Capitolo 23 :: Breath

Pubblicato: 22-10-09 - Ultimo aggiornamento: 22-10-09

Commenti: Désolée pour mon absence ces derniers mois sur HFC mais j'ai été débordée et avais donc décroché. Je suis toujours autant débordée mais bon, j'espère pouvoir vous pondre un chapitre courant du mois prochain... Gros bisous à celles qui me suivent en espérant que ce chapitre-ci vous plaise. Un immense merci comme toujours à ma super béta. Bonne lecture :)

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Pendant ce temps, Saeko était arrivée flanquée de ses hommes sur les docks au niveau de l'entrepôt 666 de la zone désaffectée et ne put que constater les effets cumulés du passage de la "tornade" Ryan Reynolds et Ryo Saeba.  

En effet, le policier et l'ex-mercenaire avaient laissé derrière eux une piste encore fumante et parsemée de cadavres que l'équipe essayait difficilement d'identifier au fur et à mesure de leur découverte.  

La policière monta à bord escortée de son Lieutenant, remontant la piste laissée par un nombre incalculables de douilles jonchant au sol, et parvint bientôt dans la cabine où avait eut lieu un échange de feu nourri.  

-Bon sang... Maugréa-t-elle entre ses dents à la vue du spectacle qui s'offrait à elle.  

-Comme vous dites Chef ! Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour justifier un tel carnage ? Un échange qui aurait mal tourné ?  

-Sûrement et ces gars sont tombés sur plus fort qu'eux.  

-Celui-ci je le connaissais bien, fit son interlocuteur tout en s'agenouillant près d'un corps sans vie qu'il venait d'identifier. Il s'agit de Jomon, le responsable du recrutement des pourris en tout genre pour son patron. Ancien catcheur dans sa jeunesse et versé dans les trafics en tous genres. Je l'ai déjà coffré mais à chaque fois, Iwakuni s'arrangeait pour faire se rétracter les témoins à charge et il ressortait rapidement.  

-Pourquoi cela ne m'étonne-t-il pas ? Lança ironiquement la policière à son encontre.  

- On ne pourra pas dire qu'on le regrettera, déclara finalement le policier comme il retournait l'individu dont il parlait.  

Ce faisant, il nota l'expression de surprise sur le visage du maffieux.  

-Nuque brisée nette. Un coup précis. Du travail de pro.  

Saeko se tut, les mots de son sous-fifre résonnant dans son esprit "pro". Elle avait dans son entourage plusieurs personnes qui pouvaient prétendre répondre à ce titre mais en particulier un lui vint à l'esprit : Ryan.  

Se pourrait-il qu'il soit à l'origine de cette tuerie ? Certes, il l'avait quitté dans un état second et lui avait clairement fait comprendre qu'il ne reculerait devant rien pour sauver sa sœur mais de là s'associer sur les préceptes de la police, à renier tout ce qui faisait de lui un policier pour endosser l'habit du justicier sanguinaire, il y avait un pas ou plutôt un sacré fossé à franchir...  

Ceci dit, ces pourris s'en étaient pris à sa sœur, sa précieuse sœur pour laquelle Saeko savait que Ryan remuerait ciel et terre sans hésiter. Sa seule et unique famille qui plus est aux mains de ce cinglé de Jillian....  

Plus elle y pensait et plus trop de pièces de puzzles s'emboîtaient trop bien à son goût.  

Le Lieutenant remarqua le pli soucieux qui barrait le front de sa supérieure et en vint aux mêmes conclusions qu'elle.  

-Ryan vous croyez ? Osa-t-il formuler à voix haute.  

-Ryan opère actuellement sous couverture, se contenta-t-elle d'expliquer. Toute cette histoire comme quoi il m'a remis son arme et son badge fait partie d'un plan mais quelque chose a du se produire, quelque chose qui l'empêche de me prévenir de la situation.  

-...  

-Je le connais, il va reprendre contact dès que possible. En attendant, ratissez-moi le périmètre et passez chaque centimètre carré au peigne fin, il y a forcément des indices !  

-A vos ordres !  

Perdue dans ses pensées, elle promena sa lampe torche autour du corps à la recherche d'un indice quelconque lorsque soudain, à la lueur de cette dernière, elle crut percevoir un éclat métallique briller.  

Saeko jeta subrepticement un coup d'œil vers le policier et remarqua qu'il ne prêtait pas garde à elle, toute son attention accaparée déjà par l'identification d'un mort. Aussi s'accroupit-elle près du corps du dénommé Jomon et balaya de nouveau rapidement l'objet du faisceau avant de s'en emparer et de le glisser ni vu ni connu dans sa poche de pantalon. Puis, elle se redressa et remonta sur le pont du bateau pour l'inspecter plus à loisir.  

