Capitolo 18 :: Dette de sang

Pubblicato: 10-10-07 - Ultimo aggiornamento: 10-10-07

Commenti: Merci beaucoup aux lectrices suivantes pour leur review dans le désordre : Saintoise, My, Saoria, Didinebis, Mel, Milkaly, Ladyflash, Cristina, Kithawke, Ladygaby, Zabelle, Sheena, Phineas, Moon, Nanou, Sand, Nakite, Loreley, Sirine et Sabi :) Merci les filles:) Un gros bisous à ma super béta que j'adore, merci ma puce de ta précieuse aide comme toujours;) Je dédicace ce chapitre à ma petite Sand pour son anniversaire. Bonne lecture et en espérant que ce chapitre-ci vous plaise:) Désolée, il est encore long:(

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

C’était un homme à en juger par la forte carrure qui pesait de tout son poids sur elle. Bon sang ce qu’il était lourd ! Elle parvint à se redresser en partie et vit sa tenue et son faciès grimaçant ; elle le reconnut et étouffa un cri.  

-Ryo !  

-Myriam ? Marmonna ce dernier faiblement en remuant et ce faisant, réprima une grimace de douleur.  

Il était parvenu à comprimer au mieux le sang de ses blessures mais il ressentait toujours une brulure lancinante.  

Le nettoyeur escomptait plutôt tomber sur Reynold vu que ce dernier ne répondait ni sur son portable ni au bureau et Saeko. Ryo espérait que le policier soit en route pour chez lui mais visiblement ce n’était pas le cas.  

Myriam était bien la dernière personne qu’il se serait attendu à trouver en ces lieux !  

Remarquant soudain les taches de sang qui maculaient les vêtements de son client assidu, la jeune femme s’écria :  

-Mais tu es blessé !  

-C’est trois fois rien, mentit-il. Reynolds est là ? Il faut que je le voie de toute urgence !  

-Non mais il ne devrait plus trop tarder. Qu’est-ce qui se passe ? S’alarma Myriam.  

Le nettoyeur fit mine de vouloir se redresser mais elle ne le laissa pas faire.  

-Holà, où crois-tu aller ainsi ? Tu tiens à peine debout avec tout ce sang que tu as perdu. Assieds-toi.  

-Il n’y a pas une minute à perdre, la vie de sa sœur et de ma compagne sont en jeu !  

-Sheena ? Mon dieu, mais que lui est-il arrivé ?  

-Elles se sont faites enlever sous mon nez alors que nous rentrions du concert, bouillonna-le Japonais intérieurement au souvenir des événements qu’il n’était pas parvenu à empêcher.  

-Non !  

-J’ai bien tenté de m’interposer mais je n’ai rien pu faire. Cette Minisoleil m’a entravé et salement amoché, mais je suis parvenu à lui faire cracher le lieu de détention des filles.  

-Minisoleil ?  

-Une tueuse mais peu importe, as-tu un moyen de le joindre ?  

-…Oui, un code entre nous au cas où je serais en danger, dit-elle après un instant de réflexion.  

Elle sauta sur son portable et composa fébrilement un numéro, attendant qu’il décroche.  

-Décroche Ryan, décroche !  

***************************************************************************  

Pendant ce temps au commissariat, Saeko et Ryan confrontaient Iwakuni avec le monceau de preuves l’incriminant.  

Le portable du policier vibra de nouveau dans la poche de son pantalon mais il choisit de l’ignorer, préférant reporter toute son attention sur Iwakuni. Le chef maffieux s’obstinait à garder le silence depuis qu’on l’avait conduit en salle d’interrogatoire, les subalternes de Saeko ayant bien tenté de le faire craquer mais sans succès. Le vieux renard était rusé et connaissait par cœur tous les rouages de la procédure.  

Se balançant sur sa chaise dans un mouvement lancinant qui commençait à agacer prodigieusement Saeko, il tira quelques bouffées de son havane apporté par son avocat. Celui-ci, le nez plongé dans l’épais dossier prenait connaissance des derniers éléments de l’affaire et au fur et à mesure qu’il tournait les pages, une mimique dubitative se mit à étirer ses traits.  

