Capitolo 4 :: Comme un cheveu sur la soupe...

Pubblicato: 17-01-08 - Ultimo aggiornamento: 17-04-09

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- Kaori ?! Tu connais Monsieur Saeba ?! s'enquit Eliot  

La jeune femme retira sa main de sa bouche et tout en fusillant son partenaire du regard, chercha une explication à fournir à ses hôtes. Bien entendu elle aurait pu dire la vérité : à savoir que Ryô était le fameux détective pour lequel elle travaillait mais si Eliot avait fait appel aux services de son partenaire, il devait pertinemment savoir que Ryô n'était pas détective ! Elle avait un peu peur que être la partenaire de City Hunter, ne soit pas un métier bien vu ! Elle maudit intérieurement son partenaire qui devait avoir certainement mieux à faire que de venir l'embêter.  

Ryô, quant à lui, jubilait de voir sa partenaire dans l'embarras : elle avait cru qu'il l'attendrait sagement chez eux ?! C'était bien mal le connaître ! Elle n'avait pas voulu lui en dire plus sur cet homme et bien tant pis, il venait chercher les infos tout seul ! Après tout, on est jamais aussi bien servi que par soi-même ! En plus, le nettoyeur était sûr qu'en restant dans les parages, le play-boy n'aurait pas la possibilité de trop s'approcher de son ange.  

Pour sa part , Jay cherchait des réponses dans les yeux de son amie mais cette dernière avait gardé les yeux rivés sur le nouvel arrivant et ne paraissait pas vouloir s'en décrocher. Il serra les poings : non mais de quel droit cet inconnu s'invitait chez lui et venait lui souffler la place qu'il convoitait ?! Lui qui voulait parler seul à seule avec Kaori, était interrompu par un garde du corps de pacotille qui ruinait ses plans ! Le jeune patron décida de jouer un rôle qu'il ne connaissait que trop bien, à savoir celui du jeune riche sourd et odieux.  

- Kaori ?! réitéra Eliot attendant la réponse à sa question  

- Euh ... je ... nous ... nous connaissons de vue ... bredouilla la jeune femme  

Ryô resta bouche bée : son ange feignait de ne le connaître que de vue alors qu'elle partageait sa vie depuis des années ?! Non, il n'allait pas se laisser faire aussi facilement surtout devant deux rivaux potentiels.  

- De vue ?! s'exclama Ryô  

- Nous sommes voisins de palier ...  

- De mieux en mieux, je dirais plutôt que nous sommes voisins de chambrée !  

L'annonce de cette cohabitation fit prendre à Kaori une teinte rouge que Ryô adorait : le nettoyeur l'avait jouer fine en annonçant cela ! Etre voisins de chambrée pouvait s'entendre comme deux personnes qui ont deux chambres voisines ou comme deux personnes qui partagent une même chambre ! A chacun de se faire sa propre idée et d'en déduire ce qu'il voulait.  

Le nettoyeur était plutôt ravi de son effet tandis que Jay commençait à sentir la moutarde lui montait au nez. Ce blanc-bec venait de clamer haut et fort que Kaori lui appartenait. En d'autres circonstances et peut-être si cela avait été une autre femme, le jeune patron aurait certainement laisser tomber l'affaire mais ce coup-ci il sentit que cet homme était un rival à sa hauteur. De plus, il n'avait jamais rencontré de femme aussi passionnante que Kaori alors il n'allait pas la laisser filer aussi facilement. Jay se retourna vers Eliot et commença à lui parler en langage des sourds.  

Ryô et Kaori regardèrent, interloqués, l'échange muet entre les deux hommes. Jay signait à une vitesse hallucinante, chose qui étonna au plus haut point Kaori : depuis qu'elle l'avait rencontré, il n'avait jamais utilisé les signes pour parler et d'ailleurs elle en avait oublié sa surdité. Elle prenait désormais conscience du handicap de son protégé et se dit qu'il lui restait encore plein de choses à découvrir sur cet homme.  

Une fois que Jay eu finit, Eliot se retourna vers leurs invités et commença une traduction.  

- Monsieur Saeba, Jay vient de m'informer qu'il ne voulait pas de garde du corps. J'ai bien essayé de le convaincre mais il se refuse à toute collaboration avec vous ...  