"Ce ne peut pas être possible ? Qu'est-ce que cela ferait ici ?" Se dit-elle le visage blême en regardant de plus près sa trouvaille, un petit bracelet en or torsadée avec en son centre une améthyste en forme de petite massue. Pourtant, i l n'y avait pas d'erreur possible.  

Ce bijou qu'elle tenait entre les doigts, elle l'avait elle-même offert à Kaori pour son anniversaire et y avait fait graver les initiales de la nettoyeuse. Il n'en existait pas deux identiques surtout avec une pierre taillée en forme de massue.  

"Mais alors ? S'il se trouve là, cela signifie que Kaori est montée sur ce bateau... Le civil dont Myriam m'a parlé et qui s'est associé à Ryan afin de retrouver sa compagne enlevée en même temps que Sheena ne peut être que Ryo ! Et merde ! Il ne manquait plus que ça !"  

-Lieutenant Nogami, il y en a deux qui respirent encore ! L'avertit son lieutenant en grimpant quatre à quatre la passerelle pour la rejoindre comme elle s'empressait de dissimuler prestement le bijou dans sa poche.  

-Je vous suis ! Dit-elle en lui emboîtant le pas, laissant son second à sa tache.  

Tout en descendant l'échelle de corde, la policière essaya de composer le numéro de Ryo mais comme par hasard, elle tomba sur sa messagerie.  

Sur les quais, deux hommes donnaient visiblement du fil à retordre à ses hommes et tachaient de leur fausser compagnie, refusant de se laisser embarquer.  

-Puisque je vous dis que je promenais mon chien bordel ! Vociféra le prisonnier comme un agent lui passait les menottes en se démenant comme un beau diable.  

-Mais oui, bien sur et où est donc passé ton chien ? Rétorqua ironiquement le policier en obtenant gain de cause.  

-Cet abruti a détalé en vous voyant arriver, il n'aime pas les flics. Il faut que je le retrouve ! Tenta l'individu patibulaire en faisant mine de s'esquiver.  

-Ne bouge pas on t'a dit ! Lieutenant Nogami, ces deux hommes sont à la solde de Jillian, mon collègue et moi les connaissons bien. Nul doute qu'ils savent ce qu’il se trame.  

-Qu'est-ce qui s'est passé ? Où se trouve Jillian ? Interrogea Saeko en se plantant devant le duo de malfrats.  

-T'arrive trop tard ma poule, ricana le prévenu d'un sourire mauvais.  

-Mesure tes paroles lorsque tu t'adresses à un membre des forces de l'ordre, l'avertit un policier en lui donnant une tape amicale derrière la nuque.  

-Aie ! Z'avez pas le droit de me brutaliser les gars ! Je connais mes droits !  

-"Brutaliser", tout de suite les grands mots... Le Lieutenant t'a posé une question, réponds !  

- Je ne dirai rien sans la présence de mon avocat, point final.  

-Et toi ? Tu vas te montrer plus malin que ton acolyte ou pas ? Susurra Saeko en dégainant un de ses couteaux qu'elle positionna contre la partie basse de l'anatomie du prisonnier qui s'était tu jusque là.  

Celui-ci conserva son mutisme mais ne quitta pas la lame des yeux et devint livide, ravalant difficilement sa salive.  

-Ferme-la ! Aboya la grande gueule aussitôt réduit au silence par un bâillon sur la bouche.  

- Ferme-la-toi plutôt. Tu n'avais pas dit que tu ne parlerais qu’en présence de ton avocat ? Ironisa le policier en l'entraînant à sa suite vers le véhicule. Allez, on t'embarque !  

-Je répète : Où sont-ils allés ?  

-Au point de rendez-vous avec l'autre bateau.  

-Il est où ce point de rendez-vous ?  

-Non loin du Cap d’Omisho mais c’est tout ce qu’on sait. On devait juste s'assurer que la cargaison soit bien chargée à bord, c'est tout. Tout à coup, on m'a salement assommé et c'est le trou noir.  

-Tu vas nous raconter tout ça plus en détail au commissariat, emmenez-les tous les deux !  

Saeko ferma les yeux puis inspira profondément. Toute cette affaire prenait une tournure qui ne lui plaisait guère.  

-Que fait-on Lieutenant ?  

-On alerte les gardes-côtes mais je crains que ce ne soit trop tard et que ce bateau ne soit déjà dans les eaux internationales. Sergent, nous retournons au commissariat, je veux reparler à Kobayashi !  