Iwakuni de par sa position et sa fortune colossale ne s’était pas assuré les services de n’importe qui. Il avait choisi le numéro un de la profession, Miroku Kanno, rien que ca ! Le pire requin du barreau !  

Connu pour défendre presque exclusivement les gens de la pègre locale, Miroku ne payait pourtant pas de mine. De petite taille et de corpulence rondouillette, le visage mangé de taches de rousseur, ce dernier arborait une petite moustache parfaitement taillée qu’une paire de demi-lunes complétait achevant de lui donner l’air d’être sorti tout droit d’un roman de Jules  

Verne.  

N’y tenant plus et d’un coup de pied sec Saeko bloqua la chaise d’Iwakuni de sorte que celui-ci vacille un bref instant et ne se rattrape de justesse. Jetant un regard mauvais à la policière, il se rassit au fond de sa chaise et attendit patiemment le verdict de son avocat.  

-Alors Miroku ? Interrogea-t-il en se tournant vers lui. Ils ont quelque chose de solide contre moi ou pas ?  

-Ma foi, certains éléments me semblent avoir été obtenus de manière peu légale, je me trompe officier Reynolds ? Demanda-t-il en levant la tête des documents pour croiser le regard sombre de Ryan posé sur lui.  

-Tous ici nous savons que votre client est loin d’être un enfant de chœur, Maitre. Cela fait des années que je le traque sans relâche, alors croyez-moi les preuves contenues dans ce dossier sont irréfutables : Mr Iwakuni se livre à diverses extorsions de fond, enlèvement et blanchiment d’argent sans parler de ses activités annexes, à savoir prostitution et meurtre, et j’en passe.  

Durant toute la tirade de Ryan, Iwakuni s’était tu, il esquissait maintenant un large sourire preuve qu’il n’accordait pas foi aux allégations du policier et se pensait à l’abri de toutes poursuites.  

-« Meurtre » ? Comme vous y allez mon cher ! Il n’est nulle part fait mention de meurtre ici, poursuivit-il en repliant le dossier qu’il posa sur la table devant Saeko. Et puis-je savoir qui aurait été tué ?  

-Ma partenaire : Brianna, lorsque je pourchassais Iwakuni à Singapour.  

-Brianna ? Releva étonné le maffieux en se creusant la mémoire, je n’ai strictement aucune idée de ce dont tu parles Reynolds.  

-Tu parles ! Elle était entrée à ton service sous couverture, et ton acolyte Jillian l’a torturée avant de froidement l’abattre quand sa couverture a été grillée, aboya Ryan le cœur serré aux souvenirs des derniers instants de sa compagne. Elle était enceinte enfoiré et je lui ai juré que tu paierais pour ce que tu lui avais fait subir, dus sais-je y passer le restant de mes jours !  

Debout, les mains posées de chaque coté de la table, le policier faisait de son mieux pour se maitriser, mais qu’Iwakuni se permette la moindre remarque déplacée sur la jeune femme et il ne répondrait plus de lui, son self contrôle avait des limites et ces années de limier l’avait largement usé.  

-Lieutenant, déclara Miroku en se tournant vers Saeko, veuillez signifier à votre agent de se calmer et de cesser d’insulter mon client où je me verrai dans l’obligation de vous pourchasser pour…  

Saeko savait ce que Ryan ressentait mais il ne devait surtout pas jouer le jeu du maffieux, aussi lui intima-telle gentiment de se calmer en posant sa main sur la sienne. Ryan croisa son regard et comprit. Il finit par obtempérer et se rasseoir.  

-Donc si je reprends vos propres termes, vous harcelez mon client depuis des mois parce que votre compagne vous a trahie pour le rejoindre ? Il s’agit d’un acharnement personnel dans ce cas qui dépasse largement le cadre de votre travail et je m’étonne que Melle Nogami cautionne ce genre de comportement...  

