Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: moonlight2707

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 6 capitoli

Pubblicato: 19-08-07

Ultimo aggiornamento: 22-03-08

 

Commenti: 58 reviews

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DrameFantasy

 

Riassunto: Kaori, après une térrible bévue, décide de partir. Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'en faisant cela, elle vient de signer son arrêt de mort! Ryo, avertit par quelqu'un de très spécial, fera alors tout pour sauver celle qu'il aime d'une mort certaine.

 

Disclaimer: Les personnages de "Ne me laisse pas reposer en paix" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What does HFC mean?

 

It's the name of the web site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Ne me laisse pas reposer en paix!

 

Capitolo 6 :: Mise au point et Adieu.

Pubblicato: 22-03-08 - Ultimo aggiornamento: 22-03-08

Commenti: Salut à tous! Et oui vous ne rêvez pas ceci est le chapitre final (Première fois que je termine quelque chose moi…). Sonnez trompettes et battez tambours je le poste à moins de 3 semaines du chapitre précédent!! (Whaou je crois que j'ai battu mon propre record! Lol). Mais bon c'est normal vous avez été géniaux avec moi dans vos reviews du début à la fin alors je me devais de ne plus vous faire attendre comme ça. Alors un grand merci à: Laeti, Nakite, Siouf, Tennad, Moon47, Nanou, Sophie, Didinebis, Grifter, Jo, Saintoise, RKever, Cristina, Mel, Vaness, Sayaka1537, Kaori4ever, Ouititi, Zaza, Lady gaby et Saoria. Bon que dire de ce chapitre à part qu'il fait 14 pages words (bon courage pour tout lire!)? Ayant déjà coupé avant (c.f chapitre 5) je ne pouvais pas encore le couper car cela aurait moins bien rendu. Sinon j'ai adoré l'écrire! Je me suis bien éclaté! Maintenant une question qui doit, sans doute, vous brûler les lèvres: Kaori va-t-elle mourir? Suis-je une auteur sadique qui hait les happy ends? Petit indice: La réponse n'est pas dans le titre. Sur ce je vous laisse! Et j'espère sincèrement que vous apprécierez ce final. Une très bonne lecture et enjoy! ^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

La pluie pouvait être bienfaitrice quelques fois.  

Elle permettait entre autre de cacher les larmes qui roulaient sur les joues des plus durs à cuir.  

Bien que Ryo Saeba, ne les cachait à personne puisqu'il était seul.  

Seul sur le toit de son immeuble, sous la pluie.  

Enfin pas tout à fait…  

 

-Tu vas prendre froid, Ryo, fit une voix derrière lui.  

Cette voix…c'était celle de Kaori…  

Il se retourna et vit la face transparente de celle qu'il aime.  

Son spectre…  

Il reporta son regard sur l'horizon.  

-Tu n'y es pour rien… commença l'esprit, après un profond soupir audible.  

-Bien sûr que si, et tu le sais très bien…Je ne t'ai pas protégé comme je le devais…Je suis arrivé trop tard…  

-Ne dis pas de bêtises. Tu m'as toujours sauvé la vie… cette fois-ci aussi, j'en suis sûre.  

-Comment peux-tu en être sûre? Ton double est entre la vie et la mort en ce moment, rétorqua le nettoyeur sur un ton cinglant, et puis si tu es apparue sous l'apparence d'un fantôme afin de te sauver, c'est qu'au final tu es morte !  

Là, il venait de marquer un point.  

L'apparition soupira, ce qu'il pouvait être têtu parfois!  

Elle regarda le ciel assombrit par la tempête d'un œil circonspect puis elle lévita ensuite aux côté de l'homme appuyé sur la rambarde du toit de l'immeuble en brique rouge, et posa sa tête tout contre le bras puissant de celui-ci.  

Bien sûr elle ne s'appuya pas contre lui, au risque de passer à "travers".  

C'était un inconvénient parmi tant d'autres que d'être morte et de surcroit un être sans matière.  

-C'est vrai…quelle ironie du sort, moi qui ai peur des fantômes m'en voilà devenue un…, lui répondit-elle, après un moment.  

Comme pour appuyer ses dires elle toucha ses cheveux, son visage, sa poitrine…translucides.  

Tout était transparent chez elle. Elle n'avait plus aucune consistance matérielle.  

Elle seule pouvait se toucher…pas les autres.  

Même pas l'homme qu'elle aime.  

Pourtant elle aurait aimé ne serait-ce qu'un effleurement de sa part…  

Mais malheureusement Ils l'avaient envoyé sous cette forme afin que son double ainsi que ceux de son entourage ne la voient.  

Elle était ce dont elle avait toujours eu peur depuis toute petite.  

-Il m'a battue à mort et a fini par m'achever d'une balle dans la tête à vingt-trois moins le quart, murmura-t-elle tout en regardant gravement le spectacle de la ville de Shinjuku sous la pluie.  

-Pourquoi me dis-tu ça? grommela le nettoyeur tout en lançant au spectre un regard courroucé mais…empli d'une tristesse infinie.  

-Parce que depuis le début tu te poses la question, pas vrai? chuchota-telle au creux de l'oreille de son bien aimé.  

Puis elle s'éloigna de lui, et se mit à tourbillonner telle la pluie sur le toit de l'immeuble de City Hunter.  

Il regarda cette beauté transparente tourner sur elle-même, comme hypnotisé par cette danse.  

Puis elle s'arrêta et disparut.  

Lui reporta son attention sur sa ville.  

La ville qu'il hait par-dessus tout mais où il s'y sent malgré tout chez lui…  

Il ne l'avait jamais dit à Kaori…  

Comme il ne lui avait jamais dit les sentiments qu'il éprouve à son égard.  

Comme il ne s'était jamais excusé de l'avoir traité et blessé durant toutes ces années…  

Bon sang, il avait une furieuse envie de s'en griller une!  

Là, maintenant, tout de suite!  

Cette addiction apparaissait toujours quand il se sentait au plus mal.  

Malheureusement il pleuvait…  

 

Il sentit tout à coup un étau doux et chaud se matérialiser sur ses épaules.  

Il vit qu'une épaisse couverture noire et moelleuse l'avait recouvert.  

-Je l'ai prise dans ta chambre, fit la voix de l'esprit. Je m'en voudrais si tu tombais malade.  

Oui…elle avait toujours été là pour lui.  

-Merci…, murmura-t'il, merci pour tout ce que tu as fait pour moi…  

N'ayant pas détaché son regard de la vue qu'il avait, il ne savait pas la réaction qu'elle eu après cette phrase.  

