Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: didinebis

Beta-reader(s): Grifter

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 19 capitoli

Pubblicato: 07-04-07

Ultimo aggiornamento: 06-08-19

 

Commenti: 176 reviews

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RomanceGeneral

 

Riassunto: Deux mois se sont écoulés depuis le mariage de Miki et Umibozu. Hélas, rien n'a vraiment changé entre nos deux nettoyeurs favoris. Pire, Kaori a de plus en plus de mal à encaisser les remarques de Ryo à son encontre. L'intervention d'une nouvelle cliente va pousser la jeune femme dans ses derniers retranchements et...

 

Disclaimer: Les personnages de "Larmes du coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How many words are necessary in a chapter?

 

For normal fanfictions, the minimum is 600 words. For poetry, the minimum is 80 words and for song fics, the minimum is 200 words. ...

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   Fanfiction :: Larmes du coeur

 

Capitolo 17 :: Avis de tempête sur Shinjuku

Pubblicato: 28-09-09 - Ultimo aggiornamento: 09-10-20

Commenti: Bonjour à tous :-) Heureuse de pouvoir poster un nouveau chapitre après tant de mois d'absence. J'espère que vous n'avez pas trop oublié l'histoire. Merci pour toutes vos reviews toujours aussi touchantes. Pour me faire pardonner, le chapitre est un peu plus long que les autres :-) Et je ne remercierai jamais assez ma bêta Grifter pour l'aide qu'elle m'apporte à chacun de mes chapitres. Bonne lecture à tous. Bizz :-)

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19


 

Alors que la pluie s’abattait rageusement sur la ville de Shinjuku, des éclairs effrayants fendaient le ciel devenu aussi noir que les ténèbres.  

Les rues désertées par les passants semblaient abandonnées et livrées à des torrents d’eau ruisselant le long des trottoirs pour échouer dans les égouts regorgeant déjà d’un trop plein de flotte.  

 

Chaque habitant était terré au chaud au fond de son lit ou dans un bar encore ouvert à cette heure tardive de la nuit, heureux de ne pas se retrouver trempé comme une soupe.  

 

Non loin de là, le calme semblait régner dans un appartement où deux occupants étaient plongés dans un profond sommeil, enlacés l’un contre l’autre.  

 

Alors que le silence régnait en maître, une sonnerie de téléphone vint briser cette profonde quiétude, résonnant dans toute la pièce et réveillant en sursaut Kazue amoureusement lovée contre son homme. Encore à moitié endormie, elle mit quelques instants à réaliser que c’était le téléphone.  

 

- Bon sang, quel est le crétin qui nous appelle à cette heure-là ? Bougonna Mick encore à moitié endormi.  

- Ne bouge pas chéri, je vais voir. C’est certainement quelqu’un qui s’est trompé de numéro, lança la jeune femme alors qu’elle se détachait doucement des bras protecteurs de son amoureux.  

 

Un peu chancelante, elle se dirigea déjà vers le téléphone.  

 

- Cette sonnerie va me rendre dingue, grommela le nettoyeur tout en camouflant sa tête sous son oreiller.  

 

Décrochant, la jeune femme lâcha dans un bâillement et dit :  

 

- Allo ?  

- Ah, Kazue ! S’écria au bout du fil une voix un peu affolée qu’elle reconnut tout de suite.  

- Amako ! Qu’est-ce qui te prends d’appeler à une heure pareille ?!  

- Désolée de te réveiller mais je crois que je vais avoir besoin une nouvelle fois de tes compétences d’infirmière. On est débordé à l’hôpital et ce soir, c’est pire que tout !  

Je sais que j’abuse en te demandant cela, surtout vu l’heure tardive, mais est-ce que tu pourrais venir nous donner un petit coup de main ? Tu sais que je ne t’aurais pas appelé si ce n’était pas une urgence.  

- Ok, ok, donne-moi le temps de m’habiller et j’arrive !  

