Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prosa

 

Autore: grifter

Beta-reader(s): Saintoise

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 25 capitoli

Pubblicato: 24-03-06

Ultimo aggiornamento: 29-12-09

 

Commenti: 464 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Kaori, Ryo, un officier de police...Ryo va t il laisser Kaori filer le parfait amour avec un autre que lui ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Coeur Indécis" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Sauf Sheena, Ryan Reynolds, Myriam, Jillian, Kobayashi et Iwakuni Yamaguchi qui sont de moi.

 

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   Fanfiction :: Coeur Indécis

 

Capitolo 15 :: Le Diner

Pubblicato: 23-01-07 - Ultimo aggiornamento: 25-01-07

Commenti: Avec un peu de retard, bonne année tout le monde :) Merci à ma béta Saintoise qui a encore assuré, comme toujours ma puce (merci de m'avoir rendu ma précieuse oreille au passage, mdr) :) L'an dernier j'ai beaucoup déliré en rencontrant certains membres, j'espère qu'on remettra ca cette année :) Comme promis, voilà le diner (enfin une bonne partie) Gros bisous et encore merci pour vos reviews; spéciale dédicade à miss Elsa qui j'espère me tuera pas pour le coup...on verra bien et un joyeux anniversaire à miss Somomo :) J'oubliais presque, Merci Mess de me laisser traumatiser ton pauvre mari de la sorte en le laisant pisser partout et merci à toi Jimbo de te promener ainsi dans mes écrits sans me mordre :)

 


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Au sud de Shinjuku s’étend le quartier de Shibuya, royaume de la mode, de la musique et des gadgets en tout genre. Après l’avoir dépassé, la Mini rouge emprunta l’avenue Aoyama, puis tourna dans l’avenue Gaien Nishi avant de s’immobiliser devant le numéro 89. Un couple de nettoyeurs en descendit.  

Ryo ne put s’empêcher d’émettre un sifflement admiratif en voyant l’immeuble de haut standing qui se dressait devant eux, un jardin paysagé tiré au cordeau venant en parachever l’aménagement.  

 

-Eh bien ! On ne peut pas dire que « Ton » Ryan se refuse quoi que ce soit : habiter ici coûte une petite fortune !  

 

Kaori se rembrunit immédiatement en entendant le commentaire de son partenaire.  

 

-Moi je trouve ça charmant et très moderne, rétorqua-t-elle en remarquant la fontaine et les pas japonais qui menaient à un petit étang bordé de roseaux et de jacinthes sauvages. Et puis, cesse de dire « mon » Ryan. Il s’agit juste d’un sympathique collègue de travail chez qui nous allons dîner. Inutile de commencer à le dénigrer, fit-elle avec une pointe de reproche dans la voix.  

 

-J’ai dit « Ton Ryan » ? Vraiment ? Dit-il tout surpris par sa remarque.  

 

Evidemment qu’il l’avait fait exprès, mais il ne pensait pas démarrer une dispute en agissant de la sorte, juste la taquiner un petit peu. Aussi ajouta-t-il :  

 

-Je t’ai promis de me conduire en homme civilisé ce soir et je compte bien tenir parole, satisfaite ?  

 

-Satisfaite, lui répondit-elle avec un sourire enjôleur. Pas de crise de jalousie en perspective donc.  

 

Sur ces derniers mots, elle le devança pour rejoindre l’interphone. Ryo sur ses talons, ne put réprimer une grimace et répliqua :  

 

-Aurais-je une raison valable de me montrer jaloux, dis moi ? Demanda-t-il en se rapprochant imperceptiblement de sa proie.  

 

Son souffle chaud caressait maintenant la nuque de Kaori qui frissonna malgré elle de le sentir si proche.  

 

-Aucune, comme je viens de te le dire ; nous ne sommes lui et moi que de simples collègues de travail, ça s’arrête là ; tandis que toi…  

 

-Moi…Continue mon ange, je suis toute ouïe, la taquina-t-il d’une voix rauque  

 

Il la fit doucement pivoter et se pencha de sorte que leurs visages ne soient plus qu’à quelques millimètres l’un de l’autre. Les lèvres gourmandes qu’il convoitait le suppliaient de venir les effleurer, de les meurtrir de baisers.  

 

-Tu sais bien Ryo, toi…murmura-t-elle en se triturant les doigts, je t’aime, lâcha-t-elle presque dans un souffle en rougissant.  

