Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prosa

 

Autore: grifter

Beta-reader(s): Saintoise

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 25 capitoli

Pubblicato: 24-03-06

Ultimo aggiornamento: 29-12-09

 

Commenti: 464 reviews

» Scrivere una review

 

ActionRomance

 

Riassunto: Kaori, Ryo, un officier de police...Ryo va t il laisser Kaori filer le parfait amour avec un autre que lui ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Coeur Indécis" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Sauf Sheena, Ryan Reynolds, Myriam, Jillian, Kobayashi et Iwakuni Yamaguchi qui sont de moi.

 

Tricks & Tips

How can I become a Beta Reader?

 

Just log in and change your Beta reader's profile, by agreeing to become one. Fill in the form to give some pieces of informations, like your strengthes (eg: grammar, spelling,...) or weaknesses (eg: continuity,...). Indicate if you accept all kinds of fics or refuse some, like NC-17 fics. You can also put what languages you are confortable with (eg: F ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Coeur Indécis

 

Capitolo 17 :: Le concert

Pubblicato: 24-09-07 - Ultimo aggiornamento: 25-09-07

Commenti: Oui, je sais presque 4 mois sans majer sur cette fic-ci désolée mais j'ai pas mal ramé à écrire celui-là et, enfin, bon voilà ce que ca donne, en espérant que ca vous plaira ? Gros bisous à ma puce Saintoise pour sa correction ultra raopide comme toujours et un grand merci aux filles qui m'ont reviewé sur le chapitre précédent :) Promis je suis déjà en train de pondre la suite qui ne saurait donc pas trop tarder :) Spéciale dédicace à Lorelei (dis-moi si la manière dont je t'ai dépeinte te va ma belle ?)Et une pensée à Sirine et Ladyflash pour leur soutien :) Bonne lecture et bon anniversaire à Spot2001 avec un petit peu de retard et à Fauve :) Ps: la chanson "HERE WITHOUT YOU" est la propriété de 3 Doors Down.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25


 

-Ravie de vous connaitre, fit la chanteuse avec chaleur en leur tendant la main.  

 

Ryo serra cette dernière et lui offrit un sourire engageant en retour alors que Kaori s'avançait à la rencontre de la jeune femme et lui exprimait son enthousiasme de se trouver là ce soir. Et profitant de ce que sa partenaire félicitait chaleureusement son interlocutrice quant à son dernier album, le nettoyeur en profita pour détailler discrètement leur hôte : Grande et mince, vêtue d'un haut carré en mousseline noire vaporeuse qui faisait ressortir son teint halé, sa taille fine moulée dans un pantalon de cuir et sa longue chevelure cuivrée encadrant son visage avenant et enjoué, elle était tout simplement radieuse.  

 

"Jolie !" Se dit Ryo en son fort intérieur en notant que Lorelei semblait particulièrement à l'aise et plutôt sereine alors qu'elle s'apprêtait à se produire devant des milliers de personnes.  

 

Elle remercia Kaori et la seconde suivante une tornade brune lui sauta au cou :  

 

-Lorelei ! Ca fait tellement longtemps ! Tu m'as manqué ! S'écria Sheena ravie en nouant ses bras derrière la taille de la chanteuse tandis que celle-ci lui ébouriffait tendrement les cheveux.  

 

-Toi aussi ma chérie, ca me fait plaisir de te revoir ! Mais tu as encore grandi ! Remarqua-t-elle comme l'adolescente se reculait légèrement. Tiens ! C'est nouveau ce tatouage sur ton épaule ! Fais-voir !  

 

Sheena s'exécuta et lui montra de plus près le motif représentant un petit ange masqué en partie par son tee-shirt.  

 

-C'est mignon, la complimenta Lorelei en repositionnant le tissu. Ryan...  

 

- Il n’était pas chaud du tout mais à force de supplications et de bonnes notes il a finit par accepter, expliqua Sheena avec un clin d'œil complice à l’attention de son amie. Et puis il m'avait fait promettre que le tatouage serait discret et a tenu à tout prix à m’accompagner  

 

Lorelei lui sourit et ajouta :  

 

-Je le reconnais bien là.  

 

-Tiens, il m'a donné ça pour toi, fit l'adolescente en fouillant dans sa poche pour en extraire une petite boite qu'elle tendit à son amie. Il a dit que tu l'ajouterais à ta collection, poursuivit Sheena alors que Lorelei ouvrait précautionneusement l'écrin et y découvrait un splendide camé délicatement ouvragé.  

 

-Elle est magnifique ! S'extasia la chanteuse en la plaçant en évidence à la lumière du spot pour l'admirer. Ainsi il s'est souvenu de ça...  

 

-Il aurait préféré te la remettre en main propre mais il devait travailler aujourd'hui et s'excuse de ne pas être là.  

 

-Je sais, on s'est parlé au téléphone plus tôt, expliqua Lorelei dont le regard s'assombrit en repensant à la conversation avec le policier qui l’avait informé des grandes lignes de la situation et du pseudo risque encouru par sa sœur.  

Venant d'une autre personne, elle aurait pu croire que c'était de la parano mais pour avoir déjà bénéficié de la protection de l'Américain, elle savait qu’il ne fallait pas prendre à la légère ses intuitions.  

 

-Ton frère m'a gentiment offert de venir passer quelques jours avec vous à la fin de la tournée. J'essaierai de convaincre mon compagnon de se joindre à moi. Il ne connait pas le Japon mais suis certaine qu'il adorerait !  

 

-Ce serait super ! Donc...Tu es toujours avec Wentworth Miller ! J'avais raison, fit-elle en se tournant vers le couple.  

 

Lorelei opina de la tête en signe d'acquiescement.  

 

-Il est très mignon ! S'exclama Kaori devant la moue dubitative de son partenaire.  

 

-Et très romantique, ajouta Lorelei ayant parfaitement perçu le changement d'attitude de Ryo. Monsieur Saeba est très bel homme lui aussi et vous formez un très joli couple, corrigea-t-elle alors que Kaori rougissait sous le compliment et que Ryo bombait le torse fièrement.  