-Maitre Miroku, je ne couvre aucun acharnement mais votre client est un homme des plus difficiles à approcher, nous sommes forcés d’avoir recours à des stratagèmes pour parvenir à l’interroger quant à ses implications avec le milieu.  

-Normal, je suis un homme d’affaires, j’ai des tas d’entreprises à faire tourner, je n’ai pas que ça à foutre de venir faire la dinette avec les flics moi !  

-C’est sur que de répandre sur le marché noir une nouvelle drogue en veillant à bien arroser chaque intermédiaire du système comme tu l’as fait avec Kobayashi pour qu’il te laisse opérer impunément, ca doit demander pas mal de temps.  

-Ah oui, Kobayashi…Le flic ripou…Je suis persuadé qu’il vous a avoué n’importe quoi du moment que vous le changiez de cellule n’est-ce pas ? Je connais vos méthodes : On prend un pauvre erre qu’on cloitre avec une grosse brute et quand il a fini de s’amuser avec celui-ci, il vendrait père et mère pour que son cauchemar cesse.  

-Maitre Miroku, je ne sais pas ce que vous cherchez à insinuer mais je vous serai grée de ne pas dénigrer le personnel de mon service, trancha durement Saeko. Nous avons ici des aveux très explicites de Kobayashi, prouvant directement l’implication de votre client.  

-Tout ceci est ridicule ! Rugit Iwakuni en tirant une nouvelle bouffée de son havane.  

Le portable de Ryan vibra de nouveau et c’est d’un pas vif qu’il s’absenta de la pièce après avoir glissé un mot à l’oreille de Saeko. Il comptait expédier prestement son interlocuteur et décrocha sans même lire la provenance de l’appel. Il n’eut pas le temps d’esquisser le moindre mot que déjà la voix affolée de Myriam résonnait au bout du fil :  

-Allo ? Ryan ? Dieu merci, j’arrive enfin à te joindre !  

-Myriam ? S’inquiéta-t-il. Tu es en danger ?  

-Non je vais très bien, c’est Sheena…Il faut que tu rentres de toute urgence !  

Par la porte entrouverte, Iwakuni ne perdait pas une bribe de l’échange et comprit au changement d’expression du policier qui lui faisait face que Jillian avait réussi au-delà de ses espérances. Parfait ! Sa libération ne tarderait plus dorénavant ! Le policier était acculé dos au mur, il ferait ses quatre volontés de peur qu’on touche à sa précieuse petite sœur !  

-…QUOI ? Mais…Que s’est-il passé nom d’un chien ? Elle va bien ?  

-Il faut que tu viennes tout de suite, Ryo…  

-Ryo ? Mais il était censé les accompagner au concert et veiller sur Sheena ! Ragea l’officier entre ses dents en serrant les poings. Où sont-elles ! Où est ma sœur Myriam ? Que lui est-il arrivé ? Demanda-t-il, soucieux d’entendre sa réponse.  

-Elle a été enlevée !  

-…  

-Ryo a tenté de te contacter mais tu demeurais injoignable.  

-J’étais occupé à cuisiner Iwakuni, j’arrive !  

Myriam raccrocha et reporta toute son attention sur le nettoyeur. Il était vraiment dans un piteux état, nul doute qu’il ne s’était pas laissé faire facilement ! A en juger par le sang qui maculait sa veste, il était aussi blessé à l’épaule mais c’était la blessure à sa cuisse qui l’inquiétait le plus. D’autorité, elle glissa son bras autour de sa taille pour le conduire vers la salle de bains.  

-En attendant que Ryan n’arrive, allons nettoyer tout ca, lui enjoignit-elle d’une voix douce.  

De prime abord indécis, il finit par obtempérer. Parvenus à la salle de bains, elle le fit asseoir sur le rebord de la baignoire, extirpa la trousse de premiers secours de son réduit et prit place à ses cotés en silence.  

-Euh… Il faudrait que tu ôtes ton pantalon Ryo, commença-t-elle en se tournant pour le laisser se déshabiller.  

Cette réplique tira un sourire fugace au nettoyeur qui s’exécuta et lui répliqua mi figue mi raisin :  

-J’ai cru que tu n’allais jamais me le demander.  

