secouait la tête tout en regardant les photos étalées sur son bureau : comment n’avait-elle rien remarqué ?  

 

Alors qu'il quittait le commissariat et se dirigeait vers le parking, Ryan reçut un texto de sa petite sœur qui lui demandait d'acheter du vin pour le soir même et « pas de la piquette » précisait-elle ironiquement.  

 

Ryan sourit à sa lecture, pour lui, un Bourgeuil et un Sancerre ne faisaient pas beaucoup de différence mais pas pour Sheena qui adorait jouer à la parfaite hôtesse. Elle se basait sur ses livres de cuisine et suivait à la lettre les conseils d'accord des vins pour les plats qui y étaient dispensés.  

Avec les récents événements, il avait presque failli oublier le dîner avec Kaori et son compagnon. Il était temps qu'il relève le policier chargé de la sécurité de sa petite sœur en son absence.  

 

Ryan enjamba sa moto, mit le contact et démarra.  

 

 

 


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