 

-Tu sais que tu es craquante quand tu rougis comme ça, susurra-t-il avant de l’enlacer et de fondre sur sa bouche, réclamant ainsi un baiser fougueux qu’elle lui donna volontiers.  

 

Lorsqu’ils se séparèrent la jeune femme avait les yeux brillants et affichait un air radieux ; Ryo embrassait divinement bien, elle ne se lasserait jamais de ses baisers passionnés.  

 

Flatté de constater dans quel état il l’avait plongée, il se détacha d’elle et lui dit :  

 

-On y va ?  

 

-Euh…oui, bredouilla-t-elle en lui emboîtant le pas.  

 

Elle appuya sur l’interphone et Ryan leur ouvrit. Kaori pénétra dans le vestibule inondé de lumière et se dirigea vers l’ascenseur. Ryo s’apprêtait à la rejoindre, lorsque son sixième sens l’avertit d’un danger alentour. Se retournant vivement, il se figea face à la scène qui se déroulait sous ses yeux :  

 

A peu de distance de là, une vieille femme un peu ronde laissait impunément son chien uriner sur les jantes de la Mini. Ryo vit rouge et eut tôt fait de rejoindre la mamie mal élevée.  

Les poings serrés, il l’interpella sèchement :  

 

-Faut pas vous gêner ! Et les caniveaux alors ?  

 

Mais Mme Tanuki, car il s’agissait bien d’elle, choisit de faire la sourde oreille, ignorant superbement la présence de Ryo. Au contraire, elle fit exprès de laisser un peu plus de mou à la laisse du clébard pour que ce dernier puisse faire le tour du véhicule et l’arroser copieusement de l’autre coté, ce que Jimbo s’empressa de faire, trop heureux de pouvoir uriner où bon lui semblait sans avoir à encourir les foudres et coups de talons habituels des locataires du voisinage à son encontre.  

Il s’en donna à cœur joie sous les yeux de Ryo, totalement abasourdi.  

 

Le nettoyeur, ulcéré au plus haut point qu’on puisse toucher à un seul cheveu de sa précieuse petite voiture, reprit vite ses esprits et invectiva de nouveau la propriétaire du chien :  

 

-Dites donc la mamie, je vous cause !  

 

-Mon bébé fait ce qu’il veut ! Se décida à répondre Mme Tanuki en toisant des pieds à la tète le japonais furibond.  

 

-Ah oui ? Eh bien, c’est ce qu’on va voir ! Vociféra Ryo en arrachant des mains de la vieille dame la laisse et en tirant dessus d’un coup sec.  

 

A peine sentit-il qu’on tirait sur la corde que le malheureux animal se laissa traîner au sol mollement, sa plainte étranglée se transformant en petits gargouillis qui n’émurent pas du tout le nettoyeur.  

 

- Lâchez-le immédiatement ! Menaça Mme Tanuki en brandissant son parapluie.  

 

Au tour de Ryo d’ignorer son interlocutrice.  

 

-Bien, vous l’aurez voulu !  

 

Elle se mit à tenter de le marteler vicieusement de coups de parapluie mais le nettoyeur les esquiva tous.  

 

-Vous avez fini oui ? S’écria-il.  

 

D’une main, il le lui arracha et le lança au loin, tandis que de l’autre il ramena Jimbo aux pieds de sa maîtresse qui s’empressa de le prendre dans ses bras potelés.  

 

-Mon pauvre chéri, te voilà tout sale maintenant, le vilain monsieur va devoir te payer un nouveau toilettage.  

 

-Quoi ? Vous ne manquez vraiment pas d’air !  

 

-Je vous retourne le compliment ! Vous avez à moitié étranglé mon pauvre bébé et peut-être même blessé en tirant comme un malade sur la laisse ! J’exige réparation, un toilettage me parait un bon début de vous racheter. Quant à votre tas de boue, on ne peut pas dire en voyant son état qu’il ait vraiment souffert, alors arrêtez d’en faire tout un plat !  

 

-Ma fidèle Mini, un « tas de boue » ?  

 

C’était le mot de trop ! Kaori intervint sur ses entrefaites, sentant l’aura de colère qui émanait de son partenaire d’habitude davantage courtois avec le troisième âge.  

 

-Ryo…commença Kaori en s’adressant à lui de sa voix la plus douce pour essayer de le calmer, s’il te plait, ne fais pas de scandale…  

 

Aussitôt, il se tourna vers elle et grommela :  

 

-Moi ? Mais c’est cette mamie sans gêne qui a commencé !  