-…Idiot. Tu ne perds jamais le nord toi.  

Il esquissa un maigre sourire et reprit place à ses cotés, la laissant officier, étonné de voir sa dextérité dont elle faisait preuve. Elle nettoya la blessure de son mieux et s’appliqua à ne pas appuyer plus que nécessaire, attentive aux serrements de dents de son patient lorsqu’elle effleura la chair meurtrie.  

-Ca va ?  

-Oui, tu te débrouilles à merveille, la félicita-t-il. Tu as d’autres cordes à ton arc que j’ignore ?  

Elle esquissa un timide sourire et expliqua :  

-Ma foi je n’ai pas grand mérite. J’avoue jouer à l’infirmière plus qu’à mon tour avec…Commença-t-elle mais elle s’interrompit tout à coup en réalisant brusquement la portée de ses propos.  

Mais Ryo avait déjà tiré les conclusions en la voyant évoluer comme chez elle dans l’appartement de Ryan. Sa danseuse favorite avait succombé au charme du policier, ça ne faisait aucun doute et la manière dont elle rougissait confirmait largement ses soupçons.  

-J’ignorais que tu le fréquentais, ajouta Ryo. Je dois au moins lui reconnaitre ca : Un excellent gout en matière de femmes.  

Myriam piqua un fard monumental en comprenant ce que Ryo sous-entendait : Qu’elle était ni plus ni moins la compagne de Ryan. L’idée la flatta mais elle s’empressa de rétablir la vérité :  

-Ce n’est pas ce que tu crois…  

-Non ? Remarque ça ne me regarde pas, poursuivit-il en resserrant légèrement le bandage qu’elle venait de lui faire.  

-Nous sommes justes amis, corrigea-t-elle alors qu’un voile de tristesse passa fugacement dans ses prunelles sombres.  

-Je vois, se contenta de répliquer Ryo en remettant son pantalon sans accrocher la blessure. Merci.  

-Je t’en prie. Je ne savais pas que vous vous connaissiez même si vous fréquentez tous deux assidument le club, je ne vous ai jamais vu y venir aux mêmes heures.  

-En fait, c’est tout récent. Disons que ma par… « Partenaire » allait-il dire mais il se mordit la langue et reprit aussitôt, « compagne » effectue depuis peu un remplacement au standard du commissariat et c’est ainsi que j’ai fait sa connaissance.  

-Elle ne serait pas brune aux cheveux courts par hasard ? Demanda Myriam songeuse.  

Il acquiesça de la tête.  

-En effet mais comment savez-vous ?  

-Je l’ai aperçue une fois au club un midi. On ne dirait pas en la voyant que c’est une terreur qui te martyrise à grand coups de massue lorsque tu découches jusqu’à pas d’heures, fit Myriam en rangeant la trousse de premiers secours.  

Un corbeau passa derrière Ryo qui se gratta l’arrière du crâne gêné.  

-Euh, oui c’est vrai qu’elle n’en a pas l’air mais elle est redoutable crois-moi, précisa-t-il sous le regard amusé de la danseuse. Attends une seconde ! Tu dis qu’elle a accompagné Reynolds au club ?  

Hochement de tête de la danseuse validant ses dires.  

-MA Kaori dans un club de strip-tease ? Reprit Ryo en tombant des nues. Jamais elle ne franchirait la porte de ce genre d’établissement en temps normal, ça c’est signé Reynolds ! Il faudra que je lui en touche deux mots !  

-Elle est charmante, ajouta la danseuse en se remémorant la jeune femme.  

« Kaori… »  

Un voile de tristesse passa dans les prunelles noires du nettoyeur en se remémorant son inefficacité à la protéger elle et Sheena.  