- …  

- T’es toujours là ?!  

- Euh oui, excuse-moi. Merci !  

- A tout de suite ! Lâcha Kazue tout en raccrochant hâtivement le combiné.  

 

A l’hôpital, la jeune infirmière en chef reposa le téléphone, tremblante comme une feuille.  

- Ce n’était pas si dur que ça tu vois, ironisa l’homme qui se tenait prêt d’elle, un sourire mauvais se peignant sur son visage.  

- Ne me faites pas de mal ! Pitié ! Je… J’ai fait ce que vous m’avez demandé, supplia Amako à son agresseur alors qu’il la menaçait d’un couteau. Laissez-moi partir.…  

- Chut, lui susurra à l’oreille Amon qui resserra la jeune femme encore plus contre lui afin de l’immobiliser totalement.  

- S’il vous plait, je ferai tout ce que vous voudrez… J’ai une famille ! Implora de nouveau l’infirmière alors que sa voix mourrait dans un murmure étouffé.  

- Dommage pour toi car tu ne me sers plus à rien, ricana Amon alors qu’il la réduisait au silence pour l’éternité en lui brisant le cou avec une dextérité déroutante.  

L’infirmière n’eut pas le temps de réaliser ce qui lui arrivait, que le corps sans vie de la malheureuse s’effondra sur le sol froid du vestibule à l’abri des regards.  

 

Il ne restait plus à Amon qu’à attendre patiemment la venue de cette Kazue.  

Après avoir pris soin de camoufler le corps de sa victime, il prit la direction de la sortie de l’hôpital, une expression des plus sereines sur le visage.  

 

Non loin de là, une jeune femme s’activait déjà à peine le téléphone raccroché.  

 

- Où est-ce que tu vas ? Interrogea Mick à sa belle alors que cette dernière se changeait déjà.  

- Une de mes amies qui travaille à l’hôpital a besoin de moi. Elle semblait dépassée et sur le point de craquer. Tu aurais dû l’entendre…  

- Et elle ne peut pas appeler son personnel en repos ?  

- Il semblerait qu’ils aient des problèmes d’effectif et puis, pour qu’elle m’appelle, c’est que je suis vraiment son dernier recours.  

 

D’imaginer sa belle dehors à une heure si tardive ne l’enchantait pas du tout. Cette histoire avait eu raison du peu de fatigue qui lui restait et c’est sur un air grincheux qu’il lança :  

 

- Ça ne me plait pas que tu sortes à cette heure surtout quand j’entends le temps épouvantable qu’il fait dehors.  

- Je conduirai prudemment, t’inquiète, renchérit Kazue tout en volant à Mick un baiser précipité.  

 

Ce dernier attrapa au passage le bras de la jeune femme qui se dirigeait déjà vers la porte, et l’attira à lui.  

 

- Laisse-moi enfiler quelque chose et je t’accompagne, répondit l’américain sur un ton qui n’admettait aucun refus.  

 

Arrêtée dans son élan, l’infirmière se retourna et plongea ses yeux dans le regard bleu azur de son homme. Elle aimait sa prévenance, même si elle n’était pas toujours justifiée.  

 

- C’est gentil mais j’ai déjà conduit sous la pluie tu sais, le taquina-t-elle. Allez, ne fais pas l’enfant et recouche-toi. Je tâcherai de ne pas être trop longue.  

- Mais je ne te laisse pas le choix. Je t’accompagne et c’est tout ! Déclara-t-il, tout en intensifiant son regard, énervé qu’elle veuille n’en faire qu’à sa tête une fois de plus.  

- Bon, je vois que je n’aurai pas le dernier mot, souffla-t-elle. Je t’attends mais s’il te plait, dépêche toi !  

- Ecoute : Tu vas lui donner un coup de main, alors elle peut bien attendre quelques minutes de plus !  

 

En un rien de temps, Mick s’était changé et se dirigeait déjà vers la porte avec la ferme intention de remercier personnellement cette femme de les avoir réveillé à une heure pareille.  