Le jeune cadre se positionna un peu plus vers Ryô et s'assurant que son ami ne lirait pas sur ses lèvres, il continua :  

- Pour ma part, je crois qu'il serait bon que vous jetiez un coup d'œil aux lettres qu'a reçu mon ami. Il a déjà été la cible de plusieurs tentatives de meurtre et je ne suis pas très rassuré de le savoir seul ici. Bien qu'il soit avec Sugar, il reste tout de même sourd, ce qui le rend vulnérable aux attaques extérieures.  

Pendant qu'Eliot s'entretenait en secret avec Ryô, Kaori s'était retournée vers Jay et lui faisait les gros yeux. Le jeune homme comprit aisément la signification de ce regard : elle savait qu'il parlait correctement et lisait sur les lèvres hors il venait de se comporter de manière bien étrange avec son ami. Jay leva les yeux au ciel, feignant de ne pas voir l'air interrogateur de Kaori mais la jeune femme n'allait pas se contenter d'une feinte ignorance. Se rapprochant dangereusement de son protégé, elle lança en direction de son partenaire et d'Eliot :  

- Si vous voulez bien nous excuser deux minutes, je dois mettre quelque chose au point avec Jay.  

Elle entraîna le jeune patron vers la cuisine sans autre forme de cérémonie et referma la porte derrière eux.  

- Je peux savoir ce qui se passe ?! demanda brutalement Kaori  

- Je ne vois pas de quoi tu parles ...  

- Tiens tu sais parler maintenant ?! Alors pourquoi tu as signé devant mon ami ?! Et puis c'est quoi cette histoire de menace ?!  

- Je trouve que cela fait beaucoup de questions ! sourit Jay. Te soucierais-tu tant de moi ?!  

- Pas le moins du monde ! Seulement si Ryô est là, c'est que l'affaire doit être sérieuse ! Alors tu m'expliques ou je vais voir Eliot ?!  

- Bon d'accord, assieds-toi, je vais tout te raconter ...  

Kaori se hissa sur l'un des haut tabourets de la cuisine américaine de Jay tandis que celui-ci prenait appui contre la cuisinière. Il souffla profondément : il lui fallait répondre aux questions de son amie mais en veillant à ne pas trop lui en dire . Il y avait certains recoins de sa vie qu'il valait mieux qu'elle ignore sinon il la perdrait.  

- Disons pour faire simple qu'être un jeune patron d'une société en pleine expansion attire toujours des jalousies extérieures qui se manifestent de diverses façons. Parfois ce sont juste des paroles désobligeantes ou des courriers menaçants mais dernièrement j'ai reçu un colis suspect qui a explosé sur la pas de ma porte. Si Sugar n'avait pas entendu le tic-tac de la bombe, j'aurais certainement sauté avec le paquet. Depuis Eliot refuse de me laisser seul trop longtemps et d'ailleurs je pense que c'est pour cela qu'il a cherché un accompagnateur pour moi, enfin une accompagnatrice et maintenant il fait appel à un garde du corps ! Mais je trouve cela légèrement exagéré, je suis assez grand pour me débrouiller seul.  

- Ecoutes, je suis sûre que si Eliot en vient à faire appel à un homme comme Ryô c'est que tes problèmes doivent être plus important que ce que tu veux bien me dire. Je peux comprendre le fait que tu n'aies pas totalement confiance en moi, après tout nous ne connaissons que depuis peu mais j'aimerais que si à l'avenir tu as un problème, tu viennes m'en parler .  

Jay regarda la jeune femme : elle lui avait dit cela avec un immense sourire qui traversait son visage. Ses yeux étaient plissés, rendant plus visible le mascara qu'elle portait mais avant tout c'était son sourire si doux qui apaisa le jeune homme. A chaque fois qu'il racontait son histoire, ses interlocuteurs voulaient toujours en savoir plus mais lui n'aimait pas à se confier à n'importe qui. Il avait toujours protégeait son jardin secret avec beaucoup de détermination, rares étaient ceux qui avaient réussi à y pénétrer.  

Jay avait cru que Kaori aurait voulu en savoir plus mais non, elle s'était contentée de ses explications comme si elle avait l'habitude que les gens ne soient pas loquace. Il la couvrit du regard alors qu'elle descendait du tabouret : elle avait une allure cruellement féline mais empreinte d'un naturel à tout épreuve. Jamais depuis qu'ils se connaissaient, elle n'avait battu des cils devant lui ou lui avait sorti un numéro de charme et pourtant elle avait juste à entrer dans son champ de vision pour que Jay sente son cœur se gonfler de joie. Il détourna vivement la tête pour ne pas succomber un peu plus et serra ses mains sur le rebord d'un meuble : que lui arrivait-il ?! Il n'était pas en train de retomber amoureux ?! Il s'était promis de ne plus jamais l'être ! Mais comment résister à une princesse comme Kaori ?! Elle n'essayait pas de le séduire mais une partie de lui-même aurait tant aimé qu'elle le fasse. Un curieux sentiment était en train de s'insinuer en lui : cette sensation cela faisait longtemps qu'il l'avait oublié, il devrait continuer à l'oublier sinon il courait à sa perte et pourtant sa chute lui apparaissait si douce entre les bras de Kaori ...  