Flash back  

Un peu plus tôt dans la ruelle où tout s'était joué pour notre couple de nettoyeurs…  

Alors que Ryo s'approchait d'un pas décidé vers la berline où Kaori et Sheena se trouvaient, le vrombissement d'une moto s'éleva soudain et l'instant d'après Minisoleil faisait son entrée. Elle se positionna sciemment entre le nettoyeur et le véhicule, mettant Ryo en joue et ne lui laissant aucun doute quant à la suite des événements : Pour atteindre les captives le Japonais devrait se débarrasser d'elle.  

Ryo esquissa un maigre sourire mais continua de plus belle à progresser. Rapide comme l'éclair, la tueuse dégaina et se jetant sur le coté, tira. Ryo évita le projectile et riposta par deux tirs, l'un visant l'épaule et l'autre sa taille. Hélas il manqua sa cible de peu, égratignant à peine la veste de cuir. A son grand étonnement, son adversaire se mouvait tel un animal, glissant entre ses tirs vifs comme une anguille.  

Ryo fut momentanément désarçonné en constatant qu'elle anticipait ses attaques mais se ressaisit vite. Cette vipère allait lui donner du fil à retordre !  

-Minisoleil ! Tu en as mis du temps ! Qu'est-ce que tu foutais bordel ? Aboya sèchement le chef des brigands en rengainant son arme maintenant que la cavalerie était à l'œuvre.  

-Mitsukoshi, je n'ai aucun compte à te rendre, tu n'es pas mon employeur ! Parle-moi sur un autre ton, compris ? Trancha la tueuse d'une voix glaciale sans même se retourner.  

Le chef des yakusas se mordit la langue pour sa morgue et se tut aussitôt. Il connaissait sa réputation de longue date et n'avait aucune envie qu'elle décide de lui régler définitivement son compte !  

-Minisoleil, c'est ça ? Déclara Ryo en jaugeant du regard la créature que sa combinaison de cuir moulait comme une seconde peau.  

-Exact. Cela faisait un petit moment que je voulais me mesurer à toi, il semblerait que le moment soit enfin arrivé.  

-Alors finissons-en ! S'écria le nettoyeur en se repliant sur lui meme pour bondir sur sa proie afin de lui décocher un magistral coup de poing en plein plexus. Mais à nouveau comme tantôt avec ses tirs, son adversaire l'esquiva très aisément et le poing du Japonais ne rencontra que du vide. Minisoleil frappa à son tour, sortant de sa manche un cran d'arrêt dont la lame acérée s'enfonça dans l'épaule du nettoyeur, ce dernier ripostant une microseconde trop tardivement pour parer l'attaque et se recula aussitôt, une grimace de douleur se peignant sur son visage et son arme projetée au loin, hors d’atteinte.  

-Minable ! Tu n'es même pas parvenu à esquiver une parade aussi prévisible, je t'avoue que je suis très déçue ! Ricana-t-elle en léchant rapidement la lame de son couteau, goutant le sang de son adversaire (Nde Saintoise : Beurk, elle ne veut pas faire partie de ma prochaine fic elle ? lol !).(Ndel’auteur : Remarque elle y serait comme chez elle ;)  

Ryo porta la main à l'endroit de la blessure pour en juger la gravité. Du sang perlait de la coupure lorsqu'il retira sa main pour reporter toute son attention sur ce démon féminin.  

-Tu es rapide je le reconnais mais ne m'enterre pas trop vite ! Je suis peut-être blessé mais je peux me défendre !  

-Ah oui ? Je ne demande qu'à voir !  

Le cerveau du nettoyeur fonctionnait à cent à l'heure, repassant l'attaque mentalement au ralenti, cherchant à déceler une ouverture dont il pourrait profiter. Elle avait forcément un talon d'Achille, il lui fallait trouver quoi et vite ! Sheena et Kaori pouvaient être emmenées à tout instant et si cette maudite Minisoleil lui barrait le chemin, cela allait corser les choses !  

Il fondit à nouveau sur elle et parvint cette fois-ci à l'assommer puis à la ceinturer en lui laissant croire qu'il allait la frapper sous un certain angle pour finalement modifier son plan au dernier moment, désarçonnant momentanément Minisoleil qui ne perçut pas le coup venir. Elle crachota du sang et porta ses doigts à ses lèvres.  