Si cette femme était dépassée par les événements c’est sans doute qu’elle n’était pas à la hauteur et n’avait qu’à changer de métier.  

 

- Allons-y, lança le blondinet tout en prenant la main de sa belle qu’il emprisonna dans la sienne.  

- Ok, Chef ! Pouffa Kazue, amusée de voir son homme aussi motivé à cette heure avancée de la nuit alors que quelques minutes plus tôt, il affichait des yeux gonflés de fatigue.  

 

Elle vit à son air grincheux qu’il était assez remonté contre son amie et elle espérait juste qu’il ne fasse pas un scandale au milieu de l’hôpital.  

 

Alors que le couple prenait la direction de l’hôpital, de l’autre côté de la rue, l’ambiance était toute autre.  

Plongée dans une semi somnolence, Kaori essayait tant bien que mal de trouver le sommeil. Elle se sentait quelque peu énervée, ce qui ne l’aidait en rien dans sa quête du repos salvateur. Pourtant, la jeune femme se sentait très fatiguée, mais sans doute pas suffisamment pour que le sommeil s’empare de tout son être.  

 

Alors qu’elle s’agitait dans son lit à la recherche d’une position un peu plus confortable, un bruit sec à peine audible accrocha ses oreilles. Sur l’instant, Kaori n’y prêta pas attention. Mais lorsque le même bruit se répéta à nouveau, intriguée, elle se redressa soudainement dans son lit et tâcha de se concentrer sur l’origine de ce bruit suspect.  

A nouveau, le bruit se fit entendre et Kaori en était certaine : Cela venait de la fenêtre. Peut-être était-ce la pluie qui tambourinait contre ses volets ? En tout cas, elle allait vite être fixée !  

 

En peu de temps, elle avait atteint la fenêtre, ses sens toujours en alerte et c’est d’un pas hésitant qu’elle combla le peu d’espace qu’il lui restait jusqu’à la vitre.  

Prenant une profonde respiration comme si elle cherchait à se donner du courage, elle ouvrit légèrement son store, jetant prudemment un coup d’œil à l’extérieur.  

Avec cette pluie qui s’abattait à cet instant, la vitre était complètement trempée, brouillant la vision qui s’offrait à elle.  

 

Kaori n’avait pas d’autre choix que d’ouvrir la fenêtre, ce qu’elle fit précautionneusement, se prenant en plein visage des bourrasques de vents glacials agrémentées d'une pluie battante.  

Alors qu’elle scrutait le bas de l’immeuble, son regard s’arrêta soudain sur un élément qui lui fit perdre pied l’espace d’un court instant, le temps pour son esprit d’assimiler cette information dépourvue de tout sens.  

 

- C’est impossible ! Hoqueta la nettoyeuse.  

 

Désarçonnée un court instant, Kaori ouvrit plus largement sa fenêtre afin d’avoir une vision plus juste mais la silhouette ne disparut pas. Bon sang ! Elle était en train de perdre la tête, ce ne pouvait pas être autrement !  

 

Incapable de détacher ses yeux de cette allure familière qu’elle ne connaissait que trop bien car c’était celle de son défunt frère, Kaori avait l’impression de revivre ses cauchemars des nuits précédentes.  

Telle un automate, et malgré son esprit lui criant que ce qu’elle voyait ne pouvait être réel, Kaori se dirigea nonchalamment vers la porte de sa chambre, décidée comme jamais, tout en prenant une veste au passage. La jeune femme se sentait comme attirée par cette apparition inexpliquée.  

 

Sortant précipitamment de sa chambre, elle s’apprêtait à quitter l’appartement lorsqu’elle sentit une main ferme se refermer sur son poignet puis un « Qu’est-ce que tu fiches ? » qu’elle mit plusieurs secondes à assimiler et qui la laissa interdite.  