-Vous croyez qu'il va finir par céder et se mettre à table ? J'en doute. Il sait que les preuves l'incriminant le conduiront en prison.  

-Il sera surement intéressé par une cellule individuelle.  

-A vos ordres ! Répliquèrent ses subordonnés d'un seul homme en se mettant à la tache.  

Pendant ce temps au large, l'hélicoptère piloté par Miki était parvenu juste au-dessus du duo.  

Au milieu des vagues, Ryan serrait avec force contre lui l'adolescente pour ne pas que le courant l'entraîne et s'efforçait de lui maintenir la tête hors de l'eau autant que possible.  

Miki s'était mise en vol stationnaire tandis qu’Umibozu et Ryo se dépêchaient de dérouler le treuil électrique.  

Avisant la manœuvre des deux ex-mercenaires, le policier ignora l'écume qui venait lui fouetter le visage et agrippa fermement celui-ci d'une main, son précieux fardeau inconscient plaqué de l'autre main contre lui et entreprit de gagner l'appareil en vol stationnaire.  

Juste au bord de la cabine, Kaori observait inquiète la progression de Ryan, se tenant prête à apporter son aide. Pour les derniers mètres, Ryo tendit son bras et aida le policier à se glisser dans l'habitacle comme Kaori faisait se reculer les deux fillettes pour laisser le plus de place possible à Ryan. Une fois le duo à bord en sécurité, la pilote reprit la direction de la mégalopole.  

Ryan, le visage fermé ne songeait à cet instant précis qu'à une seule chose : Que sa sœur recrache le plus vite possible toute l'eau ingurgitée par leur bain forcé et que ce cauchemar ne soit plus qu'un lointain souvenir.  

Inspirant une bonne gorgée d'air, il pinça le nez de Sheena et s'appliqua à lui prodiguer un massage cardiaque.  

-Respire petite sœur, murmura le policier le cœur battant. Respire...  

Nany et Naomie retenaient leur souffle, ne quittant pas du regard le visage aux traits fins que la peau blafarde et les lèvres violacées faisaient ressortir. Ses vêtements lui collaient à la peau et rendaient la tache plus pénible à son frère aussi dégagea-t-il d'un geste rageur son haut, dévoilant son soutien-gorge et se remit-il au travail de plus belle.  

-Allez Sheena, ne me fais pas ce coup-là ! Ne me laisse pas ma puce, lâcha-t-il la voix hachée. Bats-toi, bats-toi !  

Aucune réaction de sa sœur, pas le moindre signe de vie.  

Quelques secondes plus tard qui parurent une éternité au policier, comme si elle avait entendu sa prière, l'adolescente toussota finalement le corps secoué de tremblements nerveux, recrachant un peu d'eau de mer au grand soulagement de Ryan.  

Elle ouvrit péniblement les yeux comme Ryan la faisait doucement rouler sur le coté, reprenant peu à peu ses esprits  

-Kof ! Kof ! Ryan ?  

-Je suis là. Respire.... Doucement... Voilà... Répondit son frère dans un murmure.  

-Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu m'as fait ? Interrogea-t-elle en claquant des dents malgré elle, totalement vidée et gelée. J'ai mal...  

-Désolé, j'ai du supplier ton petit cœur de ne pas flancher, avoua le policier en lui caressant tendrement les cheveux. Tu m'as flanqué la frousse tu sais ? Reconnut-il en la serrant tendrement contre lui.  

-J'ai cru que cette fois c'était la fin et qu'on n'allait pas s'en sortir, avoua sa jeune sœur en lui adressant un timide sourire. On a gagné ?  

-Oui, la rassura d'une voix douce le policier en l'emmitouflant dans la couverture polaire que Kaori lui tendait. Qu'est-ce que je t'avais promis ? Répliqua son grand frère en la frictionnant énergiquement.  

-Que tu ne me laisserais jamais tomber, je sais, rétorqua Sheena en se blottissant dans ses bras pour puiser un peu de réconfort. Ta blessure ! S'écria-t-elle aussitôt en voyant que la tache sombre qui maculait son épaule avait grandi.  

-Trois fois rien.  

-Mais ça saigne beaucoup !  

-Sheena a raison, il faut te faire un bandage tout de suite et empêcher la plaie de saigner ! Renchérit Kaori en s'emparant d'autorité de la trousse de secours qu'elle savait planquée sous le siège.  

-Kaori, ce n'est pas nécessaire, après quelques points de suture, il n'y paraîtra plus, tenta de la dissuader Ryan.  