 

-Ryo…  

 

-Qui traitez-vous de « sans gêne », sale Yakusa !  

 

En l’injuriant, Mme Tanuki s’était sensiblement rapprochée du couple mais venait de reposer Jimbo à terre, qui s’empressa de se cacher derrière sa maîtresse. Kaori voyait venir gros comme une maison ce qui allait suivre et qui bien sur se produisit : Ryo ne fit pas dans la demi-mesure et dégaina en un éclair, collant son python sous le nez bouffi de la vieille dame mal élevée.  

 

Celle-ci, au contact froid du canon de l’arme, se calma sur le champ et bafouilla :  

 

-Vous…vous n’allez pas tuer une pauvre femme qui n’a rien fait tout de même…plaida-t-elle de sa voix la plus chevrotante, espérant ainsi amadouer son interlocuteur.  

 

-Ma foi, je suis un yakusa comme vous me l’avez si poliment fait remarquer ! Une balle pour votre chien suffira à laver l’affront que vous m’avez fait, menaça-t-il jubilant de la voir rabattre son clapet et sérieusement blêmir. Kaori saisit que Ryo bluffait, il était hors de question de toucher à ce pauvre chien mais ça, la propriétaire l’ignorait.  

 

-Mon dieu, non, pas lui ! C’est mon seul compagnon, pitié ! Supplia-t-elle paniquée.  

 

-Bon, je vais me montrer magnanime et accepter vos excuses pour cette fois, mais uniquement pour cette fois, et que je ne vous y reprenne pas ! Madame ?  

 

-Madame Tanuki, murmura-t-elle.  

 

-Est-ce bien clair ? Reprit-il en armant le chien de son arme, le déclic la faisant sursauter.  

 

Kaori réprima à grand peine un fou-rire magistral. Ryo jouait un rôle mais de par sa stature et son aura, il était plus que crédible.  

 

Prenant sur elle et puisant dans son amour propre, Mme Tanuki s’inclina et baissant les yeux elle murmura distinctement :  

 

-Veuillez me pardonner, je n’aurais pas du laisser mon chien uriner de la sorte, je vous garantie que cela ne se reproduira plus Monsieur.  

 

-Bien.  

 

-Bonne soirée Monsieur, et elle déguerpit sans demander son reste.  

 

-Tu viens Kaori, on va finir par être en retard, déclara le nettoyeur en se redirigeant vers le hall d’entrée.  

 

-J’arrive ! Tout de même Ryo, tu lui as flanqué une peur bleue à cette pauvre grand-mère. Tu ne penses pas que tu y as été un peu fort ?  

 

-Non, je crois que ça lui servira de leçon.  

 

Quatre minutes plus tard, City Hunter frappait à la porte du domicile de Ryan Reynolds. Ce fut ce dernier qui leur ouvrit. Le policier s’effaça pour les laisser rentrer et remarqua la mine fermée du nettoyeur et celle amusée de Kaori. Que s’était-il donc passé ?  

 

-Bonsoir, il y a un problème ?  

 

-Vous connaissez une certaine Mme Tanuki ? Demanda sans préambule un Ryo amer à son hôte.  

 

Aussitôt ce dernier grimaça et répondit :  

 

-Je ne connais même qu’elle, hélas et croyez-moi je m’en passerais volontiers. Dès notre arrivée ici, elle nous a pris en grippe. Laissez-moi deviner, vous avez rencontré son chien ? Ne me dites pas qu’il a…  

 

Ryo et Kaori acquiescèrent de concert.  

 

-Si ! Cet abruti n’a rien trouvé de mieux à faire qu’uriner sur les jantes de ma Mini et cette vieille schnock l’a laissé tranquillement opérer sans se soucier le moins du monde de notre présence.  

 

-Ryo, voyons…tenta de le radoucir la jeune femme.  

 

-Quoi ? C’est vrai non ?  

 

-Oui, mais… il s’agit d’une personne âgée un peu aigrie, tu ne peux tout de même pas…  

 

- Je vous comprends parfaitement Ryo, vous savez, moi, elle l’incite vivement à arroser les pneus de ma moto et s’en sort toujours impunément.  

 

-Elle ne recommencera pas, faites-moi confiance, je lui ai fais croire que j’étais un yakusa.  

 

En entendant ça, Ryan se mit à rire.  

 

-Vraiment ? J’aurais adoré assister à ça ! Je suis navré que ma voisine vous ai réservé un tel accueil, dit-t-il alors que la voix cristalline de Sheena lui parvint de la cuisine :  

 

-Ryan, tu veux bien venir m’aider s’il te plait ?  