 

- Où est-ce que tu vas ? Réitéra à nouveau Ryô en la forçant à lui faire face comme il maintenait une légère pression sur l’avant bras de la jeune femme.  

 

Le ton sec employé par le nettoyeur eut comme l’effet d’une gifle sur sa partenaire, la rappelant rapidement à la réalité.  

 

Elle tourna ses yeux vers lui et se retrouva comme mise à nu par le regard inquisiteur qu’il posait sur elle.  

Il avait un tel regard pénétrant ! Ne pouvant soutenir plus longtemps ses yeux perçants, elle fixa un point imaginaire au sol, gênée de se montrer si faible face à son partenaire.  

Comment allait-elle expliquer à Ryo le pourquoi de ce besoin soudain de sortir, surtout à une heure pareille ? Nul doute qu’il la prendrait pour une folle…  

 

- Qu’est-ce qui te prends ? Insista Ryo, un peu désarçonné par le regard lointain de sa belle.  

 

Elle lui semblait si perdue et ses yeux exprimaient un trouble indéfinissable.  

 

- Laisse tomber, répliqua la jeune femme vexée de cette situation si inconfortable pour elle.  

-Que je laisse tomber ? S’étonna Ryo.  

 

A ces mots, leurs regards se croisèrent à nouveau, chacun essayant de percevoir le trouble de l’autre. Kaori comprit que cela ne servirait à rien de se lancer dans des explications hasardeuses, car elle n’était pas douée pour les mensonges et son partenaire serait le premier à s’en apercevoir.  

 

Aussi, elle lança doucement :  

 

- Je crois que j’ai confondu rêve et réalité, désolée…  

- Encore un cauchemar ? Intervint le nettoyeur. Tu ne veux pas m’en parler, cette fois-ci ?  

- Non, je veux juste oublier, murmura-t-elle plus pour elle-même tout en fixant le sol mal à l’aise.  

- Ça ne m’explique pas ce que tu comptais faire dehors à une heure pareille. Tu es peut-être somnambule ? S’écria-t-il sur le ton de la plaisanterie.  

- On dirait, affirma-t-elle le plus sérieusement du monde, cherchant à donner plus de poids à cette version de fait un peu indigeste.  

- Mouais, et tu penses que je vais avaler ça ?  

 

Cette réplique surprit tant la jeune femme qu’elle en releva la tête et planta un regard confus dans le sien. Se ressaisissant aussi vite qu’elle put, elle lâcha :  

- Que tu en sois convaincu ou non, cela m’est bien égal ! Maintenant que Monsieur a fini son interrogatoire, peut-être pourrais-je retourner me coucher ?  

- Justement, je n’en ai pas encore fini… Tu dis être somnambule. Alors comment expliques-tu que tes cheveux ainsi que ton visage soient mouillés. Non. Trempés plutôt. Je suis curieux d’entendre ton explication, ajouta-t-il sur un air qui se voulait moqueur tout en intensifiant son regard.  

- Que… Je…  

- Ah ? Tu sais plus quoi dire on dirait.  

- Arrête de te moquer de moi, car la situation n’a rien de drôle. C’est ce cauchemar… Il m’a donné des sueurs froides, lança-t-elle peu convaincu tout en sachant qu’elle s’enfonçait un peu plus dans son mensonge.  

- Ah oui ! Des sueurs froides qui te trempent à ce point, jamais vu ça. Et tu aurais été suffisamment lucide pour attraper ta veste au passage en plus, c’est ça ? Et tu comptes me prendre pour un idiot encore longtemps comme ça ?  

- Je ne te prends pas pour un idiot, puisque que c’est ce qui s’est passé. Si tu ne me crois, ce n’est pas de ma faute. Bon, ce n’est pas que cette conversation m’ennuie mais je suis crevée alors bonne nuit, déclara-t-elle tout en commençant à s’éloigner de Ryo.  

 

Elle n’en revenait pas du sang-froid dont elle avait fait preuve alors qu’elle n’avait pas été en position de force, bien au contraire.  