La nettoyeuse vint poser sa main sur l'avant bras de Jay pour qu'elle puisse lui parler mais quand le jeune homme releva la tête vers elle, elle put constater que son regard était tourmenté. Il devait être en train de livrer une bataille contre lui-même : elle avait bien senti que quand elle lui avait posé des questions cela l'avait gêné, qu'il y avait autre chose qu'une simple jalousie sous cette affaire. Elle ne lui avait rien fait remarquer mais il était évident que Jay lui cachait certaines choses. Heureusement pour elle, les hommes secrets ça la connaissait : avec Ryô, elle avait eu le meilleur des entraînements ! Toute seule, elle avait reformé le passé de son partenaire alors le passé d'un jeune patron ça ne devrait pas être trop dur ! Sauf que Kaori ne savait pas que le simple fait de poser sa main sur l'avant bras de Jay allait avoir de telles conséquences.  

Quand Kaori s'était rapprochée de lui, le jeune homme avait sentit une bouffée de sérénité le submerger comme si la simple présence Kaori parvenait à apaiser ses douleurs. Et cette main qui le touchait, lui procurait une immense brûlure comme si le contact pouvait lui faire oublier ses démons. Lui qui ne savait plus très bien où il en était, ne calcula pas ce qui arriva et laissa parler son cœur.  

Alors que Kaori avait toujours sa main sur le bras de Jay, elle sentit celui-ci l'amener dans ses bras et la serrer contre son torse. L'homme referma ses bras sur ce si frêle corps et se laissa emporter par la douce chaleur qui émanait de la jeune femme. Kaori ne parvenait plus à réfléchir clairement: elle avait déjà été dans les bras de Ryô et pensait que seulement ces bras-là pouvaient la calmer. Mais les bras de Jay ressemblaient tant à ceux de son partenaire : son torse était large et musclé, ses bras puissants l'enserraient complètement comme une douce prison. Elle ne devait pas perdre pied et pourtant, ainsi calée, elle se laissa doucement bercer par les battements de cœur de Jay. Elle oublia de réfléchir durant un instant et en fait oublia tout autour d'elle : ce n'était pas possible qu'elle se sente aussi bien ! Elle qui ne s'était jamais sentie bien qu'entre les bras de Ryô ... Pourtant, elle se sentait rassurée, protégée et séduite par l'aura de Jay . Elle savait qu'il lui cachait quelque chose et cela l'attirait encore plus ...  

Ce fut le moment que choisirent Eliot et Ryô pour entrer dans la cuisine et ce qu'il y virent leur causa un choc !Eliot, dans le sens, où il trouvait que son ami allait un peu vite en besogne et Ryô, dans le sens, où trouvait sa partenaire dans les bras de ce freluquet le mettait hors de lui. Instinctivement, il porta sa main à son holster, prêt à dégainer : il se rabroua mentalement et s'interdit de tirer sinon Kaori lui en voudrait à mort après ! Il lui laissait cinq secondes et après il tirait !  

Kaori senti soudain une aura en colère s'élèvait dans la pièce, elle la connaissait et savait à qui elle appartenait. Elle repoussa doucement mais fermement Jay, qui n'avait pas vu entrer les nouveaux arrivants. D'un coup de tête, la jeune femme lui fit signe et il tourna la tête en direction de la porte de la cuisine, pour y voir son ami avec un sourire en coin et Monsieur Saeba avec un regard de mitraillette.  

Jay comprit que cet homme devait être très attaché à Kaori pour avoir une telle réaction, et bien loin de dissuader le patron, cela ne fit que renforcer son intérêt pour la jeune femme. Cette dernière ne savait pas où se mettre : être en position de faiblesse devant Eliot passait encore mais devant Ryô, alors là c'était une toute autre histoire. Il avait très bien vu le regard de son partenaire et le mouvement qu'il avait esquissé vers son épaule droite. Il était certain qu'il aurait pu tirer mais il s'était retenu, d'ailleurs pourquoi aurait-il tirer ?! il aura fallu qu'il soit jaloux pour cela et qu'il lui porte un tant soit peu d'intérêt, ce qu'il n'avait jamais fait ! Et puis l'étreinte qu'elle avait partagé avec Jay n'était en rien évocatrice ou dégradante, alors pourquoi s'en ferait-elle ?!  