Le nettoyeur sourit, mobilisant tous ses reflexes et son expérience du combat pour maitriser cette furie mais la tache s'avérait ardue : il peinait à conserver le dessus sur son adversaire visiblement sacrément entrainée. Cette dernière prenant un malin plaisir à tutoyer de trop près la lame de son cran d'arrêt avec son corps musclé.  

-Ryo ! Hurla sa partenaire en assistant, impuissante, à toute la scène depuis de la vitre entrouverte de la berline.  

Elle venait de reprendre connaissance et avait vu son partenaire en difficulté.  

-La ferme ! Aboya l'homme à ses cotés en lui assenant un coup de crosse magistral derrière la nuque pour la faire taire.  

Kaori gémit sous la douleur et se tut mais garda les yeux rivés sur Ryo, le coeur au bord des lèvres, priant de tout son être qu'il s'en tire comme toujours et qu'il les sorte de là.  

-Ryo... Murmura-t-elle d'une voix inaudible.  

Concentré sur la menace que représentait la tueuse, le nettoyeur s'était raidit en percevant la peur contenue dans la voix de sa partenaire et avait juste fugacement reporté toute son attention sur elle. Tout son sang bouillonna lorsqu’il vit le coup porté sur elle :  

-Kaori !  

Funeste erreur qui permit à Minisoleil d’en profiter pour le mettre ko pour de bon. S’écroulant à ses pieds, il toussota difficilement, la respiration coupée et sa vue se troublant (Nde Saintoise : Elle a encore perdu une occasion de se taire lol !). L’instant d’après, elle était à nouveau sur lui, lui bloquant la carotide et resserrant la pression exercée, la lame de son cran d’arrêt se rapprochant dangereusement de son visage à son goût.  

Se tournant vers le chef des yakusas, Minisoleil leur lança :  

-Fichez le camp, je me charge de lui !  

-Ryo ! Hurla Kaori à pleins poumons avant que la vitre ne remonte et qu'elle ne se retrouve plaquée contre la banquette arrière.  

-Tu vas la fermer oui ? Cria l’un des hommes en lui collant le canon de son arme sous le menton.  

Percevant Sheena évanouie à ses cotés, Kaori se tut et un silence de plomb s'instaura dans l'habitacle.  

-Kaori ! Sheena ! Cria Ryo entravé dans ses mouvements par la tueuse qui refusait de lâcher prise en les voyant disparaître au loin.  

-Reste là Saeba, je n'en ai pas fini avec toi !  

-Oh que si !  

Bandant tous ses muscles, il se ramassa sur lui-même et se projeta en arrière contre le mur. Une fois, puis deux. Minisoleil grogna en rencontrant avec le dos le béton du mur mais refusa de lâcher prise. Ryo lui assena alors un violent coup de tête qui la désarçonna. Le nettoyeur en profita pour lui subtiliser rapidement la lame et vif comme l’éclair la retourna contre elle, pénétrant la chair aisément. Minisoleil cria et porta les mains à son ventre d’où le liquide poisseux s’échappait déjà en abondance. Incrédule, elle fixa la vie qui la quittait et se laissa glisser à terre avec un regard ahuri.  

-Non ! Mais comment as-tu pu ?  

Ne répondant pas, il la saisit par le col et demanda, le regard noir et la voix glaciale :  

-Où sont-ils allés ? Réponds !  

-Ha, ha, ha…Tu crois franchement que je vais te…le révéler ? Ricana Minisoleil en ayant de plus en plus de mal à respirer.  

-…  

Puis ses yeux se voilèrent. Ryo comprit qu’il ne lui restait pas beaucoup d’options : Kaori n’ayant pas pris de traceur sur elle, il ne pourrait pas la pister. Saeko devait connaître toutes les planques utilisées par la bande d’Iwakuni. Il tenta de la joindre mais tomba sur son répondeur.  

-Et merde !  