 

-Merci, répliqua Ryo en enlaçant Kaori et en la couvant du regard.  

 

Sheena ne put s'empêcher de sourire devant un tel tableau et se mit à prier secrètement qu'un jour elle puisse peut-être voir Myriam et son frère aussi proches que le couple de nettoyeurs. Deux coups sourds frappés à la porte de la loge la ramenèrent brusquement sur terre.  

Zabelle passa la tête dans l'entrebâillement et annonça que l'interview aurait lieu dans un petit bureau attenant dans cinq minutes, puis elle s'écarta pour permettre le passage d'un livreur, les bras garnis d'une gigantesque gerbe de roses anciennes couleurs pastel. Le jeune homme les remit promptement à Lorelei avant de s'éclipser.  

 

-Vos fans vous gâtent ! Remarqua Ryo alors que Lorelei ouvrait fébrilement l'enveloppe épinglée au plus gros bouton et se fendait d'un large sourire à la vue de son expéditeur: Wentworth ni plus ni moins !  

 

-Ca vient de lui, n'est-ce pas? S'enquit l'adolescente romantique, les yeux brillants.  

 

-Exact, sourit la jeune femme en disposant le bouquet dans un vase.  

 

-Vous avez de la chance ! S'exclama Kaori.  

 

-Mais ? Je croyais que tu aimais les immortelles ? S’étonna-t-il.  

 

-Les roses c'est tout un symbole Ryo, c'est particulièrement romantique…Le corrigea sa partenaire en lui adressant un clin d'œil complice.  

 

A cette remarque, Ryo fit mine de bouder dans son coin mais Kaori se dressa sur la pointe des pieds et vint lui murmurer quelque chose au creux de l'oreille qui ramena le sourire sur le visage du nettoyeur.  

 

-Pas trop stressée ? Demanda Sheena à Lorelei en la voyant prendre une profonde inspiration après avoir consulté sa montre.  

 

-Non, pas du tout au contraire. Pour moi, me produire sur scène devant les fans c'est comme une bouffée d'adrénaline, ca me booste ! C'est juste les interviews que je n'apprécie pas tellement mais ca fait partie du contrat alors je m'y plie.  

 

-Je parie que les journalises sont plus intéressés par les détails croustillants de votre vie privée que par votre musique, je me trompe ? Demanda Kaori.  

 

-C'est hélas tout à fait vrai ! L'inconvénient d'avoir un compagnon lui aussi dans ce métier fait que nous nous trouvons tous deux sous les feux des projecteurs, enfin lui tout de même plus que moi car il assure la promotion de son nouveau film. Une semaine on me marie avec un tel et puis la semaine suivante, on annonce que je suis enceinte d'un autre homme que je ne connais ni d'Eve di d'Adam...Ou d'autre inepties de ce genre, c'est lassant à force mais bon, j'ai pris le parti d'en rire.  

 

-Vos fans se moquent totalement de ces tissus de mensonge, affirma Kaori. Ils aiment votre musique et votre personnalité généreuse.  

 

-Merci beaucoup Kaori. Dites-moi quelle est votre chanson favorite sur cet album ? Je commencerai par celle-ci et je vous la dédicacerai.  

 

-Vraiment ? Rosit Kaori sous le regard amusé de Ryo. Et bien, j'adore “Here without you” mais...  

 

-Parfait ! Et toi ma chérie ? Fit-elle en se retournant vers Sheena qui répondit du tac au tac :  

 

-« Kryptonite ! »  

 

-Ok, je...Commença-t-elle coupée par un faible coup frappé à la porte de la loge.  

 

-Lorelei, l'équipe pour l'interview n'attend plus que toi, interrompit Zabelle avec un petit sourire contrit. Il faut y aller.  

 

-J'arrive ! Répondit Lorelei en prenant congé de ses amis. J'espère que le concert vous plaira, à tout à l'heure sur scène !  

 

Et sur ce elle s'éclipsa à la suite de son agent, laissant le trio gagner tranquillement ses places dans les gradins surplombant parfaitement la scène.  

 

Une petite demi-heure plus tard, après que les lumières de la salle aient été éteintes et les projeteurs braqués sur la scène, un écran de fumée apparut et Lorelei fit son entrée accueillie par un tonnerre d'applaudissements et de sifflets enthousiastes. S'emparant du micro, elle sourit à la foule et s'avança au-devant de son public et, s'exprimant avec un parfait accent japonais, elle déclara :  

 

-Bonsoir tout le monde ! Vous allez bien ?  

 

Ce à quoi un gigantesque "Oui" porté par la foule lui répondit.  

 

-Super ! On est ravi de jouer devant vous ce soir ici à Tokyo, ajouta la chanteuse. On n'en serait pas là sans vous et votre soutien alors merci beaucoup !  

 

Nouveaux cris enthousiastes du public.  

 

-Ce soir pour le premier concert de la tournée nous procéderons à un petit tirage au sort. Les possesseurs des vingt billets qui auront été sélectionnés seront invités en coulisses à l'issue du concert.  

 

Hourras exultés de part et d'autre de la fosse entourant la scène.  

 

Les premières notes de musique de « Here without you » commencèrent à s'égrener derrière Lorelei qui se recula légèrement et ajouta :  

 

-Je dédis ce concert à deux amis très chers sans qui je ne serais probablement pas devant vous ce soir, déclara-t-elle en pensant à Ryan et Sheena. Sur cette chanson que vous connaissez tous, j'aimerais que vous m'accompagniez.  

 

Située dans l'estrade surplombant la scène Sheena esquissa un large sourire en entendant les paroles de son amie et rougit légèrement.  

 

-Kaori, c'est pour vous ! Ajouta Lorelei en lui adressant un petit sourire.  