Elle ne répondit rien.  

Ne sachant peut-être pas quoi répondre.  

-Comment c'est "là-haut"? ne pouvait-il s'empêcher de demander à l'apparition, essayant ainsi de remplir le silence gênant qui commençait à s'installer.  

-Je ne sais pas, lui répondit-elle dans un murmure, je n'y suis pas restée longtemps. Mais je n'y ai perçue aucune douleur, aucune peine…  

- Et est-ce que tu as vu Hide? la questionna-t-il à brûle pourpoint.  

Cette question laissa perplexe l'esprit, puis il répondit:  

-Tout ce que je peux te dire, est que Hideyuki se porte bien. Même si je ne l'ai qu'entraperçue.  

Ryo Saeba se sentit soulagé d'entendre ces mots.  

Son meilleur ami était au paradis.  

Et il en était heureux.  

-C'est bien…murmura-t-il tout en regardant les paumes de ses mains se remplir d'eau de pluie.  

Puis il desserra les mains et l'eau tomba.  

La pluie redoubla soudain d'intensité, et une brusque bourrasque de vent fit tourbillonner un sachet en plastique.  

Tout comme la danse de la femme qu'il aime, il le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il le perdit de vue.  

-Elle n'a pas connue ce que j'ai vécu, fit la voix du spectre après un long moment de silence, elle a encore une chance. Aie confiance, Ryo.  

- Alors tout se joue à la chance?, fit-il sarcastique. Donc il se pourrait que malgré qu'Ils se soient donnés la peine -bénis soient-ils!- de vouloir la sauver il apparaît clairement qu'elle avait en fait une chance sur deux de mourir?!  

Le tonnerre se mit à gronder et un puissant éclair zébra la noirceur du ciel.  

-Tu ne comprends pas, fit l'apparition au comble de l'impatience, Ils lui ont accordés une seconde chance. Quoiqu'il se passe elle aura toujours cette seconde chance et ce jusqu'à ce que ça marche vraiment!  

- 'Jusqu'à ce que ça marche'? Qu'est-ce que ça veut dire? demanda-t-il tout en se tournant vers le spectre, dont il avait du mal à distinguer les traits à cause de la pluie qui redoublait de plus en plus d'intensité.  

Il put tout de même voir qu'elle était horrifiée par ce qu'elle venait de dire.  

-Je… je n'ai pas…je n'aurais pas dû…, balbutia-t-elle.  

Ryo Saeba croisa les bras et planta son regard sombre dans celui transparent de l'apparition.  

-Tu me dois des explications, non? lui demanda-t-il sur un ton désinvolte tout en levant un sourcil interrogateur.  

Si Kaori avait été encore en vie à ce moment là, son cœur se serait sans nul doute emballé devant cette vision enchanteresse:  

Il était là, positionné juste devant elle, avec en arrière plan la ville illuminée de Shinjuku.  

Les différentes lumières de ce quartier l'auréolaient d'un puissant éclat.  

La pluie l'arrosant généreusement, ses magnifiques cheveux couleur de jais étaient mouillés et collaient en ondulant sur les courbes de son visage parfait.  

Le pull noir qu'il avait enfilé tantôt dans la voiture, lui moulait diablement le torse.  

Elle sentit à ce moment là une douce chaleur baigner son visage, en même temps qu'une lueur blanche rayonna depuis celui-ci.  

N'y résistant plus, elle battit en retraite et baissa les yeux.  

Puis elle secoua la tête.  

Ce n'était pas le moment d'avoir ce genre de pensée!  

La lumière s'estompa peu à peu.  

Elle avait toujours été attirée par le magnétisme animal qui se dégageait de son partenaire.  

Et savait que, comme toutes les autres fois quand elle croisait son regard, elle avait rougi comme une adolescente.  

Mis à part que là, elle était à présent une entité spectrale et qu'elle avait, semble-t-il, rayonné…  

 

Reportant son regard vers l'homme qui lui fait tant d'effet, elle ne fut pas surprise de le voir complètement éberlué.  

-Je ne devrais pas t'en parler bien qu'Ils ne me l'ont pas complètement interdit, commença-t-elle afin d'empêcher son partenaire de lui poser des questions gênantes sur sa drôle de réaction. Quand je suis arrivée, Ils m'ont briefé sur le fait que la notion du passé, du présent et du futur n'existait pas vraiment, puisque tout change à chaque seconde.  

Elle lévita pour la seconde fois aux côtés du nettoyeur tout en regardant le ciel noir, illuminé parfois par la foudre de Jupiter.  

Lui reporta son attention vers l'horizon tout en attendant la suite de l'histoire, légèrement intrigué par ce qu'il venait à peine d'entendre.  

Le spectre soupira bien qu'il n'en avait pas vraiment l'utilité puis poursuivit:  

-Enfin si cette notion existe mais pas comme nous l'entendons. Le passé, le présent et le futur se suivent en fait jusqu'à un certain point. S'il arrive quoique ce soit à une personne alors Ils sont libres de renverser la situation…ou pas. Parfois Ils font les deux.  

Plusieurs libellules se dandinèrent tout autour du nettoyeur.  

-Euh…pas sûr d'avoir compris, là, lui dit-il complètement largué tout en rigolant et en passant une main derrière ses cheveux mouillés.  

L'apparition éclata elle-aussi de rire.  

- J'ai eu un peu de mal à comprendre moi aussi, fit-elle après avoir recouvert son sérieux, jusqu'a ce qu'Ils me montrèrent quelque chose qui me laissa pantoise… Quand j'étais là-haut j'ai vu des choses surprenantes: des mondes parallèles…  

-Oulla, attends, tout doux. Des mondes parallèles?! Demanda-t-il complètement incrédule.Ca existe ces trucs?  

-Oui. Tout est équilibré…, commença-t-elle.  

Elle jeta un coup d'œil au nettoyeur.  

Ce qu'elle s'apprêtait à lui dire dépassait l'entendement…pourtant il voulait des explications…et quoi de mieux que des exemples pour illustrer tout cela…?  

Puis elle soupira et se lança:  

- J'ai vu un monde où toi et moi allions nous marier mais où je me faisais renverser par une voiture après avoir acheté ma robe de mariée. Un monde où Hideyuki est en vie. Un monde où j'accouchais de notre troisième enfant. Un monde où tu mourrais emporté par un cancer. Un monde où nous nous rencontrâmes seulement pour la première fois…  

Le nettoyeur arrêta sa contemplation de la ville de Shinjuku sous la pluie et porta son regard vers l'apparition, ébahie par ce qu'il venait d'entendre.  