 

Le policier conduisit Ryo et Kaori au salon et les invita à se mettre à l’aise. Puis, se tournant vers eux, il leur demanda avant de s’éclipser vers la cuisine ce qu’ils souhaitaient boire.  

 

-Pour Kaori un Bailey et un Whisky pour moi, ça sera parfait, merci.  

 

-Très bien, je vous ramène ça.  

 

-Ryo, le gronda-t-elle gentiment, tu aurais pu me laisser choisir tout de même.  

 

-Pour quelle raison ? Tu n’aurais pas pris le Bailey ? S’étonna-t-il ?  

 

-Si, mais…laisse tomber, souffla t-elle en se renfonçant dans son siège.  

 

Il semblait avoir décidé de prouver à ses hôtes qu’il connaissait sa partenaire sur le bout des doigts et cela la mettait mal à l’aise.  

 

-Quoi ?  

 

-Rien. Tiens, regarde voilà un tableau de Junta ! S’exclama-t-elle en lui désignant sur le mur d’en face un trompe l’œil, désireuse de détourner la conversation.  

 

-Je comprends mieux à présent qu’il ait choisi de vivre à quelques mètres à peine du Musée d’Art Contemporain, avoua le nettoyeur.  

 

Restés seuls, Ryo balaya la pièce du regard. Le moins que l’on pouvait dire, était que la décoration était des plus hétéroclite. Ça et là trônaient des masques africains et des statues asiatiques tandis que des tentures brodées hindoues et mexicaines rehaussaient de leurs chaudes couleurs la tiédeur des murs blancs. Derrière eux, une petite étagère mettait en valeur des sabres et diverses épées, invitant le visiteur à se saisir du métal poli et patiné par le temps.  

Ryo s’était levé et avait empoigné un sabre gravé qu’il soupesait tout en admirant la finition. C’est ainsi que Ryan le trouva en revenant accompagné des apéritifs et de sa petite sœur.  

 

-Je vois que mon sabre de la période Tokugawa vous intrigue.  

 

-Il est magnifique et parfaitement équilibré, lâcha Ryo sans s’en rendre compte. Trop tard le regard que portait sur lui l’officier de police venait de changer.  

 

-Vous vous y connaissez en armes Mr Saeba ? Je l’ignorais. Vous pratiquez le tir ?  

 

-Non, j’avoue être un piètre tireur sauf à la fête foraine pour épater Kaori et gagner les peluches, rit de bon cœur Ryo espérant noyer le poisson. Le nettoyeur avait bien senti l’intérêt soudainement éveillé de son hôte à son égard.  

 

-Oui,Ryo se débrouille pas trop mal avec les arcs et les carabines de la fête foraine. Bonsoir Sheena, fit la jeune femme avec un sourire engageant.  

 

Elle se leva de son fauteuil pour faire la bise à la jeune fille qu’elle avait l’occasion de croiser de temps à autre au commissariat.  

 

-Bonsoir Kaori. Vous devez être Ryo, dit Sheena tout sourire en lui tendant la main.  

 

-Exact, enchanté, lui rétorqua le nettoyeur en lui serrant la main à son tour.  

 

-Ravie de vous connaître. J’espère que vous avez tous deux un appétit d’ogre car j’ai fait à manger pour tout un régime, plaisanta Sheena en disposant un plateau d’amuse-bouches devant les deux nettoyeurs.  

 

-Sheena adore cuisiner et mitonner de bons petits plats, un vrai cordon bleu, déclara fièrement le policier en passant ses bras autour de la taille de sa jeune sœur.  

 

Celle-ci tourna son visage vers lui, rougissant sous le compliment.  

 

-Merci.  

 

L’entente parfaite régnant entre le frère et la sœur n’échappa pas à Kaori qui, l’espace d’un instant, se revit à leur place avec Hideyuki.  

 

-En tout cas, ça a l’air succulent, complimenta Ryo en dévorant du regard la variété de nourriture étalée devant lui.  

 

Ryan se montrait poli à l’égard de Ryo et désireux d’entendre par le menu l’altercation survenue tantôt entre Ryo et sa si charmante voisine, lui demanda de plus amples explications.  

Celui-ci la lui relata donc dans les détails tandis que de leur coté, Kaori et Sheena discutaient musique. Il s’avéra que la jeune femme et Sheena avaient en commun des goûts musicaux. Sheena proposa donc tout naturellement de lui offrir son second billet pour assister au concert de son amie Loreley and the Three Doors Down et l’occasion de passer après en coulisse. Ravie, Kaori s’empressa d’accepter et remercia vivement l’adolescente.  