Arrachant un pan de sa veste, il entreprit de comprimer ses blessures, poussant un grognement plaintif à chaque fois, serrant les dents lorsque le bout de tissu rentrait trop en contact avec la chair à vif. Comprenant qu’il lui faudrait apprendre à Ryan ce qui s’était produit, il inspira profondément et composa le numéro de l’officier, hélas là aussi il tomba sur la messagerie. Raccrochant aussitôt, il se mit en route cahin-caha pour rejoindre le domicile du policier. Il n’y avait pas une minute à perdre ! Les bandits allaient sûrement faire pression sur le policier via les filles pour que toute cette affaire passe à la trappe !  

Il remarqua soudain la moto de Minisoleil et un faible sourire dessina ses traits.  

Fin du flash-back…  

Serrant les poings de rage, Ryo ferma les yeux et murmura pour lui-même :  

« Kaori, pardonne-moi mon ange, je n’ai pas été capable de les arrêter mais tiens-bon, je t’en supplie, je viens te chercher ! »  

***************************************************************************Dès que la voiture, dans laquelle elles avaient été vertement poussées, eut démarré leurs agresseurs avaient rapidement coiffé la tête de leurs captives d'un épais capuchon de tissu, permettant le passage de l'air mais leur masquant le trajet emprunté. Le cœur serré à l’idée d’abandonner Ryo en mauvaise posture derrière elle, des sanglots qu’elle refoulait s’étranglaient dans la gorge de Kaori. Il fallait avoir confiance ! Il s’agissait de Ryo ! Il allait trouver le moyen de se dépêtrer de cette fâcheuse situation !  

Ravalant ses larmes, elle se convainquit d’être forte en attendant qu’il les rejoigne et ne les libère. Aussi, elle essaya de mémoriser de son mieux le nombre de virages négociés, les arrêts aux feux mais surtout les bruits qui lui parvenaient. Difficile de percevoir grand-chose hélas. Mais lorsque le véhicule s’immobilisa enfin et qu’elle posa pied à terre, une corne de brume se fit entendre à peu de distance de là. Poussée en avant par son garde-chiourme elle hâta le pas.  

"Le port ! Nous sommes sur les quais..."Réalisa la jeune femme en gravissant d'un pas méfiant l'échelle de corde la menant sur le pont d'un navire marchand. Différents bruits lui confirmèrent qu'il régnait une certaine effervescence à bord : Des hommes criaient de charger les caisses plus vite tandis que le cliquetis métallique d'une grue en plein travail s’élevait sur sa gauche.  

"Que peuvent-ils bien être en train de charger ? Des armes ? Ce maudit capuchon m'empêche de discerner quoi que ce soir, ragea la partenaire de Ryo en essayant de filtrer au travers mais rien à faire.  

-Avance ! Lui intima un homme en pointant le canon de son fusil entre ses omoplates pour lui faire hâter le pas.  

Elle obtempéra et peu après, on lui fit emprunter de nouveaux escaliers avant de lui faire baisser la tête d'autorité. Elle pénétra dans une pièce sombre où on la fit asseoir sur un petit tabouret avant de la délester de son capuchon.  

Ses pupilles s'accoutumèrent peu à peu à la semi-obscurité qui régnait et ce qu'elle vit autour d'elle confirma ses craintes. Elles se trouvaient bien à bord d'un bateau et l’unique porte de sortie était précisément celle devant laquelle se tenaient deux colosses arborant un mauvais sourire. Reportant son attention sur sa voisine, elle vit que celle-ci gardait la tête baissée, semblant fixer un point invisible au sol.  

-Sheena, tu vas bien ? S'enquit Kaori à l'adolescente, la faisant sursauter.  

Elle opina de la tête et tâcha de répondre au sourire rassurant que son amie lui offrait mais sans y parvenir, elle était terrorisée et tremblait de tous ses membres.  

-On va s'en sortir ! Aie confiance ! Ne te laisse pas intimider par ces deux abrutis !  