 

La jeune femme émue se redressa un peu plus sur son siège et se mit à chanter avec Sheena :  

 

A hundred days had made me older…100 jours m’ont fait vieillir un peu plus  

Since the last time that I've saw your pretty face… Depuis la dernière fois où j’ai contemplé ton beau visage  

A thousand lights had made me colder…1000 lumières ont glacé tout mon être  

And I don’t think I can look at this the same…Et je ne pense pas pouvoir voir les choses de la même manière  

But all the miles that separate…Mais tous ces kilometres qui nous séparent  

They disappear now when I’m dreaming of your face…Ils s’estompent lorsque je rêve de ton visage.  

I’m here without you (baby)…Je me retrouve seule sans toi  

But you are still on my lonely mind…Mais tu vis dans toujours dans un coin de mon âme esseulée  

I think about you (baby)…Je pense à toi  

And I dream about you all the time…Et tu hantes toutes mes nuits  

You are still with me in my dreams…Tu es dans chacun de mes rêve  

And tonight, it’s only you and me…Et ce soir c’est juste toi et moi…  

 

Dans la foule, des petites flammes s'allumèrent ça et là et se mirent à onduler doucement, accompagnant les paroles mélancoliques de Lorelei.  

 

The miles just keep rolling…Les kilometres continuent de défiler  

As the people wave their way to say hello…Les gens saluent sur mon passage  

I've heard this life is overrated…J’ai entendu dire que cette vie était surévaluée  

But I hope that it gets better as we go…Mais j’espère que le meilleur reste à venir  

Everything I know…Tout ce que je sais  

And anywhere I go…Et partout où je vais  

It gets hard but it won’t take away my love…C’est de plus en plus dur mais mon amour ne s’éteindra pas.  

And when the last one falls…Mais quand le dernier tombera  

When it’s all said and done…Quand tout aura été dit et fait  

It gets hard but it won’t take away my love… C’est de plus en plus dur mais mon amour ne s’éteindra pas.  

 

-A vous ! Cria-t-elle en dirigeant le micro vers la foule :  

 

D’une seule voix, celle-ci se mit à scander le refrain :  

 

I’m here without you baby…Je suis seule sans toi  

But you are still on my lonely mind…Mais tu vis toujours dans un coin de mon âme esseulée  

I think about you baby…Je pense à toi  

And I dream about you all the time…Et tu hantes toutes mes nuits  

I’m here without you baby…Je suis seule sans toi  

But you are still with me in my dreams…Mais tu es dans chacun de mes reve  

And tonight it’s only you and me…Et ce soir, c’est juste toi et moi…  

 

Comme promis à Sheena, Lorelei enchaina ensuite avec « Kryptonite » suivie d’autres chansons composant son répertoire.  

 

 

Pendant ce temps dans sa chambre d’hôtel, Laeti se morfondait comme un beau diable de rester ainsi inactive à attendre bien sagement que Ryo lui donne le résultat de l’interrogatoire de police qui devait être conduit au même moment sur Iwakuni, le cerveau présumé derrière l’enlèvement de sa jeune sœur.  

 

Poussant un soupir de dépit, elle appuya pour la énième fois sur le bouton de la télécommande de la télévision espérant tromper son ennui mais aucun programme ne parvint à retenir son attention : son esprit était bien trop accaparé par l’image de sa jeune sœur qui y revenait sans cesse. N’y tenant plus, elle jeta rageusement le petit boitier sur le lit et, attrapant sa veste au vol, elle se précipita dehors pour s’engouffrer dans le premier taxi qu’elle vit.  

Mick, avachi sur son volant de l’autre coté de la rue eut tout juste le temps d’avaler d’une traite le fond de son thermos de café avant de démarrer et de filer le train au véhicule balisé. Il se doutait de la destination de Laeti : Le domicile ultra sécurisé des parents de la petite Nany que Ryo lui avait justement défendu d’approcher seule car trop risqué. Mais elle semblait avoir décidé de passer outre car son taxi s’arrêta non loin du mur adjacent de la somptueuse villa et redémarra aussitôt son occupante descendue.  

 

« Petite maligne ! » Se dit-il en son fort intérieur en la voyant se coller au mur juste au-dessous d’un énorme chêne.  

 

C’est alors que Laeti agrippa de son mieux un pan du mur et entama une difficile progression, chutant par deux fois mais parvenant à la troisième tentative à se saisir de la grosse branche qu’elle visait et à enrouler sa jambe autour, de sorte à établir son équilibre. Mick qui assistait depuis son poste d’observation à toute la scène ne put réprimer un sourire devant l’opiniâtreté de la jeune femme.  

 

Tandis qu’elle progressait avec précaution, gagnant centimètres sur centimètres, un craquement sinistre se fit entendre et un morceau de bois se détacha sous son poids pour s’écraser dans l’herbe avec bruit. Laeti se raidit et retint sa respiration, mortifiée que son entrée ait été découverte. Elle ferma les yeux un instant, s’attendant à tout instant à voir surgir un des chiens qu’elle entendait aboyer à quelque distance mais il n’en fut rien. Soulagée, ses battements de cœur reprirent un rythme un peu normal et elle continua sur sa lancée. Mais soudain, les aboiements des chiens semblèrent se diriger dans sa direction et elle se figea en équilibre. Effectivement, les bêtes féroces se rapprochaient inexorablement, attirant les gardes à leur suite et Laeti réalisa que son opération était compromise. La jeune femme serait découverte d’une seconde à l’autre ! Elle rechignait à abandonner son entrepris si près du but. Une minute plus tard, la lueur des lampes torches balayait son perchoir et elle vit arriver sur elle les molosses à toute allure, les crocs menaçants et ne lui laissant aucun doute quant à leur intention ! Il fallait qu’elle descende de là et immédiatement !  

 

-Sautez ! Lui enjoignit une voix masculine qu’elle ne reconnut pas.  

 

-Mais, je…  

 

-Sautez ! Je vous rattrape ! C’est Ryo qui m’envoie, ayez confiance !  