L’heure tournant, Ryan proposa de passer à table et les 4 convives s’attablèrent. Ryo prit place en face de son ange, salivant déjà en humant avec délice l’odeur du plat que Sheena venait de poser sur la table et qui embaumait la pièce.  

 

-Vous aimez le canard ? Interrogea Ryan en remplissant les verres à vin tandis que sa petite sœur se chargeait des assiettes.  

 

Un gargouillis provenant du ventre de Ryo apporta la réponse à cette question et déclencha un fou-rire général : Ryo mourrait de faim !  

Sheena tendit son assiette au nettoyeur tandis que Ryan, par un geste malencontreux laissait échapper la bouteille de vin. Vif comme l’éclair Ryo la rattrapa et la redonna à son hôte.  

 

-On peut dire que vous avez des réflexes aiguisés Ryo. Merci, dit-il en reprenant la bouteille.  

 

-De la chance, voilà tout.  

 

Il se tut et étala sa serviette sur ses genoux avant de faire un sort au contenu de son assiette, sous l’œil suspicieux du policier de plus en plus intrigué par cet homme.  

 

 

Pendant ce temps, au commissariat, Kobayashi s’apprêtait à passer la première nuit de son existence en cellule. Le flic jusque-là imbu de sa personne et se pensant à tort intouchable, déchantait. Ces quelques heures derrière les barreaux avaient fait office d’électrochoc. Tapi au fond de sa cellule, il n’en menait pas large face aux papouilles que lui prodiguait gentiment Big Mack.  

Cette brute épaisse semblait s’en donner à cœur joie et les « non, pitié » plaintifs murmurés du bout des lèvres par un policier qui n’était plus que l’ombre de lui même face au colosse aurait de quoi étonner. D’ailleurs, ses lèvres tuméfiées en portaient la douloureuse cicatrice.  

Il aurait du se méfier aussi : Lorsque Big Mack lui avait affirmé avoir entendu un moustique imaginaire voleter dans la cellule alors qu’un silence glacial les enveloppait, Kobayashi ne s’était pas baissé assez vite pour éviter l’énorme claque qui s’était abattue sur son faciès, lui faisant voir trente six chandelles tandis que, fier de lui, son bourreau affichait un rictus de pervers et déclarait hilare :  

 

-Zut, je l’ai ratée ! J’étais pourtant persuadé d’avoir vu cette saleté sur ton pif mon vieux  

 

Se massant l’endroit où un bleu était apparu, Kobayashi comprit qu’il ne tiendrait jamais en prison. Dès l’instant où la racaille qu’il avait contribuée à arrêter apprendrait sa présence parmi eux, il ne ferait pas long feu. C’était un fait connu, les ripoux et pédophiles ne moisissent jamais très longtemps en geôle, tôt ou tard l’un des autres détenus s’occupe d’eux pour de bon. A cette pensée, il ravala difficilement sa salive et se prit à espérer que l’avocat de la famille le tire de ce mauvais pas.  

 

Un bruit de clé dans la serrure le ramena soudain à la réalité et il vit avec angoisse Elsa, son ancienne coéquipière qu’il avait chargée de contacter son avocat, pénétrait dans la pièce. Se levant avec lenteur, il se rapprocha des barreaux ; le cœur suspendu à la réponse qu’elle venait lui apporter. D’âge mur, un visage ovale respirant la bonhomie et ses longs cheveux bruns emprisonnés dans un chignon des plus compliqués, elle s’avança et lui dit :  

 

-Je suis désolée, mais Maitre Obiwan Kenobi refuse de te défendre, il m’a déclaré avoir reçu des instructions très explicites de ton père lui enjoignant je cite « de te laisser patauger tout seul dans ton bourbier ».  

 

A ces paroles, Kobayashi paniqua.  

 

Non ! La famille ne pouvait pas l’abandonner ! Pas maintenant qu’il avait plus que jamais besoin d’eux et de leur influence dans les hautes sphères de la magistrature ! Comment allait-il s’en sortir ? Quelles ficelles tirer dorénavant si même sa famille lui tournait le dos ?  

 

-C’est impossible, balbutia-t-il. Lui as-tu seulement expliqué ma situation ? Il FAUT qu’il me sorte de ce merdier !  