-Ryan, s'il te plait ! Insista sa sœur. Laisse Kaori te soigner.  

-... Ok, acquiesça le policier en retirant son tee-shirt trempé avant que la jeune femme ne lui adresse un maigre sourire et ne s'exécute en silence.  

-Ca ne saigne plus mais c'est juste un pansement de fortune. Il faudrait qu'on te conduise à l'hôpital, conseilla fortement Kaori. Les petites aussi auraient besoin de consulter un docteur vu ce qu'elles ont enduré, ajouta-t-elle. Les malheureuses sont très pales et très minces.  

-Dans ce cas, déposez-nous à l'hôpital le plus proche. Je vais demander à Saeko de nous y rejoindre et aussi la pauvre Myriam qui doit se faire un sang d'encre te concernant, poursuivit-il à l'encontre de sa sœur.  

-Enfilez ça et utilisez donc ce portable, déclara Umibozu.  

Surpris, Ryan commençait lui aussi à avoir froid accepta de bonne grâce le tee shirt noir trop grand pour lui qu’Umibozu lui tendit.  

-Merci Falcon.  

-Hmpf ! Grommela le mercenaire en se tournant vers Miki qui arborait un sourire mutin tandis que le policier composait le numéro de Myriam.  

L’hélicoptère se posa et aussitôt qu'ils franchirent le seuil, ils furent pris en charge par le personnel soignant.  

Les filles furent conduites dans deux chambres respectives pour s'y reposer et subir des examens approfondis du fait des mauvais traitements qu'elles avaient subis durant leur séquestration et du manque d'alimentation dont elles avaient souffert.  

Pendant ce temps, Ryan se fit recoudre par une infirmière qu'il connaissait bien car ayant déjà eu affaire à elle par le passé, sa jeune sœur installée dans le lit voisin recouvrant doucement de son aventure.  

Dès qu’elle fut informée de la situation dans les grandes lignes, la danseuse se précipita à leur chevet. Elle déboula essoufflée à l'accueil où on lui indiqua la chambre de ses amis.  

-Sheena ! Ryan ! S'écria Myriam dès qu'elle pénétra dans la chambre et les aperçut.  

-Myriam ! Fit Sheena, un large sourire se dessinant sur ses lèvres.  

-Ma chérie, j'ai eu si peur ! S'exclama la danseuse en enlaçant tendrement Sheena, soulagée de la voir indemne et laissant libre cours à ses larmes de joie.  

-Et moi donc ! Rétorqua son interlocutrice en puisant du réconfort chez son amie. J'ai cru qu’on n’allait pas s'en sortir à un moment.  

-Tu vas bien ? S'alarma soudain Myriam devant la pâleur des traits de la jeune fille mais celle-ci s'empressa de la rassurer.  

-Secouée mais ça va. Ne pleure pas Myriam. Je t’assure que je vais bien. Par contre, regarde dans quel état il s'est encore mis, renchérit taquine l'adolescente à la danseuse en désignant le torse de son frère qui achevait d'enfiler de son mieux son tee-shirt par-dessus les pansements. A croire qu'il tient absolument à ce que tu joues à l'infirmière.  

- Pourquoi ne m’avoir pas dit au téléphone que tu étais blessé au lieu de m'annoncer simplement que tu avais récupéré Sheena ? Le gronda-t-elle doucement en déposant un baiser sur sa tempe.  

-Tu me connais, je suis maso, plaisanta le policier avec un petit sourire.  

-Ce n'est pas drôle.  

-J'en ai vu d'autres Myriam et puis je ne souhaitais pas t'alarmer davantage. Je savais que tu te faisais déjà beaucoup de souci, s'empressa de la rassurer Ryan en caressant sa joue de la paume de la main lorsqu'elle se reculait pour prendre place entre eux deux.  

Un sourire radieux remplaça bien vite ses larmes de joie de les avoir retrouvées alors qu'elle s'imaginait déjà le pire. Malgré elle, ses doigts entrelacèrent brièvement ceux du policier qui ne s'en formalisa pas.  

-Racontez-moi ce qui s'est passé.  

-On a bien failli boire la tasse, commença Sheena en relatant la soirée, goûtant le bonheur d'être en vie et consciente que les choses auraient pu tourner au drame.  

-La tasse ? Reprit horrifiée Myriam.  

-Avec Kaori, nous étions retenues prisonnières à bord d'un bateau sur les docks mais quand Jillian a su que Ryan venait au rendez-vous qu'il lui fixait, il s'est empressé de nous transférer sur un second bateau et on a pris le large.  