 

-…  

 

Laeti essaya de calculer sa trajectoire au mieux et se laissa tomber. Mick la réceptionna aisément, la reposa aussitôt à terre et l’entraîna vers sa voiture.  

 

-Vous ! Mais…Balbutia Laeti en reconnaissant son sauveur rencontré sur le parking de l’université un peu plus tôt alors qu’elle et Ryo glanaient des infos sur sa jeune sœur auprès des amies de celle-ci.  

 

-Montez !  

 

-Comment avez-vous su que…Commença-t-elle en bouclant sa ceinture alors que le véhicule démarrait sur les chapeaux de roue.  

 

Lorsque la propriété s’estompa dans le lointain, Mick expliqua :  

 

-Disons que Ryo se doutait que vous passeriez outre son conseil et il m’a chargé de garder un œil sur vous dans le cas précis où quelque chose de ce genre se produirait.  

 

Laeti baissa la tête, gênée.  

 

-Vous espériez vraiment parvenir à vous infiltrer là-dedans au nez et à la barbe des gardes armés ? Vous rendez-vous compte du risque que vous avez pris ? Questionna-t-il en quittant la route du regard pour poser ses yeux sur ceux de sa passagère qui se triturait les mains nerveusement.  

 

-Je…Je ne sais pas, je voulais juste…  

 

Sa voix s’éteignit soudain et elle réprima à grand peine les sanglots qui lui enserraient la gorge. Elle rageait d’avoir été si proche de son but et d’avoir du faire machine arrière sans rien de nouveau.  

Mick lut le changement d’expression se peindre sur le visage de la jeune femme et il tendit la main pour rencontrer la sienne, espérant ainsi lui insuffler un peu de chaleur par ce geste, et il serra ses doigts crispés dans les siens. Etonnée, Laeti rencontra son regard et lui adressa un faible sourire de remerciement.  

 

-Je vous comprends mais croyez-moi ce n’est pas en vous jetant dans la gueule du loup que vous aiderez votre sœur. Promettez-moi de ne plus vous recommencer.  

 

-…Je vous le promets, dit-elle finalement alors que la main du détective libérait la sienne, satisfait de sa réponse.  

 

-Bien, sage décision. Je vous ramène à votre hôtel.  

 

 

Le concert s'acheva sur un tonnerre d'applaudissements et après un ultime rappel, Lorelei et ses musiciens quittèrent la scène non sans avoir remercié chaleureusement leur public de s’être déplacé en masse.  

Le trio retrouva la jeune femme dans sa loge et après l'avoir félicité du show, ils prirent congé, la laissant en compagnie des heureux gagnants de la tombola et regagnèrent le parking.  

Minisoleil qui se tenait à peu de distance de là, noyée dans la foule qui quittait la salle de concert, les aperçut. Aussitôt, elle décrocha son portable et composa le numéro de Jillian afin de l'avertir que les "proies" se dirigeaient vers lui et qu'il pouvait activer le plan B.  

A l’autre bout du fil, Jillian esquissa un sourire machiavélique avant de se tourner vers ses sbires et de les enjoindre à activer le mouvement.  

Inconscients de ce qui se tramait, Ryo, Kaori et Sheena empruntèrent le même chemin pour rentrer à l’appartement de City Hunter qu’à l’aller. Ce n’est qu’au détour de la bretelle bifurquant vers Shinjuku qu’un panneau placé bien en évidence annonça une déviation impromptue pour cause de travaux sur la chaussée. Perplexe, Ryo ralentit et emprunta néanmoins l’itinéraire indiqué tout en restant sur ses gardes. La voiture dépassa une bétonneuse et une pelleteuse placées un peu en travers de la chaussée autour desquelles plusieurs ouvriers officiaient, obligeant la Mini à se déporter légèrement sur le coté pour avancer, le gravier crissant sous les pneus.  

Il suffit à Ryo de croiser le regard sombre d’un des ouvriers pour réaliser que le sentiment de malaise qu’il ressentait était justifié : C’était un guet-apens !  

-Accrochez-vous ! Hurla-t-il à ses passagères en accélérant soudainement, pestant contre ce foutu gravier qui freinait considérablement leur fuite.  

-Ryo ? Mais qu’est-ce qui se passe ? Demanda Kaori en parvenant à se cramponner à son siège en dépit des coups de volants brusques donnés par son partenaire.  

Et comme pour apporter un semblant de réponse à la jeune femme, l’un des « ouvriers » dégaina un fusil de derrière un amas de pierres et ajusta Kaori dans son viseur, prêt à faire feu.  

Ryo eut tout juste le temps de donner un nouveau coup de volant et la voiture fit une embardée, le tir manqua de peu sa cible et fit exploser le rétroviseur.  

Sheena cria terrorisée, et Kaori se retourna vers elle pour tenter de la calmer, comprenant qu’il fallait coûte que coûte garder son calme, laissant le soin à Ryo de jauger la situation et de répliquer.  

Puis un grand fracas parvint aux oreilles de la jeune femme et tout s’assombrit autour d’elle. Elle se sentit happée par les ténèbres et ressentit une vive douleur au niveau de la nuque avant de sombrer dans l’inconscience. La voiture venait de mal négocier un virage et de se coucher sur le coté, ses roues tournant encore dans le vide alors que les hommes se rapprochaient dangereusement, leurs armes à la main.  

Lorsque Ryo revint à lui quelques secondes plus tard, il réalisa que le museau froid d’un Smith et Weston lui caressait le visage. Se raidissant sur le champ, il ôta sa ceinture en une fraction de seconde et roula à l’extérieur avant de se redresser et de décocher deux balles à son assaillant qui n’eut pas le temps de voir le coup partir et s’effondra comme un pantin désarticulé dans la poussière.  

Au bruit de la détonation, ses acolytes occupés à transporter les corps évanouis de Kaori et de Sheena sur le siège arrière d’une berline fumée se figèrent et se retournèrent pour riposter. Ryo fut plus rapide qu’eux et en blessa mortellement cinq avant de plonger se mettre à couvert derrière l’habitacle de sa voiture.  