- Vous vouliez peut-être rester seuls ?! railla Eliot  

- Ben de toute façon maintenant que vous nous avez dérangés ... lâcha Kaori juste avant de se coller la main encore une fois devant la bouche  

Ryô la regarda avec des soucoupes en guise d'yeux : depuis quand parlait-elle comme ça ?! Déjà ce matin, il avait senti qu'elle changeait mais là il en était sûr ! Même elle l'avait senti sinon pourquoi se serait-elle mis la main devant la bouche ?! Kaori avait parlé plus vite qu'elle n'avait réfléchi, c'était sorti tout seul sans qu'elle n'en soit réellement consciente. Comme si elle prenait enfin confiance en elle, assez confiance pour se permettre de dire tout haut ce qu'elle pensait tout bas. Sauf que maintenant, il fallait qu'elle se sorte de ce guêpier. Heureusement, Eliot vint à son secours :  

- Excuses moi, Kaori mais je dois t'emprunter ton prince charmant pour quelque minutes ! Tu n'as qu'à t'installer avec Monsieur Saeba dans le living, nous vous y rejoindrons !  

- Euh ... oui ... bien sûr ... Ryô suis moi.  

Les deux partenaires prirent le chemin de la pièce centrale tandis que leur hôtes sortaient par une autre porte. Kaori s'assit dans un des moelleux fauteuil pendant que Ryô se plaçait juste en face d'elle, appuyé contre le mur. Il ancra son regard dans celui d'abord hésitant puis fixe de Kaori : il voulait la déstabiliser pour reprendre le dessus mais elle ne paraissait pas vouloir se laisser faire. Elle se contentait de soutenir son regard, sans sourciller ni laisser le moindre signe de nervosité paraître. Le nettoyeur prit conscience du changement réel qui était en train de s'opérer en sa partenaire : il n'avait vraiment plus aucun contrôle sur elle et ce constat ne laissait rien présager de bon pour leur avenir. En dernier recours, Ryô tenta de faire culpabiliser Kaori pour espérer avoir une chance :  

- Alors c'est ici que tu viens ... enfin ... tu vois ...  

- Non, je ne vois pas ! persifla Kaori. Et d'ailleurs qu'est ce que ça peut te faire que je vienne ici pour le faire ?!  

- Oh rien du tout ! mentit le nettoyeur. Du moment que tu rentres à l'heure pour me préparer le dîner, moi j'y vois aucun inconvénient !  

- Peut-être qu'un soir je ne rentrerais pas ! Non mais t'as vu l'appartement de Jay ... comparé au tien, il y a pas photo !  

- Tu veux peut-être que je déménage tes affaires ?! gronda Ryô qui commençait à sortir de ses gonds  

- Non, je le ferais faire par des professionnels ! Doué comme t'es, tu pourrais me casser quelque chose !  

Le nettoyeur encaissa la remarque : il ne fallait pas qu'elle s'inquiète, il n'allait rien casser ... si ce n'était peut-être la gueule de son petit copain !  

- Mais au fait, continua Kaori, que fais tu ici ?!  

- Monsieur Potters a laisser un message sur le tableau pour faire protéger ton amoureux.  

- Et depuis quand tu acceptes des demandes venant d'homme toi ?!  

Ryô déglutit difficilement : tel était pris qui croyait prendre ! Il se retrouvait piégé : Kaori le connaissait vraiment trop bien, s'en était effrayant !  

- Eh bien ... euh ... tu sais que j'aime protéger des personnes dont l'histoire me touche et celle de ce type m'a touché !  

- Ce type ?! Et puis en quoi l'histoire d'une jeune patron de multinationale riche et plutôt beau gosse, te touche ?! Non, je te connais, il y a une autre raison que tu ne veux pas me dire ! Allez accouches ! Je suis certaine qu'il y a une femme là-dessous !  

- En quelque sorte ...  

Le nettoyeur cacha son sourire : oui, sa partenaire avait raison, il y avait bel et bien une femme à l'origine de son accord mais si il lui avait dit laquelle motivait sa décision, il était certain qu'elle ne le croirait pas !  