Et Sheena raconta leur mésaventure et le calvaire enduré par l'adolescente piégée à fond de cale et voyant irrémédiablement le niveau de l'eau monter autour d'elle en achevant par la respiration artificielle.  

-J'aurais jamais cru qu'on y parviendrait !  

-Tu as été sacrément courageuse ! A ta place, je me serais sûrement évanouie de peur !  

-C'est vrai que je n'en menais pas large mais heureusement que Ryo et mon super grand frère sont intervenus à temps pour nous délivrer, avoua Sheena avec un magnifique sourire à l'adresse de Ryan qui lui ébouriffa tendrement les cheveux en guise de réponse.  

Un infirmier passa soudain la tête dans l'entrebâillement de la porte et les interrompit, prétextant devoir enlever l'adolescente pour un check-up. Le couple demeura seul en tête à tête.  

-Il faut que je te dise quelque chose... Tu vas m'en vouloir mais... J'ai prévenu Saeko de l'endroit où tu étais. Je devenais folle de ne rien pouvoir faire pour vous aider.  

-Ce n'est rien, tu voulais bien faire.  

-Tu... Tu n'es pas fâché ?  

-Tu croyais vraiment que j'allais t'en vouloir ? Fit le policier surpris.  

-Mais tu ne vas pas avoir des ennuis à cause de moi ? S'étonna la danseuse.  

Ryan conserva son sourire énigmatique et répondit :  

-On verra, elle ne devrait pas tarder à arriver.  

A peine eut-il terminé sa phrase que la porte de la chambre s'ouvrit, livrant le passage à Saeko. Ses talons hauts cliquetant sèchement sur le parterre et s'arrêtant net devant son lit, ignorant superbement Myriam.  

-Il faut qu'on parle, déclara sans préambule son supérieur hiérarchique en le toisant d'un regard noir, remarquant soudain la présence de la danseuse. Seuls, crut-elle bon d'ajouter.  

-Myriam peut rester.  

-Comme tu veux... C'est quoi ce tee-shirt ? Fit-elle le regard noir en lisant l'inscription arborée par le policier en grosses lettres.  

Ryan jeta un œil sur l'inscription et se mordit la lèvre en découvrant en grosses lettres "Fuck the police !" sur le devant du tee shirt trop grand prêté par Umibozu plus tôt. Mince ! Ce mercenaire avait vraiment un sens de l'humour tordu. (Nndsaintoise : J’adore le tee-shirt lol)  

-Rien. Un truc prêté par un interne que je connais, mentit-il. Tu ne me demandes pas comment va ma sœur ?  

-...Si. Comment va-t-elle ?  

-Elle est choquée mais s'en remettra et quant à moi je vais bien, merci de t'en soucier, poursuivit le policier ironique.  

-Ne fais pas le malin Ryan, rétorqua d'une voix trop doucereuse la jeune femme. Je reviens des docks où tu as foutu un sacré merdier ! Nom d'un chien, tu avais besoin de quasiment tous les descendre ? Qu'est-ce qui t'a pris de jouer les Rambo ? Tu es flic je te le rappelle et pas justicier !  

-Et toi Saeko ? Intervint Myriam en prenant la défense de son ami. Qu'aurais-tu fait si tu t'étais trouvée à la place de Ryan et qu'on ait enlevé Reika ? Je doute que tu serais restée impassible.  

-Myriam s'il te plait, ne te même pas de ça, commença Saeko exaspérée qu'on la contre.  

-Il lui a sauvé la vie Saeko ! Tu sais bien qu'il a juste voulu la protéger ! Ryan t'a toujours scrupuleusement respecté tes ordres, ne le punis pas pour ça ! C'est injuste !  

-Comme toujours tu joues les parfaites avocates pour Ryan mais ce n'est pas ce qui va le sauver.  

-Je ne cherche nullement à la sauver mais bien à...  

-Myriam, la coupa doucement Ryan à l'oreille comme il posait sa main sur son épaule en essayant de calmer le jeu. J'apprécie ton aide mais ça va aller. Tu veux bien jeter un œil sur Sheena le temps qu'on discute ?  

Le couple échangea un regard et la jeune femme comprit. Elle rendit les armes et se tut puis se leva en silence et sortit se chercher un café bien serré, laissant les anciens amants s'entretenir en privé.  

-Maintenant qu'on est seuls, je t'écoute.  

-Légitime défense. Si ce n'était pas eux, c'était moi, tu aurais sans doute préféré ?  

-Tu tiens vraiment à ce que je te réponde ?  

-Non.  