Une pluie de balles s'abattit sur le nettoyeur. Ses assaillants au nombre de vingt vidèrent leur chargeur sur l'habitacle, faisant éclater le pare-brise, criblant la carrosserie d'une multitude d'impacts, le bruit métallique sur la tôle torturée résonnant aux oreilles aiguisées du Japonais.  

"Et merde !" Fit ce dernier en rechargeant son barillet d'un mouvement sec, insensible aux tirs qui fusaient autour de lui.  

-J'aurais du le sentir venir ! Ragea-t-il dans sa barbe en se redressant à demi pour juger de l'emplacement des hommes de mains. Et maintenant ils ont Sheena et Kaori !  

Cerné, sa voiture lui servant de maigre protection, il se concentra et compta le nombre des hommes en face de lui. Il en totalisa une bonne trentaine et comprit que ce n'était pas dans un traquenard qu'ils étaient tombés mais bel et bien une mise une mise à mort : La sienne plus exactement.  

-Comptez là dessus, je n'ai pas l'intention de me laisser descendre gentiment !  

Une chose qu'il avait apprise très tôt dans la jungle équatoriale : Lorsque l'enfer menace de vous submerger, toujours le provoquer ! Aussi prit-il une profonde inspiration et se redressa-t-il en un éclair, visant la voiture qui lui faisait face et plaçant toutes ses balles dans le réservoir avant de s’accroupir et de recharger en quatrième vitesse. Il perçut la déflagration causée par l’explosion du moteur de la berline et un souffle chaud balaya la ruelle. De l'autre coté du rideau de feu, le chef hurla :  

-City Hunter ! Je sais que tu es à court de munitions et dis-toi que si tu ne te montres pas, nous finirons par te débusquer derrière la passoire qui te sert de voiture...  

-Cause toujours... Marmonna Ryo dans sa barbe en déchirant un pan de sa veste pour en extraire deux petites capsules qu'il emboita rageusement l'une dans l'autre avec un petit clic métallique. Puis, il attendit le souffle court le créneau qu'il guettait pour agir.  

-Bon, puisque tu ne nous laisses pas le choix... Abattez-le comme le chien qu'il est ! Hurla depuis sa voiture à bonne distance le chef des brigands à ses hommes.  

Ces derniers firent feu de nouveau, la pluie de projectiles fit exploser les vitres puis le pare-brise dans un crissement strident avant que le véhicule ne s'affaisse, ses pneus totalement à plat, les impacts de balle se fichant dans la carrosserie.  

La Mini livrait là son dernier combat, elle ne s'en remettrait pas. Imperméable aux balles qui sifflaient à ses oreilles et au-dessus de sa tête, Ryo ferma les yeux, se concentrant sur les six tireurs les plus à sa portée et à la seconde où ils rechargèrent, il frappa : Roulant sur lui-même, il s'allongea de coté sur le bitume froid et visa leurs pieds qu'il cribla. Puis il lança en direction des tireurs embusqués un peu plus loin les deux capsules qui atteignirent leur objectif et explosèrent. Les hommes qui reçurent les projectiles hurlèrent de douleur et s'effondrèrent au sol en tenant leur membres meurtris tandis que rapide comme l'éclair, Ryo arrivait à leur hauteur et les faisait taire pour de bon. Le bruit des os brisés des hommes sous ses coups imparables ne pénétrèrent même pas son esprit concentré sur un objectif et un seul : Sauver Kaori et Sheena à tout prix ! Tous ceux qui se mettraient en travers de son chemin le paieraient cher ! Quant aux autres qui avaient reçu les micros bombes, il ne restait de ces derniers que des lambeaux de vêtements et une rigole de sang ruisselant jusqu’au tout à l'égout.  

L'instant suivant, après avoir délesté ses assaillants de leurs armes, il se remettait à couvert derrière un pan de mur et avisait la distance le séparant du chef de ses types : Environ 50 mètres... C'était jouable, encore fallait-il d'abord régler le cas de deux berlines et de leurs occupants postés en travers de la chaussée et qui d'après le bruit de leurs pas se rapprochaient dangereusement. Se déportant légèrement sur la droite, il balança une rafale qui eut raison des cinq hommes de mains trapus qui s'apprêtaient à le surprendre, et ces derniers s'affaissèrent au sol avec un bruit mat.  

-Non ! Non ! Non ! Maugréa hors de lui le chef en voyant ses hommes tomber un à un sous les balles et les coups de City Hunter. Tuez-le ! Tuez-le nom d'un chien ! Ou bien devrais-je le faire moi-même bordel ?  

-Monsieur... Il est bien trop fort pour nous... On ne va pas s'en sortir vivant, il faut fuir ! Bredouilla son chauffeur d'une voix tremblante avant d'être tué d'une balle derrière la nuque. Le malheureux froussard s'affaissa les yeux grands ouverts de surprise devant la duplicité de son chef sur le volant et le klaxon retentit soudain dans la ruelle désertée.  

-Chef ?  

-Le premier d'entre vous qui s'avise de déserter, je le flingue comme cet imbécile ! Est-ce clair ? Tonna-t-il menaçant et le doigt crispé sur la gâchette.  

-Oui chef !  

-Alors qu’attendez-vous bande d’incapables !  

Et l’échange de tirs reprit de plus belle.  

 

 

Pendant ce temps, Myriam quittait sa loge après sa représentation. L’effeuilleuse adressa un petit signe de tête à Ladygaby occupée à surveiller la scène, l’œil maternel toujours posé sur ses recrues, puis elle quitta le Club.  

La veille dame sourit en sachant pertinemment la destination de la jeune femme ce qui expliquait son air particulièrement enjoué ce soir: Elle se rendait au domicile des Reynolds.  