Celle-ci le regarda en retour.  

Un faible sourire étirant ses lèvres transparentes.  

 

-De là-haut on a une vue immense sur les mondes dont nous, les pauvres terriens ne soupçonnons même pas l'existence, continua-t-elle.  

-Des mondes parallèles…fit-il encore sous le choc.  

-Ou des univers alternatifs, si tu préfères. Ils se créent selon un quelconque événement dans la vie d'une personne enfin je dirais plutôt selon le bon vouloir de là-haut, dit-elle tout en levant un doigt transparent vers le ciel.  

Un éclair vint saluer sa phrase.  

-C'est donc Eux qui décident…marmonna Ryo tout en levant lui-aussi les yeux au ciel.  

-Ils sont libre d'intervenir ou pas, en envoyant quelqu'un, vivant ou non, ou quelque chose dans la vie de cette personne afin de renverser ou rétablir la situation avant qu'elle ne se produise un certain nombre de fois. Ils appellent ça la diversité.  

- Toi pour ton double de ce monde…fit le nettoyeur qui commençait à comprendre.  

-Oui, moi pour me sauver d'une fin atroce. Ou encore un policier en patrouille venu sauver la vie de mon frère la nuit où il s'est fait tué dans le monde où j'ai vu qu'il est encore en vie. Ou toi, n'ayant pas connu d'accident d'avion. Ou moi n'ayant pas été enlevée par mon père…  

L'homme le plus craint du Japon émit un faible grognement.  

Ces informations venaient sans nul doute de "là-haut".  

Une idée lui traversa l'esprit comme une évidence: Ils savaient tout.  

Cette idée ne lui plut pas bien qu'elle semblait être la vérité pure.  

Ce qu'il lui plaisait encore moins était de savoir que son ange pouvait accéder à ces informations, son enlèvement par exemple, alors qu'elle ne devait rien savoir de tout ça.  

Il la regarda.  

-Alors tu sais maintenant…? la questionna-t-il bien qu'il connaissait déjà la réponse.  

Oui elle savait.  

Elle savait tout.  

"Son passé comme le mien.", se dit-il.  

Le spectre ne répondit rien, trop occupée à regarder le ciel et la pluie qui continuait toujours à se déverser avec autant d'ardeur sur la capitale nippone.  

-En intervenant Ils créent un autre monde et donc un autre avenir, poursuiva-t-elle sans prêter attention à la question du nettoyeur. Si nous avons réussi- car il y a bien un "si"- alors un autre monde s'est crée où je ne suis pas en danger car tel événement a fait que je n'ai pas tué son frère…  

-Et si elle ne…  

Non décidément c'est trop dur à dire  

- Survit pas? finit-elle à sa place. Alors c'est elle qui ira voir son double du passé sous la forme d'un spectre…comme moi!  

-Alors cela veut dire que…commença-t-il.  

-Ne parlons pas de ça, veux-tu? le coupa-elle, doucement, tout en reportant son regard dans les prunelles sombres du nettoyeur.  

Le nettoyeur était loin d'être lent à comprendre, elle le savait.  

Elle savait aussi qu'en lui disant tout ça, alors il déduirait pas mal de choses.  

Comme le fait qu'elle retournerait "là-haut" sitôt sa "mission" remplit, par exemple.  

Il soupira comme pour lui faire comprendre qu'il ne la questionnerait pas mais qu'elle ne s'en sortirait pas en aussi beau compte.  

Puis il détourna son regard de celui de sa bien-aimée, tout en rajustant la couverture noire sur ses épaules.  

 

Oui.  

C'était tout bonnement logique.  

La Mort n'existerait pas si ce n'était pas le cas…  

Pour l'avoir côtoyé de nombreuses fois dans sa vie, mondes parallèles ou pas, elle existait belle et bien.  

Ayant réussi ou pas, afin que l'histoire ne se répète pas cette Kaori repartirait quand même là où il n'y a aucune douleur et où se trouve son frère…  

C'était tellement injuste!  

-J'ai aussi pu voir mon époque -enfin mon monde puisque j'ai changé le cours des événements dans le tien-, continua-t'elle tout en commençant à triturer ses doigts transparents, pu voir mon enterrement…tu y étais et tu m'avais apporté un bouquet…  

Il l'entendit déglutir, puis renifler.  

-Un…bou…bouquet de…hoqueta-t-elle.  

Elle s'arrêta, ne pouvant plus continuer sa phrase, visiblement trop bouleversée.  

Le nettoyeur s'entendit alors lui dire, d'une voix calme sans une once de doute:  

-D'immortels.  

-Oui, fit l'apparition d'une petite voix.  

Elle baissa la tête et la lueur de tout à l'heure se remit à rayonner légèrement.  

Les immortels…l'amour éternel…  

Quand elle avait vu ça de là-haut…  

Elle avait été alors partagée entre l'envie de pleurer de joie mais aussi de tristesse…  

 

Ainsi son double avait déposé un bouquet sur la stèle de la femme qu'il aime?  

Ryo Saeba pria pour qu'il n'en fisse pas autant dans les prochains jours.  

Car oui, lui aussi aurait fait la même chose…  

Il savait aussi, l'interprétation qu'on pouvait en faire de ces fleurs ne trompaient personne, que maintenant elle savait!  

Il la regarda et vit que comme tout à l'heure, une lueur était apparue…  

Le nettoyeur esquissa un sourire.  

Malgré l'horreur qu'elle avait vécue, elle restait toujours profondément innocente.  

Elle restait et resterait toujours SA Kaori…  

-On a retrouvé mon corps grâce à sa défenestration. Ca a attiré la police dans sa maison, expliqua-t-elle afin de se redonner contenance, puis Saeko t'a appelé…  

-Dans ce monde aussi il s'est défenestré…  

-Il savait que tu le retrouverais tôt ou tard, dit-elle d'une voix morne.  

-Ca c'est sûr…murmura le nettoyeur entre ses dents tout en serrant la barrière sur laquelle il s'accoudait.  

Si ce salaud ne s'était pas suicidé, alors il l'aurait probablement poussé de ses propres mains tout en ayant au préalable, déchargé son arme sur lui…  

Nul doute là-dessus!  

-Ryo? fit la voix de Mick Angel.  

Le nettoyeur se retourna vers son ami qui venait de le rejoindre, bien abrité sous un parapluie.  