-Jillian retenait Sheena et exigeait que je me pointe seul au rendez-vous sans quoi il menaçait de s'en prendre à elle. J'ai obéi et me suis rendu sur les docks mais là, il a essayé de me doubler et pendant que ses sbires tentaient de me descendre, il a embarqué Sheena sur un second bateau et a mis le cap au large. Je suis parvenu à me tirer de ce guêpier et à les rattraper.  

-Et où se trouve Jillian à l'heure actuelle ?  

-Sûrement en train de nourrir les requins dans les tombants.  

-Quoi ? Tu l'as tué lui aussi ?  

-Disons qu'un échange de tirs a suivi et un incident en entraînant un autre, le bateau et sa précieuse cargaison ont coulé à pic et lui avec.  

-Génial, tout simplement génial ! Et comment je fais pour confondre Iwakuni maintenant que le principal témoin est mort hein ?  

-Rassure-toi, en ce qui concerne les preuves, je les ai sauvegardés sur un disque que voici, dit-il en lui tendant le précieux témoignage. Sans compter que Nany et Naomie se feront une joie de témoigner le jour du procès.  

-De qui parles-tu ?  

-Une petite fille et sa baby-sitter qui étaient retenues captives par Jillian pour que le père de la petite fasse ses quatre volontés. Elles subissent un check-up au moment où je te parle.  

-Pourquoi Iwakuni et Jillian s'embarrasseraient-ils de captives ? Trafic ?  

-Non, plus simple que ça. Lorsque je t'aurai dit le nom du père de la gamine, tu comprendras. Il s'agit du Yokozuna leader actuel du championnat.  

-Tu ne veux pas dire celui dont la cote grimpe en flèche alors que le championnat démarre après-demain ?  

-Bingo ! Celui-là même.  

-Laisse-moi deviner : Iwakuni détenait sa fille et comme cela, il se garantissait l'issue du match... Je parie que le pauvre avait pour ordre de se "coucher" le moment venu, réfléchit la policière.  

-C'est probable mais si tu te dépêches, tu peux encore faire tomber le dernier bastion de la bande.  

-Sergent, envoyez-moi trois unités dans des voitures banalisées devant le numéro quarante de la rue Miyabi. Je suis en route pour vous rejoindre et surtout ne faites rien avant mon arrivée. L'effet de surprise doit être garanti, déclara Saeko en brandissant son portable. Je vous expliquerai tout une fois sur place. Ne m'interrompez pas et faites ce que je vous dis !  

Sur ce elle raccrocha aussi sec et ajouta à l'attention de son ancien amant :  

-Quant à toi, je veux te voir dans mon bureau demain matin à la première heure. Je statuerai sur ton sort à ce moment-là, déclara fermement Saeko à l'attention de son ancien amant tout en serrant fortement le bracelet de Kaori au fond de sa poche de veste.  

Le policer se tut, hochant la tête pour signifier qu'il avait compris que la sentence tomberait le lendemain.  

La policière avait l'intention de passer voir les deux anciennes captives avant de foncer rejoindre ses hommes mais, mue par une impulsion subite, Saeko fit un détour par l'accueil. Là, elle demanda à jeter un coup d'œil sur le registre des admissions ce qu'on lui accorda sur présentation de sa plaque. Elle qui s'attendait à y dénicher le nom de Ryo Saeba et Kaori Makimura en fut pour ses frais car ils ne figuraient nulle part.  

-Un couple est arrivé ici en même temps que mon collègue Reynolds, sa sœur et les deux jeunes filles mais vous avez oublié de les inscrire visiblement, enjoignit-elle à l'homme rondouillet de l'autre coté du comptoir. Dans quelle chambre sont-ils ?  

-Aucun couple n'était avec eux, vous devez vous tromper.  

-Un homme brun plutôt musclé très grand et une jeune femme brune mince.  

-Non, dit-il certain de lui, il n’y avait pas de couple avec eux.  

Saeko se mordit la langue de frustration. Ryo demeurait aux abonnés absents quand elle avait essayé de le joindre par deux fois dans l'heure qui venait de s'écouler.  

La policière se ravisa comme elle allait recomposer le numéro soupira silencieusement puis alla s'assurer de l'état de santé des jeunes filles, remisant à plus tard le problème Ryo/ Ryan.  

Elle ignorait que l’hélicoptère piloté par Miki avait seulement déposé devant la porte d'entrée Ryan, Sheena, Naomie et Nany avant de redécoller avec à son bord toujours le couple de nettoyeurs et Umibozu.  