Finalement, elle s’en tirait plutôt pas mal. C’est vrai qu’elle était la première surprise que Ryo lâche l’affaire si facilement.  

 

Arrivée enfin à sa chambre, Kaori ouvrit sa porte avec empressement. Elle avait hâte de se retrouver enfin seule et la porte de sa chambre était le dernier rempart à sa tranquillité assurée. Elle avait un grand besoin de faire le point sur toutes ces émotions qui la submergeaient, l’empêchant d’y voir clair sur les derniers événements. Et puis, l’image de son frère sous la pluie, en bas de sa fenêtre, accaparait son esprit tourmenté.  

 

- Qu’est-ce que tu fiches avec la fenêtre grande ouverte ? Entendit-elle non loin d’elle.  

 

Quelque peu surprise de se voir comme démasquée de la sorte, la jeune nettoyeuse perdit pied un court instant, le temps pour elle de se ressaisir aussi vite qu’elle le pouvait.  

 

- Et toi, qu’est-ce que tu fiches dans ma chambre ? Il m’avait semblé pourtant avoir été claire, s’énerva-t-elle tout en se retournant pour dévisager son incorrigible partenaire qui se trouva être juste derrière elle.  

 

Ne s’attendant absolument pas à se retrouver si proche de lui, Kaori fit un pas en arrière, troublée de presque sentir son souffle lui caresser le visage.  

 

- Je te rassure, tu as été lim-pide, assura Ryo, les bras croisés sur son torse tout en se penchant légèrement vers sa belle afin de la déstabiliser un peu plus, toujours ses yeux plongés dans les siens. Mais ne change pas de sujet.  

 

Bon sang ! Mais à quoi jouait-il ? S’il cherchait à la mettre définitivement mal à l’aise, c’était fait !  

 

- Tu as vu l’heure ?! Et toutes tes questions me fatiguent ! J’ai l’impression d’être à un interrogatoire ! S’impatienta la jeune femme, le rouge aux joues, s’écartant encore un peu de son partenaire afin de mettre une distance raisonnable entre eux deux.  

- J’essaie juste de comprendre ce qui vient de se passer, c’est tout. Pourquoi es-tu autant sur la défensive ?  

- Je ne suis pas sur la défensive. Au cas où tu ne l’aies pas remarqué, je n’arrive pas à dormir ces jours-ci, je suis crevée et tes questions me donnent mal à la tête !  

- Calme-toi Kaori. J’ai effectivement remarqué que tu n’allais pas bien ces derniers temps et je m’inquiète pour toi figure-toi.  

 

Cette remarque laissa la jeune femme perplexe, ne sachant plus trop ce qu’elle devait dire ou non.  

- Bon Kaori, je n’ai pas beaucoup de temps, alors, arrête avec ces histoires idiotes de somnambulisme. Je n’y crois pas une seconde. Ça fait plus de six ans qu’on vit ensemble, et tu n’as jamais eu de problème de sommeil. Cette comédie a assez durée. Je ne partirai pas tant que tu ne m’auras pas expliqué ce qui t’arrive. Et je veux la vérité ! lâcha le nettoyeur déterminé comme jamais, les bras toujours croisés sur son torse pour donner encore plus de poids à ses mots.  

 

Il avait trop longtemps laissé les choses s’envenimer. Ils devaient avoir une explication, et tout de suite, sinon, la situation allait définitivement lui échapper.  

- Tu vas me prendre pour une folle…, laissa échapper Kaori, la gorge nouée, sentant ses dernières réticences se fissurer sous l’insistance de son incorrigible partenaire.  

Il savait être persuasif quand il le fallait, cela ne faisait aucun doute. Mais elle ressentait aussi ce besoin presque viscéral de lui dévoiler un peu de son mal-être.  

- Dis toujours, l’encouragea Ryo.  