 

Myriam pénétra dans l’appartement et appela mais seul le silence lui répondit. Elle referma la porte derrière elle accrocha son manteau sur la patère dans l’entrée et s’avança vers le salon. A peine avait-elle fait quelques pas que deux boules de poils vinrent se frotter contre ses jambes, sollicitant son attention à grand renfort de miaulements.  

La jeune femme se pencha pour se saisir délicatement de Timmy et Friponne et chargée de son précieux fardeau, s’assit dans le canapé moelleux. Aussitôt, les deux chattes se dressèrent sur leurs pattes et vinrent nicher leurs petits museaux dans le cou de la danseuse, lui tirant un sourire attendri.  

 

-Sacrées coquines, vous savez vous y prendre pour qu’on s’occupe de vous.  

 

Un ronronnement ravi lui répondit et Myriam intensifia sa caresse sous le menton de Timmy tandis que, jalouse, Friponne signifiait son mécontentement en faisant ses griffes nonchalamment sur les genoux de la jeune femme, arborant un faciès innocent (Nde Saintoise : Frip ! Un faciès innocent ! Impossible lol !)  

 

-Ouche, ok, ok, je vais aussi m’occuper de toi ma belle, viens là, fit-elle en attrapant cette dernière et en l’installant sur le dos.  

 

Immédiatement, Friponne offrit son ventre dodu aux caresses que lui prodiguait Myriam et fit savoir son appréciation par de petits soufflements de contentement.  

Myriam poursuivit quelques minutes puis consulta sa montre-bracelet et s’étonna de ne voir toujours pas ses amis arriver. Elle haussa les épaules et se dit qu’après tout il était encore tôt. En effet, normalement Ladygaby la libérait plus tard mais aujourd’hui elle avait gentiment accédé à la requête de Myriam d’avancer l’heure de son passage en scène de sorte à ce qu’elle ait une bonne partie de sa soirée. La danseuse caressait l’idée d’inviter ses amis dans un petit bistrot sympa mais il est vrai qu’elle aurait du les prévenir auparavant. Bon, rien n’était encore perdu, elle allait attendre un petit peu plus longtemps.  

Reposant les minettes à terre, elle se leva pour se diriger vers la cuisine, les félins sur ses talons. Elle s’en aperçut et comprit en les voyant lancer des œillades plus que soutenues vers leurs gamelles respectives qu’elles quémandaient tout simplement leur pitance.  

 

-D’accord, j’ai compris, ça vient les filles, dit-elle en s’attelant à les nourrir.  

 

Elle ouvrit le frigo et y trouva la boite entamée qu’elle leur donna en prenant soin de compléter leur ration par une bonne dose de croquettes dont elle savait le sac planqué en bas du buffet.  

Puis, laissant les chats à leur festin, elle mit la bouilloire à chauffer et ouvrit le placard à la recherche du thé aux bleuets qu’elle savait trouver là, sagement rangé derrière les infusions et autres marcs de café, dans une petite boite en fer forgé portant ses initiales. Elle sourit et s’en servit une bonne cuillérée dans son mug puis le laissa infuser tranquillement. C’était une idée de Ryan que d’avoir des choses exprès pour elle toujours disponibles sous la main, de même que de lui avoir fait faire un double des clés de son appartement où elle venait se réfugier quand bon lui semblait. Myriam appréciait ses petites marques d’attention qu’il lui témoignait.  

La jeune femme revint au salon et alluma la chaine hifi dont elle sélectionna un programme et une douce mélopée s’éleva dans l’appartement, bientôt ponctuée de quelques accords de violon.  

 

« Mmmmh, mon air préféré » Sourit intérieurement la danseuse en reprenant place dans le canapé. Elle porta le mug à ses lèvres et en but quelques gorgées ; le breuvage s’insinuait dans tout son être, lui procurant une intense sensation de bien-être et elle ferma les yeux, se laissant doucement bercer par les notes du morceau de Vanessa Mae « Clear like ice ».  

Cet air, elle l’avait entendu à maintes reprises dans ces lieux depuis qu’elle était entrée dans l’univers du policier et de sa jeune sœur. Un sourire nostalgique naquit sur ses lèvres fines en se remémorant le jour où elle avait fait la connaissance de ses deux amis. Les souvenirs affluèrent d’un coup.  

 

Flash back…..  

 

C’était une journée d’octobre à la lumière blafarde et au froid piquant qui lui mordait les joues. Elle sortait du Club de Lady Gaby après son premier passage sur scène, empruntant la porte arrière et regagnant sa voiture garée à quelques minutes à pied dans une petite ruelle adjacente sous la voie de chemin de fer.  

 

La jeune femme venait de signer son contrat et de toucher une coquette avance. Voilà qui ne pouvait pas mieux tomber et lui permettrait de calmer son banquier sur les dents dernièrement suite à ses nombreux impayés. Elle avançait l’esprit léger et ne remarqua pas tout de suite la bande de jeunes loubards aux crânes rasés et parsemés de multiples tatouages qui l’épiaient depuis leur voiture. Ces derniers échangèrent un sourire mauvais en la voyant passer à leur hauteur et retirant la clé de contact du tableau de bord, ils s’extirpèrent de l’habitacle et lui emboitèrent le pas à distance raisonnable.  

 

Perdue dans ses pensées, Myriam ne se rendit pas compte qu’on venait de la prendre en chasse. Parvenue à son véhicule, elle farfouilla un instant dans son sac à mains et en sortit son trousseau de clé. Mais alors qu’elle l’insérait dans la serrure, une main s’abattit violemment sur sa bouche, lui intimant le silence tandis qu’une autre la ceinturait au niveau de la taille et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle se retrouva plaquée conte le capot de son véhicule, son agresseur pesant de tout son poids sur elle pour empêcher tout mouvement. La jeune femme se mit à paniquer et voulut hurler, elle tenta de se débattre de toutes ses forces mais rien à faire, la poigne se resserrait toujours plus.  