En effet, comme le policier émergeait portant dans ses bras Naomie, sa sœur quant à elle se chargeant d'aider Nany à marcher jusqu'à l'intérieur de l'hôpital, le nettoyeur avait refermé derrière eux la porte de l'appareil. Surpris de ne pas voir Ryo et Kaori leur emboiter le pas, Ryan avait croisé le regard du nettoyeur et avait compris.  

-Nos chemins se séparent ici.  

-Saeba...  

-Vos collègues ne vont pas tarder à débarquer et je doute que vous teniez à expliquer notre présence, dit-il à travers la vitre baissée.  

-Effectivement, ça compliquerait les choses.  

-Je vais prévenir la grande sœur de Naomie qu'elle est hors de danger et où la rejoindre.  

-Je suppose que pour votre blessure, vous allez vous débrouiller comme un grand ?  

-J'ai vu pire et puis je connais une douce infirmière qui sera ravie de s'occuper de moi, rétorqua Ryo en pensant à Kazue et ne rêvant que d'une seule chose : Pouvoir regagner son domicile le plus tôt possible, se jeter sous une bonne douche et être enfin seul avec Kaori.  

-Ca m'ennuierait que vous passiez l'arme à gauche avant qu'on ait eut l'occasion de finir notre petite conversation, termina le policier avec un regard qui voulait dire "Ne quittez par la ville".  

-Vous savez où me trouver, répliqua Ryo en refermant la vitre, faisant signe à Miki de décoller.  

Ryan suivit du regard l'appareil s'élever et s'évanouir bientôt dans la nuit tokyoïte tandis que le personnel médical prenait en charge le petit groupe.  

Le nettoyeur en profita pour contacter Laeti et l'avertir que sa sœur était libre, saine et sauve et se trouvait à l'hôpital pour y subir quelques examens.  

Ce fut Mick, promu garde du corps de la jeune femme par Ryo afin de l'empêcher de faire des bêtises comme se jeter dans la gueule du loup qui décrocha.  

Laeti se trouvait dans un état second, le cerveau englué dans ses souvenirs et sursauta au bruit de la sonnerie. Aussitôt tirée de son état catatonique, elle se redressa et scruta le cœur au bord des lèvres et la gorge nouée ce que Mick allait lui annoncer.  

Ce dernier hocha la tête et raccrocha finalement après avoir dit "On arrive de suite".  

-C'était Ryo n'est-ce pas ?  

-Oui.  

-Il a retrouvé ma sœur ? Commet va-t-elle ? Elle va bien ? Mon dieu faites qu'elle aille bien, je vous en supplie ! Enchaîna sans prendre la peine de respirer la jeune femme en agrippant la veste du blondinet.  

-Calmez-vous Laeti, respirez. C'était bien lui et oui, il l'a retrouvé, dit-il avec un sourire réconfortant.  

-Est-ce qu'elle est ...?  

-Elle est saine et sauve, rassurez-vous.  

A l'annonce de la nouvelle, la jeune femme fondit en larmes soulagée et se laissa glisser au sol, ses jambes flageolantes se dérobant sous elle sous le coup de l'émotion.  

Mick la rattrapa dans ses bras et la laissa nicher son visage contre son torse, agrippant avec ses poignets les pans de son tee-shirt comme une bouée à laquelle se raccrocher.  

-Venez, je vous emmène la retrouver, dit-il en lui redressant le menton gentiment du pouce, plongeant son regard dans le sien.  

-Allons-y ! Répondit Laeti en s'emparant de sa veste en lui emboîtant le pas vers le garage de l'hôtel.  

L'hélicoptère déposa sur le toit de leur immeuble en briques rouges le couple de nettoyeur qui remercia chaleureusement ses sauveurs et leur promit de passer au Cat's le lendemain dans la journée.  

Kaori fit un petit signe de la main à Kazue et regarda l'engin prendre de l'altitude avant de disparaître derrière un gratte-ciel.  

Puis, elle se tourna vers Ryo immobile à ses côtés et qui posait sur elle un regard féral qui l'embrasa toute entière.  

-Rentrons, offrit-il en lui tendant la main.  

-Tu devrais vraiment montrer tes blessures à Kazue, insista Kaori en ouvrant la porte de leur appartement comme Ryo atteignait le palier, grimaçant légèrement sa main sur la rambarde.  

-Demain.  

-Ryo...  

-Demain j'ai dit. Pour cette nuit ce qu'a fait Myriam devrait suffire, marmonna le nettoyeur en pénétrant à son tour à l'intérieur. Un bon bain délassant, un whisky bien tassé et une nuit entre tes bras devrait achever de me remettre d'aplomb, fit-il en l'attirant à lui.  