- Je… J’ai entendu comme des coups à ma fenêtre. J’ai cru que c'était la pluie qui tapait contre le volet. Mais ces bruits persistaient, du coup, j’ai voulu voir de quoi il en retournait, confia une Kaori hésitante, les joues rosies par la gêne, fixant le sol, incapable de soutenir le regard insistant de Ryo.  

 

C’était tellement dur de lui raconter ce qu’elle avait vu. Elle avait tellement honte en cet instant. Mais elle en avait déjà trop dit pour s’arrêter ainsi.  

- Et ? interrogea le nettoyeur, qui avait beaucoup de mal à se montrer patient alors que son esprit était en émoi.  

- Tu… tu vas vraiment me prendre pour une folle, c’est sûr…  

- Continue, l’incita le jeune homme, sentant sa patience s’amenuiser à chaque seconde.  

Prenant son courage à deux mains, elle se lança dans son explication, déconfite, la voix mal assurée.  

- Il y avait un type, en bas, qui ressemblait tellement à mon frère, Ryo… J’ai cru un court instant que c’était lui mais je sais bien que c’est impossible, lâcha Kaori, tout en se détournant de Ryo, des larmes commençant à perler au bord de ses yeux.  

Ça y est, elle l’avait dit. Elle se sentait tellement mal, comme mise à nue, attendant nerveusement la réaction de son partenaire.  

- Hide ? lâcha Ryo un peu désarçonné par la situation incommodante dans laquelle ils se trouvaient tous les deux.  

Il s’était attendu à tout mais pas à ça. Il avait sous-estimé l’état dans lequel sa partenaire se trouvait, cela ne faisait aucun doute. Les vieux démons semblaient vouloir refaire surface.  

 

Un silence pesant s’installa entre eux, accentuant le malaise déjà bien présent de la jeune femme. Elle ne savait plus quoi dire, ni quoi faire, attendant désespérément la sentence de Ryo. Elle s’en voulait tellement de lui avoir parlé. A quoi cela avait-il servi, à part de se sentir encore plus minable qu’elle ne l’était déjà ?! La surprise passée, le nettoyeur accusa le coup. Elle devait vraiment être au plus mal pour se livrer ainsi à lui. Elle se confiait si rarement sur son frère que cette soudaine confession rendait la situation d’autant plus difficile. Elle attendait indéniablement un geste de sa part. Mais se sentait-il capable de le lui donner, alors qu’il était lui-même déstabilisé ? Pourtant, il se devait de briser ce silence oppressant.  

- Kaori, cet homme est forcément une imposture. Il est tellement facile de prendre l’apparence de quelqu’un, surtout de nuit sous la pluie… L’esprit en mal de l’être aimé fait le reste du travail, tu le sais tout aussi bien que moi.  

Un nouveau silence s’imposa à eux.  

- Et tu comptais descendre pour le prendre dans tes bras ? la gronda-t-il malgré lui devant l’évidence des faits.  

- N… Non, je… je sais plus, souffla Kaori tellement mal à l’aise que ses jambes semblaient bientôt ne plus pouvoir la porter, se rendant compte à quel point sa réaction avait été complètement irréfléchie.  

- Cette histoire est forcément liée à notre affaire. Ils cherchent visiblement un moyen de pression, et toi, tu allais directement tomber dans leur piège ! Bon sang, Kaori, après ton altercation de cet après-midi, leurs intentions sont plutôt claires, tu ne penses pas ? houspilla le nettoyeur, prenant pleinement conscience de ce qui aurait pu se passer s’il n’était pas intervenu.  

- Je suis désolée… Je ne sais pas ce qui m’arrive, Ryo, avoua la jeune femme au bord des larmes, submergée de constater encore une fois son manque de professionnalisme évident.  