-Le Doc veut te voir, continua-t-il, l'air grave.  

L'homme aux cheveux de jais sentit son cœur s'emballer.  

Ca y est l'heure de vérité avait sonné…  

 

**  

Il était là en compagnie de ses amis.  

Miki lui tenait un bras, Mick avait posé une main sur son épaule et Falcon était légèrement prostré derrière lui, les bras croisés.  

Il regarda la petite horloge murale qui décorait le mur de la salle d'attente et vit qu'il était vingt-trois heures moins le quart.  

L'heure à laquelle, elle avait succombé la première fois…  

Il se tourna vers l'apparition qui était à côté de Miki et vit qu'elle aussi regardait l'heure.  

Soudain un petit homme âgé sortit d'une pièce et vint à leur rencontre tout en enlevant des gants chirurgicaux imbibés de sang.  

Le sang de son ange…  

-C'est bien que tu sois là Babyface, fit-il à l'adresse de Ryo.  

-Kaori va bien? demanda le nettoyeur d'une voix neutre et assurée bien qu'en réalité il avait envie de crier.  

-On peut dire que son état est grave. La balle a évité de justesse sa colonne vertébrale mais est allée se nicher dans son estomac. J'ai pu la sortir sans difficulté car c'était un petit calibre. Ce qui me préoccupe c'est les multiples fractures qu'elle a un peu partout sur le visage et le corps: le nez, la mâchoire, les poignets aussi…En bref ce n'est pas joli à voir…mais elle devrait sans remettre.  

-C'est merveilleux! couina Miki qui sortit un mouchoir de sa poche afin de tamponner les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux.  

-Fantastique Doc! cria Mick tout en se dirigeant vers le médecin et en lui faisant une accolade.  

Le géant, pour sa part, eut un léger sourire.  

-T'entends ça, Ryo? demanda la jolie barmaid au nettoyeur.  

Oh que oui, il avait entendu!  

Et ces quelques mots prononcés par le médecin le fît renaître: Son ange n'allait pas mourir…  

Elle allait s'en sortir!  

-Tu es arrivé juste à temps Ryo…Cinq minutes de plus et elle tombait dans le coma…Dix minutes de plus et c'était la mort assurée.  

Le nettoyeur laissa échapper un profond soupir à peine audible.  

Il était soulagé.  

Il se tourna vers l'apparition et celle-ci lui fit un sourire rayonnant.  

Bien qu'elle eut confiance au sauvetage de Ryo tantôt, elle aussi semblait soulagée.  

-Je ne vous cache pas que la nuit qu'elle s'apprête à passer, sera la plus douloureuse de sa vie.  

Kazue et moi allons être à son chevet non-stop, pour voir si les médicaments font effets, puis pour voir si elle se remet de ses blessures. Ca ne va pas être une partie de plaisir mais nous devons bien ça à ta merveilleuse partenaire, Ryo.  

-Peut-on la voir? demanda Miki.  

-Je crains que pour le moment il ne vaut mieux pas, désolé, répondit le vieil homme.  

-Je crois qu'on peut au moins laisser Ryo y aller, professeur, fit une voix derrière le médecin.  

Kazue apparut au regard de tous, une serviette à la main, en train de se l'essuyer.  

Mick Angel se précipita vers sa dulcinée et l'embrassa fougueusement devant un parterre médusé.  

Quand il eut fini, l'infirmière avait le rouge aux joues et s'empressa de ramasser la serviette qu'elle avait laissé tomber au cours de l'échange passionné.  

-Bon…euh, vous êtes d'accord Doc?  

-Oui oui, il peut y aller. Mais je te préviens, Ryo, pas plus de cinq minutes. De toute façon en ce moment elle dort.  

-Très bien, dit le nettoyeur tout en se dirigeant vers la chambre où sa bien-aimée séjournait, non sans avoir jeté au préalable un coup d'œil à celle qui était à côté de ses amis.  

Il lui fit un clin d'œil confiant.  

Elle lui sourit en retour puis le vit se diriger vers la chambre où elle se reposait.  

 

Quand il arriva devant la porte, il prit tout son temps pour l'ouvrir.  

Redoutant le simple fait de la voir si fragile et reliée à tout un tas de machines.  

Il ouvrit et comme il l'avait pressentit, sa partenaire apparut extrêmement faible.  

Il se dirigea lentement vers elle, afin de ne pas la réveiller, bien qu'il ne doutait pas que le Doc avait dû lui prescrire de puissants somnifères.  

Arrivé à sa hauteur, le nettoyeur s'accroupit et entreprit de lui caresser la joue.  

Son nez était tout boursouflé, elle avait un impressionnant cocard à l'œil gauche, un spectaculaire bleu sur le menton, un bandage à la jambe droite et un autre sur le ventre.  

-Que t'a-t-il fait, mon cœur? murmura-t-il, sans attendre de réponse.  

Il enleva une mèche qui barrait le front de sa partenaire et y déposa un baiser.  

Léger et tendre.  

Puis il se releva et s'en alla en fermant doucement la porte.  

Il comptait rester là pour dormir.  

Hors de question de retourner à l'appart' sans elle.  

Et puis il voulait être le premier qu'elle verra quand elle se réveillera…  

Il revint dans la salle d'attente, et vit tout le groupe réuni autour d'une table remplis de magazines.  

Ils ne l'avaient pas encore vu revenir.  

Son ouïe développée entendit quelques bribes d'une conversation chuchotée entre eux.  

-…Hors de question de faire comme cette andouille d'étalon de pacotille, fit la voix de l'ex-nettoyeur, à partir de maintenant je te prouverai mon amour tous les jours ma belle. Qui sait si un jour un malade mental s'en prend à toi histoire de se venger de moi?  

-Oh Mick…, répondit la voix de l'infirmière le rose aux joues, je suis tellement heureuse!  

-Assez pour me permettre d'aller au "Sirènes rouges" demain soir?  

-Tu peux toujours courir Mick Angel!, cria Kazue.  

-Je ne pense pas que ce type ait voulu s'en prendre à Ryo en passant indirectement par Kaori, chuchota la barmaid, pas après ce qu'il m'a dit quand il s'est mis à me secouer.  

-Alors d'après toi, la belle Kaori se serait mise dans le pétrin toute seule? interrogea l'Américain.  

-J'en suis sûre! Bon je n'ai pas clairement entendue ce qu'il me disait quand il m'eut secoué mais il me semble qu'une des phrases disait qu'elle s'était salie les mains… J'ai pas raison nounours?, dit-elle à l'adresse de son géant de mari.  