 

-Je regrette mais rien n’y a fait, toutefois j’ai ici une liste d’avocats susceptibles de te défendre si…commença-t-elle alors que d’un brusque revers de la main, il envoya valser de l’autre coté de la pièce les informations qu’elle avait glanées pour lui, en souvenir du temps où il se montrait potable envers elle.  

Le document heurta de plein fouet le mur et finit sa course au sol. Stupéfaite par la réaction colérique du détenu, Elsa recula d’un pas. A cet instant l’homme qui lui faisait face n’avait plus rien du policier. S’il avait pu il l’aurait frappée, elle le jugerait de par le regard de haine qu’il lui lançait. Sa morgue reprenait le dessus.  

 

-Tu es stupide ou quoi ? Je refuse de me faire défendre par ces larbins ! Tu oublies qui je suis pauvre idiote ! Lui aboya-t-il au visage. Jusqu’à preuve du contraire, je suis l’héritier du Clan Kobayashi ! Je…  

 

-Tu « étais », mais par tes actes et ta conduite inqualifiables, tu viens de te mettre toi-même au banc de la société. Comment as-tu pu avoir l’impudence de croire que notre famille allait lever ne serait-ce que le petit doigt pour toi alors que tu traînes notre nom dans la boue ?  

 

La voix grave qui venait de s’élever derrière Elsa stoppa net la colère de l’ex-policier. Celui-ci se mit à trembler devant la seule personne au monde qui pouvait lui faire perdre ses moyens : son père.  

 

Elsa se retourna et reconnut le vieil homme, elle s’inclina respectueusement et le laissa en tête à tête avec son fils. Big Mack, assis sur le banc au fond de la cellule ne perdait pas une miette du spectacle.  

 

La voix tremblante de Kobayashi franchit ses lèvres pour tenter de se justifier, en vain.  

 

-Mais père, il s’agit d’un coup monté ! Vous n’allez pas croire que votre fils chéri trempe dans des affaires louches. Vous me connaissez et…  

 

-Tais-toi ! Je ne veux plus t’entendre ! Non content d’apporter le déshonneur sur nous par ta conduite scandaleuse, tu as failli tuer ta pauvre mère que tu sais pourtant cardiaque ! Tes erreurs sont impardonnables et je refuse, tu m’entends, je refuse catégoriquement de mêler notre famille à ta déchéance ! Débrouille-toi tout seul dorénavant ! Je n’ai plus de fils !  

 

-Mais….père, vous ne pouvez pas m’abandonner ! Je vous en supplie ! J’ai besoin de vous ! Que vais-je devenir ?  

 

-Ce n’est plus mon problème ! Ou sont donc passés tes amis de la mafia maintenant que tu es le dos au mur, dis moi ? Ce sont eux ta nouvelle famille, non ?  

 

-Père !  

 

Sans un seul regard pour son rejeton, le ministre Kobayashi quitta la pièce. La porte claqua sur Big Mack qui revenait à la charge.  

 

-Chut ! J’entends à nouveau ce satané moustique….  

 

-Quoi ? Qu’est-ce tu veux encore toi ? Hurla Kobayashi à son encontre.  

 

-Mais c’est qu’il se rebiffe le microbe !  

 

Le choc sourd d’un coup de poing en plein plexus acheva de calmer pour de bon les ardeurs de l’ex-policier déchu qui s’effondra sur le sol sans un bruit, la respiration coupée.  

 

-Tu la ramènes moins maintenant, hein ? Le railla son codétenu. Second round mon vieux !  

 

-Oh non !  

 

 

-Alors, Ryo, parlez-nous un peu de vous, Kaori nous a juste appris que vous étiez entre deux boulots actuellement.  

 

Le nettoyeur croisa le regard de sa compagne un instant fugitif avant de répondre :  

 

-En fait, je m’octroie un long break et j’en profite pour rénover un peu notre appartement, peinture, joints, ce genre de chose, dit-il évasivement en piochant dans ses légumes. Et vous ? Votre travail ? Il n’empiète pas trop sur votre vie privée ?  

 

-Ryo…le rabroua sa partenaire en fronçant les sourcils.  

 

-Votre ami a parfaitement raison sur ce point, travailler dans ma partie m’oblige parfois à négliger un peu Sheena hélas, sans compter qu’il faut parfois devoir faire une croix sur ses jours de repos pour résoudre une affaire sensible.  