Kaori fondit sous l'assaut de ses lèvres et se coula contre lui. Oh combien active participante, sa langue fouillant chaque recoin de la bouche de son partenaire. Elle réprima un gémissement ravi lorsqu'elle sentit les mains de Ryo redessiner la rondeur de sa poitrine puis encercler sa taille avant de se glisser sous ses fesses pour la soulever dans ses bras et l'emporter jusqu'à la salle de bains comme elle nouait ses jambes autour de ses hanches.  

Parvenus à destination, le nettoyeur s'assit sur le rebord de la baignoire, son précieux fardeau à cheval sur lui et sans cesser de l'embrasser, il arracha son tee-shirt, révélant son torse musclé mais surtout marbré de nouvelles cicatrices et de bleus en partie dissimulés sous les bandages appliqués avec soin par Myriam.  

-Enfin seuls, avoua Ryo dans un souffle au creux de son oreille, j'ai attendu ça toute cette foutue journée.  

-Je suis navrée et te promets de ne plus te forcer à venir à un concert dorénavant, fit Kaori la mine contrite.  

-Tu es toute pardonnée, poursuivit-il en ouvrant le robinet d'eau. Au fait, très sexy ces dessous que tu arbores, fit-il appréciatif en lui retirant son haut, se régalant du spectacle des deux parfaits globes de nacre enchâssés dans la dentelle noire et rouge sang hélas en partie lacérée par le maffieux dans sa cabine plus tôt dans la soirée.  

A ce souvenir, l'image de son agresseur penché sur elle, sa langue rêche souillant sa peau, son haleine chargée empestant à ses narines... Tout lui revint en mémoire et elle blêmit.  

Le nettoyeur inconscient d'avoir ravivé le souvenir de ce qui serait arrivé sans son intervention musclé et trop grisé par sa libido, entreprit de défaire l'attache du soutien-gorge. Kaori se raidit soudain et tenta d'entraver ses mouvements.  

-Attend Ryo... Je...  

-Relax ma belle, tout va bien se passer je te le promets.  

-Ryo... Non...Arrête s'il te plait  

-Kaori ?  

-Ryo.... Ce que j'essaie de te dire c'est que je ne peux pas.  

-Tu veux dire...  

-Oui. Pas cette nuit. Pas après ce qui s'est passé. C'est trop tôt. Je suis désolée.  

-Je comprends.  

-Tu m'en veux beaucoup ?  

-Tu as failli être violée, je comprends, dit-il avec un petit regard de chien battu devant sa mine contrite.  

-Merci Ryo, je t'aime, murmura-t-elle comme elle se penchait et déposait un baiser sur son front.  

-Je t'aime aussi. Dommage, tu ne sais pas ce que tu perds, rétorqua dégrisé le nettoyeur comme elle se détachait à regret de lui.  

-Je m'en doute mais ce n'est que partie remise, fit-elle en rejoignant sa chambre non sans lui avoir donné un ultime baiser. Bonne nuit.  

Ryo souffla de dépit et son regard s'attarda sur les courbes à se damner de la jeune femme comme elle quittait la pièce, le laissant le soin de calmer ses ardeurs par un bon jet d'eau glacée.  

Un peu plus tard, lorsque ses idées furent de nouveau claires, il enfila un caleçon et descendit au salon avec l'intention de se servir un whisky. En chemin, Ryo décida d'aller jeter un oeil sur le sommeil de sa compagne et s'assurer qu’elle allait mieux.  

Il poussa doucement de la paume de sa main la porte entrebaîllée de la jeune femme et pénétra à l'intérieur.  

La chambre était plongée dans l'obscurité mais à la lumière filtrant du palier, il la découvrit recroquevillée en boule et perçut sa respiration hachée et la tension qui émanait du corps de la belle endormie. Son visage s'assombrit en repensant à ce qui c'était passé et à pas de loup, il s'avança vers la forme allongée pour s'immobiliser parvenu à sa hauteur.  

Elle dormait mais les traits tendus de son visage exprimaient la souffrance.  

Ne pouvant pas la rejoindre pour la rassurer dans son rêve ou son cauchemar, il fit tendrement glisser ses doigts dans la chevelure d'ébène qu'il caressa et murmura après un baiser appuyé sur son front :  

-Tu peux dormir tranquille Kaori, je serai toujours là pour te protéger.  

Sur ce, il se redressa et sortit en prenant soin de bien refermer la porte derrière lui.  

Kaori ouvrit les yeux et ne put s'empêcher d'esquisser un sourire, le sentiment de malaise qui l'étreignait une minute plus tôt envolé.  

A suivre...  

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