 

Elle se sentait vraiment pitoyable, se mordant la lèvre pour ne pas pleurer devant lui. Elle s’était montrée suffisamment faible pour aujourd’hui. Nul doute qu’il allait la traiter de novice, et remettre en cause son partenariat si fragile. Toujours dos à son partenaire, elle était quelque part soulagée de ne pas avoir à lui faire face en cet instant. Complètement anéantie par ce douloureux sentiment de honte, elle laissa échapper, malgré elle, un léger sanglot qui n’échappa pas aux oreilles expertes du nettoyeur qui se rabroua de s’être emporté trop vite. De réaliser que sa partenaire aurait pu se faire enlever, ou pire encore, lui avait fait perdre quelque peu le contrôle de lui-même.  

- C’est moi qui suis désolé, Kaori, avoua-t-il tout en comblant la courte distance qui les séparait, puis, refermant tout doucement son bras autour de sa fine taille, il la ramena avidement contre son torse.  

 

Elle était déjà suffisamment bouleversée pour qu’il la blâme encore. Elle lui avait enfin parlé, et ça, c’est ce qui comptait le plus. Il la sentit se crisper puis se détendre enfin, pour profiter de cette courte étreinte. Afin de donner plus de profondeur à leur échange, le nettoyeur passa son deuxième bras au-dessus de la poitrine de la jeune femme, entourant ses frêles épaules, l’emprisonnant totalement dans ses bras. C’était si bon de la sentir si proche de lui. Comment un simple rapprochement pouvait le mettre dans un état pareil ? Il n’osait imaginer le plaisir qu’il ressentirait à aller plus loin.  

« Mais à quoi tu penses, c’est vraiment pas le moment » se rabroua le nettoyeur mentalement afin de reprendre ses esprits.  

- Merci de m’avoir parlé, Sugar, lui souffla-t-il à l’oreille, déposant au passage un rapide baiser sur ses cheveux, tout en fermant les yeux afin d’en capturer un maximum de saveurs.  

 

Complètement perdue entre ce sentiment de culpabilité et ce surprenant élan de tendresse dont faisait preuve son partenaire, elle ne put empêcher une larme de glisser le long de sa joue, qui échoua lourdement sur le bras du nettoyeur. Ce dernier resserra d’autant plus son étreinte, afin de lui signifier qu’il serait toujours là pour elle. Ils n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre. Seule cette communion de leurs corps et cœurs suffisait. Et puis, il n’avait jamais été très doué pour les grandes phrases. C’est cette complémentarité si parfaite et si particulière qu’il partageait avec Kaori qui faisait leur force. Ce rapprochement lui fit un bien fou, et il était certain qu’il en était de même pour sa belle.  

 

- Le plus important est que le piège n’est pas fonctionné. Et puis, quand il s’agit de ton frère, je sais que tu n’es plus vraiment toi-même, concéda Ryo sur un air qui se voulait taquin.  

Le moment était venu pour lui de clôturer cet échange chargé de frustration, sinon, il ne pourrait bientôt plus répondre de rien. Desserrant à contre cœur son étreinte, il sentit sa partenaire tressaillir de mécontentement.  

- Pas maintenant, se surprit-il de dire, rougissant presque sur ce lourd sous-entendu. Il… il faut dormir. Nous y verrons plus clair tout à l’heure. Bonne nuit Kaori.  

 

A peine avait-il terminé sa phrase qu’il se dirigeait vers la fenêtre à regret, désertant définitivement le corps de sa partenaire qui semblait ébranlée comme jamais. Il se devait de mettre de la distance entre eux, car il sentait ses bonnes résolutions fondre peu à peu. Jetant un œil averti dans la nuit noire, il scruta rapidement l’extérieur, à la recherche d’un indice quelconque. Il aperçut quelques cailloux étalés en bas de l’immeuble, surement ceux dont cet individu s’était servi pour atteindre les volets. Soupirant, il referma les volets, puis la fenêtre, avant de lancer un « essaie de dormir » à sa belle, fermant la porte derrière lui. Il resta adossé à la porte fermée quelques instants afin de reprendre le contrôle de lui-même, puis pris la direction de sa chambre, plongé dans ses pensées. 

 


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