 

Ce fut Sheena elle-même qui vint à la rescousse de son grand frère et le corrigea :  

 

-Ne dis pas ça, avec tout ce que nous avons traversé, tu es trop dur avec toi-même Ryan. Tu as fait beaucoup de sacrifices pour moi, sans compter que je te vois plus ici à Tokyo qu’à Taiwan ou encore Singapour.  

 

-Ma sœur est trop indulgente mais je vais me faire pardonner. Je lui ai promis de l’emmener passer une semaine en Chine dès que j’aurais bouclé l’enquête en cours.  

 

-J’ignorais totalement que vous aviez vécu en Asie.  

 

-En fait, on a pas mal bourlingué, c’est vrai.  

 

-Toujours pour le plaisir ?  

 

-Hélas non, toujours des mutations que je demandais dans le cadre du travail.  

 

-Vous étiez lancé à la recherche d’un trafiquant ?  

 

Ryo savait très bien dans quelle direction s’orientait la discussion ; il se souvenait de ce que ce Jillian avait déclaré au téléphone à Kobayashi hier. Le trafiquant en question n’était autre qu’Iwakuni Yamaguchi. Ainsi toutes ces dernières années Ryan s’était dévoué dans ce but : le coincer à n’importe quel prix.  

 

-En quelque sorte, depuis quelques années j’essaie sans relâche de coincer un chef de la maffia locale mais sans succès jusque là…  

 

La voix de Ryan s’éteignit soudain et un voile de tristesse passa dans son regard en se remémorant les derniers instants de Brianna. Sheena comprit ce qu’il ressassait et posa gentiment sa main sur celle de son frère pour le réconforter. Ryan lui sourit et entrelaça ses doigts aux siens. S’éclaircissant la voix, il reprit contenance et but une gorgée de vin.  

 

Sentant un léger malaise s’installer, Kaori qui jusque là était restée plutôt silencieuse, intervint :  

 

-Vous allez y parvenir, ne vous découragez pas, dit-elle en portant à sa bouche un petit morceau de canard.  

 

-Oui, l’étau se resserre, ce n’est plus qu’une question de temps. Mais, je vous ennuie avec tout ça. Changeons de sujet voulez-vous ? Kaori, si jamais votre contrat devait être renouvelé, resteriez-vous parmi nous ? Nous en avons longuement discuté avec Saeko et il se trouve que la personne que vous remplacez va sûrement suivre son compagnon à l’étranger dans les mois qui suivent…bien évidemment, je renégocierai votre salaire en conséquence, déclara Ryan.  

 

-J’avoue que je ne m’attendais pas à ce que vous souhaitiez me garder après mon remplacement aussi…  

 

Elle tourna le visage vers Ryo qui avait cessé de mastiquer sa cuisse de canard et qui la regardait comme une âme en peine. Elle comprit immédiatement ce qui le tracassait : qu’elle puisse accepter.  

 

-Tout cela est très soudain et je dois y réfléchir sérieusement Ryan, puis-je vous donner ma réponse en fin de semaine prochaine ?  

 

-Bien sur, prenez tout votre temps.  

 

Sheena avait observé l’échange tacite entre les deux partenaires et comprit que Ryo n’apprécierait pas d’être encore longtemps séparé de sa compagne. Elle les trouvait mignons tous les deux et très bien assortis, un peu comme Ryan et Myriam.  

 

-Kaori, pourriez-vous m’aider à étaler le glaçage et les petites décorations sur le dessert ? Demanda avec le sourire l’adolescente à son invitée qui s’empressa de lui apporter son aide.  

 

-Avec plaisir, rétorqua-t-elle, emboîtant le pas à Sheena.  

 

Toutes deux disparurent à la cuisine, laissant Ryan et Ryo en tète à tète. Kaori priait secrètement pour que Ryo se conduise de manière civilisée.  

 

Les deux hommes restés seuls s’observèrent un instant puis Ryan se leva à son tour et proposa au nettoyeur de l’accompagner dans la bibliothèque au fond de l’appartement.  

 

-Elles vont en avoir pour quelques minutes, aussi je me disais que puisque vous sembliez apprécier ma collection de sabres, j’aimerais vous montrer une pièce unique que je tiens de mon père.  

 

-Ma foi, rétorqua le nettoyeur, pourquoi pas ?  

 

Ryan traversa l’appartement, Ryo à sa suite, et se dirigea vers une armoire d’où il en extrait précautionneusement un petit coffret en fer forgé et aux délicats motifs floraux ciselés dans l’émail, puis le tendit à Ryo qui s’en saisit, intrigué.  