Les deux gardes-chiourmes ricanèrent devant la certitude de la jeune femme et l'un d'eux s'avança pour lui souffler en plein visage :  

-On a reçu des ordres pour vous maintenir ici jusqu'à ce son cher frérot se pointe mais après on pourra faire plus ample connaissance avec toi et moi ma jolie... Tu verras que je ne suis pas si « brute » que ça si tu sais t’y prendre, poursuivit-il en lui relevant le menton de son pouce rugueux et la forçant à ne pas détourner le regard.  

Kaori ne se laissa pas démonter par les sous-entendus libidineux de ce sale type et ne cilla pas en lui assenant :  

-Cause toujours !  

-Si tu comptes sur ton mec pour venir te délivrer, j'ai une mauvaise nouvelle pour toi : Il est mort à l’heure qu’il est !  

-Vous mentez ! Se raidit Kaori en serrant les poings. Ryo est un battant et ce n'est pas des minables comme vous et votre bande qui allez avoir sa peau. Vous ignorez visiblement à qui vous avez affaire !  

-Au contraire chérie. C'est la raison pour laquelle on vous a tendu ce guet-apens tout à l'heure et que Minisoleil a fini le boulot pendant que nous vous amenions ici. Ton mec est de l’histoire ancienne !  

-...Non ! Vous...Vous mentez ! Balbutia Kaori ne croyant pas un traitre mot de ce qu'on lui racontait.  

C'était impossible qu'il se soit fait prendre aussi facilement ! Elle l'avait vu à l'œuvre face à des terroristes ou à des malfrats autrement plus dangereux que ceux-ci et il s'en était toujours sorti !  

-Bonsoir, déclara soudain une voix inconnue en s’avançant vers elles.  

Un homme aux cheveux couleur de lune venait de faire de s’inviter et déposa à leurs pieds un plateau contenant une petite bouteille d’eau minérale ainsi que deux verres.  

Il remplit un verre qu’il tendit à Sheena et lorsque son regard croisa celui de l’adolescente, elle ne put s’empêcher de réprimer un frisson de dégoût la traverser. Le regard qu’il posa sur elle lui glaça le sang et elle comprit à qui elle avait affaire.  

-Je vous connais, vous vous appelez Jillian ! S'écria-t-elle soudain.  

Ce dernier esquissa un petit sourire et l’observa rapidement avant de retourner son attention sur la jeune femme brune qui l'accompagnait.  

-Je vois que ma réputation m'a précédée, rétorqua-t-il en comblant la distance le séparant de la partenaire de Ryo. Ton frère a du dresser un portait très flatteur de moi je parie.  

-Je sais que vous êtes une sale pourriture et que c'est vous qui avez abattu de sang-froid la pauvre Brianna à Singapour ! S’écria Sheena.  

-Merci du compliment…  

-Quand mon frère vous mettra la main dessus, vous regretterez de nous avoir enlevées ! Le menaça-t-elle en le toisant du regard tout à coup plus du tout impressionnée par ce sale type qui lui faisait face.  

-Tu as du caractère et du cran petite, je t'accorde au moins ça mais, poursuivit-il en lui relevant le visage du pouce pour plonger son regard sombre et malveillant dans le sien, mesure tes propos ou je pourrais bien décider de m’amuser à torturer ton amie ici présente.  

Sheena avala de travers en comprenant la menace sous-entendue et se calma instantanément.  

-Ne lui faites pas de mal, elle n’y est pour rien, pitié !  

-A la bonne heure ! Tu deviens raisonnable. Je vous laisse le plateau et repasserai vous voir plus tard. Priez pour que Reynolds vienne ou vous pouvez vous considérer comme mortes !  

Puis sur ces derniers mots, il s’éclipsa suivi de ses deux sbires. La lourde porte en fer se referma sur les captives, les plongeant dans une semi-obscurité. Kaori se laissa tomber sur le sol et ramenant ses genoux sur le coté, son regard balaya les alentours à la recherche d'un moyen quelconque de s'échapper. Mais la seule chose qu'elle aperçut fut un vieux crochet rouillé dont l’extrémité pointait vers le haut. Si jamais elle parvenait à s’en rapprocher pour limer les liens qui la retenaient, rien n’était perdu !  

A suivre…  

Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25