Dans un effort désespéré, elle mordit jusqu’au sang son assaillant qui laissa échapper un juron mais ne la relâcha pas pour autant. D’un geste rageur, il lui fit faire volte-face et lui donna un coup bien senti dans les cotes qui lui coupa la respiration. Dans un couinement de douleur, elle se laissa glisser à terre et se redressa maladroitement contre la portière, essayant difficilement de se relever pour leur échapper mais ses agresseurs au nombre de trois ne l’entendirent pas de cette oreille et se ruèrent sur elle. Pendant que le plus baraqué d’entre eux l’immobilisait de nouveau contre le capot froid en lui maintenant les mains reliés dans le dos, ses deux acolytes brandirent chacun un couteau et se rapprochèrent inexorablement de leur victime. Les yeux agrandis d’horreur, Myriam sentit le tissu de sa jupe se déchirer sous les coups de lame acérée, et se débattit comme un beau diable pour tenter de se libérer mais cela ne fit qu’aggraver sa situation délicate.  

 

-Arrête de gigoter pétasse ! Lui hurla le chef en resserrant sa poigne de fer, lui meurtrissant douloureusement les poignets.  

 

La jupe de la jeune femme tomba en lambeau au sol, dévoilant ses longues jambes fuselées enchâssées dans des bottes en daim au regard plus qu’appréciatif des sales types. Ceux-ci déglutirent difficilement et se sourirent à l’idée de ce qu’ils allaient lui faire subir. Elle avait des courbes à damner un saint, ils s’en donneraient à cœur joie !  

 

-Eh les gars ! Ricana le plus fort des trois qui empestait l’alcool à plein nez, on dirait qu’elle perd patience, activez le mouvement ! T’inquiète pas ma poulette, des beautés comme toi ce n’est pas tous les jours qu’on en croise, alors on va bien s’occuper de toi, lui susurra-t-il au creux de l’oreille avec un rictus pervers qui lui défigura les traits.  

 

A ces mots et comprenant qu’elle n’aurait aucune chance de leur échapper, la danseuse tremblante de terreur pria pour qu’on vienne à son secours ! Tout ceci n’était pas réel ! C’était un cauchemar, elle allait se réveiller ! Ils n’allaient tout de même pas la violer ! Pitié !  

 

Une cannete de bière froissée lancée à toute vitesse siffla aux oreilles de son tortionnaire qui ne bougea pas suffisamment vite et la reçut de plein fouet à la base du crâne. Il tituba étonné et vacilla sous l’impact. Ses deux sbires se figèrent immédiatement et se retournèrent pour se trouver nez à nez avec un homme d’une trentaine d’années, les mains nonchalamment enfoncées dans les poches de son blouson en cuir et qui s’avançait vers eux d’un pas sûr, le visage fermé et le regard noir comme la nuit.  

Cette lueur qui brillait au fond de ses prunelles lorsqu’il les posa sur le plus malingre des bandits glaça ce dernier jusqu’au sang.  

 

-Laissez-la tranquille ! Claqua la voix de l’inconnu comme un fouet.  

 

-T’es qui toi ? Tu veux crever ? Aboya soudain son adversaire.  

 

L’homme ne répondit pas mais un sourire narquois se dessina sur son visage et cela acheva de provoquer le malfrat. Ni une ni deux, ce dernier se jeta sur le nouveau venu en brandissant son couteau mais l’homme l’esquiva aisément et répondit par un violent coup de pied dans le ventre avant de l’assommer pour de bon et de se tourner vers le second malfrat qui, totalement hébété, vit son ami s’effondrer au sol sans un cri. Il n’eut pas le temps de saisir ce qui venait de se produire, tout s’était passé bien trop vite pour lui. L’homme s’avançait toujours. Le gangster prit peur et comprit qu’ils avaient peut-être affaire à plus fort qu’eux.  

D’une main tremblante, il dégaina un petit Beretta de sa ceinture et mit l’homme en joue. Ce dernier se figea l’espace d’une seconde et porta son regard sur cette jeune femme, qui, les yeux hagards s’était recroquevillée dans un coin, incapable d’esquisser le moindre mouvement tellement elle tremblait de peur. Sentant le regard chaud et rassurant de cet inconnu posé sur elle, elle leva les yeux et réalisa que son héros était arrivé.  

 

-Je vais te faire la peau ! Beugla le rescapé en se tenant prêt à bondir sur l’officier. Sans toi, on aurait…  

 

-Fait une connerie, termina l’officier et, comblant la distance avec son adversaire, il fut sur lui en deux enjambées.  

 

Le moins que l’on puisse dire est que le duel ne fut pas équitable. Ryan eut le dessus en deux coups bien placés et se débarrassa du gêneur en l’envoyant valdinguer contre un mas de poubelles qui s’entrechoquèrent dans un tintamarre assourdissant avant de rouler au sol.  

Ignorant copieusement ces types, il retourna son attention vers la jeune femme qui tenta de se couvrir de son restant de jupe en le regardant s’approcher vers elle.  

Une main charitable l’aida à se redresser mais les jambes encore flageolantes à cause de ce qui venait de lui arriver, elle se laissa aller contre le torse de cet homme et releva les yeux pour mieux observer son sauveur. Elle nota immédiatement ses cheveux courts dont quelques mèches blondes balayées par le vent et qui encadraient un visage aux traits anguleux duquel il émanait une certaine douceur. Elle s’apprêtait à le remercier de son intervention lorsqu’il la devança et prit la parole :  

 

-Ca va aller ? Demanda-t-il en la voyant grelotter. Vous sentez-vous capable de rentrer chez vous seule ?  

 

-Oui…Oui, ça va aller…  

 

Il venait d’ôter sa veste et de la lui mettre sur les épaules.  

 

-Tenez, ça ira mieux comme ca, fit-il avec un sourire réconfortant.  

 

-Merci infiniment Monsieur... Monsieur ?  

 

-Reynolds, Ryan Reynolds.  

 

-Heureusement que vous êtes passé par là, autrement... Poursuivit-elle le regard s’assombrissant à l’évocation de ce qui aurait pu se produire.  