Ledit 'nounours' devint subitement rouge comme une tomate, puis répondit d'une voix lente:  

-Ryo nous le dira le moment venu.  

-Moi s'il y a bien un truc qui me turlupine, c'est de savoir comment Ryo a fait pour savoir où était retenue prisonnière Kaori, fit la voix de Mick. Il vous l'a dit?  

-C'est vrai que son comportement était plutôt bizarre au Cat's…, dit Miki, quand j'ai allumé le téléviseur et qu'il a vu la tour de Tokyo, il est partit aussi sec.  

-C'est ce que l'on appelle l'intuition, répondit d'une voix forte mais calme le nettoyeur.  

En ayant assez entendu de leurs spéculations, il avait décidé d'y mettre un terme.  

Même s'il devait inventer encore une fois un pieux mensonge.  

Tous se retournèrent vers lui, surpris.  

Ne pouvant pas s'en empêcher, Ryo Saeba se mit à rire à gorge déployé.  

-Vous verrez vos têtes!, dit-il entre deux éclats de rire.  

Ils avaient tous pris, sauf Falcon, un air coupable.  

 

-Encore une fois, je suis exclue, fit tout d'un coup une voix féminine à la cantonade.  

Tous se retournèrent vers, la femme qui venait de prononcer cette phrase et qui se trouvait sur le seuil de la porte d'entrée de la salle d'attente.  

-Comment va mon inspectrice préférée? demanda le nettoyeur de sa voix la plus charmeuse.  

-Merci Ryo je vais très bien, fit-elle tout en adoptant le même ton de voix que l'étalon de Shinjuku. A part le fait que je viens de passer trois heures dans une maison lugubre à couvrir un indic en train d'effacer les traces de sang de ta partenaire.  

-Quel est le verdict? demanda-t-il en prenant sa voix sérieuse.  

-Officiellement monsieur Tsukada a tué son frère jumeau il y a une semaine puis l'a transporté dans la maison où ils avaient habités jadis, afin qu'il se défenestre prit par le remord, lui répondit-elle tout en replaçant une mèche de ses longs cheveux bruns derrière une oreille. Tu as de la chance que ce type possède non seulement une arme ayant le même calibre que celle avec laquelle son frère est mort et qu'il est en plus était diagnostiqué schizophrène.  

-Les schizophrènes n'ont vraiment plus aucune limite! Dit le nettoyeur sur le ton de la plaisanterie.  

L'inspectrice Nogami le foudroya du regard.  

-Pourquoi ne m'as-tu pas averti que Kaori était en danger? J'aurais pu faire quelque chose! Pu t'aider à la retrouver plus efficacement!  

Ryo Saeba soupira.  

Il n'aimait pas remuer le couteau dans la plaie, mais là il le devait.  

-Saeko…tu viens aujourd'hui d'enterrer ton père…Je n'aurais certainement pas voulu que tu rates cela pour moi.  

Saeko ainsi que ses six sœurs venaient en effet de perdre leur bien-aimé mais autoritaire père, il y a trois jours de cela.  

L'inspectrice en fut bouleversée mais ne laissa encore une fois rien montrer de ses sentiments devant les autres.  

-Mais Kaori est la petite sœur de Maki…fit-elle d'une voix blanche.  

-Bon si tu veux vraiment te faire pardonner je ne connais qu'un moyen! dit le nettoyeur, excité, tout en enlevant son pantalon.  

Trois massues, venant des femmes présentes dans la pièce, intitulées "Pervers" vinrent s'écraser sur l'étalon de Shinjuku.  

-Bande de méchantes! beugla-t'il aux trois femmes hilares, tout en s'extirpant tant bien que mal des massues.  

L'inspectrice Nogami, s'approcha de lui et lui dit de sa voix séduisante:  

-Je crois, en fait qu'après ce que j'ai fait pour toi tu peux rayer tous les coups que je te dois.  

-Il en est hors de question! répondit le nettoyeur de sa voix butée tout en remettant son pantalon.  

-Ah non?, dit-elle au creux de son oreille, dans ce cas là tu pourrais peut-être m'expliquer pourquoi on a retrouvé la valise de Kaori avec tous ses effets personnels dans le coffre de voiture de ton monsieur Tsukada? Ah moins que tu ne veuilles que les autres le sachent…  

-Tu es diabolique, murmura le nettoyeur tandis que ses lèvres esquissèrent un sourire.  

-Bon et bien nous on va partir, fit la voix de Miki, Goro-chan doit être mort de faim à l'heure qu'il est. On reviendra demain!  

-Très bien, dit le nettoyeur en les regardant tous partir vers la porte d'entrée qu'il avait défoncé il y a peu de temps.  

Il se retrouva seul.  

Totalement seul.  

Cherchant du regard l'apparition, il fut surpris de voir qu'elle n'était plus là.  

"Mais où est passé Kaori?", se demanda-t-il.  

 

**  

Où était-elle?  

Elle ne le savait pas et se sentit légèrement perdue.  

Son odorat sentit l'odeur aigre des médicaments.  

Serait-ce un hôpital?  

Non, cela devait sans doute être la clinique du Doc.  

Se sentant faible, elle osa malgré tout ouvrir un œil…puis l'autre.  

La clarté de la pièce l'aveugla momentanément.  

Pas de doute on était bien à la clinique du Doc.  

Elle cligna plusieurs fois des yeux et entreprit de se redresser quelque peu.  

Malgré la douleur elle y parvint et fut surprise de voir son partenaire en face de son lit, la chaise adossée au mur blanc, et lui dessus en train d'y dormir.  

Un léger sourire dessina ses lèvres.  

Puis une porte s'ouvrit et Kazue entra.  

-Ah tiens, tu es réveillée Kaori? demanda l'infirmière quelque peu surprise de voir sa patiente parfaitement éveillée.  

-Oui, fit la voix de la nettoyeuse légèrement enrouée. Combien de temps suis-je ici?  

-Cela fait deux jours, dit-elle tout en préparant une seringue qu'elle administra ensuite à la jeune femme. Avec ça tu devrais te sentir mieux.  

Une voix ensommeillée se fit entendre:  

-Kazue ma chérie, c'est toi?  

Puis sans crier gare, le nettoyeur se leva d'un bond de sa chaise et sauta sur l'assistante du Doc, qu'une massue en argent massif, intitulée "Tue-loup", maniée par celle-ci, vint vite le remettre à sa place.  