- Je le savais ! s'écria Kaori mi-victorieuse mi-jalouse. Cela doit être encore un coup de Saeko !  

Ryô s'apprêtait à lui répondre quand Eliot et Jay entrèrent dans le living. Sans un regard pour le nettoyeur Jay vint s'asseoir juste à côté de Kaori, ce qui eut pour effet immédiat de rendre vraiment furax Ryô. Mais il se tut pour ne pas que Kaori soupçonne quelque chose, Eliot qui grattait amicalement la tête de Sugar prit la parole :  

- Monsieur Saeba, j'en ai bien discuté avec Jay et bien que je ne sois pas de cet avis, nous allons devoir nous passer de vos services.  

- Quoi ?! s'écria Kaori en s'adressant à Jay. Je ne comprends pas, si tu es réellement en danger, pourquoi refuse-tu de te faire protéger ?!  

Le jeune patron leva ses mains pour signer sa réponse mais la main que Kaori posa dessus, l'en empêcha.  

- Et pas la peine de signer, t'as plutôt intérêt à me parler intelligemment et audiblement, compris ?!  

- Kaori t'aurais pas oublié que ton petit copain est sourd alors tu peux toujours lui parler, il t'entendra pas ! se moqua Ryô  

- Toi, je t'ai rien demandé ! Jay ?!  

Le jeune homme soupira, elle venait de le coincer, lui qui ne voulait pas que son "garde du corps" sache qu'il lisait sur lèvres, il allait devoir s'exécuter. Il se concentra sur Kaori et commença :  

- Pour la simple et bonne raison, que je me refuse à avoir un garde du corps ! Je suis assez grand pour me prendre en charge seul, que je soit sourd ou pas ! Et n'essaie pas de me convaincre Kaori, je resterais de marbre devant tes suppliques !  

- Mais il parle vachement bien ! s'écria Ryô. En plus il a compris ce que tu avais dit !  

- Ryô ...  

Sa partenaire le fusilla du regard, ce qui refroidit instantanément l'étonnement de l'homme : il se fit tout petit et croisa les bras sur son torse, tout penaud. La jeune femme fut satisfaite qu'il soit intimidé par elle, pour un peu il lui aurait tenu tête devant Jay. Bien maintenant, il lui fallait s'occuper de l'autre.  

- Jay, je ne compte pas te supplier... soupira Kaori en se relevant. Mais tu vas continuer sans moi ! Je refuse de rester avec un homme dont la vie est menacée ! T'imagines si c'était moi qui prenait une balle ?! Non, j'aime trop la vie pour cela ! Alors salut, moi je vais là où j'aurais une chance de survie !  

Kaori parcouru en deux enjambées le salon et alors qu'elle arriver au niveau d'Eliot, Jay la rapella :  

- Okay, je capitule ! J'accepte que Monsieur Saeba me protège mais à condition que tu restes !  

- Dans ses conditions, je pense pouvoir rester ! fit Kaori en se retournant.  

Puis glissant vers Eliot, elle souffla :  

- Tu me dois cinq dollars, mon grand !  

- Je me demande comment t'as réussi ?! Ah les femmes, vous avez un tel contrôle sur nous que s'en est déprimant !  

Ryô venait assister, bouche-bée, à ce qui se dérouler sous ses yeux. Il avait juste fallu que Kaori menace Jay de départ pour qu'il accepte de se faire protéger, en plus le coup était prémédité car elle avait parié avec Eliot qu'elle réussirait. Mais où était passée sa douce partenaire ?! Elle s'éloignait de plus en plus de lui. Ses nouvelles fréquentations commençaient à beaucoup trop la modifier, ce qui n'était pas mais alors pas du tout du goût du nettoyeur. Les bras croisés sur la poitrine, il serra les poings à s'en faire blanchir les mains et alors qu'il allait ouvrir la bouche, se fit griller la priorité par son rival :  

- Soyons clairs, Monsieur Saeba, que vous me protégiez passe encore mais je ne veux pas vous avoir dans mes jambes. Je compte continuer à vivre normalement sans me soucier de votre présence. Faîtes votre travail et tenez vous éloigné de moi. De plus, je dois me rendre à Paris dès demain avec Kaori et il est hors de question que vous veniez avec nous !  

- Vous allez où ?! s'écria Ryô  

- Je vais où ?! surenchérit Kaori  

- Mais c'est pas possible Jay ... soupira Eliot. Je t'avais dit d'attendre qu'il soit parti ! 

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