Le policier recula alors d’un pas, laissant le soin à son invité d’ouvrir lui-même le couvercle.  

 

-Ouvrez-le.  

 

Ryo obtempéra et découvrit, enveloppé dans un écrin de velours rouge sang, le contenu du coffret : un revolver finement incrusté de divers chevrons et emblèmes du Shogun Tokugawa.  

 

-Bel objet, vous le tenez de votre père dites-vous ? L’acquérir a du lui coûter une petite fortune !  

 

-Décidément, vous ne cessez de piquer ma curiosité Mr Saeba ! Non seulement vous vous y connaissez en épées et autres sabres mais aussi en armes de poing.  

 

Zut ! Ryo n’avait pas vu venir le piège et était tombé dedans comme un débutant !  

« Change de sujet Ryo, change de sujet, tu es en terrain miné là ! » se dit-il.  

 

-Souvenir de famille m’avez-vous dit ? J’en déduis donc que votre père aussi collectionne aussi les objets de valeur.  

 

-« Collectionnait », il est décédé tout comme ma mère, il ne reste plus que Sheena et moi et je ne permettrai à personne de lui faire le moindre mal, ajouta sur un ton cassant le policier. Hier soir encore, on a essayé de m’abattre Ryo, j’en ai réchappé avec une épaule en sale état. Je connais leurs méthodes, ils ne reculeront devant rien pour nous liquider elle et moi.  

 

-Ca ne me regarde pas mais pourquoi ne pas demander l’aide de vos collègues ? Ils pourraient vous mettre sous surveillance ou un truc de ce genre ?  

 

Ryan lui sourit. C’était la première chose qu’il avait exigé de Saeko en prenant son service ce matin, souhait que cette dernière lui avait aussitôt accordé. Depuis, deux officiers en civil campaient dans une camionnette banalisée au pied de l’immeuble et balayait constamment l’appartement de leurs jumelles, prêts à intervenir au moindre mouvement suspect.  

 

-J’ai pris les mesures qui s’imposaient, ne vous inquiétez pas, mais revenons à nos moutons, à savoir votre exceptionnelle carrure, doublée de votre fantastique rapidité de mouvements. A chaque fois que je vous ai testé, vous avez répondu au-delà de mes espérances.  

 

-Testé ? Je ne comprends pas ce que vous sous-entendez.  

 

-Je connais Kaori, son frère est une légende dans notre service et votre amie n’a rien à dissimuler, on ne peut pas en dire autant de vous...  

 

-Vous avez enquêté sur moi ?  

 

-Oui, je sais que ce n’est pas très poli de ma part mais vu les circonstances…Il s’avère que hormis votre compte en banque et votre numéro d’assuré social, vous demeurez une énigme.  

 

-Ecoutez, j’ignore où vous voulez en venir mais vous commencez sérieusement à m’ennuyer, je vais rejoindre les filles, elles doivent nous attendre et…  

 

-Allons, Mr Saeba, pourquoi ce malaise tout à coup ? Auriez-vous peur qu’en grattant la surface je ne découvre quelque chose ?  

 

-Faites ce que vous voulez, je m’en contrefiche, fit Ryo en reposant le coffret sur la commode et s’apprêtant à sortir. Mais il se figea en entendant un déclic caractéristique.  

Se retournant lentement, il se rendit compte que Ryan venait de le mettre en joug.  

 

-Vous êtes dingue ! A quoi jouez vous ?  

 

-Cartes sur table Ryo, seulement cartes sur table, jurez-moi que vous n’avez pas accepté cette invitation pour pouvoir pénétrer chez moi et me liquider ?  

 

-Ecoutez Ryan, je conçois que tous ces événements vous aient mis les nerfs à vif mais je ne suis en rien mêlé à tout votre bordel !  

 

-Vous ne répondez pas à ma question Ryo, Qui êtes-vous ?  

 

-Vous débloquez ! Laissez moi sortir ou…  

 

Il n’eut pas le loisir de terminer sa phrase que son intuition l’avertit d’un danger imminent. Son regard accrocha soudain un mouvement fugitif suivi d’un éclair métallique dans l’immeuble de l’autre coté de la rue qui se trouvait plongé dans l’obscurité.  

 

Réagissant sur le champ, il se jeta sur Ryan, éloignant d’un revers de la main l’arme qui le menaçait et le plaqua au sol au moment précis où une balle traversa la vitre et vint se loger dans le mur, pile à l’endroit où se tenait Ryan la seconde précédente.  

 

 

 

 


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