-Ouf il s'en est fallut de peu, dit Kazue avant d'épousseter sa blouse. Je reviendrai un peu plus tard Kaori. Profites-en pour te reposer!  

Puis elle partit laissant le légendaire duo City Hunter seul.  

Tous les deux.  

L'étalon de Shinjuku réussi à s'extirper de sous la massue tout en rouspétant sur la manie qu'avait les femmes à ne pas vouloir être charmée par un aussi bon coup que lui.  

Il croisa le regard de son ange, aucune colère n'était apparut, juste de la fatigue et…de la gêne?!  

-Je suis contente de te voir, Ryo, murmura-t-elle d'une voix rauque tout en adressant à son partenaire un léger sourire qui illumina son visage encore un peu ecchymosé.  

Elle ne savait pas pourquoi elle avait dit ça, tout ce qu'elle su, fut que c'était la première phrase qui lui vint à l'esprit en le voyant.  

Entendant cela le nettoyeur se dirigea lentement vers le lit de sa partenaire, un éclat de joie brillait dans ses prunelles sombres.  

-Moi aussi je suis content de te voir, Sugar, lui répondit-il tout en s'asseyant juste aux côtés de la patiente.  

Eberluée par cette simple phrase, ses joues se mirent soudain à rosir légèrement.  

La promiscuité de son partenaire n'arrangeait en plus pas vraiment les choses.  

Elle put ainsi sentir les effluves du parfum de son partenaire.  

Bon sang, que cette odeur lui avait manqué!  

Elle secoua mentalement la tête.  

Elle devait reprendre contenance!  

-Comment te sens-tu? lui demanda-t-il.  

-J'ai la gorge sèche, répondit la jeune nettoyeuse.  

Il y avait un pichet et deux verres sur la table de nuit.  

Ryo remplit un verre et le tendit à sa partenaire.  

Celle-ci s'empressa de le prendre et le but d'une traite.  

Il reprit le verre vide des mains de Kaori, le remplit encore une fois et le reposa sur la table de chevet.  

Puis un long silence se fit entendre.  

Ponctué par le tic-tac d'une horloge mural en bois massif.  

L'œil aguerrie du nettoyeur surprit plus d'une fois les quelques coups d'œil gênés de sa partenaire à son encontre.  

Puis il entendit celle-ci s'éclaircir la gorge.  

-Cela fait vraiment deux jours que je suis dans ce lit? demanda-t-elle, n'ayant aucun autre sujet de conversation en tête.  

-Oui, deux jours où le Doc et Kazue s'affairent à ce que tu ne manques de rien pendant ta convalescence. Et deux jours où je me suis fait du souci pour toi.  

En entendant cette phrase, la jeune femme tressaillit.  

Avait-elle bien entendu?  

Elle sonda les prunelles de son partenaire et vit qu'il était on ne peut plus sincère.  

De plus il avait l'air fatigué comme s'il n'avait pas dormi depuis plusieurs jours.  

Elle vit aussi qu'il n'avait pas rasé sa barbe, lui donnant ainsi un petit côté 'sauvage'.  

Alors se pourrait-il qu'il se soit vraiment inquiété?  

Tellement inquiété qu'il en avait oublié de dormir?  

Inconsciemment elle tritura ses doigts.  

Voyant cela Ryo posa une main douce sur eux afin qu'elle arrête.  

La jeune femme retira prestement la main.  

Comme électrifiée par ce simple contact  

-Pourquoi? As-tu oublié ce que j'ai fait? As-tu oublié ce qui s'est passé la semaine dernière? As-tu oublié le fait que je t'ai 'libéré' de la promesse de mon frère?  

Elle avait dit ça d'une traite, sans réfléchir.  

Elle ne savait pas pourquoi elle ressassait tout ça et pourquoi elle le lui avait dit.  

Peut-être pour qu'il s'explique?  

Qu'il dise clairement ses propres sentiments?  

Quand elle l'avait quitté, il n'avait absolument rien dit, bien que son comportement après "l'accident" avait radicalement changé.  

Il avait joué les indifférents comme si cela ne le touchait pas.  

Pire il l'avait carrément ignoré.  

-J'ai tué un homme Ryo, et toi, tu n'as rien fait pour que je relativise au contraire! Tu ne m'as pas consolé! Tu ne m'as même pas parlé! Cria-t-elle presque.  

Elle avait conscience de lui avoir déjà dit ça lors de leur "séparation".  

Mais il fallait que ça ressorte.  

Qu'elle se concentre au moins sur ça et non sur ce qu'il lui était arrivé peu de temps après.  

Sur sa séance de torture par exemple…  

Non! Elle ne devait plus y penser!  

-Et les autres sont-ils au courant de cela? finit-elle par dire tout en éclatant en sanglot.  

Un flot de larme coula de ses beaux yeux noisette.  

-Non, ils ne savent rien, fit le nettoyeur d'une voix neutre. J'ai jugé bon de ne rien leur dire pour que tu puisses le faire toi-même quand tu voudras.  

Celle-ci s'arrêta de pleurer et le regarda avec des yeux ronds.  

Elle se rendit soudain compte que les magnifiques yeux noirs de son partenaire la regardèrent avec tristesse.  

C'était la première fois qu'elle put lire en lui avec autant d'aisance!  

Lui qui cachait toujours ses sentiments, c'est comme s'il lui avait donné les clefs pour ouvrir son âme.  

 

Oui, il ne leur avait rien dit, bien qu'ils l'avaient harcelés de question durant tout le temps où ils revinrent rendre visite à Kaori.  

La question la plus récurrente était comment il avait retrouvé la trace de sa partenaire alors que tous les indics avaient fait choux blancs.  

Il avait du leur mentir en disant que emporté par la peur de ne plus jamais revoir Kaori, il avait oublié qu'un émetteur était placé sur elle jusqu'à ce qu'il s'en souvienne en voyant la tour rouge.  

Mis à part le fait que Mick le traita de nettoyeur à la noix et que Miki lui fit un clin d'œil appuyé en entendant la partie où il leur avoua avoir eu peur pour sa belle partenaire, ils furent tous convaincus.  

Le nettoyeur soupira puis porta une main, hésitante au début puis hardie ensuite, vers le visage de la jeune femme afin de ressuyer les larmes salées qui mouillaient ses joues.  

Celle-ci se laissa faire sans broncher, surprise par ce geste si tendre.  

C'était la première fois qu'il la caressait ainsi.  