 

-Je suis flic et n’ai fait que mon boulot.  

 

-Merci.  

 

-Pas de quoi, fit-il en lui ouvrant la portière pour qu’elle puisse se glisser derrière l’habitacle. Faites plus attention à l’avenir, ce quartier n’est pas sur, ok ? Ajouta-t-il avec un petit clin à son intention.  

 

-Promis !  

 

Derrière eux, les malfrats se relevaient péniblement et alors que les deux plus malingres s’enfuyaient ventre à terre, sans demander leur reste, abandonnant derrière eux leurs coutelas. Le plus féroce par contre, se ramassa sur lui-même et chargea le couple comme un taureau en furie.  

 

-Attention ! S’écria Myriam mais Ryan avait déjà réagi.  

 

Dégainant en un éclair, sa balle allant se loger en plein dans le pied du sale type, stoppant net ce denier dans son élan. Avec un grognement sourd, il finit par battre en retraite tout en clopinant non sans avoir décoché un regard noir à son adversaire. Ryan rangea son arme de service dans son holster et après un dernier regard à la jeune femme, il s’éloigna.  

 

-Attendez !  

 

-?  

 

-Vous oubliez votre manteau !  

 

-Vous me le rendrez la prochaine fois que l’on se verra, lui rétorqua-t-il.  

 

Dubitative, elle réfléchit deux secondes avant de lui lancer :  

 

-Mais je n’ai même pas vos coordonnées ni vous les miennes alors comment ….  

 

-Vous avez été embauchée par Ladygaby n’est-ce pas ? Fit-il en s’arrêtant.  

 

-Oui, c’est exact, comment pouvez-vous bien le savoir ?  

 

-Je vous ai vu entrer ainsi qu’une foule d’autres filles toutes à l’heure où avait lieu l’audition, facile de faire le rapprochement. De plus, vous êtes splendide, nul doute que c’était vous qu’on aurait choisie.  

 

-Merci…Répliqua Myriam en rougissant.  

 

-Donc nous allons être amenés nous voir souvent. Ce club est mon bar favori, il n’y a que là où l’on serve des Mint Julep potables ! Bye !  

 

Il agita la main en signe d’au revoir et disparut dans la rue adjacente.  

 

Fin du flashback……………  

 

 

Depuis ce jour, bien des choses s’étaient produites mais leur entente ne s’était jamais démentie que ce soit avec lui ou avec Sheena qu’elle adorait et considérait comme sa petite sœur. Enfin, en ce qui concernant Ryan, c’était un peu plus que de l’amitié, elle devait bien se l’avouer. Il lui était un peu apparu en héros ce jour là et il n’avait eu de cesse de venir à son aide chaque fois que l’occasion l’exigeait avec des clients un peu trop « collants ». Mais le hic est qu’il refusait de voir les marques d’attention qu’elle lui témoignait comme autre chose que de l’amitié sincère. Bien sur Myriam était déçue mais appréciait qu’il se confie à elle et s’ouvre sur son passé allant jusqu’à lui révéler des choses que pas même Sheena ne connaissait. A défaut d’être l’amante, elle serait au moins la confidente, l’amie sur laquelle compter.  

A bien y réfléchir, ils composaient une sorte de famille, se dit-elle en se levant pour éteindre la chaine hi-fi et admirant la photo. Celle-ci prise à la plage l’an passé les représentaient tous les trois : Ryan rayonnait sur le cliché, encerclant la taille de ses deux compagnes alors que ces dernières faisaient des oreilles de lapin dans son dos, ignorant la moue du photographe improvisé.  

 

-Ryan, pourquoi ne vois-tu rien ? Souffla-t-elle dans un soupir en caressant du bout du doigt son portrait.  

 

Au même instant, un homme parvenait au palier tant bien que mal, et avança en titubant en direction de l’appartement de Ryan. La voisine de ce dernier choisit comme par hasard ce moment-là pour promener son chien, l’incontinent Jimbo et tomba nez à nez avec le nettoyeur.  

 

-Non mais dites-donc, regardez un peu où vous allez ! Vociféra-t-elle en le heurtant de plein fouet.  

 

Lorsqu’elle leva les yeux vers lui et l’identifia, elle se mordit la langue pour ses paroles.  

 

-Vous ? Oh, excusez-moi, je ne vous avais pas reconnu, s’empressa-t-elle d’ajouter d’une voix sirupeuse en longeant le mur, mettant le plus de distance possible entre elle et cet homme qui semblait mal en point.  

 

Ryo l’ignora royalement et poursuivit son chemin, frôlant au passage l’épaule de son interlocutrice, lui laissant ainsi entrevoir la crosse de son arme. La vieille dame irascible ravala péniblement sa salive et prit ses jambes à son cou. Si maintenant les yakuzas venaient régler leurs comptes à deux pas de son logement, autant ficher le camp et fissa ! Ni une ni deux, elle dévala les escaliers en trombe, empoignant son chien et décampa se réfugier chez sa voisine deux étages plus bas le temps que les choses se calment.  

Jimbo lui, totalement insensible à l’état de nerfs de sa maitresse la suivit tant bien que mal, à moitié étranglé par sa laisse qu’elle tirait tout en courant.  

 

L’horloge murale sonna et ramena la danseuse à la réalité. Toujours pas de trace de ses amis. Elle aurait du les prévenir de son passage aussi ! Et soudain, elle se souvint que c’était aujourd’hui précisément que Sheena assistait au concert de son amie Lorelei ! Quelle idiote ! Ca lui était complètement sorti de l’esprit !  

 

-Bon, tant pis je vais leur laisser un mot et rentrer.  

 

Elle extirpa un petit calepin de son sac, en arracha une feuille qu’elle griffonna à la hâte, caressa rapidement les deux félins, récupéra son manteau et ouvrit la porte. Une ombre lui tomba dans les bras et, sous le poids, elle trébucha en arrière, entrainant dans son sillage son fardeau.  

 

A suivre…  

 

 

 

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de