En fait c'était la première fois qu'il la caressait tout court!  

La jeune femme ne sut quoi en penser.  

Elle était à proprement parlé, perdue.  

-Je t'ai souvent fait pleurer, commença-t-il après un long moment. J'ai aussi conscience de ne pas toujours me montrer tendre avec toi.  

Il s'arrêta et machinalement prit les mains de sa partenaire et les caressa du bout des doigts.  

Trop de non-dit, devaient être tués là, maintenant, tout de suite.  

Il en allait de la survie de City Hunter, mais aussi de bien plus, il en avait conscience.  

Kaori est une femme forte qui se relève plus ou moins facilement des multiples obstacles et autres embûches. Il l'admirait pour ça.  

Et savait que malgré l'horreur qu'elle avait subie, quand elle prenait une décision elle la tenait jusqu'au bout…  

Peut-être qu'après son hospitalisation voulait-elle quitter City Hunter? Définitivement!  

Elle l'avait fait une fois; elle pouvait encore le refaire.  

"Si ça se trouve elle ne se considère déjà plus comme la moitié de City Hunter..., souffla une voix à son esprit. Plus depuis le jour où elle t'a quitté…"  

Le nettoyeur repoussa cette idée loin de lui.  

Une seconde chance lui a été offerte par l'intermédiaire du spectre, aussi bien pour elle mais surtout pour lui et il devait la saisir toute entière!  

-J'ai peur pour toi. Peur de ce qui pourrait t'advenir, poursuivit-il. J'ai été un imbécile de vouloir que tu partes ainsi de ma vie, de ne pas te réconforter alors que tu en avais le plus besoin. En vérité je voulais que tu quittes ce monde qui n'a jamais été le tien.  

Kaori émit un faible grognement; elle se doutait bien que cela avait un rapport avec cette fichue promesse qu'il a faite à son frère.  

Mais en même temps…elle ne pouvait s'empêcher de penser à ce qui s'était passé dans cette chambre insalubre.  

Quand elle avait entendu dans un état de semi-conscience son partenaire lui demandant de ne pas l'abandonner.  

Ou bien l'avait-elle rêvé?  

Non, la lueur qui avait naquit dans les yeux de Ryo quand elle reprit conscience ce jour-là était on ne peut plus claire: il était soulagé!  

Et voilà que maintenant, telle une Harpie, elle lui reprochait tous les maux dont elle souffrait.  

Certes il n'était pas totalement innocent dans cette histoire mais ses lamentations, ses caprices même paraissaient n'avoir plus aucune espèce d'importance.  

Il l'avait sauvé, quand même! Sauvé!  

Honteuse elle baissa alors son regard noisette de celui, sombre, du nettoyeur.  

Mais celui-ci d'un geste de la main lui prit le menton afin qu'elle le regarde droit dans les yeux.  

- Les récents événements m'ont ouverts les yeux, sur toi, sur moi sur nous quoi.  

Le cœur de Kaori se mit subitement à s'emballer.  

Et inconsciemment elle retint son souffle.  

Elle entendit son partenaire soupirer puis dire:  

-Je ne veux pas que tu quittes City hunter car…je tiens beaucoup à toi.  

A ce moment là Kazue entra brisant, sans le vouloir, la petite bulle enchanteresse qui s'était installée dans la chambre.  

-Analyse d'urine, Kaori! Fit-elle, un bocal à la main. Tiens tu es encore là, Ryo?  

Légèrement agacé le nettoyeur s'apprêtait à lui répondre de revenir plus tard, quand il vit soudain une forme translucide juste derrière l'infirmière.  

-Kaori? murmura-t-il, éberlué de revoir le spectre de la femme qu'il aime.  

Elle était bel et bien là et lui fit signe de la suivre.  

Il se leva alors du lit, laissant la Kaori en chair et en os rouge pivoine et Kazue seules.  

-Je reviens, dit-il à sa partenaire tout en lui souriant.  

Puis il referma la porte et se tourna vers le spectre.  

-Mais où étais-tu passée? demanda-t-il à brûle pourpoint.  

-Oh je suis allée un peu partout. Revoir des endroits, où cela faisait longtemps que je n'y avais plus remis les pieds. Et puis je voulais te laisser seul avec elle…  

-Elle vient de se réveiller, lui annonça-t-il.  

L'apparition sourit puis dit d'une voix douce:  

-Je sais et c'est pour ça que je suis venue te dire adieu…  

Le nettoyeur sentit tout à coup son cœur s'étreindre.  

-Tu repars…murmura-t-il doucement.  

-Oui c'est ce qui était prévu, vivante ou pas. Ils m'ont laissé la possibilité de faire quelque chose si elle s'en sortait…  

-Quoi donc? Lui demanda-t-il.  

Elle n'eut pas l'occasion de lui répondre que déjà l'infirmière sortit de la pièce et que l'apparition y entra.  

-Tu peux y retourner Ryo, fit l'infirmière avec le bocal rempli à la main.  

A peine avait-elle dit ça que le nettoyeur se précipita à l'intérieur et referma la porte.  

 

**  

 

Quand il pénétra à l'intérieur, l'atmosphère avait radicalement changé.  

Seule sa partenaire toujours pelotonnée dans son lit était présente.  

Pourtant l'air était chargé d'ondes mystiques.  

Cette sensation…il l'avait déjà senti lors d'une affaire…  

Sa mémoire fit un brusque retour en arrière.  

C'était l'affaire des sœurs Asaka!  

Oui.  

Ami, la sœur décédée, avait prit possession de Kaori afin de dire adieu à sa sœur jumelle Mami.  

Se pourrait-il qu'elle ait fait pareil?  

Il en était là, à ses suppositions quand la voix de Kaori résonna dans la pièce:  

-Les personnes qui restent ancrées dans leur monde après leur mort ne savent pas qu'une dernière faveur peut leur être accordée s'ils la souhaitent…  

La voix de sa partenaire…c'était comme si deux voix distinctes s'étaient superposées pour n'en faire qu'une.  

Hagard, le nettoyeur s'approcha lentement du lit et aperçut avec stupeur que toutes les ecchymoses qui composaient le visage de sa bien-aimée avaient disparues!  

Il vit une larme apparaitre aux coins des yeux de la femme qu'il aime, puis qui roula sur sa joue.  

-Je t'aime Ryo…Je t'aime tellement…continua-t-elle avec un sanglot dans la voix.  

Il s'assit là où il s'était tenu avant, c'est-à-dire calé contre l'oreiller de la clinique, juste à côté d'elle.  

Il entreprit de caresser le visage de sa dulcinée avec douceur.  

Elle en fit de même.  

Il allait lui dire adieu, bien qu'elle n'était pas vraiment sa Kaori à proprement parlé.  

Il eut une petite pensée pour son double, celui qui avait perdu cette Kaori et qui devait surement mourir de chagrin dans son monde.  

Il approcha ses lèvres aux creux de l'oreille de celle qu'il aime et lui murmura:  

-Moi aussi je t'aime Kaori… je t'ai toujours aimé et je t'aimerais toujours.  

Ces simples mots qu'il avait si longtemps gardés en lui, sortirent naturellement de sa bouche.  

Celle-ci eut un léger sourire mais elle n'eut pas le temps de l'élargir encore plus, pour exprimer sa joie, que déjà les lèvres chaudes et douces de l'homme le plus craint du Japon fondirent sur les siennes.  

Il étreignit sa partenaire et elle en fit de même, tandis que leurs langues respectives effectuèrent un ballet timide tout d'abord puis de plus en plus sensuel.  

Elle pressa un peu plus son corps contre celui puissant du nettoyeur.  

Des larmes, mais cette fois de joie coulèrent sur ses joues.  

Lui pendant ce temps, sans lâcher leur étreinte passionnée, caressa doucement le dos de sa bien-aimée.  

On aurait su dire lequel des deux étaient le plus heureux tant ils assouvissaient en même temps leur désir d'être embrassé par l'être aimé.  

Et c'est ainsi qu'un long et passionné baisé vint lier pour la toute première fois le duo infernal.  

Se sentant appelée de "là-haut", l'apparition, toujours dans le corps de son double, mit doucement fin à ce long échange.  

Haletants ils se regardèrent tous les deux, une lueur de joie pétilla en même temps leurs prunelles respectives  

Puis elle s'approcha lentement de l'oreille de l'homme assis sur le lit et dit d'une voix douce qui parut lointaine pour le nettoyeur:  

-Je ne t'oublierai jamais Ryo Saeba…Tu seras toujours dans mon cœur…  

Puis elle s'éloigna de lui au moment où un éclair aveuglant apparut.  

Eblouit, le nettoyeur porta, tout comme ce fameux jour où elle était apparue, une main devant ses yeux.  

Enfin cette puissante lueur s'évanouit.  

Et Ryo Saeba savait qu'elle avait rejoint un monde meilleur…  

 

-Ryo? Fit-une voix, ramenant l'homme le plus craint du japon à la réalité.  

Il détacha son regard du plafond et le porta vers la jeune femme qui l'avait appelé.  

Son visage était revenu à la "normal", c'est-à dire légèrement ecchymosé.  

Le nettoyeur, sans faire attention au regard interrogateur de sa belle partenaire, se leva du lit, où il avait échangé un baiser passionné avec elle sans qu'elle le sache, puis se dirigea vers la fenêtre de la petite chambre de la clinique.  

La jeune nettoyeuse le suivit du regard tout en ressentant comme de légers picotements sur ses joues. Comme si quelqu'un portant une barbe avait frotté ses joues contre les siennes.  

Elle fut aussi surprise de constater que celles-ci étaient mouillées.  

Etrange…elle ne pleurait pas pourtant…  

Elle s'essuya du revers de la main l'eau salée qui mouillait ses joues.  

-Que s'est-il passé, Ryo? J'ai l'impression d'avoir eu une absence…dit-elle à son partenaire en espérant qu'il puisse l'aider.  

Mais celui-ci regardait toujours le ciel depuis la fenêtre.  

-Il ne pleut plus, dit-il enfin tout en se tournant vers elle un magnifique sourire illuminant son visage parfait, la pluie vient juste de partir et un arc-en-ciel vient d'apparaître. Tu veux le voir? demanda-t-il d'une voix douce.  

Avant qu'elle n'ait pu répondre il se dirigea vers son lit et la prit précautionneusement dans ses bras, de sorte qu'elle n'eut pas mal à la blessure de son ventre.  

Le rouge aux joues elle entoura de ses bras la nuque du nettoyeur, ne sachant pas quoi faire d'autre.  

Il l'amena vers la fenêtre où un magnifique arc-en-ciel avait remplacé la pluie qui s'était déversée voilà plus de trois jours sur la capitale nippone.  

Elle fut émerveillée devant la beauté du spectacle et laissa échapper un "oh" exclamatif.  

Elle tourna ensuite son regard vers le beau visage de son partenaire et vit qu'il la regardait avec une lueur dans le regard qu'elle ne lui avait jamais connue auparavant.  

Il ne regardait, en effet, pas le, certes, magnifique arc-en-ciel qui avait su effacer cette terrible tempête mais plutôt son précieux fardeau.  

La jeune nettoyeuse se mit à rougir violemment tandis que son partenaire lui fit un tendre sourire.  

-Pourquoi me regardes-tu ainsi? Parvint-elle à dire tout en soutenant le regard du nettoyeur.  

-Tu n'imagines pas à quel point je suis heureux que tu sois là avec moi, Sugar, murmura-t-il d'une voix suave.  

-J'ai cru ne plus jamais te revoir…lui confie-t-elle tout en frissonnant.  

Ryo l'étreignit un peu plus contre lui – bon sang que ce contact était doux!-et lui dit d'une voix posée:  

-Je suis là et jamais plus je ne t'abandonnerai.  

-C'est une promesse? Demanda-t-elle tout en souriant légèrement.  

Il regarda alors le ciel, parfaitement dégagé où un soleil resplendissant brillait et où les couleurs de l'arc-en-ciel se distinguèrent parfaitement.  

-Je t'ai perdu une fois, je ne compte plus réitérer l'expérience, murmura-t-il entre ses dents.  

-Que dis-tu?  

Il la regarda alors droit dans les yeux, esquissa un sourire confiant puis dit:  

-Je te le promets!  

Enfin ils reportèrent tous les deux leur regard vers le ciel.  

En songeant, le rouge aux joues, à leur avenir ensemble.  

 

Fin.  

 

 

******  

Et voilà c'est la fin. Comme vous pouvez le constater je suis une incorrigible romantique!  

J'ai imaginé cette fin avant même de commencer cette fic.  

Donc c'est une fin en happy end :) que je vous ai concocté.  

A bientôt pour mes prochaines fics (j'en ai encore pleins en tête ^^).  

Moonlight2707.  

 

 


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